Etude sur la valorisation des déchets agroindustriels pour la production de chaleur et d électricité en Afrique subsaharienne

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1 Etude sur la valorisation des déchets agroindustriels pour la production de chaleur et d électricité en Afrique subsaharienne Synthèse

2 Disclaimer Cette synthèse a été préparée par Enertime S.A.S. et ecosur afrique pour l Agence Française de Développement dans le cadre du contrat de prestation de services ENERTIME/DOE/DDD/TED/ACH en date du 21 décembre L utilisation des éléments et informations qu il contient en dehors de ce cadre et sans vérification préalable ne pourra engager la responsabilité d Enertime SAS et d ecosur afrique. Ce document est la propriété exclusive de l Agence Française de Développement et les informations qu il contient restent la propriété de leur propriétaire respectif. Auteurs : Valentin Pasquiou Enertime Prisca Randimbivololona Alexandre Dunod Aurélie Lepage Enertime ecosur afrique ecosur afrique rue Jean Jaurès PUTEAUX, France Tél : Fax : th Floor, Raffles Tower, 19 Cybercity Ebene. Mauritius Ph Fax

3 Résumé Ce document est la synthèse de l Etude sur la valorisation des déchets agro-industriels pour la production de chaleur et d électricité en Afrique sub-saharienne, réalisée en par Enertime et ecosur afrique pour le compte de l Agence Française de Développement (AFD) dans le cadre du Programme de Coopération Afrique-EU pour les Energies Renouvelables (RECP). L intégralité des résultats de l étude sont disponibles dans le rapport final. Les ressources biomasses sont abondantes en Afrique subsaharienne, où elles sont utilisées en priorité comme combustible pour la cuisson, le chauffage ou d autres usages domestiques. L usage énergétique à l échelle industrielle est en développement, avec des sites industriels qui génèrent des quantités de résidus de biomasse non négligeables et recherchent des solutions pour les valoriser. Plusieurs projets ont été identifiés, dont peu en fonctionnement, à l exception de secteurs historiquement en avance telle la production du sucre. Des projets de nouvelles centrales biomasse sont également en développement hors du cadre d un site agro-industriel, avec pour objectif de valoriser des résidus biomasse dans les zones rurales. Quelques sites industriels non liés au secteur agro-industriel (par exemple l industrie du ciment) développent également la valorisation de biomasse, en substitution du charbon ou en co-combustion. L étude identifie et caractérise les projets de centrale et donne une estimation du potentiel de nouveaux projets de production d énergie à partir des données des secteurs agro-industriels dans les pays étudiés. Les potentiels sont particulièrement élevés dans le sciage de bois, où très peu de scieries produisent leur propre énergie thermique et électrique. Il existe également un potentiel intéressant dans les secteurs de plantation (palmier à huile, hévéa) et la méthanisation des effluents liquides des industries de boissons (brasseries, distilleries, usines de produits laitiers). Executive summary This document is the summary of the Study on valorization of agro-industrial wastes for heat and power generation in Sub-saharan Africa, carried out in by Enertime and ecosur afrique on behalf of the French Development Agency (AFD) in the framework of the Africa-EU Renewable Energy Cooperation Program (RECP). The whole results of the study are available in the final report. Biomass resources are abundant in Sub-Saharan Africa, where it is mainly used as charcoal or fuel for cooking, heating or other individual and household uses. Industrial use of biomass as a fuel is in development in the region, with industrial sites generating biomass wastes looking for technoeconomic solutions for onsite valorization. Several projects have been identified, few of which are already in operation, with the exception of some sectors in advance such as sugar processing. Some projects without any agro-industrial site directly connected are also under development, such as new power plants valorizing agricultural wastes in rural areas. Some industrial sites from non agroindustrial sectors (for example cement plants) also turn to biomass resources for fuel switch or cofiring with conventional fuels (coal). The study identifies and characterizes the projects, and gives an estimate of the potential for new power generation projects based on the data from specific agro-industrial sectors in each of the countries reviewed. Potentials are high particularly in the wood industry, where very few sawmills already generate power from wood wastes. Potentials are also interesting in plantation related industries (palm oil, rubber tree) and methanation of effluents generated in beverage industries (breweries, distilleries, dairy factories).

4 Sommaire Résumé... 3 Executive summary... 3 Introduction et contexte... 5 I. Les technologies de valorisation... 5 II. Les catégories de déchets agro-industriels... 7 III. Etat des lieux des secteurs agro-industriels en Afrique subsaharienne Afrique du Sud Cameroun Côte d Ivoire Ghana Kenya Sénégal IV. Recensement des projets de centrales biomasses Filière bois-papier-carton Secteur du sucre Secteur de l huile de palme / raffinage / hévéa Secteurs du café / thé / cacao / anacarde Fabrication de boissons et autres secteurs agroindustriels Substitution de biomasse dans des secteurs industriels non agroalimentaires Projets non liés à un site industriel V. Commentaires sur les projets recensés Etat de développement des pays étudiés Les centrales identifiées dans les secteurs agro-industriels Les technologies utilisées Les projets de substitution de biomasse Les projets de remplacement d équipements La valorisation de l énergie produite Conclusion Annexe 1 : Les centrales biomasse en fonctionnement Annexe 2 : Les centrales biomasse en projet Notes dans le texte... 39

5 Introduction et contexte Afin de promouvoir et développer l exploitation du potentiel d'énergie renouvelable en Afrique subsaharienne, les dirigeants africains et européens ont initié le Programme de Coopération Afrique- Union Européenne pour l Energie Renouvelables (RECP), lors de la première réunion de haut niveau du partenariat Afrique-UE pour l'énergie tenue à Vienne en Septembre Un des objectifs du Programme RECP est de renforcer les connaissances et les capacités en développement et conduite de projets de production d énergie renouvelable en Afrique. Dans ce cadre, l Agence Française de Développement (AFD) réalise une étude sur la valorisation des déchets agro-industriels pour la production de chaleur et d électricité en Afrique subsaharienne. Cette étude couvre un ensemble de pays d Afrique subsaharienne, sélectionnés pour leur tissu agroindustriel, composé de la Côte d Ivoire, du Ghana, du Cameroun, de l Afrique du Sud, du Kenya et du Sénégal. Des projets ont également été recensés en Tanzanie et en Ouganda. L étude consiste à recenser et caractériser les centrales biomasses dans les différents secteurs agroindustriels de ces pays, mises en place pour valoriser des gisements de déchets agro-industriels répondant à la définition de biomasse (déchets de bois, coques de fruits, résidus de plantations, effluents, etc.). Les projets sont identifiés et décrits à leur stade de développement au moment de l étude (en fonctionnement, en construction, en développement ou à l étude). Ce rapport présente également des études de cas sur la base d une sélection de projets représentatifs et potentiellement reproductibles, au sein des différentes filières agro-industrielles du continent. I. Les technologies de valorisation Il existe différentes technologies pour la conversion thermochimique ou biologique de la biomasse en énergie, applicables aux déchets agro-industriels. On répertorie dans le tableau suivant les principales technologies et leurs avantages et limites respectifs.

