Coordination dynamique

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1 LA DYSPRAXIE (Centre référent de Tarbes : Marie-Neige Dubarry (psychomotricienne) et Claudine Gay (enseignante spécialisée) Remarques: -Il serait peut- être intéressant de distinguer au niveau des adaptations pédagogiques d'un coté les situations stimulant les acquisitions et d'un autre de suggérer les aménagements spécifiques. EX: difficulté à découper - travailler le geste par le séquençage verbal - si peu de progrès, proposer outil adapté.. -L'un des intérêts de ce document serait d'amener l'enseignant à se rendre compte des différentes aptitudes instrumentales nécessaires pour réaliser certains actes afin de développer une observation plus fine des difficultés des enfants et ceux permettant d'affiner le type d'aide à apporter. -Dans ce type de trouble instrumental il parait primordial que l'enfant puisse expérimenter plusieurs stratégies d'apprentissage pour chaque geste nouveau afin qu'il soit acteur dans la recherche de stratégies de compensation. Coordination dynamique Activités nécessitant habileté visuomanuelle Prise d informations DIFFICULTÉS POSSIBLES Maladresse manuelle ce que l'enfant touche se renverse, se casse, se déchire... à envoyer et à attraper un ballon maladresses pour découper, coller... Retard d'acquisition motrice court de façon désordonnée difficulté d'ajustement postural, tonique (hypo/hypertonie, enfant qui bave...), coordination malhabile, mouvements anormaux (tics, tremblements...) descend les escaliers avec difficulté, saute difficilement, a du mal à s'équilibrer sur un pied, n'arrive pas à sauter à cloche pied a des difficultés pour pédaler Evitement d'obstacle se cogne souvent, se prend les pieds dans les obstacles, a du mal à coordonner les bras et les jambes, à marcher surtout en terrain accidenté (sable, forêt, montagne...) Autonomie quotidienne : a besoin d'aide pour s'habiller (laçage, boutonnage, fermeture... orientation des vêtements), pour se laver; pour s'essuyer... mange lentement et " salement ", n'arrive pas à couper sa viande, ni à éplucher les fruits maladresses dans les jeux de cubes, les legos, les puzzles, les mécanos, les jeux de construction (principales acquisitions entre 2 et 6 ans : tour de 5 cubes, pont, puzzles de 4 morceaux, puis pyramide de 6 cubes, escalier de 8 à 10 cubes) activités mettant en jeu le découpage, le collage s'orienter dans les tableaux lire des cartes ADAPTATIONS POSSIBLES diminuer les exigences motrices afin de maintenir la motivation et l'envie de faire, de participer pour les petits, permettre de varier les positions de travail : debout, assis, plat ventre... travailler le geste, l'isoler, le verbaliser travailler la connaissance topographique et fonctionnelle des parties du corps stimuler et exercer la motricité fine : pâte à modeler, chemin avec le doigt, marionnettes de doigt, rythmes, ombres chinoises, billes, laçages... permettre à l'enfant de s'asseoir pour enfiler ses vêtements, attacher ses chaussures l'information visuelle doit être simple et structurée favoriser le développement des coordinations oculo-manuelles de la perception spatiale, l'orientation des pièces réduire les exigences, épaissir les lignes à découper permettre l'utilisation de ciseaux à ouverture automatique munis d'un petit ressort qui facilite l'ouverture exercices de motricité fine, de connaissance corporelle, de comptine gestuelle représentation graphique de la tâche : éviter la multiplication et l'éparpillement des informations sur un même support (murs classe,

