Yves Porter, permanence. d art sacré. une. épigraphiée en. Irak Dieu. Elles mamelouke et. es et d animaux. En. La calligraphie.

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "Yves Porter, permanence. d art sacré. une. épigraphiée en. Irak Dieu. Elles mamelouke et. es et d animaux. En. La calligraphie."

Transcription

1 Art et religion en Islam Yves Porter, Professeurr d art musulman, Université d Aix-Marseillee La diversité des cultures islamisées dans l espace et danss le temps est traversée par la permanence des fondements religieux musulmanss qui les inspirent. En retour,, les identités converties confèrent aux réalités de la foii des spécificités nourries de leur histoire et de leur sociologie propre. Cette interpénétrationn rend délicat, au-delà du fait religieux, de parler d art sacré. La diversité des cultures islamisées se lit danss la variété des œuvres et de leur décor. Cependant, avec la conquête musulmane, l arabe, langue du coran, s impose partout tandis que la calligraphie devient une des plus hautes expressions artistiques en terre d Islam. Ellee joue un rôle fondamental dans le décor d objets comme ce bol datant des débuts de l islamisation de l Iran. Dee même, cette céramique provenant de Transoxiane utilise une épigraphie arabe, signe de l estime portée à cettee langue du fait de sa prééminence religieuse. Un bandeau calligraphique citant unee sourate du Coran est associé à un décor géométrique pour orner ce tympan provenant d Anatolie centrale. Certains objets témoignent de fusions culturelles opérées dans le creusett religieux. Ainsi, cette céramique d Iran seldjoukide épigraphiée en arabe, s inspire des formes de grès de la Chine des Song. S Ce Coran venant d Inde, un pays islamisé à partir de la fin du XII X siècle, se distingue par un style d écriture dénommé «bihari», une graphie inhabituelle au regard des canons classiques pratiqués en Irak ou en Iran. En verree émaillé, ornées d extraits de la sourate du d Coran sur la lumière, les lampes de mosquée représenten métaphoriquement Dieu. Elles furent produites en grand nombre en Égypte mamelouke et imitées par les Vénitiens. C estt la même sourate duu Coran quii inspire le décor de cette plaque de sépulture. La métaphore qui compare la lumière divine à une lampe placée dans une niche fournit une riche iconographie dans le monde musulman. Sur cette stèle, le motif de la niche encadrée de bandeaux calligraphiques citant des versets du Coran, est une évocation du mihrâb. Dans les mosquées, celui-ci indique la direction de la Mecque vers laquelle les Musulmans se tournent pour effectuer leurs cinq prièress quotidiennes. On retrouve ce motif dans de nombreux tombeaux monumentaux de l Orient musulman ainsi que sur cette stèle provenant d Iran ou sur ce panneau en céramique fabriqué à Iznik et provenant du mausolée d un sultan ottoman. Quant au tapis, il fait partie intégrante du mobilier nomade ou citadin en terree d islam. Il est souvent orné d une niche qui évoque le mihrâb. La calligraphie n est pas le seul motif décoratif, on trouve aussi laa représentation de personnage es et d animaux. En effet, l interdiction de représentations figuratives, extérieure e à la révélation coranique n est pas une prescription absolue. En Espagne, ce panneau de céramique associe un décor d oiseaux à la bordure calligraphique. En Iran au XIIIe siècle, on trouve sur certains mausolées des représentatr tions animales et humaines. C est aussi dans l Iran safavide que se développe laa miniature persane, ces peintures qui ornent les livres profanes de scènes figuratives. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LESS COLLECTIONSS DU LOUVRE» 1

2 BOL, VIIIE SIÈCLE, IRAN Bol VIIIe siècle Iran Céramique argileuse, décor moulé D. 9,8 cm RMN / Jean Gilles Berizzi Sans le bandeau calligraphique en écriture angulaire (koufique) qui le ceinture, ce petit bol en terre cuite, provenant des fouilles de Suse, passerait aisément pour une œuvre produite en Orient au cours de l Antiquité tardive. Un décor végétal qui présente des enroulements de vigne, des branches de chêne ou des rameaux et des fruits de grenadier se déploient dans quatre compartiments, séparés par un galon torsadé. Il puise probablement son inspiration dans des objets en métal travaillé au repoussé issus d ateliers peut-être de tradition sassanide, quoique qu enrichis d apports hellénistiques. En revanche, l épigraphie arabe (non déchiffrée) marque l appartenance de l objet à une période clairement postérieure à la conquête musulmane ; cette dernière s achève en Iran au milieu du VIIe siècle, balayant dans sa déferlante l empire des Sassanides. Dès lors cette langue s impose à la fois comme expression du pouvoir et de l administration mais aussi comme vecteur de l islamisation des régions conquises. Son alphabet et sa calligraphie s affirment d emblée dans ce cadre comme figure de proue d une esthétique encore fortement marquée par les registres décoratifs antérieurs. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 2

3 PLAT AU PORTE-ÉTENDARD, XE SIÈCLE, IRAK Plat au porte-étendard Xe siècle Irak Céramique argileuse, décor de lustre métallique sur glaçure blanche opaque D. 31,8 cm 2008 Musée du Louvre / Raphaël Chipault L invention de la faïence, c est-à-dire une céramique à pâte argileuse recouverte d un émail opacifié le plus souvent à l étain, est un tournant décisif dans les arts du feu du monde musulman. Dès le IXe siècle, les potiers irakiens, sans doute au sein d ateliers de la région de Basra, mettent au point une autre invention révolutionnaire : le lustre métallique. Ce dernier est réalisé à partir de sels métalliques (argent, cuivre), cuits en atmosphère réductrice dans un four spécifique. Les premières pièces abbâssides se distinguent par une palette de lustres polychromes et des sujets essentiellement non figuratifs. Au Xe siècle, la production opte surtout pour la monochromie et s accompagne à l occasion de figures de personnages ou d animaux. Le porte-étendard, au visage quasi-caricatural et au rendu très schématique, pourrait évoquer les armées du calife, quoique les inscriptions sur le drapeau soient illisibles. L objet montre également que l interdiction de la figure humaine, extérieure à la révélation coranique, est loin d être une prescription absolue. Toutefois, celle-ci s exprime de préférence sur des modes délibérément peu naturalistes. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 3

