PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT. Série : Document de Travail. Burkina Faso

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1 Série : Document de Travail PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT Burkina Faso L impact de la crise économique et financière sur la pauvreté, l éducation et la santé au Burkina Faso : une évaluation des effets à travers une modélisation macro-micro Isiyaka SABO Economiste Principal PNUD Alain SIRI Economiste National PNUD Salifou ZOUNGRANA Coordonnateur National de la Campagne OMD Lacina BALIMA Chercheur Numéro : 02/2010

2 RESUME Résumé : L étude exploite une méthodologie d analyse tirée de Balma et al 2010 commanditée par l UNICEF, pour simuler l impact de la crise financière internationale sur la pauvreté des ménages, l éducation des enfants et la santé sur la période En plus d utiliser des données observées de l impact macroéconomique de la crise financière internationale, l étude se distingue de la précédente au niveau de la modélisation et de l estimation des fonctions de demande d éducation et de santé. A l aide du Modèle d Equilibre Générale Calculable (MEGC) développé par l étude précédente, mais actualisé grâce au recours des données observées, l étude a permis d apprécier l impact de la crise sur les principaux agrégats macroéconomiques. Il en découle une baisse du rythme de croissance du PIB et des revenus des ménages. Les simulations microéconomiques effectuées concernant l impact de la crise sur la scolarisation reposent sur les résultats d un modèle logit préféré au modèle bi-probit utilisé dans la précédente étude. Quant à l appréciation de l incidence de la crise sur la demande de santé, elle prend désormais en compte, la demande de santé pour motif de précaution et repose sur les résultats de l estimation d un modèle logit conditionnel et multinomial. Les résultats des simulations microéconomiques ont révélé que la crise entraînerait une aggravation des indicateurs de la pauvreté et des inégalités au niveau national et dans toutes les régions du pays. Le milieu rural et les agriculteurs seraient les plus affectés. Dans le secteur de l éducation, la crise détériorerait la probabilité de scolariser les enfants de 6-11 ans et de ans avec un impact plus sévère chez les enfants de la tranche d âge de 6-11 ans. Dans le domaine de la santé, la crise occasionnerait une réduction des consultations des centres modernes au profit des centres traditionnels. Abstract: Using a methodology taken from the Balma et al, 2010 analysis commissioned by UNICEF, this study assesses the impact of the global financial crisis on household poverty, child schooling and health care access over the period Based on the Balma et al s Computable General Equilibrium Model (CGE-Model) and observed data, the macroeconomic simulations realized make it possible to assess the impact of the global crisis on key macroeconomic variables. It appears a lower growth rate of GDP and household incomes. The microeconomic simulations of the impact of global financial crisis on school enrollment relay on the estimates of a Logit model preferred to the Bi-Probit model used for the former study. As for the impact of the financial crisis on the demand for health, preventive demand has been taken into account. That impact assessment relayed on the estimates of Conditional-Logit model. The microeconomic simulations showed that the crisis would lead to a worsening of poverty indicators and inequality at the national level and in all regions of the country. The rural areas and farmers would be most affected. In the education sector, the crisis would deteriorate the probability of schooling for children from 6 to 11 and from 11 to 16 years old with a severe impact for the children from 6 to 11 years old. Regarding health, the crisis would lead to a reduction in the rate of consultation in modern centers to the benefit of traditional centers. ii

3 SIGLES ET ABREVIATIONS ADP BIT BTP FCFA CMA CSPS CSLP DASP FMI GDP IDE IPC PIB PNDS INSD SCADD SIDA UEMOA UNESCO UNICEF VIH Assemblée des Députés du Peuple Bureau International du travail Bâtiments et Travaux publics Franc de la Communauté financière Africaine Centre Médical avec Antenne Chirurgical Centre de Santé et de Promotion Sociale Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté Distributive Analysis Stata Package Fonds Monétaire International Gross Domestic Product Investissement Direct Etranger Indice des Prix à la Consommation Produit Intérieur Brut Programme National de Développement Sanitaire Institut National de la Statistique et de la Démographie Stratégie de Croissance Accélérée et Développement Durable Syndrome Immunodéficience Acquise Union Economique et Monétaire Ouest Africaine Organisation des Nations Unies pour l Education, la Science et la Culture Organisation des Nations Unies pour l Enfance Virus Immunodéficience Humain iii

4 SOMMAIRE Programme des Nations Unies pour le Développement... i RESUME... ii SIGLES ET ABREVIATIONS... iii SOMMAIRE... iv LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES... v INTRODUCTION, CONTEXTE ET OBJECTIF DE L ETUDE Bref rappel de l origine et des effets de la crise au niveau international Contexte socioéconomique du Burkina Faso Objectifs de l étude REVUE DE LITTERATURE Les évaluations des impacts de la crise sur la macroéconomie des pays Les analyses sur base de modèle de simulations d impacts APPROCHE METHODOLOGIQUE Analyse macroéconomique : les chocs et leurs effets-prix et l emploi Liens entre les analyses macro- et micro- économiques Analyse microéconomique : Pauvreté et bien être des ménages SIMULATION ET ANALYSE DES RESULTATS Hypothèses de simulation Impacts macroéconomiques Impact sur le PIB Impact sur le revenu des ménages Impact sur les prix Impacts microéconomiques Impacts de la crise sur la pauvreté monétaire des ménages et l inégalité Impacts de la crise sur la scolarisation des enfants Impact de la crise sur l accès aux services de santé CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS BIBLIOGRAPHIE iv