6 Technologie Gazéification Vapeur Condensation Vapeur Contrepression Cycle organique de Rankine Méthanisation Avantages Adapté au traitement de déchets. Bon rendement énergétique (~30% avec un moteur thermique, un peu plus avec une turbine à gaz). Possibilité de valorisation thermique résiduelle pour des applications (chauffage, séchage). Mâchefers inertes et réutilisables (remblais routiers) Effet d échelle sur les coûts d investissement. Installation sur mesure pouvant être conçue pour n importe quel process. Production de vapeur BP, MP voire HP. Le meilleur rendement thermodynamique vapeur (supérieur à 25 %). Utilisation directe pour des applications industrielles. Utilisation indirecte pour le chauffage d eau : chauffage, séchage, granulés, etc. Investissement plus faible que pour le cycle vapeur à condensation. Installation sur mesure pouvant être conçue pour n importe quel process. Production de vapeur BP ou MP. Utilisation indirecte pour le chauffage d eau : chauffage, séchage, granulés, etc. La pression en sortie de turbine se situe en moyenne autour de quelques bars. Produits standardisés adaptables à différentes typologies de centrales. Pas d érosion des turbines du fait des fluides séchant. Absence de parties en pression. Faibles coûts de maintenance et haut degré d automatisation. Disponibilité élevée. Adapté au traitement des déchets organiques (effluents liquides et certains déchets solides). Production d un digestat hygiénisé utilisable en amendement. Inconvénients Nécessite une caractérisation fine et une préparation appropriée des déchets traités (homogénéité). Gaz à traiter avant introduction en moteur. Nécessite le craquage des goudrons. Investissement très important au kwe pour les petites puissances (en dessous de 3 MWe). Rendement électrique diminue avec la pression de la vapeur pour le process. Système sous pression donc nécessite une supervision importante. Erosion prématurée possible des turbines en cas de formation de gouttelettes. Traitement de l eau à prévoir. Dimensionnement et production électrique imposés par la consommation de chaleur Production en mode électrogène pur impossible Rendement électrique faible (10 à 14 %) : la détente dans la turbine est moins importante. Système sous pression donc nécessite une supervision importante. Traitement de l eau à prévoir. Choix limité de fournisseurs Investissement supérieur par kwe Puissances électriques limitées. Limite la cogénération à une fourniture d énergie thermique sous forme eau chaude (chauffage, séchage). Rendement de production électrique plus faible qu en vapeur (12-20 %) Conduite des installations délicate (conditions de ph, température pour maintien des populations bactériennes, etc.). Nécessite un stockage pour le biogaz produit. Nécessite une voie de valorisation ou évacuation de l effluent digéré. Installations encore relativement coûteuses. Tableau 1 : Synthèse des caractéristiques des différentes technologies de cogénération

7 II. Les catégories de déchets agro-industriels La production de déchets agro-industriels d un site, qu ils soient sous forme liquide, semi-liquide ou solide, est corrélée à la production de chaque type de produit agricole ou agroalimentaire. Les caractéristiques de chaque déchet peuvent varier selon des critères de performance des procédés industriels de transformation (quantité de produit fini générée par unité de matière première brute), mais également selon des critères géographiques (climat, hygrométrie, rendements agricoles et des procédés industriels, etc.). A l exception des régions sahéliennes au Mali, au Burkina Faso et au Niger, les ressources biomasses sont assez bien réparties en Afrique subsaharienne. Les régions à plus fort potentiel bénéficient d une pluviométrie importante. Parmi les ressources biomasses étudiées, il convient de distinguer [1] : Les ressources diffuses, souvent issues de l agriculture, difficiles et coûteuses à collecter et transporter sur de longues distances. Leur utilisation ne peut souvent être envisagée que dans un contexte local et via des installations de taille individuelle ou modeste (fours de cuisson, hammams, poêles à bois). Parmi ces ressources on compte les résidus de plantations (hévéa, cabosses de cacao, parches de café, tiges de maïs et de coton, etc.) ; Les ressources concentrées sur les sites agro-industriels, qui présentent l intérêt de former des volumes importants sur un nombre restreint de sites. Il est alors envisageable de les valoriser dans des installations de taille plus importante. Ces ressources incluent la bagasse, les coques de coton, d arachides et de cajou (anacarde), les déchets de bois de scierie ou encore les effluents liquides (brasseries, distilleries). Au sein de ces ressources, on distingue ensuite parmi : celles qui peuvent faire l objet d une valorisation par combustion (combustibles) : les déchets combustibles possèdent un pouvoir calorifique inférieur (PCI) qui leur est propre et qui dépend de l humidité intrinsèque au moment de la mesure, ainsi que de la teneur en cendres. Des variations significatives de PCI peuvent être observées sur des combustibles de même nature. Parmi ces ressources, on retrouve les déchets générés dans les secteurs suivants : Secteur d activité Sucreries industrielles Production d huile raffinée (palme, autre) : plantations, usines d extraction et raffineries Production de latex (résidus d hévéa) Riz et moulins à riz Scieries de bois Activités agricoles générant des résidus concentrés (coton, café, cacao, coco, riz, etc.) Déchets biomasses générés Feuilles et bouts blancs, bagasse Effluents liquides (mélasse, vinasse, eaux de rinçage) Arbres (tronc ou stipe, palme, raffles) Résidus de palmiste (coques et fruits vides) Arbres en fin de vie, effluents liquides (eaux de rinçage) Balle, paille de riz Sciure, écorces, chutes diverses Coques, tiges, cabosses, poussières, bourre (husk), balle, etc. 7/39