4 CHAPITEAU AU ESPAGNE NOM DU CALIFE AL-HAKAM II, FINN DU XE SIÈCLE, Chapiteau au nom du Calife al-hakam II Fin du Xe siècle Espagne, Cordoue? Marbree décor sculpté H. 31 cm ; L. 47,5 cm RMN-GP Musée du Louvre / Frank Raux Alors que pendant la période de l émirat omeyyade de Cordoue (fondé par le seul survivant du massacre de cette famille en 750, lors de la révolte abbâsside), l architecture utilise principalement des chapiteaux antiques en remploi, l ère duu califat se caractérise par dess créations originales. Ce chapiteau en marbre, dont la forme généralee dérive du corinthien, est ornéé de motifs végétaux très simplifiés profondément sculptés au trépan ; il porte un bandeau inscrit qui livre le nom du calife al- de Hakam II ( ). On doit à ce souverain, fils du fondateur du califat de Cordoue, l agrandissement le plus somptueux la mosquée de cette ville, grâce notamment au splendide mihrâb décoré de mosaïquess provenant de Constantinople. Son règne, quoique dans l ombre de celui de sonn père Abdd al-rahmân III, incarne l apogée de l Espagne musulmane, tant danss sa puissance que dans son rayonnement. Al-Hakam II entreprit également de poursuivre la construction de la cité palatiale de Medinazara, près de sa capitale, glorieux emblème de la dynastie des Omeyyades d Espagne, dontt provient d ailleurs peut- religieuses internes à l Islam. être ce chapiteau. Le foisonnementt créatif du califat sunnite de Cordoue se lit à la lumière de rivalités MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LESS COLLECTIONSS DU LOUVRE» 4

5 PLAQUE DE FONDATION, DATÉ 966, TUNISIE Plaque de fondation Daté 966 Tunisie, Monastir Marbre blanc sculpté en relief H. 62 cm ; L. 50 cm RMN-GP Musée du Louvre / F.Raux Cette dalle de marbre, offre dix lignes de texte en belle écriture koufique qui débutent par des louanges à Dieu et au Prophète, puis commémorent la fondation d un édifice à étage, probablement associé au ribat de Monastir. Les ribats sont des sortes de couvents militaires où se regroupaient les volontaires pour le djihâd. On traduit souvent ce terme par «guerre sainte», ce qui en oblitère la dimension théologique, concentrée quant à elle sur l effort d interprétation du Coran et relevant donc d une philosophie qui n est pas forcément guerrière ou agressive. Le bâtisseur de cet édifice, marchand de fruits, est nommé dans l inscription ; il a payé la construction de ses deniers, démontrant ainsi son aisance financière et accomplissant par là un acte de piété. En effet, autour du ribat de Monastir sont regroupés plusieurs édifices, dont l un désigné comme le «ribat des femmes», mais aussi des hôtelleries et des mosquées, qui confirment la réputation religieuse de ce lieu, propice au recueillement mystique. Le mécanisme de donation/mécénat que cette plaque illustre est un moteur majeur des évolutions artistiques et urbanistiques dans le monde musulman. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 5

6 PETIT MIHRAB PORTATIF, XE SIÈCLE, ÉGYPTE Petit mihrab portatif Xe siècle Égypte Palissandre RMN-GP Musée du Louvre / F.Raux Ce mihrâb mobile est taillé dans une planche de palissandre violet de l Inde. Délicatement sculpté de bandeaux calligraphiques et d une arcature sur colonnes, il évoque les niches (ou mihrâb) encastrées dans les mosquées, souvent au centre du mur de qibla, qui indique la direction de la Mecque. Pourtant, ces plaques de bois ont surtout été découvertes en contexte funéraire, au sein de sépultures qui remontent à l Egypte fatimide. Cette dynastie ( ), qui prend son essor au début du Xe siècle en Ifriqiya (actuelle Tunisie), s étend ensuite vers l Egypte et la Syrie ainsi que les lieux saints de la Mecque et Médine, qu elle conserve jusqu en 1171, quand Saladin met fin à leur règne. Les Fatimides ont institué un califat, rival de celui des Abbâssides, qui se distingue du fait de leur foi chiite ismaélienne. Cette branche minoritaire du chiisme reconnaît Ali (cousin et gendre du Prophète) ainsi que six de ses descendants comme seuls guides (imam) spirituels de la communauté après Mahomet ; ce courant est donc appelé septimain. Curieusement, notre plaque arbore les noms des Douze imams révérés par le principal dogme chiite (chiisme duodécimain). L importance accordée à la dimension funéraire en contexte chiite éclaire la prééminence de l architecture attachée aux lieux de pèlerinage dans les régions dominées par cette obédience. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 6

