Collection dirigée par Xavier Chiron

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1 EXTRAIT

2 Collection dirigée par Xavier Chiron Coordination : Frédéric Moyer Marc Geronimi Professeur agrégé d économie et gestion David Leccia Professeur agrégé d économie et gestion Frédéric Moyer Professeur agrégé d économie et gestion Rachid Oualhadj Professeur certifié d économie et gestion

3 CHAPITRE 1 Fonctions et formes de la monnaie Durée minimale conseillée : 3 heures Note Pour les trois premiers chapitres, la durée indicative conseillée dans le programme est de 10 heures. Le chapitre le plus lourd pourrait être le deuxième (la création monétaire pose souvent problème). Donc une répartition correcte devrait être 3 h, 4 h, 3 h. Programme La monnaie constitue un instrument essentiel de l activité économique, qui permet de se procurer tout bien ou service vendu sur un marché. Elle sert à la fois d intermédiaire dans les échanges, de moyen de réserve de valeur et d unité de compte. Par rapport aux autres actifs, elle a la propriété d être acceptée comme moyen de paiement universellement, immédiatement et sans coût. Dans les économies contemporaines, la monnaie ne revêt plus que les formes de monnaie fiduciaire et de monnaie scripturale. Ces deux formes circulent grâce à de multiples instruments, qui tendent à devenir de plus en plus dématérialisés. La monnaie : instrument d échange, de mesure et de réserve de valeur ; actif liquide. Les monnaies fiduciaire et scripturale ; les instruments de paiement. Indications complémentaires 1.1. Les fonctions et les formes de la monnaie Pour illustrer les formes de la monnaie il est possible de procéder à un bref rappel historique (monnaie marchandise, monnaie métallique, monnaie papier, monnaie scripturale, monnaie électronique), pour constater qu aujourd hui la monnaie n existe que dans ses formes fiduciaire (billets, pièces, porte-monnaie électronique) et scripturale. En ce qui concerne cette dernière, il convient de dissocier la monnaie scripturale elle-même des outils (les moyens de paiement) qui permettent de la faire circuler (chèques, virements, cartes bancaires ). Traitement dans le manuel Découvrir 1 : Les fonctions de la monnaie. Découvrir 2 : Les formes de la monnaie. 1 FONCTIONS ET FORMES DE LA MONNAIE 3

4 D É C O U V R I R 1 Fonctions de la monnaie Général Thème traité et sous-thème Référence programme Progression du point traité Notion(s) centrale(s) Mots-clés 1. Fonctions et formes de la monnaie 1.1. Fonctions de la monnaie La monnaie constitue un instrument essentiel de l activité économique, qui permet de se procurer tout bien ou service vendu sur un marché. Elle sert à la fois d intermédiaire dans les échanges, de moyen de réserve de valeur et d unité de compte. Par rapport aux autres actifs, elle a la propriété d être acceptée comme moyen de paiement universellement, immédiatement et sans coût. a. À quoi sert la monnaie b. Une propriété extraordinaire : la liquidité La monnaie est un actif que ses propriétés spécifiques rendent essentielles pour l activité économique. En effet non seulement elle sert d intermédiaire des échanges, de moyen de réserve de valeur et d unité de compte mais elle constitue de plus un actif parfaitement liquide. Intermédiaire des échanges, réserve de valeur, unité de compte, liquidité. N doc Référence (source) Texte de référence Photo de chaussures de sport à des prix différents Bande dessinée Calvin et Hobbes Supports du cours Thèmes, détails et précisions Première fonction de la monnaie La monnaie constitue un intermédiaire des échanges. Ce texte propose les deux visions de la valeur d un bien : la valeur d usage (la valeur que j accorde à un bien par l utilité qu il me procure lors de sa consommation) et la valeur d échange (la valeur que j accorde à un bien mesurée par la contrepartie obtenue lorsque je l échange). Ce texte permet non seulement cette prise de conscience de l existence de valeurs différentes pour un bien mais permet aussi de préparer l évolution historique des formes de la monnaie dans le Découvrir 2. Celle-ci pourra être rattachée à l effacement progressif de l importance de la valeur d usage pour un bien-monnaie jusqu à sa disparition totale actuellement, pour ne laisser place qu à une monnaie-valeur d échange. Deuxième fonction de la monnaie La monnaie est une unité de compte. La fixation du prix de toutes choses dans une économie se réfère à l étalon monétaire. Donc la monnaie permet de comparer le prix des biens (évaluation des prix relatifs, cf. programme de première) dans une nation, ou entre nations qui ont la même monnaie (comme dans la zone euro par exemple). De plus elle permet la comparaison de la valeur des biens dans le temps (cf. l inflation dans les chapitres suivants). Troisième fonction La monnaie constitue une réserve de valeur. Cette BD permet de questionner les élèves sur la conservation des valeurs des agents dans le temps. Elle invite à réfléchir sur les moyens de préserver ces valeurs en introduisant une comparaison entre un investissement plus que risqué (dans le dessin de Calvin) et la simple épargne des 500. On veut montrer finalement que les 500 conservés en l état auront toujours une valeur de 500 dans 5 ans donc que la monnaie constitue une bonne réserve de valeur (ce propos peut déjà à ce niveau être relativisé en interrogeant les élèves sur l inflation ou sur la confiance sur 4 THÈME 1 LA MONNAIE ET LE FINANCEMENT DE L ÉCONOMIE