8 celles qui peuvent être utilisées pour la production de biogaz (fermentescibles) : certains déchets génèrent du biogaz sous l action de bactéries méthanogènes placées dans une enceinte prévue à cet effet. La fermentation produit des quantités différentes de biogaz selon le substrat biomasse utilisé. Pour l estimation des potentiels de projets supplémentaires utilisant la méthanisation, on considère un PCI du méthane de 9,94 kwh/m 3 [2]. Ce ratio doit être rapporté dans chaque cas à la teneur en méthane du biogaz (% CH 4 ). Secteur d activité Distilleries, brasseries et autres usines agroalimentaires Usines de produits laitiers Activités agricoles générant des résidus concentrés (coton, café, cacao, coco, riz, etc.) Déchets biomasses générés Drêches, feuilles, tiges, épluchures, effluents liquides Lactosérum, eaux blanches Coques, tiges, cabosses, poussières, bourre (husk), balle, etc. 8/39

9 III. Etat des lieux des secteurs agro-industriels en Afrique subsaharienne 3.1. Afrique du Sud Premier acteur économique d Afrique subsaharienne, l Afrique du Sud pays connait un taux de croissance élevé, qui s appuie sur des secteurs particulièrement dynamiques et les exportations [3]. Indicateurs Données de l Afrique du Sud Population 51,2 millions hab. (2012) PIB 384,32 milliards USD (2012) PIB/hab USD/hab (2012) Croissance du PIB (prix constants) +2,5 % (2012) Principaux secteurs d activité Matières premières et extraction de minerais Transformation des métaux Agroalimentaire, santé et énergie Capacités de production électrique MW (2009) Mix électrique (2009) Charbon (89 %) Nucléaire (5,3 %) Hydroélectricité (0,5 %) ENR (incluant l hydroélectricité) : à peine plus de 0,5 % Accès à l électricité 75 % de la population Production d électricité La production d énergie à partir de biomasse est encore anecdotique à l échelle de la production électrique nationale injectée sur le réseau. Elle est essentiellement le fait des industries du sucre et du papier-panneaux, qui valorisent leurs coproduits par cogénération. La production électrique de ces usines est avant tout consommée en interne et seul le surplus est injecté sur le réseau. Un autre usage de la biomasse qui se développe dans l industrie concerne la consommation de charbon de bois dans la métallurgie (aciéries). Un tarif d achat garanti pour l électricité avait été mis en place en 2009 par le Ministère en charge de l énergie (REFIT, tarif fixé à 1,187 ZAR/kWh produit, soit 0,10 /kwh d électricité). Ce système a été remplacé par un système d appels d offres pour des installations de production d énergie à partir de sources renouvelables (Renewable Energy Bids ou REBID), y compris la biomasse, visant un total de MW installés supplémentaires. Le troisième volet de cette série d appels d offres a été lancé en 2012 pour une soumission des dossiers avant août Ce système est décrit dans le cadre de l Independent Power Producer Procurement Programme. Parallèlement, la mise en place d un volet spécifique aux sources de cogénération industrielle (biomasse, déchets et CHP), représentant un total de 800 MW, a été annoncée par le gouvernement. Dans ce cadre, un appel d offres sera également lancé pour les projets dont la puissance est supérieure à 5 MW électriques [4]. 9/39

10 Productions agroalimentaires Le secteur agroalimentaire en Afrique du Sud est marqué par la dominance de l élevage pour la production de viande (bœuf et poulet) et de lait. Les productions végétales sont dominées en volume par la canne à sucre d une part, dont la bagasse est valorisable, et le maïs (13 millions de tonnes) d autre part, essentiellement pour le fourrage et qui génère peu de déchets. Secteur de l élevage L élevage représente 50 % des revenus du marché agricole sud-africain et est évalué à 6,8 milliards d euros en 2010, soit une augmentation de 11 % par rapport à En 2013, le Ministère de l Agriculture estime le cheptel bovin à 14 millions de têtes (80 % pour la production de viande et 20 % laitier), 24,1 millions de têtes d ovins (laine et viande de moutons et agneaux), 6 millions de caprins et 1,6 millions de porcs (dans 400 fermes d élevage). Le secteur de la transformation de la viande représente 25 % du chiffre d affaires du secteur agroalimentaire sud-africain. La production de viande de poulet atteignait 1,49 million de tonnes en 2011, celle de viande de bœuf tonnes [5]. Ce secteur très concentré est partagé entre sept grands producteurs qui détiennent ensemble 75 % de la production bovine (élevages, abattage et transformation) et 75 % de la production de volailles [6]. Parmi ces producteurs, on compte notamment Astral Foods avec sept usines de produits alimentaires transformés et quatre abattoirs (4,3 millions de poulets par semaine) et Rainbow Chicken qui produit 4 millions de poulets par semaine dans de nombreuses usines, réparties sur 5 principaux sites industriels dans le pays. [7] Fabrication de boissons L industrie brassicole est également un secteur important, bien qu une grande part de la consommation de bière du pays soit importée. La production sur le territoire national est réalisée par deux sociétés. SAB Miller est le premier producteur de boissons du pays et le deuxième groupe mondial. La société détient 98 % du marché et produit 3,1 milliards d hectolitres de bières et boissons sans alcool dans sept usines réparties dans le pays. Brandhouse (joint-venture entre Heineken International, Diageo et Namibia Breweries Ltd), le challenger, exploite une usine de production et d embouteillement de bière à Sedibeng, dans l état du Gauteng. Cette usine, mise en service en 2010, a une capacité de production de 3 à 4 millions d hectolitres par an. Production de sucre La production de sucre de canne s élevait à 16,8 millions de tonnes en 2011, dominée par trois groupes industriels majeurs (Illovo Sugar, Tongaat Hulett Sugar et TSB Transvaal Sugar). Les usines de ces groupes valorisent la bagasse pour leur production de vapeur (5,6 millions de tonnes de bagasse valorisées par an à l échelle du pays) et pour la production d électricité, partiellement injectée sur le réseau [8]. Lait et produits laitiers En Afrique du Sud, le secteur du lait regroupe producteurs qui produisent 9,2 milliards de litres de lait par an (en 2010) [9]. Une part significative de la production de produits laitiers est exportée (288 millions de kg en 2010) [10]. 10/39

