VINA JACKSON. 80 Notes de jaune. Tome 1 TRA DUIT DE L ANGLAIS PAR ANGÉLA MORELLI MI LADY

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2 VINA JACKSON 80 Notes de jaune Tome 1 TRA DUIT DE L ANGLAIS PAR ANGÉLA MORELLI MI LADY

3 1 Une femme et son vio lon Tout est la faute de Vivaldi. Ou, plus pré ci sé ment la faute du CD des Quatre Sai sons, à présent posé sur la table de nuit, du côté de mon petit ami, qui ron flait dou ce ment. Quand Darren était ren tré à 3 heures du matin de son voyage d affaires et m avait trou vée allongée sur le sol de son salon, nue, le concerto dif fusé aussi fort que son sys tème sté réo le per met tait, il n avait pas vrai ment appré cié. Le presto de L Été, le concerto n o 2 en sol mineur, était sur le point d atteindre son apo gée quand Darren avait fait irrup tion dans la pièce. Je n ai rien perçu de son arri vée avant qu il me frappe légè re ment l épaule du bout de son pied encore chaussé. J ai ouvert les yeux et je l ai vu, pen ché sur moi. C est alors que j ai remar qué qu il avait allumé les lumières et éteint la musique. Mais qu est- ce que tu fous, putain? J écoute de la musique, ai- je répondu d une toute petite voix. J ai bien compris! On l entend à l autre bout de la rue! a- t-il crié. 7

4 Il ren trait de Los Angeles, et il avait l air remar qua ble ment net pour quelqu un qui sortait d un vol long- courrier. Il por tait tou jours son cos tume d homme d affaires, une impec cable che mise blanche et un pan ta lon bleu marine à très fines rayures, main tenu par une cein ture en cuir, la veste négli gem ment jetée sur une épaule. Il tenait fer me ment la poi gnée de son bagage à rou lettes. Appa rem ment, il pleu vait, même si je n avais stric te ment rien entendu à cause de la musique : de fines rigoles d eau dégou li naient le long des flancs de la valise et for maient une petite mare sur le sol, à côté de ma cuisse. Le bas du pan ta lon de Darren, trop loin de la pro tection offerte par le para pluie, lui col lait aux mollets, humide. Je me suis retour née vers sa chaus sure et j ai entr aperçu sa che ville mouillée. Une odeur musquée se déga geait de lui, un mélange de sueur, de pluie et de cuir ciré. Quelques gouttes d eau sont tom bées sur mon bras. Vivaldi avait tou jours eu un effet par ti cu lier sur moi, et ni l heure mati nale ni l expres sion aga cée de Darren ne pou vaient détour ner mon atten tion de la cha leur que je sen tais se répandre rapi dement dans mes veines comme la musique un peu plus tôt. Je me suis écar tée sur le côté, le bras tou jours pressé contre sa chaus sure, et j ai glissé ma main le long de son mol let. Il a immé dia te ment reculé, comme si ma caresse l avait brûlé, et a secoué la tête. 8

5 Tu es hal lu ci nante, Summer. Il a rangé sa valise contre le mur près de la chaîne hi- fi, ôté Les Quatre Sai sons de la pla tine et s est dirigé vers sa chambre. J ai envi sagé un ins tant de me lever et de le suivre, mais j ai décidé de n en rien faire. Impos sible d avoir le der nier mot dans une dis pute avec Darren quand j étais nue. J espérais qu en res tant allon gée sans bou ger, je pour rais désa mor cer sa colère. J étais moins visible, je me fon dais plus dans le décor, nue sur son par quet, à l hori zon tale plu tôt qu à la ver ti cale. Je l ai entendu ouvrir la porte de l armoire et sus pendre sa veste. Depuis six mois que nous sor tions ensemble, je ne l avais pas vu une seule fois balan cer son man teau sur le dos sier d une chaise ou sur le canapé, comme toute per sonne nor ma le ment consti tuée. Il ran geait sa veste dans l armoire, s asseyait pour retirer ses chaus sures, ôtait ses bou tons de man chette, débou ton nait sa che mise, la dépo sait dans le panier à linge sale, puis enle vait sa cein ture, qu il sus pen dait sur la petite tringle pré vue à cet effet, à côté de la demidouzaine d autres cein tures bleu marine, noires et mar ron. Il por tait des cale çons de grands coutu riers, ceux que je pré fé rais chez les hommes : mou lants, avec un large élas tique à la taille. J adorais la façon exci tante dont ses cale çons se tendaient sur ses fesses, même si, hélas, Darren les dis si mu lait immé dia te ment sous un pei gnoir. Il ne se pro me nait jamais en sous- vêtements chez lui. La nudité le déran geait. 9