5 D É C O U V R I R 3 4 Photos de différents biens non liquides laquelle repose cette assertion, thèmes qui reviendront plus tard dans les chapitres liés à la monnaie). Une propriété unique Trois photos sont proposées aux élèves. Chacune représente un bien dont la valeur est certaine et élevée Pourtant, aucun de ces biens ne permet d acheter immédiatement une baguette pour le petit-déjeuner. Pourquoi? Réponses aux questions 1. Cette question trouve une réponse immédiate dans les définitions proposées dans la page. Mais on aurait tort de se limiter à cela. Les élèves doivent lire le texte du document 1 et formuler ce que représentent pour eux la valeur d usage et la valeur d échange d un bien ; un exemple très connu en économie et que l on peut mobiliser pour les aider est celui du diamant et de l eau. Le premier a une valeur d usage quasi-nulle et une valeur d échange très élevée tandis que c est le contraire pour le second. On pourra alors les renvoyer à leurs souvenirs du programme de première (chapitre sur le marché) et la constitution d un prix. 2. Dans les économies de troc la valeur d usage prédomine, même lors de l échange. En effet l échange est suivi d une consommation immédiate. Quand les échanges sont peu nombreux et limités en nombre il n y a pas besoin d un intermédiaire des échanges : l échange se fait directement bien(s) contre bien(s), tous désirés pour leur valeur d usage (c est-àdire pour être utilisés, consommés de suite). Lorsque les échanges se multiplient, ce processus d échange direct devient trop complexe (comme connaître la valeur d usage affectée par chacun à tous les biens ou services?) : il devient nécessaire d avoir un bien dans la société qui fasse l intermédiaire. La monnaie est ce bien spécifique de la vie économique qui n a plus qu une valeur d échange (comme le dit le texte : «sa valeur d usage n est plus qu une valeur d échange»). Ce processus a été historiquement long, comme nous le verrons dans le Découvrir Les prix des baskets sont affichés pour signaler au consommateur la monnaie qu il devra donner au vendeur pour acquérir une paire. Le consommateur connaissant le prix de vente des baskets peut les comparer entre elles et effectuer son choix (il peut aussi renoncer à l achat en prenant connaissance des prix). La deuxième fonction de la monnaie est de constituer un étalon de valeur, c est-à-dire un référentiel en lequel les valeurs de tous les biens et services sont fixés dans une société ; ceci permet la comparaison des biens par les agents économiques (les prix relatifs sont déterminables immédiatement). 4. Les 500 euros du père de Calvin conservés sous forme monétaire vaudront toujours 500 euros dans 5 ans. Il est plus que douteux que l investissement proposé par Calvin connaisse le même bonheur. La troisième fonction de la monnaie est donc la réserve de valeur (qu on peut faire relativiser aux élèves en les faisant réfléchir sur pouvoir d achat, inflation, crise monétaire, mais rapidement en introduction des chapitres suivants car c est encore trop tôt à ce stade pour un traitement plus approfondi). 5. Ces biens, même s ils ont une valeur élevée, ne permettent pas d acquérir immédiatement un autre bien : ils doivent d abord être vendus, ce qui peut prendre beaucoup de temps (en particulier pour un immeuble ou un diamant). La monnaie a donc cette propriété particulière de permettre d acquérir immédiatement tout autre bien : la liquidité. On peut demander aux élèves de connecter cette propriété au premier document qui décrit l émergence de la monnaie d aujourd hui dont la seule valeur d usage est la valeur d échange. La complexification des échanges au cours du temps a fait naître la nécessité d un bien possédant cette propriété de liquidité. 1 FONCTIONS ET FORMES DE LA MONNAIE 5

