INTRODUCTION. Jean-Pierre GÉLARD
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- Raphael Lavigne
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1 INTRODUCTION Jean-Pierre GÉLARD Le présent ouvrage rassemble les contributions faites lors du dix-septième colloque organisé par le Monde diplomatique et l association Les Carrefours de la pensée, qui s est tenu au Mans les 16, 17 et 18 mars Consacrée à l Amérique latine, la manifestation a rassemblé quatre à six cents personnes selon les séquences qui ont pu débattre avec les intervenants. Les carrefours, lieu de rencontre annuel entre un public fidèle et une palette de spécialistes, traitent de questions d actualité auxquelles il est difficile de rester indifférent, avec pour objectif de fournir des éléments d information et d analyse fiables permettant d engager un débat éclairé entre citoyens responsables. Pourquoi l Amérique latine? C est Norbert Touchard, vice-président des Carrefours qui nous donne les principales raisons de ce choix : Le thème de l année 2007, «Amérique latine: identités et ruptures», s est imposé du fait de l actualité et des interrogations qu elle suscite. L entrée en scène du sub-continent américain qu annonçait avec beaucoup d optimisme Tibor Mende en semble, un demi-siècle après, devenir une réalité. La réélection triomphale de Hugo Chávez, confirmé une nouvelle fois, en décembre 2006, à la tête du Venezuela, en est une illustration, et cela à un double titre. D une part, elle confirme l impuissance des États-Unis à intervenir directement ou indirectement, comme par le passé, pour mettre fin à une expérience jugée contraire à leurs intérêts : l Amérique latine ne serait-elle plus l «arrière-cour» des États-Unis? D autre part, elle clôt une année électorale marquée par un basculement à gauche de cette partie du monde: comment s explique cette forte poussée? Quels espoirs l ont suscitée, et dans quelle mesure la gauche (radicale ou non, l essentiel est ailleurs!) est-elle capable d y répondre? Les défis sont multiples: une démocratie toujours fragile et qu ignore encore Cuba, des inégalités criantes et des violences endémiques, des frustrations sociales et culturelles (Mouvement des Sans-terre et réveil des indigènes soucieux de préserver leur identité et de retrouver leur dignité), catastrophes à répétition dans un monde où le milieu déjà très vulnérable est fragilisé par l homme 1. Tibor MENDE, L Amérique latine entre en scène, Le Seuil,
2 JEAN-PIERRE GÉLARD Ne peut-on pas dire malgré tout que l Amérique latine a désormais un avenir mieux assuré, ainsi que semble l indiquer le retour de la croissance et de la paix? À tout le moins, puisse-t-elle nous rappeler durablement, à travers des pratiques innovantes comme l exercice d une démocratie participative, le développement du commerce équitable, les tentatives d intégration régionale fondée sur la solidarité plutôt que sur la loi du marché et enfin l émergence tardive mais effective du multiculturalisme, qu un autre monde est possible alors que l Europe, empêtrée dans ses contradictions, nous plonge dans un profond scepticisme» Le choix des sous-thèmes traités et celui des intervenants ont été faits par Martine Bulard en concertation avec l association. À chacun des cinq sousthèmes traités pendant le colloque ont été consacrées deux à trois heures, comprenant les exposés et le débat. Ils ont été choisis en fonction de leur intérêt géopolitique, culturel, et de leur actualité. Ce qui a marqué la période récente c est bien sûr le basculement à gauche qui s est produit dans de nombreux pays latinos. Parmi les spécificités, au moins apparentes de l Amérique latine, figurent l ancienneté et le poids des combats pour la terre, ainsi que la violence sociale et politique. Considérer l apport culturel latino à la communauté mondiale était également indispensable, de même que conclure sur les relations de l Amérique latine, d une part, avec son puissant voisin les États-Unis et, d autre part, avec l Europe. Cette introduction reprend de façon synthétique, mais sans chercher à être exhaustif, la substance des différentes contributions. Basculements politiques C est l ampleur et la rapidité du basculement à gauche qui s est opéré en Amérique latine qui étonne. On considère que dix des vingt et un pays latinos sont passés à gauche. Mais comme le montre Maurice Lemoine les gauches sont diverses. Ignacio Ramonet s interroge dans la préface de cet ouvrage sur les raisons de ce basculement. L émergence de gouvernements de gauche est devenue possible parce que les États-Unis n osent plus intervenir brutalement, directement ou indirectement, comme pendant la période de 1950 à 1980, pour soutenir des coups d États militaires, et aussi parce qu ils sont occupés sur d autres champs d opération et d intérêt comme au Moyen-Orient. Une autre raison est l échec des expériences néo-libérales, souvent imposées. Il y a gauche et gauche, mais pour Pablo Celi, le terme même ne serait pas adapté à la situation sociale et politique des pays latinos. Son analyse, décalée par rapport au discours ambiant en est d autant plus intéressante. Comparée aux autres pays latinos, l exception cubaine paraît aujourd hui encore plus fascinante et sources d interrogations. Qu elle est la situation à Cuba? Quel est son avenir prévisible proche? 16
3 INTRODUCTION La montée des gauches et la résistance au néo-libéralisme Maurice Lemoine prend la précaution de nous rappeler que la notion de droite et de gauche n a pas de sens dans nombre de pays sur la planète, tels la Russie, la Chine, l Inde, les États-Unis, et dans la majorité des pays d Afrique Par contre, en Amérique latine, ce concept, tout comme les termes de syndicat, parti, mouvement social, démocratie et révolution ont l air de signifier à peu près la même chose que chez nous: C est sans doute la raison pour laquelle nous avons une relation très particulière à l Amérique latine, une sorte d empathie. Cette idée, selon laquelle nous partageons le concept de gauche et de droite avec les Latinos, n est cependant pas partagée par tous (voir l article de Pablo Celi). Maurice Lemoine décrit la résistance au libéralisme dont il situe la naissance à Caracas en février 1989, lorsque la population s est révoltée contre un ajustement structurel imposé par le Fonds monétaire international (FMI). Cette révolte, le «caracazo», a été réprimée férocement, faisant près de 3000 victimes. Il