6 Nous nous étions ren contrés à un réci tal l été pré cé dent. C était une incroyable chance pour moi : l un des vio lo nistes s était fait por ter pâle au der nier moment et on m avait demandé de le rem pla cer au pied levé. L orchestre jouait un mor ceau d Arvo Pärt, que je détes tais, parce que je le trou vais sac cadé et mono tone ; mais pour décro cher un contrat dans un réci tal classique sur une véri table scène, même minuscule, j aurais été prête à jouer un mor ceau de Justin Bieber et à faire sem blant d aimer ça. Darren était dans le public et il avait adoré le concert. Il avait un faible pour les rousses ; il m avait avoué plus tard que l angle de son siège l avait empê ché de voir mon visage mais qu il avait eu une vue impre nable sur mes che veux, qui, sous la lumière des pro jec teurs, irra diaient comme un bra sier. Il avait acheté une bou teille de cham pagne et fait jouer ses rela tions pour me rejoindre dans ma loge. Je n aime pas le cham pagne mais j en ai bu quand même : il était grand, sédui sant et c était la pre mière fois que j avais un admi ra teur. J ai voulu savoir ce qu il aurait fait s il m avait man qué des dents ou si, pour une rai son ou pour une autre, il ne m avait pas trou vée à son goût. Il m a répondu qu il aurait tenté sa chance avec la per cus sion niste : même si elle n était pas rousse, elle était plu tôt jolie. Quelques heures plus tard, j étais ivre et dans le lit de Darren, dans son appar te ment d Ealing, me deman dant comment je m étais retrou vée 10

7 sous les draps d un homme qui avait inter rompu nos ébats pour sus pendre sa veste et ran ger ses chaus sures côte à côte avant de me prendre. Finale ment, comme il était bien mem bré et qu il avait un bel appar te ment, et même si nous n avions abso lu ment pas les mêmes goûts musi caux, nous avons commencé à nous voir tous les week- ends. Mal heu reu se ment pour moi, nous pas sions bien trop peu de temps au lit et beau coup trop dans des expo si tions d art bran chées que je n appréciais guère et que Darren, j en étais convain cue, ne compre nait pas. Les hommes qui me voyaient jouer dans de vrais concerts, et pas dans les bars ou le métro, fai saient la même erreur que Darren et croyaient que j avais toutes les carac té ris tiques d une violo niste clas sique. Ils m ima gi naient sophis tiquée, culti vée, raf fi née, fémi nine et gra cieuse, dotée d une garde- robe simple et élé gante de robes de concert, rien de vul gaire ni de décol leté. Ils pen saient que je por tais en per ma nence des chaus sures à petits talons, inconsciente de l effet pro duit par mes jolies che villes. En réa lité, je ne pos sé dais qu une longue robe noire, que je sor tais pour les concerts ; je l avais payée 10 livres dans une fri perie de Brick Lane, et l avais fait reprendre par une cou tu rière. Elle était en velours, avec un col haut et un dos nu, mais elle était au pres sing la nuit où j ai ren contré Darren. J avais acheté un four reau chez Selfridges et caché l éti quette dans mon soutien- gorge. Heureu se ment, Darren était un amant très propre et 11

8 il m avait fait l amour sans nous tacher, ma robe et moi. J avais pu la rap por ter et me la faire rembour ser le len de main. Je louais une chambre à Whitechapel, où je pas sais toutes les nuits en semaine. C était un meu blé, plus petit qu un stu dio, qui comportait un lit une place, un por tant qui me ser vait d armoire et un minus cule coin cui sine, avec un évier, un réfri gé ra teur et une gazinière. Je par tageais une salle de bains, située au bout du cou loir, avec quatre autres loca taires, que je ne croi sais que rare ment. Même si l appar te ment était mal placé et l immeuble mal entre tenu, je n aurais jamais eu les moyens de le louer si je n avais pas conclu un mar ché avec le véri table loca taire, ren contré dans un bar un soir tard après une visite du British Museum. Il ne m a jamais expli qué pour quoi il vou lait sous- louer le stu dio pour un loyer moindre que celui qu il payait, et j ai tou jours pensé qu il avait dis si mulé quelque chose sous le plan cher, un cadavre ou de la drogue. Il m arri vait sou vent de res ter éveillée la nuit, m atten dant à moi tié à voir sur gir le SWAT. Darren n avait jamais mis les pieds chez moi. Je soup çon nais qu il n aurait pas pu entrer dans l immeuble sans avoir aupa ra vant exigé sa complète déconta mi na tion, et de toute façon, je vou lais gar der une cer taine indé pen dance. Peutêtre ai- je tou jours su que notre liai son serait éphémère et ne voulais- je pas qu après avoir été rejeté, mon amant brise ma vitre à coups de cailloux. 12

9 Il avait sug géré à plu sieurs reprises que j abandonne mon appar te ment pour emmé na ger avec lui. Il pen sait que je pour rais inves tir l argent ainsi éco no misé dans un meilleur vio lon ou dans des cours de per fec tion ne ment, mais j ai tou jours refusé. Je déteste vivre avec quelqu un, à plus forte rai son si c est un petit ami, et je pré fé re rais faire la manche au coin de la rue plu tôt que de vivre aux cro chets d un homme. J ai entendu se refer mer le cou vercle de la boîte dans laquelle il ran geait ses bou tons de manchette, et j ai fermé les yeux et serré les jambes, dans une ten ta tive de me rendre invi sible. Il est revenu dans le salon, m a dépas sée et a gagné la cui sine. Le bruit du robi net m est par venu, suivi du doux sif fle ment du gaz, et, quelques minutes plus tard, du gar gouille ment de la bouilloire. Il pos sé dait une bouilloire flam bant neuve qui imi tait les anciennes et qui devait être réchauf fée sur la gazinière. Je n ai jamais compris pour quoi il n avait pas acheté une bouilloire électrique mais il pré ten dait que l eau n avait pas le même goût et qu il fal lait qu elle soit chauf fée cor rec te ment pour faire un bon thé. Je n aime pas le thé. L odeur me rend malade. Je bois du café mais Darren refuse de m en pré pa rer après 19 heures parce que ça m empêche de dor mir et que mon agi ta tion per turbe son som meil. Je me suis déten due sur le plan cher, en ima ginant que je me trou vais ailleurs. J ai ralenti ma res pi ra tion afin de res ter par fai te ment immo bile, comme une morte. 13