6 DÉCOUVRIR 2 Formes de la monnaie Général Thème traité et sous-thème Référence programme Progression du point traité Notion(s) centrale(s) Mots-clés 1. Fonctions et formes de la monnaie 1.2. Formes de la monnaie Dans les économies contemporaines, la monnaie ne revêt plus que les formes de monnaie fiduciaire et de monnaie scripturale. Ces deux formes circulent grâce à de multiples instruments, qui tendent à devenir de plus en plus dématérialisés. a. Les monnaies primitives b. Évolution c. Instruments de paiement La monnaie recouvre des réalités diverses, produits d une évolution historique. Elle existe aujourd hui majoritairement sous forme scripturale (dématérialisée) et circule grâce à des instruments de paiement variés. Monnaie fiduciaire, monnaie scripturale, moyens de paiement. N doc 1 Référence (source) Photo + texte Supports du cours Thèmes, détails et précisions Une monnaie ancienne : 20 francs-or Napoléon 1 er Une monnaie dite métallique : la valeur en or contenue dans la pièce est strictement la même que sa valeur faciale. 2 Photo reproduction d une pièce d un euro et d un billet + petit texte La valeur des billets et pièces modernes Les monnaies fiduciaires : la valeur faciale (donc d échange) des billets et pièces en euros sont supérieurs à leur valeur intrinsèque. La monnaie repose maintenant sur la confiance dans les institutions qui l émettent et la garantissent, non plus sur son contenu Graphique Définitions Tableau Reproduction d un chèque Monnaie détenue par les agents non financiers Ce graphique illustre la part prépondérante de la monnaie scripturale par rapport à la monnaie fiduciaire dans les économies modernes. Vocabulaire Les termes «fiduciaire» et «scripturale» sont indispensables pour qualifier la monnaie moderne et comprendre l évolution de la monnaie. Moyens de paiement utilisés en France Ce tableau décrit l ensemble des moyens de paiement utilisés en France en 2003 et leur importance respective dans le volume des échanges. Le chèque, un exemple de moyen de paiement Document que les élèves auront vu par ailleurs et qui permet de différencier la monnaie des instruments qui permettent de la faire circuler. Attention, le titre doit être précisé : le chèque est un instrument et non de la monnaie. 6 THÈME 1 LA MONNAIE ET LE FINANCEMENT DE L ÉCONOMIE

7 DÉCOUVRIR Réponses aux questions 1. La valeur de la monnaie reposait alors sur l équivalence entre valeur d usage et valeur d échange. Ici la valeur faciale est de 20 francs et son contenu en or est aussi de 20 francs. Donc on ne risquait rien à détenir cette pièce puisque même un écroulement du régime qui l avait émise ne compromettait pas la valeur de la pièce (il suffisait de la faire fondre et de vendre l or). La pièce pèse 6 grammes dont 900/1000 d or (donc 6 x 900/1000 = 5,4 g d or). La pièce d argent d 1 franc (texte du dessous) contenait 9/10 x 5 = 4,5 g d argent. Pour 20 francs il faudrait 20 x 4,5 = 90 g d argent ou 90/15,5 = 5,8 g d or. Il y a quasiment équivalence entre la valeur faciale et la valeur de l or contenu dans la pièce. Poser la question sur la différence aux élèves (qui permit à Napoléon de gagner un peu d argent pour financer ses campagnes, ce n est pas le seul exemple historique de cette pratique). 2. La valeur faciale d un billet ou d une pièce est très supérieure à leur coût de fabrication dans les économies modernes. La monnaie est appréciée en tant que telle pour sa valeur d échange, déconnectée de sa valeur intrinsèque. C est donc une monnaie fiduciaire puisque son existence repose sur la confiance que les agents économiques ont dans les institutions qui l émettent et la garantissent. En l absence de cette confiance, personne ne voudrait échanger un bien d une valeur de 500 contre un billet du même montant mais dont on pense que la valeur n est pas garantie dans le futur. On peut commencer à demander aux élèves ce qui se passe en cas de crise de confiance sur une monnaie (par exemple en Allemagne dans les années 1930 ou en Argentine beaucoup plus récemment). Ce thème sera approfondi dans le chapitre suivant. 3. Les mouvements de la monnaie scripturale sont inscrits dans les comptes des agents ; par contre, ces mouvements sont engendrés par l utilisation d instruments de paiement qui font circuler la monnaie et qui sont présentés dans les documents 5 et 6. Ici les élèves doivent saisir la différence entre ce qui constitue de la monnaie (les dépôts sur les comptes, les billets et pièces) et les moyens de la faire circuler (chèques, virements, etc.) Billets et pièces 012,8 % 012,6 % 011,8 % 07,3 % Dépôts à vue 087,2 % 087,4 % 088,2 % 092,7 % Total 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % La part des billets et pièces ne cesse de diminuer. On parle de dématérialisation de la monnaie car celle-ci est de plus en plus scripturale, c est-à-dire qu on peut de moins en moins la toucher (la part des billets et pièces décroît radicalement). 5. Les moyens de paiement majoritairement utilisés en France sont les chèques (44,1 % des opérations en 2003) et les virements (33,6 %). Un chèque diminue la quantité de monnaie scripturale détenue par son émetteur de la somme mentionnée sur le chèque et augmente celle du bénéficiaire. De même, un virement est un ordre donné par le payeur à sa banque de prélever de la monnaie scripturale sur son compte pour la verser sur celui du bénéficiaire du virement. 6. On peut aborder les questions de la confiance dans les institutions émettrices actuelles, sur la pérennité de nos régimes démocratiques, sur la solidité de nos économies (mais tout ceci peut aussi être remis en cause en prenant des exemples récents comme le peso argentin ou le réal brésilien). 1 FONCTIONS ET FORMES DE LA MONNAIE 7