n est pas besoin de faire appel à l idéologie, rappelle-t-il, il suffit de constater une réalité: le néolibéralisme s exprimant par le «consensus de Washington» n a pas réduit la pauvreté, au contraire, celle-ci a doublé en Amérique latine de 1980 à aujourd hui. La lutte contre le néolibéralisme a utilisé des formes variées. L auteur en donne plusieurs exemples pris au Pérou, en Équateur, en Bolivie, au Brésil, au Venezuela. Deux voies idéologiques se distinguent. La première d inspiration sociale-démocrate et jacobine, marxiste, considère qu il faut s emparer des rênes du pouvoir. La seconde de nature anarcho-syndicaliste, libertaire, refuse toute idée de délégation de pouvoir et de représentation, tel le modèle zapatiste au Chiapas ou celui des «piqueteros» d Argentine au mot d ordre symptomatique célèbre: «Que se vayan todos» (qu ils s en aillent tous). C est la première tendance qui est montée en puissance. Mais on peut se demander si, au Venezuela, Hugo Chavez ne s est pas inspiré des deux idéologies, d une part en exerçant le pouvoir, d autre part en installant une démocratie participative significative. Maurice Lemoine décrit avec précision les différents types de gauches au pouvoir et les conséquences politiques qui en résultent: le programme de Michelle Bachelet, au Chili, n a rien à voir avec celui de Hugo Chavez au Venezuela. Il s attarde surs la montée de ce dernier auteur selon lui d une «révolution démocratique» sur ses relations et ses différences avec Cuba. La coopération des pays latinos avec Cuba, singulière, est rappelée : vingt mille médecins cubains «prêtés» pour les quartiers les plus défavorisés du Venezuela, mille six cents autres présents en Bolivie, d autres en attente pour l Équateur. 17
4 JEAN-PIERRE GÉLARD L Alternative bolivarienne pour les Amériques, l ALBA, fondée sur la coopération, la complémentarité, la solidarité et le respect des souverainetés nationales, parviendra-t-elle à se substituer à la Zone de libre-échange commercial des Amériques (ZLEA en espagnol Area de libre comercio de las Américas, ALCA ), qui a été conçue dans les années 1990 pour favoriser librement le marché? Les nouveaux pouvoirs sont issus d un rejet de la classe politique Pablo Celi nous propose une minutieuse analyse des transformations politiques qui font l actualité récente de la quasi-totalité des pays d Amérique latine. Il reconnaît, comme tous les observateurs, que ces mutations simultanées sont le signe de l entrée dans une phase nouvelle de l histoire politique de la région. Mais aussitôt il se démarque de l interprétation dominante d un basculement à gauche, car selon lui, le concept de droite et de gauche habituellement utilisé pour décrire les tendances politiques des régimes parlementaires européens n a pas le même sens en Amérique latine. On vient de voir que Maurice Lemoine plaide, au contraire, pour un certain accord sur cette notion, qui apparenterait les deux continents. Les arguments de Maurice Lemoine, largement diffusés, nous étant familiers, voyons ceux de Pablo Celi. Pour l auteur latino-américain, la construction des systèmes sociaux et politiques dans son continent ne résulte pas de révolutions de classes. Et les grandes tendances politiques régionales ne correspondent pas exactement à la tradition constitutionnaliste moderne de l Europe. Si bien que, pour reprendre l exemple de la notion de gauche, en Amérique Latine il est très difficile de se mettre amplement d accord sur ce qu on entend par gauche, non seulement en raison de la confusion des identités idéologiques, mais à cause de l amalgame hétérogène de partis, mouvements sociaux, clans, coalitions, mouvements ethniques, qui convergent dans les nouvelles aspirations à la transformation des régimes de représentation politique. Pour Pablo Celi, les nouveaux pouvoirs ne sont pas le fruit d insurrections ou de révolutions sociales mais celui de processus électoraux dont le résultat a été conditionné par la précarité à la fois sociale, politique et institutionnelle, ainsi que par les effets dévastateurs de l ordre économique mondial. Déficit social et institutionnel, usure des partis, décadence des élites politiques, sont la conséquence de la corruption, du clientélisme, de l affaiblissement des repères idéologiques. Dans plusieurs pays latinos s ajoutent des fractures régionales soulignant les difficultés qu éprouve l État-nation à intégrer certains territoires, certains peuples, comme c est le cas en Bolivie et en Équateur. Une constante, soulignée par l auteur, est l importance des médias en Amérique latine, avec ce constat sévère: 18
5 INTRODUCTION La subordination de la politique aux médias conduit à une sorte de «démocratie médiatique», faite de stéréotypes et d images à effet immédiat destinés au contrôle social, auxquels les acteurs politiques se montrent beaucoup plus sensibles qu aux demandes sociales. Insérés dans la politique de communication, les nouveaux pouvoirs émergents dans plusieurs pays latino-américains, possèdent une forte composante médiatique. Celle-ci est fondée sur un marketing électoral alternatif, dans lequel le discours et le charisme des candidats aux élections sont primordiaux. Cela n est pas propre à l Amérique latine! Dans plusieurs pays, les nouveaux pouvoirs sont issus d un rejet de la classe politique. Pablo Celi en donne pour preuve l expression déjà évoquée, exprimée par les manifestants au cours de la révolte populaire de 2001 en Argentine: «qu ils s en aillent tous» (on verra plus loin dans quelles conditions, avec Diana Quattrocchi-Woisson). Ce sont des revendications ethniques, de genre, de droits humains élémentaires, etc. revendications ignorées, qui ont fait la place aux nouveaux pouvoirs. Mais ceux-ci émergeant sans base sociale intégrée ni structures politico idéologiques définies, se trouvent contraints, pour se maintenir, à jouer sur la popularité. Bref ces types de pouvoir sont toujours en campagne: [leur] légitimité dépend de citoyens autonomes, sans identification permanente à un parti, ni appartenance sociale définie, avec un comportement électoral changeant et incertain. Pire, Pablo Celi nous laisse comprendre que les nouvelles représentations politiques qui émergent dans un climat de détérioration sociale, après des années de frustration ne se traduisent pas vraiment par des modifications substantielles dans la structure sociale, ni dans la configuration des systèmes politiques. Les réformes économiques ne remettent pas en cause l organisation sociale de la production ou de la propriété, elles retouchent simplement la redistribution des revenus à l intérieur d une économie de marché davantage réglementée. Ceux qu on appelle gouvernements de gauche dans la période actuelle présentent en réalité un profond et permanent problème d identité politico-idéologique et d assise sociale, lié à la diversité et à l hétérogénéité de leurs origines, de leurs fondements, de leur base sociale, de leur trajectoire politique, de leur composition et de la structure de leur organisation. À l échelle du continent Pablo Celi affirme enfin qu il est inexact d associer l intégration sud-américaine à une stratégie commune des gouvernements de gauche, car on ne détecte pas d indices de projet idéologique ou politique unique. 19