5 LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES Tableau Tableau 1: Description de la MCS du Burkina Faso Tableau 2 : variation en % de référence des canaux de transmission Tableau 3: Variation des composantes du PIB (Crise par rapport à sans crise en points de %) Tableau 4: Variation de l emploi et du salaire (Crise par rapport à sans crise en points de %) Tableau 5: effets sur les prix au consommateur Tableau 6: effets sur les prix au producteur Tableau 7: Impact sur le revenu nominal par tête et l indice de prix a la consommation selon les régions Tableau 8: Impact sur l incidence de la pauvreté selon les régions Tableau 9 : Impact sur le taux de la pauvreté selon le milieu de résidence Tableau 10 : Impact sur le taux de la pauvreté selon la catégorie socioéconomique Tableau 11: Effets marginaux des variables sur la demande d éducation Tableau 12: Scolarisation des enfants de 6-11 ans et ans sans la crise et avec la crise 23 Tableau 13: Effets marginaux des variables sur la demande de consultation Tableau 14 : Variation des taux de consultation due à la crise (en points de pourcentage) Tableau 15 : Variation des taux de consultation due à la crise (en points de pourcentage) Figures Figure 1: Evolution du taux de pauvreté au Burkina Faso... 2 Figure 2: Evolution du taux de croissance du PIB (%) Figure 3 : Structure des échanges extérieurs en 2008, pourcentage du PIB Figure 4 : Variation du déficit budgétaire en % du PIB de l Etat (variation en point % par rapport à la situation sans crise) Figure 5: Distribution des revenus sans et avec la crise Figure 6: différence entre distribution de revenu avec crise 2009 et sans crise Figure 7: différence entre distribution de revenu avec crise 2010 et sans crise v

6 INTRODUCTION, CONTEXTE ET OBJECTIF DE L ETUDE 1.1. Bref rappel de l origine et des effets de la crise au niveau international En 2008, le monde a connu sa première crise financière et économique du millénaire. Cette crise qui a affecté principalement les pays industrialisés tire sa source dans un excès de crédits immobiliers alloués par les banques aux ménages américains à faible solvabilité. Malgré les réactions des Gouvernements et suivant une dynamique logique, la crise financière s est muée en une crise économique internationale. Les économies suffisamment intégrées au marché financier mondial ont été durement touchées par les effets d entraînement. Ainsi, dans les pays industrialisés de nombreuses entreprises ont été contraintes à des restructurations qui se sont souvent soldées par des pertes d emplois. L attitude prudente des agents économiques a découragé la création d entreprises et par conséquent la création d emplois. Dans la plupart des pays du monde, il est observé une décélération des investissements, de la consommation et des échanges commerciaux. Cette contraction de la demande globale s est traduite en 2009, selon les dernières estimations du FMI, par la récession économique mondiale la plus grave de ces 60 dernières années. En effet, le PIB mondial s est contracté de 1,3% en Le taux de croissance de la Zone Euro est ressorti à -4,2 et à -3,7% pour le G8. Pour ce qui est du continent africain et particulièrement de l Afrique subsaharienne, du fait de la faible intégration du système financier au système mondial, la contagion financière à été moins ressentie et les effets économiques ont été retardés. Toutefois, la plupart des analystes s accordaient à dire que la crise financière internationale risque de compromettre les importants efforts réalisés au cours de la décennie précédente pour consolider les bases d une croissance forte et favorable à la réduction de la pauvreté. En effet, alors que les effets initiaux de la crise ont tardé à se faire sentir, force est de relever que ses impacts commencent à être visibles. Le taux de croissance s est affiché à 1,1% en Dans la zone UEMOA, la croissance a été de 2,9%. La crise financière et économique internationale se présente comme facteur aggravant de la double crise énergétique et alimentaire. Avec 3,2% de croissance, le Burkina Faso s est relativement mieux comporté au niveau macroéconomique. Le pays reste toutefois vulnérable face à la crise et à des conséquences imprévisibles au regard de son contexte socio économique global Contexte socioéconomique du Burkina Faso Le Burkina Faso est caractérisé par une situation géographique enclavée sans littoral et une pauvreté en ressources naturelles. Les potentialités en terres cultivables sont limitées et les techniques culturales ne favorisent pas la productivité. Ces phénomènes sont autant d éléments explicatifs d une vulnérabilité structurelle de l économie burkinabè qui est du reste principalement soutenue par l agriculture. L agriculture occupe plus de 80% de la population active et contribue pour environ 30% au Produit Intérieur Brut (PIB). Le secteur des services domine l activité économique avec une part contributive de près de 45%. Le secteur de l industrie, encore embryonnaire, ne contribue que pour 20% environ au PIB. Entre 2000 et 2009, la croissance économique a été en moyenne de 5,2% par an avec une inflation assez contenue à environ 3%. Le pays connait un déficit structurel du compte courant de la balance des paiements qui a régulièrement augmenté de 5,8% en moyenne par an. Le déficit commercial a connu une progression de 5,1% entre 2000 et En 2008, le déficit s est nettement aggravé de 40% en liaison avec une baisse des exportations de 45,2%, non

7 compensé par les exportations de la filière aurifère renaissante. Les transferts privés ont progressé en moyenne de 32,8% par an entre 2004 et 2007 pour passer de 20 milliards FCFA en 2004 à 55 milliards FCFA en En 2008, ils n ont augmenté que de 2,9%. Les finances publiques sont caractérisées par une part importante des dons dans les ressources budgétaires. L aide publique au développement (APD) représentait 81,8% des ressources propres et 10,1% du PIB du Burkina Faso en En 2008, ces ratios sont passés respectivement à 55,2% et 7,2%. L activité économique, menée dans un contexte de mondialisation est confrontée à divers obstacles qui vont des obstacles naturels liés notamment aux aléas climatiques, aux chocs sur le cours des matières premières et au coût élevé des facteurs de production. La faible diversification des produits d exportation constitue également une limite à la compétitivité de l économie burkinabè. Les produits d exportation sont réduits à quelques produits de base : le coton et l or qui représentaient près de 80% des exportations en 2008, les produits d élevage, et les fruits et légumes. Sur le plan social, le Burkina Faso est caractérisé par un déficit assez important. L INSD a élaboré un profil de pauvreté a partir des trois enquêtes sur les conditions de vie des ménages et de la famille des indices FGT (Foster, Greer et Thorbecke). Le graphique fait ressortir que l incidence de la pauvreté est passée de 44.5% en en 94 a 46.5% en 2003, soit une progression de 2% par an. Il ressort aussi que la pauvreté est essentiellement rurale. La pauvreté urbaine s est aussi aggravée entre 1994 et 2003 en passant de 10% à 20%, soit un doublement, ce qui est probablement due à un fort exode rural qui a grossi la population urbaine sans que des emplois rémunérateurs ne soient créés. Les dernières simulations indiquent que cette proportion atteindrait encore 43,2% en Figure 1: Evolution du taux de pauvreté au Burkina Faso 51,0 51,0 52,3 44,5 45,3 46,4 10,4 16,5 19, Population Rural Urbain Ces chiffres montrent la difficulté pour le Burkina Faso d avancer vers l atteinte de la première cible des OMD et soulignent aussi la nécessité de faire des options de politiques à même d atteindre cet objectif. Dans le secteur de l éducation, deux des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) adoptés par les Nations Unies en 2000, à savoir «Assurer l éducation primaire pour Tous» (Objectif 2) et «Promouvoir l égalité et l autonomisation des femmes» (Objectif 3) sont consacrés à l éducation. Par ailleurs, le Cadre d action du Forum de Dakar tenu en 2000, dix ans après le premier Sommet mondial sur l éducation pour tous à Jomtien (Thaïlande), a réaffirmé une fois encore la nécessité d une mobilisation internationale en vue d accélérer l avènement de la scolarisation primaire universelle (UNESCO, 2000). Pour concrétiser ces engagements, la Constitution du 2 juin 1991, notamment en ses articles 18 et 27, consacre le 2

