FIBRE ACTIVE PARC NATUREL REGIONAL DU MORVAN CAUE DE LA NIEVRE

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1 FIBRE ACTIVE PARC NATUREL REGIONAL DU MORVAN CAUE DE LA NIEVRE ERIC ARSENAULT AVRIL 2005

2 HABITAT DE LOISIR «Essai sur l habitat léger en Morvan» Cet essai a été réalisé dans le cadre d un Appel à projet «Habitat de Loisir», concours lancé conjointement par Fibre Active, le Parc Naturel Régional du Morvan et le CAUE de la Nièvre. Il s agissait de proposer un modèle d habitat de loisir, de 35m2 en bois, de type HLL (Habitat Léger de Loisir), sur la base d un rendu de type concours d architecture. La réponse apportée n est pas un projet fini mais une réflexion élargie portant sur les développements possibles d un modèle répété dans des sites du Morvan. Cette réflexion préalable nous a semblé essentielle avant d entreprendre la réalisation d un modèle qui dans tous les cas reste pour nous un outil d adaptation et de transition sur son terrain d accueil et avec ses usagers. Il est entendu que l aboutissement de cette réflexion illustrée procéderait d un travail allant au-delà du rendu de concours proposé. Aussi faut-il le prendre pour ce qu il est, sachant qu une réelle motivation sous tend cette étude, prête à prendre un relais des plus constructif... Fait à Nevers, le 31 mars 2005 Eric Arsenault Architecte

3 «Essai sur l habitat léger en Morvan» SOMMAIRE L enjeu Le contexte L approche 1. Générer du paysage 2. Créer un outil Les réponses 1. Le modèle 1.1. Trame 1.2. Organisation de l espace intérieur du modèle Espaces techniques et de liaison Espace à vivre 2. Implantation, variations et développement 2.1. Adaptation semi enterrée 2.2. Adaptation aérienne 2.3. Regroupements Regroupement façon tertiaire Regroupement façon diatonique 2.4. Cas de l implantation sur la ligne de pente 2.5. Espace à investir

4 «Essai sur l habitat léger en Morvan» L enjeu S il est relativement aisé de maîtriser une approche singulière de la construction dans un site (cas de l habitat unique personnalisé), la question devient beaucoup plus complexe lorsqu on aborde le cas d une multiplicité sur un même site (cas du village de vacances). C est dans ce contexte que se situe cette approche qui tend à amorcer des tentatives de réponses à une question encore mal maîtrisée. La première des difficultés à soulever est celle du rapport entre d un côté la multiplicité, la standardisation, la répétitivité (le modèle) et de l autre côté, le paysage qui par essence est unique là où il se trouve : pente, orientation, végétations, vues, accès, climat, proximité d éléments particuliers naturels ou culturels etc. etc. etc. (l anti-modèle). Comment mettre en relation ces deux antinomies? La deuxième difficulté est à nouveau un rapport entre un modèle d habitat et la multiplicité de personnalités et de cultures susceptibles de venir habiter ce modèle : en effet le tourisme par définition c est l échange entre populations et territoires, avec cette incertitude heureuse d une population inconnue qu on espère toujours élargie et diversifiée. Alors comment l anticiper, puisque inconnue? N est-ce pas en retournant la question? Poser une réflexion sur l habitat qui appellera une demande et finalement définira une clientèle soucieuse de cette réflexion, en prenant le risque de la singularité Le contexte On travaille dans le cadre du Morvan, espace de pente et de forêt. C est à partir de cette donnée que la recherche est développée : gestion de l implantation, du rapport à la courbe de niveau, à la vue, à l exposition, aux accès, au végétal, au climat A ce titre on se référera aux premières pages d «Habiter en Morvan» fourni avec le dossier de consultation : p3 : Le parcellaire, les prés, et les haies du bocage, la répartition de la végétation, le réseau des voiries, constitue sa trame ancestrale et pourtant toujours renouvelée. Puis p5 : Le hameau se blottira plutôt à l abri d un petit mont, d une colline, à mi-pente plutôt qu en fond de vallée. On note enfin le rôle essentiel de la haie.