6 JEAN-PIERRE GÉLARD Le cas de Cuba Janette Habel nous décrit la situation de Cuba depuis le retrait de l aide soviétique, laquelle consistait principalement à fournir du pétrole à l île et à lui acheter du sucre. Une nouvelle politique économique a été mise en place en 1993, avec l instauration de marchés libres dans l agriculture, la légalisation du dollar, etc. Mais les adaptations n ont pas donné les résultats escomptés et les aléas de la mondialisation ont produit des dégâts importants. C est ainsi que faute d être concurrentielles, la moitié des centrales sucrières ont été fermées. La pénurie de devises rend la situation financière délicate, même si le troc reste possible (La Havane rembourse une partie de sa dette pétrolière en envoyant des médecins et des enseignants au Venezuela). Les experts économistes cubains sont partagés quant aux mesures à prendre. En revanche le gouvernement a réaffirmé la finalité sociale de sa politique, en particulier il fait de l éducation une priorité nationale. Dans l immédiat, Janette Habel rapporte que: certaines catégories sociales souffrent de pénurie alimentaire. La ration alimentaire délivrée par la libreta, limitée à quelques denrées de base, couvre au maximum dix à quinze jours d approvisionnement mensuel. Il faut donc compléter les achats dans les agromercados, marchés agricoles où les prix sont élevés. D après l économiste Angela Ferriol, la frange urbaine atteinte par la pauvreté tourne autour de 20 %. Beaucoup de gens vivent au jour le jour: la débrouille, le marché noir, le vol sont devenus fréquents. Avec les réformes, les revenus du travail salarié dans le secteur d État ont perdu de l importance au profit des activités privées légales ou illégales: en 1998, le pourcentage des salariés de l État atteignait 94 %, aujourd hui 20 à 25 % de la population ne dépendent plus de l État pour avoir un emploi. Principale puissance économique de l île, les Forces armées révolutionnaires (FAR) sont de plus en plus impliquées dans le tourisme, l agriculture, l industrie, les transports, la communication, l électronique Les militaires occupent des postes-clés au sein du gouvernement et de la direction du Parti communiste cubain (PCC). Malgré toutes les difficultés, 98 % des électeurs cubains votent en juin 2002 un amendement à l article n 3 de la Constitution qui stipule que «le socialisme et le système politique et social révolutionnaire établi dans cette Constitution sont irrévocables et (que) Cuba ne reviendra jamais au capitalisme». Comme le souligne l auteure, en décrétant l irrévocabilité du socialisme, on a clos le débat sans l avoir ouvert. Débat souhaité par le projet Varela réclamant la liberté d entreprendre, la légalisation des activités privées, un marché du travail, des élections générales et le pluralisme politique. Le besoin de renouvellement du discours et des pratiques est grand dans la jeunesse. Le verrouillage des médias et les restrictions de l accès à internet sont de plus en plus mal supportés. 20
7 INTRODUCTION Les relations avec les États-Unis sont ambiguës. Les sanctions économiques ont été renforcées depuis le retrait de Fidel Castro, malgré cela son frère Raúl, qui assure la transition, cherche à normaliser les relations avec Washington. Pour l instant en vain, mais il a des alliés «objectifs» nordaméricains sous la forme des hommes d affaires de l agrobusiness et du pétrole qui souhaitent ne pas se faire doubler sur le marché cubain. Le spectre d une immigration massive incite aussi à la prudence. Multiculturalisme et métissages culturels L Amérique latine est un lieu de foisonnement culturel. Nous avons choisi trois domaines différents pour l illustrer : la littérature, les arts plastiques avec l exemple original des fresques murales, la musique et la danse réunies dans le tango qui a conquis toute la planète. Cuba vu à travers l œuvre romanesque de Leonardo Padura Leonardo Padura vit à La Havane où il est né. Il est l auteur d une série de romans policiers dont Mario Condé est le héros. Ces romans publiés de 1991 à 1998 se déroulent à Cuba dans les années Anne Gimbert nous montre comment l auteur, à travers son personnage principal, va dépeindre l envers de l histoire officielle de La Havane, c est une volonté délibérée: La littérature pour Padura doit jouer le rôle que la presse officielle, obéissant aux intérêts de l état, ne remplit pas. Pour lui, il y a de nombreux espaces de silence à Cuba et la littérature se doit de les combler. Le roman policier ayant, par définition, la mission de combler les vides pour résoudre une enquête, est peut-être le meilleur moyen d écrire sur ce qui a été longtemps maintenu sous silence Mener une enquête oblige à exhumer le passé pour comprendre le présent, aussi bien le passé d une victime ou de l assassin que celui d un pays. C est à une double lecture qu on est convié, celle qui raconte une histoire policière et celle qui instruit le lecteur sur Cuba, ce pays où deux mondes se côtoient séparés par un abîme: [ici, celui des voitures neuves] où la nourriture abonde, où les enfants ont pu écouter les disques interdits rapportés de l étranger par leur père diplomate ou homme d affaires, où les tableaux de maîtres, détournés par certains membres de la Direction des biens expropriés, trônent aux côtés des meubles de style, des chaînes Hi-Fi, [et là, celui] des appartements communautaires, des longues files d attente pour acheter du pain, des réfrigérateurs vides, du livret de rationnement et des petits trafics en tous genres pour améliorer le quotidien. Padura, nous fait comprendre sa vision désabusée de la société cubaine où la majorité souffre alors qu une minorité jouit de privilèges exorbitants. La Havane largement décrite est une ville à l agonie, aux maisons délabrées, 21
