economie &Business Côte d Ivoire Emploi- Formation Batterie life! Le coaching en entreprise dossier L essentiel

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1 Mensuel - juillet-août N 17 Côte d Ivoire economie &Business FinanceS le périodique des dirigeants et leaders d opinion - le périodique des dirigeants et leaders d opinion - le périodique des dirigeants et leaders d opinion L essentiel Laser Le deuxième terminal à conteneurs Le port d Abidjan poursuit sa mue et le projet du deuxième terminal à conteneurs fait l objet de bien des convoitises. La bataille fait rage entre les grands opérateurs internationaux et les rendez-vous se sont succédés à cet effet au sein du palais présidentiel. Passage en revue des forces en présence. Lire p. 6 La réforme du Code des investissements La volonté d attirer les investisseurs dans le dessein de renforcer la course à l émergence nécessitait une refonte du Code des investissements. Cette nouvelle version se distingue notamment par des garanties renforcées et la création d espaces économiques spéciaux pour les PME et PMI. Lire p. 7 Initiative PPTE Depuis l atteinte du point d achèvement de l initiative PPTE, annoncée officiellement en juin dernier, l horizon s éclaircit sur l économie nationale et les attentes sont nombreuses chez les différents acteurs sociaux. Peut-on espérer un retour du «miracle ivoirien»? Lire p. 8 développement durable Conférence Rio + 20 Le grand raout qui réunit tous les dix ans les décideurs de ce monde au chevet de la planète et de ses habitants retrouvait la ville de Rio, vingt ans après le sommet de Si les consciences ont évolué depuis la première édition de Stockholm en 1972, il reste toujours aussi difficile de passer de la parole aux actes. Revue de détail. Lire p FCFA dossier Emploi- Formation Comment développer les compétences pour répondre aux besoins du marché du travail et tenter d endiguer un chômage qui touche les jeunes en premier lieu? Faut-il réformer le modèle éducatif pour permettre une meilleure adéquation entre les besoins et les ressources? Notre dossier de ce mois se penche sur cette question. conso Batterie life! Elles sont le cœur qui bat à l intérieur de nos téléphones ou autres ordinateurs. La technologie a permis d améliorer la qualité des batteries mais un certain nombre d astuces peuvent s avérer utiles pour améliorer leur rendement, et quelques précautions permettront d éviter qu elles ne vous lâchent, en général au moment ou l on en a le plus besoin. Il existe aussi des énergies de poche qui sont à même de pallier les faiblesses de votre batterie. Tout cela et bien d autres choses indispensables à savoir pour maîtriser son énergie. Lire p. 26 Lire p. 16 management Le coaching en entreprise Coaching de développement, de redressement et d équipe sont passés au crible par notre experte en la matière. Trois formes de coaching souvent pratiquées en entreprise mais dont la liste n est pas exhaustive. Le changement, c est ici et maintenant Lire p. 22

2 côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août edito Emploi et formation. Si le lien entre ces deux thématiques a toujours relevé du bon sens, leur corrélation se pose avec une acuité nouvelle. Partout dans le monde, la question des compétences adaptées à un marché du travail en perpétuelle mutation est posée. Aux Etats- Unis et en Europe où le secteur industriel enregistre des déficits d emplois au profit des pays émergents, après que les politiques d agriculture intensive eurent sacrifié des emplois comme il en va des mauvaises herbes, on s interroge depuis longtemps sur les modalités à mettre en œuvre pour former de nouvelles compétences, notamment en matière de haute technologie. Le secteur tertiaire avec ses vastes ramifications y est appréhendé de manière quasi messianique, apte à sauver les hommes des affres d un chômage annoncé. Tel n est pas le cas de l Afrique, et bien sûr de la Côte d Ivoire, où les trois secteurs d activité recèlent un potentiel d emplois qui ne demande qu à être exploité. Reste à interroger l adéquation entre les besoins et les ressources, ce qui renvoie immanquablement aux processus de formation. C est ce que fait Alain Lobognon, ministre de la Promotion de la jeunesse et du Service civique, dans l entretien qu il nous a accordé. Nécessité d une réforme globale du système éducatif, alternance entre formation classique et formation professionnelle qualifiante font partie des questions qu il soulève pour endiguer le chômage des jeunes et répondre aux besoins des entreprises. Il est rejoint par Daouda Coulibaly, président de l Association des anciens de HEC, qui insiste sur la nécessité d une adéquation entre la formation et l emploi, et qui convoque la mémoire du président Houphouët-Boigny quand ce dernier créa différentes écoles spécialisées (Inset, Ensea, ENSTP, lycées professionnels...). Pour autant, l ancien sociétaire de la prestigieuse école de commerce française nous rejoindra certainement sur la nécessité d allier la formation de sujets «agissants», mais aussi «pensants». D une part parce que les pratiques de travail nécessitent de pouvoir analyser, décrypter des modes de fonctionnement qui tirent vers la complexité. Et d autre part parce que la place des sciences fondamentales, humaines, artistiques ne saurait être sacrifiée à l aune de la seule productivité. Les contours de cette combinaison vertueuse ne demandent qu à apparaître. Mais n est-ce pas la définition de l émergence? A bientôt pour un nouveau numéro La redaction Sommaire Laser Le Trésor mobilise 72 milliards FCFA p. 4 PME/PMI, vers un nouveau marché à la BRVM? p. 4 Le deuxième terminal à conteneurs objet de convoitises p. 6 La réforme du Code des investissements p. 7 Vers le retour du «miracle ivoirien»? p. 8 Initiative PPTE : chacun réclame sa part p. 8 La BAD prépare son retour à Abidjan p. 9 Gestion de l Eglise catholique, entretien avec l abbé Charles Koffi p. 11 Gilles Ferranti, directeur général de MC3 p. 13 Développement durable Conférence de Rio + 20 : l Afrique à nouveau lésée p. 15 Dossier Emploi/Formation Alain Lobognon, ministre de la Promotion de la jeunesse et du Service civique p. 16 Daouda Coulibaly, président de l Association des anciens de HEC p. 18 Forces et contraintes des cabinets de recrutement p. 19 Faire de l emploi des jeunes une priorité p. 20 La CGECI et le Medef adoptent un plan commun p. 20 Management Le coaching en entreprise p. 22 L équilibre travail/vie privée : un facteur de bien-être et de productivité p. 23 Art et culture Le cœur du design bat à Helsinki p. 24 Clic Clac Baby à l épreuve du marché de l art p. 24 Conso Batterie life! p. 26 Rédaction Directeur de la rédaction : Jean-Pierre Pont (jeanpierrepont@gmail.com) Rédactrice en chef : Edwige H. Secrétaire général de la rédaction : Didier Bras Directeur artistique : Jean-Noël Dubois Maquette : Jihen Débé Newsletter : Jean-Claude Acke Ont participé à ce numéro : Angela Abolé, Wenceslas Assohou, Joel Elleingand, Edwige H., Fanny Macagbey, Baudelaire Mieu, Alexis Noumé. Pour nous contacter : redac@cotedivoire-economie.com Gestion et administration Directeur de la publication, responsable de l exploitation : Ibrahim Ouattara Contacts commerciaux : ibrahim.ouattara@cotedivoire-economie.com armelle.kouakou@cotedivoire-economie.com Infographie publicitaire : Véronique Kouamé Informations légales Côte d Ivoire Economie, S.A. au capital de FCFA. - PCA : Jean-Pierre Pont - Siège social : 7 avenue Nogues - Plateau - Abidjan. Site Internet: - RCCM n CI-ABJ B-1358 du 25 février Récépissé du procureur de la République 12D du 22/03/ Dépôt légal éditeur n 9162 du 25/03/2010. Agrément CSP n ER-291/CSP - Impression : GRAPHICOLOR S.A - 15, rue des Foreurs, zone III, 18 BP 649 Abidjan 18, Côte d Ivoire. Tirage: exemplaires.

3 4 côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août 2012 Laser Laser côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août BRVM : analyse des tendances Le Trésor mobilise Au cœur du marché Le groupe BOA désintéresse ses créanciers Le groupe de la Bank of Africa, à travers chacune de ses six filiales de la zone Uemoa (Bénin, Niger, Burkina Faso, Sénégal, Mali et Côte d Ivoire), a fait appel à l épargne publique sur le marché obligataire de la BRVM. Des emprunts qui couvrent la période Les différentes filiales de la Bank of Africa ont procédé le 23 juin 2012, chacune en ce qui la concerne, au paiement des intérêts annuels de leurs emprunts, y compris le remboursement partiel des créances contractées. Selon le Dépositaire central/banque de règlement, logé au sein de la BRVM à son siège à Abidjan, le montant total que la BOA Bénin a mis à la disposition de ses créanciers dans le cadre de son emprunt BOA Bénin 6,20% , s élève à environ 1,5 milliard de francs CFA. Quant à l emprunt BOA Niger 6,50% , ce sont quelque 584,825 millions de francs CFA qui ont été versés. S agissant de BOA Burkina Faso 6,20% , le montant total des intérêts annuels et capital partiel versés aux créanciers s élève à 704,904 millions de francs CFA. Les créanciers relatifs à l emprunt BOA Sénégal 6,50% ont perçu au total 152,750 millions de francs CFA, tandis que ceux ayant trait à l emprunt BOA Mali 6,50% ont reçu 701,790 millions de francs CFA. Enfin, la BOA Côte d Ivoire, relativement à son emprunt BOA Côte d Ivoire 6,20% , a réservé à ses créanciers un montant global de 709,368 millions de francs CFA. Le succès de ces opérations a dû donner des idées à plus d un manager, dans la mesure où le fait de se financer par un emprunt obligataire est plus rentable qu un crédit à la banque. 72 milliards FCFA sur le marché financier Le Trésor public ivoirien confirme une fois de plus la qualité de la signature de l Etat de Côte d Ivoire, même après la crise profonde qu elle a traversée. En effet, son premier emprunt obligataire de l année, l emprunt TPCI 6% , lancé sur le second compartiment du marché financier régional de l Uemoa, la BRVM, s est soldé par une mobilisation de 72 milliards de FCFA contre 60 milliards initialement recherchés, soit un taux de mobilisation de 120%. Cette forte mobilisation traduit l engouement et la confiance que les investisseurs institutionnels et privés accordent à ce type d opération chaque fois que l Etat de Côte d Ivoire vient rechercher des fonds sur le marché financier. Dans cette opération, l emprunt TPCI 6% , les institutionnels se sont engagés à hauteur de 55,5 milliards FCFA, soit un taux de 77,20%, alors que les particuliers se situent dans l ordre de 16,3 milliards, soit 22,77%. Cette mobilisation constitue un réel motif de satisfaction pour le directeur général du Trésor, Adama Koné, qui rassure les investisseurs sur le fait que le remboursement de leurs créances se fera à bonne date, comme cela a toujours été le cas avec les différents emprunts précédents. Ce fonds permettra à l Etat de financer une partie de ses besoins en investissements, notamment le programme de reconstruction post-crise et la lutte contre la pauvreté en vue de la relance de l économie ivoirienne. Il s agit entre autres des infrastructures routières, dont la construction du troisième pont d Abidjan, le pont de Jacqueville, le prolongement de l autoroute du Nord Il s agit également des réalisations prévues dans le cadre de la santé ou dans les domaines éducatif et sportif, des chantiers concernant l amélioration du cadre de vie des Ivoiriens, le Fonds de développement du vivrier Pour le reste des investissements, l Etat encourage le partenariat «public-privé» afin de booster la croissance. C est d ailleurs ce qui a justifié, dans la première moitié de juin 2012, la présence à Paris du ministre de l Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, qui, prenant part au sommet des dirigeants des entreprises des pays du G20, a mis en relief le potentiel que représente l économie de la Côte d Ivoire avant d insister sur la mise en place d une politique fiscale d attrait des investissements. Invitant les entreprises des pays du G20 à venir investir en Côte d Ivoire, il a souligné que «malgré l ampleur de la crise post-électorale, le taux de croissance réel du PIB est ressorti à -4,7% en 2011, contre une prévision initiale de -6,3%. L année 2012 devrait confirmer cette dynamique de reprise avec une croissance projetée à 8,1%. Laquelle croissance sera renforcée en 2013, en 2014 et en 2015 avec des taux respectifs de 9%, 10% et 10,1%». Alexis Noumé Financement des PME/PMI Vers un nouveau marché à la BRVM? La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) a toujours envisagé la possibilité de créer un troisième compartiment du marché, adressé aux petites et moyennes entreprises. C est à dessein, car les économies des pays membres de l Uemoa, zone couverte par la BRVM, sont avant tout portées par les PME/PMI. Malheureusement, cette catégorie d entreprises, pourtant créatrice d emplois, de richesse, et donc facteur de croissance, a pour la plupart d entre elles des difficultés à mobiliser les ressources pour financer à moyen et long termes leurs investissements, à en croire l ancien directeur du département Afrique du FMI, Abdoulaye Bio-Tchané. Qui sillonne les pays de l Union afin de recueillir les avis des autorités et des acteurs des entreprises concernées sur la volonté de la BRVM d aider les PME/PMI à lever les fonds sur le marché, dans un compartiment qui leur serait spécifiquement dédié, après ceux des actions et des obligations. L exercice périlleux auquel les PME/PMI pourraient être confrontées aujourd hui, c est la transparence dans la gestion, exigence pour une bonne fluidité des informations sur le marché financier. Alexis Noumé Uniwax joue sa stabilité La crise aiguë qu a connue la Côte d Ivoire depuis septembre 2002, voire depuis le coup d Etat militaire de décembre 1999, a profondément déstructuré l économie du pays ; les produits de contrebande dont les copies de pagnes Uniwax fabriquées, pour la plupart, dans des pays comme la Chine, Taïwan et Singapour traversent frauduleusement les frontières terrestres du pays, devenues poreuses, pour inonder le marché ivoirien. Uniwax en a souffert et en souffre encore car cette fraude à grande échelle contraint l entreprise à faire face à une concurrence déloyale, d une part, et influe sur ses plans stratégiques visant à maintenir les emplois et à accroître les investissements pour sa croissance, d autre part. L entreprise a tenu en juin 2012 son assemblée générale pour plancher sur son bilan de l année précédente. Il en ressort que la relance globale de l économie après la crise post-électorale et les efforts de lutte de l entreprise contre la fraude lui ont permis, en fin d exercice 2011, de dégager un chiffre d affaires de l ordre de 22,653 milliards de francs CFA, contre 18,374 milliards en Malheureusement, l entreprise présente un gap de plus de 2 milliards de francs CFA qu elle reporte à nouveau dans l exercice de Palmci : paiement des intérêts semestriels La société des palmeraies de Côte d Ivoire, Palmci, a procédé le 28 juin 2012 au paiement des intérêts semestriels de son emprunt Palmci 7% , contracté sur le marché des obligations de la BRVM entre le 14 mai et le 15 juin Le montant global net d impôt de ces intérêts se chiffre à 514,500 millions de francs CFA. Il convient de noter que cet emprunt, à la base, est garanti par le groupe Sifca (46,67%), la Banque d'investissement et de développement de la Cédéao (BIDC) à hauteur de 33,3% et le Fonds Gari (20%). Soulignons également que depuis 2009 Palmci a entamé un programme triennal d investissement d un montant total de 55 milliards de francs CFA destiné à augmenter ses capacités de production. L emprunt levé sur le marché financier a contribué à la matérialisation de ce programme. Sonatel réalise une transaction sur dossier Au cours de la séance de Bourse du 7 juin 2012, Sonatel, société présente sur tous les segments de la téléphonie mobile et fixe au Sénégal, a effectué une transaction sur dossier portant sur 100 actions au prix symbolique de 5 francs CFA par action, soit un total de 500 francs CFA sur l ensemble de l opération. Il convient de souligner que Sonatel reste aujourd hui le titre le plus actif en Bourse. En effet, en une douzaine d années de présence sur le marché de la BRVM, son cours a été multiplié par 6 par rapport à sa valeur ( francs CFA) initiale, lors de son introduction à la cote de la BRVM. Même si l entreprise connaît quelques difficultés, elle séduit davantage les fonds d investissement étrangers qui s intéressent aux valeurs sûres du continent africain. Cet avantage lui permettra de maintenir sa politique d investissement massive, ainsi, bien sûr, que son marché de base sénégalais et sa présence sous-régionale au Mali, en Guinée et en Guinée-Bissau. Aujourd hui, Sonatel est devenue la valeur phare de la BRVM dont elle représente près de la moitié de la capitalisation boursière. A. N.