10 On ne peut pas dis cu ter quand tu es dans cet état- là, Summer. Sa voix me par ve nait de la cui sine, désin carnée. C était l une des choses que je pré fé rais chez lui : son accent sophis ti qué d ancien élève d école pri vée, par fois doux et cha leu reux, par fois dur et cas sant. J ai senti la cha leur se répandre entre mes cuisses et j ai serré les jambes aussi étroi te ment que pos sible en me sou ve nant que la seule fois où nous avions fait l amour sur le sol du salon, Darren avait au préa lable étalé une ser viette sur le par quet. Il détes tait le désordre. Dans quel état? ai- je répondu sans ouvrir les yeux. Celui- là! À poil et éta lée par terre comme une folle! Lève- toi et habille- toi, bon sang! Il a ter miné sa tasse de thé et en l enten dant déglu tir, j ai ima giné sa bouche entre mes jambes. La pen sée m a fait rou gir. Darren ne pra ti quait le cunnilingus que si je sortais de la douche, et même dans ces condi tions, sa langue res tait timide et il la rem pla çait par un doigt dès qu il pou vait se per mettre de le faire sans être impoli. Il n uti li sait jamais qu un doigt et l unique fois où j avais guidé sa main pour qu il en mette deux de plus, il l avait mal pris. Si tu conti nues comme ça, Summer, tu ressem ble ras à une auto route à trente ans. Il s était ensuite lavé les mains dans la cui sine avec du liquide vais selle avant de rega gner le lit et de s endor mir immé dia te ment en me tournant le dos. J étais demeu rée immo bile, les yeux 14

11 rivés au pla fond. Si j en croyais les bruits d eau qui m étaient par ve nus, il s était frotté jusqu aux coudes, comme un vété ri naire sur le point de mettre au monde un veau ou un prêtre se pré parant à un sacri fice. Je n avais plus jamais réclamé quoi que ce soit par la suite. Darren a déposé sa tasse dans l évier et est retourné dans sa chambre sans me regar der. J ai attendu encore un peu avant de me lever, embarras sée à l idée de lui paraître obs cène, même si, à présent que j étais sor tie de ma rêve rie vivaldienne, j avais froid et j étais anky lo sée. Viens te cou cher quand tu seras prête, a- t-il dit de sa chambre. Quand je l ai entendu se mettre au lit, j ai enfilé mes sous- vêtements et ai patienté jusqu à ce que sa res pi ra tion devienne imper cep tible pour me glis ser sous les draps à ses côtés. La pre mière fois que j ai entendu Les Quatre Sai sons de Vivaldi, j avais quatre ans. Ma mère et mes frères étaient par tis chez ma grand- mère pour le week- end. J avais refusé de les accompa gner : je ne vou lais pas quit ter mon père, qui ne pou vait venir parce qu il tra vaillait. J avais hurlé, cram pon née à lui, tout le temps que mes parents avaient essayé de me faire entrer de force dans la voi ture, jusqu à ce qu ils finissent par céder. Mon père me per mit de man quer l école et m emmena au tra vail avec lui. Je pas sai trois jours 15

12 mer veilleux de liberté presque totale à cou rir dans son garage en esca la dant des piles de pneus, en humant la déli cieuse odeur de caou tchouc et à le regar der se glis ser sous les véhi cules de ses clients, seules ses jambes res tant visibles. Je ne m éloi gnais jamais, ter ri fiée à l idée qu un jour une voi ture lui tom be rait des sus et le cou pe rait en deux. Je ne sais si c était de l arro gance ou de la naï veté mais j ai tou jours pensé, même aussi jeune, que je serais capable de le sau ver ; l adréna line me don ne rait la force de rete nir la voi ture quelques secondes afin qu il puisse s échap per. Quand il avait ter miné sa jour née, on ren trait par le che min des éco liers et j avais droit à une glace avant le dîner, ce qui était excep tion nel. Mon père choi sis sait tou jours rhum- raisins, alors que je tes tais un par fum dif fé rent tous les soirs, deman dant par fois deux moi tiés de boule afin de pou voir en goû ter deux d un coup. Un soir tard, inca pable de m endor mir, j avais erré jusqu au salon, où je l avais trouvé étendu dans le noir, éveillé. Il avait rap porté son tournedisque du garage et j enten dais le glis se ment de l aiguille à chaque tour. Coucou, ma fille, dit- il. Qu est- ce que tu fais? demandai- je. J écoute de la musique, répondit- il comme si c était la chose la plus banale au monde. Je m allon geai à ses côtés, his toire de sen tir sa cha leur et l odeur de caou tchouc mêlée à celle du déter gent pour les mains. Je fer mai les yeux, immo bile, jusqu à ce que le sol se dis solve et que 16