8 JEAN-PIERRE GÉLARD mais dont certaines évoquent l opulence passée. Le romancier interrogé au Festival des Amériques, à Vincennes, en 2006, confiait: «Pour moi, La Havane c est l amour et la douleur et lorsque je vois cette dégradation physique et morale, j éprouve une grande tristesse. Une des raisons qui me pousse à écrire, c est le désir de transmettre l état d âme de La Havane, je veux faire de La Havane un objet littéraire.» Mario, son héros, en livrant ses souvenirs d enfance et de jeunesse, peint sa génération comme «réduite à l acquiescement, au silence, ou à l obéissance», note Anne Gimbert. Et puis il y a l exil, que Cuba connaît depuis près de cinquante ans, qui laisse des familles éclatées, brisées. De nombreux personnages dans l œuvre de Padura sont séparés de leurs parents, de leurs frères et sœurs, des proches, des amis. Mario a exclu l exil, il est trop attaché à son pays. Recevoir de l argent de la diaspora permet de résister à la situation économique difficile, catastrophique à partir de 1990 en raison du retrait de l aide soviétique. Dans Les brumes du passé, qui se déroule en 2002, Mario et ses amis font le bilan d une vie de sacrifices dans l espoir toujours déçu d un avenir meilleur: «Combien de choses on nous a enlevées, interdites, refusées durant des années pour atteindre plus vite un bel avenir et pour que nous soyons meilleurs?» Ces hommes de cinquante ans qui pensent que la vie est passée à côté d eux, observe la tendance actuelle à vivre à la débrouille: Il doit y avoir trop de gens qui en ont marre, alors ils cherchent la voie de la facilité. Il y en a beaucoup trop qui ont grandi en voyant presque tout le monde se débrouiller pour voler, falsifier, trafiquer, ça leur semble tout ce qu il y a de plus normal et ils le font, comme s ils n y voyaient rien de mal (Les brumes du passé). Anne Gimbert qui a su nous démontrer la force du roman à dire l essentiel conclut ainsi son étude captivante: La vision de Cuba que nous offre Padura est celle d un auteur que sa conscience critique conduit à dépeindre un pays tel qu il est et à dire le non-dit. Écrire contre l oubli et explorer le désenchantement des Cubains anonymes Les messages des fresques murales peintes par les Chicanos Cet un exemple original d influences croisées qu Annick Tréguer analyse pour nous. Le Chicano est un américain d ascendance mexicaine. Il œuvre à partir des années 1960 dans les quartiers des grandes villes à forte concentration mexicaine des États américains du sud-ouest comme la Californie, le Texas, l Arizona, le Colorado, et le Nouveau Mexique (lesquels couvrent des territoires qui appartenaient au Mexique avant 1848). Cette forme d expression picturale est une tradition ancienne encore présente au Mexique. Quelques observateurs font un rapprochement avec les pyramides colorées mayas ou aztèques. 22
9 INTRODUCTION Ce sont les rues des quartiers chicanos, les barrios qui constituent l espace privilégié des peintures murales chicanas. Les premiers auteurs ne recherchent pas l esthétique, à l évidence c est le message à transmettre qui l emporte. Depuis leur naissance dans les années 1920, les «murales» sont des fresques à visées politiques, culturelles ou éducatives. Un demi-siècle plus tard les muralistes chicanos les adaptent et en font des instruments de lutte contre la discrimination, ou des pages rappelant l histoire des immigrés. On y célèbre les héros mexicains, on y encourage la scolarisation, on y dénonce la violence. Une caractéristique des murales est la priorité donnée par l artiste à une réalisation collective. L objectif principal est de donner aux Chicanos la possibilité de se réapproprier en terre nord-américaine, en terre de langue anglaise, en terre «anglo» comme ils disent, un passé et une histoire, qui leur ont été refusés. Dans les années 1960, on peint pour la cause (la cauza) de la race (raza), c est-à-dire contre l exclusion. On peint aussi pour la revendication des territoires autrefois mexicains. On peint pour rappeler l origine mythique, les ancêtres Aztèques fondant Tenochtitlan (Mexico), d où la présence fréquente des pyramides dans les murales. Parmi les autres thèmes qui reviennent aussi fréquemment, Annick Tréguer relève les valeurs familiales, l éducation, la religion, les révolutionnaires aux poings levés. Plus tard, dans les années 1980, les peintures quittent en partie les barrios et d autres thèmes voient le jour, comme la drogue. Plusieurs artistes acquièrent une notoriété et l État peut leur commander des fresques destinées aux bâtiments administratifs. Si bien qu Annick Tréguer se demande si le murale n a pas été la première étape d un itinéraire conduisant à la reconnaissance d un art chicano, tant il est apprécié aujourd hui par les États-uniens. Par contre, l objectif que s étaient fixé certains muralistes chicanos d effacer les frontières entre les communautés anglo et chicana ne paraît pas avoir été atteint. Le tango: un apport à la culture mondiale Parmi les apports de l Amérique latine à la culture mondiale, l exemple du tango était incontournable. Il est à la fois une musique et une danse. Musique et danse urbaines que revendiquent les villes de Montevideo et de Buenos Aires. Il n a jamais été une expression des campagnes de l Argentine ou de l Uruguay. Comme toute manifestation culturelle vivante, le tango se modifie par sa musique et par sa danse. Il évolue dans un contexte de migrations et de mondialisation. Mais, insiste Elisabeth Dorier-Apprill, dans le tango il n y a pas de métissage, contrairement à l idée reçue qu il aurait été influencé par les musiciens Noirs du quartier de la Boca et par leurs rythmes: 23
