SÉQUENCE 11 Séance 1
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- Gauthier Crépeau
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1 11 SÉQUENCE 11 Séance 1 A. Les dieux olympiens 1- Des dieux grecs aux dieux romains a) Les noms propres du texte ci-dessous ont été surlignés. Jupiter, fils de Saturne, père des dieux et des hommes, régnait sur la terre et le ciel. Neptune dirigeait la mer ; Pluton, les enfers. Phébus-Apollon était le créateur de la lumière ainsi que le maître des Muses. Mars présidait à la guerre et aux armes ; Bacchus, aux banquets et au vin. Mercure était l intermédiaire entre Jupiter et les autres dieux ainsi que le messager ailé. Près des dieux sur l Olympe, étaient assises les déesses. Parmi les dieux et les déesses, Junon, épouse de Jupiter, obtenait le siège royal. Vesta gardait le foyer. Pallas, appelée aussi Minerve, dirigeait à part égale, les arts de la guerre et de la paix ; Cérès, l agriculture ; Diane, la chasse. Vénus était la plus belle des déesses. D après un extrait de l Abrégé de l Histoire grecque, H. Lantoine Traduction R. David pour le Cned Le mont Olympe est un nom de lieu : c est le plus haut sommet de La Grèce, sur lequel habitent les dieux. b) Zeuv~ Zeus Jupiter (Jupiter, Jovis) Zeus gouverne la terre et le ciel. Poseidwǹ Neptune (Neptunus, Poséidon règne sur la mer. Poséidon Neptuni) Ai}dh~ Hadès Pluton (Pluto, Plutonis) Hadès est le dieu infernal. Apovllwn Apollon Phébus-Apollon Apollon est auréolé de lumière. (Apollon, Apollinis) Arh~ Arès Mars (Mars, Martis) Arès, dieu de la guerre offensive, se montre brutal. Diovnuso~ Dionysos {Hfaisto~ Héphaïstos ÔErmh`~ Hermès Bacchus (Bacchus, Bacchi) Vulcain (Vulcanus, Vulcani) Mercure (Mercurius, Mercurii) Dionysos préside au théâtre, aux banquets et à la culture de la vigne. Héphaïstos forge des œuvres de toute beauté. Hermès fait le lien entre les dieux et les hommes. Il est aussi le dieu des commerçants et des voleurs. [Hra Héra Junon (Juno, Junonis) Héra, épouse de Zeus, bénit les mariages. JEstiva Hestia Vesta (Vesta, Vestae) Hestia veille sur le foyer sacré de la ville. jaqhnva` Athéna Pallas-Minerve (Minerva, Minervae) Athéna est rusée, sage, intelligente, et protège les peuples attaqués. Dhmhvthr Déméter Cérès (Ceres, Cereris) Déméter fait pousser la végétation et surveille les moissons. [Artemi~ Artémis Diane (Diana, Dianae) Artémis parcourt les bois, les forêts sans relâche. jafrodith Aphrodite Vénus (Venus, Veneris) Aphrodite se contente de faire la belle! 88
2 11 c Seul, Apollon, a conservé son nom. «Phébus» signifie «brillant» : il a déjà cette épithète chez les Grecs. Saturne, père de Jupiter, est un titan : il porte le nom d Ouranos, chez les Grecs. 2- Les dieux romains : généalogie Uranus + Terra Saturne Cybèle (ou Ops) B. Les dieux romains et le vocabulaire français 1- Les dieux romains et leurs empreintes a) Mon père a un caractère jovial. Ë Jupiter, Jovis : Mon père est très gai comme le maître des dieux. b) À la suite d un accident, j ai dû porter une minerve. Minerva : La minerve est un appareil orthopédique qui soutient la tête, siège de l intelligence. c) Mon frère s intéresse beaucoup à la vulcanologie. Vulcanus : La forge de Vulcain, sous l Etna, volcan sicilien, expliquait les éruptions volcaniques. d) Le matin, je prends des céréales. Cérès est la déesse des moissons de céréales dont le blé, l avoine, l orge... e) Tu as dû entendre une sévère mercuriale après tes grosses bêtises. Mercurius : Mercure est non seulement le messager des dieux, mais aussi des commerçants et des voleurs : il a notamment encouru les vifs reproches d Apollon après qu il lui a volé ses bœufs. Cned, Français 6e 89
3 11 f) Entend-on encore sonner la diane dans les casernes? Diana : La diane est un cor de chasse ; c est aussi le clairon employé dans les casernes pour réveiller les soldats. g) Le sous-sol de cette région est formé de roches plutoniques. Pluto, Plutonis : Les roches plutoniques se forment à de très grandes profondeurs où on localisait les enfers. 2- Les dieux romains et les planètes a) Fils de Jupiter et de Junon, je suis le dieu de la guerre. La planète qui porte mon nom est rouge, couleur du sang versé pendant les combats : Mars. b) Je suis la planète la plus proche du soleil et celle qui tourne le plus vite : Mercure. c) Je suis la plus grosse planète du système solaire, à l image du dieu des dieux : Jupiter. d) On m appelle aussi l étoile du berger ; je suis la planète la plus brillante : Vénus. e) Je suis la planète la plus éloignée du soleil, et récemment, on m a explusée de notre galaxie : Pluton. H V P L U T O N M E R C U R E U I N A T A G D S J U P I T E R I M S M A R S V E 3- Les dieux romains, les mois et les jours jour mois Divinité romaine mardi mars Mars, dieu de la guerre (Le mois de mars qui marquait la fin de l hiver correspondait à la reprise des hostilités guerrières) mercredi / Mercure, messager des dieux jeudi / Jupiter, souverain de l Olympe / juin Junon, déesse du mariage vendredi / Vénus, déesse de la beauté le coin des curieux La merveilleuse statue ci-contre est exposée au Musée archéologique national d Athènes. On l a repêchée dans la mer mais son attribut a été perdu. S il tient un trident, c est Poséidon/ Neptune. S il tient un bâton de foudre, c est Zeus/ Jupiter. Indice : Il appartient à la première génération des Olympiens. R. David pour le Cned 90
