REGIE REGIONALE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX CHAUDIÈRE- APPALAGHES

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1 REGIE REGIONALE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX CHAUDIÈRE- APPALAGHES

2 LÉSIONS PROFESSIONNELLES DANS DES ÉTABLISSEMENTS D'ABATTAGE ET DE CONDITIONNEMENT DE VIANDE (SAUF VOLAILLES) : PROFIL DE LA RÉGION CHAUDIÈRE- APPALACHES, 1990 À 1992 Par : Richard Martin Conseiller en recherche INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ!.!ÇUE DU QUÉBEC CENTRE DE DOC^AuLvVa 1 ion MONTRÉAL Équipe de santé au travail Direction de la santé publique Régie régionale de la santé et des services sociaux Chaudière-Appalaches Lévis Le 7 février 1995

3 ISBN Dépôt légal - 1 er trimestre 1995 Bibliothèque nationale du Canada Bibliothèque nationale du Québec

4 TABLE DES MATIÈRES REMERCIEMENTS iii INTRODUCTION 1 1. SOURCE DE DONNÉES '., VARIABLES 1 3. LIMITES RELATIVES AUX DONNÉES ET À LEUR CODIFICATION 2 4. PROFIL DES ÉTABLISSEMENTS ET TRAVAILLEURS DU SOUS-SECTEUR PROFIL DES ACCIDENTS DE TRAVAIL Épuration du fichier Décision de la CSST Variations annuelles et mensuelles Travailleurs concernés Indicateurs de gravité Nombre dejours indemnisés Accidents avec rechute(s) Accidents avec atteintes permanentes Type d'accidents Siège de la lésion Nature de la lésion Genre d'accident Agent causal Discussion à propos des accidents de travail 20

5 -il- TABLE DES MATIÈRES (suite) 6. PROFIL DES MALADIES PROFESSIONNELLES Épuration du fichier Analyse descriptive des maladies professionnelles Discussion à propos des maladies professionnelles 28 CONCLUSION. 28 BIBLIOGRAPHIE APPENDICES. 32

6 in - REMERCIEMENTS L'auteur désire remercier Pierre Deshaies, médecin-conseil à l'équipe de santé au travail pour ses commentaires pertinents et André Langlois, agent de recherche, au Service provincial de dépistage PARLAB pour son aide dans l'interprétation judicieuse de certains tests statistiques. Q

7 INTRODUCTION Dans le cadre de l'analyse des statistiques de lésions professionnelles survenues dans un établissement du secteur Aliments et boissons, l'équipe régionale a réalisé une étude descriptive complémentaire du sous-secteur concerné et des lésions professionnelles indemnisées par la CSST afin d'apporter un éclairage différent à la situation vécue dans cet établissement. 1. SOURCE DE DONNÉES Les données ayant servi à présenter un profil du sous-secteur d'activités sont tirées du fichier informatisé des lésions professionnelles de la CSST acheminé à la Direction régionale de santé publique de (DRSP) Chaudière-Appalaches en juin Ces données sont mises à jour par la CSST. Dans le cas du sous-secteur abattage et conditionnement de la viande (sauf la volaille), elles sont récentes. Les données ont été originellement fournies par les établissements après 1992, sauf dans le cas d'un établissement. Quant aux données sur les lésions professionnelles, elles proviennent de trois fichiers annuels distincts transmis à la DRSP de Chaudière-Appalaches entre le 25 novembre 1993 et le 27 juin 1994 couvrant les années civiles 1990, 1991 et VARIABLES Les fichiers transmis par la CSST comportent au total 31 variables. La présente analyse en a utilisé principalement 19 qui sont identifiées en page A-1 à l'appendice. Ces données ont été reçues par la Direction de la santé publique de Chaudière- Appalaches au moins 15 mois après la fin de Tannée civile concernée. Elles ont été sélectionnées par la CSST sur la base de la région de survenance de la lésion '(région de rétablissement) de même que sur la base de la région qui traite le dossier du réclamant. Les données sont entièrement dépersonnalisées, elles ne permettent en aucune façon d'identifier un établissement ou une personne. Par ailleurs, pour regrouper les données nécessaires à la réalisation de la présente étude dans le sous-secteur ciblé, deux variables pouvaient être utilisées : caeq: classe d'activités économiques associée au sous-dossier financier; caeq_eta: classe d'activités économiques la plus récente associée à l'établissement. Par suite, d'une comparaison (voir tableau 1) portant sur le nombre de dossiers identifiés au moyen de chacune de ces variables, le choix s'est porté sur la variable caeq. Celle-ci

8 permettait de regrouper un plus grand nombre de dossiers tout en fournissant l'assurance du lien avec le sous-secteur d'activités étudié. Il faut savoir que ce fichier de base subira d'autres épurations afin de ne retenir que les événements survenus dans la région, par exemple. Tableau 1 Comparaison du nombre de dossiers Identifiés selon les variables caeq et caeqjata Type de lésions f(code) caeq (Code) caeq_eta N. total de dossiers Accidents Maladies LIMITES RELATIVES AUX DONNÉES ET À LEUR CODIFICATION Les données transmises ne sont composées que des accidents de travail déclarés pour fins d'indemnisation. Il ne s'agit donc pas du reflet réel de tous les accidents de travail survenus au cours des années 1990 à 1992 en raison de l'existence probable dans certains milieux soit d'une sous-déclaration des accidents (éloignement de services de santé, craintes de représailles, déplacement vers un régime d'assurance-maladie, etc.), soit d'une sur-déclaration. Par contre, il s'agit de phénomènes dont on ne peut mesurer l'ampleur. Et "il est fort à parier que cette situation n'affecte pas de la même façon tous les secteurs" (Hébert etal, 1993). 11 Étant donné le volume de dossiers traités par la CSST, il y a lieu de s'intéresser à la codification de certaines variables. Le tableau qui suit donne une indication sur le pourcentage de codification des principales variables utilisées dans la présente étude.