7 PLAT À DÉCOR ÉPIGRAPHIQUE, XE SIÈCLE, IRAN ORIENTAL OU TRANSOXIANE Plat à décor épigraphique Xe siècle Iran oriental ou Transoxiane Céramique argileuse à décor d engobes sous glaçure transparente D. 38,8 cm 2007 Musée du Louvre / C. Tabbagh / collections numériques L islamisation de l Iran et de la Transoxiane a été assez rapide ; d abord provinces éloignées du centre du pouvoir, les régions de l est du califat gagnent, dès le IXe siècle, une certaine autonomie sous l égide de dynasties telle celle des Sâmânides ( ). Cette période correspond de fait à ce qu on a appelé la «renaissance persane», qui a vu la langue persane resurgir en particulier dans la poésie de cour. Pourtant, les objets qui nous sont parvenus de cette époque usent tous d une épigraphie exclusivement arabe. Le grand plat du Louvre est emblématique de ce paradoxe : l inscription, en belle graphie angulaire dite «koufique», livre un proverbe en arabe : «La science (ou la clémence) son goût est amer au début, mais à la fin plus doux que le miel. Santé (à son possesseur)». Le déchiffrement de ce texte n était sans doute à la portée que d une infime minorité, signe peut-être de la haute estime en laquelle était tenu l arabe du fait de sa prééminence religieuse. De tels plats, de somptueuse facture, posent en outre la question de leur usage pour le service. Sans doute s agit-il d une vaisselle d apparat destinée à marquer l appartenance à une élite. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 7

8 COUPE OCTOGONALE À DÉCOR ÉPIGRAPHIQUE, XIIE SIÈCLE, IRAN Coupe octogonale à décor épigraphique XIIe siècle Iran, Kâshân Céramique à décor moulé sous glaçure RMN / Jean-Gilles Berizzi Au cours du XIe siècle, un nouveau type de pâte pour la céramique apparaît en Orient ; la silice (sable ou quartzite) constitue près de 80% de sa masse. Difficile à tourner, cette pâte est souvent moulée, comme c est le cas ici. La coupe, caractéristique de la période seljoukide ( ), présente huit pans qui s attachent à une base annulaire ; elle porte sur la paroi une inscription de vœux de prospérité et de santé, signée d un certain Hasan al-qashâni. On connaît au moins trois autres coupes de ce même moule, certainement issues des ateliers de Kâshân, comme l indique la nisba (nom d origine) du potier. Après une première cuisson, l objet est recouvert de glaçure transparente et de légères coulures d oxydes comme le cobalt puis enfourné de nouveau, au-dessus de Ce type de céramique s inspire librement des formes de certains grès provenant de la Chine des Song. En revanche, le bandeau calligraphique en arabe, déroulant ses formules propitiatoires, marque bien l ancrage de l objet dans la sphère musulmane. L expansion seljoukide a su s appuyer sur la légitimation religieuse pour justifier ses conquêtes ; cela n empêchait en rien l ouverture sur d autres sphères culturelles, la chinoise en espèce. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 8

9 STÈLE FUNÉRAIRE AU NOM DE AMIN AL-DIN, DATÉ 1220, IRAN Stèle funéraire au nom de Amin al-din Daté 1220 Iran Pierre calcaire blanche sculptée en relief H. 57 cm ; L. 42 cm Musée du Louvre / A. Meyer La stèle figure une niche en forme de mihrâb ; elle est encadrée par trois bandeaux épigraphiques en arabe, adoptant chacun un style d écriture différent. À l intérieur de la niche, le texte livre le nom du défunt et la date hégirienne correspondant au mois de mars 1220 ; le tympan sous l arcature est orné de rinceaux de palmettes, les écoinçons au-dessus étant meublés de bossettes à décor tournoyant. Quant aux trois encadrements, ils citent des versets du Coran. La période à laquelle correspond cette stèle est extrêmement troublée : après l effondrement des Seljoukides, en 1194, l Iran et l Asie centrale sont dominés par les rois du Khwârazm. Ces derniers sont balayés à leur tour par la déferlante mongole, qui s abat en vagues successives des années 1220 à La richesse de la pièce souligne l importance des tombeaux monumentaux et des mausolées dans l Orient musulman quand le Maghreb les ignore presque, ce qui dénote des attitudes contrastées face aux rituels funéraires. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 9

10 PANNEAU DE 15 CARREAUX DE REVÊTEMENT, 1267, IRAN Panneau de 15 carreaux de revêtement 1267 Iran, Kâshân Céramique siliceuse, décor de lustre métallique H. 18,5 cm ; L. 49, 5 cm Musée du Louvre / C. Tabbagh / collections numériques Cet assemblage de croix et d étoiles à huit pointes ornait le mausolée d un descendant de l imam Ali, dénommé Ja far, à Dâmghân, sur la route du Khorâsân ; certains carreaux portent la date de Très vénérés dans le monde chiite, ces lieux de sépulture sont appelés imâmzâde (litt. «fils d imam»), ce qui définit le personnage défunt autant que son lieu d inhumation. L ensemble est décoré au lustre métallique sur une glaçure blanche opaque et rehaussé de touches de cobalt ; il présente des étoiles dont la bordure est ourlée de fragments poétiques en persan, tandis que le champ se pare de sujets variés ou surprenants : signes astronomiques, scènes de genre, simples rosaces. Des sujets figuratifs ou des poèmes lyriques peuvent surprendre dans un tel endroit ; ils sont en revanche familiers des décors palatiaux de la deuxième moitié du XIIIe, dans l Iran dominé par les Mongols ilkhânides. On peut alors penser qu ils proviennent, dans ce mausolée, d un remploi. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 10