4 11 c Séance 2 A. Bienvenue dans le monde de l Énéide 1- Le sujet du poème a) L homme qui n est pas nommé, le héros dont parle le début du poème, est le prince troyen Énée. Son périple commence à Troie et s achève en Italie, dans le Latium. Sa mission consiste à fonder une nouvelle ville et à y transporter ses dieux. Il subit la colère de la «cruelle Junon». b) Virgile ne nomme pas son héros dans les premiers vers ; il insiste sur le fait que c est un homme fort et courageux au sens étymologique : «virum» a donné «viril» et qu il va s illustrer par les armes : «arma». Il est le jouet du destin : les dieux d En haut l ont condamné à fuir Troie pour trouver une terre d accueil, y abriter les survivants et fonder une nouvelle ville. Son odyssée est le fruit de la colère de Junon ; elle le mènera de Troie en Italie, plus précisément dans le Latium, région qui verra la naissance de Rome au terme de nombreuses aventures périlleuses. Ce sont donc les aventures d un homme dévoué, loyal à sa patrie, respectueux de la volonté des dieux ; autant de qualités que le latin résume par le mot «pietas : piété, dévouement», symbolisée par les trois «P» : pater, Penates, patria (parents, dieux domestiques, patrie). Deux vers de l Iliade, déjà, lui prédisaient un destin exceptionnel. Au moment où Achille allait le tuer, Poséidon le sauve en déclarant : «La destinée veut qu il échappe ; elle défend que la race de Dardanos s éteigne et disparaisse.» dans l Iliade, Livre XX, vers Invocation à la Muse Voici l apostrophe à la Muse : «Musa», vers 8. Le poète, Virgile est entouré des muses, Calliope, la muse de l épopée, et Melpomène, la muse de la tragédie. Les premiers vers de l Énéide sont inscrits sur le volumen (ancêtre du livre) ouvert sur ses genoux. Cette œuvre est une mosaïque provenant de Sousse en Tunisie et datant du III e siècle. Cned, Français 6e 91
5 11 B. Un poète inspiré 1- L homme a) - Mantoue : province d Italie du nord, en Lombardie - la Calabre : région d Italie, à l extrême sud-ouest de la péninsule : au pied de la «botte italienne» - Parthénopé : Nymphe protectrice de Naples, ville de Campanie qui abrite le tombeau de Virgile, au pied de la colline du Pausilippe b) 92
6 11 c 2- L œuvre a) b) Ce sont les Bucoliques (Buk eau lit queue) et les Géorgiques (G or j queue). Séance 3 A. La fuite d Énée 1- Énée et les siens a) La généalogie d Énée VÉNUS Anchise Énée Créuse lule Cned, Français 6e 93
7 11 b) Lecture de l image Ë Nom du personnage concerné. Énée Anchise lule Créuse Énée fuit l incendie de Troie, F. Barocci Galerie Borghèse, Rome, Italie RMN Ë Analyse Les personnages sont disposés en triangle : figure qui évoque souvent la famille. La tête d Énée et de son père en forme un sommet. Soucieux de préserver sa famille, Énée agit : la première personne dont il se soucie est son père, Anchise. Il le maintient sur son épaule après lui avoir confié les objets sacrés et les Pénates de la patrie, conformément au texte de Virgile. La deuxième personne qui fait l objet de ses soins est son fils, Iule. Ce dernier s accroche à son père. Les trois hommes appartenant aux trois générations successives apparaissent soudés. Créuse est présente mais elle est détachée du groupe des trois hommes : elle doit les suivre de loin pour ne pas attirer l attention des ennemis. Elle est encadrée par l arche qui témoigne du spectacle de désolation de la guerre : bâtiments en feu, massacres. La place particulière qu elle occupe laisse peut-être entrevoir son destin fatal. La lumière qui éclaire la scène de fuite vient de l incendie du dehors dont on aperçoit des flammes qui rappellent le «crépitement du feu» du texte. Cette lumière vive renforce l expression affligée des personnages. Quant aux couleurs vives, elles sont trois et se répondent : le manteau rouge de Créuse fait écho à celui de son fils ; le jaune du vêtement d Anchise renvoie au casque d Énée, à la robe de Créuse et aux objets sacrés ; le vert de la tunique brodée du héros invite à porter le regard sur l étendard du premier plan où gisent les armes, symbole de la défaite. C est à lui qu incombe la mission de relever Troie de ses cendres. 94
8 11 c 2- Le périple d Énée Ë Carte complétée Ë C est une chronologie du souvenir. Le périple d Énée commence à Troie ; ce n est pas là qu on le retrouve au début du Livre II, mais chez la reine Didon, à Carthage, en Afrique du nord. Donc, l ordre du récit ne correspond pas à celui du temps, c est-à-dire au déroulement chronologique. Le récit va procéder à des retours en arrière appelés «flash-back» ou «analepses». B. L Odyssée pour modèle Affirmations vrai faux corrections Ulysse et Énée partent tous deux X de Troie. Ulysse et Énée ont une nationalité X Ulysse est grec alors qu Énée est troyen. identique. Le but de leur voyage est le même. X Ulysse cherche à regagner sa patrie, alors qu Énée est obligé de la quitter. Les deux héros vont errer de X nombreuses années avant d atteindre leur but. Le même dieu est en colère contre les deux héros. X C est Poséidon qui est en colère contre Ulysse et c est Junon qui l est contre Énée. La même femme amoureuse retient Ulysse et Énée. Les deux œuvres commencent par une invocation à la Muse. Les deux œuvres ont une chronologie bouleversée. Homère et Virgile sont contemporains. X X X X Calypso est amoureuse d Ulysse ; Didon est amoureuse d Énée. Homère a vécu autour du VIII e siècle avant J.-C. ; Virgile, au I er siècle avant J.-C. Cned, Français 6e 95
9 11 Séance 4 A. Coup de foudre à Carthage 1- Un amour passionné a) Mais la reine, blessée en profondeur depuis longtemps par l amour, entretient son mal au fond de ses veines et se consume, brûlée par un feu invisible. Sans cesse lui reviennent à l esprit la valeur éclatante, l immense prestige de la famille du héros, dont les traits du visage et les paroles restent fixés dans son cœur ; son trouble ne laisse pas à ses membres la douceur du repos. Le lendemain, alors que l Aurore parcourait la terre portant le flambeau de Phébus et avait à peine chassé du ciel les ombres humides, l esprit égaré, Didon s adresse ainsi à sa sœur, son intime confidente : «Anne, ma sœur, des songes terrifiants m ôtent le sommeil! Qui est donc cet hôte qui vient d entrer en nos demeures! Quelle noblesse il porte sur son visage, quelle vaillance et quels exploits! Il est de la race des dieux, je le crois vraiment, et je ne me trompe pas! La crainte révèle les âmes sans dignité. Mais lui, comme les destins l ont malmené! Et les guerres qu il nous a racontées, il les a vécues jusqu à l épuisement! Si en mon cœur n était arrêtée, fixe et irrévocable, ma volonté de ne jamais me remarier, depuis que la mort m a privée de mon premier amour, si je n avais pris en horreur l amour et le mariage, pour lui seul peut-être aurais-je pu succomber à la faiblesse d aimer. Oui, Anne, je te l avoue, depuis la mort du pauvre Sychée, mon époux, depuis que nos pénates ont été éclaboussés par le crime de mon frère, lui seul a pu troubler mon esprit et faire vaciller ma volonté. Je reconnais là, les marques de la flamme ancienne. [...] b) Didon compare le sentiment qu elle éprouve à un feu qui la dévore. Énéide, Livre IV, vers 1 à 24, Virgile Traduction : Régine David pour le Cned c) Ce sentiment s empare non seulement de son corps, mais aussi de son esprit : elle ne trouve aucun repos, ni physiquement ni intellectuellement. Didon est en proie à la passion amoureuse et aimer passionnément entraîne nécessairement des souffrances. Le mot «passion» vient du verbe latin «patior» qui veut dire «souffrir, endurer». d) Didon sent naître en elle un vague sentiment à l égard d Énée qui ne la laisse pas indifférente. Didon brûle d amour pour Énée, au point que son corps et son esprit en souffrent. Didon a envie de gagner l amitié d Énée afin de faire lui un allié. 2- La grammaire au service du sens a) Didon avoue son admiration pour Énée dont elle vante les qualités en utilisant des phrases exclamatives, comme : «Quelle noblesse il porte sur son visage, quelle vaillance et quels exploits!» (ligne 10). 96