8 droit de tout citoyen burkinabè à l éducation. La Loi N /AN du 30 juillet 2007 portant Loi d orientation de l éducation (qui abroge la Loi N 013/96/ADP du 9 mai 1996) donne les principes généraux, les finalités ainsi que la structuration du système éducatif burkinabè. Elle stipule en son article 3 que «l éducation est une priorité nationale» et en son article 4 mentionne que scolarisation est obligatoire pour tous les enfants âgés de six à seize ans. La Lettre de Politique Éducative (LPE), adoptée le 3 novembre 2008, présente le plan de développement du système éducatif ainsi que sa stratégie de mise en œuvre. La Revue des Dépense Publiques conduite en 2009 a souligné que des progrès énormes ont été faits dans le domaine de l éducation depuis 1960, date d accession du pays à l indépendance. En ce qui concerne le primaire, les statistiques scolaires révèlent que le taux brut de scolarisation au primaire est passé de 6,7 % en 1960 à 72,5 % en Des progrès ont été également faits dans la réduction des inégalités entre sexes, puisque l indice de parité fille/garçon pour le taux brut de scolarisation au primaire est passé de 0,69 en 1997/98 à 0,83 en 2006/07. Malgré les progrès accomplis, des efforts importants restent encore à faire, et tout porte à croire que le Burkina Faso n atteindra pas la scolarisation primaire universelle en 2015 : en effet, les taux d achèvement dans les différents niveaux d enseignement sont faibles et en seulement un enfant sur trois (33,0%) achevait le primaire. Par ailleurs, les niveaux observés sur le plan national cachent des disparités spatiales importantes, non seulement entre régions, mais à l intérieur des régions, entre milieu urbain et milieu rural. Dans le secteur de la santé quatre des huit objectifs du millénaire y sont consacrés exclusivement au niveau international. Au niveau national, la santé a été au centre de la stratégie de développement du Burkina Faso déclinée dans le CSLP qui couvre la période Au niveau sectoriel, le pays dispose d une politique sectorielle déclinée dans le document de Plan de développement sanitaire (PNDS). L accès aux services de santé reste une préoccupation dans les réflexions en cours pour l élaboration de la nouvelle stratégie de développement qui est la SCADD. Le Burkina Faso dispose d un système public de santé déconcentré et de plus en plus décentralisé pour un accès géographique aux soins de santé à tous les niveaux fonctionnels. Sur le plan des structures de soins, l organisation du système comprend trois niveaux : (i) le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) qui est le niveau de référence le plus élevé pour les soins ; (ii) le Centre Hospitalier Régional (CHR) qui sert de référence et de recours aux CMA et (iii) le district sanitaire comprenant deux échelons (CSPS et CMA). Il convient de noter l existence de structures sanitaires privées (à but lucratif ou confessionnel), du secteur sanitaire traditionnel, du service de santé des forces armées nationales, l office de santé des travailleurs et la caisse nationale de sécurité sociale qui contribuent à l offre de soins. Le secteur pharmaceutique privé est en pleine extension. Cette organisation du système de santé a permis des progrès dans le développement sanitaire. Toutefois, le profile des indicateurs demeure peu satisfaisant. Ainsi, le taux de mortalité infanto juvénile atteignait encore 142 et la mortalité maternelle, 307,3 pour naissances vivantes en Le taux de prévalence du VIH/SIDA est passé de 7,17% en 1997 à 1,6% en Du côté de la demande, l accès des ménages aux services de santé dépend notamment de leurs revenus. Du fait de la crise économique et financière, les revenus des ménages pourraient être affectés et conduire à une baisse de la demande des services de santé. 3

9 1.3. Objectifs de l étude La crise financière mondiale affecte la réalisation d objectifs socioéconomiques de façon générale à travers plusieurs canaux de transmission, dont les principaux sont : - la baisse des prix des matières premières ; - les investissements directs étrangers (IDE) ; - l aide publique au développement ; - le transfert des fonds des travailleurs migrants. Les études menées jusque là montre que le processus de développement entrepris dans les pays en développement pourrait être mis à mal. Au Burkina Faso, il ressort que l ensemble des cibles des Objectifs du millénaire pour le développement est exposé à ce risque. Cependant, la réduction de la pauvreté, la promotion de l éducation universelle et l accès au service de santé pourraient être parmi les cibles les plus affectées. Par les canaux de transmission identifiés, la crise financière internationale affecterait directement les efforts menés dans ces domaines. Les craintes exprimées doivent être considérées comme des hypothèses qui méritent d être vérifiées à travers une étude plus approfondie sur l impact de la crise financière internationale sur la pauvreté monétaire, sur la santé et sur l éducation. Aussi, l objectif principal de l étude est il d analyser l impact de la crise financière internationale sur la pauvreté des ménages, l éducation des enfants et la santé. De façon plus spécifique, il s agit de simuler l impact de la crise financière sur les indicateurs de pauvreté, sur l accès aux services de santé et sur la progression des indicateurs d accès à l éducation. Nous postulons trois hypothèses de base dans le cadre de la recherche : (i) la crise financière internationale aggrave la pauvreté au Burkina Faso, (ii) la crise financière internationale réduit l accès aux services de santé, (iii) la crise financière internationale réduit l accès à l éducation. 2. REVUE DE LITTERATURE La récente crise économique globale, qui a affecté tous les pays du monde, a donné lieu à de nombreuses analyses d impact. On peut tenter de regrouper ces analyses en deux catégories, à savoir les analyses des impacts macroéconomiques de la crise et les analyse portant sur l incidence microéconomiques de celle-ci Les évaluations des impacts de la crise sur la macroéconomie des pays A ce jour, quelques analyses ont été faites sur l impact de la crise internationale sur les économies des pays africains. Tenant au fait que les effets de la crise se diffusaient encore à travers les pays, ces analyses se sont limitées à l évaluation des impacts potentiels de la crise sur les grandeurs macroéconomiques (croissance économique, exportation, investissement, etc.). Du point de vue des méthodes d analyses utilisées pour réaliser ces études, certaines se sont basées sur l analyse statistique et documentaire et d autres sur la modélisation macroéconomique des impacts de la crise. 4