11 PLAQUE EN FORME DE IRAN MIHRAB, 2ÈME MOITIÉ DU XIIIE SIÈCLE E, Plaque en formee de mihrab 2èmee moitié du XIIIe siècle Iran, Kâshân Céramique siliceuse, décor de lustre métallique et rehauts de couleurs H. 62,5 cm ; L. 47 cm 2006 Musée du Louvre / E. Revault La forme et le décor de cette grande plaque de céramique s inspiree des mihrâbs : sous un arc trilobé, une lampe suspendue évoque la sourate XXIV La Lumière, qui compare Dieu à un flambeau placée dans une niche. Les écoinçons qui encadrent l arc s ornent de palmettes et dee demi-sphères concaves. La citation coranique peinte en bleu de cobalt sur fond de lustre brun qui ceint le panneau et se poursuit à l intérieur de la niche est tirée, quant à elle, d une autre souratee (XCVII, 4 : Le Décret : «Les Anges et l Esprit descendent durant cette Nuit, avec la permission de leur Seigneur, pour régler toute chose»). Ces panneaux, dont le décor de lustre métallique se rehausse d oxydes de cobalt, servirent au cours des XIIIe et XIVe siècles à réaliser des mihrâbs monumentaux, constitués d unn assemblage de plaques. Ici cependant, la taille plutôt modeste de la plaque laisse supposer une utilisation funéraire ; en outre, le panneau jumeau conservé à Lisbonne suggère un positionnement en pied et en tête d une sépulture. Ce choix décoratif, originellement lié à l ornement des mosquées,, montre une propension à intégrer une représentation symbolique de Dieu autre que calligraphique dans un contexte de tombeau. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LESS COLLECTIONSS DU LOUVRE» 11

12 TYMPAN, XIIIE SIÈCLE, ANATOLIE Tympan XIIIe siècle Anatolie, Konya? Mosaïque de carreaux en céramique découpés et assemblés RMN-GP Musée du Louvre / Jean-Gilles Berizzi Ce panneau arqué surmontait, sans doute au-dessus d une baie, le tympan d un édifice religieux de la deuxième moitié du XIIIe siècle autour de Konya, en Anatolie centrale. Le secteur était alors dominé par la dynastie seljoukide de Rum ( ). L objet est constitué de plaques de céramique monochromes, en pâte argileuse, colorées au manganèse et au cuivre, puis découpées suivant le motif voulu et assemblées sur un enduit frais à la façon d une mosaïque. Ce procédé évite le problème du mélange des oxydes que l on affronte dans la réalisation de carreaux polychromes ; il est fréquent de l Asie centrale à l Asie Mineure, au moins jusqu au XVe siècle. Le bandeau calligraphique cite la sourate CXII, Le Culte Pur : «Dis : Lui, Dieu est Un! Dieu! L impénétrable!». L intérieur de l arc est tapissé pour sa part d éléments géométriques à l aspect tournoyant, faisant l effet d un kaléidoscope. La mise en évidence de l épigraphie dans un environnement non figuratif marque la prééminence du message religieux dans le décor. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 12

13 CHANDELIER AUX SCÈNES CHRÉTIENNES, , SYRIE Chandelier aux scènes chrétiennes Syrie, Mossoul? Alliage cuivreux, décor repoussé et incrusté d argent H. 40,5 cm ; D. 39 cm 2005 Musée du Louvre / Raphaël Chipault Ce chandelier montre des scènes animées où l on reconnaît des thèmes chrétiens tels que la Présentation au Temple, la Cène (ou les Noces de Cana) et des frises de saints personnages. Sur le plateau figurent les médaillons des douze signes du Zodiaque. À cette riche iconographie s ajoutent des épigraphes dont le plus important est la signature de Dâ ud ibn Salâmah al-mawsili (originaire de Mossoul) et l année 646H./ D autres inscriptions formulent des vœux trop généraux pour renseigner sur le destinataire ou le commanditaire de l objet. Ce type d objet pose la question de la définition d un art «musulman» ; l artisan était-il musulman luimême? Était-ce le cas du destinataire? Pour autant, il est certain que les traits stylistiques de ce chandelier, que l on retrouve sur plusieurs objets semblables, reprennent des schémas qui prouvent son appartenance à une aire culturelle assez bien définie : le Nord de la Syrie et de l Irak au milieu du XIIIe siècle. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 13

14 LAMPE AU NOM DU SULTAN BARQUQ, 1386, ÉGYPTE OU SYRIE Lampe au nom du sultan Barquq 1386 Égypte ou Syrie Verre soufflé, décor émaillé et doré H. 35 cm RMN-GP Musée du Louvre / Hervé Lewandowski Les verres émaillés de l époque mamelouke (milieu XIIIe début XVIe s.) incarnent un sommet des arts du feu dans le monde musulman. Réalisés en verre blanc soufflé, ils sont enjolivés d émaux de couleurs vives et rehaussés de feuilles d or. Le Louvre conserve plusieurs «lampes de mosquée» provenant des fondations religieuses de grands personnages de cette période. Celle qui porte le nom du sultan Barquq ( ) était destinée à embellir la madrasa (université théologique) que ce souverain a fait élever au Caire. Elle présente, outre son titre, des extraits de la sourate XXIV, La Lumière : «Dieu est la lumière des cieux et de la terre! Sa lumière est comparable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un verre ; le verre est semblable à une étoile brillante». La virtuosité de ces verreries émaillées mameloukes a conduit les Vénitiens à importer ces marchandises, puis à en percer les secrets de fabrication, pour devenir eux-mêmes des maîtres dans l art du verre soufflé. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 14