10 11 c b) La partie du texte qui montre que Didon est déchirée par cet amour auquel elle ne peut succomber a été soulignée dans leva 1- a). Elle est cependant déchirée par cet amour, parce que, depuis l assassinat de son époux, elle rejette l amour et le mariage. Associées au «si» qui met en avant une hypothèse, les phrases de forme négative montrent que son engagement à son serment est difficile à supporter, comme «si je n avais pris en horreur l amour et le mariage...». c) «Si» met en avant : une hypothèse une opposition une conséquence B. Le devoir d Énée 1- L avertissement divin a) On voit que Mercure reproduit fidèlement le discours de Jupiter aux deux points et aux guillemets : il rapporte les paroles du maître de l Olympe au style direct, ce qui leur donne beaucoup plus de poids. Lui n en est que le messager. b) Les phrases sont interrogatives, mais, en fait, elles n attendent aucune réponse : ce sont des reproches envers Énée, qui semble avoir oublié sa mission auprès de Didon. c) Les questions posées ne lui sont pas adressées. Les questions posées comportent déjà la réponse. Les questions posées n attendent pas de réponses : ce ne sont pas de véritables questions mais des reproches. d) En citant Ascagne-Iule, Jupiter cherche à culpabiliser Énée : en effet, s il a oublié sa fierté et n agit pas dans son intérêt, il doit penser à l avenir de son fils. e) À ce discours, Énée décide de repartir. 2- La colère de Didon a) Les reproches de Didon à Énée Didon ne supporte pas la lâcheté d Énée : en effet, il a entrepris des préparatifs de départ sans l avertir. Didon l accuse de ne pas respecter ses serments : il lui avait promis le mariage. Didon rappelle à Énée qu il est la cause des inimitiés des peuples voisins et de son propre peuple à son égard : c est pour lui qu elle a sacrifié sa réputation. Didon ne comprend pas comment il a pu laisser Créuse mourir dans les flammes à Troie. Didon lui reproche de l abandonner et de la condamner à une mort certaine. b) Le chagrin de Didon En dépit des reproches que Didon lui adresse, Énée campe sur ses positions : il part ; les dieux le veulent. Didon ne comprend pas comment Énée peut rester insensible à sa douleur. Aussi, commence-t-elle par une remise en question de sa noble naissance : la dureté du cœur d Énée est telle qu il ne peut pas avoir les ancêtres qu il prétend. Puis, suivent des interrogations qui n attendent pas de réponses et qui expriment davantage le désarroi de Didon que sa colère. D ailleurs, elle ne semble plus le voir, plus lui parler puisqu elle utilise le pronom «il», comme s il était déjà parti. Enfin, après avoir rappelé le pouvoir des dieux, elle le congédie : «Va-t-en». Sa souffrance est trop grande pour qu elle puisse continuer ; elle sait qu elle n infléchira pas la décision d Énée. Elle a juste le temps de formuler des prières de vengeance qu elle assumera elle-même, au-delà de la mort, avant de s évanouir. Cned, Français 6e 97
11 11 c) Voici les sentiments que Virgile cherche à faire naître chez le lecteur en lui faisant entendre les terribles plaintes de Didon : la colère, la compassion, la haine, le respect, la peur, la honte, l indignation, la toutepuissance. d) Lecture de l image Ë Rubens a choisi de placer Didon dans sa chambre, quand elle se donne le coup fatal. Le décor est dépouillé mais rappelle la noblesse du personnage : des rideaux surplombent le lit à baldaquins, au bois artistement sculpté. Toute la lumière est concentrée sur la peau dénudée de la reine, d autant plus mise en valeur par la couleur pourpre du tissu, sur lequel elle est assise. La position oblique de Didon témoigne du geste fatal qu elle vient de se porter, en prenant appui sur son bras gauche et sa jambe droite, afin de se donner plus de force pour enfoncer l épée dans son cœur meurtri. Son regard éploré, levé vers le ciel, invoque les dieux qu elle va rejoindre. Rubens, fidèle au récit de Virgile, immortalise la douleur de Didon, dans son sacrifice dicté par sa passion et son impossibilité à vivre sans Énée. Ë On ne peut être que sensible à la noblesse et à la détresse du personnage, à son choix de mort violente par le fer : la scène est véritablement tragique. Séance 5 A. La descente d Énée aux enfers 1- Passeport pour les enfers Les lieux Un fleuve sur lequel on prête des serments solennels et dans lequel Thétis a baigné son fils Achille en le tenant par le talon ƒ le Styx Un fleuve sombre te limoneux gonflé de deux affluents, le Cocyte et le Pyriphlégéton ƒ l Achéron Un carrefour d où se détachent deux routes ƒ Le Champ de vérité L une pénètre dans les profondeurs d un lieu de supplices ƒ le Tartare Les personnages Un dieu vous y conduit ƒ Mercure Un nocher vous le fait traverser moyennant une obole ƒ Charon Un chien tricéphale garde une large porte d airain qui en ferme l accès ƒ Cerbère Des suppliciés célèbres - condamné à pousser sans cesse un rocher au sommet d une colline ƒ Sisyphe - condamné à ne pouvoir ni boire, ni manger, alors qu il est enchaîné près d un arbre fruitier et d un cours d eau ƒ Tantale - condamnées à remplir inlassablement un tonneau percé ƒ Les Danaïdes 98