4 6 côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août 2012 Laser Laser côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août brèves d'ici Un numéro de compte contribuable pour les artisans et petits commerçants Les coiffeurs, les couturiers, les menuisiers, les mécaniciens, les vendeurs de bois débité et de tôles devraient bientôt avoir un compte contribuable et payer leurs impôts. Une opération pour recenser tous ces opérateurs économiques est en cours sur toute l étendue du territoire, et ce jusqu à la fin du mois de septembre. «L opération d immatriculation de masse de la DGI va reprendre, puisqu une première opération a eu lieu en Elle va consister en un recensement de certains opérateurs économiques sur l ensemble du territoire national en vue de leur attribuer un numéro de compte contribuable, quels que soient leurs régimes d imposition», a déclaré Bruno Kanga, directeur des opérations d assiettes. L opération, selon lui, va permettre de connaître le nombre d opérateurs économiques par secteur d activité et par localité, de disposer d une base de données fiables à des fins statistiques et de prévisions. Les vendeurs en étalage dans les marchés et les vendeurs ambulants ne sont pas concernés par l opération, qui vise à opérateurs économiques. DGI : Une plus-value de 27 milliards de FCFA pour le mois de mai Selon des informations recueillies auprès du ministère de l Economie et des Finances, pour le mois de mai dernier, 100 milliards de FCFA ont été recouvrés, contre 73 milliards de FCFA attendus. Il semble en effet que le civisme fiscal soit entré dans les mœurs des Ivoiriens qui sacrifient à ce devoir citoyen ; y compris dans les zones Centre- Nord et Ouest, qui font partie désormais de la zone gouvernementale. La dynamique est enclenchée. Pour preuve, la dernière rencontre qui a eu lieu à Abengourou-Agnibilékro entre le directeur général des Impôts, Pascal Abinan, et ses «parents». Lors de cette réunion, il les a ainsi enjoints de s acquitter de leurs impôts, qui permettront à l Etat de réaliser des investissements porteurs pour les populations ivoiriennes, allant jusqu à menacer parfois des fermiers récalcitrants. Au niveau du ministère de l Economie et des Finances, l on salue aussi les chiffres réalisés au chapitre de l impôt foncier, consécutifs non seulement à la sensibilisation réalisée par l actuelle direction générale, mais aussi à la souplesse (mensualisation du paiement) faite aux contribuables. Ainsi, pour le mois de mai, l impôt foncier a généré plus de 4,5 milliards de FCFA contre 1,7 à 2 milliards de FCFA les mois précédents. Port d Abidjan Le deuxième terminal à conteneurs objet de convoitises Lancé en juin, le projet de réalisation du deuxième terminal à conteneurs du port autonome d Abidjan (PAA) suscite un vif intérêt auprès des grands opérateurs maritimes mondiaux. Passage en revue des forces en présence. La Côte d Ivoire souhaite rattraper son retard sur les autres ports concurrents de la façade Atlantique de la région, notamment Lekki au Nigeria, Kribi au Cameroun, et Lomé au Togo. Toutes ces plates-formes recèlent une kyrielle de projets qui amènent l autorité portuaire ivoirienne à accélérer son plan de développement pour rester attractif. «Les investissements ont manqué pendant ces dernières années sur le port, qui est en état de délabrement. Pour être compétitif, il nous faudra terminer la rénovation des installations actuelles et acquérir des équipements de pointe», explique Hien Sié, le directeur général du port d Abidjan. Le nouveau terminal en projet, qui est un axe majeur de la politique de développement du quinquennat du chef de l Etat, Alassane Ouattara, devrait permettre à la Côte d Ivoire de jouer les premiers rôles dans ce secteur. Spécialement dédié au transport conteneurisé, ce deuxième terminal devrait disposer d un quai de m pouvant réceptionner concomitamment trois navires de 350 m de long, et posséder un tirant d eau de 16 m. Selon Hien Sié, un terre-plein d une surface de 35 hectares sera aménagé pour le stockage. La construction du TC2 sera accompagnée d infrastructures routières et d équipements adéquats pour désengorger la plate-forme portuaire. La capacité de traitement du futur terminal pourrait atteindre 1,5 million d équivalents vingt pieds* dès son entrée en exploitation en Ce qui portera la capacité d Abidjan à 2,5 millions d équivalents vingt pieds. Les travaux de construction sont estimés à pas moins de 332,1 milliards de francs CFA, dont 200 milliards pour les infrastructures et 132 milliards pour les équipements. Une concurrence effrénée Depuis le lancement du processus d appel à manifestation d intérêt le 4 juin, les filiales des grandes compagnies maritimes (le danois Maersk, le suisse MSC ou le français CMA CGM), les géants de la manutention (l émirati DP World, Hutchison), l opérateur portuaire français Bolloré Africa Logistics, le chinois Sinohydro, l ivoirien Sivom ou encore le logisticien intégré Necotrans ont L'idée d'un consortium s'impose car les investissements prévus sont très lourds et ne pourraient être supportés par une seule compagnie. déjà retiré le dossier de soumission et se sont activés pour préparer leurs offres. Les potentiels concessionnaires avaient jusqu au 18 juillet pour transmettre leurs dossiers et cinq d entre eux seront présélectionnés pour la compétition finale. Mais certains annoncent déjà la couleur et ne se laisseront pas faire. Plusieurs délégations de groupes intéressés se sont succédé au palais présidentiel d Abidjan pour faire du lobbying auprès du chef de l Etat, Alassane Ouattara. A l instar de Rodolphe Saadé, directeur général de CMA CGM, le troisième du transport mondial conteneurisé, qui s est rendu sur les bords de la lagune Ebrié le 3 juillet dernier pour un entretien avec le président ivoirien. Au menu de l audience, l endettement du groupe, l évolution de l activité maritime mondiale et ses projets d investissements. «CMA CGM n entend pas participer seul au projet du nouveau terminal. Nous investirons dans le cadre d un consortium aux côtés d autres partenaires qui financeront également le projet. Nous prévoyons une enveloppe de 200 à 250 millions d euros (170 milliards FCFA) sur quatre ans», a confié Rodolphe Saadé. De la nécessité d un consortium Sur la plate-forme d Abidjan, CMA CGM est le leader avec 34% de part de marché. Le 11 juin, soit huit jours après le lancement du processus d appel d offres, Vincent Bolloré, le président du groupe Bolloré a accosté à Abidjan. Depuis 2004, la filiale Bolloré Africa Logistics détient la concession du premier terminal à conteneurs du port de la capitale économique ivoirienne avec son partenaire Maersk. La visite éclair du patron breton chez le chef de l Etat avait officiellement pour motif l annonce des investissements 2012, estimés à 32,5 milliards FCFA, et le don à la Côte d Ivoire de quatre bus électrique en octobre prochain. Bolloré investira plus de 150 milliards FCFA au cours des cinq prochaines années sur les travaux d extension du terminal 1. L optimisme prévaut dans le groupe, qui a remporté treize concessions de terminaux portuaires en Afrique et a donc pris part à cet appel d offres sur le deuxième à Abidjan. Necotrans, le logisticien intégré et ennemi de Bolloré, suit attentivement le déroulement du processus en cours auquel il a participé. Le suisse Medditeranean Shipping Company (MSC), qui est très actif sur le port de San Pédro où il a réalisé depuis plus de deux ans d importants investissements, entend consolider sa position sur Abidjan. Et l appel d offres du deuxième terminal à conteneurs focalise l attention de la direction du groupe dont le patron s était rendu à Abidjan en mai pour des discussions avec les autorités. En somme, la guerre pour le contrôle du TC2 n est pas gagnée d avance. Le parcours sera palpitant et plein de suspens. Tous les opérateurs sont unanimes à l idée de monter un consortium en cas de victoire car les investissements prévus sur le TC2 sont très lourds et ne pourraient être supportés par une seule compagnie. * L équivalent vingt pieds (EVP) est une unité approximative de mesure de conteneur qui regroupe à la fois les conteneurs de 20 pieds et de 40 pieds. Un conteneur standard d un EVP mesure 2,591 mètres (8,5 pieds) de haut sur 2,438 m de large (8 pieds) et 6,096 m (20 pieds) de long ; cela représente environ 38,5 m 3. Baudelaire Mieu Côte d Ivoire economie &Business FinanceS Environnement legislatif La réforme du Code des investissements Le président de la République a signé récemment une ordonnance qui inaugure un nouveau Code des investissements en remplacement de celui de La volonté est clairement affichée : attirer davantage d investisseurs, faire la promotion des PME, améliorer le climat des investissements et contribuer à l ambition de faire de la Côte d Ivoire un pays émergent à l horizon Cela fait des lustres que l Etat ivoirien n avait pas actualisé son Code des investissements. Avec la sortie de crise et la volonté de faire de ce pays un pays émergent d ici moins de dix ans, il fallait revoir certains points de ce document afin de l actualiser aux donnes actuelles. L aspect le plus important, ce sont les nouvelles garanties octroyées aux investisseurs. Au nombre desquelles la prise en compte, dans une certaine proportion, des entreprises sinistrées. En effet, l article 8 du titre 2, consacré aux garanties, stipule que «l Etat garantit l équitable réparation des dommages causés par les mouvements populaires, à condition que l entreprise prouve qu elle a mis en œuvre tous les moyens de sécurité et qu elle a satisfait aux injonctions administratives qui lui auront été notifiées». Cette nouvelle est intéressante à plus d un titre. Et cela parce que depuis l année 2002 où s est déclenchée la rébellion en Côte d Ivoire, plusieurs entreprises en zone Centre-Nord et Ouest ont été pillées, et pour la plupart fermées, face à la furia des hommes en armes qui ont occupé, manu militari, ces zones. Même en zone gouvernementale, les différents événements perpétrés en 2004 ont amené des badauds à détruire bon nombre de locaux d entreprises, à y voler du matériel, ou même à brûler purement et simplement bon nombre de structures économiques. Récemment, lors de la crise post-électorale, plusieurs entreprises et structures commerciales et économiques ont été saccagées. Par conséquent, il devient de plus en plus difficile pour des investisseurs de prendre pied dans la sphère économique en Côte d Ivoire en raison des risques incessants de conflagration, entraînant la destruction des investissements économiques réalisés par des privés. Avec une telle disposition légale, l Etat ivoirien prend en compte le risque pays et s engage à aider les entreprises sinistrées à rebondir après de tels événements. Toutefois cette aide est soumise à la condition que l entreprise ait pris toutes les garanties de sécurité qui s imposent en de telles circonstances, et que, malgré ces dernières, elle n ait pu échapper aux déprédations et qu elle ait satisfait aux injonctions que les autorités aient pu lancer dans ce genre de situation. De nouvelles garanties A côté de cet aspect, figurent 21 autres garanties. Parmi elles, on relève la liberté d investissement, l assouplissement des investissements soumis à restriction, l égalité de traitement, la garantie de disponibilités de devises, la liberté d accès aux matières premières Outre la garantie de réparation de préjudices subis en cas de mouvements populaires, certaines d entre elles méritent un temps d arrêt. C est le cas de la liberté d accès aux matières premières, qui garantit à l entreprise qui est installée dans une zone du pays et qui a besoin, par exemple, de cacao, de pouvoir obtenir, de manière préférentielle, la quantité nécessaire au bon fonctionnement de son usine. Et cela quelles que soient les difficultés d approvisionnement. Une autre garantie est celle de disponibilité de devises qui indique qu «aucune restriction ne peut être faite aux investisseurs pour l obtention de devises nécessaires à leurs activités». Ainsi l entreprise pourra disposer indéfiniment de capitaux étrangers à souhait pour pouvoir réaliser ses activités. L article 11 concernant la stabilité des avantages est aussi intéressant pour les investisseurs puisque ceux qui, désormais, jouiront des avantages de ce présent code continueront à en bénéficier nonobstant l adoption de toute mesure législative ou réglementaire ultérieure, et dont l objectif serait de diminuer ces avantages. Enfin il est fait mention de la disposition selon laquelle l Etat ne peut nationaliser l entreprise concernée ou exproprier son propriétaire, sauf «pour cause d utilité publique et après une juste et préalable indemnisation». Avec une telle mesure, les investisseurs échapperont à la phobie de voir leurs structures nationalisées une fois installées en Côte d Ivoire, notamment en cas de troubles comme ceux qui sont survenus récemment. Des espaces économiques spéciaux La loi n du 3 août 1995 portant Code des investissements avait instauré deux zones économiques concernant les investissements. A savoir la zone A concernant Abidjan et sa région, la zone B étant dédiée au reste du pays. La durée des avantages octroyée aux investisseurs était de cinq ans pour les investissements réalisés en zone A, et de huit ans pour ceux de la zone B. Ce nouveau code comprend désormais trois zones, avec l apparition d une zone C dont la durée des avantages est ramenée à dix ans. A noter que ces zones sont celles situées dans des zones reculées du pays qui ne disposent pas des infrastructures et des investissements que l on retrouve dans les autres régions du pays (zones défavorisées qui ne disposent pas de routes adéquates, de port à proximité et de toutes autres commodités ). Il faut ajouter qu à côté de ces trois zones, ce nouveau code crée des espaces économiques spéciaux qui concernent les PME et PMI. Ainsi, par dérogation aux avantages attribués aux différentes zones, ces structures bénéficient d avantages spécifiques dont la durée s étend sur sept ans pour les investissements réalisés en zone A, onze ans pour ceux de la zone B, et treize ans pour la zone C. Le Conseil économique et social à l arbitrage L avant-projet de loi portant Code des investissements, qui avait été réalisé après analyse de 32 codes de pays du monde entier et consultation des secteurs public et privé, fait une part belle au Conseil économique et social, qui devient l instance d arbitrage en cas de suspension ou du retrait du bénéfice des avantages à un investisseur. Selon le ministre Moussa Dosso, l objectif principal de ce code est «d accélérer le processus de développement économique et capter le flux d investissements nationaux et étrangers». Il comprend 68 articles, est subdivisé en sept titres traitant respectivement de la définition des concepts et du champ d application, des garanties, des obligations des investisseurs, des régimes d incitation, des dispositions spécifiques aux PME, des dispositions diverses, et des dispositions finales. Wenceslas Assohou