15 CHANDELIER AU NOM DE TIMOUR, , ASIE CENTRALE Chandelier au nom de Timour Asie centrale Bronze coulé, décor gravé et incrusté H. 56,7 cm RMN-GP Musée du Louvre / Hervé Lewandowski Tamerlan (ou Timour Lang, dit «le Boiteux») fut le fondateur de la dynastie timouride ( ). Au retour d un pèlerinage à la tombe du mystique soufi Ahmad Yasavi, situé à Turkestan (actuel Kazakhstan), il décida de bâtir là un mausolée somptueux, doté d hôtelleries et de lieux de rassemblement pour les derviches. Il commanda personnellement six chandeliers monumentaux destinés à embellir le monument ; quatre de ces luminaires sont toujours conservés sur place, un cinquième est à l Ermitage. Toutes ces pièces portent, dans la ceinture calligraphique qui entoure la bobèche, (pièce qui recueille la cire fondue), une inscription qui nous livre le nom et les titres du grand conquérant. Les chandeliers s articulent en trois parties, pour une hauteur totale de près de 85 cm ; celui du Louvre ne conserve que les deux parties supérieures (il lui manque donc la base). Outre ces flambeaux majestueux le mobilier créé à cette occasion compte un énorme chaudron en bronze (H. 1,58 m ; D. 2,43 m), récemment restitué à son complexe d origine. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 15

16 FRAGMENT DE PANNEAU NASRIDE, , ESPAGNE Fragment de panneau nasride Espagne, Grenade ou Malaga Céramique argileuse, décor de lustre métallique H. 26, 6 cm ; L. 19,7 cm RMN-GP (Musée du Louvre) / Jean Gilles Berizzi Ce fragment ressort d un panneau, probable pendant d une pièce entière conservée de nos jours à Madrid, et dont la hauteur dépasse le mètre. Ces grandes plaques de céramique à décor de lustre métallique, comme les grands vases dits «de l Alhambra», brillent des derniers feux de l Espagne musulmane, alors dominée par les sultans de Grenade (ou Nasrides, ). Le panneau complet nous permet de restituer l œuvre à l époque de Yusuf III ( ), dont l inscription porte la louange ainsi que le blason dynastique ; la devise de cette lignée proclamait : «Point de victoire sans Dieu!». Des enroulements de palmettes, d un style qui fait d ailleurs écho au gothique, se terminent en têtes de dragons ; des paons sont posés sur les tiges, affrontés ou adossés. Ce type de décor annonce les productions céramiques de la région de Valence (Paterna et Manises), qui prolongent, par-delà la prise de Grenade (1492) les fastes de ce que l on nomme la céramique «hispano-mauresque». MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 16

17 PAGE DE CORAN EN ÉCRITURE BIHARI, 1ÈRE MOITIÉ DU XVE SIÈCLE Page de Coran en écriture bihari 1ère moitié du XVe siècle Inde du Nord Papier, encres et pigments 2007 Musée du Louvre / C. Tabbagh / collections numériques Des incursions arabes touchent dès le VIIIe l Inde dont l islamisation ne débute vraiment qu à la fin du XIIe, avec la fondation du sultanat de Delhi ( ). Très peu de manuscrits de l Inde musulmane nous sont parvenus de cette longue période. Une série de corans, le plus ancien daté de 1399, se distingue par un style d écriture dénommé «bihari», à l origine encore incertaine (région de Delhi? Jaunpur? Bihar?). Néanmoins, il est sûr que ces corans proviennent des sultanats du nord ; mais si ceux-ci sont régis jusqu à la fin du XIVe s. sous un pouvoir unique, le sac de Delhi par Tamerlan en 1398 provoque leur éclatement. Les pages de ces livres, quasi exclusivement des corans, se distinguent par une graphie inhabituelle au regard des canons classiques, tels que pratiqués en Irak ou en Iran. Elle témoigne de fusions culturelles dans le creuset religieux. Du reste, ce style disparaît dès l arrivée des Moghols ( ), qui imposeront des pratiques calligraphiques bien plus orthodoxes. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 17

18 PUPITRE À CORAN, 2ÈME MOITIÉ DU XVE SIÈCLE, ÉGYPTE Pupitre à Coran 2ème moitié du XVe siècle Égypte Noyer, ivoire et bois précieux 2004 Musée du Louvre / Etienne Revault Les boiseries d époque mamelouke sont remarquables, en particulier pour leur décor d incrustations à motifs géométriques. Ce type de pupitre à Coran, pliant et en X, apparaît certainement dans l Anatolie seljoukide (XIIIe s.). L exemplaire du Louvre est en bois de noyer incrusté d ébène, d ivoire et de nacre. Les piètements dessinent une arcature trilobée. L ornement principal au centre d un réseau de polygones formant une étoile, est un blason composite appartenant à un émir. Il comporte les représentations héraldiques des charges de gardien de l écritoire, de gardien de l épée et d échanson. Ce blason se retrouve sur le minbar (chaire à prêcher) de la madrasa de l émir Jânim al-bahlawân au Caire (achevée en 1478) indiquant sa probable appartenance au mobilier de cette institution. En ce lieu, le Livre sacré est ainsi posé sur de tels pupitres afin que des personnes spécialement rémunérées à cet effet le psalmodient. Les madrasas (universités de théologie) relèvent pour la plupart de fondations sous régime de biens de mainmorte (les waqfs), qui permettent de perpétuer la mémoire du donateur. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 18