12 11 c L autre conduit vers un lieu de délices, séjour des bienheureux ƒ les Champs Elysées Un fleuve dont il faut boire les eaux pour oublier et ainsi profiter du séjour cité ci-dessus ƒ le Léthé Un palais somptueux Dans un coin reculé Près du trône Des héros célèbres - un héros grec mort d une flèche au talon pendant la guerre de Troie ƒ Achille - la mère de Bacchus, foudroyé par l éclat de Jupiter ƒ Sémélé - le roi de Sparte, mari de la belle Hélène ƒ Ménélas Deux souverains y règnent ƒ Pluton et Proserpine Trois tisseuses responsables de la vie des humains ƒ les Parques (Clotho, Lachésis, Atropos) Trois juges ƒ Minos, Éaque, Rhadamanthe 2- Le monde des morts a) Les lieux Des lignes 1 à 4, les champs lexicaux du vide «les demeures vides et le royaume sans consistance» et de l obscurité : «obscurs, à la lueur d une lune incertaine, sous une méchante lumière, dans l ombre, la nuit noire a enlevé aux choses leur couleur.» dominent. Le lieu, désert et plongé dans l obscurité, est terrifiant, inquiétant. b) Les habitants Les habitants des lieux ont été surlignés. Les adjectifs qualificatifs qui complètent les noms des habitants ont été soulignés. Dans le vestibule lui-même, à l entrée des gorges d Orcus, le Deuil et les Soucis vengeurs ont fait leur lit ; c est là qu habitent les pâles Maladies, et la triste Vieillesse, la Crainte, la Faim, mauvaise conseillère, et la hideuse Pauvreté. Que de formes terribles à voir! Et voici la Mort et la Souffrance ; puis, le Sommeil, frère de la Mort, et les Joies mauvaises de l esprit, et, sur le seuil en face, la Guerre meurtrière, et les chambres de fer des Euménides, et la Discorde déchaînée, avec sa chevelure vipérine nouée de bandelettes sanglantes. Énéide, Livre VI, vers 267 à 280, Virgile Traduction Régine David pour le Cned Les habitants des lieux sont de terribles maux : en les transformant en noms propres, et en ajoutant des adjectifs qui caractérisent les humains, Virgile en fait des personnes à part entière, responsables des fléaux qu elles répandent sur la Terre. Cned, Français 6e 99
13 11 B. Au cœur des enfers 1- Monstres et compagnie a) Les noms des monstres ont été surlignés. 1 5 De plus, apparaissent de nombreux monstres divers : des Centaures séjournent à l entrée, et des Scyllas à double forme, Briarée aux cent bras et l Hydre de Lerne aux sifflements horribles, la Chimère crachant des flammes, les Gorgones, les Harpyes, et la forme d un géant à trois corps. Énée se met à trembler d épouvante : il dégaine son épée et la dirige vers toutes ces formes qui viennent à sa rencontre. Énéide, Livre VI, vers 285 à 290, Virgile Traduction Régine David pour le Cned b) Je suis un mélange de lion, de serpent et de chèvre ; le héros Bellérophon m a vaincue. Je suis la Chimère. Mi-homme, mi-cheval, nous sommes cruels et nous nourrissons de chair fraîche. Pourtant, Chiron, le plus connu de nous tous, est bon et sage. Nous sommes les Centaures. Nous sommes trois soeurs au regard pétrifiant ; la plus connue d entre nous s appelle Méduse. Le héros Persée lui a tranché la tête. Nous sommes les Gorgones. Je suis de la race des géants aux cent bras : les Hécatonchires. je suis Briarée. L une de nous a dévoré des compagnons d Ulysse dans ses gueules aboyantes. Nous sommes les Scyllas. Je suis un terrible serpent d eau doté de nombreuses têtes, coupées par Hercule lors de ses douze travaux. Je suis l Hydre de Lerne. Je suis un géant à trois corps et je possède un superbe troupeau de bœufs ; Hercule me les a pris lors de ses douze travaux. Je suis le géant Géryon. Nous sommes trois sœurs ailées ; nous volons la nourriture et les âmes des petits enfants. Nous sommes les Harpyes. 2- Le fantôme d Anchise a) D Énée à Romulus Voici la généalogie d Énée à Romulus complétée. 100
14 11 c Vénus Anchise Énée Lavinia Roi d Albe-La-Longue lule / Ascagne Silvius Procas Amulius Numitor MARS Ilia/Rhéa-Silvia Roi de Rome Romulus Rémus b) De Vénus à Auguste C est Vénus, déesse de la beauté et de l amour, qui leur a transmis ce sang divin. C est Mars, dieu de la guerre offensive, qui est le protecteur de Rome. Séance 6 A. Le bouclier de Vulcain 1- L organisation de la description a) Toutes les expressions qui te permettent de situer les éléments décrits et de comprendre leur organisation ont été surlignées. 1 Sur le magnifique bouclier, le puissant dieu forgeron, qui connaît aussi l art de prophétiser et les secrets de l avenir, avait gravé l Histoire de l Italie et le triomphe des Romains, avec toute la suite des futurs descendants d Ascagne, ainsi que toutes les guerres qu il avait menées. 5 Il y avait représenté une louve qui venait de donner naissance à ses louveteaux : elle était couchée dans la grotte verdoyante de Mars ; suspendus à ses mamelles, deux bébés, des jumeaux, étaient en train de jouer. Ils tétaient leur mère sans avoir peur d elle ; elle, tournait sa tête vers l arrière, tranquillement, et les léchait l un après l autre comme si elle voulait les caresser avec sa langue. 10 Non loin de là, il avait figuré aussi Rome et, sur les gradins du cirque, lors de grands jeux, l enlèvement soudain des Sabines. [...] Cned, Français 6e 101
15 Il y avait aussi le roi Porsenna exigeant d accueillir Tarquin expulsé, et assiégeant la ville avec des forces écrasantes. Les descendants d Énée se ruaient aux armes pour défendre leur liberté. On pouvait voir Porsenna, tel un forcené menaçant, opposé à Coclès, qui avait l audace de couper le pont, et à Clélie, qui se jetait dans le fleuve après avoir brisé ses chaînes. En haut, Manlius, le gardien de la citadelle tarpéienne, se dressait devant le temple et occupait le sommet du Capitole. [...] Ici, volant de tous côtés parmi les portiques dorés, une oie d argent annonçait que les Gaulois étaient aux portes. [...] Au centre, on pouvait voir des navires de bronze, les combats d Actium [...] D un côté, menant les Italiens au combat, César Auguste, entouré des pères et du peuple, avec les pénates et les grands dieux se dresse en haut de la poupe ; de ses tempes bénies jaillissent deux flammes, et l étoile de son père apparaît sur sa tête. De l autre côté, avec ses troupes barbares et ses armes de toute origine, Antoine, vainqueur des peuples de l Aurore et de la Mer Rouge, entraîne avec lui l Égypte [...] ; et, sacrilège! il est suivi par son épouse égyptienne. [...] Mais César, porté en un triple triomphe dans l enceinte de Rome, consacrait aux dieux de l Italie une offrande impérissable, trois cents temples immenses, répartis à travers la ville. Devant ces scènes sur le bouclier de Vulcain, cadeau de sa mère, Énée s étonne et, ignorant l histoire, il se réjouit de sa représentation, chargeant sur son épaule les destins fameux de ses descendants. Énéide, Livre VIII, vers 626 à 636, vers 647 à 656, vers 675 à 688, vers 714 à 716, Virgile Traduction : Régine David pour le Cned b) Les expressions soulignées sont des compléments circonstanciels de lieu. 2- L histoire de Rome en accéléré 102