10 JEAN-PIERRE GÉLARD En réalité, dans l histoire de l Argentine, dans la revendication du tango argentin, le tango est un genre culturel qui ne doit pas grand-chose à l Afrique. Au contraire, dès l origine, une revendication d européanité s exprime dans la structure de la danse. Le tango qui apparaît dans les milieux modestes et de migrants de Buenos Aires, conquiert l Europe et particulièrement Paris dès le début du XX e siècle, mais aussi la Turquie, la Finlande, le Japon. C est en quelque sorte un produit précoce de la mondialisation. Il voyage à l extérieur de l Argentine pour y revenir et en repartir. Il évolue. Elisabeth Dorier-Apprill analyse pour nous le cas de la Cumparsita, composé en 1917 et qui, traditionnellement, clôture les bals. La grande époque du tango en Argentine ce sont les années 1940, avec Troilo, D Arienzo, Di Sarli. Aujourd hui les puristes dansent encore sur les tangos de cette période et dédaignent le Nuevo Tango. Pendant les années 1940 et jusqu à la fin de la période péroniste, ce tango gagne toutes les couches de la société, il s embourgeoise. Avec Bahia Bianca de Di Sarli on danse un tango lisso, en restant droit, avec des pauses, il est convenu d être bien ancré au sol, élégant. Il y a des centaines d orchestres à Buenos Aires. On commence à écrire sur le phénomène, le tango va même être utilisé comme instrument de valorisation du président Perón au pouvoir. Après sa chute en 1955, commence une période de déclin important du tango dansé. Mais la musique évolue pendant le même temps avec Pugliese et Piazzolla. Ce dernier est à l origine d une évolution importante du tango argentin: la musique se déconnecte de la danse. Il faudra attendre 1983 avec le spectacle Tango argentino pour voir le grand retour de la danse, qui s étend mondialement. Buenos Aires revit au rythme des tangos. À côté du tango du couple vieillissant, qu on continue à voir, émergent la musique jeune et le Tango Nuevo. Le rôle de l Église en Amérique latine Dans ce domaine aussi, l Amérique latine fait preuve d originalité. Son Église catholique d importation coloniale a joué un double rôle. D une part, par son institution, sa hiérarchie, souvent conservatrice et prompte à soutenir les dictatures militaires et tout pouvoir de droite et d autre part, simultanément, une partie de ses membres, prêtres, religieux, théologiens, ont largement contribué à la création et au soutien de mouvements progressistes laïcs dont il n existe pas d équivalents ailleurs dans le monde. Actuellement on assiste à un fort développement des Églises d obédience pentecostale, plutôt réactionnaires, qui trouvent un large écho dans certaines populations latinos. Nous n avons pas traité cet aspect qu il faut garder à l esprit. 24
11 INTRODUCTION L Église est une composante importante de la culture latino. Michael Löwy traite de la question particulière de ce qu il nomme le christianisme de la libération, qui a bouleversé la culture politique du continent 2. Un vaste mouvement social est né au début des années 1960, composé de représentants de l Église (prêtres, ordres religieux), de mouvements religieux laïcs (Action catholique, Jeunes ouvriers chrétiens, commissions pastorales diverses ), et de communautés ecclésiales. Ce mouvement va influencer aussi des organisations populaires non confessionnelles (associations de quartier, syndicats, groupements paysans ). Depuis 1971 une floraison d écrits produits par des penseurs chrétiens latino-américains a rendu célèbre l appellation de «théologie de la libération», mais celle-ci n est en fait qu une partie d un mouvement beaucoup plus large. Sans la prise en compte de ce mouvement, pour Michael Löwy, on ne peut pas comprendre des phénomènes sociaux et historiques aussi importants dans l histoire récente de l Amérique Latine que la montée de la révolution en Amérique centrale, au Nicaragua et à El Salvador ; que l émergence d un nouveau mouvement ouvrier et paysan au Brésil ; ou que le soulèvement zapatiste au Chiapas. Pour l auteur, l appellation qu il propose de «christianisme de la libération» est mieux adaptée que celle de «théologie de la libération» puisque le mouvement ne se limite pas à une réflexion, il est d abord une pratique, et il ne relève pas strictement d une Église. Le mouvement se fonde en fait sur une éthique religieuse de fraternité. Cette orientation socio-religieuse n est pas la tendance majoritaire des Églises latinos, qui demeurent plutôt conservatrices. Michael Löwy interprète comme suit l idée centrale du mouvement: Pour le christianisme de la libération, les pauvres ne sont plus perçus comme de simples objets d aide, de compassion, de charité mais comme les sujets de leur propre histoire, les sujets de leur propre libération. Le rôle des chrétiens socialement engagés c est de participer à cette «longue marche» des pauvres vers la «terre promise» la liberté en apportant leur contribution à leur auto organisation et auto émancipation sociale. Cela signifie un changement radical dans la culture politique latino-américaine, dominée par le paternalisme et le clientélisme, et impliquant la passivité des classes subalternes. Après cette définition très claire, l auteur nous décrit en détail la naissance et la progression du mouvement, le rôle joué à l origine par la Jeunesse universitaire chrétienne brésilienne, par la pensée d Emmanuel Mounier et la revue Esprit, par le concile Vatican II, etc. L année 1971 est une date repère avec la publication d un ouvrage intitulé Théologie de la libération, perspectives de Gustavo Gutierrez, prêtre péruvien, ancien élève des universités catholiques de Louvain et de Lyon. Il lance un certain nombre d idées 2. À ce titre l intervention aurait pu être placée dans la troisième séquence. 25
12 JEAN-PIERRE GÉLARD qui bouleversent la culture religieuse, sociale et politique de l Église, notamment qu il ne faut pas attendre le salut d en haut. On retrouvera chez les théologiens qui le suivent un certain nombre de thèmes récurrents: un réquisitoire contre le capitalisme en tant que système injuste ; la solidarité en faveur des pauvres; la nécessité de constituer des communautés chrétiennes de base pour contrecarrer le mode de vie individuel prôné par le modèle libéral. Pendant les années 1960 et 1970, les militants du christianisme de la libération ont participé activement à la lutte contre les dictatures militaires dans de nombreux pays. Après la fin des dictatures, le mouvement a dû faire face à de nouveaux dangers d une part la montée des églises et sectes pentecostales, d autre part les offensives conservatrices du Vatican mais il n en demeure pas moins que: Beaucoup de cadres et animateurs des mouvements sociaux les plus importants en Amérique latine, depuis 1990, ont leurs racines profondes dans le christianisme de la libération [ tel le MST], un des mouvements les plus impressionnants de l histoire contemporaine du Brésil par sa capacité de mobilisation, sa radicalité, son habilité politique et sa