13 la seule chose qui existe pour moi soit Les Quatre Sai sons de Vivaldi. Après ça, j ai demandé un nombre incal cu lable de fois à mon père de pas ser le disque, peut- être parce que j ai long temps cru que j avais été prénom mée en hom mage au deuxième concerto, théo rie que mes parents n ont jamais confir mée. Mon enthou siasme était tel que cette annéelà, mes parents m offrirent un vio lon et des cours par ti cu liers pour mon anni ver saire. J étais une enfant impa tiente et indé pen dante, pas vrai ment pré dis po sée à l appren tis sage de la musique, mais je vou lais, plus que tout au monde, jouer quelque chose qui me ferait m envo ler, comme lorsque j avais entendu Vivaldi pour la pre mière fois. À par tir du moment où j eus entre les mains mon vio lon et son archet, je m entraî nai dès que j avais un ins tant. Ma mère commença à s inquié ter : elle me trouvait obses sion nelle dans mon appren tis sage et vou lut m enle ver tem po rai re ment le vio lon. Elle pen sait que je pour rais ainsi me consa crer davantage aux études et me faire des amis, mais je refu sai caté go ri que ment d aban don ner. J avais l impression, l archet à la main, de pou voir m éva der instanta né ment. Sans lui, je n étais plus rien qu un corps englué dans le sol comme une pierre. Je fis des pro grès ful gu rants, et à neuf ans, je jouais bien mieux que ce que mon pro fes seur de musique aba sourdi aurait pu ima gi ner. Mon père me trouva un autre pro fes seur, un vieux mon sieur hol lan dais, Hendrik van der Vliet, 17

14 qui vivait à deux pas de chez nous et sor tait rarement. C était un homme grand, d une mai greur mala dive, qui se dépla çait avec la mal adresse d une marion nette ; il don nait l impres sion de se mou voir dans un air dif fé rent du nôtre, plus épais, comme une sau te relle nageant dans du miel. Mais lorsqu il jouait du vio lon, ses mou vements deve naient fluides. Quand je le regar dais manier l archet, j avais l impres sion que son bras se sou le vait et s abais sait comme une vague et que la musique jaillis sait sous ses doigts telle la marée. À la dif fé rence de Mme Drummond, mon profes seur de musique à l école, qui trou vait mes pro grès éton nants et même un peu cho quants, M. van der Vliet n était pas ému plus que ça par mes talents. Il par lait peu et ne sou riait jamais. Nous habi tions une petite ville, Te Aroha, mais per sonne ne le connais sait, et pour ce que j en savais, il n avait pas d autre élève que moi. Mon père me raconta que Hendrik avait jadis joué dans l orchestre royal du Concertgebouw à Amsterdam, sous la direc tion de Bernard Haitink et qu il avait aban donné sa car rière clas sique quand il avait ren contré une Néo- Zélandaise à l un de ses concerts. Il l avait sui vie en Nouvelle- Zélande : elle était morte dans un acci dent de voi ture le jour de ma nais sance. Comme Hendrik, mon père était quelqu un de taci turne, mais contrai re ment à lui il connais sait tout le monde à Te Aroha. Même le plus ermite des hommes finis sait par cre ver un pneu, que ce 18

15 soit celui de sa voi ture, de son vélo, ou de sa tondeuse à gazon, et comme on savait que mon père ne refu sait jamais de faire une répa ra tion, même modeste, il pas sait beau coup de temps à rendre ser vice aux habi tants. C est ainsi qu il avait fait la connais sance de Hendrik, qui était entré au garage avec un pneu de bicy clette à répa rer et en était res sorti avec une élève. Je res sen tais une étrange loyauté à l égard de M. van der Vliet, comme si, parce que j étais née le jour de la mort de sa femme, j étais en quelque sorte res pon sable de son bon heur. Je me sen tais contrainte de lui faire plai sir et sous sa tutelle, je m entraî nais jusqu à en avoir les bras endo lo ris et le bout des doigts à vif. Je n étais pas une élève popu laire, mais pas non plus une laissée- pour-compte. Mes notes se situaient inva ria ble ment dans la moyenne, et je ne me dis tin guais en rien de mes cama rades, excepté en musique, où mes cours par ti cu liers et mes apti tudes me pla çaient bien au- dessus des autres. Mme Drummond met tait un point d hon neur à m igno rer en classe ; peut- être craignait- elle que mes cama rades ne me jalousent ou n éprouvent un sen ti ment d infé rio rité. Je m enfer mais dans le garage tous les soirs pour pra ti quer le vio lon ou écou ter de la musique, le plus sou vent dans l obs cu rité, par cou rant dans ma tête les œuvres clas siques. Mon père me rejoi gnait par fois. Nous par lions peu mais je me sen tais liée à lui par la musique, ou peut- être par notre étran geté mutuelle. 19

