MINISTERE DU COMMERCE. Alger, le 26/04/2015

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1 MINISTERE DU COMMERCE Les facteurs influant sur l évolution des modes de consommation Alger, le 26/04/2015 Hocine AMER YAHIA, consultant.

2 On peut distinguer trois grandes périodes qui ont caractérisé les modes de consommation en Algérie. - Les années 70 : monopole de l Etat sur le commerce extérieur, pénurie de produits, bas prix, dinar surévalué, plein emploi, gaspillage de produits de consommation (la peur d un manque de produits engendre des achats en masse, absence d emballage divisionnaire ) - Les années 80/90: réformes économiques, fin du monopole sur le commerce extérieur, surendettement, ajustement structurel, chômage élevé.

3 - Les années 2000 : boom pétrolier, mise en route de grands chantiers, transferts sociaux en progression, amélioration du pouvoir d achat, crédit à la consommation, ruée sur l importation de véhicules et autres produits électroniques (nouveaux besoins) tandis que la production nationale est demeurée toujours peu diversifiée et les exportations HH toujours faibles. A partir de la fin 2014 un nouveau paradigme pointe à l horizon suite à la chute des prix des hydrocarbures. A partir de 2014 un nouveau paradigme

4 Selon une enquête ONS (2011), les dépenses annuelles des algériens ont triplé en l espace de dix années, étant passées d un peu plus de 1500 milliards de Da en 2000 à environ 4500 milliards de Da en 2011, mais avec des disparités : coefficient 2,4 en zone rurale contre 6,1 en zone urbaine. La part des biens alimentaires représente 46% en zone rurale contre 40% en zone urbaine. La part du logement vient en seconde position avec 20,4% suivi du transport/communications avec 12% et habillement/chaussures 8%.

5 Selon notre ami, le Professeur Mebtoul, «cette enquête ONS aurait dû préciser, entre autres, quelle est la part au sein de cette dépense des produits importés et de ceux produits localement. La facture des produits alimentaires, qui représente 17,8% de la structure globale des importations algériennes, s est élevée au premier semestre 2013 à 5,05 mds usd contre 4,4 mds usd durant la même période en 2012, en hausse de 14,96% selon le CNIS. L enquête montre que c est une minorité (10%) qui poussent, via la rente des hydrocarbures, à l accroissement des importations de biens de consommation».

6 «Il aurait été donc plus cohérent que l ONS donne d abord la répartition du revenu national et ensuite le modèle de consommation qui est fonction luimême du revenu par couches sociales. L arbre ne doit pas cacher la forêt, le fonctionnement réel de la société algérienne interpelle toute la politique socioéconomique de la transition d une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales».

7 Nouveaux modes de consommation: Dans le monde, de nouveaux modes de consommation se font jour, cela vient, selon l économiste français Jean-Yves Naudet, de la capacité créatrice de l économie de marché qui sait se réinventer en permanence : ainsi suite aux crises économiques successives qu a connues l Europe, le génie de la concurrence a favorisé les modes suivants, parmi lesquels on peut citer: - fruits avec goût - courtage - achats engagés (responsabilité sociétale) - label (coq de ferme par exemple)

8 - Location - Retour à la nature (jardin) - l occasion - Hallal (produits ethniques) - forfait (accès illimité) - soldes flottantes au lieu de promotions occasionnelles - achats groupés avec prix dégressifs - fait-maison (on prépare sa cuisine, y compris son pain) - vente directe (on va à la ferme) - vente privée (avant solde).

9 Bien sûr ces pratiques sont encore très peu répandues chez nous. Il est même possible de dire ceci : le prix du pain est extrêmement bas (en termes relatifs) qu il n inspire pas à faire sa galette chez soi. Cela est tout à fait légitime pour les franges de populations les moins favorisées et contribue à façonner d une certaine manière le mode de consommation de la majorité des Algériens. Mais d une manière générale, la vie moderne influence grandement les modes de consommation (on ne roule plus son couscous).

10 Quelques states d import sur les produits de consommation (MUSD) V. de tourisme Blé Lait poudre Médicaments Gasoil Essence super

11 Il apparait à travers ces données que les six produits ci-dessus représentent respectivement pour les deux dernières années une facture annuelle d importation de l ordre de 12 et 11 milliards de dollars, soit autour de 20% de la facture globale. On voit bien que pour beaucoup de ces produits la production nationale peut être boostée pour réduire significativement cette facture.

12 Quelques states sur les exports en MUSD Matières Huile goudron de houille Sucre Amoniac Phosphates 96 96

13 Les quatre produits désignés ci-dessus représentent environ 80 % de nos exportations HH, ce qui est significatif de notre dépendance aux importations et de la faible diversification de notre économie.

14 Les facteurs influant sur les modes de consommation En fait nous les avons évoqués ci-dessus mais ils sont une multitude. On peut cependant les décliner en quatre grands groupes : - les facteurs culturels: famille, environnement, religion, classes d âge, classes sociales, effet de mode - les facteurs sociaux: groupes d appartenance - les facteurs personnels: mode de vie, pouvoir d achat - les facteurs psychologiques: motivation, croyance

15 Ainsi, malgré la suppression du crédit à la consommation par la LFC 2009, l Algérien a intériorisé un changement dans les habitudes de consommation. Le modèle incarné continue de marquer les ménages devrait-on dire.

16 Conclusions: Pour la sociologue américaine Juliet B. Schor «pour vivre heureux, il faut consommer moins mais mieux». On estime qu une crise économique peut être salutaire en remettant en question certains achats superflus et en induisant un changement de paradigme. Chez nous, on est moins sensibilisé au cycle de vie d un produit pour consommer propre et durablement. De plus, sauf dans certains rares secteurs, la production nationale n offre pas une production variée.

17 On doit savoir que les jeunes qui sont majoritaires n ont pas le même mode de consommation que les plus âgés. On devrait être sensibilisé au cycle de vie d un produit pour nous permettre de mieux acheter, mieux utiliser et mieux jeter (protection de l environnement et récupération). La promotion du produit local peut être portée par la création d une association «bonne marque et d origine algérienne».