popularité. Michael Löwy entreprend ensuite une analyse très intéressante, montrer en quoi le christianisme de la libération inspire, aujourd hui, une nouvelle culture politique. Cette culture s appuie d abord sur ce qu il nomme le «basisme», c est-à-dire «la conviction que c est d en bas, à partir des couches sociales les plus opprimées, à partir du peuple asservi qu il faut organiser non seulement l Église mais les mouvements sociaux et politiques émancipateurs». Les communautés ecclésiales de base sont conçues dans cette perspective. La culture politique issue du christianisme de la libération, ce sont aussi les expériences d éducation populaire, la critique du modèle économique libéral, la critique de l individualisme et la défense des communautés traditionnelles. L auteur montre enfin comment cette culture se heurte aux contraintes du pouvoir et même comment les tenants de la culture politique du christianisme de la libération, une fois au pouvoir, ne l utilise pas uniquement comme instrument de changement social, mais comme une fin en soi, suivant ainsi le modèle commun. Les combats pour la terre et les mouvements indigènes Avec l exemple de la Bolivie et l accession d un indigène, Evo Morales, au pouvoir suprême, Sergio Cáceres qui est journaliste bolivien nous montre le rôle déterminant joué par les mouvements indigènes. Notamment celui des organisations de paysans producteurs de feuilles de coca. Il relève aussi les difficultés d exercice du pouvoir, les frustrations, les distances qui s opèrent entre la base et l institution politique. Avec Henri Burin des Roziers, 26
13 INTRODUCTION c est la place du Mouvement des Sans-terre par rapport à la structure agraire et à l économie du Brésil qui est présentée. C est aussi le témoignage d un prêtre dominicain qui a consacré sa vie à la défense des plus faibles. Les mouvements indigènes en Bolivie La terminologie même doit être maniée avec prudence. Sergio Cáceres parle de peuples «indigènes» en prenant soin de placer des guillemets au terme indigène, qui est cependant préféré par la population qu elle désigne à celui d «indien», auquel est attachée une connotation péjorative. Selon cet observateur, l usage de ces termes fait partie de l arsenal de l exclusion sociale et, en réaction, leur récupération par certains peuples originels est une forme de provocation à l égard du système d exclusion. Les mouvements et organisations indigènes remontent à un passé lointain dans l histoire de la Bolivie. Déjà, au moment de la colonisation espagnole, dans les années 1780, des soulèvements multiples ont préparé la guerre d indépendance conduite par Simon Bolivar. Pourtant, dès la création de la République bolivarienne, la constitution exclut les populations indigènes de la citoyenneté. Celles-ci sont aussi victimes d expropriations, de tentatives d extermination et d esclavagisme si bien que Tout au long de l histoire de la République de Bolivie, les peuples indigènes se soulèvent pour exiger leurs droits territoriaux, soulèvements qui sont cruellement réprimés par l État. Les deux groupes indigènes les plus importants numériquement sont les Aymaras et les Quechuas. Le peuple Aymara a développé un discours politique radical, le katarisme, qui prône le retour à un mode d organisation communautaire (l allyu), la reconstruction du territoire indigène et l autodétermination. Evo Morales est un indigène d origine aymara. Mais le Mouvement vers le socialisme (MAS) qui l a porté à la présidence n est pas un mouvement indigène et «ne relève d aucune idéologie de type indianiste». En devenant le 22 janvier 2006 le premier président indigène du pays, il porte au pouvoir des syndicalistes et des indigènes, mais ne forme pas pour autant un gouvernement qualifiable d indigène. Le MAS est une coalition de forces sociales, syndicales et politiques. Parmi les forces syndicales, les organisations de cultivateurs de coca (les cocaleros), qui font partie de la Confederación Sindical Unica de Trabajadores Campesinos de Bolivia (CSUTCB, Confédération syndicale unique des travailleurs paysans de Bolivie), ont introduit la problématique de la feuille de coca comme revendication majeure. Ces organisations ont joué un rôle majeur dans la création du MAS. 27
14 JEAN-PIERRE GÉLARD 28 Les cocaleros sont les paysans producteurs de la feuille de coca. Élément indispensable des rituels les plus anciens des peuples des Andes, c est aussi un supplément alimentaire et une source d énergie qui permet aux paysans et ouvriers de supporter le travail pénible, en particulier dans les mines ; mais elle est également, comme on sait, l un des principaux ingrédients pour la fabrication de la cocaïne. Or, cette dernière est interdite par la convention sur les stupéfiants de l Organisation des Nations unies (ONU). Les États-Unis déclarent œuvrer à sa disparition totale en Colombie, au Pérou et en Bolivie. Cette guerre de la drogue est bien entendu un bon prétexte comme le souligne également Alain Labrousse (voir infra) qui permet aux États-Unis de contrôler les lieux de production de la coca à d autres fins. La région de Chapare, considérée comme le lieu qui produit la coca pour la transformer en cocaïne, a été l objet de répressions féroces. C est de la résistance à ces agressions qu est né le mouvement cocaleros, dont le principal leader de la dernière décennie a été Evo Morales. Le 12 octobre 1992, date anniversaire du début de l invasion espagnole sur le continent américain (12 octobre 1492), les organisations de peuples indigènes boliviens se sont réunies pour la première et unique fois dans l «Assemblée des peuples autochtones». L Assemblée actant que le colonialisme n avait pas pris fin avec l indépendance, le pouvoir étant simplement passé des Espagnols à leurs descendants, élite minoritaire exploitant et excluant la majorité indigène, conclut sur la nécessité d une représentation des peuples indigènes dans les instances du pouvoir. Mais la création de l instrument politique, le MAS, susceptible de faire aboutir cette revendication s est révélée difficile. Pourtant, aux élections parlementaires de 2002, le MAS recueille 20,9 % des voix. C est un événement considérable: Du jour au lendemain le Parlement, jusque-là propriété d une élite, est envahi de députés et de sénateurs issus de plusieurs syndicats et organisations paysannes, imposant leurs vêtements traditionnels, leurs coutumes et leurs langues d origine. Mais, c est Gonzalo Sánchez de Lozada dont le parti, le Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR), recueille le plus grand nombre de suffrages, 22 %, qui devient président de la République. Il constitue un gouvernement dont le projet est le suivant: «Imposer trois mesures directement dictées par le FMI, la Banque Mondiale et les États-Unis de George Bush: radicaliser la lutte contre la feuille de coca, créer un impôt sur les salaires et confier l exportation du gaz vers le Mexique et les États-Unis, via le Chili, à la multinationale Pacific LNG. Le mouvement cocalero réagit au premier projet et face au troisième se forme une «Coordination du gaz» comprenant les mouvements indigènes, le MAS et divers syndicats. Une agitation sociale se développe qui finira par