16 J évi tais les fêtes et je n avais pas d amis. En consé quence, les expé riences sexuelles avec les gar çons de mon âge étaient plus que limi tées. Mais avant même d atteindre l ado les cence, j avais ressenti en moi l éveil de ce qui se révé le rait être plus tard un solide appé tit sexuel. Jouer du vio lon avait aiguisé mes sens. J avais l impres sion que le monde entier se dis sol vait dans la musique et je n étais plus atten tive qu à mon propre corps. À l ado lescence, j asso ciai ce sen ti ment avec le désir. Je me deman dai pour quoi j étais aussi faci le ment exci tée et pour quoi la musique avait ce pou voir sur moi, et j étais inquiète d éprou ver autant de désir sexuel. M. van der Vliet me trai tait comme un ins trument et non comme une per sonne. Il cor ri geait la posi tion de mes bras ou de ma colonne ver té brale comme si j étais faite de bois et non de chair. Il posait ses mains sur moi de manière inconsciente, comme si j étais une exten sion de lui- même. Il n avait jamais eu un geste déplacé mais en dépit de son âge, de l odeur un peu acre exha lée par son corps et de son visage sque let tique, je commen çai à res sen tir quelque chose pour lui. Il était étonnam ment grand, plus que mon père, et du haut de son mètre quatre- vingt-quinze, il me domi nait lar ge ment. Adulte, je mesure un mètre soixantecinq et à treize ans, ma tête attei gnait à peine le niveau de sa poi trine. J atten dais impa tiem ment ses leçons, pour des rai sons qui n avaient plus rien à voir avec la musique. De temps en temps, je fai sais exprès de faire une fausse note ou de mal posi tion ner mon 20

17 poi gnet, dans l espoir qu il me cor rige en posant sa main sur la mienne. Summer, me dit- il gen ti ment un jour, si tu conti nues ainsi, je ne te don ne rai plus de leçons. Je ne fis plus jamais une fausse note. Jusqu à cette nuit, quelques heures avant ma dis pute avec Darren. Je jouais dans un bar, à Camden Town, avec un petit groupe de blues rock, quand sou dain mes doigts se sont rai dis et j ai man qué une note. Aucun des musi ciens ne l a remar qué et, hormis quelques fans qui étaient là pour Chris, le chan teur gui ta riste, le public nous igno rait. On était mer credi, et la foule était encore plus dif ficile à satis faire que les ivrognes du samedi soir : à l excep tion des habi tuelles grou pies, les clients n étaient là que pour boire une bière, tran quillement accou dés au bar, complè te ment imperméables à la musique. Chris m avait conseillé de ne pas leur prê ter atten tion. Il jouait de l alto et de la gui tare, et il avait aban donné le pre mier au pro fit de la seconde, qu il pen sait plus à même d atti rer les foules. Nous aimions les cordes plus que tout et nous avions déve loppé un lien via cette pas sion commune. Ça arrive à tout le monde, ché rie, m a- t-il ras su rée. Mais pas à moi. J étais mor ti fiée. J avais refusé de boire un verre avec le groupe et pris le métro jusqu à l appar te ment de Darren, 21

18 à Ealing : il n était pas là mais j avais une clé. Je m étais mélangé les pin ceaux dans ses heures de vol : je croyais qu il voya geait de nuit et qu arrivant dans la mati née, il se ren drait au bureau sans s arrê ter chez lui. Je comp tais pas ser la nuit seule dans un lit confor table et écou ter de la musique. C était l une des rai sons pour les quelles je conti nuais à sor tir avec lui : il avait un sys tème hi- fi d excel lente qua lité et un salon assez grand pour que je puisse m allon ger par terre. Darren était l une des rares per sonnes de ma connaissance à pos sé der encore une vraie chaîne sté réo avec un lec teur de CD et je n avais pas assez de place dans mon stu dio pour m étendre sur le sol, à moins de mettre la tête dans le pla card sous l évier. Après quelques heures à écou ter Vivaldi en boucle, j en suis venue à la conclu sion que cette liai son, même si elle était glo ba le ment agréable, nui sait à ma créa ti vité. Après six mois d exposi tions tièdes, de musique tiède, de bar be cues tièdes en compa gnie de couples tièdes, et de baise tiède, je me retrou vais à tirer sur la corde que je m étais volon tai re ment pas sée au cou et qui m étran glait. Il était temps d en finir. Darren avait le som meil léger mais il prenait tou jours un som ni fère quand il ren trait de Los Angeles, afin d évi ter les effets du déca lage horaire. L embal lage avait été soi gneu se ment jeté dans la cor beille à papier vide. Même à 4 heures 22

19 du matin, il ne pou vait pas lais ser traî ner quoi que ce soit sur sa table de nuit. Le CD de Vivaldi était posé sur son che vet, à côté de sa lampe. Ne pas ran ger un CD dans son boî tier était pour Darren sa façon d expri mer son mécontente ment. Mal gré le som ni fère, j étais surprise qu il par vienne à dor mir en sachant qu un disque était exposé aux rayures. J ai quitté le lit à l aube, après avoir dormi une heure ou deux, et lui ai laissé un petit mot sur le plan de tra vail de la cui sine. «Déso lée pour le bruit. Dors bien. Je t appel le rai, etc.» J ai pris le métro vers le West End, sans idée pré cise de ma des ti nation. Mon appar te ment était per pé tuel le ment en désordre et je n aimais pas jouer chez moi : les murs étaient très mal iso lés et j avais peur que les autres loca taires ne finissent par pro tester, même si ma musique était agréable. Je brû lais d envie de jouer, pour éva cuer toutes les émo tions qui bouillaient en moi depuis la nuit pré cé dente. Le temps que j arrive à Shepherd s Bush, le métro était bondé. J avais choisi de mon ter en queue de train et de m appuyer contre le stra pontin près de la porte : c était plus pra tique que de m asseoir avec mon étui à vio lon entre les jambes. Du coup, j étais compri mée contre des employés de bureau à la mine maus sade et en nage, de plus en plus nom breux à chaque sta tion. Je por tais tou jours la robe noire en velours du concert de la veille, et des Doc Martens rouge vif. Je met tais des escar pins pour les concerts classiques 23

