VITICULTURE /OENOLOGIE BULLETIN D'INFORMATION N 12 DU

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1 SERVICE DE L'AGRICULTURE DEPARTEMENT DE L'ECONOMIE ET DU SPORT Centre de compétence en cultures spéciales Av. de Marcelin 29, 1110 Morges - Tél / Fax Laboratoire d oenologie Analyses/Conseils - Tél / Fax cultures.speciales@vd.ch VITICULTURE /OENOLOGIE BULLETIN D'INFORMATION N 12 DU L'utilisation de produits ou de procédés mentionnés dans ce bulletin n'engage d'aucune manière la responsabilité du Centre de compétence en cultures spéciales (CCCS). Pour les produits, respecter scrupuleusement les indications du fabricant qui figurent sur l'étiquette. VITICULTURE SAGR / CCCS / Viticulture Drosophiles Il existe plusieurs espèces de drosophiles, dont la drosophile commune Drosophila melanogaster ou mouche du vinaigre, laquelle est largement répandue dans tous les milieux (vigne, cultures fruitières, habitations, etc.). Une autre drosophile, celle du cerisier Drosophila suzukii, s'attaque aux fruits rouges tels que cerises, fraises, pruneaux et autres. Cette année, elle a connu un très fort développement qui a conduit à l'apparition, tout récemment, de plusieurs cas sur vigne à La Côte (Nyon, Morges) et dans la région de Bonvillars. Particularité des vignes atteintes: elles se situent dans un environnement de cultures fruitières ou de baies sauvages (cerises, pruneaux, fraises, sureau, etc.), ceci expliquant cela! Les dégâts de D. suzukii se distinguent facilement par la présence de minuscules perforations de la pellicule du fruit. Ces petits trous résultant des pontes sont caractéristiques et permettent d'éviter la confusion avec la drosophile commune qui ne perce pas les raisins. Dégâts de D. suzukii. A droite: perforation caractéristique Pour lutter contre D. suzukii, les moyens sont limités. Le piégeage de masse n'est pas conseillé et la lutte chimique n'est réalisable que dans les cas extrêmes et sur autorisation spéciale délivrée par notre service (Police phytosanitaire). En cas de maturité suffisante, une récolte anticipée sera privilégiée par rapport à la lutte chimique. Conseil: Surveiller les parcelles de cépages rouges précoces (Garanoir, Dunkelfelder) et qui se situent dans un environnement favorable (voisinage de cerisiers, pruniers, cultures de baies, baies sauvages). En présence de symptômes caractéristiques sur baies (perforations), contacter le CCCS. Important: ne pas confondre avec la Drosophile commune qui est largement présente dans les vignes et contre laquelle il n'existe aucun moyen de lutte directe. Lien vers la publication d'agroscope : Flavescence dorée et bois noir La flavescence dorée est une grave maladie de la vigne causée par un phytoplasme (=organisme unicellulaire proche des bactéries). Ce phytoplasme se répand grâce à une cicadelle vectrice (Scaphoideus titanus) dont la présence est établie à Lavaux, dans le Chablais et à La Côte. A partir du moment où Scaphoideus titanus est installé dans un vignoble, la flavescence dorée peut, par son entremise, se propager de manière épidémique dès qu'il y a introduction de plants porteurs du phytoplasme. Ce risque est actuellement bien réel pour les vignobles du bassin lémanique!