5 L approche 1. Générer du paysage. Dans le Morvan, le site est d abord une pente, c est un des postulats de cet essai. A partir de là, l implantation se fera le long d une courbe de niveau. Parfois (plus rarement) elle pourra avoir lieu dans le sens de la pente. Enfin cette pente accueille des arbres ou un dégagement, parfois une lisière. Il s agira de tester différents types d implantations, de rapports au site : on cherchera non pas à se poser sur le site mais à entrer en rapport avec lui. Il s agit ici essentiellement de composer avec l effet de multiplicité à partir d un modèle standardisé et de réfléchir sur différentes approches d implantations pour en mesurer l effet groupé. Il est évident que ces approches seraient (seront) également accompagnées d approches paysagères 2. Créer un outil Le modèle de base est ici un passage obligé car inhérent au programme. Il est un élément qu on va développer et répéter, au départ dans une volonté de gestion économique. Dans notre cas c est se doter d un outil à partir duquel on va pouvoir répondre à une série de questions, à une problématique, à des enjeux plus vastes que le modèle lui-même. Ainsi le modèle n est ici pas une fin en soi mais la création d un outil le plus adapté possible aux enjeux qu il va desservir. Le projet sera cet outil adapté, orienté, détourné, assemblé. Les réponses 1. Le modèle 1.1. Trame 35m2 habitable en bois (c est le programme) sur une trame carrée de 1.20x1.20m (c est la réponse). Un parallélépipède rectangle réalisé sur la base d une trame de 1.20m : 7 travées en longueur et 4 en largeur pour une surface de 40m2 entre axes ou 35m2 habitable.

6 Cette disposition permet une préfabrication standardisée de panneaux et d éléments constructifs dans les trois dimensions de l espace (plan et portées). Cette trame carrée, permet notamment l assemblage de diverses façons sur la longueur ou la largeur du volume (voir schémas d assemblage).

7 1.2. Organisation de l espace intérieur du modèle Espaces Techniques et de liaison Dans ce parallélépipède, une longueur a été réservée pour les espaces techniques en rapport avec l eau (espaces humides) : point cuisine, WC, coin lavabo/douche. Des panneaux coulissants vont permettre de refermer entièrement ces espaces (coin cuisine). Une case vide de la trame est préservée au milieu de cette longueur permettant diverses possibilités de développement : Accès/sortie, point de lumière naturelle ou point visuel complémentaire, passage vers le toit terrasse, passage vers un espace personnalisé (chambre/bureau), passage vers un accouplement de modules.

8 1.2.3 Espace à vivre La richesse de l espace c est son ampleur, sa grandeur. Regroupés sur une bande longitudinale les espaces techniques dégagent ici le plus d espace possible pour l espace à vivre. Celui-ci est conçu comme une grande pièce, ouverte sur le paysage. Cette grande pièce pourra se diviser en deux à l aide de la seule cloison du projet rendue mobile pour l occasion. La grande pièce de 30m2 se scinde alors en deux pièces à vivre de 17m2 et 13m2. Ces surfaces permettent ainsi une utilisation acceptable de l espace, de jour comme de nuit, contrairement à la distribution usuelle des chalets qui rend la moitié de l espace inutilisable durant la journée à cause des surfaces pour chambres de taille minuscule. Dans notre cas on parlera le jour d un séjour et d une pièce isolée (chambre mais aussi bureau ou espace de jeu). La nuit chacun de ces espaces devient une grande chambre avec un espace d eau associé : cela est rendu possible grâce à quelques questions d organisation ou d habitudes à prendre en compte : qui se lève en premier, qui utilise d abord la cuisine, qui se couche le dernier pour choisir l affectation des espaces. Les deux espaces sont ainsi utilisés avec le meilleur taux d occupation qui soit et espaces d eau affectés. Il est à noter qu un foyer pourra être ajouté sur l un des pignons