20 mais je les rem pla çais par des bottes pour retourner chez moi : j avais ainsi une démarche plus assu rée et, je l espé rais, plus mena çante, pour traver ser l est de Londres la nuit. Je me tenais droite, le men ton haut, bien consciente que pour la plupart des voya geurs, du moins ceux qui pou vaient me voir, j avais l air de ren trer d une nuit avec un amant de pas sage. Qu ils aillent au diable. J aurais bien aimé que ce soit le cas. Darren voya geait beau coup et je jouais le plus sou vent pos sible : résul tat, nous n avions pas fait l amour depuis presque un mois. Avec lui j attei gnais rare ment l orgasme, et seule ment si je me cares sais le plus rapi de ment pos sible après qu il avait joui. Même si j avais peur qu il ne se sente incom pé tent, je le fai sais mal gré tout : c était ça ou pas ser vingt- quatre heures insa tisfaite et frus trée. Un ouvrier du bâti ment est monté à Marble Arch. Nous étions ser rés comme des sar dines et les autres voya geurs ont froncé les sour cils, mécontents, voyant qu il se glis sait dans un minus cule espace entre la porte et moi. Il était grand, puis sam ment mus clé, et il s est pen ché un peu pour per mettre aux portes auto ma tiques de se refer mer. Avan cez, s il vous plaît, a poli ment demandé l un des pas sa gers, un peu irrité. Per sonne n a bougé. Comme je suis bien éle vée, j ai légè re ment déplacé mon étui à vio lon afin de faire un peu de place au nou veau venu, qui, sans l écran de l étui, s est retrouvé tout près de moi. 24

21 Le métro a démarré brus que ment et nous avons tous perdu l équi libre. Il a été pro jeté contre moi et je me suis rai die pour ne pas bou ger. J ai senti, pen dant une seconde, son torse se pres ser contre moi. Il por tait un tee- shirt à manches longues, un gilet de sécu rité et un jean usé. Il n était pas gros mais impo sant, comme un rug by man qui se laisse un peu aller. Tan dis qu il était comprimé dans cette rame, le bras tendu pour se tenir à la barre du pla fond, ses vête ments avaient l air trop petits pour lui. J ai fermé les yeux et j ai essayé d ima gi ner ce qui pou vait bien se cacher sous son pan ta lon. Je n avais pas eu le temps de le détailler quand il était entré dans le wagon mais il avait des mains larges et épaisses : ce qui était dis si mulé dans son cale çon devait l être aussi. Le métro s est arrêté à Bond Street et une blonde menue, pleine de déter mi na tion, s est glis sée dans la rame. J ai eu le temps de me demander si le métro allait encore démar rer bru ta le ment. Il l a fait. Mon sieur Muscle a tré bu ché contre moi et, soudain auda cieuse, j ai serré les cuisses à son contact. Il s est raidi. La blonde a commencé à s agi ter, et son coude a ren contré le dos de l homme quand elle a four ragé dans son sac en cher chant son livre. L ouvrier s est légè re ment déplacé vers moi pour lui faire de la place, à moins qu il n ait appré cié la proxi mité de nos deux corps. J ai serré mes cuisses plus fort. 25

22 Il y a eu une nou velle embar dée. L homme s est détendu. Son corps était à présent fer me ment pressé contre le mien, et, entraî née par cette proxi mité qui avait l air for tuite, j ai reculé imper cep ti blement de manière que le bou ton de son jean frotte l inté rieur de ma jambe. Il a ôté sa main de la barre et l a posée sur le mur juste au- dessus de mon épaule : nous étions presque dans les bras l un de l autre. J ai eu l impres sion d entendre son souffle s accé lérer et son cœur s embal ler, même si le bruit du métro s engouf frant dans le tun nel cou vrait tous les sons. Mon cœur bat tait la cha made et subi te ment j ai eu peur d être allée trop loin. Que ferais- je s il déci dait de me par ler? Ou de m embras ser? Je me deman dais quelle sen sa tion ferait naître sa langue dans ma bouche et comment il embras sait. Était- il du genre à faire jaillir sa langue comme un lézard ou mettrait- il les mains dans mes che veux pour m embras ser avec ardeur? J ai senti une cha leur moite se répandre entre mes jambes et je me suis rendu compte, à la fois embar ras sée et exci tée, que ma culotte était humide. J étais sou la gée d avoir résisté à l envie de ne pas mettre de sous- vêtements et d avoir déniché une culotte que j avais lais sée chez Darren. Le visage tourné vers moi, Mon sieur Muscle essayait de croi ser mon regard. J ai gardé les yeux bais sés et le visage impas sible, comme si notre posi tion n avait rien d anor mal et que c était toujours ainsi que je pre nais le métro. 26