19 L IMAM REZÂ POURFEND UN DÉMON, VERS 1550, IRAN L imam Rezâ pourfend un démon Vers 1550 Iran Gouache or sur papier H. 59 cm ; L. 44 cm RMN-GP (Musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi De dimension monumentale, cette peinture faisait partie d un «Livre des présages» (Fâl-nâme) composé dans l Iran des Safavides ( ). La page nous permet d aborder le vaste domaine de la «miniature» persane, dont le Louvre possède quelques fleurons. L imam Rezâ est le huitième descendant de Ali (cousin et gendre du Prophète, dont découle le chiisme). Il est inhumé à Machhad, dans l est de l Iran, où son mausolée devient, avec l adoption du Chiisme comme religion officielle, un centre important de pèlerinage. Il est ici représenté voilé, convention qui se développe à partir du XVIe s. en Orient pour figurer les saints personnages (Mahomet, Joseph, Moïse). Loin des idées reçues, l image n est pas associée au seul chiisme, puisque les Ottomans et les Moghols, d obédience clairement sunnite, les appréciaient particulièrement. En contrepoint, la bibliomancie (divination par les livres), pratique courante dans l univers chiite, a pu être parfois sévèrement réprouvée dans l orbite sunnite. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 19

20 PANNEAU DU MAUSOLÉE DE SELIM II, VERS 1576, TURQUIE Panneau du mausolée de Selim II Vers 1576 Turquie, Iznik Céramique siliceuse, décor peint sous glaçure transparente RMN-GP (Musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi Les sépultures des sultans ottomans flanquent souvent des mosquées prestigieuses ; celle du sultan Selim II ( ) a été bâtie en 1576 par le grand architecte Sinan, à l intérieur de l enceinte de Sainte-Sophie, devenue mosquée dès la prise de Constantinople. Ce mausolée est somptueusement décoré de panneaux en céramique émaillée, provenant des manufactures d Iznik. Les ateliers de potiers de cette ville (l ancienne Nicée) pourvoient la cour ottomane à la fois en pièces de vaisselle et en décors muraux. Pendant moins d un demi-siècle, leurs fours ont réussi à maîtriser parfaitement la cuisson de décors polychromes peints sous glaçure. Leurs créations sont alors prisées pour la délicatesse de leur bleu et l éclat de leur rouge. Dès les années 1575 se développent les grands panneaux dessinés d après un carton, pour s insérer exactement dans l espace ménagé pour les accueillir. Ici un encadrement délimite une niche, qui rappelle un tapis de prière avec son arcature chantournée ; dans le champ fleurissent des tiges et au centre, sur fond bleu de cobalt et enserré dans une mandorle, jaillit un bouquet de branches d amandiers. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE» 20

21 TAPIS À DÉCOR DE NICHE, VERS 1920, TURQUIE Tapis à décor d de niche Vers Turquie, Istanbul Soie, fils métalliques, point noué et tissé H. : 160 cm c ; L. : 1100 cm 2006 Musée du Louvre / Etienne Revault Le tapis semble indissociable des arts de l Islam et fait partie intégrante du mobilier nomade ou citadin depuis des temps très reculés. Dans le mondee ottoman, cet art see décline à la fois dans le tissage de kilims et dans celui des tapis de haute laine,, au point noué. Celui-ci, sorti des ateliers d Istanbul au début du XXe siècle, est caractéristique des productions urbaines et e s inspire de modèles plus anciens. Il révèle l influence du temps religieux dans l inspiration ornementa le en terre d Islam. Une série de bandes à décor floral encadre dee fait une forme de niche à l arcature cintrée, évoquant le mihrâb vers lequel les Musulmans se tournentt pour effectuer leurs cinq prières quotidiennes ; celles-ci sont précédées des petites ablutions, par opposition aux grandes ablutions de la prière collectivee du Vendredi. Un réseau dense de palmettes bifides est disposé sur un fond lie dee vin et rappelle les motifs que l on trouve sur les panneaux en céramique d Iznik ; en appoint, une multitude de fleurs vient ponctuer le champ, y apportant de discrètes touches de couleurs. MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE «DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LESS COLLECTIONSS DU LOUVRE» 21

I. Se peindre le corps p. 3

I. Se peindre le corps p. 3 TABLE DES MATIÈRES I. Se peindre le corps p. 3 a) Les peintures corporelles p. 3 Pintadera p. 4 Roucou et genipa p. 7 Le henné p. 9 Le khôl p. 11 Le harqoûs p. 12 Pâleur du teint p. 13 b) Le tatouage p.

Plus en détail

Sommaire de la séquence 6

Sommaire de la séquence 6 Sommaire de la séquence 6 t t t t Histoire : La place de l Église dans l Occident féodal Séance 1 Quelles étaient les croyances et les pratiques des chrétiens au Moyen Age? Séance 2 La construction des

Plus en détail

Au royaume d Alexandre le Grand. La Macédoine antique

Au royaume d Alexandre le Grand. La Macédoine antique Dossier de presse Exposition Du 13 octobre 2011 au 16 janvier 2012 Hall Napoléon Au royaume d Alexandre le Grand. La Macédoine antique Contact presse Laurence Roussel laurence.roussel@louvre.fr Tél. 01

Plus en détail

LES MANUELS SCOLAIRES ET LE FAIT RELIGIEUX par Charles-Edouard Harang Agrégé d histoire, docteur en histoire Professeur au lycée R. Queneau.