16 11 c B. L Énéide : du texte à l image 1- Énée blessé a) Complète les rectangles avec le nom des personnages représentés. Vénus Énée Le médecin Lapyx lule Énée blessé, après J.-C. Maison de Publius Vedius Siricus Musée archéologique de Naples, Italie Régine David, août 2010 b) Exercice d écriture La diagonale isole le médecin Lapyx, à gauche, attirant toute l attention sur l acte chirurgical qu il est en train d accomplir, dans une grande concentration. À droite de la diagonale, Énée, personnage central, appuyé sur sa lance, affronte l épreuve avec courage. Son bras gauche se pose même sur l épaule de son fils, Iule, en pleurs. Il adresse un regard à sa mère, Vénus, dont on sait qu elle est divine parce qu elle ne touche pas terre. Elle observe la scène et sa présence rappelle qu elle protège Énée. À l arrière-plan, des soldats rappellent qu Énée a été blessé au combat. 2- Vénus à la coquille Cned, Français 6e 103
17 11 Séance 7 Je m évalue Je connais des extraits de l Énéide de Virgile. l origine de son titre. le début de l œuvre qui commence par une invocation à la Muse. les noms romains des principaux dieux olympiens. Je suis capable de situer l auteur : vers le I er siècle av. J.-C. définir le sujet de l Énéide par un GN : Le périple d Énée à la recherche d un nouveau territoire. dire que l œuvre porte le nom de son héros : c est donc une œuvre éponyme. nommer la Muse de l épopée : c est Calliope, la même que celle qu invoque Homère. les retrouver : Zeus : Jupiter Héra : Junon Poséidon : Neptune Artémis : Diane la déesse qui protège Énée. la nommer : C est Vénus, sa mère. la mission confiée à Énée par les dieux la formuler par une phrase complète : À la demande des dieux, Énée doit fonder une nouvelle Troie. les lieux de départ et d arrivée d Énée. retrouver le lieu de départ en l entourant et le lieu d arrivée en le soulignant dans la liste suivante : Carthage, la Sicile, les Sporades, Troie, Cumes, la Calabre, La Campanie, Mantoue, Naples, le Latium, le Vésuve, Pompéi. l œuvre dont s est inspiré Virgile. préciser le nom et l auteur de cette œuvre : c est l Odyssée d Homère. l épisode d Énée à Carthage. mettre en scène les reproches de Didon adressés à Énée. citer des prolongements en peinture et en musique de cet épisode : - un peintre : Rubens - un musicien : Purcell la géographie des enfers de l Antiquité ainsi que ses principaux habitants. retrouver leur nom en barrant les trois intrus de la liste suivante : Rhadamanthe, les Parques, le Léthé, Mercure, Pluton, le Styx, Sisyphe, Charon, Persée, Cerbère, Proserpine, le Tartare, Tantale, Clotho, les Grées, le Champ de vérité, Éaque, Vulcain, Lachésis, les Champs Élysées, Minos, l Achéron, Atropos, les Danaïdes. 104
18 11 c la figure de style appelée personnification. les enjeux de l œuvre. l identifier dans le vers suivant de Rimbaud en la surlignant : «Nature, berce-le chaudement ; il a froid» et en donner deux raisons : - La majuscule en fait un nom propre - Le verbe «bercer» la compare à une mère. faire des liens entre l Énéide et l Histoire de Rome en complétant la phrase suivante : C est Auguste, premier empereur de Rome, qui demande à Virgile d écrire une œuvre qui célèbre les origines mythiques de la ville, capitale du monde, et ses propres ancêtres divins. Cned, Français 6e 105
19 12 SÉQUENCE 12 Séance 1 A. Un stratagème ingénieux 1- a) Voici le tableau complété : Personnages présents sur scène Personnages présentés (dont on parle) (l. 2) «mon oncle» (l. 7) «mon vilain oncle» Sabine et Valère (l. 9) «le bon vieillard» (l. 12 et 20) «le bonhomme» (l ) «notre vieillard» (l. 3) «ma cousine» Sabine et Valère (l. 12) «la malade» Sabine et Valère (l. 3 et 15) «Villebrequin» Sabine et Valère (l. 10) «un médecin» (l ) «quelqu un qui fût de vos bons amis» (l. 19) «votre valet» (l. 21) «un lourdaud» Valère seul (l. 22) «ce maroufle» b) Deux personnages sont présents sur scène : Valère et Sabine. c) Quatre personnages sont évoqués et ainsi présentés au public : l oncle et la cousine de Sabine, Villebrequin, le valet de Valère. 2- Un jeune homme, Valère, aime la fille d un vieillard, Gorgorius. Lucile, cette jeune femme, qui fait croire qu elle est malade, doit épouser sur ordre de son père, un autre homme : Villebrequin. Sa cousine, Sabine, avec l aide d un valet (déguisé en médecin), va tout faire pour empêcher ce mariage. 3- a) Dans la scène suivante, le valet va faire son entrée. b) Le valet, Sganarelle, va devoir faire croire qu il est un autre : un médecin. c) Valère, son maître, ne le croit pas capable de réaliser cette mission. Il emploie les termes de «lourdaud» (l. 20) et de «maroufle» (l. 21). d) Sabine a peu de considération pour son oncle Gorgorius. Elle le juge comme un homme «crédule» (l. 9), qui croit tout ce qu on lui dit. Elle précise aussi qu «il n y a rien de si facile à duper que le bonhomme» (l. 20). Gorgorius est donc très facile à tromper. e) Nous allons assister à une pièce comique. f) Les deux sujets abordés par Molière sont : le mariage imposé et la médecine (même si elle est représentée par un faux médecin). 106