9 Tableau 2 Pourcentage de codification des principales variables utilisées dans le fichier central de la CSST Année Codification Nature : Siège.Genre: : Agent camel SAE - acc. v. acc. cc. ' * ace. mal % % «cc. mal % *.- : % % Codée , , ,9 92,2 Non codée ,7 6.7 Non classée ,4 5,1 m. Inconnue-indéterminée (TOTAL) (100,0) (100.0) (100,0) (100,0) (100.0) (100,0) (100,0) Codée 91,2 75,8 99,1 90, ,8 91,9 Non codée 7, Non classée ,5 5.1 Inconnue-indéterminée ,1 3,2 8,1 (TOTAL) (100,0) (100.0) (100,0) (100,0) (100,0) (100,0) (100.0) Codée ,0 99,3 69, ,5 91,3 Non codée ,0 9.1 Non classée 0, ,3 Inconnue-indéterminée ,5 8.7 (TOTAL) (100,0) (100.0) (100.0) (100,0) (100,0) (100,0) (100.0) D'autres variables, comme la profession, font l'objet d'un pourcentage de codification plus faible. La codification quoique présente a aussi des limites en termes de qualité. Par exemple, lors de l'analyse des atteintes permanentes, il a été possible de constater que certains travailleurs avaient eu un taux d'atteinte pour des "écorchures. plaies superficielles, corps étrangers, brûlures par friction..." ce qui n'est pas toujours le reflet de la réalité. 4. PROFIL DES ÉTABLISSEMENTS ET TRAVAILLEURS DU SOUS-SECTEUR Le nombre d'établissements et de travailleurs du sous-secteur de l'abattage et du conditionnement de la viande (sauf la volaille) a fluctué au cours des dernières années En effet, au cours de la période de février à mai 1993", le nombre d'établissements est demeuré à 18 mais celui des travailleurs est passé de 961 à (Voir tableau II en appendice, page A-2.)

10 Finalement en avril 1994 e, la région ne compte plus que 15 établissements regroupant 992 travailleurs. Ces travailleurs et les établissements sont surtout concentrés dans les MRC de La Nouvelle-Beauce et Oesjardins. Ces 2 MRC comptent 80,6 % (800/992) des travailleurs dans près de la moitié des établissements (7/15). Les services de santé au travail les plus fortement impliqués sont donc ceux des CLSC Chutes-de-la-Chaudière- Desjardins (St-Romuald) et CLSC La Guadeloupe (Ste-Marie). (Voir figure 1). Il faut aussi noter la présence de 13,5 % (134/992) de la main-d'oeuvre dans 2 établissements sur le territoire de la MRC Bellechasse. Quant au plus petit établissement, il totalise 2 travailleurs alors que le plus important en compte 434, regroupant ainsi, à lui seul, 44 % de la main-d'oeuvre du sous-secteur. 5. PROFIL DES ACCIDENTS DE TRAVAIL 5.1 Épuration du fichier Lefichiertransmis par la CSST totalise 897 accidents de travail dont 847 sont survenus dans des établissements, de la région. De ce nombre, il faut retrancher les cas de remboursement de lunettes ou de prothèses dentaires par exemple. Cette information est identifiable au moyen de la variable "siège de la lésion". Au total, 18 cas ont été retirés du fichier pour la présente analyse. Finalement, l'analyse portera sur 829 accidents de travail survenus dans Chaudière-Appalaches au cours des années 1990, 1991 et Il est à noter que la présente étude ne permet pas d'établir le nombre de travailleurs qui ont été victimes de ces 829 accidents. La CSST a utilisé la variable "dossier" pour donner à chaque événement un numéro de dossier fictif de façon indépendante pour chacune des années incluses dans ce profil. Il n'y a donc aucune variable qui aurait permis d'identifier que des travailleurs auraient subi plus d'un accident au cours de la période étudiée. 5.2 Décision de la CSST La présente analyse inclut 15 demandes refusées (1,8 %) et 55 demandes (6,6 %) jugées non compensables avec frais, i.e. sans indemnité de remplacement du revenu. Idéalement, ces cas auraient dû être retirés dufichieravant l'analyse afin de ne conserver que les cas compensés. Quinze demandes refusées contenaient deux (13,3 %) accidents avec rechute. L'une (6,7 %) de ces 15 demandes avait été faite par une travailleuse. Finalement, 40 % (6/15) de ces demandes concernaient des accidents à la colonne vertébrale.

11 M.R.C. -5- Figure t Nbre d'établissements & travailleurs dans le sous-secteur abattage & conditio, de la viande (sauf volaille) Bellechasse Desjardins Nouvelle-Beauce Les Etchemins Bce-Sartigan L'Amiante Lotbinière Région Equip* d* Qtiau4l»r«-Ap9alMbft«. Mut* «M lr«v*tl.orsp*rrms 1»«4. IS KILM^ Xl.L 6T«D* Nbre trav. Fiaure ^.Tendances comparées du nombre de dëmandes d'indemnisation du sous-secteur abattage avec tous les secteurs. Abatt. & Cond. viande 50 Tous les secteurs ^ V -r i ^ Sous-secteur Région 300 i i i i i i t i i i i i i l l i ' i r i i i i I 90 I 91 I '92 I Région CMudl6r«-Appal*ohe« ÊquiQ* aanti au tfêvall. ORQP-RRSSS 12 OoNrovi floblvrt ititliliqim 4*I* CSST

12 Quant aux 55 demandes jugées non compensables (sans IRR), elles ont été soumises par 4 femmes (7,2 %) et 41 hommes. Il y avait 7 cas (12,7 %) avec rechute. Les accidents concernaient en majorité les membres supérieurs, soit 51 % (28/55) dont 19 % (10/55) aux doigts ou aux pouces. Les principaux problèmes associés à la nature de ces accidents étaient des bursites, synovites, etc. dans 23,6% (11/55) et des plaies superficielles, brûlures par friction, etc. dans 20 % (11/55). Il s'agissait d'accidents surtout occasionnés par des efforts excessifs, soit 32,7% (18/55), par le fait d'être frappé (12,7 %) ou coincé (10,9 %). Cinq de ces accidents se sont vus attribuer des taux d'apipp* variant de 0,97 à 3,30. Finalement, 85 % (47/55) de ces cas étaient survenus sur le territoire de Pex-DSC de l'hôtel-dieu de Lévis. 5.3 Variations annuelles et mensuelles Comparativement à 1990, les accidents semblent en hausse dans ce secteur : Tableau 3 Nombre d'accidents selon l'année de survenue Année i Nombre v, d'accidents % d'accidents ; Variation annuelle , ,9-9.2% ,1 + 13,7 % TOTAL ,0 (+ 3,2 %) L'analyse du nombre d'accidents par mois reflète une très faible tendance à la baisse, mais qui est non statistiquement significative (r = -0,069; p = 0,688). Cette tendance du sous-secteur semble différer de la situation régionale où une tendance à la baisse un peu plus marquée est observée pour la même période (données non publiées). On pourrait presque qualifier cette situation de stable. (Voir figure 2.) Quant au profil mensuel des accidents selon la date de survenue**, il se distingue également du profil régional. Le plus grand nombre d'accidents semble survenir surtout au cours des mois de janvier, mars et juillet alors que dans l'ensemble des secteurs les pics sont observés en mai et août. Par contre, c'est au cours du mois de décembre que Taux D'APIPP : Taux d'atteinte Permanente à l'intégrité Physique ou Psychique. Date de l'événement à l'origine.