5 8 côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août 2012 Laser Laser côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août Initiative PPTE Vers le retour du «miracle ivoirien»? Le gouvernement ivoirien a salué la décision des institutions de Bretton Woods d annuler une bonne partie de la dette extérieure qui a longtemps plombé le développement de la Côte d Ivoire. En conséquence, les populations commencent à espérer et à croire à un autre «miracle ivoirien». Pour autant, de nombreux défis restent à relever. Lorsqu ils font leur marché, la grande majorité des ménages en Côte d Ivoire utilisent aujourd hui de petits sachets noirs à la place d un véritable panier, tant le contenu de ce dernier est devenu trop grand Les femmes maugréent et se plaignent qu avec FCFA elles ne puissent plus nourrir leur petite famille à satiété. La viande, l huile de cuisine, le riz, l oignon et bien d autres produits vivriers sortant de nos plantations, de même que les produits de première nécessité, sont hors de prix. On se souvient encore, il y a peu, du concert de casseroles et de cuillers de ces femmes, suivies de leurs enfants affamés, à travers les rues et ruelles d Abidjan et des villes de l intérieur pour crier leur ras-le-bol et dénoncer le phénomène de la «vie chère». Une situation que l on a toujours attribuée à la crise dont a souffert la Côte d Ivoire pendant plus d une décennie. Une opportunité pour favoriser les investissements Aujourd hui, avec la réduction significative de la dette extérieure de la Côte d Ivoire dont le stock cumulé se chiffre à quelque milliards de FCFA, l espoir semble renaître. Le représentant résident de la Banque mondiale en Côte d Ivoire, M. Madani Tall, fait ainsi remarquer que cet allègement significatif au niveau du service de la dette est l équivalent d environ 500 milliards de FCFA par an pendant plusieurs années. «Imaginez ce que l on peut faire avec ces 500 milliards de francs CFA par an. Notamment en termes d écoles et de centres de santé construits ou rénovés, en termes de routes bitumées ou reprofilées, en termes d électrification rurale et de modernisation d infrastructures», souligne-il. Les retombées d un tel investissement sur les infrastructures dans les secteurs sociaux de base permettraient donc aux populations, à en croire les plus optimistes, d évacuer plus aisément leurs produits des zones de production pour approvisionner les marchés afin d accroître leurs revenus et remplir le panier de la ménagère ; leur santé devrait s améliorer grâce à une meilleure couverture du territoire en centres de santé. Et des emplois devraient ainsi être créés pour absorber le fléau du chômage, notamment au niveau de la jeunesse qui représente près de 70% de la population active. A ce stade, le rêve est permis et, jumelé à la vision du Président Alassane Ouattara qui veut faire de la Côte d Ivoire un pays émergent à l horizon 2020, les Ivoiriens pourraient s attendre à un nouveau «miracle ivoirien», comme du temps du président Félix Houphouët-Boigny, incarné par le renouveau d une Côte d Ivoire prospère, jouant son rôle de locomotive économique de toute la sousrégion. En tout état de cause, Mme Doris Ross, chef de mission du FMI pour la Côte d Ivoire, reconnaît que depuis les années 1990 le pays se trouvait dans une situation d endettement extrêmement préoccupante, au point que le service de la dette annuelle ne lui permettait plus d investir véritablement dans les secteurs sociaux et dans d autres domaines permettant d accompagner son développement. Ce geste des créanciers devrait donc permettre d aider la Côte d Ivoire à combler son retard en matière d infrastructures routières, d écoles, d hôpitaux aujourd hui dans un état de délabrement très avancé. Des efforts nécessaires pour transformer l essai Pour autant, l heure ne peut être à l euphorie. Certains observateurs avisés soulignent en effet que cette nouvelle disposition concernant la dette ivoirienne ne peut, à elle seule, permettre au pays de se relancer vigoureusement et durablement dans son développement. Le ministre de l Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, visiblement heureux de l aboutissement des efforts fournis, attire toutefois l attention sur le fait que ce point d achèvement ne peut être perçu comme une fin en soi, mais qu il doit être doit être transformé «en une plate-forme pour booster la croissance et le développement réel dans notre pays». Le point d achèvement, insiste le ministre, «nécessitera de notre part beaucoup plus d abnégation, beaucoup plus de rigueur, beaucoup plus de transparence, beaucoup plus de lucidité et une grande anticipation». Le défi à relever est donc grand et le message du ministre on ne peut plus clair : «Si nous voulons accompagner la vision du président de la République, faire de la Côte d Ivoire un pays émergeant à l horizon 2020, alors nous devons accepter de nous mettre au travail.» Une chose est sûre, le potentiel est là, les hommes aussi, et les financements suivront «C est à nous d accepter de nous mettre au travail et de changer de mentalité, qui doit être une mentalité de gagneur», conclut ainsi Charles Diby Koffi. Alexis Noumé Chacun réclame sa part Depuis l atteinte du point d achèvement de l initiative PPTE, chaque membre du front social et économique est aux aguets pour brandir ses revendications le moment opportun. Le gouvernement ivoirien a pu parvenir à un allègement substantiel de sa dette. Et, depuis, le secteur privé est en branle, chacun criant à qui mieux mieux pour réclamer sa part du butin en fonction des sacrifices consentis. Les opérateurs du secteur privé estiment avoir apporté leur part dans ce succès de la Côte d Ivoire. Jean Kacou Diagou, président de la Confédération générale des entreprises de Côte d Ivoire (CGECI), a souhaité que les ressources générées par l allègement de la dette ivoirienne puissent permettre au gouvernement de faire face à la dette intérieure. «Que ce point d achèvement puisse permettre à l Etat d être plus crédible en remboursement de sa dette intérieure aux entreprises, pour leur permettre de travailler normalement comme dans tout Etat», a-t-il indiqué. Il considère que le paiement des arriérés de l Etat permettra aux entreprises de créer de la richesse et des emplois pour la jeunesse, ferment du développement de la Côte d Ivoire. Qui plus est, le secteur privé entend préserver les marchés que nécessitera la mise en œuvre pratique du PPTE. Les syndicats à l affût Dans la même optique, jusqu en juin dernier, l Etat ivoirien devait 195 milliards FCFA aux fournisseurs ivoiriens pour leurs diverses prestations. Il avait promis de leur rembourser 20 milliards de FCFA à partir du mois de juin. Dirigés par Faustin Gré, les fournisseurs de l Etat, regroupés au sein du Synafeci (Syndicat national des fournisseurs de l Etat de Côte d Ivoire), forts de leurs membres, ne cessent de réclamer leur dû. Selon le dirigeant du syndicat, «l Etat ivoirien doit plus de 100 milliards FCFA au Synafeci au titre du paiement des factures des opérateurs dans le cadre de la dette intérieure; 80% de ce montant appartient au syndicat». Il est probable que ce groupement ne va pas tarder à redonner de la voix pour réclamer sa créance depuis que l initiative PPTE n est plus un mirage. Les banques ne sont pas en reste. Il y a quelque temps, le président de l Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d Ivoire (APBEF-CI) rappelait à l Etat sa promesse d octroyer 100 milliards de francs CFA aux banques pour les dommages subis pendant la crise post-électorale. Elles attendent d être sollicitées pour faire leurs propositions quant à la relance économique. Les fonctionnaires entendent faire valoir leurs revendications A côté du monde des affaires, le secteur social n est pas en reste. Lui aussi estime avoir attendu assez longtemps et consenti, à son tour, moult sacrifices pour que la Côte d Ivoire en soit à ce stade. Ainsi, les fonctionnaires s attendent à voir satisfaire leurs légitimes revendications satisfaites, qui se déclinent en l avancement des salaires depuis plus d une décennie. Ils perçoivent comme une diminution de salaires qui ne dit pas son nom, l augmentation du taux de cotisation de 18 à 25% décidée en Conseil des ministres à la date du 4 avril Selon eux, l Etat ayant augmenté sa part de prélèvement sur leurs prestations, il devrait rétablir l injustice qui prévaut à leur niveau depuis belle lurette. Et dans cet élan, certains corps spécifiques sont dans les starting-blocks puisque les discussions les concernant étaient en passe de trouver des solutions quand le pouvoir a changé de dirigeant. Parmi ceux-ci, le monde enseignant, qui semble être le plus virulent en la matière. Pour preuve, Sanogo Mamadou, secrétaire national du Syndicat libre des enseignants du second degré de Côte d Ivoire (Syleg), affirmait que «toutes nos revendications n ont pas été satisfaites par les autorités ivoiriennes. Elles nous avaient promis qu à l obtention du PPTE nous bénéficierions de la totalité de nos primes et revalorisations salariales. Il est maintenant temps. Nous voulons notre part, sinon nous serons obligés de la réclamer autrement. D ailleurs, nous allons nous réunir très bientôt». La population retient son souffle Le citoyen lambda aura, lui aussi, quelque chose à revendiquer dans le PPTE. Tout d abord que les dépenses soient effectivement affectées à leurs finalités respectives, mais aussi que le coût de la vie baisse résolument. Entre autres, plusieurs raisons étaient invoquées pour justifier la hausse du prix des denrées alimentaires : le racket, le mauvais état des routes, l absence de projets dans le secteur du vivrier Avec l argent du PPTE, dont la majeure partie des investissements s'opérera dans le cadre des dépenses en faveur des plus pauvres, il y a lieu d espérer que des changements puissent intervenir dans le quotidien des Ivoiriens. En somme, personne ne veut se faire conter le PPTE, tout le monde veut le vivre. Et pour ce faire, wait and see Wenceslas Assohou Historique de l initiative PPTE 1985 : l initiative Baker propose à 15 pays lourdement endettés un rééchelonnement pluriannuel de la dette, accompagné d un flux de nouveaux prêts : l accord de Toronto ou accord Mitterrand signe l échec de l initiative Baker et propose une réduction de la dette publique en lieu et place du rééchelonnement : le plan Brandy permet aux pays débiteurs, institutions financières internationales, banques commerciales et Etats créanciers de définir les modalités de réduction de la dette et de l octroi de nouveaux prêts : le plan de Trinidad, initiative qui renforce l accord de Toronto en élargissant le nombre de pays bénéficiaires de la réduction et en offrant un allégement plus substantiel de la dette des pays les plus pauvres : l accord de Naples offre une possibilité de réduction de deux tiers de la dette des pauvres démunis qui acceptent de mettre en œuvre des programmes de réformes économiques : le FMI et la Banque mondiale lancent l initiative PPTE pour assister les pays les plus pauvres du monde en rendant leurs dettes internationales «soutenables». 14 années d attente pour la Côte d Ivoire La BAD prépare son retour à Abidjan Le retour de la Banque africaine de développement à son siège historique d Abidjan a été l une des grandes préoccupations des dirigeants ivoiriens lors de la 47 e Assemblée générale de cette institution financière panafricaine, à Arusha, en Tanzanie. Le déplacement du chef de l Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a permis de décanter l adoption de l accord de principe par le Conseil des gouverneurs de la Banque. A la tribune, le président ivoirien a exprimé sa volonté de voir la BAD célébrer son cinquantenaire à Abidjan en novembre La précédente assemblée générale du groupe, qui s était tenue à Lisbonne, avait déjà ouvert cette porte, la Banque annonçant que la relocalisation temporaire du siège de la BAD 1998 : la Côte d Ivoire obtient son éligibilité au programme PPTE, conditionnée par la libéralisation complète du secteur du café pour la période : l atteinte du point de décision de l initiative PPTE. Cela permet à la Côte d Ivoire de bénéficier d un allègement intérimaire du service de sa dette exigible. 26 juin 2012 : la Côte d Ivoire est déclarée éligible au point d achèvement, ultime étape de l initiative du PPTE. Le stock d aide est diminué de milliards sur environ milliards par les bailleurs de fonds. à Tunis ne devait pas excéder trois ans, c est-à-dire pas au-delà de Pour accélérer ce retour de la BAD à Abidjan, des travaux de réhabilitation des équipements de son siège ont commencé, avec notamment le désamiantage de ses locaux. Et comme la Banque revient avec plus de personnel environ agents, d autres sites sont en train d être aménagés pour être mis à disposition, dont l immeuble CCIA, en plein cœur du Plateau, pour quelque 24 milliards de FCFA. Une feuille de route est en cours d élaboration, elle sera validée à Tokyo en octobre prochain afin de définir un chronogramme précis. Alexis Noumé La Côte d Ivoire et ses devanciers - L Ouganda et la Mozambique ont été les premiers pays à atteindre le point d achèvement en La Côte d Ivoire est le 33 e pays à atteindre le point d achèvement PPPTE. - La Côte d Ivoire est le dernier pays de l Uemoa à atteindre le point d achèvement. L initiative PPTE autour de nous 2002 : Burkina-Faso 2003 : Mali, Bénin, Niger 2004 : Sénégal, Ghana 2010 : Liberia, Guinée-Bissau Pays n ayant pas encore atteint le point d achèvement Guinée-Conakry Tchad Comores Somalie Soudan Pays non africains bénéficiaires de l Initiative PPTE Afghanistan Bolivie Guyana Haïti Honduras Nicaragua Côte d Ivoire economie Retrouvez-nous sur