LES MANUELS SCOLAIRES ET LE FAIT RELIGIEUX par Charles-Edouard Harang Agrégé d histoire, docteur en histoire Professeur au lycée R. Queneau. LES MANUELS SCOLAIRES ET LE FAIT RELIGIEUX par Charles-Edouard Harang Agrégé d histoire, docteur en histoire Professeur au lycée R. Queneau. Yvetot «Enseigner le fait religieux : une nécessité de notre

Plus en détail

Sommaire de la séquence 5

Sommaire de la séquence 5 Sommaire de la séquence 5 t t Séance 1.................................................................................................... 141 Pourquoi et comment Alexandre le Grand a-t-il conquis un si

Plus en détail

François I er. pouvoir et image. EXPOSITION François-Mitterrand Paris 13 e 24 mars 21 juin 2015 bnf.fr

François I er. pouvoir et image. EXPOSITION François-Mitterrand Paris 13 e 24 mars 21 juin 2015 bnf.fr commémorations François I er EXPOSITION François-Mitterrand Paris 13 e 24 mars 21 juin 2015 bnf.fr pouvoir et image Réservations FNAC 0892 684 694 (0,34 TTC/mn) www.fnac.com nationales Jean Clouet, François

Plus en détail

Histoire et Culture Juives

Histoire et Culture Juives Thème étudié Les Pré requis Les Objectifs THÈME ÉTUDIÉ LES JUIFS De CHARLEMAGNE à l EXPULSION d ESPAGNE du VIII ème au XV ème siècle. L évaluation Pour aller plus loin Finalités des séquences : Appréhender

Plus en détail

Enseignement du fait religieux à l école laïque

Enseignement du fait religieux à l école laïque IUFM DE BOURGOGNE CONCOURS DE RECRUTEMENT : professeur des écoles Enseignement du fait religieux à l école laïque Delphine PAUMIER Directeur de mémoire : Alain MORET Année : 2005 n de stagiaire : 04STA00465

Plus en détail

Le Royaume du Maroc et sa politique envers l Afrique sub-saharienne

Le Royaume du Maroc et sa politique envers l Afrique sub-saharienne Le Royaume du Maroc et sa politique envers l Afrique sub-saharienne ETUDE Institut français des relations internationales (IFRI) Auteur : Alain ANTIL Novembre 2003 Le contenu de cette étude n'engage que

Plus en détail

Le mont ne s est pas construit en un jour

Le mont ne s est pas construit en un jour Le mont ne s est pas construit en un jour 1 Dossier Documentaire n 3 LE MONT NE S EST PAS FAIT EN UN JOUR Correspondances : travée C1, ateliers thématiques Th1 et Th3. Thèmes abordés : abbayes bénédictines,

Plus en détail

L ALIMENTATION «COMMUNAUTAIRE» S INSCRIT-ELLE DANS LE DEVELOPPEMENT DE LA CONSOMMATION ENGAGEE?

L ALIMENTATION «COMMUNAUTAIRE» S INSCRIT-ELLE DANS LE DEVELOPPEMENT DE LA CONSOMMATION ENGAGEE? L ALIMENTATION «COMMUNAUTAIRE» S INSCRIT-ELLE DANS LE DEVELOPPEMENT DE LA CONSOMMATION ENGAGEE? Thierry MATHE Nicolas SIOUNANDAN Gabriel TAVOULARIS Avec la participation de Chantal ammi décembre 2012 www.credoc.fr

Plus en détail

CATHÉDRALE D AIX-LA-CHAPELLE

CATHÉDRALE D AIX-LA-CHAPELLE CATHÉDRALE D AIX-LA-CHAPELLE ROUTECHARLEMAGNEAACHEN Contenu La cathédrale et son histoire L édifice Visite Le trésor Conseils pratiques Plan du site Mentions légales 4 6 10 24 27 30 32 Cathédrale d Aix-la-Chapelle

Plus en détail

FICHES PEDAGOGIQUES LA VIE DE COUR A LA RENAISSANCE. Collèges et lycées. Service des Publics et de la Communication 01 34 38 38 50

FICHES PEDAGOGIQUES LA VIE DE COUR A LA RENAISSANCE. Collèges et lycées. Service des Publics et de la Communication 01 34 38 38 50 Château d'ecouen 95440 Ecouen FICHES PEDAGOGIQUES LA VIE DE COUR A LA RENAISSANCE Collèges et lycées Service des Publics et de la Communication 01 34 38 38 50 Réservation des groupes 01 34 38 38 52 1 LA

Plus en détail

Cours donné par David Elbaz Astrophysicien au CEA email: delbaz@cea.fr (http://david.elbaz3.free.fr/mtc)

Cours donné par David Elbaz Astrophysicien au CEA email: delbaz@cea.fr (http://david.elbaz3.free.fr/mtc) La place de l'homme dans l'univers et la conception du temps selon la tradition chinoise Cours donné par David Elbaz Astrophysicien au CEA email: delbaz@cea.fr (http://david.elbaz3.free.fr/mtc) 1. Introduction...

Plus en détail

omain une Anubis, le dieu d un Représenter r des l enfantement. Incarnant

omain une Anubis, le dieu d un Représenter r des l enfantement. Incarnant Représenter les dieux en Égypte et dans le monde gréco-ro omain Françoise Dunand, Professeure émérite d histoire des religions à l Université de Strasbourg, Spécialiste des cultes de l Égypte hellénistique

Plus en détail

L abbaye de Saint- Pierre-sur-Dives

L abbaye de Saint- Pierre-sur-Dives Autour d un monastère : L abbaye de Saint- Pierre-sur-Dives L abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives Service Départemental d Archéologie du Calvados 1998 1 Présentation Le but des "Dossiers & Documents" est

Plus en détail

La place et le rôle des parents dans l école

La place et le rôle des parents dans l école Rapport - n 2006-057 octobre 2006 Inspection générale de l Éducation nationale Inspection générale de l administration de l Éducation nationale et de la Recherche La place et le rôle des parents dans l

Plus en détail

LETTRE ENCYCLIQUE DEUS CARITAS EST DU SOUVERAIN PONTIFE BENOÎT XVI AUX ÉVÊQUES AUX PRÊTRES ET AUX DIACRES AUX PERSONNES CONSACRÉES ET À TOUS LES

LETTRE ENCYCLIQUE DEUS CARITAS EST DU SOUVERAIN PONTIFE BENOÎT XVI AUX ÉVÊQUES AUX PRÊTRES ET AUX DIACRES AUX PERSONNES CONSACRÉES ET À TOUS LES LETTRE ENCYCLIQUE DEUS CARITAS EST DU SOUVERAIN PONTIFE BENOÎT XVI AUX ÉVÊQUES AUX PRÊTRES ET AUX DIACRES AUX PERSONNES CONSACRÉES ET À TOUS LES FIDÈLES LAÏCS SUR L'AMOUR CHRÉTIEN INTRODUCTION 1. «Dieu

Plus en détail

Nantes est-elle bretonne?