13 sont rapportés les plus petits nombres d'accidents tant dans le sous-secteur que pour tous les secteurs d'activités. (Voir figure 3.) Fiaure 3.Nombre de demandes de réclamations pour accidents de travail selon le mois de survenue. Abattage & Cond.viande Nombre Région Chaudlôre-Appalaches, 1990*92. Équipe de eanté au travall.drsp RRSSS 12 Qourotiflofelcr* d*la CSST MOIS 5.4 Travailleurs concernés La très grande majorité des accidents est survenue à des hommes, soit dans une proportion de 96,3 % (798/829) comparativement à 3,7 % (78/829) chez des femmes. La très forte majorité de ceux-ci est survenue sur le territoire couverts par l'ex-dsc de l'hôtel-dieu de Lévis (incluant la MRC de Lotbinière). Aucune réclamation n'est venue de travailleurs oeuvrant dans la région de l'ex-dsc de l'hôtel-dieu de Montmagny. (Voir figure 4.) L'âge moyen des travailleurs ayant été victimes d'un accident est de 30,4 ans (± 8,7); le plus jeune travailleur était âgé de 16 ans et le plus vieux de 69 ans. Les femmes sont à peine plus jeunes, avec une moyenne de 29,0 ans.

14 Figure ^.Nombre d'accidents selon le territoire des ex-dsc, sous-secteur: abttage et conditionnement de la viande. Région Chaudière-Appalaches, 1990*1992 Equipe santé au travail, DRSP-RRS3S 12 o«ro«tfloftlar» d*la C89T L'âge moyen des travailleurs réclamants semble varier selon la sous-région de rétablissement. Ainsi, les travailleurs oeuvrant sur le territoire de l'ex-dsc de l'hôtel-dieu de Lévis sont, et ce de façon statistiquement significative, plus jeunes, 29,4 ans en moyenne, comparativement à ceux travaillant sur le territoire de l'ex-dsc de Beauceville qui ont une moyenne de 32,3 ans (voir tableau III page A-3 en appendice) (t=4,01; d±=377; p < 0,000). Malgré la disponibilité d'une variable sur le métier, celle-ci n'a pu être utilisée du fait qu'elle n'ajoutait pas d'informations. Ainsi, 59,2% (491/829) des travailleurs étaient classés "manoeuvres, manutentionnaires, nca* 1 ' (9318) et 14,0% (116/829) dans "travailleurs des abattoirs" (8215). Les autres codes principalement utilisés étaient tout aussi imprécis :. 9,0 % (75/829) : "manoeuvres, nca (9918)". 1,9 % (16/829) : "autres travailleurs nca (9919)". 1,3 % (11/829) : "non identifié / non classé (9999)". NCA : non classé ailleurs.

15 Indicateurs de gravité Nombre de jours indemnisés Au total jours de travail ont été perdus et indemnisés au cours de la période , soit 17,0 jours en moyenne par accident. Par contre, le nombre total et le nombre moyen de jours indemnisés ont tendance à diminuer depuis 1990 et ce, malgré la hausse de 1992 dans le nombre d'accidents. Il y a eu au cours de 1992, 26 % moins de jours indemnisés pour accidents comparativement à Il est à souligner que le nombre moyen de jours indemnisés dans l'ensemble des secteurs fut, pour la même période, de 27,0 jours et que dans le secteur "Aliments et boissons", la moyenne a été de 20,4 jours. Ainsi, le nombre de jours indemnisés dans le sous-secteur de l'abattage et du conditionnement de la viande compte pour 25,5 % (14 397/56 397) du secteur. Tableau 4 Nombre de Jours Indemnisés pour accidents de travail selon l'année Années d'accidents N. de jours Indemnisés N.moyen dejours Indemnisés : Variation annuelle Qours) , ,7-13,3% ,0-15,2% TOTAL ,0 (- 26,5 %) Le nombre total de jours a varié entre 0 et 603 selon les accidents. À noter que 10 % (82/829) des accidents déclarés n'ont eu aucune journée d'indemnisation et que 37 % (308/829) ont été indemnisés entre 1 et 5 jours.

16 -10- Tableau 5 Nombre de jours Indemnisés pour accidents de travail Durée ^Nombre d'accidents à 5 jours ,2 6 à 10 jours ,8 11 à 15 jours ,7 16 à 20 jours 31 3,7 21 à 50 jours 74 8,9 51 à 100 jours 46 5,5 101 jours et ,3 TOTAL ,0 % Un découpage par territoire des ex-dsc fait ressortir que le nombre moyen de jours indemnisés est beaucoup moins important sur le territoire de l'ex-dsc de l'hôtel-dieu de Lévis que celui observé sur le territoire de l'ex-dsc de Beauceville. La moyenne de jours indemnisés est de 13,8 comparativement à 25,1. En prenant comme hypothèse qu'il s'agit d'accidents survenus à des travailleurs distincts, que les jours indemnisés ont été pris de façon consécutive et que la nature de ces accidents est relativement similaire, cette différence dans les jours indemnisés est statistiquement significative (t= 3,49; d.l.=379,7; p < 0,001) et elle existe pour les trois années à l'étude. Il est sans doute plausible que cette différence soit liée au type d'abattoirs et à leurs activités différentes de même qu'à leur utilisation de l'assignation temporaire. Le nombre de cas avec rechute(s) pourrait être un autre facteur explicatif tel qu'illustré à la section suivante.

17 -11 - Tableau 6 Nombre moyen de jours indemnisés par année par territoire des ex-dsc, Année ;,;. Total Territoire 1991 Ex-DSC NMJI* (N.A.)** NMJI (NA) NMJI (NA) inmjt (NA.) N; total de jours ; Indemnisés Beauceville 26,0 (61) 29,6 (91) 19,5 (83) 25,1 (235) Lévis 17,0 (196) 12,6 (160) 11,7 (201) 13,8 (557) Chul (Lotbinière) 6,0 (1) 17,0 (5) 6,2 (5) 11.1 (11) 122 Non codé 25,2 (24) - H 33,5 (2) 25,8 (26) 672 TOTAL 19,6 (282) 18,7 (256) 14,0 (291) 17,4 (829) * NMJI : Nombre moyen de Jours Indemnisés * N.A.: Nombre d'accidents Accidents avec rechute(s) Les accidents avec rechute(s) comptent pour 7,0% (58/829) de toutes les réclamations. Ces 58 cas totalisent jours indemnisés au cours de la période, soit 22,6 % de tous les jours indemnisés pour accidents dans la région. Un accident avec rechute(s) a une moyenne de 56 jours indemnisés soit plus du triple des cas sans rechute dont la moyenne est 15,5 jours. Comme l'indique le tableau suivant, au cours des trois années, il semble y avoir une tendance à la baisse du nombre moyen de jours indemnisés pour les cas avec rechute(s).