6 10 côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août 2012 brèves d'ici Laser Laser côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août Le port de San Pedro se rapproche d Anvers Hilaire Lamizana, directeur général du port de San Pedro. La communauté portuaire de San Pedro était en fête le mardi 12 juin 2012 à l occasion de la journée promotionnelle du port de San Pedro et de celui d Anvers, en Belgique. Ceci en présidence du ministre des Infrastructures économiques, Patrick Achi, et de son collègue des Eaux et Forêts, Nabo Clément, également député-maire de la commune. Le port d Anvers est le principal point de départ en Europe à destination de l Afrique, et inversement. En officialisant, en ce mois de mai, l accord conclu entre les deux entités le 17 novembre 2011, le port de San Pedro intègre le réseau de celui d Anvers à travers Dans un communiqué publié dans plusieurs organes de presse le vendredi 8 juin 2012, la Société nationale d opération pétrolière de la Côte d Ivoire (Petroci-Holding) a annoncé la découverte d hydrocarbures dans le bloc CI-103 du bassin sédimentaire de l offshore ivoirien. Selon la direction générale de cette structure, le puits d exploration Paon-1X, foré à partir d une plate-forme semi-submersible, a rencontré un gisement contenant de l huile légère. «L analyse complète des données confirme que le puits a traversé 31 mètres de sables d âge turonien imprégnés d hydrocarbures d excellente qualité, avec une densité API de 41 degrés», le monde. «Une union inédite et unique en Afrique», aux dires du directeur général du port de San Pedro, Hilaire Lamizana. Cet accord, qui court sur cinq ans, porte sur quatre axes dont la coopération technique à travers le conseil dans le domaine de l infrastructure et de l exploitation du port ; l assistance à des études spécifiques ; l accès nautique «Le gouvernement soutiendra le port par des mesures qu il faut», a conclu Patrick Achi. Hilaire Lamizana a, quant à lui, signifié le renouveau du port : «Depuis 2011, le trafic de marchandises a dépassé 1,8 million de tonnes et, pour 2012, nous espérons 3 millions de tonnes car le transbordement est en forte croissance.» Le président de l autorité portuaire d Anvers, Marc Van Peel, a indiqué que ce partenariat avec San Pedro avait été signé au terme de deux années de prospection au large des côtes africaines. Un lien qui préfigure une relation à long terme avec la création d un réseau commercial et des partenaires aux expertises et compétences avérées. La manifestation a également été marquée par l annonce du ministère du Commerce, par la voix du directeur de cabinet, Moussa Koné, de la délocalisation du service de délivrance des documents et fiches pour l autorisation à l importation. Découverte d un nouveau gisement pétrolier poursuit le communiqué. Cette annonce vient conforter le ministre des Mines, du Pétrole et de l Energie, M. Adama Toungara, dans sa politique d intensification des explorations pétrolières. Lui qui, dès sa prise de fonction, avait déploré le faible taux de forages pétroliers réalisés durant les dix dernières années. «Pour trouver du pétrole, il faut forer!», avait-il déclaré. Soulignons que le puits est situé au large de nos côtes, à 50 km au sud d Abidjan, à une profondeur d eau de mètres. Enfin, notons que le bloc CI-103, opéré par Tullow Oil Plc, a une superficie de km 2, dans des profondeurs d eau allant de 500 à mètres. Le Cepici vend la Côte d Ivoire à Paris et Londres Emmanuel Essis Esmel, directeur général de la Cepici. Le Centre de promotion des investissements en Côte d Ivoire (Cepici) organise une double mission économique ivoirienne du 5 au 12 juillet 2012, respectivement à Paris et Londres. Expliquant les enjeux de ces missions, son directeur général, Emmanuel Essis Esmel, a fait savoir que l objectif consistait à inciter les Ivoiriens de l étranger à un retour au bercail en vue de faire bénéficier la Côte d Ivoire de leur expertise, d attirer des investisseurs et de susciter la participation de la communauté des investisseurs du Royaume-Uni à une grande rencontre ivoirobritannique en Les secteurs principalement concernés sont ceux de la banque, de la construction, de l immobilier, de l assurance et de l agriculture. Cette sensibilisation vise notamment les associations représentatives des Ivoiriens de l étranger et les experts en investissements. Cap au Nord! Pour nous contacter : redac@cotedivoire-economie.com ou C est en septembre prochain que le centre commercial Cap Nord de la Riviera 3/Allabra, sur le boulevard François-Mitterrand, ouvrira ses portes. La surface totale bâtie sera de m 2, dont m 2 de supermarché et m 2 de surface commerciale hors supermarché. Elle abritera une centaine de boutiques dont un «Géant Casino» du nom de la chaîne française de grande distribution. Ce centre commercial est la propriété du groupe Prosuma, déjà propriétaire du centre commercial Cap Sud, ainsi que des supermarchés Sococé, Cash, Leader Price et Hayat. La Côte d Ivoire désormais crédible Un an et demi après avoir fait défaut sur sa dette, précisément en janvier 2011, l Etat ivoirien annonce avoir repris ses paiements le 12 juin : près de 44 millions de dollars ont été transférés aux créanciers. Fin du suspens et des inquiétudes pour les créanciers privés détenant les titres Brady (ex-club de Londres) : l Etat ivoirien a honoré le 12 juin le premier coupon de l année 2012, soit 23 milliards FCFA. Une promesse que les autorités du pays avaient faite le 23 janvier dernier lors de négociations à Londres. «Nous avions promis un paiement de bonne foi à nos partenaires de Londres. Depuis, le 12 juin, nous avons ordonné le paiement de la première échéance de l année 2012 des eurobonds. 23 milliards FCFA (43,727 millions de dollars) ont été transférés via la Citibank», a expliqué Adama Koné, le directeur général du Trésor ivoirien, repris par notre confrère Jeune Afrique. Et d ajouter, selon la même source : «Nous avons déjà programmé le calendrier des négociations sur le paiement du stock restant de la dette des créanciers du titre Brady. Après le PPTE, nous irons début juillet négocier le règlement du stock des arriérés des échéances de 2010 et 2011, qui n avaient pas été réglées à cause de la grave crise post-électorale. Le paiement pourrait débuter en Notre stratégie sera de négocier le paiement sur deux ans», a confié le patron du Trésor. La Côte d Ivoire cumule un stock d arriérés de 2,3 milliards de dollars US envers l ex-club de Londres. Gestion de l Eglise catholique «Le financement est un élément indispensable de l évangélisation» L Eglise catholique ivoirienne doit faire face à une raréfaction de ses ressources financières. L abbé Charles Koffi, curé de la paroisse Saint-Viateur de la Riviera Palmeraie, est également titulaire d un master en droit, économie et gestion de l université de Rennes-1. Dans son ouvrage Eglise catholique de Côte d Ivoire, quel avenir?, il évoque des approches inédites pour mettre en place de nouvelles sources de financement. Entretien. Les lecteurs et la critique n ont retenu de votre livre que l aspect financement alors qu il constitue une réflexion d ensemble sur l Eglise catholique. Comment l expliquez-vous? Les lecteurs ne retiennent que l aspect économique parce que c est un problème évident dans l Eglise, mais qui n a jamais été abordé publiquement. Les manques au niveau économique ont des répercussions sur les comportements, sur les ressources humaines de l Eglise. Nous avons de gros soucis financiers, il faut de l argent pour financer les œuvres d évangélisation, pour prendre en charge les prêtres dans leur vécu quotidien et leur permettre d assurer l évangélisation. Le financement est donc un élément indispensable de l évangélisation. Notre philosophie, c est l évangélisation par l économie, le financement de l Eglise par ses propres ressources. Vous présentez l Eglise comme une entreprise à but non lucratif, mais vous l invitez cependant à investir dans des projets rentables L idée est simple : dans une entreprise, on recherche de l argent afin d engranger des bénéfices pour les actionnaires. Ce que je propose, c est de faire de l argent pour financer les activités de l Eglise. En quoi la procure symbolise-t-elle l échec du système économique des diocèses? En Côte d Ivoire, la procure était presque une banque, une péréquation avec des ramifications paroissiales qui avait pour rôle de permettre à l Eglise de disposer des ressources nécessaires pour ses besoins. Depuis plusieurs années, elle ne parvient plus à assurer cette mission, c est un échec. Et si l Eglise a des problèmes de financement, c est parce que la procure n a pas atteint ses objectifs, elle n a pas réussi à s insérer dans son époque. Quelles sont les sources de financement de l Eglise? Les quêtes et les intentions de messes. Les quêtes qui sont d ailleurs de plus en plus agressives Si l Eglise est agressive, c est justement parce qu elle n a pas d argent alors qu elle en a réellement besoin. C est la raison pour laquelle je propose que nous puissions faire des investissements et créer d autres sources de financement à partir de nos quêtes. Quelle est la place des écoles privées catholiques dans ce cadre? Les écoles privées catholiques ne sont pas un investissement financier de l Eglise. Elles font partie de ses œuvres sociales et caritatives. Peut-on avoir une idée du «chiffre d affaires» annuel de l Eglise catholique ivoirienne? Il ne peut pas y avoir de chiffres d affaires parce que nous ne faisons pas d affaires. Il s agit plutôt de notre capacité à nous autofinancer. Vous refusez de communiquer sur l argent qui circule annuellement dans l Eglise, mais vous insistez sur le fait que la communication doit faire partie d une politique financière à long terme Si les laïcs qui donnent régulièrement de l argent n ont pas de retour sur cette participation, ils ne donneront plus. Il faut communiquer sur l état des finances de l Eglise. Une paroisse, un curé, doit pouvoir dire à ses conseillers quels sont les problèmes et présenter un budget clair qui relève les charges et les ressources. C est le minimum pour toute organisation. Pour ce qui est de la masse d argent qui circule, je n ai pas poussé la réflexion dans ce sens. Je propose juste une politique d autofinancement à travers des investissements divers. Qu entendez-vous par investissements? Dans mon livre, je propose la création d une structure qui va aider l Eglise à s auto-suffire. Par exemple, les paroisses dépensent beaucoup d argent dans des travaux de construction de bâtiments, de rénovation, etc. Avec un groupe de laïcs, nous sommes en train de réfléchir à créer une entreprise car le marché interne est très dense. Ce sera une centrale d achat et de distribution des marchandises. Je précise que ce sera une entreprise pour l Eglise et non une entreprise de l Eglise. C est parce que cette dernière n a pas les moyens de le faire que des laïcs ont décidé de prendre le relais. Je souhaite que l Eglise puisse avoir un jour ses propres entreprises afin d être financièrement autonome. Cela nous permettra d avoir une parole et de défendre un point de vue. En soutenant vos études dans le domaine de la gestion, l Eglise n affiche-telle pas sa volonté d améliorer ses compétences sur ce plan? Cette volonté de l Eglise d améliorer sa gestion est bien réelle mais il faut la mettre en œuvre. S il y a la volonté, il faut qu elle s exprime, et c est justement ce qui m a poussé à écrire ce livre. Mes études relèvent d un choix personnel. Un curé est comme un manager pour sa paroisse, il est gestionnaire au plan financier et humain. J ai soumis ma démarche, les autorités l on acceptée et m ont accompagné dans ce projet. «Eglise catholique de Côte d Ivoire, Quel avenir?» Père Charles Koffi. Vallesse Editions, 2012, 272 p. Propos recueillis par Edwige H., avec Angela Abolé