2 Symptômes L'identification de la maladie repose sur la présence de 3 symptômes simultanés visibles sur vigne en fin de période de végétation : 1. Symptômes sur feuilles: coloration sectorielle et enroulement du limbe : 1.1 Cépage blanc 1.2 Cépage rouge 2. Symptômes sur rameaux: non aoûtement des bois 3. Symptômes sur grappes : flétrissement des grappes Attention: une autre maladie largement répandue, le bois noir, provoque exactement les mêmes symptômes, mais elle est beaucoup moins dangereuse car elle ne se propage pas de manière épidémique. Surveillance et annonce Nous demandons aux viticulteurs d'annoncer à la Police phytosanitaire tél. 021/ les cas correspondant aux 3 critères ci-dessus et qui se présentent par foyers comptant au moins 5 ceps suspects pour 100 m 2. Lorsque les ceps avec symptômes sont dispersés à l intérieur ou en bordure de la parcelle avec une fréquence inférieure à 5 ceps par 100 m 2, on admet qu il s agit du bois noir. Dans de tels cas, l annonce n est pas requise et il suffit d éliminer les ceps concernés. Analyses de terre Les analyses de terre doivent être réalisées par un laboratoire reconnu. Il y en a 2 pour le Canton de Vaud, soit : Sol-Conseil à Changins/Nyon: Laboratoire d analyses des sols d Agrilogie Grange-Verney à Moudon : Pour le prélèvement de terre, nous mettons une tarière à disposition des viticulteurs qui en font la demande. De même, nous fournissons la notice de prélèvement et les sachets. Types d analyses Analyse de base: est effectuée préalablement à chaque défoncement, que ce soit pour une reconstitution ou pour une création. Elle sert à déterminer la fumure de fond, le choix du porte-greffe, la nécessité d un chaulage, etc. Pour cette analyse, un échantillon de sol (2 à 20 cm) et un de sous-sol (30 à 50 cm) sont nécessaires. L interprétation est à faire directement par le laboratoire. Programme d analyse: (VitarboPER1). Analyse périodique: renseigne sur la fertilité des parcelles en production. Elle doit être renouvelée au plus tard tous les 10 ans (délai max. pour les PER) ou tous les 4 à 6 ans en cas de déséquilibre constaté, de carences ou d autres troubles de la nutrition. Pour cette analyse, ne prélever que l échantillon de sol (2 à 20 cm de profondeur). L interprétation nécessite la fourniture du taux d argile de la parcelle opéré par granulométrie ou test tactile lors d une analyse de base. Programme d analyse : (VitarboPER2). Envoi des échantillons Pour Sol-Conseil: directement au laboratoire Sol Conseil, route de Duillier 50, 1260 Nyon, ou les déposer dans un centre collecteur Landi ou un commerce agricole privé qui se chargent de leur acheminement. Pour le laboratoire d Agrilogie Grange-Verney: envoyer ou déposer directement à Agrilogie Grange-Verney, Laboratoire, chemin de Grange-Verney 2, 1510 Moudon. Bull. n 12 du page 2

3 Filets de protection contre les oiseaux Nous rappelons aux utilisateurs de filets que ceux-ci doivent impérativement être contrôlés chaque jour pour corriger les défauts de pose et libérer les éventuels animaux capturés. Ils doivent être évacués des vignes sitôt les vendanges terminées. Merci aux viticulteurs qui consacreront un petit moment (env. 15 min) à ce questionnaire. Ce travail est placé sous la responsabilité de Dr Nathalie Dakhel Robert, adjointe scientifique en sciences de la terre, Changins, route de Duillier 50, CP 1148, 1260 Nyon 1, , Enquête sur les pratiques phytosanitaires Ci-dessous le lien vers le travail de bachelor d un étudiant de l'ecole de Changins qui porte sur les pratiques phytosanitaires: ŒNOLOGIE Nettoyage avant les vendanges L'hygiène en œnologie doit être un réflexe, principalement avant et pendant les vendanges. La multiplication des microorganismes peut amener une nouvelle génération en 15 ou 20 minutes. Dans la pratique, il est primordial de faire la distinction entre le rinçage, le nettoyage avec des produits détergents (servant à dérougir ou à détartrer) et la désinfection. Conseils: La soude est un excellent détartrant mais ce n est pas un désinfectant. Les produits chlorés sont à bannir des caves. Il existe actuellement des dérougissants sans chlore très efficaces. Il est possible de trouver des produits combinant plusieurs actions (nettoyant et désinfectant), mais leur utilisation ne peut se faire qu en présence d une faible couche de tartre. Une couche supérieure à 1 mm nécessite un détartrage préalable suivi d une désinfection. Il est recommandé de neutraliser à l acide citrique (10g/l) toutes les surfaces nettoyées et désinfectées avec des produits alcalins (soude) ou alcalins chlorés. Il faut rincer et égoutter tout le matériel qui a été désinfecté, mais ne jamais l essuyer. Les cloches et les boulets des pompes à piston sont des zones particulièrement difficiles à nettoyer. Ils doivent faire l objet de démontages. Les raclettes et autres matériaux utilisés dans les cuves pour leur nettoyage doivent être compatibles avec un usage alimentaire. Ils ne peuvent en aucun cas servir au nettoyage des sols. Les vannes (en particulier les vannes à boule), les dégustateurs, les jauges, les dômes et les contours de porte sont des éléments à surveiller tout particulièrement car ils sont très difficiles à nettoyer. Ils présentent donc des risques sur le plan microbiologique. Les vannes peuvent faire l objet d un démontage et d un trempage dans une solution nettoyante/désinfectante. Après un nettoyage avec un produit alcalin, il est important de rincer abondamment et immédiatement. Si le produit sèche, il sera très difficile à éliminer. Les produits de nettoyage liquides perdent rapidement une partie de leur efficacité (jusqu à 30% en une année). Les matériaux utilisés en cuverie sont divers et leur nettoyage nécessite la prise en compte de règles spécifiques : Bull. n 12 du page 3