18 -12 - Tableau 7 Comparaison des jours indemnisés pour accidents de travail selon la catégorie de dossier et l'année - Catégories ji?. /Nombre Nombre total.. 'Nombre moyen /'- Années.:--, : de cas ; de Jours indemnisés..4de Jouis Sans rechute , , ,7 (Sous-total) (771) (11 150) (14,5) Avec rechutefs) , ,2 (Sous-totaJ) (58) (3 247) (56.0) TOTAL ,4 La proportion d'accidents indemnisés avec rechute(s) est légèrement plus importante sur le territoire de l'ex-dsc de Beauceville, soit 10,2% (24/235) comparativement à ceux survenus dans des établissements du territoire de l'ex- DSC de Lévis, soit 5,7 % (32/557). S'ajoute à cette première constatation, un écart important dans le nombre moyen de jours indemnisés : dans les établissements de la Beauce le nombre moyen est de 80,3 jours indemnisés alors qu'il est de 36,8 jours pour ceux de Lévis (t = 2,25; d.l. = 30; p = 0,032). Cette différence statistiquement significative semble principalement perceptible dans les lésions au tronc, notamment pour les "conflits disco-ligamentaires, élongations, entorses, foulures" : on compte en moyenne 79 jours indemnisés sur le territoire de la Beauce et 51,5 jours sur le territoire de Lévis. Cette plus forte proportion d'accidents avec rechute(s) sur le territoire de la Beauce ne semble pas être dû à un retour plus rapide au travail. En effet, le nombre moyen de jours indemnisés pour les accidents sans rechute est de 18,8 alors que sur le territoire de Lévis, il est de 12,4 jours indemnisés, cette différence étant aussi statistiquement significative (t = 2,50; d.l. = 467,65; p = 0,013).

19 5.5.3 Accidents avec atteintes permanentes Quarante-neuf réclamations au total se sont vues attribuer un taux d'apipp, soit 5,9 % de l'ensemble des réclamations. Le taux moyen observé au cours de la période est de 3,4. Les taux attribués ont varié entre 0,21 et 14,55. La très forte majorité de ces accidents, soit 90 % (44/49) a été acceptée par la CSST*; les dix autres pour-cent ont été jugés non compensables avec frais,i.e. sans indemnité de remplacement du revenu. Près du tiers des accidents avec atteinte permanente, soit 31 % (15/49), implique l'utilisation de couteaux ou lames (agent causal). Un peu plus du tiers des accidents avec atteinte permanente, soit 36,7 % (18/49), a touché soit les "mains, les doigts ou les pouces" (siège) avec une moyenne de 59,8 jours inderhnisés. Les problèmes qui en ont résulté sont, dans 28,6 % (14/49) des cas, des "écorchures, plaies superficielles, corps étrangers, brûlures par friction" et dans 2,4 % (11/49) des "déchirures et plaies ouvertes" (nature). Par contre, en termes de gravité, ce sont les 6 cas de "conflits disco-ligamentaires, entorses, etc." (impliquant le dos et des efforts excessifs dans 4 des 6 cas) et les 3 cas de "bursites, tendinites,..." qui ont une forte contribution dans la masse des jours indemnisés avec respectivement 955 jours indemnisés (moyenne = 159,2) et 562 jours indemnisés (moyenne = 1897,3). Le nombre moyen de jours indemnisés est évidemment supérieur à l'ensemble avec 78,1 jours (voir tableau IV page A-4 en appendice). D'ailleurs, ces 49 événements totalisent jours indemnisés, soit 27 % de tous les événements. Il semble y avoir eu une diminution du nombre moyen de jours indemnisés pour les cas avec atteinte permanente au cours de la période, celui-ci passant de 85 en 1990,à 54 en Par contre, il faut interpréter cette donnée avec précaution en raison des petits nombres en présence. Pour les cas avec atteinte, le taux moyen d'apipp est légèrement plus élevé sur le territoire de l'ex-dsc de Beauceville, soit 4,18 de même que le nombre moyen de jours indemnisés, soit 109 jours comparativement à 58 pour l'ex-dsc de Lévis où le taux moyen d'apipp est de 3,17. Dans les deux cas, il n'y a aucune différence significative (voir tableau V page A-4 en appendice). Décision d'admissibilité.

20 Type d'accidents Siège de la lésion Comme l'illustre le graphique suivant (figure 5). ce sont les membres supérieurs qui sont les plus fréquents en termes de demandes d'indemnisation pour les lésions accidentelles dans ce sous-secteur et ce, dans une proportion de 44,1 % (366/829). Les lésions surviennent à la région du tronc dans 34,5 % (286/829) des cas dont 19,5 % (161/829) à la colonne vertébrale (dos). (Voir tableau VI en appendice, page A-5). De façon plus détaillée (voir tableau 8) t les blessures aux doigts sont les plus fréquentes (22,8 %) suivies des blessures au dos (19,5 %), puis aux poignets ou mains (11,5 %), aux bras (9,3 %) et aux épaules ou clavicules (8,4 %). Le plus grand nombre de jours indemnisés provient des blessures au tronc, soit un total de jours ce qui représente 43 % (6 249/14 397) de l'ensemble des jours indemnisés, avec une moyenne de 23,1 jours par événement (voir tableau 9). Fiaure S. Siège des accidents de travail, soussecteur: abattage & cond. de la viande. Siège Membres supérieurs Dosfcol. vertébrale) Tronc, moins le dos Membres inférieurs Tôte Cou (& col.cervica.) Sièges multiples Parties NCA Région Chaudlôro-Appalachoa, Equipe de eanté au travail,drsf-rrsss 12 ouri Mohltr» I* CS8T. 500

21 -15 - Tableau 8 Nombre de demandes selon le siège, secteur de l'abattage et du conditionnement de la viande, Nombre 340, 341 Doigts ,8 421 à 429 Colonne vertébrale (sauf colonne cervicale) ,4 320, 330 Poignet(s) ou main(s) 96 11,5 311 à 319 (315) (313) Bras Avant-bras Coudes 77 (41) (22) 9,3 (4,9) (2,7) 450 Épaule et clavicule 70 8,4 130 Yeux 42 5,1 513 Genoux 41 4,9 520, 530, 540 Pieds, chevilles, orteils 33 4,0 410, 440, 441 Autres parties du tronc (abdomen, hanche, aine) 121 à 199 (sauf 130) 21 2,5 Tête 21 Z5 200, 420 Cou (incluant colonne cervicale) , 515, 519 Autres parties de la jambe (cuisse, bas de la jambe, jambe nca) 19 2,3 430 Poitrine 18 2,2 700 Sièges multiples 12 1,4 398 Parties multiples bras et/ou poignets et/ou mains et/ou doigts 4 0,5 999 Non classé 6 0,7 TOTAL ,0