7 12 côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août 2012 brèves d'ailleurs Laser Laser côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août 2012 ailleurs 13 Sénégal : le gouvernement à la recherche des fonds «spoliés» Le nouveau gouvernement sénégalais a décidé de «traquer» les biens publics illicitement acquis et transférés à l étranger par des responsables du régime précédent, tombés en disgrâce suite à la défaite électorale du président Abdoulaye Wade lors de la présidentielle de févriermars Une série d auditions est en cours pour entendre ces dignitaires, soupçonnés pour la plupart de s être enrichis de manière illégale avec l argent public. Le gouvernement a demandé l appui de l initiative Stolen Assets Recovery (Star) de la Banque mondiale et l Organisation des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc) afin de ra- Samuel Eto o Télécom, (SET SA), la société de téléphonie mobile du footballeur camerounais, a finalement obtenu l autorisation de l Agence camerounaise de régulation des télécommunications (ART) pour démarrer ses activités. Celle-ci limite toutefois la SET SA à la revente du trafic téléphonique et non à l établissement d un nouveau réseau. SET SA revendra le trafic téléphonique à travers les réseaux des trois opérateurs concessionnaires de téléphonie (Camtel, Orange et Mtn). L offre de SET SA sera commercialisée incessamment sous le nom commercial de Set Mobile. Dotée d un capital initial de 100 millions de francs CFA, l entreprise est dirigée par André Guéret, ancien directeur d Orange Côte d Ivoire. Annoncé pour janvier 2012, le démarrage des activités de la société de la star des Lions indomptables avait été retardé dans l attente de cette autorisation. La production céréalière de la campagne agricole en Afrique de l Ouest a subi une baisse de 9%, par rapport à l exercice précédent, selon des informations fournies par la Communauté économique des Etats de l Afrique de l Ouest. (Cédéao). La Gambie reste le pays le plus touché avec une baisse de 56%, suivie du Sénégal (36%), du Niger (31%,) de la Mauritanie (34%) et du Burkina Faso 20%, selon un document produit par la Cédéao. Régulièrement confrontés à des sécheresses et à des déficits de production vivrière qui durent depuis des décennies, les pays du Sahel avaient pourtant défini un Cadre stratégique de sécurité alimentaire (CSSA), document de référence du Comité permanent inter-etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) dont sont membres tous les pays concernés par la crise alimentaire actuelle. Depuis plusieurs mois, de nombreuses ONG africaines et internationales lancent des appels désespérés à l aide internationale pour sauver des populations potentiellement menacées de famine. Toutefois, la crise économique et financière qui sévit en Europe et aux Etats-Unis donne à penser que ces appels seront difficilement entendus. patrier ces fonds publics qui auraient été placés indûment à l étranger. L initiative Star a été créée il y a cinq ans «en vue d aider les pays en développement à recouvrer plusieurs milliards de dollars en avoirs volés», selon la Banque mondiale. L institution internationale précise sur son site Internet que «les dirigeants corrompus des pays pauvres détournent chaque année jusqu à 40 milliards de dollars et mettent ces avoirs volés en sûreté dans des pays étrangers». A noter que le Nigeria a eu recours à ce procédé qui lui a permis de récupérer une partie des fonds dérobés par le régime du défunt général Sani Abacha, qui fut à la tête du pays de 1993 à Cameroun : Eto o Télécom a enfin son agrément Sahel : baisse de 9% de la production céréalière Ecobank élue banque africaine de l année En compétition avec six autres finalistes, Ecobank Transnational Incorporated a remporté le prix très convoité de Banque africaine de l année, lors de l édition 2012 des African Banker s Awards. Sur le départ, Arnold Ekpe, directeur général du groupe, a indiqué qu il avait vécu comme «un privilège de superviser le développement d Ecobank au cours d une période de croissance rapide et d innovation. Je suis immensément fier de ce que mon équipe de professionnels hautement qualifiés et très engagés a réalisé pour parvenir à bâtir la première banque panafricaine. Ces prix sont un témoignage de leur travail acharné et de leur détermination de tous les jours», a-t-il indiqué en la circonstance. Les prix annuels, qui récompensent les meilleurs talents et les réalisations dans le secteur financier en Afrique, ont eu lieu sous le patronage de la Banque africaine de développement lors de son assemblée générale annuelle tenue à Arusha, en Tanzanie. La contribution exceptionnelle de M. Ekpe au monde des affaires en Afrique, tout au long d une carrière de plus de trente ans, a en outre été reconnue par le trophée de la «carrière exemplaire» lors des quatrièmes African Business Leadership Awards (ABLA), institution créée pour récompenser les réalisations des chefs d entreprise responsables et éthiques dans le secteur privé. L Ivoirien Thierry Tanoh est le nouveau directeur du groupe Ecobank. Vers un accord RAM- Sénégal Airlines Au terme des négociations lancées depuis janvier 2012 entre les autorités des compagnies Royal Air Maroc (RAM) et Sénégal Airlines, un semblant de gentlemen agreement top secret a été trouvé pour décrisper le ciel entre Casablanca et Dakar. Les ministres de tutelle des deux compagnies aériennes ont validé une décrispation sur l axe Casablanca-Dakar et trouvé un compromis. Après plusieurs mois de négociations, Royal Air Maroc a décidé de faire concession sur les droits de trafic en versant une redevance forfaitaire de FCFA par passager embarqué à l aéroport international Léopold-Sédar- Senghor. Selon les autorités, l aéroport de Dakar, plate-forme aéroportuaire de référence vers les pays de la zone Cédéao, générait moins de profits sur les droits de trafic des compagnies opérant à partir de son hub. Ce qui avait poussé les ex-autorités du pays, au lendemain du démarrage des activités de la jeune compagnie Sénégal Airlines, à renégocier les droits de trafic et les créneaux de fréquences avec certaines compagnies aériennes desservant la plateforme dakaroise dont, entre autres, Brussels Airlines, Mauritania Airlines, RAM. Depuis l arrivée au pouvoir du nouveau président, Macky Sall, l Etat sénégalais a affiché de bonnes intentions pour renégocier certains points avec la partie marocaine, sans porter préjudice à la cagnotte de son pavillon national aérien. La RAM fait le plein pot à partir du hub de Dakar avec un pic de 300 passagers par vol. A travers cet accord à l amiable, le Maroc semble trouver son compte. Un deal qui n a pas révélé tous ses secrets, nous a cependant révélé une source aéronautique autorisée. Guinée : une première mine de fer Déjà dominante sur le marché de la bauxite minerai qui permet de produire l aluminium avec un tiers des approvisionnements internationaux, la Guinée fait l objet de marques d intérêt croissantes pour ses réserves de fer. Le gouvernement guinéen, en joint-venture avec Bellzone (une junior minière australienne enregistrée à Jersey et cotée sur le marché alternatif à Londres AIM) et China International Fund (CIF), a récemment inauguré Forécariah, la première mine de fer opérationnelle du pays. La Guinée détient 15% de la co-entreprise et les deux autres actionnaires se partagent le solde à parité, soit 42,5%. «Pour un investissement total de 300 millions de dollars, la mine devrait produire 4 millions de tonnes par an», a expliqué Jack Cheung, dirigeant de CIF pour la Guinée, à l agence de presse Reuters. Les réserves totales sont estimées à 40 millions de tonnes. Le contrat avec le gouvernement guinéen prévoit la construction d infrastructures dont la plus remarquable est le port de Forécariah, point de passage de la production de la mine. Le port est construit par la jointventure Guinea Development Corporation et, selon les prévisions, la première cargaison devait être exportée à la fin du mois de juin. Angola : promotion des transports et des TPE Plus de bus de la Compagnie de transports en commun TCUL ont été mis en service le 10 mars dernier à travers toute l étendue du territoire angolais. L arrivée de ces nouveaux véhicules permettra de générer plus de emplois directs et indirects, a fait savoir Augusto da Silva Tomas, ministre angolais des Transports, en marge de l inauguration du premier terminal interprovincial de la TCUL (gare routière). A côté de cela, il est prévu de créer très petites entreprises (TPE). Pour un montant de 12 milliards de FCFA, ce programme, qui entre dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, permettra de générer de nouveaux emplois et d insérer un certain nombre de jeunes Angolais du circuit informel vers le formel. Le programme, qui sera exécuté dans les communautés rurales, prévoit l octroi des crédits bancaires variant entre 5 et 10 millions de FCFA dans le cadre de la loi 30/11 sur les micro-entreprises et les PME. Avec ce programme de transport et cette création de TPE, l Angola amorce une étape importante de son développement. Deuxième producteur africain d or noir, le pays est lancé dans une politique de rattrapage économique depuis la fin de la guerre civile, en 2002, d où l importance de ces projets. La BCEAO baisse ses taux directeurs En raison de la révision à la baisse de la croissance dans la zone de l Union économique et monétaire ouestafricaine (Uemoa), la Banque centrale des Etats d Afrique de l Ouest (BCEAO) a ramené son principal taux à 3%. Réunie récemment à Dakar, elle a décidé d abaisser d un quart de point ses taux directeurs. Considérant que le risque inflationniste semblait désormais moins fort, avec un taux d inflation à moyen terme estimé à 2%, l autorité monétaire de l Uemoa a cependant justifié cette décision par cette prévision de croissance à la baisse. Malgré la reprise rapide de l économie ivoirienne, «des préoccupations existent en raison de l impact des crises sociopolitiques au Mali et en Guinée-Bissau, ainsi que des incertitudes suscitées par l environnement international», a indiqué la BCEAO dans un communiqué. Le taux de croissance réel du PIB de l Union a été révisé à 5,3% en 2012, contre une prévision initiale de 6,4% effectuée en novembre dernier. L Afrique de l Ouest attend 6,3% de croissance en 2012 malgré les crises La Communauté économique des Etats d Afrique de l Ouest (Cédéao), constituée de 15 pays, s attend à un taux de croissance de 6,3% en 2012 dans sa région, a indiqué Kadré Désiré Ouédraogo, président de la Commission de la Cédéao, lors de l ouverture d une session ordinaire de l institution à Abidjan. La période actuelle est marquée «non seulement par les difficultés économiques et financières de la zone euro, mais aussi par les crises que traverse notre région, notamment au Mali et en Guinée-Bissau», a t-il souligné. «Malgré ces crises, la Cédéao s attend en 2012 à un taux de croissance de 6,3% qui devrait se situer parmi les meilleurs du continent, où la croissance moyenne prévue est estimée à 5,1%», a-t-il ajouté. M. Ouédraogo a en outre rappelé que la croissance avait atteint 6,4% dans la zone en Notons que la région est confrontée à des crises au Mali et en Guinée-Bissau après les coups d Etat perpétrés dans ces deux pays, respectivement en mars et avril La Guinée et la Gambie bénéficiaires de fonds de l Opep Le Fodi, fonds de l Organisation des pays exportateurs de pétrole pour le développement international a accordé un prêt de 9,8 milliards FCFA pour financer des projets liés à l eau et à l énergie. Les 6,1 milliards FCFA accordés à la Gambie serviront à la modernisation de la centrale électrique de Kotu (ouest du pays) et permettre, à terme, «l approvisionnement continu de personnes en électricité et à un prix abordable», selon le communiqué transmis à la presse. Quant à la Guinée-Conakry les 3,6 milliards FCFA qu elle a reçus du Fodi permettront d améliorer les «conditions de vie de près de personnes par la construction d un réseau de distribution en eau potable et l installation de dispositifs de raccordement des ménages». Gilles Ferranti, directeur général de MC3 «Nous voulons conquérir la sous-région à partir de la Côte d Ivoire» MC3, grossiste informatique installé en Côte d Ivoire depuis cinq ans s y implante durablement à travers la distribution de plusieurs produits, dont ceux du groupe HP. Dans cet entretien, son directeur général, Gilles Ferranti, évoque les ambitions de son groupe. Pourquoi ce mariage entre MC3 et HP? Nous sommes grossistes de HP depuis dix-huit ans et nous avons démarré cette marque qui a un portefeuille extrêmement intéressant. Elle possède une large gamme de produits dont des serveurs et stocks, des produits d impression Mais nous ne sommes pas des grossistes exclusifs de HP, nous représentons d autres marques en Côte d Ivoire. Quelle est la place de la Côte d Ivoire dans votre portefeuille? MC3 est présente en Côte d Ivoire depuis cinq ans. Nous sommes engagés dans une vraie démarche de développement. De 1995 à 2000, nous avons commencé la distribution informatique outre-mer. De 2000 à 2001 nous avons créé une plateforme logistique et centrale d achats à Paris, et aujourd hui nous sommes présents en Algérie, au Sénégal, en Côte d Ivoire, au Cameroun, et nous lorgnons vers le Congo et l Afrique centrale. Le marché ivoirien est important, nous comptons y lancer un deuxième projet, une seconde filiale MC3 WAD (West African Distribution) au Village de la biotechnologie et des technologies de l information et de la communication (Vitib, à Grand-Bassam). Le WAD sera le socle pour aller de la Côte d Ivoire vers les pays enclavés et dans la sous-région ouest-africaine. Et cela à partir du mois de septembre prochain. Quelles sont vos parts de marché en Côte d Ivoire? Il est difficile d avoir une statistique exacte. Mais nous pouvons affirmer qu il y a entre 150 et 200 revendeurs MC3 en Côte d Ivoire, c est-à-dire ceux qui viennent au moins deux fois par mois acheter nos produits en grande quantité pour les revendre au détail. Notre produit phare, actuellement, c est le portable ultrabook, qui est un produit à cheval entre l ordinateur et la tablette. Quelle est la démarche de commercialisation de MC3? Nous sommes cantonnés dans la distribution, la logistique, le service et la maintenance des produits des grandes marques que nous revendons ici. Nous nous assurons donc de la garantie du produit et nous appliquons à exercer le service aprèsvente. Notre vocation est de ne pas travailler directement avec les clients, nous sommes des grossistes. Il y a un intermédiaire entre nous et le client final, qui est le revendeur informatique. Nous nous attelons à avoir du stock en permanence pour le revendeur afin d anticiper la demande sur le marché. MC3 écoute les messages et remarques des revendeurs, et va vers les constructeurs pour avoir des produits adaptés aux exigences du marché. Propos recueillis par Wenceslas Assohou MC3 en bref - Date de création : Représentations : Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Nouvelle-Calédonie, Tahiti, Algérie, Sénégal, Cameroun, Côte d Ivoire, Maurice - Création de MC3 Logistique : Siège : France - Marques partenaires : HP, IBM, Lenovo, Epson, Eaton, Imation, Microsoft, Symantec - Chiffre d affaires : 77 milliards FCFA en Agents : plus de 200 collaborateurs - Président : Gilles Ferranti - Date d implantation en Côte d Ivoire : Chef d antenne Côte d Ivoire : Fabrice Akomian

8 Développement durable côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août Conférence de Rio + 20 L Afrique à nouveau lésée La Conférence de Rio + 20 sur le développement durable a accouché d une souris. La déclaration finale n est qu une copie conforme de l avant-projet de déclaration qui avait été adopté par les négociateurs sous forme d un texte minimaliste de 49 pages. Quant au continent africain, qui sera très impacté par le changement climatique, il a pu observer du côté des pays riches le manque de cohérence entre les discours et leur concrétisation sur le plan des engagements financiers. Il était urgent de se réunir au chevet de notre Terre malade car l on se souvient tous des précédents sommets sur ce thème, Rio 1992 et Johannesburg 2002 : «La maison brûle et nous regardons ailleurs», avait alors lancé Jacques Chirac. Vingt ans plus tard, la conférence Rio + 20 s est achevée le 22 juin avec l adoption par consensus d un texte décrié par la plupart des ONG. A travers ses 283 articles, les 188 Etats représentés s engagent sur le chemin d une économie verte qui doit «contribuer à l élimination de la pauvreté et à la croissance économique durable, améliorer l intégration sociale et le bien-être de l humanité, et créer des possibilités d emploi et de travail décent pour tous, tout en préservant le bon fonctionnement des écosystèmes de la planète». Toutefois, on peut demeurer sceptique face à ce qui ne relève que des déclarations mais sans engagement ferme de financement! Les enjeux de ce forum étaient de savoir où en sont le concept et les démarches de développement durable. En outre, il devait permettre de questionner la façon dont les Nations unies et les acteurs étatiques et de la société civile se situaient politiquement dans un contexte où les crises financières secouent le système économique mondialisé et où les négociations climatiques qui forment actuellement le principal cadre de discussion internationale sur le développement durable s enlisent, alors que les concentrations de gaz à effet de serre augmentent dans l atmosphère. Globalement la déclaration de Rio + 20 est une compilation d engagements antérieurs et de considérations vagues pour l avenir, avec aucun nouvel engagement sur le financement de ce programme. Les retombées pour l Afrique Les Etats présents ont démontré une approche divergente sur la notion d «économie verte». A noter que cette question a été poliment éludée par les pays émergents qui y voient plutôt une nouvelle forme de protectionnisme de la part des pays industrialisés. L idée consisterait, selon eux, à relever les exigences en ce qui concerne les importations de produits dans les pays riches, et en même temps à favoriser des exportations de savoir-faire. Les pays industrialisés, eux, y ont vu un moyen d ouvrir des voies de croissance compatibles avec une protection raisonnable de l environnement. Les participants se sont donc engagés à promouvoir une «économie verte» épargnant les ressources naturelles de la planète et éradiquant la pauvreté, mais on note avec regret que la déclaration finale ne fasse aucunement mention d objectifs contraignants et de financement. Pour avancer, les négociations climatiques ont pourtant besoin de deux moteurs essentiels : des pays leaders et des financements qui prouvent leur détermination. Or, ces deux conditions sont absentes du texte final de Rio Seule avancée notable pour le continent africain : l Afrique a été à la pointe des discussions. Emmenés par le président congolais, Denis Sassou N Guesso, une trentaine de chefs d Etats africains ont fait le déplacement pour plaider la cause de leur continent et éviter le scénario du pire. «L Afrique n a pas contribué au problème du changement climatique, mais elle sera la région du monde la plus affectée», déplore Bineswaree Bolaky, économiste de la division Afrique à la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). La forte délégation africaine a tenté de démontrer que l Afrique peut être à la pointe d un nouveau modèle de développement respectueux de la planète. L Afrique semble donc prête à jouer un rôle majeur dans la préservation de l environnement. A condition que les pays développés respectent leurs engagements, surtout financiers et technologiques, ce qu ils ne semblent pas prêts de vouloir faire. W. A.