2 Visuelles complexes Organisation du travail Graphisme Écriture situer, les uns par rapport aux autres, l'emplacement de différents éléments d'un schéma, d'un puzzle, d'une figure géométrique reconnaître une droite dans sa continuité, percevoir des obliques lenteur pour retrouver une information dans un livre, dans un cours se perd dans un texte, se perd dans les changements de plans (du tableau au cahier) organiser méthodiquement son travail (exemple : en géométrie impossibilité de prévoir et d'organiser une construction complexe) difficulté à enregistrer des informations nouvelles et à évoquer des informations plus anciennes dessins pauvres souvent qualifiés d'immatures (progrès avec le temps mais insuffisants) maîtrise du coloriage non réalisation des formes attendues en fonction de l'âge (dans l'ordre suivant entre 2 et 6 ans : trait horizontal ou vertical, cercle, croix, carré, triangle et losange, copie du prénom lent, malhabile, le résultat du travail est peu lisible, grossier, sale, brouillon, froissé, lent et coûteux difficultés motrices : Contrôle graphique contraction, pression sur l'outil scripteur, faiblesse musculaire, mouvements parasites,tremblements Motricité fine peu développée Coordination visuo-motrice difficultés perceptives Intégration des informations visuo-spatiale: difficulté de spatialisation concernant la topologie (difficultés à relier 2 ou plusieurs points, suivre du doigt un tracé et percevoir 2 lignes parallèles, à percevoir des obliques, une courbe, un schéma), lettres mal formées (difficultés concernant les données spatiales : direction et organisation des traits, ainsi que leur taille) répugnance à l'écrit, mauvais alignement, problème d'espace entre les mots, mauvaise organisation dans la page, impression tableau, cahier...) privilégier une présentation simple, aérée, structurée : choisir une typographie adaptée éventuellement un exercice par page prise de repères visuels, difficultés à se repérer dans un tableau : colorier les lignes dans le sens horizontal et positionner la règle dans l'autre sens se repérer dans un texte : effectuer des pointages, des surlignages, faire verbaliser le repérage reconnaître une figure géométrique : développer les concepts et le vocabulaire géométriques, utiliser la verbalisation des propriétés, utiliser des surligneurs de différentes couleurs, donner les questions avant la lecture accompagner l'enfant dans la réalisation des différentes étapes d'une tâche : verbalisation à haute voix puis intériorisée pour mettre en mots les stratégies utilisées : décomposer en étapes solliciter régulièrement augmenter le temps de réalisation rappeler les consignes, les connaissances valoriser la verbalisation du dessin, le faire commenter varier les outils (épaisseur, taille...) travailler sur la reconnaissance de la forme et sa description, associer à des formes connues développer des expériences motrices déliement des doigts, pâte à modeler, suivis de tracés glissés sur tableau puis sur la feuille en passant d'un grand format à un petit, tâches de calligraphies être attentif à la posture devant la table de travail : bonne stabilité du tronc, bonne hauteur de la table, bon appui des avant-bras, pieds reposant sur le sol adapter le support d'écriture le plan incliné peut être efficace surtout pour les enfants ayant des troubles visuels faire vivre physiquement le tracé travail sur le plan vertical à grande échelle pour mieux intégrer la gestuelle des lettres nature du support ardoise velleda position de la feuille fixer la feuille une fois que l'enfant a choisi sa position présentation de la feuille éviter les carreaux séyès ou les petits carreaux car l'enfant ne repère souvent pas le début et la fin de la ligne, ne sait pas passer d'une ligne à l'autre préférer la page blanche avec un lignage simple ou accentuer en foncé les lignes entre lesquelles l'enfant doit écrire, repérer avec des couleurs le haut, le bas, la droite, la gauche l'outil scripteur à adapter selon les possibilités de l'enfant : préhension, pression, traçage...

3 de travail négligé, lignes non suivies et ondulantes, erreurs de formes et de proportions, espaces non respectés, maladresse du tracé, manque de fluidité, impression de tension - Organisation des séquences gestuelles : difficulté pour reproduire un modèle en copie (différents que sur commande verbale), lecture confusions de lettres dans leur forme (h/n/r) et dans leur orientation (p/q, d/b) lecture des sons complexes sauts des mots, des lignes : les difficultés augmentent quand les textes s'allongent champ de vision restreint le mode d'écriture ne pas faire écrire les majuscules à cause des obliques veiller à ce que les espaces entre les mots soient plus grands que les espaces entre les lettres (script) mémoire visuelle photographier le mot avant de l'écrire pallier les difficultés de la perception visuelle en sollicitant le langage : éviter les exercices de copie directe, s'appuyer sur le canal audio-verbal (associer mouvement et description verbale, travailler le lexique spatial) préférer la copie différée en utilisant l'épellation (travail de décomposition du mot et de la mémorisation) en favorisant la mémoire kinesthésique : lettres en relief, guidage de la main en utilisant un ordinateur ou des lettres magnétiques permettre l'utilisation de crayons effaçables, de crayon de papier (soin, présentation) limiter si besoin l'écriture manuelle tolérer un graphisme malhabile mais lisible limiter la prise de notes par écrit travailler la conscience phonologique de façon intensive et entraîner la mémoire auditivo-verbale (épellation) pour renforcer ces compétences en principe bien installées utiliser des méthodes analytiques sans faire l'impasse du sens : travail méthodique des opérations de codage/décodage grapho-phonétique s'appuyer sur la verbalisation : permet de saisit le sens de ce qui est écrit (décrire la forme d'une lettre, associer une image mentale " c'est comme... ) adapter le texte à lire : augmenter les contrastes visuels : augmenter les caractères, l'espace entre les mots, la taille des interlignes autoriser la lecture suivie avec le doigt permettre d'utiliser un cache ou une règle pour suivre les lignes pointer chaque début de ligne avec le doigt ou placer le doigt après chaque mot pour bien espacer les mots écrits champ de vision : inciter à explorer l'espace négligé