22 . 16. Tableau 9 Nombre de jours indemnisés selon le siège regroupé, Siège regroupé N. d'accidents : Tronc Sièges multiples Cou (incluant colonne cervicale) Membres Inférieurs Tête Membres supérieurs Non codé N. total de jours indemnisés N. moyen de?) : jours Indemnisés ,6 15,1 15,1 14,1 2,8 TOTAL , Nature de la lésion Il y a quatre principales lésions associées aux accidents dans ce sous-secteur. D'ailleurs, ces lésions regroupent, à elles seules, 75 % (622/829) des accidents. (Voir figure 6). Ainsi, la catégorie des "conflits disco-ligamentaires, élongations, entorses et foulures" est la plus prévalante puisqu'elle totalise 25.3 % (210/829) des événements. (Voir tableau Vil en appendice, page A-6). Figure 6. Nature des accidents de travail, soussecteur: abattage & cond. de viande. Nature des accidents Conf.dis-lig,entorse Brûl.fric,plaie apfc Contusions,hématomes Bursite.syno. regr. Coupure, lacôr.profon Céphalée, cervicalgie Autres Non codée Région Chaudlére-Appalaehes, 1990*92. Equipe de santé au travail,0r9p RR3SS 12 «re* ii1«ftl*r««la CMT Nombre 250

23 -17 - À noter la quatrième place occupée par les lésions de la famille des «ites» ou des «ose» (bursite, synovite, tendinite, ténosynovite, arthrite, arthrose,...) associées à des accidents. Ces 102 événements représentent 12,3 % de l'ensemble. En termes de gravité des lésions, la catégorie des "conflits disco-ligamentaires, entorses et foulures" n'est devancée (en ne considérant que celles qui ont un nombre suffisamment élevé) que par les "arrachements osseux et fractures" dont la moyenne de jours indemnisés est de 31,8 jours comparativement à 22,5 jours. Suivent l'ensemble des "bursites, tendinites, etc." avec 20,7 jours, les "cervicalgies, lombalgies, céphalées, etc." avec 18,7 jours et les "coupures et lacérations profondes" avec 17,6 jours (voir tableau VIII page A-7 en appendice). Des baisses importantes de jours moyens indemnisés sont à noter pour les bursites passant de 33,2 jours en 1990 à 11,2 jours en 1992 ainsi que pour les "brûlures par friction, plaies superficielles et corps étrangers dans les yeux" qui sont passés de 17,4 jours à 9,7 jours. En ce qui a trait à ce dernier groupe de problèmes, les "bursites, tendinites", elles sont principalement associées, aux membres supérieurs et au tronc (excluant le dos) dans une proportion de 87,3 % (89/102) Genre d'accident Environ les deux tiers des accidents sont dus à un contact accidentel avec un objet ou une autre personne (frappé, heurté, coincé, frotté, chuté) alors que les autres accidents sont survenus sans être causés par un événement accidentel. Ils étaient alors consécutifs à des mouvements, des réactions ou des efforts dans l'accomplissement de certaines tâches. Comme il est possible de le constater au tableau.10, la majorité des accidents a comme principale cause directe le fait d'avoir été frappé par quelque chose, soit pour 27,4 % (227/829) d'entre eux. Viennent en second lieu, les efforts excessifs qui sont présents dans 21,5 % (178/829) des cas.

24 -18 - Tableau 10 Genre d'accidents du travail dans le secteur de l'abattage et du conditionnement de la viande, Code REGROUPÉ Description du genre d'accidents N. % (03) Frappé par ,4 (12) Efforts excessifs (10) Réactions de l'organisme ,6 (02) Heurter 90 10,9 (06) Coincé dans, sous, entre des objets 66 8,0 (08) Lésions par frottement ou abrasions 43 5,2 (15) Contact avec températures extrêmes 17 2,1 H (05) (04) Chutes (total) - môme niveau - à un niveau plus bas (18) Effets de contacts avec des radiations, des substances toxiques, caustiques, etc. 38 (10) (28) 4.5 (1.2) (3,4) (01) Actes violents, forces majeures (00) Non codé 38 4,6 (99) Inconnu, non identifié 6 0,7 TOTAL Quatre catégories présentent un profil de nombre moyen de jours indemnisés supérieur à la moyenne (voir tableau IX en appendice, page A-8). Il s'agit des : chutes à un niveau plus bas : 26,7 jours réactions de l'organisme : 25,5 jours chutes à un même niveau : 24,4 jours efforts excessifs : 21,2 jours C'est la catégorie des "efforts excessifs" qui cumule le plus grand nombre de jours indemnisés, soit 26,2 % (3 776/14 397) du total. Il est à noter que 71,2 % des jours indemnisés, soit , sont issus des accidents impliquant la catégorie précédente ainsi que par les catégories "frappé par" et "réactions de l'organisme".

25 Agent causal Un peu plus de soixante-quinze pour cent des accidents se répartissent parmi 7 principaux agents* causaux, i.e. les objets, substances ou mouvements qui ont produit une lésion (voir tableau X en appendice, page A-9). En raison des caractéristiques et procédés de ce sous-secteur, les "outils à main non mécaniques", principalement les "couteaux et les lames", sont le principal agent causal. Parmi les autres causes, il faut noter les "mouvements du corps" (14,6 %), les "animaux" (7,7 %), les "boîtes et les récipients" (6,5 %), les "articles métalliques" (6,3 %), les 'Véhicules" (3,9 %) dont les "chariots" (3,6 %) ainsi que les "surfaces de travail" (3,6 %). (Voir figure 7.) Figure 7; Principaux agents causaux des accidents de travail: abattage & cond. de viande. Agent causals Outils à main n-mec. Mvts du corps Animaux Boîtes,récipients Art. métalliques Véhicules Surfaces de travail Machines Autres DIVERS, nca Non codés Inconnu,non identif. t Nombre Région Chaudlâre-Appalachee, Équipe de eantd au travail,drsp RRSSS 12 So<iro«t ll«ni*f«4*la C08T Malgré son importance, la catégorie "Divers, NCA" a été exclue des principaux agents causaux. La codification utilisée par la CSST ne nous informe pas sur son contenu.

