RECHNENDER RAUM. The inverted machine, Ralf Baecker, Mathieu LAHORE-LAHITTE Promotion Supélec 2005

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1 RECHNENDER RAUM The inverted machine, Ralf Baecker, 2007 Mathieu LAHORE-LAHITTE Promotion Supélec 2005 Concours Supélec 2009, Sciences et Technologies dans l Art 1

2 TABLE DES MATIÈRES L Œuvre 3 Décryptages 3 Fonctionnement 6 L artiste 9 Sa vie et son parcours artistique 9 Son actualité 9 Concours Supélec 2009, Sciences et Technologies dans l Art 2

3 RECHNENDER RAUM The inverted machine, Ralf Baecker, 2007 Les réalisations technologiques ont toujours fasciné autant qu'effrayé les hommes, et plus encore depuis l explosion de l informatique et des technologies de l information. Ces technologies numériques sont difficiles à aborder car leur fonctionnement n est pas accessible directement par nos sens. L installation Rechnender Raum, de Ralf Baecker, permet au spectateur de s approprier le fonctionnement interne d un ordinateur. Pour cela, l artiste construit une machine à échelle humaine. Mais cette installation est bien plus qu un outil pédagogique, l artiste met le public face à un paradoxe. Son œuvre est une machine inversée. Contrairement à un ordinateur classique, où ce qui importe est le résultat de l exécution d un programme, cette machine cache son écran en son cœur mais, en revanche, est totalement transparente sur son fonctionnement. Ayant accès aux détails, le spectateur est pourtant incapable d en faire une synthèse et d'appréhender le résultat du calcul de la machine. L Œuvre A.D ÉCRYPTAGES Les matériaux utilisés Pour la création de cette œuvre à la technologie complexe, l artiste a fait des choix de matériaux très surprenant. Ralf Baecker a voulu souligner la simplicité des matériaux par une structure en bois, des fils de fer et des petites masses de plomb. En effet, il est peu commun pour un artiste œuvrant dans les nouvelles technologiques d utiliser des matières artisanales. Concours Supélec 2009, Sciences et Technologies dans l Art 3

4 Cette œuvre est unique en son genre car tout en s inscrivant dans un environnement technologique dur et froid, elle a su garder un esthétisme, une délicatesse et une chaleur grâce à sa structure en bois. Cette structure en bois donne à l œuvre un coté aérien soulignant sa légèreté. L auteur s est lancé dans la réalisation de cette œuvre ayant à l esprit les premières machines à calcul mécaniques. On peut citer les machines telles que la Pascaline, inventé par Pascal pour effectuer les additions et les soustractions, la machine analytique de Charles Babbage ou encore le Z1, le premier calculateur à relais inventé en 1938 par Konrad Zuse. La forme de l œuvre Ralf Baecker a conçu cette œuvre de manière très géométrique. L artiste à choisi une forme torique à neuf faces. Cette géométrie est mise en relief par un parallélisme parfait de la structure en bois. Cette forme possède de nombreux avantages, elle facilite la circulation du public autour de l œuvre et permet de raccourcir la longueur des fils entre les différents mécanismes de la structure. La forme cylindrique de l appareil, rappelle les super ordinateurs de la marque CRAY de façon ironique. En effet, à ces mastodontes de technologie capable d une puissance de calcul phénoménale (à l époque), l artistique réponds par une machine à la construction des plus légère et à la puissance de calcul limitée. Super-ordinateur CRAY Concours Supélec 2009, Sciences et Technologies dans l Art 4

5 La perception du spectateur La forme circulaire va permettre au spectateur de contempler l œuvre dans tous ses angles. Le coté ouvert de l œuvre invite le regard du spectateur à pénétrer à l intérieur même du mécanisme de cette macro technologie. Le spectateur est donc capable de suivre la logique du traitement entier de tout point de vue autour de la machine. La dimension de la machine va aussi créer une confusion chez le spectateur, car ce système informatique rendu à grande échelle va donner l illusion à ce dernier d être petit face à la technologie que représente la machine. Le nom de l œuvre Au delà, de la fascination que procure la contemplation de l œuvre, l artiste pose au public la question de la limite de la compréhension du monde par l homme. En effet, le nom de l œuvre Rechnender Raum (univers qui calcule) est emprunté à l ingénieur allemand Konrad Zuse. Dans son livre du même nom, il expose sa théorie selon laquelle les lois de la nature sont régies par des événements discrets contrôlés par un gigantesque automate. Cette installation serait donc une maquette d un monde, tel que l imaginait K. Zuse. L artiste permet au spectateur d adopter point de vue inédit. A lieu d être dans le monde, cœur du grand automate, l artiste place le public à sa périphérie. L homme serait donc l'impossibilité de comprendre le monde dans son intégralité, puisque même ayant accès a son fonctionnement élémentaire, il est incapable dans comprendre le résultat. Concours Supélec 2009, Sciences et Technologies dans l Art 5