10 Ainsi, le rapport 2009 du FMI portant sur les perspectives économiques de l Afrique subsaharienne a indiqué que, du fait de la crise, la croissance économique des pays de la zone franc sera en recul alors que la baisse des exportations conduirait à une dégradation importante du solde de la balance commerciale. Griffith-Jones et Ocampo (2009), ont identifié les canaux de transmission de la crise financière aux pays développés et aux pays en développement. Selon leur étude, trois canaux jouent un rôle important sur la transmission des effets de la crise financière sur les pays en développement : il s agit des transferts des migrants, des flux de capitaux et du commerce international. Selon Willem te Velde (2008), la crise financière et économique réduirait les transferts privés internationaux suite à une diminution du nombre de migrants et du montant transféré par migrant. Les migrants constituant un groupe vulnérable dans leur pays hôte, en particulier les nouveaux arrivants, ils auraient plus de difficulté à trouver ou à maintenir leur emploi avec la crise économique (BIT, 2009). Toutefois, selon une revue documentaire portant sur de précédentes crises économiques, les transferts de capitaux et les investissements en particulier les IDE sont moins instables que les échanges de biens et services et les transferts privés (Banque mondiale, 2008). Selon cette même étude, plus que la baisse de l aide, c est surtout le remboursement des services de la dette qui constituerait la principale difficulté dont les pays en développement pourraient être confrontés à la suite de la contraction de leur économie induite par la crise économique mondiale. Concernant la dynamique de l aide, les points de vue des analystes sont toutefois différents. Willem et Velde, 2008 estime que l instabilité de la politique budgétaire des pays développés en période de crise pourraient affecter négativement l aide au développement. Alexis Arieff et al.(2010) estime que la crise n aurait qu un impact très limité sur l aide au développement à court et moyen terme. Les approches d analyses utilisées dans le cadre de ces études ont soit le désavantage de borner l analyse à la recension des canaux et des effets potentiels de la crise, soit, à l analyse de l évolution des agrégats macroéconomiques sous l effet de la crise sans être à même d attribuer les dynamiques des agrégats à des variations de facteurs précis. La portée de ces études est aussi limitée à la seule analyse de l incidence macroéconomique des effets de la crise. L impact de la crise sur le bien être des ménages n est pas couvert par ces études Les analyses sur base de modèle de simulations d impacts Elles peuvent, elles aussi, se regrouper en deux grandes familles d analyses. Les analyses portant sur l évaluation de l incidence macroéconomique de la crise et celles portant à la fois sur l évaluation des impacts macro et microéconomiques de la crise. Ainsi, à l aide d un modèle macroéconomique basé sur un Tableau des Ressources et des Emplois (TRE) de l économie du Burkina Faso, Adama Zerbo (2009), a estimé que le pays pourrait enregistrer une perte de 2% dans la dynamique de création d emplois non agricoles. Les branches d activités les plus affectées seraient les BTP et les activités qui lui sont liées, ainsi que l industrie textile. L industrie alimentaire, l hôtellerie et la restauration profiteraient 5

11 de la crise pour renforcer leur dynamique de création d emploi sans pour autant compenser les pertes enregistrées dans les branches des BTP et de l industrie textile. Un certain nombre de recherches sur l impact potentiel de la crise sur les ménages et les individus a été réalisé à travers le monde. Ces analyses utilisent pour la plupart des modèles macroéconomiques micro-simulés. Ainsi, Vaqar Ahmed et Cathal O Donoghue (2010), utilisant l approche top-down dans le cas du Pakistan, aboutissent au fait qu entre 2007 et 2009, l incidence de la pauvreté serait passée de 22 à 40 pourcent, du fait de la superposition des crises énergétiques et alimentaires, à la crise financière. Le modèle de simulation a en outre conduit à identifier une tendance à la hausse des salaries agricoles par opposition aux salaires des travailleurs qualifiés. L étude actuelle a été réalisée à l aide d un modèle d équilibre général calculable et un modèle de microsimulation construits pour le Burkina Faso par Lacina Balma, John Cockburn, Ismaël Fofana, Samuel Kaboré et Luca Tiberti avec l appui financier de l UNICEF (Balma, Cockburn, Fofana, Kabore et Tiberti, 2010). Il s agissait d analyser l impact de la crise économique sur les agrégats macroéconomiques, sur la pauvreté et sur la demande d éducation et de santé des enfants au Burkina Faso. L étude de Balma et al rentrait dans le cadre de la réalisation d une série d analyses similaires commanditées par l'unicef et mise en œuvre en collaboration avec le réseau de recherche sur les politiques économiques et la pauvreté (PEP) et le Centre de recherche "Innocenti" et "Division of Policy and Practice" d UNICEF en vue d évaluer l impact de la crise sur la pauvreté monétaire et humaine des enfants en Afrique de l Ouest et du Centre (Burkina Faso, au Cameroun et au Ghana). L étude actuelle met à jour les scénarios de simulation des canaux de transmission de la crise aux pays en tenant compte de plus récentes données disponibles pour l année 2009 et en révisant les hypothèses pour les années 2010 et 2011 en conséquence. Par ailleurs, l analyse des impacts sur la pauvreté monétaire concerne l ensemble de la population burkinabé et non pas spécifiquement les enfants. Elle se distingue enfin de celle Balma et al sur le plan de la modélisation et de l estimation des fonctions de demandes d éducation et de santé. 3. APPROCHE METHODOLOGIQUE L analyse d impact de la crise économique mondiale sur le bien-être et la pauvreté au Burkina Faso utilise dans cette étude une approche macro-micro économique développée pour le Burkina Faso par Balma et al (2010). L analyse macro-économique fait recours à un modèle d équilibre général calculable (MEGC) pour évaluer l impact des divers canaux de transmission du choc de crise à l économie burkinabé. Le modèle est gouverné par quelques contraintes macroéconomiques clés telles que la rigidité des dépenses publiques. Ainsi, les dépenses publiques devraient croitre au taux de croissance de la population. L indice des prix à la consommation est choisi comme le numéraire ou le prix de référence dans le modèle. Par conséquent, les variations des autres prix devraient s interpréter en terme réel. Le modèle est ainsi combiné à une analyse micro-économétrique qui explore les comportements microéconomiques des ménages et évalue l'impact de la crise sur la pauvreté. Voir Bibi, Cockburn, Fofana et Tiberti (2010) pour une présentation plus détaillée de la méthodologie. 6