20 12 c 4- a) Les personnages qui ont permis de comprendre l histoire sont les deux personnages présents sur scène : Valère et Sabine. b) Leur nom est écrit en lettres majuscules : VALÈRE, SABINE. c) Les deux indications qui permettent de comprendre qu il s agit du début d une pièce de théâtre sont : Acte I et scène première. d) Ces informations qui ne sont pas prononcées par les personnages s appellent des didascalies. B. À la découverte de la scène suivante 1- a) et b) ACTE I Scène 2 VALÈRE, SGANARELLE (personnages présents) VALÈRE Ah! Mon pauvre Sganarelle que j ai de joie de te voir! J ai besoin de toi dans une affaire de conséquence, mais comme je ne sais pas ce que tu sais faire... SGANARELLE Ce que je sais faire, Monsieur? Employez-moi seulement en vos affaires de conséquence, en quelque chose d importance : par exemple, envoyez-moi voir quelle heure il est à une horloge, voir combien le beurre vaut au marché, abreuver un cheval : c est alors que vous connaîtrez ce que je sais faire. VALÈRE Ce n est pas cela : c est qu il faut que tu contrefasses le médecin. SGANARELLE Moi, médecin, Monsieur! Je suis prêt à faire tout ce qu il vous plaira ; mais pour faire le médecin, je suis assez votre serviteur pour n en rien faire du tout ; et par quel bout m y prendre, bon Dieu? Ma foi! Monsieur, vous vous moquez de moi. VALÈRE Si tu veux entreprendre cela, va, je te donnerai dix pistoles. SGANARELLE Ah! pour dix pistoles, je ne dis pas que je ne sois médecin ; car, voyez-vous bien, Monsieur? Je n ai pas l esprit tant, tant subtil, pour vous dire la vérité ; mais, quand je serai médecin, où irai-je? VALÈRE Chez le bonhomme Gorgorius voir sa fille qui est malade. Molière, Le Médecin volant c) Sganarelle va seulement mettre un habit de médecin. d) Les jeunes gens amoureux sont Valère et Lucile. Le père autoritaire et naïf est Gorgorius. Le valet rusé et déguisé en médecin est Sganarelle. Cned, Français 6e 107
21 12 Séance 2 A. Une consultation médicale un peu particulière 1- La consultation médicale a) Les personnages présents sont le docteur Knock et le Tambour de ville, son patient. b) Ils se trouvent dans le cabinet médical. c) Ils parlent de la maladie du Tambour de ville : «De quoi souffrez-vous?» (ligne 2). 2- Le jeu de scène a) Docteur Knock Le tambour Les gestes «lui mettant la main sur l épaule» (l. 42) «Il lui montre le haut de son épigastre» (l. 5) Les attitudes «d un air de profonde concentration» (l. 7) «il médite d un air sombre» (l. 26) «il rit» (l. 3) «il médite» (l. 12) «il se trouble peu à peu» (l. 39) b) L attitude du tambour au début et à la fin de la consultation a été soulignée. c) L attitude de Knock qui veut faire croire qu il est un bon médecin, à l écoute de ses patients, a été surlignée. 3- Les symptômes a) «Attendez que je réfléchisse» (lignes 2 et 3) À la question du médecin, le tambour paraît bien embêté pour se trouver une maladie. b) Il souffre de démangeaisons après le repas. c) «ça me chatouille, ou plutôt, ça me grattouille.» (lignes 5 et 6) - Le niveau de langue employé par le tambour est familier. - Les deux verbes employés sont des synonymes. d) «entre les deux»/ «il me semble bien»/ «on dirait que ça me fait mal» / «mais il me semble que si j en mangeais, effectivement ça me grattouillerait» / «cinquante et un, dans mes cinquante-deux» Les réponses du patient sont vagues et apportent peu d information. 4- Une drôle d auscultation a) Le docteur Knock pose les questions et donne des ordres. b) Les deux types de phrases utilisés sont donc des phrases interrogatives (pour les questions) et des phrases impératives (pour les ordres). 108
22 12 c c) Phrases impératives «Ne confondons pas.» (l. 8) «Désignez-moi ( )» (l. 13) «Faites votre travail» (l. 43) «Couchez-vous de bonne heure» (l. 44) «Gardez le lit» (l. 45) Phrases interrogatives «De quoi souffrez-vous?» (l. 1) «Est-ce que ça vous chatouille ou est-ce que ça vous gratouille?» (l. 8-10) «Par ici où cela, par ici?» (l. 15) «Juste entre les deux?» (l. 18) «Est-ce que ça ne serait pas plutôt un rien à gauche, là, où je mets mon doigt?» (l ) «ça vous fait mal quand j enfonce mon doigt?» (l ) «Est-ce que ça ne vous gratte pas davantage quand vous mangez de la tête de veau à la vinaigrette?» (l ) «Quel âge avez-vous?» (l ) «Plus près de cinquante-deux ou de cinquante et un?» (l ) d) Le médecin n a absolument pas réalisé une auscultation en règle. Le seul geste qu il fait est de poser son doigt sur son patient : «ça vous fait mal quand j enfonce mon doigt?» (ligne 22). e) Les questions posées par Knock sont stupides. f) Le médecin n a formulé aucun diagnostic, mais à «son air sombre», le tambour peut croire que son état de santé est grave. g) Le docteur Knock ne rédige pas d ordonnance. Ses seules recommandations sont surlignées. Elles sont inutiles et illogiques. 5- Les différents types de comique Comique de situation «Une tête de veau à la vinaigrette» / Des gratouilles et des chatouilles Comique de mots Un malade imprécis / Un médecin manipulateur Comique de caractère Des attitudes et des gestes ridicules Comique de geste Un malade imaginaire / Un médecin charlatan B. Analyse d image Tu as reconnu de gauche à droite la dame en violet, le docteur Parlapaing et son épouse, la dame en noir, le Tambour de ville et le pharmacien. Cned, Français 6e 109
23 12 Le docteur Parlapaing et son épouse le Tambour de la ville le pharmacien la dame en noir la dame en violet Affiche pour Knock, comédie des Champs-Elysées, 1923, Paris Rue des Archives C. Exercice d écriture Voici ce qu il était possible d imaginer : Knock. Alors, Madame, de quoi souffrez-vous? La dame en noir, confiante. Eh bien, Docteur, Il faut que je réfléchisse un peu (Elle ôte son chapeau et se gratte la tête) Quand je regarde trop la télévision, mes yeux me picotent, ou plutôt, me brûlotent (Elle défait ses lunettes et élargit ses yeux en grand). Knock, d un air très sérieux. Ça vous picote ou ça vous brûlote? Il ne faut pas tout mélanger, voyons! La dame en noir. Ça me picote, je crois bien (Pas très sûre d elle) Oui, c est bien ça Ça me picote Mais en même temps, ça me brûlote aussi Knock, autoritaire. Désignez-moi précisément à quel endroit de votre œil La dame en noir, levant les yeux au ciel. Par là, surtout Knock, se saisissant d une loupe. Par là ou par ici? La dame en noir, de moins en moins assurée. Peut-être bien par ici, effectivement, maintenant que vous le dites Knock, d un ton savant. Ce serait bien la cornée qui commencerait à se décoller. (Il prend une règle pour soulever la paupière). Ne bougez plus! La dame en noir, se reculant, apeurée. Mais que faites-vous? Knock. J examine l état de vos yeux, voyons! Soyez raisonnable, ne faites pas l enfant! (Il repose sa règle). Et quand j appuie, là, ça vous fait mal? La dame en noir, avec angoisse. Il me semble bien que oui (Sa voix s étrangle dans sa gorge). 110