4 Matière active Utilisation Materiaux acceptant l'utilisation Alcalins Acides (nitrique, phosphorique, phosphonique, citrique ) Soude caustique Nettoyage Béton, inox, résine époxy, matière plastique Inox, acier revêtue, matière plastique lnox, béton, verre, PVC Eau chaude Nettoyage Toutes surfaces Acide peracétique Péroxyde d'hydrogène (eau oxygénée) Vapeur Désinfection Désinfection / nettoyage (faible efficacité pour le nettoyage) Inox, résine époxy, matière plastique, cuve affranchie Inox, résine époxy, cuve affranchie lnox, béton, bois S0 2 Désinfection Résine époxy, matière plastique Acide Affranchissement Toutes surfaces Chlore Désinfection Inox, béton, résine époxy Glutaraldehydye Désinfection Inox, béton, résine époxy Informations concernant certains produits œnologiques utilisés durant les vendanges Les tanins On trouve actuellement sur le marché de nombreuses préparations de tanins. Selon leur origine et leur taille, ces tanins ont des propriétés œnologiques différentes. Conseils : Sur une vendange altérée, privilégier l utilisation de tanins galliques car ils sont efficaces contre l oxydation et ils réduisent les activités oxydasiques (laccase). Dose : 2 à 8 g/hl sur blancs ; 3 à 15 g/hl sur rouges. Les ajouter dès que le jus est libéré. Pour structurer un vin, utiliser des tanins de raisins (pellicule ou pépins) ou de chêne (appelé tanins ellagiques). Les tanins galliques sont ceux qui fixent le mieux les composés soufrés et diminuent ainsi la réduction du vin. Ce sont les tanins de pépins de raisin (proanthocyanidines à faible degré de polymérisation) qui stabilisent le mieux la couleur (dose : 2 à 15 g/hl). Les tanins hydrolysables : chêne et châtaignier (qui sont des tanins ellagiques) et ceux de galle n ont aucune action sur ce facteur. Les anthocyanes sont libérés en début de macération. Introduire ces tanins au 1 er tiers de la FA, surtout si la vendange est altérée (mais dans ce cas-là, limiter les aérations). Les nutriments azotés On estime que pour éviter des problèmes fermentaires, il faut environ 180 mg/l d azote assimilable dans le moût, ce qui équivaut à un indice de formol de 14. Remarque: la teneur en azote assimilable du raisin est fortement dépendante du cépage et du millésime (car elle est liée à l alimentation hydrique de la vigne les années de stress conduisant le plus souvent à des teneurs en azote plus faibles). Bull. n 12 du page 4

5 Conseils : Éviter l utilisation de sulfate d ammonium car il peut entraîner des problèmes de réduction. Ne jamais ajouter d azote ammoniacal au moment du levurage car cela peut avoir un effet négatif sur les vins. Par ailleurs, l azote ammoniacal n a que très peu d intérêt lorsqu on l utilise après la mi-fa. Utiliser l azote ammoniacal uniquement s il y a une très forte carence (indice de formol inférieur à 10). Dans ce cas, l ajouter lorsque la FA a démarré (perte de 5 Oe) ou au 1/3 de la FA. Privilégier l apport d azote organique (même si son coût est supérieur) car il est assimilé tout au long de la FA. L apparition d une réduction pendant la FA est souvent liée à une carence azotée. La présence d azote assimilable résiduel dans les vins est dangereuse car elle peut favoriser le développement de microorganismes de contamination (brettanomyces) et elle peut participer à la formation de composés cancérigènes et allergène. La supplémentation en azote doit donc être raisonnée. Un ajout de 20 g/hl de phosphate d'ammonium augmente l'indice de 3 unités, mais attention, la législation n'autorise son emploi que jusqu'à 30 g/hl. Evolution de la maturation Les résultats des prélèvements hebdomadaires sont disponibles tous les mardis soirs sur le site de l Etat de Vaud, cela jusqu aux vendanges : Lien: Agenda 2,3 et VINITECH à Bordeaux J.-M. Bolay Ph. Meyer P. Mayor Bull. n 12 du page 5