12 3.1. Analyse macroéconomique : les chocs et leurs effets-prix et l emploi De façon générale, le MEGC, utilisé pour l'évaluation macroéconomique, a l avantage de capter les aspects structurels des économies modélisées d une part, et les effets directs et indirects des chocs et politiques macroéconomiques, d autre part. Il met en relief, les interactions entre les différents acteurs de l'économie. Les relations de comportement des agents économiques constituent le fondement théorique du modèle. Des relations comptables sont également utilisées dans le modèle pour notamment garantir la cohérence macroéconomique. Le MEGC a comme base empirique la matrice de comptabilité sociale (MCS). La MCS initiale est celle construite par la Banque mondiale en 2004 pour le Burkina Faso. L objectif de l étude étant de disposer d une situation de référence en 2008, nous avons donc actualisé la MCS. Une description complète de celle-ci est présentée dans le tableau 2. Elle identifie les relations économiques à travers six ensembles de comptes: (1) 28 activités; (2) 28 biens et services (chaque activité produit un seul bien ou service et chaque bien et service est produit par une seule activité); (3) 7 facteurs de productions (6 types de main-d'œuvre et une seule catégorie de capital), (4) 8 catégories de ménages selon l activité du chef de ménage (3 salariés, 3 agricoles et 2 non agricoles), (5) 2 autres agents institutionnels : le gouvernement et le reste du monde; (6) 1e compte épargne-investissement. Tableau 1: Description de la MCS du Burkina Faso 2008 Ensemble Description Activités/biens Céréales; Fruits et légumes; Coton; Autres produits de rente; Bovin; Autres Agriculture (9) élevages; Produits d élevage; Foret; et Poisson Industries extractives; Boisson et tabac modernes; Textiles; Électricité, gaz et eau; Industrie (8) Autres industries modernes; Industries informelles; Construction moderne; et Construction informelle Commerce moderne; Commerce informel; Transport moderne; Transport informel; Poste et télécommunication; Services financiers; Hôtel; Autres services Services (11) marchands modernes; Autres services marchands informels; Services non marchands privés et parapublics; et Services non marchands publics Facteurs de production Rural informel ; Rural formel ; Urbain formel qualifié ; Urbain formel non Travail (6) qualifié ; Urbain informel qualifié ; et Urbain informel non qualifié Capital (1) Capital Institutions Salariés secteur public; Salariés secteur privé formel; Salariés secteur informel; Ménages (8) Producteurs de coton; Éleveurs de bétail; Autres éleveurs; Employés non agricoles ; et Inactifs Autres (2) Gouvernement ; et Reste du monde Source : construction des auteurs L analyse microéconomique s appuie sur les données sur les ménages et les individus obtenues à partir de l enquête sur le revenu et les dépenses des ménages de 2003 (EBCVM 2003). Cette enquête a recueilli des données sociodémographiques et économiques sur les ménages et les individus, notamment sur les consommations alimentaires et non alimentaires des ménages ainsi que sur l éducation, et l accès aux services sanitaires des individus. 7

13 Le modèle ainsi conçu permet des simulations d'impact de divers chocs. Les canaux de transmission hypothétiques sont ceux retenus plus haut à savoir : i) le commerce extérieur, ii) les transferts privés internationaux, iii) l aide publique au développement, iv) les investissements directs étrangers Liens entre les analyses macro- et micro- économiques Afin d évaluer les effets distributifs du choc de crise, les variables de transmission de la crise sont d abord simulées ex-ante par le MEGC. Le changement de prix- des produits et des facteurs- et les niveaux d emploi qui en résultent sont ensuite transmis au module microéconomique suivant une approche séquentielle macro-microsimulée (Robillard, Bourguignon et Robinson, 2008). Par conséquent, notre analyse permet de capter les effets prix et de réallocation de la crise économique mondiale. Les modèles macro-et micro- sont exécutés de façon séquentielle sur trois périodes : , et Les liens entre les modules macro- et micro- économiques concernent donc les changements dans les prix des produits, les taux de salaires et les niveaux d'emploi des différentes catégories de travailleurs générés par le MEGC. Ces informations servent ensuite d inputs à l'analyse micro-économique au niveau des ménages individuels. L'avantage de l'approche par la microsimulation est sa capacité à capter l'hétérogénéité des sources de revenu et des profils de consommation des ménages afin d'analyser les distributions inter et intra-groupe de la pauvreté et des inégalités. Les données post-simulation générées par le modèle et celles tirées de l enquête sur les revenus et les dépenses sont donc utilisées pour faire l analyse des effets sur la pauvreté monétaire, aussi pour conduire des analyses d impacts sur la scolarisation et l accès à la santé Analyse microéconomique : Pauvreté et bien être des ménages L analyse microéconomique se fonde sur la méthodologie proposée par Sami Bibi, et al (2010) pour mesurer les effets de la crise économique et financière sur trois aspects des conditions de vie des ménages à savoir : (1) la pauvreté monétaire, (2) la scolarisation dans le primaire et le secondaire, (3) la santé. La présente analyse microéconomique se distincte de la première du point de vue de la modélisation et des outils d estimation des demandes d éducation et de santé. Les principaux canaux de transmission de la crise aux ménages sont rappelés ci-dessus (voir section sur le contexte). A été considéré comme pauvre en termes monétaire, un ménage dont la consommation par tête, déflatée par des indices de prix temporels et spatiaux propres, est en-dessous du seuil officiel de pauvreté monétaire ( FCFA en 2003). Pour analyser la pauvreté monétaire des ménages dans la situation initiale ainsi que dans les scénarios prédits, on utilise l indice de l incidence de la pauvreté sur la population (calculée à l aide de DASP), qui mesure le pourcentage des ménages pauvres. La dépense totale en termes réels, est la variable à travers laquelle nous évaluons les effets de la crise. Cette variable est en fait affectée par les changements simulés au niveau macroéconomique, à travers les prix à la consommation, les taux de salaire et l emploi, les profits venant d entreprises familiales agricoles et non-agricoles, des dividendes et des transferts privés. Nous avons proposé 8

