Réalisation d un film avec sa classe. 1. Analyse et bases théoriques.

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1 Réalisation d un film avec sa classe. 1. Analyse et bases théoriques. Préambule Le sujet Création d un film dans une classe que nous avons choisi, s est révélé très dense. De ce fait, nous le traitons sur deux scénarios pédagogiques: - Le scénario 5 traite des activités de préparation au tournage d un film et expose les bases théoriques nécessaires au tournage d un petit film. - Le scénario 6 traite du tournage et du montage d un film. Objectifs Objectifs généraux Au travers de ce scénario, nous poursuivons le but de donner aux enseignants un moyen de réaliser, au sein d une classe, une activité débouchant sur la création d un petit film. Cette activité doit sensibiliser les apprenants aux différents moyens (prises de vues, mouvements de caméra, signification des images, bande-son, trucages,...) utilisés dans le cinéma, dans la publicité et les autres moyens audiovisuels. Besoins TIC La création d un film nécessite l utilisation d une caméra numérique au moins, d un logiciel de montage d images (imovie, Pinnacle Studio, VideoStudio, Quicktime Pro), d un magnétoscope ou d un lecteur DVD, ainsi que du matériel de projection. L avantage de la caméra numérique sur la vidéoscope VHS est le séquençage automatique en fichier numérique à chaque fois que l on actionne le bouton «pause». François a Marca / Cyril Jeanbourquin 1/6 Version 1.0 du

2 Visualisation et analyse d un film. Avant de commencer l élaboration d un petit film, il paraît important d initier les apprenants aux techniques des professionnels de l image, et donc de visualiser une oeuvre d un réalisateur au talent confirmé. L analyse n a évidemment pas pour but de former des professionnels du cinéma, mais doit permettre de mettre en évidence quelques façons de faire des grands maîtres du septième art. Cette analyse peut se faire au moyen de questionnaires ciblant les aspects constructifs et narratifs d un extrait choisi. Elle révèle également le jeu des acteurs, les costumes, et les décors. Pour réaliser une analyse, il faut tout d abord choisir un extrait d un filmcorrespondant à l âge des apprenants. L analyse (le questionnaire) doit surtout rendre les apprenants attentifs aux images et au son, puis mettre en évidence que dans la réalisation d un long-métrage, rien n est laissé au hasard: les images, les décors, les dialogues, la bande son, les couleurs, le montage, (...), sont soigneusement travaillés et réfléchis. Pour réaliser un questionnaire, on peut s appuyer sur les making-of (bonus) que l on trouve en général avec des films au format DVD. L analyse d un film peut prendre plus d envergure et permettre ainsi de toucher à d autres domaines comme celui de la bande-dessinée, du dessin animé, ou d autres encore, plus scolaires tels que le Français et l Histoire. Afin d expliciter nos propos, nous avons réalisé un questionnaire sur un extrait de film. Le film choisi comme exemple dans ce scénario est "Le dîner de cons" de Francis Veber. Notre choix s'est porté sur ce film, car il est mis en scène à la manière d'une pièce de théâtre, ce qui convient parfaitement au scénario Intermezzo (scène choisie pour le tournage, dans le scénario 6). L extrait retenu englobe le prologue et le générique et sa durée est d environ dix minutes. Le questionnaire est divisé en deux colonnes: - La colonne de dénotation: les questions posées dans cette partie permettent de lister ce qu l on a vu lors de la projection de l extrait. - La colonne de connotation: dans cette partie, il s agit d écrire les principales idées suggéreés dans l extrait (ce que l on ressent, ou ce que l on déduit). D un point de vue pratique, l extrait est projeté une première fois et ensuite le questionnaire est distribué. Les apprenants essayent de répondre aux questions de la colonne de gauche (dénotation). L'extrait est projeté une seconde fois ce qui permet aux apprenants de compléter leurs réponses, puis de passer à la colonne de droite: la connotation. Les réponses et les idées de chacun sont mis en commun et une discussion au sein de la classe commence. Dans le questionnaire ci-dessous, il va de soit que les interprétations sont personnelles et de ce fait, elles ne sont peut-être pas représentatives des intentions du réalisateur. François a Marca / Cyril Jeanbourquin 2/6 Version 1.0 du