9 16 côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août 2012 Dossier Dossier côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août dossier emploi-formation Vous travaillez depuis un an sur la question de l insertion professionnelle des jeunes. Quelle est votre stratégie pour faire face à cet enjeu? Aujourd hui, la meilleure stratégie qui vaille la peine d être mise en œuvre est la conjugaison des efforts entre l Etat, c est-à-dire le public, et le privé. Il y a des années que des entreprises n ont pas embauché de jeunes. Cela s explique par notre dette intérieure, par la crise d où sort la Côte d Ivoire, une longue crise qui a éprouvé l ensemble des Ivoiriens, les acteurs gouvernementaux et privés. Il faut donc que l Etat et les chefs d entreprises s asseyent et que des propositions soient faites de part et d autre. Je sais que le chef de l Etat a des solutions et des propositions alléchantes à faire aux chefs d entreprises, mais il faut également que ces chefs d entreprises viennent à ces rencontres avec des solutions toutes prêtes. Par exemple, un abattement fiscal contre l embauche des jeunes ou une mise en stage de certains d entre eux pour renforcer leur employabilité en attendant des rendements meilleurs. La Côte d Ivoire vient d atteindre le point Alain Lobognon, ministre de la Promotion de la jeunesse et du Service civique «Le moment est venu d alterner formation classique et formation professionnelle qualifiante» Les années de crise ont eu des répercussions sur l activité économique des entreprises. A l heure ou les perspectives de reprise sont annoncées, le ministre Alain Lobognon revient sur l enjeu majeur que constitue le sujet de l emploi en Côte d Ivoire, et plus particulièrement celui des jeunes. Une problématique qui renvoie notamment à la nécessité de mettre en place des cadres de formation adaptés aux besoins du marché du travail. d achèvement de l initiative PPTE et tout le monde voit cette embellie financière qui pointe à l horizon. Il ne faudrait pas que l on se dise que c est l occasion pour l Etat de créer de l emploi. L Etat ne peut pas créer des emplois, il doit mettre en place les conditions propices à la création d emplois par les structures privées, par les structures opérationnelles qui existent. Celles-ci devraient pouvoir en créer beaucoup car la Côte d Ivoire a d énormes potentialités. Et que faites-vous concrètement? Il faut d abord envisager une réforme globale du système éducatif et de formation des cadres d aujourd hui et de demain. La Côte d Ivoire doit faire face à la stagnation de tous ces diplômés qui sont sortis des universités et des grandes écoles, et qui ont pour point commun l absence de qualification profession- «Nous sommes face à une jeunesse qui a connu vingt ans de crise ( ) et qui s interroge aujourd hui sur son avenir.» nelle. Le système éducatif doit être revu dans son ensemble. Il est grand temps d aborder ce sujet avec beaucoup de courage. Le système éducatif français qui a été imposé en Côte d Ivoire depuis plusieurs décennies n a pas évolué. Vous avez, en France, un système qui, lui, a évolué et a essayé de copier un peu ce qui se faisait de meilleur en Amérique du Nord, avec la possibilité de terminer ses études avec une licence ou un baccalauréat de plombier, de mécanique. Ce qui n est pas le cas en Côte d Ivoire. Je pense que le moment est venu d alterner formation classique et formation professionnelle qualifiante. Des expériences sont aujourd hui en train d être copiées pour renforcer l employabilité de ces jeunes, pour leur donner cette qualification professionnelle nécessaire à leur insertion dans les grandes entreprises. On peut faire venir les plus grands constructeurs automobiles en Côte d Ivoire, mais si nous n avons pas de mécaniciens qualifiés, la main-d œuvre viendra sans aucun doute de l extérieur. Il faut dès maintenant faire face à ce problème. C est dans ce sens qu au ministère de la Jeunesse nous mettons l accent, au niveau du programme des services civiques, sur une formation qualifiante des jeunes. Mais cette formation qualifiante passe également par une formation civique et citoyenne. Les années de crises ont fait que le jeune Ivoirien a perdu la notion de respect, le respect du chef, le respect des normes. Il est donc important d allier formation civique et citoyenne et formation technique et professionnelle pour tous ces jeunes diplômés qui attendent un emploi. Il y a des milliers de jeunes diplômés qui sont sortis de nos universités, de nos grandes écoles, titulaires de BTS, de la licence, du DEA, de la maîtrise, du doctorat, et qui rêvent tous de devenir DG du port par exemple! «Une jeunesse sans emploi est une bombe à retardement», souligniez-vous dans une autre interview Nous avons fait un diagnostic, contenu dans la politique nationale de la jeunesse, avec l ensemble des jeunes euxmêmes. Les problèmes ont été relevés et des propositions de solutions ont été faites. Aujourd hui, la jeunesse, qui constitue plus de 79% de la population, représente la plus grosse menace pour la Côte d Ivoire de demain si elle n est pas prise en compte. Or, dans cette jeunesse, vous avez des personnes sans emploi, sans aucune qualification, qui sont exposées à toutes sortes de manipulations. Ces jeunes, qui sont majoritaires, représentent donc une menace pour la sécurité nationale, et s ils ne sont pas formés, avouons que cette bombe à retardement peut à tout moment exploser. Nous sommes face à une jeunesse qui a connu vingt ans de crise, qui s est retrouvée dans tous les camps et qui s interroge aujourd hui sur son avenir. C est à nous de réagir et je pense qu il n est pas trop tard pour trouver des solutions. En quoi la réactivation de la Carte jeune peut-elle contribuer à résoudre le problème de l insertion? La Carte jeune a vu le jour officiellement en décembre 1991 en Conseil des ministres. A l époque, elle avait été instituée pour faciliter la vie des jeunes, leur permettre d obtenir certaines réductions sur des produits de consommation comme l habillement ou l accès aux salles de cinéma. Nous avons estimé que, vingt ans après, il fallait la réactiver. Nous n aurons plus le même type de carte qu en 1991 car entre cette date et aujourd hui la technologie a évolué. Nous avons donc fait sortir une nouvelle carte qui doit faciliter la vie des jeunes, et surtout contribuer à lutter contre la vie chère. Ces deux idées nous ont amenés à proposer que la nouvelle Carte jeune soit une carte bancaire rechargeable à souhait ; elle donnera droit à des réductions auprès de plusieurs structures commerciales et sociales. Le principe consiste à amener les jeunes à être plus responsables, et contribue également à améliorer le taux de bancarisation en Côte d Ivoire. Voilà un pays qui frôle les 22 millions d habitants, voire plus, avec un taux de bancarisation qui franchit à peine les 20%. Un jeune pourra donc avec aisance ouvrir un compte bancaire, posséder une carte bancaire qui lui permettra de mieux gérer son porte-monnaie, et surtout épargner. C est une façon de dire aux jeunes que nous sommes prêts, et que c est maintenant à eux de se lancer dans la bataille pour l autonomie de la jeunesse en Côte d Ivoire. L insertion d un million de jeunes peut-elle être réalisable? Et à quelles conditions? L ambition du président de la République n est pas à minimiser. Ce projet d un million d emplois est non seulement réalisable, mais nous pouvons même faire plus. Voilà un pays qui a connu un essor économique qui a notamment reposé sur l agriculture. Et à mon avis, ce secteur permettrait encore de créer plus de deux millions d emplois en Côte d Ivoire. Il s agit tout simplement de moderniser l outil de production, de demander aux jeunes de s engager dans l entreprenariat agricole afin de produire ce que nous consommons, de se lancer dans l agro-pastoral pour produire une partie de ce que nous consommons. Il s agit également de transformer ce que nous consommons via l agro-industrie Nous disons donc que les opportunités sont énormes. La Côte d Ivoire, qui consomme plus de 1,6 million de tonnes de riz, en importe plus de 1 million de tonnes. Il s agit donc de produire. Les Ivoiriens peuvent produire et nous sommes fiers aujourd hui de savoir qu ils sont nombreux à le faire, sans bruit. Nous avons, de l autre coté, les TIC qui sont un réservoir infini d emplois à créer. Aujourd hui, notre proximité avec les jeunes nous amène à observer qu une bonne majorité de cette jeunesse est en train de se mettre au travail pour proposer au monde entier un savoir-faire technologique. Reste à se poser la question des statistiques. Le plan national de développement a relevé ce problème et il va falloir que la Côte d Ivoire mette à jour ses statistiques afin que, chaque jour qui passe, on puisse connaître le nombre d emplois créés pour éviter d être toujours comptable du nombre d emplois perdus. Il y a des opportunités c est à nous de les saisir. Propos recueillis par Baudelaire Mieu

10 18 côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août 2012 Dossier Dossier côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août Daouda Coulibaly, président de l Association des anciens de HEC «Mettre à niveau le système de l emploi et de la formation» L expertise acquise par les étudiants ivoiriens qui ont pu suivre le cursus de la célèbre école de commerce française constitue une richesse qui mérite d être transmise. Entretien avec Daouda Coulibaly, président de l Association des anciens de HEC, véritable outil de promotion des compétences locales. Quels sont les axes qui ont sous-tendu la création de l Association des anciens de HEC? A l image de l association mère et de toutes les associations du pays, nous avons créé l Association des diplômés du groupe HEC résidant en Côte d Ivoire pour plusieurs raisons. L idée était de créer, comme toute association, un cadre d entraide des anciens de cette prestigieuse institution. Vous savez que de nos jours le monde est basé sur le network (réseau), qui est très important, voire indispensable pour notre environnement. Notre association sert également à mieux intégrer les diplômés du groupe HEC (Ivoiriens ou non) qui se rendent pour la première fois en Côte d Ivoire. La promotion de cette prestigieuse école, qui a été classée pour la septième année consécutive meilleure business school par le Financial Times, fait partie de nos objectifs. Il nous appartient de faire en sorte que plusieurs autres Ivoiriens puissent intégrer HEC. C est d ailleurs dans ce cadre que nous avons organisé le HEC Day le 14 janvier Nous avons montré aux Ivoiriens, d une part, qu il n y avait pas d âge pour faire HEC (il existe des programmes pour tout niveau et pour tout âge) et, d autre part, qu il était possible d intégrer cette prestigieuse école même si l on est de famille modeste. Nous avons montré les voies et moyens pour accéder au groupe HEC Paris. Comme nous ne pouvons pas nous mettre en retrait de la vie du pays, nous apportons notre contribution aux débats relatifs au développement de notre nation dans les domaines où notre compétence et notre professionnalisme sont reconnus, c est-à-dire l économie, le business, la formation, le commerce... Nous avons à ce titre planifié un cycle de déjeuner-débat dont le premier a eu lieu le 24 mai dernier et dont l invité était Patrick Achi, ministre des Infrastructures économiques. Nous avons aussi la chance d avoir dans notre association des femmes et des hommes bien formés dont beaucoup possèdent une carrière internationale et qui peuvent apporter beaucoup au moment où notre pays se reconstruit. Enfin, nous prévoyons d apporter notre modeste contribution à la formation en essayant de transmettre ce que nous avons appris à HEC et au cours de nos différentes carrières. Sur ce dernier point, nous réfléchissons à la meilleure manière d aider les ministères relatifs à l éducation et à la formation. Comment appuyez-vous l intégration socio-professionnelle de certains de vos membres? Notre association accueille et aide à l intégration des nouvelles personnes diplômées du groupe qui arrivent en CI. Nous essayons également de faire passer aux différents membres les offres d emplois portées à notre connaissance. Tout cela est fait dans la plus grande transparence car nous sommes à plus de 90% issus du privé ; nous sommes donc jugés par nos actionnaires. La gouvernance s améliore dans le secteur parce qu elle est au cœur des décisions importantes. La complaisance ne peut donc être de mise. Nous nous entraidons dans la mesure du possible et conformément aux procédures de chaque institution. «Le principal défi du développement pour notre pays sera celui des ressources humaines.» Comment le président de l Association des anciens d HEC que vous êtes appréhende la question sensible de la formation et de l emploi, quelle est votre grille de lecture du système ivoirien? Notre vision est une adéquation formation-emploi. La formation doit être au service de l emploi. Elle doit être adaptée aux besoins des entreprises. C est pourquoi il est important que des professionnels, des knowers (sachants), puissent avoir quelques heures d enseignements dans les meilleures écoles. Leurs interventions permettront de rééquilibrer ou de faire coïncider la vision théorique des professeurs, qui est indispensable, et la vison pratique, celle du monde du travail. A HEC, plus des deux tiers du corps professoral sont des managers, des consultants, des chefs d entreprises... Je crois que c était la vision d Houphouët- Boigny avec la création des écoles spécialisés (Inset, Ensa, ENSTP, lycée professionnel...) où des professionnels venaient enseigner. Il faut repenser les choses et surtout bien cadrer l action des nombreuses écoles privées qui existent et qui délivrent des diplômes sans aucune formation. Le principal défi du développement pour notre pays sera celui des ressources humaines. C est-à-dire mettre notre système aux normes des autres pays. Il faudra trouver des femmes et des hommes compétents car l éducation et la formation ont été délaissées. Il convient de redresser la barre assez rapidement si nous souhaitons une Côte d Ivoire émergente à l horizon Vous venez de faire un diagnostic de la situation, quelle pourrait la thérapie la plus efficace pour favoriser cette adéquation entre l emploi et la formation? Cette question rejoint l un des objectifs de notre association. La formation est très importante car elle est à la base du développement de notre pays. Nous avons mis en place une commission Formation-Education qui réfléchit sur ce sujet. Plusieurs actions sont possibles. D abord, il s agira de faire un ranking (classement) des écoles de commerce en Côte d Ivoire en vue de les stimuler. Par la suite, nous choisirons les meilleures écoles dans lesquelles nous pourrions administrer des cours, comme cela se fait dans les pays développés, où les managers d entreprises interviennent dans des matières spécifiques aux côtés des professeurs pour apporter aux étudiants leur expérience du terrain. Au niveau de l Association des anciens de HEC, nous envisageons la signature de partenariats entre HEC et certaines écoles de la place comme cela a été le cas avec l Esca au moment de sa création. Nous espérons rapidement trouver les bonnes voies pour être utile au niveau de la formation dans le pays. Propos recueillis par Baudelaire Mieu Forces et contraintes des cabinets de recrutement L Afrique, prochain relais de croissance de l économie mondiale, devient le «terrain de chasse» des multinationales et des groupes nationaux pour la recherche des talents, des ressources humaines qualifiées. Une mission qui sollicite les compétences des cabinets de recrutement. Avec des secteurs en pleine croissance tels que le pétrole/gaz, les mines, les infrastructures, les télécoms, la banque et l ingénierie, l Afrique représente le nouvel eldorado pour beaucoup de cabinets de recrutements qui, à partir de l Europe, couvrent le continent (Hays, Robert Walters, Fed Africa, Michael Page, Korn-Ferry à partir de Casablanca, A & E Conseil, etc.). Chaque cabinet a son mode opératoire qui dépend de son business model, de la publication classique des offres à l approche directe (confidentielle et recommandée pour les cadres et cadres dirigeants). La plupart des cabinets intervenant sur le continent africain fonctionnent au succès (contengency) et sont rémunérés si et seulement si le mandat est accompli. Quelques-uns travaillent sur un mode différent, aux honoraires, ceux-ci se situant dans une fourchette allant de 15 à 25% de la rémunération globale nette du candidat la première année. Trois secteurs porteurs Le véritable facteur différenciant pour l ensemble de ces acteurs du recrutement reste avant tout une excellente connaissance du tissu socio-culturel des pays concernés, une réelle dimension internationale ainsi qu une véritable approche «qualitative» des missions. La Côte d Ivoire, malgré la crise vécue, reste un pays incontournable dans cette recherche de talents. Elle dispose d acteurs nationaux importants dans le recrutement : les cabinets Cifip, RMO, MCE et Reynald & Fadiga représentent