14 d utiliser l approche par les parts budgétaires fixes 1 (approche Cobb-Douglas) afin de déterminer la dépense totale et réelle par tête des ménages avant et après les chocs de crise. Une description complète de la méthodologie est donnée dans Bibi, Cockburn, Fofana et Tiberti (2010). Pour évaluer l impact de la crise sur l éducation, l analyse est focalisée sur la décision de scolarisation des ménages 2. Nous considérons les deux cas potentiels, à savoir : (1) «école» et (2) «sans école». Les probabilités d être dans chaque cas sont modélisées à l aide d une régression de type Logit, préférée à la régression du modèle probit bi-varié utilisé dans la précédente étude. Ce choix tient compte de ce que l objet ultime de l analyse n est pas l examen de l impact de la crise sur les décisions de scolariser et/ou de faire travailler les enfants, mais uniquement sur la scolarisation des enfants. Parmi les variables explicatives se trouvent, le revenu approché par la dépense réelle par tête du ménage qui sert de canal de transmission de la crise sur sa demande d éducation. A cela s ajoutent quelques variables de contrôles socio-démographiques ou spatiales pertinentes. Il s agit du sexe de l individu en âge d être scolarisé, du sexe du chef de ménage, de la taille du ménage, du milieu de résidence et de la région d habitation de l individu. La possession ou pas du ménage de terres cultivables, de bétails, la distance du domicile à l école la plus proche ainsi la distance du domicile au point d eau le plus proche ont également été introduites dans la régression de l équation de demande d éducation. Les estimations ont été faites pour les demandes d éducation primaire et du premier cycle du secondaire. Pour l accès aux services de santé, deux situations ont été considérées : le taux de consultation des ménages malades qui consultent et les ménages non malades qui consultent. A cet effet, quatre catégories de services de santé ont été distinguées : (1) les services sanitaires publics nationaux ou régionaux, (2) les services sanitaires privés ou des ONG, (3) les services sanitaires de base, notamment les Centres de Santé et de Promotion Sociale, (4) les guérisseurs traditionnels, les marabouts et autres. Compte tenu des deux motifs possibles de consultation en cas de maladie et de manière préventive - les probabilités de consultation et le choix du type de service ont été modélisés à l aide de type Logit conditionnel multinomial, préféré ici au Logit multinomial simple. Les probabilités correspondent aux proportions moyennes des ménages consultant chaque type distingué. Parmi les variables explicatives, il y a le revenu du ménage et des variables sociodémographiques et spatiales de contrôle. En tenant compte des variations prédites selon les différents scénarios de simulations nous estimons les impacts sur l accès aux services de santé. 4. SIMULATION ET ANALYSE DES RESULTATS 4.1. Hypothèses de simulation Dans les sections qui suivent nous expliquons d une part, comment les divers canaux devraient être théoriquement affectés par la crise, et d autre part, comment ils l ont été en 2009 et comment ils pourraient évoluer en 2010 et 2011 au Burkina Faso. 1 L hypothèse derrière cette approche est forte car elle suppose qu une augmentation de prix se traduit par une baisse proportionnelle de la quantité consommée (élasticité prix unitaire). Nous utilisons cette approche en l absence de données fiables sur les prix pour estimer un système de demande qui prend en compte les effets prix et substitution. 2 Noter que plusieurs variables explicatives de la décision de scolarisation peuvent avoir été influencées par la crise, mais nous nous limitons à l influence sur le revenu réel des ménages. 9

15 Commerce extérieur La crise mondiale devrait entraîner une réduction du commerce mondial et, par conséquent, affecter les économies par une baisse de la demande et donc du niveau des exportations. Les prix des produits échangeables pourraient par conséquent baisser. Ces évolutions du commerce extérieur devraient se traduire par des ajustements de taux de change et des prix intérieurs. Pour ce qui concerne le Burkina Faso, il a été observé une hausse des exportations en Cette évolution apparemment paradoxale est liée à la hausse des exportations d or qui ont plutôt augmenté grâce à la hausse de la production et à la montée du cours de l or considérée comme valeur refuge avec la crise. L évolution des exportations est présentée dans le tableau2. Aide publique au développement La crise financière et économique a créé une pression sur les ressources des pays donateurs. En effet, en affectant l activité économique de façon générale, elle a réduit les capacités de mobilisation des ressources fiscales. Par ailleurs, d énormes efforts financiers ont été consentis au niveau interne pour soutenir le système financier. Ces difficultés vécues par ces pays devraient se traduire par une revue à la baisse de l Aide publique au développement. Ce qui aurait des conséquences sur l'équilibre du budget public et du compte courant extérieur. Pour ce qui concerne le Burkina Faso, l APD a plutôt augmenté en 2009 et se stabilise en Cette situation serait liée au fait que la plupart des conventions d aide soit adossée au cycle du CSLP qui court jusqu en Pour 2011, des hypothèses de stabilisation du volume de l APD ont été formulées. L évolution de l APD sur la période d étude est présentée dans le tableau N 2. Transferts privés internationaux Les ménages tirent leur revenu de la rémunération des facteurs de production qu ils détiennent (travail et capital) et des transferts provenant des autres ménages, des entreprises, du gouvernement et de l'étranger. L'impact direct d'une récession mondiale devrait réduire les envois de fonds des membres des familles vivant et travaillant à l'étranger (transferts étrangers), qui se traduirait par une diminution des revenus et, par conséquent, une réduction de la demande intérieure à travers une réduction de la consommation et de l épargne/investissement. En ce qui concerne le Burkina Faso, cette évolution des transferts privés a été observée en 2009 et est projetée en 2010 et Les évolutions sont présentées dans le tableau n 2. Investissements directs étrangers Avec la crise internationale, l attitude prudente des investisseurs et des institutions financières devrait se traduire par une contraction des IDE. Ce qui a pour conséquence, une réduction de la capacité d'investissement dans les pays en développement. Au Burkina Faso la même tendance a été observée en 2009 et devrait se poursuivre en 2010 et