8 TD vers le bac 1. Compréhension et utilisation d un compte bancaire 1. Les opérations au crédit correspondent à des recettes. 2. Les opérations au débit correspondent à des dépenses. 3. Le solde final est créditeur ; il signifie que M. Sen possède 1636,20 euros sur ce compte bancaire le 15/09 (date du relevé). 4.Virement, TIP, carte bleue, chèque. 5. L opération du 2/9 a crédité le compte de Bouygues Télécom de L opération du 10/9 a débité le compte de la mutuelle de Le retrait d espèces. 8.Les opérations débitées sur le relevé bancaire sont créditées dans le compte 512,etvice-versa. 9.Ce phénomène, perturbant pour nos élèves, est en fait très logique : un dépôt d un agent économique sur un compte dans une banque constitue une dette de celle-ci à son égard. Les dépôts sont donc au passif du bilan de la banque. Toute dépense de l agent diminue la dette de la banque à l égard de l agent (donc est débité dans les comptes de la banque) et toute recette à l effet inverse. 2. Analyse d un tableau 1. Les colonnes du tableau représentent des années ; les lignes des opérations relatives aux retraits (nombre d automates, nombre de cartes de paiement, volume des retraits, valeur des retraits, montant d un retrait moyen, nombre de retraits par carte et par an). 2. Automates de retrait Variation 2000 / ,32 % Nombre de cartes de paiements et/ou de retraits (en milliers) ,95 % Retraits Volumes (en mds) Valeurs (en mds ) Montant d un retrait moyen (en ) Nombre de retraits par carte et par an (en ) 1,07 64,1 59,9 26,1 1,26 85,2 67,6 25,7 17,76 % 32,92 % 12,85 % -1,53 % Le nombre d automates de retrait a augmenté fortement entre 2000 et 2004 (+ 24,32 %). Le nombre de cartes a suivi le même mouvement (+ 19,95 %). Le nombre de retraits (volumes) a logiquement aussi fortement progressé (+ 17,76 %) et la valeur des retraits a explosé (32,92 %) tandis que le montant moyen d un retrait augmentait plus doucement (+ 12,85 %). Par contre le nombre de retraits par carte et par an a légèrement diminué (-1,53 %). Ceci traduit donc une augmentation du recours aux cartes de retrait dans notre société entre 2000 et 2004, en particulier du point de vue des valeurs retirées totales et moyennes. 3. L augmentation en volumes est plus faible que l augmentation en valeurs, simplement parce que les gens retirent plus d argent qu avant à chaque retrait (en 2000 on retirait 59,9 euros en moyenne par retrait et en 2004, 67,6 euros). 4.Un retrait transforme de la monnaie scripturale en monnaie fiduciaire puisqu elle diminue le solde du compte du titulaire de la carte (donc son volume de monnaie scripturale) pour lui procurer l équivalent retiré en billets (monnaie fiduciaire). 8 THÈME 1 LA MONNAIE ET LE FINANCEMENT DE L ÉCONOMIE

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