11 20 côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août 2012 Dossier Dossier côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août presque 70% du marché. Ces cabinets sont généralistes et fonctionnent généralement sur un mode opératoire équivalent, c està-dire principalement par annonces dans les journaux de la place ou sur leurs sites Internet (cela représente 70 à 80% de leur activité). Parmi les principaux secteurs d activités pourvoyeurs de recrutements en Côte d Ivoire, on retrouve : - l agro-industrie, - La banque/finance (y compris la microfinance), - les télécoms. Les problématiques propres à la Côte d Ivoire Pour ces principaux leaders du recrutement ivoirien (Cifip, RMO, MCE et Raynald & Fadiga), le principe de la facturation aux honoraires est acquis, avec comme pratique générale : 50% d acompte au démarrage de la mission, le solde à la signature entre le candidat et le client. Pour les postes les plus seniors, ces cabinets peuvent procéder par approche directe. Tests et entretiens physiques suivent au cours du processus de recrutement. Parmi ces cabinets cités, seul RMO dispose d une réelle couverture régionale avec des bureaux au Mali, au Burkina Faso et au Togo. Parmi les principales problématiques que rencontrent les cabinets de recrutement en Côte d Ivoire, citons quelques points saillants : - Une inadéquation entre les formations et les besoins des entreprises (voir les difficultés pour trouver des bons contrôleurs de gestion sur le marché ivoirien). - Le dynamisme, l évolution du secteur des banques et des télécoms ont propulsé certains profils à des niveaux qui n étaient pas les leurs (avec l arrivée des banques nigérianes sur le marché et leur volonté de recruter à tout prix, certains chefs de service ont été nommés à des fonctions de directeurs/cadres supérieurs mal préparés). - Cette évolution a engendré une augmentation des salaires sur le marché, voire du coût du travail. - Un manque de compétence managériale : les promotions sont plutôt basées sur les compétences techniques développées que sur de réelles qualités managériales. La responsabilité managériale n est pas intégrée dans le processus. Après un cours rebond à la fin de la crise post-électorale, le marché ivoirien du recrutement est actuellement atone et attend avec impatience le réel envol économique du pays. Joel Elleingand, directeur associé de A&E Conseil. Diplomé BA (Hatford, CT) et MBA de l université de New Haven, CT (Etats-Unis) Faire de l emploi des jeunes une priorité La volonté du président de la République de favoriser la création d un million d emplois ne sera pas de trop pour tenter de résoudre la crise de l emploi qui touche les jeunes en premier lieu. L indispensable recours à la formation Ce cadre de concertation permettrait également d éviter les insuffisances constatées antérieurement dans certains programmes de développement dans lesquels la croissance démographique n a pas toujours été bien maîtrisée. Poursuivant sa réflexion, le président Billon faisait remarquer, par exemple, que lorsqu en 1960 la Côte d Ivoire n était peuplée que de 3,8 millions d habitants, le secteur privé moderne comptait salariés. Dix ans après, on dénombrait en moyenne salariés dans le secteur privé moderne. En 1980, ils se sont élevés à En 1990, sous l effet de l ajustement structurel imposé par la Banque mondiale, nous en avons perdu pour se situer à salariés dans le secteur privé moderne. Puis en 2000, après avoir bien Formation professionnelle négocié les effets de la dévaluation, nous sommes remontés à salariés dans le secteur privé moderne. Un rapport du Pnud de 2008 mentionne moins de salariés dans le secteur privé moderne avec plus de 20 millions d habitants. Aujourd hui, les effets de la crise, caractérisés par le conflit post-électoral, augmentent davantage la pression sur le marché de l emploi, devenu tout simplement étriqué. Cependant, au regard des potentialités et même de la solidité des fondamentaux de la Côte d Ivoire, elle ne pourra devenir un pays véritablement émergent que si, dès maintenant, l accent est mis sur l éducation et la formation des jeunes, de la petite enfance jusqu à l université. C est un investissement qui créera l emploi de demain. Alexis Noumé La CGECI et le Medef adoptent un plan commun La Confédération générale des entreprises de Côte d Ivoire (CGECI) et la mission Codifor, émanation du Mouvement des entreprises de France (Medef), travaillent de concert pour booster la formation professionnelle en Côte d Ivoire. Passage en revue des actions en cours. Avant de recevoir une délégation du Medef début juillet à Abidjan, Alassane Ouattara avait rencontré les membres du patronat français le 27 janvier 2012 à Paris. Il est ici en présence de Patrick Lucas, président du Comité Afrique du Medef International, Michel Roussin, vice-président du Medef, et Pierre Lellouche, ancien secrétaire d'etat français du Commerce extérieur (de gauche à droite). de 20 fiches par secteur d activité ; - désigner 6 référents sectoriels ; - identifier 7 autres secteurs pour lesquels le travail de construction des branches va se faire. Les missions du Codifor Le Codifor est une association à but non lucratif créée par des organisations professionnelles françaises dans le but de transférer au plan international leur expérience, expertise et savoir-faire en matière de développement des compétences des salariés et d appui aux branches professionnelles. Sa stratégie d intervention est basée sur le soutien technique aux organisations professionnelles étrangères ; le développement du dialogue social ; l accompagnement des entreprises françaises par la formation de salariés ou des partenaires étrangers ; un apport dans la définition de stratégies-pays par l expertise technique pour le compte des pouvoirs publics ou des organismes multilatéraux dans des pays étrangers. Ses missions visent à contribuer à la création d un environnement favorable à l entreprise via le transfert de compétences en matière de formation, l accompagnement de la stratégie de modernisation de la formation émanant des bailleurs de fonds et le développement du secteur privé et des organisations professionnelles. Mais aussi à apporter une assistance technique directe à l entreprise, notamment à travers des formateurs experts qui peuvent intervenir à l étranger dans divers domaines tels que les diagnostics/analyse de besoins de formation ; la définition de profils de postes de travail ; l aide au recrutement ; la formation technique de salariés et de l encadrement ; le perfectionnement (en France ou sur place) sur certaines techniques, process, systèmes. Agissant principalement pour le compte de l Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), le Codifor dispose de experts et formateurs permanents ; 54 centres de formation professionnelle continue ; 55 centres de formation d apprentis ; 22 instituts des techniques d ingénieurs de l industrie ; experts et formateurs permanents ; 54 centres de formation professionnelle continue ; 55 centres de formation d apprentis. Wenceslas Assohou La crise qui a perduré en Côte d Ivoire pendant plus d une décennie, aggravée par le conflit post-électoral, a contribué à accroître la pression que l on observe aujourd hui sur le marché de l emploi. Une réalité qui touche particulièrement les jeunes, qui représentent quelque 70% de la population active. Les entreprises devant les absorber, quel que soit le secteur, n ont pas non plus été épargnées par la crise. Les victimes se comptent par milliers. Il convient donc de souligner que la crise de 2002 a eu un fort impact sur la mortalité des entreprises en Côte d Ivoire, avec à la clé de milliers de personnes désormais sans emplois. Près de entreprises étaient répertoriées peu avant le début de la crise. Et déjà, fin 2007, il n en restait plus que en état de fonctionnement, à en croire le président de la Chambre de commerce et d industrie de Côte d Ivoire, Jean-Louis Billon, qui, en son temps, était intervenu pour faire le bilan économique de la crise, non seulement sur les entreprises, mais aussi sur le plan des emplois perdus. Un dialogue nécessaire C est donc pour apporter une réponse adéquate à cette épineuse question que le gouvernement a fait de l emploi sa priorité, avec à la clé, selon le président de la République, 1 million d emplois à créer tout au long de son mandat. Cependant, pour satisfaire les besoins des entreprises en matière de ressources humaines de qualité, les opérateurs économiques suggèrent que l Etat entretienne un dialogue permanent et constructif avec le secteur privé avant de décider des grandes orientations de sa politique de développement économique. Ceci pour une meilleure adéquation entre l emploi et la formation. Pour les patrons, ce cadre de concertation permettrait à l économie ivoirienne d être plus compétitive et prête à affronter la concurrence mondiale, en termes de produits et services proposés sur le marché international. Parce que ces offreslà auraient tout simplement respecté les standards mondiaux. La CGECI et le Codifor (organe de coopération technique et professionnelle du Medef) ont entrepris depuis quelques années des démarches dans le cadre d une collaboration. Un premier accord avait ainsi été signé entre la CGECI et le prestigieux établissement parisien de HEC pour la mise en place d un programme de formation destiné aux cadres et élus du patronat ivoirien, suite à une proposition de coopération avec Codifor, qui développe les programmes de formation professionnelle à partir du vaste réseau des écoles professionnelles liées au Medef. La mission Codifor a séjourné encore récemment en Côte d Ivoire et s est entretenue avec la CGECI dans le cadre de la poursuite des actions de construction des branches professionnelles. Cette deuxième phase devait aboutir à la configuration de ce que pourrait être le fonctionnement d une branche professionnelle. Une démarche en quatre points était à l ordre du jour : l identification des besoins sectoriels portés entre autres sur les métiers et les besoins de formation ; la mise en place de la démarche «approche par compétence» ; la collaboration avec les centres de formation ; la communication sur les activités des branches professionnelles. Par ailleurs la mission de Codifor travaillera avec les experts de la CGECI sur le cadrage des missions de la cellule de développement du partenariat école/entreprise en tant que structure d accompagnement des branches professionnelles et des référents du secteur privé. Il convient d indiquer que l ensemble du processus sera décliné dans le secteur professionnel de l agro-industrie, couplé d un transfert de compétences aux autres branches ainsi qu aux experts de la CGECI. La première phase de ce programme a permis de : - faire la cartographie de 6 secteurs pilotes, à savoir l agro-industrie, l agriculture, les industries mécaniques et extractives, les NTIC, Les mines et énergies, le BTP ; - confectionner 120 fiches métiers à raison / Distribution: / info@cotedivoire-economie.com

12 22 côte d ivoire économie - N 16 - juin 2012 Management Management côte d ivoire économie - N 15 - mai Le coaching en entreprise L équilibre travail/vie privée : un facteur de bien-être et de productivité nelles afin d offrir plus de flexibilité aux salariés pour, in fine, gagner en efficacité. Ainsi, de plus en plus d entreprises assouplissent leur mode de fonctionnement pour aider leurs salariés à réduire la durée de leurs trajets travail-domicile, aussi fatigants qu improductifs. Que ces mesures permettent aux salariés d éviter les heures de pointe, de travailler plus près de chez eux ou de passer plus de temps en famille, il ne fait aucun doute que leur donner la possibilité de travailler à leur façon est un facteur de productivité et de bien-être déterminant.» Appelé aussi coaching d affaires, le coaching en entreprise est l accompagnement d une personne ou d un groupe de personnes dans un temps limité. L idée est de proposer des «balises» et un regard extérieur bienveillant, mais non complaisant. Cette approche vise à permettre à une personne ou à un groupe de personnes d atteindre des niveaux de performances supérieurs. L objectif premier est d offrir un accompagnement au coaché dans le but de développer son potentiel, ceci dans un contexte relié à son organisation et à ses objectifs professionnels. Le coaching en entreprise émerge d un besoin de changement personnel ou professionnel qui aura comme résultante une modification, une transformation et un succès, tant pour le coaché que pour l organisation. Les domaines d intervention du coaching en entreprise sont nombreux, mais nous n allons aborder ici que trois aspects, sachant que cette liste n est pas exhaustive. Les domaines d intervention Le coaching en entreprise s inscrit dans une approche comportementale qui vise les moyens à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs que se fixe le coaché. Il ne s agit pas d améliorer des compétences, des connaissances ou une expertise, mais bien d un accompagnement qui vise à faire émerger chez le coaché ses propres solutions durables de changement et de développement à la performance. Trois formes de coaching sont souvent pratiquées en entreprise. - Le coaching de développement : il permet d accompagner une personne dans le développement des compétences identifiées par son organisation et par elle-même comme étant importantes au succès et qui sont associées à son poste et aux valeurs de son entreprise. Le coaching de développement sera utilisé dans le cas de personnes ayant un haut potentiel et visera le développement de celuici dans le cadre d une promotion éventuelle. Ce type de coaching pourra être utilisé par exemple pour permettre à une personne occupant un nouveau poste de développer les compétences nécessaires pour faire face à ses nouvelles missions et responsabilités associées, et d évoluer vers son plein potentiel. Ce coaching est utilisé également pour permettre à une personne d atteindre ses objectifs, relever un défi, développer son leadership, ou tout simplement améliorer quelque chose dans sa situation. A côté de ce coaching touchant essentiellement le potentiel, nous avons une autre forme de coaching pratiqué et qui touche les comportements des individus en entreprise. Le but ici serait de «redresser» le comportement de la personne coaché. Le coaching de redressement : ce type de coaching a pour but d améliorer de façon significative et rapide certains comportements ayant un impact négatif sur l environnement du coaché, sur sa performance individuelle, et le cas échéant sur l organisation. Le coaching de redressement vise d abord à neutraliser des comportements contre-productifs qui nuisent à la performance, pour ensuite favoriser l acquisition de nouvelles compétences. Il présuppose donc un retour à la base avant de s engager dans le développement d une nouvelle compétence. Ce coaching s applique par exemple à une personne techniquement très bonne dans un domaine donné et qui est promue à un poste de gestion où des compétences managériales et de gestion des hommes sont importantes. Dans ce cas, il peut arriver que cette personne ait du mal à faire des critiques tout en en tenant compte des sensibilités auxquelles elle doit faire face. Cette propension à faire des critiques acerbes pourrait démotiver ses interlocuteurs et entraîner un ralentissement dans l atteinte des résultats. Le coaching de redressement va, dans ce cas, créer des comportements nouveaux, mieux adaptés à la situation nouvelle, et peut s adresser aussi bien à l individu qu à l équipe. Il existe, en plus de ces deux domaines cités plus haut, un coaching concernant essentiellement un groupe de personnes, appelé coaching d équipe. Le coaching d équipe : bien que différent du coaching individuel dans son approche, le coaching d équipe vise également la performance. Mais cette fois-ci ce n est plus l individu qui est au centre des préoccupations mais le groupe, qui doit parvenir à fonctionner efficacement. Le coaching d équipe consiste à accompagner une équipe dans l apprentissage et le développement de ses performances collectives (augmentation de sa réactivité opérationnelle, optimisation de son fonctionnement et de ses ressources ) dans le cadre de relations d autonomie. Dans ce cas, l intervention consistera à élaborer et structurer des plans d actions concrets guidant et stimulant la pratique de nouveaux comportements dans l action et le développement de compétences durables. Le but de ce coaching serait de créer une cohésion ou une consolidation des équipes en vue d atteindre de cibles de développement précises. Il s agit moins d obtenir de bonnes relations et de partager des valeurs communes que de mieux fonctionner ensemble au bénéfice des objectifs de l équipe, dans le respect de l intégrité et de la réalisation personnelle et professionnelle de chacun de ses membres. Des conséquences positives Le recours au coaching en entreprise permet donc d optimiser la performance des personnes ou de l équipe, de faciliter un climat de travail et de respect intéressant pour le développement de l équipe, et de mieux permettre la conduite du changement, surtout dans les situations difficiles. On peut ainsi affirmer que le coaching en entreprise favorise le changement de façon permanente et à court terme si l on compare avec des moyens plus traditionnels tels que la formation. Aujourd hui c est l un des moyens les plus rapides et sûrs pour favoriser le transfert et l intégration des compétences. De plus, le coaching en entreprise favorise une plus grande cohésion des pratiques managériales. Au total, l investissement d une entreprise dans le coaching est très bénéfique puisqu il permet une approche de résolution des situations inconfortables et persistantes. Fanny Macagbey D après l indice Regus sur l équilibre travail/vie privée, un nombre croissant de salariés en Afrique de l Ouest affirme noter une amélioration en la matière. Bien qu elles travaillent toujours plus dur, les personnes interrogées déclarent s épanouir davantage à leur poste, et la plupart d entre elles ont le sentiment qu il leur reste suffisamment de temps à passer à la maison ou à consacrer à leurs loisirs. L indice prend en compte des indicateurs de satisfaction professionnelle et les déclarations des sondés quant à l équilibre travail/vie privée qu ils atteignent, qu il corrèle à des données concrètes telles que les horaires de travail et la durée des trajets entre domicile et lieu de travail, issues d une étude mondiale menée auprès de plus de professionnels dans plus de 80 pays. Il en ressort une amélioration de 48% du rapport travail/vie privée en Afrique de l Ouest entre 2010 et Voici, entre autres, quelques résultats-clés de l étude : - Le score de l Afrique de l Ouest dans le cadre de cet indice est de 138, bien audessus de la moyenne mondiale qui s établit à Plus de la moitié des sondés déclarent s épanouir davantage dans leur travail (79%) et la majorité estiment disposer de suffisamment de temps à passer à la maison ou à consacrer à leurs loisirs (61%). - La majorité des travailleurs (77%) affirment être plus performants qu en 2010, ce qui vient confirmer le lien entre productivité et équilibre travail/vie privée. - Plus d un quart (30%) des personnes interrogées constatent que les entreprises se sont efforcées de réduire la durée des trajets travail-domicile pour leurs employés, reconnaissant ainsi l impact négatif de trajets quotidiens trop longs. Le nouvel indice révolutionnaire de Regus révèle que les travailleurs bénéficient d un meilleur équilibre entre le temps passé au travail et celui consacré aux activités personnelles. Passage en revue des éléments de cette étude. Des gains de productivité notables Joanne Bushell, vice-présidente régionale de Regus, commente : «Le lancement de notre nouvel indice sur l équilibre travail/vie privée s accompagne de bonnes nouvelles, car les salariés notent une amélioration en la matière. Après l effondrement des marchés observé avant 2010 et les fortes turbulences économiques qui ont suivi, il n y a rien d étonnant à ce que les salariés s estiment plus heureux aujourd hui. Par exemple, dans certains secteurs, les inquiétudes quant à la pérennité des emplois se sont apaisées depuis le début de la crise et des recherches récemment menées par Regus témoignent d une stabilisation de la confiance à l échelle mondiale.» Autre fait notable, l étude confirme que des employés plus heureux sont également plus productifs, une large majorité des personnes interrogées déclarant avoir gagné en productivité depuis «Alors que la situation économique s améliore et que le marché de l emploi gagne en dynamisme, les entreprises qui souhaitent attirer et fidéliser les meilleures recrues doivent prendre conscience que le fait de garantir un bon équilibre entre travail et vie privée constitue un atout essentiel. De plus, la crise a conduit les entreprises à se focaliser toujours plus sur les résultats et on note une tendance forte à passer à des pratiques de travail moins tradition- Des échantillons représentatifs L étude se fonde sur les réponses de plus de professionnels, dans plus de 80 pays, figurant dans la base de données mondiale de contacts de Regus. La base de données mondiale de contacts de Regus, qui rassemble plus d un million de professionnels à l échelle internationale, est particulièrement représentative des cadres supérieurs et chefs d entreprise du monde entier. Les sondés ont été interrogés sur leurs horaires de travail, leur niveau de satisfaction quant au temps qu ils peuvent passer à la maison ou en famille ainsi que sur l évolution de l équilibre travail/vie privée qu ils parviennent à atteindre. L indice consolide ces données et les compare à un point de référence défini à 100 en 2010 L étude a été menée et gérée par l organisme indépendant MindMetre (