3 "Le Dîner de Cons", de Francis Veber. Analyse du début du film jusqu'au générique. Dénotation : ce que l on observe 1. Quelle est la première image du film? Un boomerang. 2. Comment est habillé le premier personnage qui apparaît à l écran? En costard et cravate. 3. Où se situe l action dès l entrée en scène du second personnage? Dans un bistrot. 4. Comment ses deux copains le qualifient-ils? Ils le qualifient de con. 5. Où se situe l action lors de l entrée en scène de Thierry Lhermite? Dans un club de tennis. 6. Quel est le problème de Thierry Lhermite? Il n a pas trouvé de con pour son souper de mercredi. 7. Que collectionne le père de l interlocuteur de Thierry Lhermite? Des louches anciennes. 8. Qu y a-t-il sur la bande son lors des différentes scènes en train? De la musique et le bruit du passage du train (de l extérieur du train). 9. Quelle est la chanson du générique? Georges Brassens: Le temps ne fait rien à l affaire. Connotation : idées suggérées Le boomerang revient toujours à celui qui l a lancé. Qui sème le vent, récolte la tempête ou encore Ne regarde pas la paille dans l oeil de ton voisin, mais la poutre qui est dans le tien. Le boomerang est plutôt associé à de jeunes sportifs en tenue légère. Ici, le contraste est fort avec un employé de bureau en tenue professionnelle. Ce contraste entraîne un certain ridicule du personnage. Le bistrot est le lieu populaire par excellence, notre second personnage appartient, comme ses deux copains, aux classes moyennes. Les deux copains ont flairé une embrouille et le disent de manière brutale. Un club de tennis donne l idée de personnages financièrement aisés. Apparemment, Thierry Lhermite prépare une mauvaise blague, inviter un con à un souper, et son interlocuteur est complice. Il donne l image d un personnage hautain. C est une collection surprenante pour une personne certainement aisée financièrement. Cette collection sans valeur ni intérêt, a un côté loufoque évident. la musique est entraînante et gaie, ce qui induit l idée d un contexte sympathique et drôle. Le bruit du passage du train permet d abréger le discours très long et fastidieux de Jacques Villeret. La chanson de Brassens nous explique qu il n y a pas d âge pour être con et que nous le sommes tous une fois ou l autre aux yeux d autrui. François a Marca / Cyril Jeanbourquin 3/6 Version 1.0 du

4 Séquençage d extraits. Le travail consiste, au travers d extraits de films, à repérer les principales prises de vues utilisées dans l audiovisuel. Base théorique. Les prises de vues nécessitent un pré requis théorique pour le tournage et le montage du film. En effet, il faut acquérir un bagage suffisant permettant de varier les prises de vues, donner du rythme au film, et savoir surprendre en faisant preuve d originalité. Le but recherché est d éviter le film standar de tout possesseur de caméra. Les principales prises de vue à connaître sont répartie en trois catégories: La visée. Les plans de cadrage. Les mouvements de l observateur. Nous présentons en complément à ce scénario (cf. Annexes), et au format HTML, une séquence théorique qui reprend chacun des points ci-dessous, en utilisant une illustration provenant du monde la BD. La visée. La plongée sur un décor: Situer le contexte, vue d ensemble. La plongée sur un personnage: Exprimer la menace, l écrasement, le mépris. La contre-plongée sur un personnage: Exprimer la puissance, rehausser le personnage. Angle de vue original: Surprendre, créer la diversité, aiguiser l intérêt, préparer la chute, souligner ou marquer l arrivée d un nouvel élément. Les plans de cadrage. Le plan américain: Montrer le rapport de force entre les personnages, montrer l interaction entre les personnages, indiquer les circonstances d un dialogue. Le plan d ensemble: Situer le décor, les personnages marquent l échelle, utilisation de la perspective, effet de profondeur. Le plan de demi-ensemble: Situer les personnages dans un décor. Le plan moyen: Montrer l aspect général des personnages, de pied en cap, situer les acteurs les uns par rapport aux autres. François a Marca / Cyril Jeanbourquin 4/6 Version 1.0 du

