L'HOTEL LE POUPINEL (Aujourd hui le musée municipal) (L histoire d'un émigré et de sa famille: les POUPINEL)

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1 L'HOTEL LE POUPINEL (Aujourd hui le musée municipal) (L histoire d'un émigré et de sa famille: les POUPINEL) (d après un texte de Christiane Daireaux) Le 14 juillet 1790, Antoine Charles Julien le Poupinel, écuyer, Seigneur de Quettreville et de la Porte, ancien Capitaine de Cavalerie et Chevalier de 1 Ordre royal et militaire de St-Louis, était nommé commandant des Compagnies de la Garde Nationale de Quettreville. Pourtant, inquiet sans doute par la tournure que prenaient les évènements, il devait quitter la France en 1791 et s exiler à Coblence, en pays rhénan, lieu de ralliement de la noblesse française. Devant le nombre sans cesse grandissant de ces émigrés, l'assemblée Constituante vota le 9 novembre 1791 une loi par laquelle. "Tout émigré qui n'était pas rentré le premier janvier 1792, encourait une peine de mort et la confiscation de ses biens". Antoine le Poupinel ne rentra pas en France et si ses seigneuries, manoirs et terres de Quettreville et de la Porte au village St Nicolas de Coutances devenaient propriétés nationales, il en fut de même pour son Hôtel rue des Cohues (aujourd'hui: rue Quesnel Morinière) qui aujourd hui abrite le Musée Municipal et dont les jardins sont devenus le Jardin Public de Coutances (1). Cet hôtel, à qui les Poupinel ont laissé leur nom, leur appartenait depuis 1675, mais ce sont des écuyers, les Rihouey, qui en ont été les premiers possesseurs: originaire de St Sauveur Lendelin où son père était lieutenant en la Vicomté de cette paroisse, Julien Rihouey,.. avocat et procureur du Roi à Coutances, fut anobli en 1628 (il s'était marié en 1603 (TM: Not. Coutances) à Marie de la Mare, fille de Pierre de la Mare, greffier héréditaire en l'election de Coutances et originaire de Montchaton. En Julien Rihouey résidait déjà en sa propriété, rue des Cohues, comme l'atteste un contrat de vente du 30 mars 1633 (Not. Coutances) par lequel Pierre de la Mare -son beau-frère- lui vendait une maison et un jardin, rue des Cohues, qui joignaient d'un côté à l acquéreur et d'autre côté à Pierre Duboscq, avocat, propriétaire, à l'époque, d'un immeuble: le futur Hôtel de Gourmont. Cette maison, vendue en 1633 et qui était alors en mauvais état, devait par la suite constituer l'aile sud de l'hôtel des Rihouey comme l'indique le contrat de vente de C'est exactement le 12 octobre 1675 (Not. Coutances) que les petits-fils de Julien Rihouey, l'aîné, Pierre, qui était conseiller du Roi au Bailliage et Siège Présidial de Coutances et son frère, Michel chanoine en l'eglise Cathédrale de cette ville, héritiers de leur père, Jacques Rihouey. vendaient à Jacques Le Poupinel, sieur de la Besnardière. "les maisons à eux appartenant. situées sur la rue des Cohues de Coutances. se consistant en plusieurs et divers corps de logis, tant devant que derrière avec les cours et jardins en dépendant, pour le prix et somme de livres", (les vendeurs remettaient à l'acquéreur "quatorze contrats, tant en parchemin que papier, concernant les acquisitions et droits des dites, Cours, Maisons et Jardins"). Cet Hôtel, aménagé donc d'abord par la famille Rihouey a subi sans aucun doute quelques transformations au cours du l8ème siècle (probablement dans ses croisées)