23 Un peu effrayée à l idée de ce qui pour rait se pro duire si je res tais plus long temps coin cée entre le mur et cet homme, je suis des cen due à Chancery Lane, sans un regard en arrière. Je me suis briè vement demandé s il allait me suivre. Je por tais une robe et Chancery Lane était une sta tion calme : après ce qui s était passé dans le wagon, il pou vait ima gi ner quan tité de façons de conclure. Mais le métro a dis paru en l empor tant. J avais l inten tion de prendre à gauche en sortant de la sta tion et de me rendre au res tau rant fran çais qui fai sait les meilleurs œufs Benedict que j aie man gés depuis mon départ de Nouvelle- Zélande. La pre mière fois que j y étais allée, j avais dit au chef qu il fai sait le meilleur petit déjeu ner de Londres, ce à quoi il s était contenté de répliquer un sobre «Je sais». Je comprends pour quoi les Bri tan niques n aiment pas les Fran çais : ils sont tel le ment arro gants. Mais c est jus te ment là quelque chose qui me plaît chez eux, et je suis retour née dans cet éta blis se ment aussi sou vent que pos sible. Cepen dant, la tête ailleurs, j ai tourné à droite. De toute façon, le res tau rant n ouvrait qu à 9 heures. En atten dant, je pour rais tou jours aller à Gray s Inn Gardens et jouer un peu s il n y avait per sonne. Par ve nue au milieu de la rue, à la recherche de l allée ano nyme qui menait aux jar dins, j ai pris conscience que je me tenais devant l entrée de la boîte de strip- tease dans laquelle je m étais ren due quelques semaines après mon arri vée à 27

24 Londres. J avais visité le club en compa gnie d une amie, une fille avec laquelle j avais tra vaillé en Australie, et que j avais croi sée par hasard dans l auberge de jeu nesse où j avais passé ma première nuit lon do nienne. Elle avait entendu dire que le strip- tease était le moyen le plus facile de se faire du fric à Londres et qu après un mois ou deux à tra vailler dans un bouge, il était facile de décro cher un job dans un bar huppé de Mayfair, fré quenté par les célé bri tés et les foot bal leurs à l argent facile. Char lotte m avait entraî née avec elle pour visi ter le bar et tenter de se faire embau cher. À ma grande décep tion, l homme qui nous avait reçues ne nous avait pas diri gées vers une salle rem plie de femmes à moi tié nues mais vers son bureau. Il avait demandé à Char lotte si elle avait de l expé rience aucune, si on excep tait les podiums sur les quels elle se tré mous sait en boîte de nuit. Il l avait ensuite désha billée du regard, de la même manière qu un jockey détaille le che val qu il envisage d ache ter. Il avait fait la même chose avec moi. Tu cherches aussi un tra vail, pou pée? Non, merci. J en ai un. Je me contente de l accom pa gner. Les clients n ont pas le droit de tou cher les dan seuses, a- t-il ajouté, espé rant mani fes tement que ça me ferait chan ger d avis. On les met dehors s ils ont des gestes dépla cés. J ai secoué la tête. 28

25 J avais vague ment envi sagé de vendre mon corps, cela dit, mais, mis à part les risques inhérents à la pro fes sion, j aurais plu tôt choisi de me pros ti tuer. Ça me parais sait plus hon nête. Je trouvais le strip- tease un peu fac tice. Pour quoi aller si loin si c était pour s arrê ter là? De toute façon, je devais gar der mes soi rées pour les concerts et j avais besoin d un job qui ne m épui se rait pas. Char lotte a été virée au bout d un mois : elle avait quitté le club avec deux clients et une des dan seuses l a dénon cée au patron. C était un jeune couple, l air tout ce qu il y avait de plus innocent, m a raconté Char lotte. Tous deux étaient arri vés tard, un ven dredi soir : lui, mani fes te ment ravi, elle, émous tillée et nerveuse comme si elle n avait jamais vu un corps de femme avant. Il avait pro posé de lui payer une danse et elle avait choisi Char lotte. Peutêtre parce que cette der nière n avait pas encore investi dans une garde- robe appro priée ni dans des faux ongles. C était ce qui la dis tin guait des autres filles : c était une stripteaseuse qui n avait pas l air d en être une. La jeune femme avait sem blé très vite exci tée et son petit ami avait rapi de ment viré au rouge pivoine. Char lotte ado rait per ver tir les gens innocents et elle était flat tée de les voir répondre ainsi aux mou ve ments de son corps. Elle s était pen chée vers eux, rem plis sant le peu d espace qui les sépa rait. Vous vou lez venir chez moi? avait- elle murmuré à leur inten tion. 29

26 Ils avaient rougi puis acquiescé, avant de s entas ser tous trois à l arrière d un taxi qui les avait menés à l appar te ment de Char lotte, à Vauxhall. Cette der nière avait sug géré qu ils se rendent plu tôt chez eux, mais les jeunes gens avaient hâti ve ment décliné. Quand le colo ca taire de Char lotte lui avait apporté une tasse de thé le len de main matin, il avait eu la sur prise de la trou ver au lit non pas avec un inconnu, mais avec deux. Je n avais plus beau coup de nou velles d elle. Londres a la fâcheuse ten dance d absor ber les gens, et je ne suis pas très douée pour gar der le contact. Je conser vais cepen dant un sou ve nir très net de notre visite au club. Il n était pas situé, contrai re ment à ce qu on pou vait pen ser, dans une sombre allée mal famée, mais sur une ave nue pas sante, entre un Prêt à Man ger et un maga sin de sport. Il y avait un res tau rant ita lien un peu plus bas : j y avais eu un jour un rendez- vous galant, que je ne ris quais pas d oublier, étant donné que j avais acci den telle ment mis le feu au menu en le tenant au- dessus de la bou gie qui déco rait la table. L entrée du club se trou vait légè re ment en retrait et l enseigne n était pas lumi neuse, mais en voyant les vitres tein tées et le nom évo ca teur Les Ché ries, on ne pou vait guère se trom per sur l acti vité qui y était pra ti quée. Prise sou dain de curio sité, mon vio lon tout contre moi, j ai fait un pas en avant et j ai poussé la porte. 30