5 Le plan rapproché: Le héros nous parle, nous sommes à la place de l interlocuteur. Le gros plan: Montrer le visage, ses réactions, sourires, grimaces, rictus (...), effet psychologique, indique les sentiments du personnage. Le très gros plan et insert: Montrer une partie d un visage, d un corps, d un objet, attirer l attention, tendre un ressort dramatique Les mouvements de l observateur. Le zoom avant (travelling avant): L observateur (la caméra) se rapproche du sujet, attirer l attention sur un détail, focaliser l intérêt, indiquer où se poursuivra l action. Le zoom arrière (travelling arrière): L observateur (la caméra) s éloigne du sujet, prendre du recul, de la distance, situer le contexte, changer de sujet. Travelling latéral, horizontal, vertical: L observateur (la caméra) accompagne ou survole le sujet, suivre le déroulement de l action, décrire les détails du cadre de l action. Le panoramique vertical, horizontal: L observateur (la caméra) tourne sur un axe vertical (panoramique latéral) ou sur un axe horizontal (panoramique vertical), description de la scène, dresser une liste d éléments. Préparation des extraits. Pour l enseignant, il s agit de trouver des extraits de films et de les convertir au format Quicktime (par exemple). La recherche d extraits de films sur Internet, peut s avérer longue et difficile. En effet, la plupart des sites liés au domaine du cinéma, ne proposent en général que des bandes-annonces de films, avec lesquelles il est très difficile de travailler (rapidité des images, pas de suivi entre les différentes séquences). Il paraît plus judicieux d orienter les recherches sur des spots de publicité, ou alors de créer soi-même des extraits. Il existe plusieurs possibilités pour créer des extraits: Filmer à l aide d une caméra numérique, un film projeté à la télévision ou sur écran. Cependant, la qualité des images obtenues par le biais de ce processus est plus que discutable, mais cela permet d obtenir des extraits de films mettant en évidences les prises de vues recherchées. Connecter un magnétoscope sur l entrée vidéo de l ordinateur (pour autant que l ordinateur en question soit pourvu d une telle entrée). Un troisième procédé consiste à enregistrer des bouts de DVD sur une caméra numérique ou un magnétoscope. Attention, la plupart des DVD sont cryptés contre la copie et rend ainsi ce procédé impossible. Une autre solution est envisageable: elle a lieu sur un ordinateur équipé d'un lecteur DVD: 1 Il faut ripper le film, c'est-à-dire convertir les séquences du DVD (séquence en format.vob) en un format non-crypté, comme AVI, MOV ou MPG. 2 Reprendre un de ces fichiers avec Quicktime et couper le bout voulu. Attention, ces différentes démarches ne sont pas légales. François a Marca / Cyril Jeanbourquin 5/6 Version 1.0 du

6 Nous présentons en complément à ce scénario (cf. Annexes), et au format HTML, un exemple avec des extraits du film Harry Potter à l école des sorciers. Pour créer les extraits utilisés dans notre exemple, nous avons choisi la méthode consistant à brancher un magnétoscope à un ordinateur. Une fois les extraits créés, ils sont distribués à chaque groupe d apprenants qui doit découper dans l extrait une prise de vue spécifique et la présenter aux autres. On constitue ainsi une liste des principales prises de vue, qui fait office de référence pour la suite de l activité. Dans notre exemple (cf. Annexes), l apprenant doit déterminer la prise de vue de l extrait visionné et répondre à une question relative à la manière de filmer. Le logiciel Quicktime Pro permet de réaliser facilement et à moindre coût, le travail de séquençage. Ce même travail de séquençage peut se faire également par des recherches d images dans les bandes-dessinées. Annexes Dans le but de présenter un document de travail directement utilisable pour les activités en classe, nous avons mis en ligne un site présentant les différentes annexes à nos deux scénarios (scénarios 5 et 6) traitant de la réalisation d un film avec sa classe: - Les différentes prises de vues (bases théoriques). - L analyse d extraits de film (Harry Potter), qui a pour but de permettre aux élèves de s'entraîner à l'analyse filmique sur de toutes petites séquences. - Le script du tournage de la scène 6 de Intermezzo. Ce site est accessible à l adresse suivante: Le 17 mars 2003 François a Marca Cyril Jeanbourquin François a Marca / Cyril Jeanbourquin 6/6 Version 1.0 du