2 mais aussi au 19ème siècle. Par un état des lieux. dressé le 7 novembre 1792 par Jacques Philippe Charette. architecte. demeurant à Coutances, expert nommé par le citoyen administrateur du District de Coutances pour faire l'estimation des biens nationaux à vendre, nous en avons une description très précise. (Archives Municipales de Coutances). Le principal Corps de logis, situé rue des Cohues, percé d'une entrée avec porte cochère -tel qu il se présente aujourd'hui- comprenait, alors. au midi de cette entrée deux remises et un cellier et au nord toujours de cette entrée une cuisine, office et laverie {sous ces dernières cave et caveau voûtés). Si l'aile nord, à l'intérieur de la cour. était constituée comme elle l'est actuellement, d'un vestibule avec escalier à 6 volées (construit en bois et pavé de "Caur" avec une rampe de fer) et d'une salle et office, (l orangerie étant de construction beaucoup plus tardive: fin 19ème siècle) l'aile sud abritait alors une grande écurie voûtée et un escalier conduisant aux greniers du Corps principal et à un appartement situé au-dessus de cette écurie, qui était en voie d'aménagement, ne contenant encore aucune cloison (c'est la famille Ouessey -devenue propriétaire de cet Hôtel en qui terminera les travaux et installera une cuisine au rez-de-chaussée. Dans une partie de l'écurie). Au bout nord du mur de la cour était un petit pavillon formant "les lieux d'aisance". Au premier étage du corps principal se trouvaient une antichambre pavée de carreaux blancs, une grande salle de 30 pieds sur 26 pieds pavée en petits tuilots de terre cuite et ayant 3 croisées au levant et 3 croisées au couchant (ces dernières étant les seules croisées de la façade ouest alors que la façade est, sur la rue, en comprenait 8) (2), un cabinet de compagnie parqueté et une petite chambre avec antichambre. {Les Ouessey changeront quelque peu l'ordonnance de ces pièces et "parquèteront" l'antichambre et la salle devenues" leur salon). L'aile Nord comprenait au 1er étage une chambre et 2 cabinets et au second étage une chambre à coucher avec alcôve. 2 cabinets. Garde-robe et 2 mansardes. Bien que l estimation de cet Hôtel en fut faite -pour la somme de l8 769 livres- la ville de Coutances ne le mit pas en vente, (seuls les jardins seront vendus), mais l'annexa au début de 1793 et y loga sa municipalité, restée alors dans son ancien local, rue du Siège {aujourd'hui rue Georges Clémenceau), local paraît-il, fort incommode. - Pour des raisons qui nous sont inconnues, cette municipalité devait quitter 1 Hôtel Le Poupinel en 1795 et s'installer à l'evêché ; elle fut remplacée par le commandant de la Place, son adjudant et le garde-magasin des effets militaires, mais aussi pendant quelques mois par un chef des Chouans de l'armée vendéenne, Pierre-Marie Cormatin, gardé en détention è Coutances en attendant d'y être jugé, (il fut alors acquitté!). Mais à nouveau, en 1800, le Maire de la ville, le Baron du Hamel, décidait le transfert en l'hôtel Le Poupinel de son administration municipale qui devait, enfin, trouver le 12 octobre 1801 un local définitif -tout au moins jusqu'en 1826 (3)- dans l'ancien Couvent des Capucins. restauré à cette occasion (cf. Journal-Livre de Le Carpentier de Lavallée). Pendant ce temps, le Coup d'etat du 18 brumaire An VIII (9 novembre 1799) par Bonaparte et le Concordat que ce dernier signait le 16 juillet 1801 devaient mettre fin à la guerre civile de la Révolution qui avait souvent ensanglanté le pays. Antoine Le Poupinel revint de son exil. Il s'installa è Monthuchon, sans doute chez la famille Michel, une de ses soeurs Louise-Charlotte ayant épousé, en 1753, Jacques- Henri Michel, Seigneur de Monthuchon. Rentré en possession de son Hôtel, il le trouva vraisemblablement, après tant d'occupations successives, en piteux état ; d'autre part,

3 étant privé de ses revenus, il prit la décision de le vendre, ce qui fut fait le 19 pluviôse An XI (8 février 1803) moyennant une rente viagère de 3000 livres qui devait s'éteindre à son décès. L'acquéreur était François-louis d'ouessey. fils de Gabriel-François d'ouessey, écuyer et dernier châtelain de Gratot (4). Quittant Monthuchon, Antoine Le Poupinel revint habiter à Coutances où il devait décéder le 17 janvier 1829 à plus de 90 ans ; il n avait pas de descendants connus, étant resté célibataire. Avec lui, s'éteignait le branche des Poupinel de la Besnardière. Cette famille Le Poupinel, établie à