15 INTRODUCTION obtenir le départ du président et l organisation d élections en décembre 2005, gagnées cette fois par le MAS et Evo Morales avec 54 % des suffrages. Le jour précédant l investiture officielle d Evo Morales, a eu lieu une autre cérémonie dont la signification historique est aussi importante. Dans les ruines de Tiwanacu, Evo Morales a reçu l investiture des nations indiennes, un acte sans précédent pour lequel s étaient déplacés des représentants des peuples indigènes de tout le continent américain, depuis le Canada jusqu à l Argentine. Symboliquement, Evo devient le principal leader indigène des Amériques. Toutefois, si selon les observateurs, l appui des peuples indigènes a été décisif pour le succès d Evo Morales, cela ne signifie pas pour autant l arrivée des indigènes au pouvoir comme on va le constater dès la mise en place de l Assemblée constituante, revendication essentielle des indigènes: leurs représentants ne vont pas obtenir la place qu ils pensaient leur revenir. Promouvoir une transformation sociale favorable aux indigènes, sans pour autant entrer en conflit avec l ancien système, est un exercice d équilibre bien délicat : le MAS et Evo Morales le réussiront-ils?, telle est la question que pose Sergio Cáceres? Au Brésil, le Mouvement des Sans-terre face au modèle de développement Au Brésil, la structure agraire est un héritage de l histoire, elle date du conquérant portugais qui distribua à quelques grandes familles de l aristocratie des territoires immenses destinés à l exploitation agricole, dont le produit était acheminé vers l Europe. C était une agriculture de rente et d exportation. La situation aujourd hui a peu évolué, puisqu on compte encore 1 % des propriétaires terriens qui possèdent 54 % des terres cultivables, alors que des millions d ouvriers agricoles, fermiers ou métayers ne détiennent pas ou peu de terres cultivables et vivent dans des conditions de pauvreté souvent extrême. En 1975, pendant la dictature militaire, l aile progressiste de l Église catholique brésilienne, inspirée de la théologie de la libération, crée la Commission pastorale de la Terre (CPT), devenue le défenseur des petits paysans. Le Mouvement des Sans-terre (MST), à caractère syndical, populaire et politique, prend le relais en 1984, et depuis lutte à la fois pour la terre, pour une réforme agraire et pour un changement social au Brésil. Ce mouvement original est connu désormais internationalement. Le MST est indépendant de tout parti politique, de l État brésilien et de l Église catholique. Dans une optique égalitaire, il respecte une stricte parité hommes/femmes dans tous les organes de direction, lutte pour une réforme agraire juste et non commerciale, pour l attribution de terres aux personnes qui la travaillent. Enfin, la production du MST se veut écologique, sans pesticides, sans engrais chimiques et sans organismes génétiquement modifiés (OGM). Le Mouvement est évidemment la cible des grands propriétaires et de leurs milices armées. 29
16 JEAN-PIERRE GÉLARD C est à la lumière de cette situation qui nous est connue par les chercheurs et les médias qu il faut apprécier la contribution du frère Henri Burin des Roziers, dominicain, défenseur des Sans-terre. Qu en est-il réellement sur le terrain, pour quelqu un qui vit au cœur d une région où les affrontements sont constants? Henri Burin des Roziers nous décrit la situation agraire et le modèle de développement au Brésil à partir de son expérience d avocat et de son rôle au sein de la Commission pastorale de la Terre. Au Brésil, aujourd hui, il y a deux modèles agraires : l agrobusiness et l agriculture familiale. L agrobusiness, c est la grande et très grande propriété, où l on travaille de façon moderne dans le cadre d une monoculture, mécanisée, agrochimique, visant à produire massivement des produits surtout destinés à l exportation comme le soja, la viande, le bois et la canne à sucre. Au contraire, l agriculture familiale concerne la petite propriété, avec des pratiques écologiques, dédiée à l alimentation locale ou le marché interne. C est pour la promotion de ce second modèle que lutte le Mouvement des Sans-terre et qu il réclame une réforme agraire. Le Brésil est actuellement le premier producteur de viande au monde et le second producteur de soja. Il exporte aussi du bois massivement. Les conditions de production ne concernent donc pas que les seuls Brésiliens. Cette production se fait à partir d immenses domaines. Dans l État du Pará où vit Henri Burin des Roziers, au nord du Brésil, non loin de la Guyane française, les fermes s étendent sur 5000 à ha en moyenne, certaines atteignent ha. Dans la commune de Xinguara, le groupe des frères Quagliato possède plusieurs fermes qui totalisent têtes de bétail. L agropastoralisme est extensif, les pâturages sont gagnés sur la forêt amazonienne. Le déboisement libère également des espaces pour la monoculture. Une première conséquence de l agrobusiness est la destruction de la forêt. Une seconde, particulièrement choquante, est l appropriation illégale de terres par les grands propriétaires, y compris par l expropriation des petits paysans (les frères Quagliato ont expulsé 400 familles des terres qu elles cultivaient). Pire encore est la violence faite aux petits exploitants et à ceux qui les défendent, violence qui peut aller jusqu à l assassinat, comme cela a été le cas pour sœur Dorothy, en février 2005, abattue sur commande de marchands de bois du sud du Para. Les conflits pour l appropriation de la terre se terminent souvent par des assassinats, lesquels restent presque toujours impunis. Ce climat entraîne une émigration massive vers les villes, mais aussi «le travail esclave». Lorsque Henri Burin des Roziers a utilisé cette dernière expression devant des élèves de terminale d un lycée du Mans, au cours de sa présentation, dans un premier temps il n a pas été compris. C est en voyant les images d un film documentaire sur les conditions de travail et d existence d ouvriers agricoles, qu ils ont réalisé successivement avec stupeur, incrédulité puis révolte, qu il s agissait bien d un véritable esclavage dont il était question et non d une image. Entre 1995 et 2006, 30