16 Les hypothèses sur l évolution future des quatre canaux de transmission cités plus haut constituent les scenarii que nous simulons dans cette étude. Les résultats de ces simulations ont été comparés aux résultats des simulations en considérant des tendances sans crise. 11

17 Tableau 2 : variation en % de référence des canaux de transmission Volume des exportations 14,0 14,5 12,5 Prix moyens des importations -29,5-23,7-17,3 APD 31,4 0,0 0,0 Transferts privés extérieurs -40,0-15,0-6,8 IDE -43,5-20,0-10,0 Source : IAP, juillet 2010 et calculs des auteurs 4.2. Impacts macroéconomiques Impact sur le PIB Les simulations effectuées indiquent que, du fait de la crise économique globale, le rythme de croissance de l activité économique se contracterait d environ 1 point de pourcent en 2009, 2010 et 2011 (figure 1). Comme il apparaît dans le tableau 1, la baisse du taux de croissance du PIB est principalement due à la baisse du rythme de croissance de l investissement et de la consommation privée. Figure 1: Evolution du taux de croissance du PIB (%) 0-0, ,4-0,6-0,8-1 -1,2-1,4 Source : Construit à partir des résultats des calculs des auteurs Le tableau 2 fournit la structure avant la crise de même que les variations relatives des composantes du PIB, à savoir, la consommation finale, l investissement, les importations et les exportations. La consommation privée ressort être la composante la plus importante (plus de 50% en moyenne) du PIB sur les trois ans suivie de l investissement (plus de 20% en moyenne). Au niveau de sa composante extérieure, les importations contribuent pour près de 16% a la formation du PIB contre près de 6% pour les exportations. Rapportés à leur niveau projeté en situation ordinaire (sans crise), la consommation finale baisse légèrement et progressivement sur la période Quant aux investissements, comparés à leur niveau du scénario sans crise, ils enregistreraient la même tendance à la baisse. La baisse de la consommation et de l investissement atteint son pic en La baisse de la consommation et 12

18 des investissements s explique en partie par la baisse simulée des transferts privés et des IDE. La contraction de la demande mondiale des exportations due à la crise entraine une baisse de leur prix qui se traduit ensuite par une appréciation du taux d échange réel et a une chute des importations. Tableau 3: Variation des composantes du PIB (Crise par rapport à sans crise en points de %) Consommation privée Formation capital fixe Exportation Importation Base (% PIB) Base (% PIB) Base (% PIB) Base (% PIB) ,61-0,04 23,53-0,07 6,28 0,10 15,64-0, ,89-0,06 23,76-0,16 6,14 0,21 15,95-0, ,34-0,08 23,93-0,22 6,00 0,32 16,17-0,32 Source : calcul des auteurs Si les quatre variables ci-dessus sont identifiées comme étant les principaux canaux de transmission de la crise à l économie burkinabé, il est vraisemblable que leur contribution à la propagation des effets de la crise dépendra de leur poids relatif. Ainsi, la figure 4 fait ressortir par ordre décroissant de contribution, les différents canaux de transmission: D abord le commerce extérieur (34% de la variation du PIB), suivi des IDE (9,7%), ensuite l APD (3,7%) et enfin les transferts privés étrangers (2,3%). Il est aussi probable que les impacts soient différents selon la complexité dans la transmission. Par exemple, les transferts privés étrangers ont un impact direct sur le revenu des ménages (figure 2) et pourrait donc accroitre la vulnérabilité de ceux-ci. Figure 2 : Structure des échanges extérieurs en 2008, pourcentage du PIB 34,0 9,7 3,7 2,3 Commerce extérieur APD Transferts privés étrangers IDE Source : Construite à partir des résultats des calculs des auteurs La crise financière devrait affecter la situation des finances publiques en creusant le déficit budgétaire selon l hypothèse de rigidité de la consommation finale publique. Toutefois, l impact s atténuerait progressivement dans le temps. Ainsi, l impact serait plus important en 2009 où l écart de déficit budgétaire entre la situation avec crise et celle sans crise atteindrait 13

19 0,88 points de pourcentage. Cet écart se réduirait sur la période pour se situer à -0,05 point en Figure 3 : Variation du déficit budgétaire en % du PIB de l Etat (variation en point % par rapport à la situation sans crise) 1,00 0,80 0,60 0,40 0,20 0,00-0, Source : Construite à partir des résultats des calculs des auteurs Impact sur le revenu des ménages La crise entraînerait une baisse des revenus des ménages de façon générale à travers une détérioration des revenus du travail et du capital et des emplois occupés. Le niveau d emploi formel devrait baisser en 2010 et 2011, alors que celui de l emploi informel devrait augmenter sur les mêmes périodes. Il est supposé la rigidité du salaire formel et la flexibilité du salaire non formel. Face à une demande en baisse et une offre en hausse, le salaire informel chuterait (tableau 4). Les transferts extérieurs constituent un canal de transmission de la crise et de ce fait, le choc de diminution simulé (tableau 1) aura sans doute un impact direct sur le revenu des ménages. Tableau 4: Variation de l emploi et du salaire (Crise par rapport à sans crise en points de %) Volume des facteurs Prix des facteurs Source : calcul des auteurs Travail 0,0 0,0 0,1 Emploi formel 0,3-0,9-0,5 Emploi informel -0,1 0,4 0,2 Capital -0,6-2,1-4,1 Travail -3,5-7,2-8,6 Salaire formel 0,0 0,0 0,0 Salaire informel -5,0-5,7-2,3 Capital 0,0 2,1 2,2 14