11 La fabrication de produits laitiers est réalisée par des filiales de multinationales (Nestlé, Parmalat) et des industriels sud-africains (Dairy Belle, Clover, Coega Dairy, Woodlands Dairy) Cameroun Le Cameroun est un pays d Afrique de l ouest comptant 21 millions d habitants. Indicateurs Données du Cameroun Population 21,2 millions hab. (2012) PIB 25,35 Mds USD (2012) PIB/hab USD/hab (2012) Croissance du PIB (prix constants) 4,6 % Principaux secteurs d activité Extraction pétrolière Agriculture et industrie agroalimentaire (cacao, coton) Bois Capacités de production électrique 929 MW Mix électrique (2009) GWh d électricité (2012) Hydroélectricité (732 MW, 72 % de la production) Gaz et fioul lourd (197 MW, 27 %) Biomasse (9,3 MW chez SOSUCAM) Accès à l électricité 47,8 % de la population (2009) (seulement 6 % en zones rurales) Production d électricité La capacité de production électrique installée s élève à 929 MW, dont 732 MW d hydroélectricité (barrages d Edea et de Songloulou) et 197 MW de centrales thermiques (centrale gaz de Kribi : 213 MW extension à 330 MW prévue), centrale fioul lourd de Dibamba (86 MW), centrale fioul lourd de Limbé (85 MW). On dénombre seulement 9,3 MW de capacité de production en cogénération à partir de bagasse (sucrerie SOSUCAM), soit 1 % des capacités de production. Au Cameroun, il n existe pas système de soutien à la production d électricité à partir de biomasse. Les tarifs d achat sont fixés selon une démarche de discussion en gré à gré entre le régulateur du secteur électrique (ARSEL) et le porteur du projet. Production agricoles Les secteurs agricole et agro-industriel sont un contributeur majeur de la production de richesses du Cameroun (22 % du PIB) [11]. L industrie agroalimentaire représente à elle seule 33 % de l activité industrielle du pays [12]. Les principaux produits d exportation sont les bananes ( t/an), le cacao, le coton fibre ( t/an) et le café vert. 11/39

12 Le cacao est le second produit d exportation du Cameroun ( t/an, dont 85 % de la production sont exportés sous forme de fèves). Avec t/an (2010), le secteur du café est en déclin. Il est actuellement l objet d une tentative de relance de la part du gouvernement. Le Cameroun produit également t/an de sucre, exclusivement par SOSUCAM dans deux usines situées à M Bandjock et à N Koteng. Production d huile de palme Le Cameroun a produit tonnes d huile de palme en Les plantations agro-industrielles et les huileries sont gérées par cinq sociétés, dont trois appartiennent au groupe français Bolloré : SOCAPALM, SAFACAM et la Ferme Suisse ; les deux autres appartiennent à l Etat camerounais : CDC et PAMOL. SOCAPALM (80 % de la production nationale en 2007) exploite ha de plantations réparties dans cinq sites. L entreprise possédait une capacité de production de 132 t/h d huile (en 2005) répartie dans cinq usines de transformation. [13] Fabrication de boissons et produits laitiers Au Cameroun, quatre groupes industriels produisent chaque année six millions d hectolitres de bière. Les Brasseries du Cameroun, dont la production est répartie dans cinq usines, détiennent à ellesseules 82 % du marché national. Le reste du marché est réparti entre l Union Camerounaise des Brasseries et deux acteurs mineurs [14]. La production de yaourts et autres produits laitiers (boissons lactées) est réalisée en majorité par la CAMLAIT SA, qui détient 89 % du marché et exploite trois usines dont une à Douala et une à Yaoundé. La production annuelle est de 11,7 millions d unités (en 2003). Des acteurs mineurs complètent le marché Côte d Ivoire La Côte d Ivoire, pays moteur de la sous-région en Afrique de l Ouest, compte une population de près de 20 millions d habitants [15]. Indicateurs Données de la Côte d Ivoire Population 20 millions hab. (2012) PIB 24,7 Mds USD (2012) PIB/hab USD/hab. (2012) Croissance du PIB (prix constants) +9,8 % (2012) Principaux secteurs d activité Agriculture et agroalimentaire (cacao, latex) Extraction pétrolière et minière Capacités de production électrique MW (2011) Mix électrique GWh produits (2011) Centrales gaz et fioul (71 %) Hydroélectricité (29 %) Accès à l électricité 51 % de la population (2009) 12/39

13 Production d électricité Le mix énergétique du pays repose à 71 % sur les centrales thermiques (cycles combinés gaz et fioul) et à 29 % sur l hydroélectricité. La capacité de production installée était de MW en 2011 [16] pour une production nette annuelle de GWh [17]. Une partie de l électricité est exportée aux pays voisins comme le Burkina Faso, le Bénin, le Togo, le Mali et le Ghana via le Système d'echanges d'energie Electrique Ouest Africain (EEEOA). Il n existe pas encore de cadre de soutien spécifique à la production d électricité à partir de biomasse. Les contrats d achat de l électricité et les niveaux de tarifs sont discutés de gré à gré entre le porteur de projet et le législateur. Cette disposition est prévue dans le Code de l Electricité. Productions agricoles La Côte d Ivoire est un pays bénéficiant d une grande diversité de productions agricoles. L agriculture représente 28 % du PIB et emploie près de 68 % de la population active [18]. Le pays est le premier producteur et le premier exportateur mondial de fèves de cacao ( t/an), et est un producteur et un exportateur majeur de café ( t/an) et d huile de palme ( t/an en 2009). Les principaux produits agricoles et forestiers sont les bananes, le maïs, le riz ( t/an), le manioc, la patate douce, le sucre ( t/an), le coton ( t/an en 2005/06), le caoutchouc et le bois [19]. Production de cacao La production de fèves de cacao pour l exportation est la première activité agro-industrielle en valeur. Les fèves sont également broyées pour produire de la pâte de cacao, à destination de l export. Environ 25 % de la production ivoirienne de cacao sont broyés localement, par quatre sociétés, qui sont également exportatrices de fèves brutes [20] : SACO à San Pedro (capacité de production de t/an) ; MICAO à Abidjan ( t/an) ; UNICAO ( t/an) et CEMOI ( t/an). Production de coton fibre Cinq entreprises d égrenage produisent du coton en Côte d Ivoire, principalement dans le nord du pays : Olam Ivoire (capacité de production de t/an) ; Ivoire Coton ( t/an) ; DOPA ( t/an) ; la CIDT Nouvelle ( t/an) et SICOSA ( t/an). Le pays compte également une unité de trituration des graines de coton (TRITURAF). La production a fortement régressé ces dernières années et représentait tonnes de graines de coton en Il est possible que certaines usines de décorticage soient aujourd hui à l arrêt. Production de noix de coco Le secteur est représenté par trois sociétés (SICOR, CAIMPEX et COPAGRI) qui produisent environ t/an de noix de coco. Transformation de l anacarde La Côte d Ivoire est le second exportateur mondial d anacarde ( tonnes brutes produites en 2011). Le secteur a connu une forte croissance depuis Toute la production n est pas décortiquée sur place (une part significative est envoyée en Inde). 13/39