17 INTRODUCTION ce sont plus de ouvriers agricoles qui ont été libérés par les agents de l État brésilien. À la suite des pressions exercées par les associations de défense des ouvriers esclaves et les plaintes déposées en 1994 contre le gouvernement brésilien devant la Commission interaméricaine des droits de l homme de l Organisation des États américains, le Brésil, grâce à son président Lula, a reconnu en 2003, pour la première fois, l existence du travail esclave et s est engagé à l éradiquer. Quant à la réforme agraire, l auteur nous rappelle que c est une éternelle promesse clamée depuis La réforme agraire devrait comprendre: une limitation de la surface des propriétés agricoles ; la récupération des terres confisquées par les grands propriétaires ; et un modèle familial d agriculture procurant aux petits paysans des revenus suffisants pour vivre sur leur terre. Mais la mise en œuvre de la Réforme tarde, quatre millions de familles n ont toujours pas de terre. Le premier gouvernement Lula s était engagé à installer plusieurs centaines de milliers de familles sans terre, mais à peine la moitié l a été, et les installations se font dans la violence, avec leurs cortèges d assassinats. Par ailleurs, on découvre que la politique officielle vise plutôt à intégrer la petite propriété dans la structure de l agrobusiness. Malgré ce constat bien décevant, Henri Burin des Roziers tient à terminer son témoignage sur une note d espoir. La déforestation de l Amazonie brésilienne En défendant leur droit à vivre sur leur terre menacée par une agriculture intensive et industrialisée et/ou par la déforestation (comme en Amazonie), les populations défendent aussi l avenir de la planète. L extension des immenses domaines agricoles se fait aux dépens de la forêt. Géographe et chercheur, Moïse Tsayem Demaze, qui a étudié, par télédétection, la déforestation en milieu tropical en Guyane française et au Brésil nous expose avec précision la situation, les différents paramètres et les appétits qui sont en jeu, toutes choses qu il introduit ainsi: La forêt amazonienne suscite l attention de la communauté internationale depuis quelques décennies, suite à l évolution de la déforestation, en particulier au Brésil. Cette déforestation est perçue au niveau international comme une menace, voire un danger écologique et climatique planétaire. Or pour le Brésil, elle relève d un processus d intégration et d aménagement de l Amazonie, et surtout de développement économique par la «mise en valeur agricole» de ce territoire forestier. Il est clair que la façon dont se fait actuellement l extension des espaces agropastoraux, obtenus par déforestation, montre que le souci du développement prime sur celui de l environnement. La forêt tropicale amazonienne, la plus vaste des forêts tropicales au monde, est riche d une biodiversité exceptionnelle: les biologistes y dénombrent 200 à 300 espèces d arbres 31
18 JEAN-PIERRE GÉLARD à l hectare, pour une quinzaine dans les forêts tempérées d Europe. D où son statut de réserve biologique mondiale, de patrimoine génétique pour la planète. Parce qu elle absorbe massivement du gaz carbonique et rejette de l oxygène, la forêt amazonienne est souvent qualifiée de poumon de la Terre. Elle joue également un rôle important dans la composition de l hydrosphère mondiale. Face à des enjeux environnementaux envisagés dans le moyen terme et qui intéressent surtout les observateurs internationaux, les politiques brésiliens et les grandes exploitations travaillent, de leur côté, sur le très court terme et regardent l Amazonie surtout comme un territoire à désenclaver, à développer ou, plus simplement, à exploiter. Ce qui, dès les années 1970 s est traduit par l installation de migrants, le long des routes amazoniennes fraîchement construites, pour que ceux-ci accèdent à la terre et contribuent à sa mise en valeur agricole. De 1990 à 2000, la déforestation a été de 0,4 % par an (la surface de la Belgique). Selon les statistiques officielles brésiliennes, elle atteindrait 16 à 17 %, mais beaucoup plus selon certaines organisations non gouvernementales. Moïse Tsayem Demaze, nous décrit les différentes formes de déforestation. L agriculture traditionnelle sur brûlis est pratiquée pour des petites surfaces destinées à des cultures vivrières familiales. La déforestation est temporaire, les brûlis se déplacent et la forêt reprend alors sa place. Une seconde forme accompagne les fronts pionniers, véritable colonisation agricole qui s inscrit dans une politique publique d appropriation du territoire amazonien. Après construction des axes routiers, des parcelles à défricher sont distribuées en lots de 100 ha par famille sur un ruban de 100 km le long des routes. Près de petites propriétés foncières se sont ainsi constituées. Peu après le début de cette opération, une troisième forme de déforestation a été conduite par les grands propriétaires fonciers, les fazendeiros, grâce à des facilités bancaires et fiscales accordées par l État brésilien. D immenses installations de type ranch, atteignant ha, se sont développées après défrichage complet et définitif de la forêt au profit de pâturages permanents (70 % du déboisement a fait place à l élevage extensif). Sur le plan économique, la déforestation en Amazonie brésilienne contribue substantiellement à la richesse du pays. Face à cela, la pression de la communauté internationale qui voudrait voir réduire la déforestation est de peu d effet. Des aires protégées ont été créées, accompagnées de la reconnaissance et de la délimitation de territoires indigènes (les 400 territoires indigènes créés, pour une population estimée entre et personnes, représentent 20 % de l Amazonie). D autres actions de préservation sont menées par l État brésilien, mais sans qu on sente une réelle volonté d aboutir. 32
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