Coutances depuis le milieu du XVIème siècle. avait occupé pendant de nombreuses années à Coutances une place assez particulière; en effet. anoblis seulement vers 1770, les Poupinel sont pourtant qualifiés de nobles maintes et maintes fois, et ce, depuis le premier quart du XVIIème siècle dans les minutes notariales et les registres paroissiaux de Coutances. Il est vrai que, par leurs nombreuses alliances avec la noblesse -dont plusieurs avec la famille Michel- leurs importantes charges et offices de Justice et des Finances ainsi que par leur considérable fortune, ils avaient une position très en vue à Coutances. Le premier ancêtre connu de cette famille est Pierre Le Poupinel originaire, semble-t-il, de St Planchers et installé marchand dra'pier à Coutances avant Marié avec Marguerite Fantosme, qui appartenait à une famille de la bourgeoisie coutançaise, il eut cinq enfants dont une fille Judith et quatre fils Gilles l'aîné Pierre, Melchior et Gilles le jeune. A son décès, vers 1584, Pierre le Poupinel possédait déjà une certaine fortune: outre des terres à St Planchers dont la Besnardière (qui sera le nom de Sieurie de son fils Melchior et de ses descendants), il était propriétaire de la ferme au Mesnage du Parc, proche du Parc l'evêque (que ses arrières petits-fils vendent en 1666 aux Religieuses Dames Bénédictines de Coutances) et aussi d' autres terres à Courcy et St Pierre de Coutances et de plusieurs maisons et hôtelleries en la ville. L aîné des fils de Pierre Le Poupinel, Gilles dit l'aîné, marchand drapier lui aussi, et comme son père fournisseur de l'evêché, était déjà en 1586 qualifié de "Seigneur Le Poupinel" dans le Temporel de l'evêché (Archives Diocésaines) "pour le taffetas, baillé par lui, pour mettre aux tableaux de la Galerie du Manoir de Loiselière à St Planchers" (Manoir où habitait Arthur de Cossé, Evêque de Coutances, à l'époque). Ce titre de "Seigneur Le Poupinel" lui fut sans doute donné à cause de son acquisition le 14 juin 1585 (Not. Coutances) du fief noble de Mariveaux à Cambernon dont le vendeur était Antoine de Camprond, seigneur de la Mare (Fief que l acquéreur devait rendre, par la suite, à la famille de Camprond. sans doute en raison de clameur lignagère de celle-ci). Marié à Barbe Falaise de Coutances. Gilles l aîné n'eut qu'une fille qui devait se marier trois fois (voir la généalogie qui suit). Gilles le jeune, sieur de L Etang, le dernier des fils, épousa Gillette Gourgon, fille de Nicolas Gourgon, bourgeois de Coutances, et s'installa marchand à Caen vers 1590 ; il devait, par la suite, se retirer à Saussey. Son seul fils Pierre, sieur de Vauguéroult (dit aussi: Vaugroult) était lui-aussi marchand à Caen avant d'habiter à Petitville (Vicomté de Caen). Ce sont donc les deux autres fils de Pierre Le Poupinel et de Marguerite Fantosme : Pierre, sieur de Volencey et Melchior, sieur de la Besnardière qui vont assurer la descendance coutançaise de la f'amille le Poupine1. Le premier, Pierre, sieur de Valencey, avocat puis lieutenant-général en l'election de Coutances, avait acquis le fief noble du Petit Valencey à Ver, de François de Gourfaleur, Seigneur de Bonfossé. Marié avec Isabeau de Blays (appartenant à une

4 famille d'écuyers), il eut deux enfants: Pierre et Judith; cette dernière, veuve d'hilaire de Morel.en 1650, ayant eu huit enfants (dont une fille, Anne qui épousa Jacques Michel, écuyer, sieur de Chanvallon, de Belval) se remarie, dès 1651, avec Nicolas Le Trésor, écuyer, sieur de la Beslerie et à nouveau veuve convola en troisièmes noces avec Pierre Hue, sieur de la Busnelière! Le fils de Pierre le Poupinel, Sieur de Valencey, était Pierre, sieur de Valencey, mais aussi Sieur de Béziers (ce second fief noble situé également à Ver). Il était conseiller du Roi et, comme son père, lieutenant-général en l'election de Coutances. Marié deux fois, il eut, de son premier mariage avec Anne Michel de Monthuchon