20 Impact sur les prix Avec la crise, il est attendu une baisse des prix intérieurs des importations et une réduction des volumes importés (tableau n 3). Du côté des exportations, le choc d augmentation du volume des exportations face à la contraction de la demande internationale va entrainer un ajustement endogène à la baisse des prix à l exportation. C est enfin la structure du commerce extérieur et des prix réels des produits échangés qui déterminent la variation des prix à la production et à la consommation. Les prix à la production et à la consommation de tous les produits agricoles (de grande consommation) agrégés subissent un recul ou stagnation et une légère reprise en Il en résulte une baisse des prix des facteurs et de la valeur ajoutée. Pour les autres produits, il est attendu une hausse de prix sur toutes les trois périodes. Tableau 5: effets sur les prix au consommateur agriculture Autres d'exportation agricultures mine indust. Manufacturière services privés services publics ,003-0,043 0,071 0,115 0,017 0, ,000-0,054 0,076 0,167 0,019 0, ,013-0,045 0,063 0,173 0,015 0,011 Source : calcul des auteurs Tableau 6: effets sur les prix au producteur agriculture autres d'exportation agricultures mine indust. Manufacturière services privés services publics ,015-0,049 0,028 0,032 0,005 0, ,013-0,061 0,039 0,044 0,004 0, ,003-0,051 0,04 0,043 0,001 0,012 Source : calcul des auteurs 4.3. Impacts microéconomiques Impacts de la crise sur la pauvreté monétaire des ménages et l inégalité Impacts de la crise sur la pauvreté monétaire Avant la crise, les taux pauvreté dans les régions variaient entre 20,25% et 68,63%. Les régions à forte incidence de la pauvreté sont le Nord (68,63%), le Centre Sud (66,11%), la Boucle du Mouhoun (60,45%), le Plateau Central (58,64%), le Sud Ouest (56,61%) et le Centre Est (55,09%). Les régions à faible incidence de pauvreté sont celles du Centre (20,25%), du Centre Nord (34%), des Hauts bassins (34,8%), du Sahel (37,2%), des Cascades (39,1%). Les régions où l incidence de la pauvreté est forte sont caractérisées essentiellement par l agriculture comme principale activité. Or, le secteur agricole, premier secteur d exportation du pays (jusqu en 2008) est très affecté par des fluctuations de la demande mondiale. Par conséquent suite à la crise financière, ces régions ont vu leurs revenus baisser. L urbanisation et l accès aux infrastructures caractérisent les régions à faible incidence de la 15

21 pauvreté comme le centre avec la ville de Ouagadougou. Les Hauts Bassins, les Cascades se distinguent par une floraison des cultures de rente (coton) et de contre-saison (fruits et légumes) à forte rentabilité. Le Sahel est, quant à lui, caractérisé par des activités d élevage, moins affectées par les aléas climatiques donc moins vulnérables que les activités agricoles. Par conséquent, le taux de pauvreté y est relativement faible (37,2%). La pauvreté reste un phénomène plus rural au Burkina Faso du fait que la population rurale, plus nombreuse, exerce dans l agriculture à faible productivité. Par ailleurs, le milieu rural est caractérisé par le sous-emploi et des difficultés d accès aux services sociaux de base. Toutefois, cette pauvreté s urbanise avec la progression de l exode rural. La crise se transmet aux ménages à travers une modification des prix et du revenu réel. Le tableau 7 montre qu il existe d énormes disparités dans les changements de revenus nominaux par tête et des indices de prix régionaux dus à la crise. Les régions du Sahel, du Sud Ouest, du Centre Nord et du Plateau Central sont celles qui enregistrent la forte baisse de revenu. Toutes les régions devraient connaitre une baisse du revenu et à une augmentation des IPC, sauf la région du sahel, du Centre Est, du Centre Sud et du Nord où les IPC devraient diminuer mais dans une proportion inferieure a la baisse du revenu. Il est donc attendu une baisse du pouvoir d achat et une aggravation de la pauvreté dans toutes les régions et dans l ensemble du pays entre 2009 et Pour l ensemble de la population, le taux de pauvreté augmenterait de 4,4 points de pourcentage en 2009, de 6,6 points en 2010 et de 6,4 points en 2011 en comparaison avec la tendance sans crise. Les régions les plus touchées seraient évidemment le Sahel, le Sud Ouest, le Centre nord et le Plateau central où l incidence progresserait en moyenne respectivement de 9,97, 10,3 et 8,4 points de pourcentage. L impact de la crise devrait être plus prononcé en 2010 avant de décliner légèrement en Les régions faiblement touchées seraient le Centre, l Est et le Centre Ouest. L évolution de la profondeur de la pauvreté serait similaire à celle de l incidence pour toutes les années aussi bien au niveau global qu au niveau régional (tableau 8). Tableau 7: Impact sur le revenu nominal par tête et l indice de prix a la consommation selon les régions Régions variation en point % entre la tendance crise et la tendance sans crise Revenu nominal total par tête IPC Centre -2,4-3,8-4,2 1,4 2,8 3,2 Nord -4,5-6,9-7,1-0,6-1,4-1,6 Centre ouest -5,4-7,6-7,5 0,9 1,8 2,0 Centre Est/Centre Sud -5,1-7,3-7,0-0,2-0,5-0,5 Est -3,5-5,6-5,7 0,1 0,0 0,1 Sahel -11,8-18,1-19,0-0,6-1,3-1,5 Sud Ouest -6,5-10,3-10,5 1,5 1,7 1,7 Boucle Mouhoun -4,8-7,2-7,5 0,1 0,0 0,0 Haut bassin/cascades -6,5-9,3-9,7 0,3 0,7 0,8 Centre Nord/Plateau central -8,1-12,4-12,7 0,3 0,5 0,6 Burkina Faso -5,6-8,4-8,7 0,4 0,6 0,7 Source. Calcul des auteurs à partir des résultats de simulation 16

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