26 Quarante pour cent des jours indemnisés sont concentrés autour de deux agents causaux : les "mouvements du corps" avec jours et les "outils à main non mécaniques" qui totalisent jours (voir tableau XI en appendice, page A-10). D'ailleurs, ces deux causes ont suscité en moyenne, respectivement 25,5 jours et 16,3 jours* indemnisés par événement. Parmi les autres agents causaux qui semblent importants, compte tenu à la fois du nombre d'événements et de jours indemnisés, il y a lieu de signaler les "boîtes et récipients 11 avec 22,2 jours indemnisés en moyenne, les "chariots" avec une moyenne de 24,1 jours indemnisés et les "animaux" avec 20,9 jours. 5.7 Discussion à propos des accidents de travail Dans la région, pour la période , tout le secteur Aliments et boissons vient au 3* rang quant au nombre de réclamations pour accidents de travail. De façon plus spécifique, le sous-secteur abattage et conditionnement de la viande compte pour 30 % (829/2 759) de toutes les réclamations du secteur pour la même période et 25 % des jours indemnisés. Globalement, ce sous-secteur présente un taux de réclamation** près de 2 fois supérieur à celui du secteur au cours de la période étudiée, soit 836 réclamations par 1000 travailleurs comparativement à 464, le taux régional global étant de 267 réclamations par 1000 travailleurs. Compte tenu du nombre de travailleurs qui y oeuvrent, il y a donc un grand nombre de demandes de réclamations pour accident de travail. De plus, on note que le volume d'accidents a moins diminué dans l'abattage et conditionnement de la viande que dans l'ensemble des secteurs économiques. Ce sous-secteur a aussi une prévalence élevée, soit 13,25 travailleurs qui en moyenne, chaque jour de calendrier, font l'objet d'indemnisation à cause d'un accident. À titre comparatif, la proportion de travailleurs absents dans le secteur est, en moyenne, de 8,67 personnes par jour et pour l'ensemble des secteurs, le taux (régional) est de 6,58 personnes par jour. Légèrement sous la moyenne du sous-secteur qui s'établit à 17,4 jours indemnisés. Ce taux est une variante du taux d'incidence (annuelle) proposé par l'irsst. Il s'agit en quelque sorte d'un taux d'incidence cumulative pour les 3 années étudiées rapporté sur travailleurs au lieu de 100. Dans le cas présent si le taux d'incidence (annuelle) proposé par l'irsst avait été employé, les résultats suivants auraient été observés : sous-secteur : 27,9 par 100 travailleurs; secteur : 15,5 par 100 travailleurs et dans la région 8,9 par 100 travailleurs. Il faut rappeler que le taux d'incidence est le rapport entre le nombre d'accidents indemnisés au cours d'une année dans un groupe de travailleurs donné et le nombre annuel moyen de travailleurs occupés dans le môme groupe.

27 Par contre, la durée moyenne des indemnisations par accident est plus faible que dans le secteur des aliments et boissons de même que pour l'ensemble de la région. En moyenne, il y a eu 17,4 jours indemnisés par accident dans le sous-secteur comparativement à 20,4 dans le secteur et à 27 jours dans la région. Il y a bien peu d'hypothèses qui peuvent être énoncées pour tenter d'expliquer cette performance relativement bonne. Parmi les pistes possibles, il y avait l'agent causal, mais avec le nombre relativement grand de cas codés "divers, nca" (102/829) qui totalisent plus de 8 % des jours indemnisés, les énoncés deviennent audacieux. Il demeure que les jours indemnisés sont issus principalement des "conflits disco-ligamentaires, entorses, foulures, etc." ainsi que des 'tendinites, bursites" et "céphalées, dorsalgies, cervicalgies". Ainsi, ces données nous orientent à consacrer une bonne part des efforts de prévention sur l'ajustement des postes de travail et de la tâche effectuée ainsi que sur les changements de procédés et des modes d'opération. L'ergonomie pourrait'apporter ici des éléments utiles pour éviter les récidives, lesquelles contribuent fortement au nombre de jours indemnisés. Les efforts de prévention ne devraient pas oublier les problèmes de coupures (principalement aux mains et aux doigts) en raison du fort taux d'utilisation de lames, scies et couteaux. Une révision des opérations, de l'instrumentation mieux adaptée, mieux entretenue (ex. : aiguisage) et une formation des travailleurs seraient, sans doute, des éléments clés à considérer pour entraîner une réduction durable de ce type de lésions. 6. PROFIL DES MALADIES PROFESSIONNELLES 6.1 Épuration du fichier Des 313 demandes pour maladies professionnelles repérées dans le fichier de base, 307 d'entre elles avaient trait à des lésions survenues dans des établissements de Chaudière- Appalaches au cours des années Fait à noter, 7 de ces 307 demandes (2,7 %) ont été traitées par le bureau de la CSST de la région de Québec. 6.2 Analyse descriptive des maladies professionnelles Ce sont en majorité des hommes dans une proportion de 88 % (270/307) qui ont présenté ces demandes. L'âge moyen de l'ensemble des réclamants était de 30,4 ans; les femmes étant âgées de 27,2 ans et les hommes de 30,9 ans. Les demandes étaient principalement issues d'établissements situés sur le territoire de l'ex-dsc de l'hôtel-dieu de Lévis, soit 68 % (208/307). Il y avait également 30 % (91/307) des demandes qui

28 originaient du territoire de l'ex-dsc de Beauceville et finalement 3 % (8/307) dont le territoire n'a pu être identifié. L'année 1990 est celle où il y a eu le plus de demandes soit 132 représentant 43 % de toutes les demandes de la période. Pour les années 1990 et 1992, le total des demandes a été sensiblement pareil. Si l'année 1990 totalise le plus grande nombre de demandes, il faut souligner la baisse de 32 % de nombre de demandes pour maladies professionnelles entre 1990 et Cette tendance à la baisse qu'il est possible d'observer sur lafigure8. malgré une corrélation statistiquement significative (n = -0,41 ; p = 0,01) demeure une baisse mitigée. Tableau 11 Nombre total de demandes pour maladies professionnelles selon l'année de l'événement Année Nombre % Variation annuelle ,0 m ,7-35,6% ,3 + 5,9% TOTAL ,0 (-31,8%) Figure 8. Maladies professionnelles, sous-secteur abattage & cond. de la viande. Région Chaudlôre-Appalachea, Equipe de santé au travail,drsp RRSSS 12 8ouro«i flohlera 4«l«C88T