Nantes est-elle bretonne? 1 Nantes est-elle bretonne? Et voilà! Rien que par un point d interrogation, l auteur de ces lignes vient de se fâcher avec les militants inconditionnels du rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne

Plus en détail

Au Nom d Allah Le Très-Miséricordieux, Le Tout-Miséricordieux

Au Nom d Allah Le Très-Miséricordieux, Le Tout-Miséricordieux Au Nom d Allah Le Très-Miséricordieux, Le Tout-Miséricordieux L Etat du Qatar a ouvert ses portes aux différentes cultures et civilisations tout en maintenant la sienne. Le FANAR, qui abrite le Centre

Plus en détail

sur la palette du peintre Bernard Valeur La chimie crée sa couleur sur la palette du peintre

sur la palette du peintre Bernard Valeur La chimie crée sa couleur sur la palette du peintre chimie La crée sa couleur sur la palette du peintre Bernard Valeur La chimie crée sa couleur sur la palette du peintre L homme peint depuis plus de 30 000 ans, motivé par son désir de reproduire les beautés

Plus en détail

Les métaux au fil de l Histoire

Les métaux au fil de l Histoire Dossier pédagogique Les métaux au fil de l Histoire INTRODUCTION Le CNHS est une asbl fondée en 1958 ayant pour objectifs la promotion et la diffusion de l histoire des sciences en Belgique. Dans le cadre

Plus en détail

UNE GÉOHISTOIRE DU COMMERCE AGRICOLE: LES TEMPS LONGS POUR ÉCLAIRER LE PRÉSENT

UNE GÉOHISTOIRE DU COMMERCE AGRICOLE: LES TEMPS LONGS POUR ÉCLAIRER LE PRÉSENT CHAPITRE 1 UNE GÉOHISTOIRE DU COMMERCE AGRICOLE: LES TEMPS LONGS POUR ÉCLAIRER LE PRÉSENT Pierre Blanc Bordeaux Sciences Agro et Sciences Po Bordeaux, France Le commerce est un révélateur puissant des

Plus en détail

Le projet d écrire un tel ouvrage remonte sans doute à l époque qui précéda celle où je me suis mis à étudier la médecine, il y a plus de 25

Le projet d écrire un tel ouvrage remonte sans doute à l époque qui précéda celle où je me suis mis à étudier la médecine, il y a plus de 25 Au sujet du Maître et son émissaire Iain McGilchrist On trouve chez Nietzsche une histoire qu il raconte à peu près en ces termes. Il y eut une fois un sage maître spirituel qui régnait sur un domaine

Plus en détail

Visite de la ville à pied

Visite de la ville à pied Pas à pas Visite de la ville à pied Bienvenue à Zagreb! La présente sélection des beautés culturelles et historiques de Zagreb vous accompagnera dans votre exploration de la ville. Pas à pas, nous vous

Plus en détail

Une approche culturelle de l enseignement pour l appropriation de la culture dans les écoles de langue française de l Ontario

Une approche culturelle de l enseignement pour l appropriation de la culture dans les écoles de langue française de l Ontario 2 0 0 9 Une approche culturelle de l enseignement pour l appropriation de la culture dans les écoles de langue française de l Ontario C A D R E D O R I E N T A T I O N E T D I N T E R V E N T I O N Table

Plus en détail

TABLE DES MATIÈRES RÉSUMÉ DES PROGRAMMES DE L ÉCOLE PRIMAIRE...15 LES PROGRAMMES DE L ÉCOLE MATERNELLE...45. Préface...7 L ÉCOLE MATERNELLE...

TABLE DES MATIÈRES RÉSUMÉ DES PROGRAMMES DE L ÉCOLE PRIMAIRE...15 LES PROGRAMMES DE L ÉCOLE MATERNELLE...45. Préface...7 L ÉCOLE MATERNELLE... TABLE DES MATIÈRES Préface...7 RÉSUMÉ DES PROGRAMMES DE L ÉCOLE PRIMAIRE...15 L ÉCOLE MATERNELLE...16 Le langage au cœur des apprentissages...16 Vivre ensemble...19 Agir et s exprimer avec son corps...20

Plus en détail

VILLE ET PAROLE : ESPACES EN MIROIR

VILLE ET PAROLE : ESPACES EN MIROIR LAVAL Elsa Master 1 VILLE ET PAROLE : ESPACES EN MIROIR Etude sur Qui se souvient de la mer et Habel de Mohamed Dib Directeur de mémoire : Charles Bonn Année 2004-2005 Introduction :...2 I Perceptions

Plus en détail

QU APPREND-ON À L ÉCOLE ÉLÉMENTAIRE? LES NOUVEAUX PROGRAMMES

QU APPREND-ON À L ÉCOLE ÉLÉMENTAIRE? LES NOUVEAUX PROGRAMMES QU APPREND-ON À L ÉCOLE ÉLÉMENTAIRE? LES NOUVEAUX PROGRAMMES Illustrations : Calligram, série Max et Lili, par Dominique de Saint Mars (auteur) et Serge Bloch (illustrateur). ISBN éd. CNDP : 2-240-00-802-4

Plus en détail