14 Le secteur est très morcelé et dominé par deux acteurs : le groupe OLAM qui exploite une usine de t/an de capacité à Bouaké [21] et la SITA (7 500 t/an). Une vingtaine de coopératives de décorticage exploitent également des usines à Odienné (2 500 t/an) ou encore à Bondoukou (2 000 t/an) [22]. Production d huile de palme PALM-CI, filiale du groupe SIFCA détient environ 90 % de la production nationale d huile de palme raffinée. Les autres acteurs du secteur sont PALMAFRIQUE, SIPEF-CI, PHCI, SOGB et ADAM AFRIQUE. Le Ministère de l Agriculture recense 18 usines de première transformation, d une capacité de traitement cumulée d environ t/an. [23] Production de sucre Le nord de la Côte d Ivoire accueille un climat propice à la culture de la canne à sucre. Le secteur de la production de sucre est géré par deux sociétés agro-industrielles : SUCRIVOIRE (groupe SIFCA, capacité de production de t/an sur deux sites) et SUCAF-CI (groupe SOMDIAA, capacité de production de t/an sur deux sites) [24], [25]. Ces quatre usines valorisent la bagasse qu elles produisent via des chaudières en cogénération (tonnages estimés entre et tonnes de bagasse par usine). Fabrication de boissons La production de bière d orge est réalisée principalement par SOLIBRA dont l usine d Abidjan produit hectolitres par an [26]. En Côte d Ivoire, l industrie de transformation de lait compte sept acteurs principaux : le groupe NESTLE CI, EUROLAIT, MICRODIS, FINAMARCK, SAPLED, SAPROLAIT et NORMANDIA Ghana Le Ghana est un pays de 25,2 millions d habitants situé entre la Côte d Ivoire, le Togo et le Burkina Faso. Le PIB a atteint 40,7 milliards USD en 2012 pour un taux de croissance de 7,9 %. Indicateurs Données du Ghana Population 25,2 millions hab. (2012) PIB 40,7 Mds USD (2012) PIB/hab USD/hab. (2012) Croissance du PIB (prix constants) +7,9 % (2012) Principaux secteurs d activité Agriculture et agroalimentaire (cacao) Extraction minière (or), textile Capacités de production électrique MW (2011) Mix électrique GWh produits (2012) Hydroélectricité (82 %) Centrales thermiques (18 %) Accès à l électricité 51 % de la population (2009) 14/39

15 Production d électricité Le Ghana dispose d une capacité de production d électricité de MW (en 2011) [27]. Le mix électrique est composé à 82 % d hydroélectricité, le reste étant essentiellement produit par deux centrales thermiques : la centrale de Takoradi (500 MW) et celle de Tema (126 MW). Le pays a produit GWh d électricité en 2012 [28]. La biomasse représente 0,125 % de l électricité produite, exclusivement par la centrale biomasse de la raffinerie d huile GOPDC (2,5 MW). Le Ghana a voté en décembre 2011 une loi relative au soutien des énergies renouvelables (Renewable Energy Law Act 832) visant à améliorer la sécurité énergétique du pays tout en promouvant les énergies renouvelables. Ce cadre vient à la suite des réformes du marché de l énergie au Ghana, dont la production est séparée de la distribution, garantissant aux producteurs indépendants un accès au réseau réglementé de manière transparente. La loi établit un cadre d achat garanti à un tarif fixé de manière à assurer la rentabilité des projets. La loi fixe également une obligation pour certains consommateurs professionnels d acheter une part d énergie provenant de sources renouvelables. Enfin, elle créé un Fonds pour l Energie Verte (Green Energy Fund) cofinancé des partenaires de développement et des institutions financières [29]. Depuis le vote de la loi, les niveaux des tarifs d achat et les capacités de production allouées à chaque technologie renouvelable étaient en attente de publication par la Public Utilities Regulatory Commission (PURC) [30]. Productions agricoles Les principaux secteurs agroindustriels d exportation au Ghana sont la production d huile de palme (1,9 million de tonnes), de fèves de cacao, de latex et de noix de coco. Production d huile de palme Le Ghana a produit 1,9 million de tonnes d huile de palme en 2009 [31] au travers de 4 groupes : GOPDC à Kwae (capacité de production de 60 t/h), TOPP à Twifo Mampong (30 t/h), BOPP à Takoradi (27 t/h) et Norpalm GH Ltd à Takoradi (30 t/h). Production de latex Le Ghana est propice à la culture de l hévéa pour la production de latex. Les plantations sont contrôlées par deux principaux acteurs. Ghana Rubber Estate Ltd (GREL, filiale du groupe SIFCA) exploite ha de plantations autour de Takoradi, au sud-ouest du pays. Le latex est traité dans l usine de Takoradi avant exportation. GREL génère un chiffre d affaires annuel de 1,5 milliard de FCFA [32]. Un acteur plus modeste, Rubber Plantation Ghana Ltd, exploite 570 ha de plantations et produit environ 400 tonnes de latex annuellement [33]. Fabrication de boissons En 2008, 1,3 million d hectolitres de bière ont été produits au Ghana par 4 brasseries (cette production a presque doublé en 2012) : Accra Brewery Ltd (filiale du groupe SAB Miller) exploite une brasserie à Accra qui a produit hectolitres de bière en 2008 et 1,7 million d hectolitres en Accra Brewery détient 38 % du marché (en valeur) de la bière au Ghana [34]. Ghana Breweries (Achimota) et Ghana Breweries (Ahensan) ont produit respectivement et hectolitres de bière en /39