29 -23 - En termes de variations mensuelles, le plus grand nombre de réclamations pour maladies a pu être noté pour des événements survenus en janvier, février, mai et octobre alors que c'est en juin et décembre qu'il y en a le moins (voir figure 91. Parmi les données transmises par la CSST, il n'y a eu que 5 % (16/307) des demandes pour maladies professionnelles qui ont été refusées et une (0,3 %) décision à venir. Au total, 81 % (249/307) ont été acceptées et 13 % (41/307) jugées non compensables (sans IRR). Les cas refusés se distribuaient comme suit: - dermatoses-autres (199): 2 - maladies infectieuses-autres (399): 1 - LMS-tendinites (604): 4 - LMS-autres (699): 5 - Non codées (0): 4 Quant aux cas jugés non compensables, on constate que 73 % (30/41) concernent des LMS (voir tableau XII en appendice, page: A-11). Fiaure 9. Nombre de réclamations pour maladies professionnelles par mois, Sous-secteur:abattage & cond. de viande Nombre MOIS Région Chaudlôre-Appalachea, Equipe de aanté au travail,drsp RRSSS 12 oiiro*» floblara d*la C«ST

30 24- Au total, l'ensemble des demandes cumule jours indemnisés, soit en moyenne 28,3 jours pas cas, l'étendue variant entre 0 jour et 395 jours. C'est au cours de l'année 1991 que le nombre moyen de jours indemnisés fut le plus important, soit 36,1 jours alors qu'il a chuté fortement en Tableau 12 Nombre de Jours Indemnisés pour maladies professionnelles selon l'année Année Nombre Moyenne annuelle Variation annuelle ,5 _ ,1-15,6% ,2-34,9% TOTAL ,3-45,1 % Les lésions musculo-squelettiques (LMS) sont celles pour lesquelles il y a eu le plus grand nombre de demandes, soit 66,4 % (204/307) et qui ont été indemnisées pendant plus longtemps, avec une moyenne de 34,6 jours indemnisés par demande, soit un total de jours indemnisés lequel représente une proportion de 81 % de tous les jours indemnisés. La moyenne de jours indemnisés a, quant à elle, varié au cours de la période passant successivement de 32,1 à 46,7 puis à 27,0 jours en Les LMS comprennent notamment les bursites, tenosynovites, synovites et les tendinites. Quant aux dermatoses qui occupent la seconde place en importance, soit 24,3 % (75/307), elles ont généré dans la région 897 jours perdus entre 1990 et 1992, pour une moyenne de 12,0 jours par demande. Il faut ajouter que le nombre de jours indemnisés a légèrement augmenté au cours de la période 1990 à 1992 passant respectivement de 14,7 à 15,9 puis il a diminué drastiquement à 4,3 jours indemnisés. Le nombre des lésions a fluctué selon les années, mais le profil est demeuré sensiblement le même (voir figure 10). soit la prépondérance des LMS suivies par les dermatoses.

31 Nombre Figure 10. Evolution des maladies professionnelles secteur de l'abattage & cond. viande Ht Année \\ V! Non codées Région Chaudléra-Appalaehaa Squipe do aanté au travail,dr8p-rr Données préliminaires. RM. Dermatoses LMS Autres Globalement, 87,9 % (270/307) des demandes ont été présentées par des hommes et 12,1 % (37/307) par des femmes. Par contre, les femmes ont proportionnellement fartes plus de demandes pour LMS au cours de la période que les hommes, la situation étant inversée pour les dermatoses : 75,7 % (28/37) des demandes des femmes ont concerné les LMS comparativement à 65,2 % (176/270) chez les hommes; 25,6 % (69/270) des demandes des hommes ont concerné les dermatoses comparativement à 16,2 % (6/37) chez les femmes. Parmi les LMS et même pour l'ensemble des maladies professionnelles, ce sont les tendinites qui dominent avec 43,0 % (132/307) de toutes les demandes. Les tendinites comptent pour plus de la moitié des jours indemnisés pour les LMS, soit 55,1 % (3886/7053) et 44,7 % (3886/8696) des jours indemnisés pour maladies professionnelles au cours de la période et ce, avec une moyenne de 29,4 jours indemnisés par demande.

32 26- Les cas avec RECHUTE(S) comptent pour 24,1 % (74/307) du nombre total de demandes. Ces 74 cas ont amené jours indemnisés soit 42,7 % de tous les jours indemnisés au cours de cette période dans la région. Ainsi, un cas avec rechute suscite, en moyenne, 50,1 jours indemnisés, soit plus du double des cas sans rechute où le nombre de jours est de 21,4. De plus, au cours des 3 années, il y a eu une tendance à la hausse du nombre de jours indemnisés dans les cas avec rechute(s) comparativement au cas sans rechute comme le montre le tableau 13. Même, s'il semble, à première vue, que ce soit les dermatoses qui, proportionnellement, sont les plus importantes dans les rechutes (voir tableau 14), la situation est toute autre lorsqu'on regarde les jours indemnisés (voir tableau 15). En effet, les LMS avec rechute ont la plus forte moyenne de jours indemnisés. À signaler également l'écart important, en termes de jours indemnisés, entre les cas avec rechute(s) et ceux sans rechute et ce, tant pour les dermatoses que pour les LMS. Tableau 13 Comparaison des Jours indemnisés pour maladies professionnelles selon la catégorie de dossier et l'année - Catégories ; Nombre Nombre total Nombre moyen - Années ":?âe'cas> de Jours Indemnisés de Jours Sans rechute , ,9 (Sous-total) (233) (4 986) (21,4) Avec rechute (8) , , ,3 (Sous-total) (74) (3 710) (50,1) TOTAL (28,3)

33 -27 - Tableau 14 Nombre de demandes pour maladies professionnelles selon la catégorie du dossier Catégorie de dossiers Nature Sans rechute Avec rechute TOTAL N. % M. % N. % 0- Non codées 20 6,6 6 8, Dermatose, prod, animaux 40 17, , , Dermatose, étiologie virale ,1 3 1, Dermatose, autres 5 2,1 1 1,4 6 2, Maladie infectieuse, autres 1 0,4. 1 0, LMS - bursrte 4 1,7 1 1,4 5 1, LMS - ténosynovite et synovite 10 4, , LMS - tendinite , , LMS - autres 39 16, , Autres 1 0, ,1 TOTAL , , (75,9) (24.1) Tableau 15 Nombre moyen de Jours Indemnisés selon la nature de la demande pour maladies professionnelles et la catégorie de dossiers Nature de la maladie professionnelle 0 Non codées 110 à Dermatoses Maladies infectieuses, autres 600 à LMS Autres N. de demandes Sans rechute Total de Jours Indem. i: Moyenne dejours Indent; ,0 25,8 60,0 N. de demandes Avec rechute(s) Total dejours Indent;: Moyenne de jours i Indem. i ,6 73,9 TOTAL , ,1