un fils, Pierre, qui devait décéder en après ce décès, le fief de Béziers sera vendu à François Ferrand, écuyer-. C'est un fils, né du second mariage, Etienne, qui héritera de la Seigneurie de Valencey. Avocat au Bailliage et Siège Présidial de Coutances, Etienne Le Poupinel connaît quelques difficultés dans sa trésorerie et son fief de Valencey sera mis en adjudication. Il a deux fils; l'un, François, sieur de la Mènerie, décède vers 1750 sans postérité et l autre, Jean-François, garde du corps du Roi, se marie en 1731 à Hennebont. Devait demeurer en cette paroisse son petit-fils, né à Hennebont en 1772, qui s'établit à l'ile Maurice, en 1826 et c'est dans cette île que le dernier des Poupinel de Valencey décède en 1945 (5). L'autre fils, Melchior Le Poupinel, sieur de la Besnardière est l'ancêtre de notre émigré et ce sont ses descendants qui possèderont l'hôtel, rue des Cohues. Il fut d'abord marchand à Coutances, puis conseiller du Roi au Bailliage et Siège présidial de cette ville et épousa en 1601, (TM: Not. Coutances) Guillemette Belin, fille de Jacques Belin, anobli en Il achète le 4 juin 1632 (Not. Coutances) le manoir de Malicorne situé au bourg de St Planchers et les terres qui en dépendent tant sur St Planchers que sur St Jean des Champs à François de Bérauville, écuyer, sieur de St André pour la somme de 9000 livres. Melchior Le Poupinel et Guillemette Belin eurent deux fils : Charles, sieur de la Besnardière et Pierre, sieur de Malicorne, mais aussi quatre filles, toutes mariées avec des écuyers; l'une, Charlotte, veuve de Charles Nicolle, receveur des Tailles en mai 1640, et bien que mère de 12 enfants, se remarie -comme sa cousine Judith- dès l année suivante avec Louis Michel, écuyer, seigneur de Belouze et de Cambernon (le seul fils de ce dernier mariage, Jacques Michel, seigneur de Cambernon, épousera sa cousine Anne-Marie Le Trésor, seule enfant du deuxième mariage de Judith Le Poupinel avec Nicolas Le Trésor). L aîné de Melchior Le Poupinel, Charles, sieur de la Besnardière, conseiller du Roi, lieutenant- ancien civil et criminel au Bailliage et Siège Présidial de Coutances, sera par méprise assassiné à Avranches, le 16 juillet 1639 lors de la Révolte des Nu-Pieds (son beau-frère, Charles Nicolle, n'eut, à Coutances, la vie sauve que grâce à sa fuite vers Pirou) (6). La veuve de Charles Le Poupinel, Roberte Alleaume se remaria avec Jacques Michel, écuyer, seigneur d'annoville et Tourneville et vint habiter à St Planchers où elle décède, le 11 novembre Elle résidait sans doute au manoir de Malicorne, devenu la propriété de ses deux fils (nés de son premier mariage) après le décès en 1650 de leur oncle Pierre Le Poupinel, sieur de Malicorne, conseiller du Roi et receveur des décimes du diocèse de Coutances, et resté célibataire. L'ainé de ces deux fils de Charles Le Poupinel et de Roberte Alleaume, Jacques Le Poupinel. sieur de la Besnardière était comme son oncle conseiller du Roi et receveur des décimes du diocèse de Coutances. Il se maria en 1684 avec Marie-Léonor

5 de Cussy, fille de Gilles de Cussy, Seigneur de Belval et eut six enfants. Il vendit, le 2 janvier 1666 (Not. Coutances) -avec le consentement de son frère Pierre- la ferme du Parc au village de St Nicolas de Coutances (proche donc du Parc l'evêque) aux Religieuses Dames Bénédictines de Coutances, pour la somme de livres, il vendit également le 15 août 1670 (vente reconnue devant les notaires de Coutances, le 15 mars 1671) le manoir de Malicorne à Saint-Planchers (qui possédait alors une chapelle) et les terres du Haut-Malicorne, mais aussi du Bas-Malicorne, totalisant 334 vergées, pour la somme de livres à Jean Yset, sieur de Grand- Maison, bourgeois de Granville. C'est en ce Manoir de Malicorne, propriété, dans la seconde moitié du 18è siècle de Madame Jacques Destouches, née Olive Ganne de Grand-Maison, que cette dernière devenue veuve se retira avec son