27 Fer mée. Ça n avait fina le ment rien d éton nant un jeudi matin à 8 heures et demie. Je l ai cependant pous sée de nou veau. En vain. Une camion nette blanche a ralenti à ma hauteur. Reviens à l heure du déjeu ner, a dit l un des deux hommes par la vitre ouverte. Il sem blait plus compa tis sant qu émous tillé. Entre ma robe noire et le maquillage de scène que je n avais pas ôté, j avais cer tai ne ment l air d être déses pé ré ment à la recherche d un emploi. Et alors, quelle honte à ça? La faim m avait gagnée, et j avais la bouche sèche et les bras dou lou reux. J étais cram ponnée à mon vio lon, ce qui était tou jours chez moi signe d inquié tude ou d angoisse. Je n avais pas le cou rage de me rendre au res tau rant fran çais dans mes vête ments de la veille : pas ques tion que le chef me prenne pour une rus taude. J ai repris le métro en direc tion de Whitechapel, rega gné mon appar te ment, me suis désha billée et mise au lit après avoir réglé la son ne rie de mon réveil sur 15 heures, his toire de pou voir jouer dans le métro, auprès des voya geurs de la fin d après- midi. Même dans les pires moments, quand mes doigts étaient mal ha biles et raides, et que mon esprit était embrumé, je trou vais le moyen de jouer quelque part, même si c était dans un parc avec les pigeons pour seul public. Ce n était pas par ambi tion, bien que je rêve d être repé rée et 31

28 de décro cher un contrat au Lincoln Center ou au Royal Fes ti val Hall. Je ne pou vais sim ple ment pas m en empê cher. J ai émergé à 15 heures, repo sée et opti miste, ce qui est fina le ment dans ma nature pro fonde. Il faut une bonne dose de folie ou un opti misme sans faille, à moins que ce ne soit un peu des deux, pour aller vivre à l autre bout du monde avec pour seules pos ses sions une valise, un compte en banque vide et un rêve. Mes ins tants de déprime sont tou jours pas sa gers. J ai une garde- robe assez four nie pour jouer dans la rue, des vête ments ache tés sur les mar chés ou sur ebay, étant donné que je ne roule pas sur l or. Je porte rare ment des jeans : ma taille étant trop fine par rap port à mes hanches, je trouve les essayages pénibles, et je porte donc uni que ment des jupes et des robes. Je pos sède un ou deux shorts effrangés que je mets quand je suis d humeur à jouer de la musique coun try, mais aujourd hui était un jour Vivaldi, ce qui néces si tait une tenue plus classique. La robe noire s impo sait d elle- même mais elle était rou lée en boule sur le sol, là où je l avais lais sée en atten dant de la dépo ser au pres sing. J ai donc choisi une jupe noire qui se res ser rait au niveau des genoux et un che mi sier en soie ivoire avec un col en den telle, qui venait de la même friperie que la robe noire. J ai complété ma tenue avec des col lants opaques et des bot tines à lacets avec de petits talons. Dans cette tenue vic to rienne re visitée, j espé rais avoir l air sage. Darren n aurait 32

29 pas du tout appré cié : il pen sait que les fri peries étaient réser vées à ceux qui se la jouaient bran ché et qui oubliaient de se laver. Quand je suis arri vée à Tottenham Court Road, la sta tion de métro où j avais le droit de jouer, les gens commen çaient à sor tir du tra vail. Je me suis ins tal lée contre le mur en bas des pre miers Esca la tor. J avais lu une étude dans un maga zine, qui expli quait que les gens don naient plus volontiers s ils avaient eu quelques minutes pour se déci der. Ma posi tion, qui per met tait aux usa gers de m entendre quand ils des cen daient l esca lier méca nique, était donc par faite, puisqu elle leur lais sait le temps de sor tir leur porte- monnaie. Je n étais pas non plus au beau milieu de leur chemin, ce qui sem blait conve nir aux Lon do niens : s écar ter de leur route pour me don ner une pièce rele vait donc de leur propre chef. Je savais que je devais regar der les dona teurs et les remer cier d un sou rire, mais j étais tel le ment immer gée dans ma musique que j oubliais toujours de le faire. Quand je jouais Vivaldi, c était encore pire. Si l alarme incen die avait retenti, je ne l aurais cer tai ne ment pas enten due. J ai coincé le vio lon sous mon men ton, et en quelques minutes mon envi ron ne ment a dis paru, me lais sant seule avec Vivaldi. J ai joué jusqu à ce que mes bras deviennent doulou reux et que mon esto mac crie famine, signes évi dents que j étais res tée là bien plus long temps que ce que j avais ini tia le ment prévu. Quand je suis ren trée chez moi, il était 22 heures. 33

30 Ce n est que le len de main matin que j ai compté ce que j avais gagné : j ai décou vert un billet rouge soi gneu se ment glissé dans une déchirure de la dou blure de mon étui. Quelqu un m avait donné 50 livres.

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