6 B. F O N C T I O N N E M E N T L artiste concrétise son concept de machine inversée, en réalisant un appareil totalement fonctionnel et exact d un point de vue informatique. Sa machine est un automate cellulaire. Les automates cellulaires sont des systèmes informatiques, qui a partir de lois logiques simples sont capables d engendrer des comportements complexes. L exemple le plus connu d automate cellulaire est le jeu de la vie. C est une grille à deux dimensions contenant des cellules pouvant avoir deux état (morte ou vivante). Des règles simples régissent la naissance et la mort d une cellule à partir de l état des cellules voisines. Ainsi, à partir d une configuration initiale se développe des motifs d évolution complexes. Il en va de même pour la machine de Ralf Baecker. Montage de la machine L œuvre est constituée de deux cylindres concentriques, décomposés tous deux en neuf secteurs. Le cylindre extérieur correspond à l unité de calcul de la machine alors que le cylindre intérieur joue le rôle d un écran primitif. L unité de calcul est composée de neuf panneaux de bois, divisés en trois niveaux chacun qui définissent ainsi vingtsept cellules. Chaque cellule communique avec ses voisines pour former un automate cellulaire. L afficheur central est composé d élastiques de couleur rouge qui sont actionnés en fonction de l état de chaque cellule. L ensemble se contracte et se dilate en un mouvement complexe dépendant de l interaction des vingt-sept cellules. Concours Supélec 2009, Sciences et Technologies dans l Art Afficheur central 6

7 Mécanique binaire L information binaire est traduite dans l appareil par une corde tendue ou détendue (0 ou 1). Ensuite par un jeu de poulie et de leviers, il est possible de créer les fonctions logiques élémentaires NON, ET, OU. (voir schémas ci-contre). NON logique OU logique ET logique Automate cellulaire mécanique La loi qui régie l évolution des cellules de l automate est une fonction logique à trois entrées et une sortie. La table d états de cette fonction et sa réalisation mécanique sont décrites ci-dessous. E S Concours Supélec 2009, Sciences et Technologies dans l Art 7

8 Les entrées sont constituées des états des trois cellules voisines du niveau précédent. La cellule communique ensuite son état aux trois cellules adjacentes du niveau suivant, ainsi qu a l afficheur central. Cette transmission est assurée par un système d interrupteurs et de servomoteurs. A noter que les cellules du dernier niveau renvoient leurs états aux cellules du premier niveau. Le système est structuré pour fonctionner en boucle de sorte que, une fois la machine lancée, elle tourne seule indépendamment de toute interaction extérieure, gardant pour elle même le résultat de ces calculs. Il s agit d un ordinateur replié sur luimême. Détail de la machine Concours Supélec 2009, Sciences et Technologies dans l Art 8

9 L artiste A. S A V I E E T S O N P A R C O U R S A R T I S T I Q U E Né à Düsseldorf, ce jeune artiste allemand de 32 ans à commence sa carrière en tant programmeur indépendant. En 1999 il étudie l informatique à l université de Cologne. Ensuite en 2002, il rejoint l Academy of Media Arts de Cologne et depuis 2007 il est assistant de recherche à l université de Weimar. Aujourd hui, il vit et travaille à Brême. Ces deux dernières années des prix sont venus couronnés ses performances à la fois artistique et technologique. En effet, en 2008 il est reçoit deux fois mention d honneur au festival «digital sparks awards 2008» de Bonn et au festival «CYNET art 08» de Dresden. Tout récemment, il a remporté la mention d honneur au «Share Prize 2009» de Turin, en Italie. Ce prix international récompense les artistes numériques. Il a pour vocation de soutenir et de promouvoir l art numérique. B. S O N A C T U A L I T É Le travail de Ralf Baecker est guidé par le même esprit concernant la géométrie de ses œuvres et le choix des matériaux utilisés. Par exemple, en 2009 sa dernière intitulée «conversation (V1)» reprends la même construction que «the inverted machine» en ce qui concerne sa forme circulaire et les différents fils qui contrôlent un noyau central constitué d'élastiques rouges. Concours Supélec 2009, Sciences et Technologies dans l Art 9

10 BIBLIOGRAPHIE Livres, magasines Sites internet BEAUX ARTS MAGAZINE NEURAL 32, MACHINE AFFECTION, Issue 32, Spring 2009 : Centerfold : «The Inverted Machine» by Ralf Baecker L ART NUMERIQUE, Edmond Couchot, 2009 ART ET ENERGIES, Lionel Richard, Editions Cercle d Arts, 2008 ART ET INTERNET, Fred Forest, Editions Cercle d Arts, 2008 INTERNET ART, Rachel Greene, Thames 1 Hudson Ltd, ARTS ET NOUVELLES TECHNOLOGIES, Editions Larousse, 2005 Concours Supélec 2009, Sciences et Technologies dans l Art 10