24 12 c Knock, lui mettant la main sur le front. - Ma bonne Dame, rentrez chez vous et mettez des lunettes noires pendant quarante huit heures, jour et nuit. Surtout, gardez-les bien pour dormir, et n allumez votre télévision sous aucun prétexte. Je repasserai vous voir jeudi matin. Anne Simon pour le Cned NB : «brûloter» n existe pas. C est un mot inventé (qu on appelle un néologisme) pour rimer avec «picoter». Séance 3 A. Un trio inattendu 1- Une ou deux scène(s) de ménage? a) Trois personnages sont présents sur scène, successivement. b) Voici la didascalie disparue au début de l extrait : M. de PERLEMINOUZE, Mme de PERLEMINOUZE, Madame. c) Un changement de scène aurait pu avoir lieu, dans cet extrait, à l arrivée de Madame, (à la ligne 16). d) Les relations entre les personnages par leur nom. Le mari / l amant : M. de Perleminouze (le Comte) L épouse trompée : Mme de Perleminouze (la comtesse) La maîtresse : Madame e) La forme triangulaire de ce schéma met en évidence la relation de rivalité entre Madame et Madame de Perleminouze. 2- Un ménage à trois : le trouble des personnages a) et b) sévèrement «avec sévérité» en dissimulant sa gêne Mme de Perleminouze «pour cacher son trouble» «affectant la désinvolture» en sanglotant Madame «les larmes dans la voix» gêné «embarrassé» Le Comte, Monsieur de Perleminouze c) L expression «en dissimulant sa gêne» est valable pour deux personnes : Madame, et Monsieur de Perleminouze. Cned, Français 6e 111
25 12 d) Ces deux personnages sont gênés d être en présence l un de l autre parce qu ils sont amants. Madame est la maîtresse de Monsieur de Perleminouze. e) Mme de Perleminouze, l épouse trompée, ressent de la tristesse. Elle a des «larmes dans la voix». Elle a envie de pleurer en parlant, ce qui l empêche de continuer à s exprimer. 3- «Fiel!» a) Les trois expressions contenant l exclamation «Fiel!» sont : «Fiel! Ma pitance!», «Fiel! Mon zebu!» et «Fiel! Mon lampion!». b) La précision apportée par l auteur, pour celles de Madame et le Comte, est notée par la didascalie «à part». c) Mme de Perleminouze n entend pas ces propos. Le public entend ces propos. d) Dans une bande dessinée, les didascalies : «Fiel! ma pitance!» et «Fiel! Mon lampion!» correspondent à la bulle qui représente les pensées. 4- Au service du texte a) Types de phrases Ponctuation Exemples Exclamatives! «Fiel! Mon zébu!» «Je vais les susurrer toutes les deux!» «Quelle bonne tulipe!» Interrogatives? «Comment êtes-vous bardé?» «C est bien tondu n est-ce pas? Déclaratives. «Irène est sûrement chez sa farine.» «des petites glottes de sparadrap loti au frein.» Impératives. «Posez donc là votre candidature.» «Prenez donc ce galopin.» b) Les trois signes de ponctuation les plus utilisés par Jean Tardieu sont les points de suspension ( ), les points d exclamation (!) et les points d interrogation (?). c) Les impressions ainsi suggérées sont : la surprise et l étonnement. d) (l.4) «Comment êtes-vous bardé?» (l.6) «Et vous bardé souvent ici?» oui / non (l.17) «C est bien tondu n est-ce pas?» (l.31) «Vous êtes caribou?» (l.24) «Vous venez renflouer votre chère pitance?» «par la douille» (l.24-25) «Mais comment donc êtes-vous bardé?» e) L adverbe interrogatif qui les introduit parfois est surligné. Il s agit de «comment». 5- Jeu de mots, jeu rigolos a) Jean Tardieu s amuse avec les mots. Voici la «traduction» des expressions de surprise des personnages. «Fiel! Ma pitance!» (l. 1) signifie en fait Ciel! Mon épouse! «Fiel! Mon Zébu!» (l. 2) est à traduire par Ciel! Mon époux! «Fiel! Mon lampion!» (l. 20) correspond à Ciel! Mon amant! 112
26 12 c b) L auteur joue avec les sonorités. «ma palme» (l. 8) Ë ma dame «mon bison» (l. 8) Ë mon bijou «le joli-pied» (l. 12) Ë le joli-cœur «au linon» (l. 17) Ë au citron «des petites glottes» (l. 18) Ë des petites bottes «loti au frein» (l. 19) Ë rôti au thym «je bredouillais» (l. 26) Ë je vadrouillais «chez sa farine» (l. 28) Ë chez sa cousine «je vais les susurrer» (l. 28) Ë je vais les surprendre «posez là votre candidature» (l. 30) Ë posez là votre coiffure «vous devez être caribou» (l. 31) Ë vous êtes à bout B. Amusons-nous! 1- L acteur a) «Piège-les» est un paronyme (une prononciation voisine) de Piégelé. «Pieds gelés» est un homonyme (une prononciation identique) de Piégelé. b) Cet acteur, si peu respectueux de son public, mérite bien de porter le paronyme (piègeles) car il «piège» véritablement les spectateurs en ne sachant pas son texte. Il les trompe. Il provoque leur réprobation. 2- Le comique de mots a) Les points de suspension correspondent à l hésitation de l acteur, qui ne sait pas son texte, et comprend mal les propos du souffleur. b) Complète le tableau suivant l exemple donné. Lignes Texte soufflé par le souffleur Première déformation Seconde déformation 6-7 «salut, ô mes preux!» «au nez creux» «aux lépreux» 13 «fameux paladin» «Paul Adam» «Péladan» 18 «autour de mon nom brille» «auteur de mon XXXXXXXXXXXXX nombril» 18 «une légende illustre» «légende illustrée» XXXXXXXXXXXXX 21 «par cent faits» «par sanfourche» XXXXXXXXXXXXX 25 «Roland» «Laurent» «Durand» 28 «le neveu de Charlemagne» «le vieux Charlemagne» XXXXXXXXXXXXX 30 «je suis content» «Gontran» XXXXXXXXXXXXX 32 «et fier» «et Pierre» XXXXXXXXXXXXX 34 «à voir tant de vaillance» «avorton de Mayence» XXXXXXXXXXXXX c) Georges Courteline joue avec des paronymes. d) «Conspuez le débutant!» (l. 37) appartient au niveau de langue soutenu. e) L effet produit est comique, car l on passe ainsi de paroles épiques (celles du souffleur) à un texte burlesque. Cned, Français 6e 113
27 12 3- Les apartés a) B A Ä EVARISTO E D Å SUSANNA C É CANDIDA b) Ces apartés sont comiques parce que : Candida va devenir jalouse sans raison. Evaristo, par son silence, fait croire à Candida qu elle a des rivales. Les deux amoureux vont se méfier l un de l autre. Séance 4 A. L addition 1- Une scène de la vie quotidienne a) Les personnages sur scène sont le client et le garçon. b) Ils se trouvent dans un restaurant. c) Le client a les plus longues répliques. C est donc lui qui parle le plus. d) Lorsque le client demande l addition, il veut payer. e) «Vous avez mangé deux œufs» «Vous avez bu un café filtre» «Vous avez utilisé un téléphone» f) Je peux remplacer les points de suspension par : Vous avez à payer 114