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11 2. Implantation variations et développements Dans le cas général la longueur du volume est disposée parallèlement à la courbe de niveau de façon à générer le moins possible de mouvement de terre ou de hauteur de pilotis pour son adaptation au sol. Trois variantes seront déclinées à partir de cette position : sous terre, au sol et dans les airs 2.1. Adaptation semi enterrée Cette proposition sera surtout déclinée en milieu découvert. elle permet de minimiser l impact des constructions dans le paysage en les intégrant le plus possible à des mouvements de terre dans la continuité des courbes de niveau. Cette adaptation se veut également avec l accès par le haut afin de maintenir vierge de véhicule la façade vitrée (au bord d un lac ou d un paysage). On se pose ici la question de choix et d affectation des espaces extérieurs pour leur donner leur potentiel maximum. Tout n est pas accessible de la même façon partout, tout le temps et par tous afin d éviter une banalisation. Le toit terrasse est recouvert d une toiture végétalisée avec bonne répercussion thermique sur l ensemble, rétention des eaux de pluie et prolongation des espaces naturels environnants. Un panneau solaire pourra être placé sur l édicule coloré de l accès, face à la bonne exposition. Un effet de ventilation haute devrait pouvoir s établir afin de créer un léger courant d air entre le haut et le bas D un point de vue technique il s agira de pousser le plus loin possible la recherche de l utilisation du bois en domaine semi enterré (rondins, bois massif, bois imputrescible, coffrages ventilés, structures mixtes ) car les parties semi enterrées en béton sont souvent à l origine de surcoûts sur de telles constructions. Dans ce paysage, les entrées hautes se démarqueront comme autant de cabanes de pêcheur colorées le long d une courbe de niveau avec en partie basse le reflet du paysage dans les vitrages du module.

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15 2.2. Adaptation aérienne On est ici dans un environnement boisé et l on développe un espace complémentaire, abrité de la pluie sur la terrasse du module. C est l idée d avoir à la belle saison, un espace complémentaire sécurisé, ombragé et si tant est avec une belle vue. C est la possibilité d augmenter la surface d espace praticable affectée au module et qui pré-existe : Espace de jeux, espace de repas, espace de sommeil, espace enfants, espace goûter, espace lecture, accueil ponctuel d amis de passage etc L accès se fait entièrement abrité depuis l intérieur, en passant à l arrière par la case vide de l espace technique, afin de ne pas empiéter sur l espace visuel. Cet escalier intérieur fait partie intégrante du module. Sur la terrasse la protection contre la pluie et pour l ombre est réalisée par une toile tendue aux arbres environnants, montée à partir de deux mats centraux et tendue aux 4 coins (ou plus selon le contexte). Cette toile peut être blanche, colorée ou de camouflage selon la volonté et les effets souhaités.

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18 2.3. Regroupements Regroupement façon tertiaire La trame d 1.20m des modules ainsi que la case vide de l espace technique permettent facilement d accoler les modules en ligne, dos à dos, à l équerre, tête bêche, tout en maintenant une communication entre les espaces accolés. On pourra ainsi facilement glisser l utilisation de loisir vers du tertiaire avec utilisation d une des trames techniques en espace de rangement. Les toitures terrasses si non affectées seront alors végétalisées Regroupement façon diatonique C est un regroupement plus aléatoire, sur une courbe de niveau. Dans un premier temps il est privilégié le positionnement du module le plus facilement possible à la pente en tenant compte de la présence des arbres, de rochers, d obstacles ). Dans un second temps les modules sont reliés les uns aux autres par des membranes isolantes, souples et colorées à la façon d un soufflet d accordéon diatonique. Deux ou trois longueurs standards sont réalisées et sont rattachées aux modules par bandes velchro.

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21 2.4. Cas de l implantation sur la ligne de pente Pour des raisons d accès, ou de prise de vues latérales, ou d exposition au soleil ou au vent, il s avérera dans certains cas intéressant de positionner le volume perpendiculairement à la pente. Un effet de volumes suspendus sur pilotis au-dessus de la pente en résultera et brisera le schéma linéaire traditionnel des implantations développées sur l horizontale d une courbe de niveau Espace à investir Location ou achat - Nomade ou sédentaire - Court terme ou long terme - Clientèle en rotation ou répétitive - Eté ou hiver. Là aussi une uniformité facile au départ car présentée comme telle, avec la séduction du produit tout fait, sans alternative car faisant croire qu il n y a pas d alternative, peut rapidement se complexifier dès que l on prend en compte des simples considérations de type d appropriations d espace dans le temps. Ici la case vide de l espace technique est également conçue pour une extension de façon artisanale, rapide ou lente, petite ou grande, provisoire ou définitive : peuvent être développés un cellier, un bureau, un espace enfants, un espace lit, une cabane, un endroit ou répéter la musique, un lieu pour le chien, un sas pour le matériel de pêche etc, etc. Fait à Nevers, le 26 mars 2005 Eric Arsenault, architecte

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