16 Guinness Ghana Breweries Limited (filiale de Diageo et Heineken) exploite une usine de fabrication de bière à Kumasi. Une unité de méthanisation a été construite en 2008 dans cette usine, de type UASB, dont la capacité de traitement s élève à 800 m 3 /jour [35] pour une production annuelle de hectolitres de bière [36] Kenya Le Kenya, qui compte 43 millions d habitants, est l économie la plus dynamique d Afrique de l Est. Le taux de croissance du PIB a atteint 4,3 % en 2012 [37]. Indicateurs Données du Kenya Population 43,2 millions hab. (2012) PIB 37,2 Mds USD (2012) PIB/hab 862 USD/hab. (2012) Croissance du PIB (prix constants) +4,3 % (2012) Principaux secteurs d activité Services (61 % du PIB) Agriculture et agroalimentaire (thé, sucre) floriculture Textile, industrie manufacturière Capacités de production électrique MW installés (2012) Mix électrique GWh (2012) Hydroélectricité (51 %) Centrales thermiques (32 %) Géothermie (14 %), autres ENR (2 %) Accès à l électricité 19 % de la population (2011) Production d électricité La production d électricité au Kenya était de GWh en 2012 pour une capacité totale installée de MW. Elle repose sur un mix d hydroélectricité (51 %), de centrales thermiques (32 %) et de géothermie (14 %). Les autres énergies renouvelables comptent pour environ 2 % du total. La cogénération biomasse, essentiellement à partir de bagasse dans les sucreries, représentait 72,3 MW de capacité installée en 2012 [38]. La production et la distribution sont assurées par Kenya Power and Lighting Company (KPLC) et quelques producteurs indépendants (IPP). La gestion du réseau électrique national est assurée par KenGen. Depuis 2008, le Kenya a mis en place un mécanisme de soutien à la production d électricité à partir de biomasse par un tarif d achat garanti (feed-in tariff). Le tarif est accessible à toute installation valorisant de la biomasse végétale ou animale, issue de déchets ou spécifiquement cultivée à cet effet. Les installations fonctionnant en co-combustion ont accès au tarif si la biomasse représente plus de 70 % des combustibles consommés chaque mois. 16/39

17 Productions agricoles L agriculture représente 24,2 % du PIB et emploie 75 % de la population active (en 2012). Le secteur agricole et agro-industriel s appuie sur des productions à usage domestique (sucre, lait, maïs), et certaines à visée d exportation (thé, café). 70 % du café kenyan sont produits par des petits producteurs, majoritairement décortiqué par la méthode humide. Le thé est le deuxième poste d exportation en valeur du pays [39]. Chaque usine à thé entretient sa propre plantation de bois pour alimenter ses séchoirs en combustible depuis l interdiction de coupe libre. La production s est élevée à tonnes en Production de sucre Le Kenya a produit environ tonnes de sucre de canne en 2009, et la consommation nationale dépasse tonnes [40]. Le volume de bagasse généré est estimé à 1,8 millions de tonnes par an (2011) [41]. La Mumias Sugar Company, créée en 1973, détient 60 % de la production nationale avec une capacité de production d environ tonnes de canne/jour. La société est également un producteur non négligeable d électricité via un contrat avec l opérateur national pour la production et la revente de 26 MW sur le réseau. Le Kenya Sugar Board recense en tout cinq sociétés d état (dont Mumias) et une dizaine de producteurs privés, dont la capacité de production varie entre 100 et 3000 tonnes de canne/jour. Les sociétés d état sont toutes équipées de cogénérations biomasse. Au moins la moitié des producteurs privés ont un projet d installation d une cogénération pour valoriser leur bagasse (de 10 à 40 MW). Il est à noter que le secteur sucrier kenyan est aujourd hui peu compétitif et menacé par une baisse des protections existantes vis-à-vis du marché commun de l'afrique orientale et australe (COMESA). Le secteur a réagi et mis en place un plan stratégique pour améliorer la compétitivité de ses outils de production [42]. Fabrication de boissons La Kenya Breweries Limited (KBL) exploite une brasserie à Ruaraka, près de Nairobi. C est une filiale du groupe East African Breweries Limited qui a une capacité de production de 2,5 millions d hectolitres par an. L usine génèrerait, selon les estimations, entre 7,5 et 25 millions d hectolitres par an d effluents à traiter. Le groupe SAB Miller est le principal concurrent de KBL, après avoir acquis 80 % de la société Crown Beverages Ltd depuis Crown Beverages Ltd exploite une usine d embouteillage d eau au Kenya. Les autres boissons sont produites hors du pays par SAB Miller, notamment en Afrique du Sud et importées au Kenya. [43] Keroche Breweries est un nouvel entrant sur le marché qui exploite une usine de bière à Naivasha, au nord de Nairobi, d une capacité de production de 1 million d hectolitres par an [44]. 17/39

18 3.6. Sénégal Le Sénégal est un pays de 12,9 millions d habitants, situé sur la façade atlantique au nord-ouest de l Afrique. Le PIB a atteint 8 milliards d euros en 2010 avec un taux de croissance de 4,2 % [45]. Indicateurs Données du Sénégal Population 12,9 millions hab. (2012) PIB 14,1 Mds USD (2012) PIB/hab USD/hab. (2012) Croissance du PIB (prix constants) +3,5 % (2012) Principaux secteurs d activité Agriculture et agroalimentaire (arachide, coton, sucre) Extraction pétrolière, matériaux (ciment) Capacités de production électrique 480 MW installés (2011) dont 380 MW disponibles Mix électrique GWh (2012) Centrales thermiques (88 %) Hydroélectricité (8 %) Accès à l électricité 56 % de la population (2011) Production d électricité La production électrique était de GWh en Le mix électrique est composé à 88 % de centrales thermiques et 8 % d hydroélectricité. Les capacités de production installées atteignaient 480 MW en 2011, mais seulement 380 MW étaient disponibles [46]. 230 MW sont exploités par la compagnie nationale SENELEC et 150 MW par des producteurs privés indépendants. Suite à des problèmes de délestage en 2011, la capacité de production a été augmentée de 100 à 150 MW en 2012, créant un excès de production de près de 100 MW, difficilement valorisable du fait d un réseau de distribution vétuste [47]. Les tarifs d achat de l électricité produite par chaque type d énergie sont fixés par décision de la Commission de Régulation du Secteur de l Electricité (CRSE). A priori à ce jour les tarifs n ont pas encore été fixés pour la filière biomasse-énergie. Les producteurs indépendants doivent discuter de gré à gré avec le régulateur pour chaque nouveau projet. Productions agricoles Au Sénégal, le secteur primaire représente 15 % du PIB et emploie 77 % de la population active. Le secteur secondaire compte pour 24 % du PIB, et l agro-industrie représente plus du tiers de la production industrielle du pays (35,5 % en 2009). L activité agro-industrielle est portée par des secteurs clés, comme la transformation de l arachide, la production de coton, de sucre et de riz. Les entreprises de l agro-alimentaire représentent près de 50 % en nombre des industries du pays et réalisent par ailleurs près de 70 % du chiffre d affaires du pays à l export [48]. 18/39