fils, le jeune Chevalier des Touches; celui-ci, assurant la correspondance avec les émigrés de Jersey et d'angleterre, devait être arrêté et emprisonné à Coutances (Son évasion, le 9 février 1799, la veille du jour où il devait être exécuté, fit grand bruit dans la région et devait par la suite inspirer Barbey d'aurevilly dans un de ses célèbres romans "Le Chevalier des Touches" ). - Après ces deux ventes, Jacques le Poupinel -qui résidait souvent au Manoir de Malicorne jusqu'en acheta d'abord une maison rue Saint-Martin, aux héritiers de Jacques Rondel, puis en 1675 l'hôtel rue des Cohue, où désormais la famille le Poupinel résidera. L'aîné de ses fils, Julien, sieur de la Besnardière, appelé Anonyme jusqu'à l'âge de 28 ans (né en 1687, il ne sera baptisé qu'en 1716) était, lui aussi conseiller du Roi et receveur des décimes du diocèse de Coutances et épousait, en 1723, Charlotte Lurienne, d'une famille de notables de la ville. Il achète le fief noble, manoir et terres de Quettreville vers le début de l'année 1735, après le décès de Hubert Davy, écuyer, Seigneur de Quettreville (Acte notarié du : Minutier de Ouettreville). Il devait aussi acheter le 28 mai 1738, le fief noble, manoir et terres de la Porte au village St Nicolas de Coutances à Guillaume-Charles Frotté, sieur de Couterne et à Elisabeth de Béron, sa femme, fille de David Béron, sieur de Gourfaleur et de la Porte (Archives Hospitalières aux archives départementales à Saint-Lô). Devenu donc seigneur de Quettreville et de la Porte, Julicn Le Poupinel décède le 1er novembre C'est son fils, Antoine-Charles Le Poupinel qui, ayant acquis l'office de Conseiller, secrétaire du Roi, Maison et Couronne de France, allait, enfin être anobli vers Mais c est aussi en raison de ce nouvel état qu'il devait émigrer en 1791 et vendre à son retour, son Hôtel rue des Cohues. Celui-ci acheté donc en 1803 par François-Louis d'ouessey était, après le décès de ce dernier en 1823, mis en adjudication le 14 juin 1824 et vendu à main levée le 8 octobre de cette même année à Jean-Jacques Quesnel de la Morinière. pour la somme de francs. (Hôtel et Jardins compris) (7). Ce dernier acquéreur en fera don en 1852 à la ville de Coutances et un musée municipal y sera installé le 28 mai 1874 (8). Revenu à Coutances, après avoir quitté Monthuchon (9), Antoine Le Poupinel devait prendre un domicile rue des Cohues, à proximité donc de son ancienne demeure dont il gardait sans doute quelque nostalgie. Il ne pouvait deviner que cet hôtel de Coutances, qui n'était plus sa propriété, garderait malgré tout le nom des Poupinel comme il en est encore aujourd'hui. NOTES

6 (1) M. Raymond Deslandes a consacré plusieurs articles au Jardin Public de Coutances; l'un de ces articles est paru dans le numéro 6 de Viridovix (2) Ces huit croisées sur la rue des Cohues étaient ainsi réparties : 2 pour l antichambre, 3 pour la grande salle, 2 pour le cabinet de compagnie et 1 pour la petite chambre. (3) Acheté par Jacques le Pesant, Maire de Coutances. le , l'hôtel de Cussy devient l'hôtel de Ville, en 1826 et la partie moderne dont l'aménagement commencera en 1902 sera inaugurée le (4) Le Château de Gratôt, acquis en 1789 par Gabriel-François d'ouessey sera vendu le à Pierre-Charles Quesnel Sieur d'ectot (frère de Jean-Baptiste Quesnel- Canveaux) (5) Ces renseignements furent donnés en 1980 par un descendant Mauricien -en ligne féminine- des Poupinel de Valencey, en visite à Coutances (Bibliothèque Municipale). 6) La maison de Charles Nicolle ayant été incendiée par les Nu-Pieds, le , la veuve de celui-ci, Charlotte Le Poupinel touchera après le décès de son mari une indemnité de livres ( 7} Les Ouessey ont donc racheté les Jardins vendus comme biens nationaux en (8} Ce Musée a pris en 1986 le nom du généreux donateur, Quesnel Morinière. (9} Décédé à Coutances, Antoine Le Poupinel sera cependant inhumé à Monthuchon, par la famille Michel.