13 24 côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août 2012 Art et culture Art et culture côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août Le cœur du design bat à Helsinki Mais elles gardent toujours leur arrièregoût de «déjà vu». Bien que chaque photo soit unique, des clichés comme ceux de Clic Clac Baby sont encore dans les malles de Petrus, Bene-Hoane, Nogbou, Paul Kodjo, Cornelius Azaglo, etc. A la question de savoir la place que Clic Clac Baby pourrait occuper dans le vaste marché de l art, cette réflexion de Jean-Lou Pivin, ancien directeur de publication de la revue artistique Revue Noire, est assez significative : «Le marché ne retient qu un ou deux noms pour ne pas les dévaloriser. Et quels noms? Des emblèmes rassurants, donc commercialisables pour les Occidentaux. Dans Revue Noire, nous avons publié 550 photographes africains en dix ans. Notre rôle, c est d ouvrir le regard, pas de le rassurer. Hélas, les institutions muséales se sont en grande partie alignées sur les choix du marché.» E. H. Helsinki n est pas seulement la capitale de la Finlande. Cette ville du nord de l Europe a également été élevée au rang de capitale mondiale du design pour cette année Enquête sur les raisons d un tel choix. Le Fauteuil 41 d'alvar Aalto est un classique du design finlandais. La force du travail de Clic Clac Baby réside notamment dans sa dimension historique et documentaire. homme de 74 ans qui ne s est jamais considéré comme un artiste. Des histoires semblables se sont passées au Mali il y a vingt ans et ont permis de découvrir Seydou Keita ( ) et, quelques années plus tard, Malick Sidibé (né en 1932). Ces deux photographes ont été élevés au rang de «génies de la photographie africaine» par la critique occidentale et ont contribué à la création du label «Photographie africaine». Les photos de Seydou Keita étaient cotées euros en 2007, année durant laquelle Malick Sidibé remportait le Lion d or, la plus haute distinction à la Biennale de Venise. Tous les deux ans, le Conseil international des sociétés du design industriel élit une ville qui deviendra la capitale mondiale du design. Ainsi, après l italienne Turin en 2008, la coréenne Séoul en 2010 et en attendant la sud-africaine Le Cap en 2014, c est Helsinki qui incarne toute la finesse de l art appliqué à l utile. Pour l occasion, plus de 300 événements sont programmés jusqu à fin décembre dans toute la ville, ainsi que dans celles d Espoo, de Vantaa et de Lahti. Il s agit, à travers des colloques, des expositions ou encore des manifestations, d explorer les avantages et la valeur du design et de présenter la façon dont ce dernier peut améliorer nos villes. C est donc une année riche en activités pour une cité qui a fait du design sa marque de fabrique. «Le design est un art très populaire en Finlande et les designers sont aussi connus que les sportifs», explique Irja Korhonen, qui tient un atelier au village des arts de Fiskars. Alvar Aalto, une figure emblématique En effet, le design est une tradition profondément implantée en Finlande depuis le XVII e siècle, et Helsinki en est une formidable vitrine. Les réalisations des designers finlandais sont visibles dans toute la ville, à commencer par celles d Alvar Aalto, architecte et designer local, et figure de proue du design mondial. On conseille même aux touristes de découvrir la capitale à partir de ses réalisations : le grand magasin Stockmann dont toutes les lignes, des poignées de portes aux lampes, ont été dessinées par le maître ; la salle de spectacle et de congrès du Palais Finlandia ; le siège de la société Artek ; le restaurant Savoy ; la maison-atelier d Aalto, etc. Un peu partout, on retrouve également le mobilier créé par le célèbre designer, du «vase Aalto», emblème du design finlandais, au «fauteuil 41». Le succès et la réputation d Alvor Aalto, décédé en 1976, ont suscité bien des vocations, et aujourd hui une multitude de designers se partage l héritage du maître et rivalise d ardeur dans la création d objets aussi fonctionnels qu artistiques. De nouveaux processus conceptuels voient le jour dans les domaines de la santé et du bien-être, des services, de l urbanisme, de l environnement bâti, de l environnement vert, des sources d informations ouvertes, de la visualisation des données, et de l éducation au design. De la place de l environnement dans la création On l aura compris, le choix d Helsinki pour incarner le design est plus que justifié. La thématique de cette édition est «Design et conscience environnementale». En effet, la nouvelle génération de designers du pays a pour point commun de créer des objets simples en ayant à l esprit les contraintes et les exigences du développement durable. Car si la nature inspire encore les créateurs, ceux-ci s efforcent de la respecter. De nombreuses expositions, ateliers et animations y font d ailleurs référence dans le pavillon construit spécialement dans le cadre de «Helsinki, capitale mondiale du design», entre le musée du Design et celui de l Architecture. Un pavillon temporaire, tout en finesse, qui se perd dans la ville entre datchas russes, constructions Art nouveau et tours futuristes de verre, comme celles de l enseigne Nokia, premier fabricant mondial de téléphones mobiles, qui donnent un cachet insolite à la ville. Edwige H., envoyée spéciale à Helsinki Clic Clac Baby à l épreuve du marché de l art Il a 74 ans et un talent reconnu sur le tard. L œuvre de ce photographe ivoirien est une magnifique invitation au voyage, au gré de l histoire de son pays. Sera-ce suffisant pour se tailler une place de choix dans le marché international de l art? L histoire se répète. En 2011, Stephane Meisel, photographe allemand installé à Abidjan, rencontre un photographe ivoirien septuagénaire et découvre des milliers de négatifs de clichés de l époque pré et postindépendance. Le photographe allemand se prend de passion pour son homologue ivoirien, qui refuse de se faire appeler autrement que par Clic Clac Baby, son nom d artiste. En juillet et août 2012 le Goethe Institute d Abidjan lui dédie une exposition très médiatisée. Une reconnaissance bien tardive pour cet Des clichés qui remontent le temps L exposition de Clic Clac Baby par le Goethe Institute d Abidjan pourrait se lire comme une exhibition d un Seydou Keita à l ivoirienne ou la version ivoirienne de Malick Sidibé. Car les décors, les périodes, le matériel, les contextes et les rendus des différentes prises de vue sont les mêmes, bien que de petits détails liés aux habitudes culturelles marquent une petite différence entre les photos de l Ivoirien et des Maliens. On découvre ainsi chez Clic Clac Baby une reconstitution en studio de l ambiance des bars, représentée par une table et des bouteilles de bière. Une image quasiimpossible chez les deux autres photographes dont la culture islamique interdit la consommation de l alcool. Cette image, qui date de 1962, est symbolique d une Côte d Ivoire où la consommation de bière et autres alcools s exhibe avec une fierté non dissimulée. Aujourd hui, dans les maquis, on aligne avec ostentation les bouteilles de bières déjà consommées, on les photographie avec un téléphone portable et on les poste sur Facebook. L exposition de Clic Clac Baby nous révèle qu il y a cinquante ans, on se déplaçait avec les bouteilles de bières vides dans le studio du photographe pour immortaliser la beuverie en images «Ouvrir le regard» La grande force de l exposition de Clic Clac Baby réside dans sa fonction historique et documentaire. Dans un pays qui a un rapport assez complexe avec sa mémoire, manifester le désir de dépoussiérer un millier de clichés est une chance inespérée. Car ces photos évoquent la nostalgie d un pays plein d espoir sortant du colonialisme. Souvent, elles dépassent cette dimension historique pour devenir tantôt des moments de poésie pure, tantôt des instants d humour gai.

14 26 côte d ivoire économie - N 17 - juillet-août 2012 Conso shopping high-tech Batterie life! Prendre soin de sa batterie est primordial. Pour la conserver le plus longtemps possible dans un état optimal, voici quelques astuces et conseils d expert. «Il faut recharger entièrement la batterie neuve avant de l utiliser.» «Il est conseillé d enlever la batterie de son PC portable quand il est branché sur secteur.» Avezvous déjà reçu ce genre de conseils? Avis judicieux ou idées complètement farfelues? Une chose est sûre, on fait toujours grise mine lorsque notre batterie nous lâche, en général au moment où on en a le plus besoin Commençons par identifier les gros consommateurs d énergie. L écran L écran est, entre autres, le plus grand consommateur d énergie. Il faut donc s assurer qu il consomme le moins possible tout en ayant une luminosité suffisante. Pour cela, le plus simple est d activer la luminosité automatique, parfois nativement appliquée (pour les téléphones compatibles), de modérer la luminosité de l écran ainsi que le délai avant la mise en veille de l appareil. Vous pouvez aussi désactiver toutes ou certaines animations et désactiver la rotation automatique pour diminuer encore (un tout petit peu plus) votre consommation. Le processeur Tout comme l écran, le processeur sollicite beaucoup la batterie. Pour s assurer qu il consomme le moins possible, la solution la plus efficace est de l underclocker... Cette manipulation permet de diminuer manuellement la fréquence du processeur, ce qui économisera la batterie. Cependant votre téléphone sera alors plus lent ; il faudra trouver le bon compromis. Pour cela, il faut avoir un smartphone rooté et une application de gestion de la fréquence du processeur telle que Tegrak, No Frills CPU Control, SetCPU, ou encore SetXperia (pour les Sony Ericsson) pour ne citer que ceux-ci. Ces outils permettent, par exemple, d underclocker le processeur lorsque l écran est éteint, lorsque la batterie tombe en dessous d un seuil critique, ou encore pendant un chargement. La connectivité Pour augmenter considérablement l autonomie de votre téléphone, désactivez les fonctions telles que la 3G/EDGE, le Wi-Fi, le bluetooth, et surtout le GPS, très gourmand, dès que vous ne vous en servez pas. En effet, le Wi-Fi activé, votre appareil sera constamment à la recherche de réseaux, ce qui consommera davantage d énergie. Lorsque vous avez besoin d une connexion Internet, privilégiez le Wi-Fi au réseau mobile (3G/EDGE), plus vorace. Aussi, dès que la couverture réseau est très faible, voire inexistante, votre appareil demande plus d énergie pour pallier ce manque. Activez donc le mode avion, qui coupe toutes les communications. Vous pouvez aussi l activer la nuit ou lorsque votre batterie atteint un seuil critique. Les applications et les processus Les applications ouvertes sont gourmandes en ressources. Elles doivent être fermées. Pour cela, lorsque vous quittez une application, évitez d appuyer sur le bouton «home» et préférez la touche «retour». Il est également conseillé de désactiver/réduire l intervalle d actualisation des applications mail, réseaux sociaux, etc. Pour le faire, rendez-vous dans les paramètres de l application en question. Les widgets, eux aussi, consomment des ressources. Pensez donc à minimiser le plus possible leur nombre, notamment ceux qui demandent un accès Internet (Twitter, YouTube, Facebook, , etc.). Vous pouvez aussi éviter les fonds d écrans animés, assez gourmands pour certains, qui grignotent peu à peu votre batterie. Les gestionnaires de tâches comme Task Killer, Advanced Task Killer ou Fast Re- boot (qui simule un redémarrage) permettent d arrêter les processus inutiles. Ces outils peuvent être utiles mais leur efficacité est assez contestable car beaucoup de processus se lancent tout seuls. La solution la plus efficace pour libérer de la mémoire vive est de redémarrer son appareil de temps en temps ; vous gagnerez non seulement en fluidité, mais également en autonomie! Quelques topos! - Rechargez dès que possible : de nos jours, l évolution technologique a débouché sur les batteries lithium qui ne connaissent pas ce problème d effet mémoire. Vous pouvez donc recharger dès que vous le désirez, même si la batterie n est pas totalement déchargée, sans aucun risque d endommager votre batterie. - Chargez et déchargez sans crainte : il est faux de penser qu attendre de vider une batterie neuve avant de la recharger est chose nécessaire. Chargez-la au maximum, déchargez-la de 5% de sa capacité. En dessous de ce seuil, l accumulateur n aurait pas assez d énergie pour alimenter son circuit interne, avec un risque d endommagement. Répétez cette opération plusieurs fois afin de calibrer le système de mesure de l autonomie de l accumulateur. - Ne surchauffez pas votre batterie! : stockez vos batteries à l abri des rayons du soleil, dans un endroit bien aéré, frais et sec. Il n est pas souhaitable de retirer la batterie lorsque votre appareil atteint une température trop élevée ou est en inactivité, sauf si la température ambiante est déjà très élevée. Et ne surchargez pas votre batterie - Investissez dans des énergies de poche : elles vous dépanneront et permettront de pallier les faiblesses de votre batterie en lui injectant de l énergie quand elle en aura besoin. Il s agit d accumulateurs d énergie, de chargeurs solaires, de chargeurs allume-cigare, de batteries secondaires, etc. Ces gadgets utiles sont disponibles chez Pdastore. Il est fortement conseillé d en acquérir au moins deux pour être à l abri de surprises désagréables. Dossier réalisé par Pdastore

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