28 12 c 2- Un drôle de menu a) Le garçon simplifie le menu. Associe ses propos à la réalité d un menu. «un veau» un dessert aux amandes «un petit pois» des asperges «une asperge» une escalope de veau «un fromage» des petits pois «une amande verte» une part de fromage b) L effet produit par cette drôle d énumération est comique. c) La première réplique inattendue du client se trouve à la ligne 13 : «N insistez pas, mon ami, c est inutile, vous ne réussirez jamais.» d) L absence de réponse du garçon est notée par trois points d exclamation. e) Le comédien peut la jouer en mimant la surprise, par l expression du visage. 3- Un piège de la vie quotidienne a) «On ne vous a donc pas appris à l école» (l.16) Cette réponse du client est insultante, parce qu il considère que le garçon a été un mauvais élève. b) Il faut prononcer l adverbe «mathématiquement» en séparant les syllabes. c) En articulant ainsi, le client veut démontrer que le garçon est stupide. d) L absence de réponse du garçon est à nouveeau notée par trois points d exclamation, ce qui crée un comique de répétition. e) «de qui se moque-t-on?» (l. 21) «il faut être réellement insensé» (l.21-22) Les deux termes qui montrent que le client accuse de mauvaise foi et d ignorance le garçon sont surlignés. 4- Une démonstration ma-thé-ma-ti-que! a) Selon le client, il est impossible «d additionner des choses d espèces différentes». b) Voici un exemple d addition impossible : «un veau» + «des cigarettes» = impossible c) «un petit pois avec un grand officier de la Légion d Honneur» Les deux noms communs qui représentent les deux parties de l opération sont surlignés et les deux adjectifs qualificatifs qui accentuent l impossibilité d une telle addition sont soulignés. 5- Un mauvais tour a) À la fin de la scène, le client part sans payer. b) La dernière didascalie est comique parce que non seulement le client part sans payer, mais en plus il «vole» un objet. 6- Au service du texte a) Ce sont des phrases à la forme négative. b) Elles sont prononcées par le client. Cned, Français 6e 115
29 12 c) Les négations sont encadrées. «n insistez pas» «vous ne réussirez jamais» «on ne vous a donc pas appris» «ne vous fatiguez pas» «ça ne donnerait rien» d) Ces phrases négatives s opposent à des phrases affirmatives comme celles prononcées par le garçon à la ligne 11 : «Alors, ça fait». Le client ne veut pas payer. Il s oppose à l annonce de la somme. e) Voici la transformation de ces phrases, à la forme affirmative : insistez vous réussirez on vous a donc appris fatiguez vous ça donnerait B. Jean Tardieu poète 1- Le genre a) et b) En fin de ligne, il te fallait surligner la terminaison de chaque mot. Tu remarquais donc qu il s agissait de rimes : «Je suis ravi de vous voir / bel enfant vêtu de noir.» c) Ce texte appartient donc au genre de la poésie. 2- Un drôle de personnage a) et b) «je suis ravi de vous voir» Le pronom personnel sujet «je» désigne un homme car l adjectif qualificatif «ravi» est au masculin singulier. 3- Des problèmes de vue et d audition? a) En plus du personnage désigné par «je», les autres personnages sont : une vieille dame, un ivrogne, un gros éléphant et un marchand de charbon. b) Les termes surlignés évoquent la beauté et la grâce. c) Voici les associations qu il fallait faire : «bel enfant» «gros éléphant» «femme exquise» une vieille dame «fiancée» marchand de charbon «colombe» «ivrogne» 4- Une scène de théâtre Voici ce qu il était possible d imaginer (ce qu il fallait ajouter a été mis en gras) : Scène 1 L ÉLÉPHANT, L HOMME et LA VIEILLE DAME L Homme (enchanté) Je suis ravi de vous voir bel enfant vêtu de noir. 116
30 12 c L ÉLÉPHANT (furieux) Je ne suis pas un enfant. Je suis un gros éléphant. L HOMME (interrogatif) Quelle est cette femme exquise qui savoure des cerises? L ÉLÉPHANT (énervé) C est un marchand de charbon qui s achète du savon! L HOMME (émerveillé) Ah! que j aime entendre à l aube roucouler cette colombe! L ÉLÉPHANT (riant) C est un ivrogne qui boit dans sa chambre sous le toit. L éléphant s en va. Une vieille dame s approche. L HOMME (amoureux) Mets ta main dans ma main tendre. Je t aime ô ma fiancée! LA VIEILLE DAME (furieuse) Je n suis point vot fiancée. Je suis vieille et je suis pressée. Laissez-moi passer! Elle s en va en bousculant l homme. C. Les hiboux 1- Les sonorités a) Le son qui est répété dans le poème est le son [ou]. b) Les noms finissant par [ou] prennent un [s] au pluriel sauf : hibou, chou, genou, bijou, caillou, joujou qui font leur pluriel avec un [x]. 2- Qui est le fou de l autre? ou le théâtre de l absurde Scène 1 UN FOU et UN VOISIN Deux hommes en grande conversation sur un trottoir UN FOU (très sérieux) Ce sont les mères des hiboux ( ) Mais aux hiboux point de genoux UN VOISIN (interrogatif) Votre histoire se passait où? ( ) Cned, Français 6e 117
31 12 Au Pérou ou chez les Mandchous? UN FOU (mettant son doigt sur sa tempe pour montrer la folie de l autre) Hou! Hou! Pas du tout, c était chez les fous! 5- Une poésie or-tho-gra-phi-que Voici ce qu il était possible d imaginer : Les dictées Ce sont les absurdités des dictées Qui empêchaient les élèves gâtés De réaliser des spectaculaires montées En les tenant loin des jetées et des butées Votre histoire, c était : Chez des voisins pour la nuitée? Ou sur une portée, dans une pâtée? À l abri des frottées? À la charité? En beauté ou en réalité? À la quantité ou à la qualité? Mais! Mais! Jamais, c était chez les cinglés! 118
32 12 c Séance 5 Je connais les caractéristiques du théâtre. les définir : Je suis capable de Il n y a pas de narrateur. Les personnages échangent des répliques. Les actes sont notés en chiffres romains. Les scènes sont notées en chiffres arabes. Le début d une pièce de théâtre (les premières scènes) s appelle l exposition. Un aparté, c est quand un acteur parle à part et n est entendu que du public. Un auteur peut utiliser les quatre formes de comique : Ex. Un médecin ignorant Ë comique de situation Ex. Des gratouilles et des chatouilles Ë comique de mots Ex. Des gestes ridicules Ë comique de gestes Ex. Un malade imprécis l évolution du théâtre : De la comédie à la farce De la farce du XVI e au XX e siècle La parodie La caricature Théâtre et poésie : des genres proches Ë comique de caractère citer : - une farce du XVII e siècle de Molière : Le Médecin volant - une farce du XX e siècle de J. Romains : Knock et le triomphe de la médecine dire que : Jacques Prévert a écrit des poèmes et de courtes scènes de théâtre, et que Robert Desnos a écrit un Dialogue de fous poétique et orthographique : «Les Hiboux». Cned, Français 6e 119
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