19 Transformation de l arachide La culture de l arachide représente 2 millions d hectares, soit 40 % des surfaces cultivées du pays [49]. La production d huile d arachide est réalisée par trois entreprises industrielles et représentait tonnes d huile en La SUNEOR (ex. SONACOS), est le premier acteur du secteur de la transformation de l arachide au Sénégal avec 70 % du marché, et le leader mondial d exportation d huile brute et de tourteaux d arachide, avec près de tonnes triturées (2007). Transformation du coton La culture du coton représente 1,5 million d hectares, soit 30 % des terres cultivées au Sénégal. La SODEFITEX exploite une usine d égrenage de coton à Vélingara, rénovée en 2004 et qui traite environ 40 % de la production nationale [50]. La société exploite également une usine d égrenage à Kédougou. Production de sucre Les ha de surfaces plantées génèrent environ t/an de canne à sucre. La transformation de la canne est réalisée par la Compagnie Sucrière Sénégalaise (CSS), qui produit environ t/an de sucre raffiné dans son usine de Saint Louis, au nord du pays. La CSS a prévu d augmenter sa capacité de production à t/an entre 2013 et Le complexe de la CSS compte également une distillerie qui produit 12 millions de litres d éthanol par an. Production de riz La production de riz est concentrée dans le nord et le long du fleuve Sénégal et constitue une culture valorisée sur le marché domestique, à la différence des produits destinés à l exportation (arachide, coton, sucre). La production atteignait tonnes de riz paddy en 2011 [51]. Fabrication de boissons Au Sénégal, la fabrication de boissons alcoolisées et non alcoolisées est réalisée par 14 entreprises répertoriées par le Ministère de l Industrie et de l Artisanat. L acteur majeur du secteur, la SOBOA (groupe CASTEL) produit de la bière et des sodas sous licence, dans son usine de Dakar (capacité de production de hl/an). Deux entreprises industrielles, SAPROLAIT et NESTLE Sénégal, transforment et distribuent des produits laitiers. Il existe également deux unités de reconditionnement de lait en poudre, la SATREC et BARALAIT. 19/39

20 IV. Recensement des projets de centrales biomasses L ensemble des centrales identifiées comme en fonctionnement et à l étude ou en projet ont été recensés dans les pays étudiés. Ce recensement est réalisé par secteur d activités pour permettre une meilleure lisibilité et mesurer l avancement de chaque secteur dans le développement de la valorisation des déchets agroindustriels pour la production d énergie. 20/39

21 GHANA Etude sur la valorisation des déchets agro-industriels pour la production de 4.1. Filière bois-papier-carton Centrales en fonctionnement Centrales en projet Cathild Industrie Scierie (chaudière vapeur 2,3MWth) SAMATEX Ltd Scierie (chaudière vapeur) STP Scierie (chaudière vapeur 5 MWth) Letus Power Plant Résidus de bois (faisa) Abellon Clean Energy Ghana Résidus de bois (50 MWe) Groupe Rougier à M Bang Scierie (2,2 MWe, consultation) GIC SAPROX Scierie (35 MWth, 25 MWe, préfaisa) GIC FAUCA Scierie (7 MWth, 5 MWe, préfaisa) ALPI Cameroun Scierie Teita Estate Ltd Résidus de sisal (14 MWe) Exp : excédent Kenya Timsales Limited Scierie (gazéifieur 1,2 MWth) COTE D IVOIRE CAMEROUN OUGAN -DA KENYA Martezo Downdraft Gasifier Scierie (gazéifieur 0,2 MWe) TANZANIE ADERCI Scierie (chaudière 4 MWth, faisa) Tugela Pulp & Paper mill Papier (chaudière 22 MWth) PG Bison à Ugie Papier (chaudière 45 MWth) Mondi Richards Bay biomass project Papier (chaudière 75 MWth, turbine 27 MWe) Eskom & University of Fort Hare gasifier Scierie (gazéifieur) * Chaudière sans cogénération ** Turbine avec une chaudière de récupération Saohil Sawmill à Mafinga Scierie (chaudière 15 MWth, turbine 10 MWe) Tanganyika Wattle Company (Extraction tannins) (chaudière15 t/h, turbine 2,5 MWe Export : 1 MWe) AFRIQUE DU SUD Lomati Biomass power generation project Scierie (chaudière 50 t/h, turbine 10,1 MWe) J&J Timbers Scierie ( 10,5 MWe Export : 80%) Mondi Richards Bay biomass project Papier-carton (extension 47 MWe) 21/39

22 GHANA Etude sur la valorisation des déchets agro-industriels pour la production de 4.2. Secteur du sucre Centrales en fonctionnement Centrales en projet Compagnie Sucrière Sénégalaise Chaudière 160 t/h 9,8 MWe SENEGAL Compagnie Sucrière Sénégalaise Extension 150 t/h, 25 MWe COTE D IVOIRE SOSUCAM Mbandjock Chaudière 70 t/h, 4,8 MWe SOSUCAM Nkoteng Chaudière 104 t/h, 9 MWe CAMEROUN Kakira Sugar Works Chaudière 100 t/h,16 MWe, Export : 12 MWe Sugar Corporation of Uganda Ltd (distillerie) Chaudière 3,6 MWth Muhoroni Sugar Company (Extension) 6 MWe Export : 2,5 MWe West Kenya 40 MWe Kibos 25 MWe Kwale International 18 MWe Tana River Development 34 MWe Mumias Sugar Company Turbine 26 MWe Muhoroni Sugar Company Turbine 3 MWe OUGAN -DA KENYA TANZANIE Sucrivoire Borotou 9 MWe Sucrivoire Zuenoula 12 MWe Sucaf-CI Ferke 1 Chaudière (NC) Sucaf-CI Ferke 2 Chaudière (NC) Tongaat Hulett Sugar South Africa Ltd (Ext) 91,3 MWe Exp : 300 GWh/an Kakira Sugar Works (Extension) 160 t/h 30 MWe Exp : 20 MWe Sugar Corporation of Uganda Ltd (Ext) Exp en projet (excédent) AFRIQUE DU SUD Kilombero Sugar Company 8,8 MWe Mtibwa Sugar Estate Limited 13 MWe Tanganyika Planting Company Ltd 17,5 MWe Tongaat Hulett Sugar South Africa 8,5 MWe Exp : 2,5 MWe Eston 8,5 MWe Exp : 2,5 MWe Noodsberg 13 MWe Exp : 4 MWe Pongola 8,5 MWe Exp : 3,1 MWe Sezela 19 MWe Exp : 2 MWe Umzimkulu 9,25 MWe Exp : 2,5 MWe Darnall 13 MWe Exp : 1,75 MWe Felixton 31,5 MWe Exp : 9 MWe Maidstone 22,5 MWe Exp : 6,25 MWe Komati 20 MWe Exp : 14 MWe Malalance 26,4 MWe Exp : 5,5 MWe Union Co-op 5,625 MWe Exp : 3,5 MWe Umfolozi 16 MWe Exp : 4,5 MWe Gledhow 14,2 MWe Exp : 1,5 MWe Amatikulu 12 MWe Exp : 5 MWe 22/39