4 calcul dénombrement d'une collection : - parcours des yeux et pointage digital - déroulement oral de la comptine - savoir que le cardinal de la collection est le dernier nombre prononcé de la comptine numération : - parfois difficulté à retenir les mots nombres, à lire et à écrire ces mots à l'aide des chiffres (écriture en miroir, à l'envers) - difficulté à écrire et à reconnaître les signes > < + x calcul : - peine à poser les opérations, mauvais alignement des colonnes, algorithmes de pose et de résolution des opérations géométrie : - difficulté d'utilisation des instruments de géométrie (règles, compas, équerre...), de reproduction des figures géométriques, de précision dans les mesures, de représentation des volumes, des surfaces, de la symétrie, des rotations Proposer le dénombrement de collections d'objets déplaçables (et pas dessinés) - apprendre à organiser sa collection (en ligne, avec un intervalle suffisamment grand entre les objets, mais pas trop pour éviter de compter les trous) stratégies à développer : - apprendre à ralentir ou accélérer la comptine orale - mettre à l'écart les objets déjà comptés - dire le mot nombre uniquement quand l objet est posé sur la table - utiliser le tutorat : un enfant pointe les objets, l'autre dit la comptine orale - développer les activités avec des algorithmes pour compter : de " n " en " n " à l'endroit, à l'envers - utiliser des supports favorisant la mémorisation : bande numérique ou tableau de correspondance mots/chiffres, donner des repères de couleur pour écrire le nombre dans le bon sens visualiser les différentes composantes du nombre : - utiliser différentes couleurs symbolisant unité, dizaine, centaine - permettre le recours à un tableau photocopié avec colonnes différentes couleurs laisser le modèle des chiffres trouver d'autres systèmes pour la comparaison - par exemple : entourer le plus grand limiter la disposition des opérations en colonne poser les opérations dans des matrices (ou écrire 1 chiffre par carreau) utiliser la calculatrice favoriser le calcul mental faire écrire les opérations en ligne faire apprendre les tables par coeur adapter les outils : - donner une règle avec un ergot pour mieux la tenir - augmenter le contrôle postural en ajoutant de l'antidérapant sous les instruments - une règle réalisée dans un matériel lourd ou avec une bande de velcro qui s'agrippe à un tapis de table - une équerre pleine non transparente avec des repères pour marquer angles et

5 Vous accueillez, dans votre classe un élève présentant une dyspraxie. Voici quelques éléments qui peuvent vous aider au niveau des adaptations pédagogiques. Centre Référent Hôpital de Tarbes (65) la dyspraxie - les praxies sont des fonctions cognitives complexes qui permettent la gestion de tous les gestes volontaires, finalisés - la dyspraxie se manifeste lors d'acquisition de gestes complexes ou lors d'apprentissage de tâches motrices nouvelles ou inhabituelles ainsi qu'au niveau de séquences de gestes - l'enfant paraît incapable de planifier, d'organiser et de coordonner des actions nouvelles en séquences en quoi ce trouble se différencie-t-il d'un retard moteur? - la motricité (commande analytique des différents muscles) n'est qu'une composante de l'activité gestuelle - tous les gestes finalisés (mettre une cuillère à la bouche, se coiffer, tracer des lettres, jouer au tennis, s'habiller, tricoter...) supposent une gestion complexe de nombreux mouvements élémentaires de modulations posturales de régulations temporelles et spatiales qui doivent se coordonner et qui sont spécifiques à chaque geste, à chaque activité - alors que les commandes motrices des muscles, permettant les mouvements, sont en place très précocement dans le développement et pour l'essentiel, dans le contrôle génétique, les gestes sont le fruit d'un apprentissage - sous l'effet de la répétition. de l'entraînement, des essais/erreurs successifs, se construisent peu à peu des schémas, inscrits cérébralement, sortes de cartes toutes prêtes contenant l'ensemble des instructions pour planifier, pré-programmer chacun des gestes - ce sont les praxies qui permettent à partir de la simple évocation du projet du geste, une réalisation gestuelle automatisée harmonieuse et efficace Si en raison de lésions ou de dysfonctionnements cérébraux. la constitution de telles cartes ne se fait que partiellement ou de façon défectueuse. l'enfant ou le jeune devra pallier cette absence de planification globale par une succession de mouvements séquentiels la mise en œuvre de stratégies volontaires, contrôlées consciemment qui aboutiront à une réalisation lente, malhabile. dysharmonieuse et cognitivement très coûteuse.