34 6.3 Discussion à propos des maladies professionnelles Dans Chaudière-Appalaches, le secteur Aliments et boissons est à la fois celui où il y a eu le plus de réclamations pour maladies professionnelles et celui où il y a eu le plus grand nombre de réclamations pour des problèmes au système locomoteur (LMS) (Leduc, 1994) 7 entre septembre 1992 et août Une autre analyse 0 sur la période de 1990 à 1992 indique que ce secteur "Aliments et boissons" contribue à 20% (578/2920) de toutes les demandes dans les établissements de la région. Quant au sous-secteur de l'abattage et du conditionnement de la viande (sauf volaille), il compte pour 50 % des demandes du secteur. Ce nombre élevé de demandes mis en relation avec le nombre de travailleurs place ce secteur en troisième place, devancé seulement par les secteurs du papier et de l'industrie chimique (Martin, 1994). En effet, la fréquence des demandes pour maladies professionnelles serait de 23,4 pour travailleurs. Quant aux problèmes mis en évidence dans cette brève analyse, ils ne sont pas nouveaux. En effet, les dermatoses et les LMS avaient déjà été identifiées comme problèmes dans une étude du DSC de Ste-Justine" portant sur la période 1980 à 1983 inclusivement. Depuis ce temps, ils ont été très souvent documentés dans plusieurs études Plusieurs de ces études ont proposé des solutions afin de prévenir ou tout au moins diminuer ces problèmes 1112 On peut aussi remarquer l'absence de demandes pour surdité professionnelle qui sont davantage concentrées dans des établissements des groupes I et il, soit 65 % des demandes pour la période Dans le secteur "Aliments et boissons", il n'y a eu que 6 demandes (1 % du total) réparties dans l'abattage et le conditionnement de la volaille (caeq = 1012), les autres industries de produits laitiers (caeq = 1049) et les industries des aliments pour animaux (caeq = 1061). CONCLUSION Au cours de la période , dans la région de Chaudière-Appalaches, il y a donc eu une stabilité relative dans le nombre de réclamations pour accidents et une baisse notable du nombre de réclamations pour maladies professionnelles dans le sous-secteur de l'abattage et du conditionnement de la viande. Par contre, c'est dans le nombre de jours indemnisés que la baisse est la plus évidente. Malgré cet apparent redressement dans cet indice de gravité, ce sous-secteur demeure problématique en raison du fort taux de réclamations pour accidents par travailleur (836 réclamations pour travailleurs) et du grand nombre de réclamations pour maladies professionnelles.

35 Les mesures préventives mises en place par les employeurs appuyées et/ou suscitées par les interventions de tous les organismes impliqués en santé-sécurité au travail (CSST, réseau de la santé) peuvent être considérées parmi les facteurs explicatifs de l'évolution des demandes. Par contre, il y a probablement d'autres mesures, plus administratives qui peuvent vraisemblablement expliquer l'évolution du nombrë de réclamations. Par exemple, le nombre de cas non-compensables est-il un indicateur de l'utilisation plus fréquente de l'assignation temporaire dans chacun des établissements? Il faut rappeler que le nombre moyen de jours indemnisés est peu élevé dans cette catégorie 2,4 jours pour les accidents et 2,8 jours pour les maladies comparativement à 18,8 jours pour l'ensemble des accidents et 34,4 jours pour l'ensemble des maladies acceptées. Chose certaine, c'est que le sous-secteur abattage et conditionnement doit continuer à investir des efforts pour modifier les tâches impliquant des mouvements répétitifs (cadence, nombre de gestes/minute,...) qui engendrent des tendinites, synovites et autres LMS, qu'elles soient d'origine accidentelle ou liées à des situations chroniques (maladies), qui sont souvent aggravées par les conditions environnementales tel le froid et l'humidité. Des efforts, devraient être aussi dirigés vers les situations (ex: station debout) engendrant des problèmes de santé à la région lombaire, encore une fois aggravés par le travail dans le froid et l'humidité, le port de vêtements mouillés et le manque de périodes de repos. On devrait alors viser directement les changements dans les modes d'opérer et dans le "dimensionnement" des postes. S'ajouterait aussi la prévention des dermatoses souvent associées au port de gants d'acier maillés endommagés, mal ajustés ou sales, aux mains mouillées avec port de gants de caoutchouc, au mauvais aiguisage des couteaux ou pics, etc. Finalement, la ^collaboration des diverses personnes et organismes concernés (employeur, comité de santé-sécurité, réseau de la santé) sera essentielle pour faire connaître et appuyer les solutions adaptées à ces milieux.

36 -30 - BIBLIOGRAPHIE 1. Demers, Manon. Documentationfichierdes lésions professionnelles et des retraits préventifs, année CSST, Service de la statistique, Québec, mai 1994, Annexe V. 2. Demers, Manon. Documentationfichierdes lésions professionnelles et des retraits préventifs, année CSST, Service de la statistique, Québec, novembre 1993, Annexe V. 3. Veilleux, France. Documentationfichierdes lésions professionnelles et des retraits préventifs, année CSST, Service de la statistique, Québec, juin 1994, Annexe V. 4. MARTIN, Richard; LAINESSE, Luc et Daniel SYNNETT. Les établissements et les travailleurs de Chaudière-Appalaches: Qui et où sont-ils? (Profil). Les DSC de Chaudière-Appalaches, Lévis, mai 1992, 130 p. 5. Données non publiées de l'équipe de santé au travail de la Direction de la santé publique de Chaudière-Appalaches. Source:fichierdes établissements de la CSST en date du 30 mai Données non publiées de l'équipe de santé au travail de la Direction de la santé publique de Chaudière-Appalaches. Source: fichier des établissements de la CSST en date du 30 avril Leduc, Sylvain. Analyse des réclamations des travailleurs pour maladies professionnelles au cours de la période du 1 er septembre 1992 au 31 août 1993 dans la région Chaudière-Appalaches. Equipe de santé au travail, Direction de la santé publique. RRSSS, Lévis, mai 1994, 51 p. 8. MARTIN, Richard. Profil des lésions professionnelles dans Chaudière-Appalaches à Équipe de santé au travail, Direction de la santé publique, RRSSS, Lévis, EN COURS (77 Mars 1995??), Martin, Richard. Vers une surveillance intégrée pour la prévention des maladies professionnelles dans Chaudière-Appalaches (ou Réclamations des travailleurs pour maladies professionnelles dans Chaudière-Appalaches : analyse complémentaire). Équipe de santé au travail. Direction de la santé publigue. RRSSS, Lévis, EN COURS (? Février 1995?), 77.