23 GHANA Etude sur la valorisation des déchets agro-industriels pour la production de 4.3. Secteur de l huile de palme / raffinage / hévéa Centrales en fonctionnement Centrales en projet GOPDC Kwae Huile de palme (méthaniseur pour effluents) GREL Latex Plaquettes résidus Autre projet Scierie, palmier à huile / 6 MWe BIDCO Uganda Ltd Huile de palme (chaudière 10,5 MWth) SENEGAL COTE D IVOIRE CAMEROUN OUGAN -DA KENYA TANZANIE GOPDC Huile palme (chaudière 23 MWth, 2,5 MWe) Biogas Power Holdings East Africa Ltd Sisal, lisier bovin (méthaniseur) PALM-CI (4 sites) Huile de palme SANIA Huile de palme (chaudière 30 t/h) Palmafrique Huile de palme Adamafrique Huile de palme Dekel Oil Huile de palme AFRIQUE DU SUD BIDCO Tanzanie Huile de palme (8 MWth) BIOVEA Huile de palme (vapeur, 2x21 MWe) 23/39

24 GHANA Etude sur la valorisation des déchets agro-industriels pour la production de 4.4. Secteurs du café / thé / cacao / anacarde Centrales en fonctionnement Centrales en projet Rajkumar Impex Transfo. Anacarde, 5 MWe (faisa) James Finlay Kenya Ltd Tea Estate (Ext) Transfo. thé (11 MWth, 800 kwe) SENEGAL James Finlay Kenya Ltd Tea Estate Transfo. thé (41 MWth, 3,7 MWe) COTE D IVOIRE CAMEROUN OUGAN -DA KENYA TANZANIE NOVIS Transfo. cacao (pilote 10 kwe, projet 1 MWe) ANADER Transfo. cacao (557 kwe, faisa) AFRIQUE DU SUD 24/39

25 GHANA Etude sur la valorisation des déchets agro-industriels pour la production de 4.5. Fabrication de boissons et autres secteurs agroindustriels Centrales en fonctionnement Centrales en projet Agro-Chemical And Food Company Ltd Distillerie / Biogaz : m 3 /j Del Monte Farm IAA (ananas) / 5 MWe SENEGAL COTE D IVOIRE CAMEROUN OUGAN -DA KENYA Brasserie Guinness Ghana Ltd Brasserie, digesteur 800 m 3 /j TANZANIE AFRIQUE DU SUD 25/39

26 GHANA Etude sur la valorisation des déchets agro-industriels pour la production de 4.6. Substitution de biomasse dans des secteurs industriels non agroalimentaires Centrales en fonctionnement Centrales en projet SOCOCIM Industries Cimenterie Conversion charbon - biomasse KAPA OIL Refineries Ltd Détergents, savons, huiles (23,4 MWth) Conversion fioul-biomasse Bamburi Cement Cimenterie / Chaleur Conversion charbon-biomasse SENEGAL COTE D IVOIRE CAMEROUN OUGAN -DA KENYA TANZANIE Groupe Lafarge Mbeya Cimenterie Conversion charbon - biomasse AFRIQUE DU SUD 26/39

27 GHANA Etude sur la valorisation des déchets agro-industriels pour la production de 4.7. Projets non liés à un site industriel Centrales en fonctionnement Centrales en projet Tower Power Baringo Prosopis juliflora (30 MWe, faisa) Export : 100% Tower Power Mariakani Prosopis juliflora (12 MWe, faisa) Export : 6 MWe Bioteck Solutions Ltd Prosopis juliflora, plaquettes (10 MWe, faisa) Cobitech Ltd Lisier (digesteur 2,5 MWe, faisa) Export : 100% SENEGAL COTE D IVOIRE CAMEROUN OUGAN -DA KENYA SGI Bioenergy Ross Béthio Typha australis (7,5 MWe, faisa) Export : 100% Quimera Project Typha australis (gazéifieur 2 MWe, faisa) Export : 100% NOVIS Sénégal Troncs de bananier (gazéifieur 500 kwe) Export : 100% TANZANIE AFRIQUE DU SUD Farmsecure Group Biomass Energy Generation Greenfield (projets cumulés ~15 MWe) Grahamstown invasive biomass power project Greenfield (chaudière18 t/h, 3,5 MWe) Impala Platinum Mine de platine (39,4 MWth) 27/39

28 V. Commentaires sur les projets recensés 5.1. Etat de développement des pays étudiés Dans chacun des pays étudiés ont été recensées au minimum deux centrales en fonctionnement et jusqu à 19 centrales en fonctionnement en Afrique du Sud. La Côte d Ivoire compte 13 centrales/chaudières biomasse en fonctionnement, contre dix au Kenya et cinq au Ghana. Trois centrales ont été répertoriées au Sénégal (Deux projets de la CSS et un chez Sococim Industries). Une dizaine de centrales en projet (ou à l étude) ont été répertoriées au Kenya, contre sept en Afrique du Sud, cinq au Ghana, et trois en Côte d Ivoire. Cela donne une idée du réel dynamisme et de l intérêt des agro-industries dans ces différents pays pour la valorisation énergétique de la biomasse Les centrales identifiées dans les secteurs agro-industriels La cogénération biomasse est bien connue et utilisée de manière quasi systématique dans les sucreries. C est le cas dans chacun des pays étudiés ayant une activité sucrière, avec des installations souvent anciennes. La bagasse y est un moyen de produire de l énergie thermique et électrique à un coût compétitif, avec la possibilité de générer des revenus complémentaires par la vente d électricité au réseau. Certains industriels étudient le renouvellement de leur installation de cogénération, profitant soit d une hausse de production, soit de conditions nouvelles de soutien à la cogénération biomasse. 28/39