L innovation. PME en dans les SYNTHÈSE SECTORIELLE. EmballageConditionnement

Transcription

1 L innovation SYNTHÈSE SECTORIELLE dans les PME en 009 EmballageConditionnement

2 Av a n t - p r o p o s OSEO est une entreprise publique dont la mission répond à une ambition nationale de premier plan : contribuer à faire de la France un grand pays d innovation et d entrepreneurs. Son action s exerce à travers trois métiers complémentaires : le soutien de l innovation, la garantie des financements bancaires et des interventions des organismes de fonds propres, et le financement des investissements aux côtés des établissements bancaires. OSEO accompagne et finance des projets innovants à composante technologique ayant des perspectives concrètes de commercialisation, en favorisant notamment les projets collaboratifs entre entreprises et/ ou entre acteurs publics et privés. OSEO intervient à toutes les étapes du processus d innovation, de la phase de formulation du projet à la mise sur le marché du nouveau produit ou procédé. La Direction de l Expertise et du Développement Innovation a pour vocation d animer l ensemble des actions conduites par OSEO sur le plan qualitatif en matière d innovation. Elle fournit ainsi un important travail de veille (technico-économique, juridique, etc.), assure la maintenance d un système de cotation d enjeux et de risques de l ensemble des projets innovants et entretient des échanges avec tous les acteurs de l écosystème de l innovation.

3 Emballage- Conditionnement Les grands salons, comme le salon de l emballage et Europack-Euromanut, font état dans leurs enquêtes et études 008 et 009, d un impact important de la récession économique sur le secteur. Impact qui s est traduit principalement par un recul significatif des ventes, notamment pour les plus grosses entreprises. Cependant en fin d année 009, le Comité de Liaison des Industries Françaises de l Emballage (CLIFE) observait une reprise de la demande des utilisateurs principalement pour le secteur de l emballage agroalimentaire et celui de la pharmacie. Ses prévisions pour l ensemble des secteurs indiquaient une baisse globale relativement limitée des ventes inférieure à 0 % pour l année et une reprise progressive ensuite. Une filière hétérogène Cette analyse prend en compte les activités de l industrie de l emballage-conditionnement, constituée de deux grands segments : les fabricants d équipements et les fabricants d emballage et de contenants. Cinq matériaux d emballages se partagent le marché du conditionnement en ordre décroissant de chiffres d affaires : le plastique, le papier-carton, le verre, le métal et le bois. Les grands groupes côtoient des PME et TPE très dynamiques sur des niches à valeur ajoutée et l ensemble est constitué à la fois d entreprises très diversifiées quant à leurs marchés finaux (imprimerie) ou, au contraire, très spécialisées sur le marché de l emballage (papier-carton) ; leurs évolutions respectives sont alors très différentes. Un secteur performant au niveau mondial L industrie mondiale de l emballage réalise un chiffre d affaires dépassant les 500 Md. Le premier segment est la production de machines d emballages qui s élève au niveau mondial à,8 Md en 007 avec une croissance de 0 % par rapport à 006 et un leadership de l Allemagne, premier producteur et exportateur, suivie de l Italie. A moyen terme, la demande mondiale de machines d emballage et de conditionnement devrait croître à un rythme soutenu, de l ordre de 5, % par an, pour atteindre plus de 3 Md en 0. Le deuxième segment est la production d emballages et de contenants qui s élevait en 006 au niveau mondial à 454 Md$ dont 8 Md$ pour l Europe et dont 4 Md$ pour l Asie (dont 36 Md$ pour la Chine). FAITS MARQUANTS Cette production est attendue à 486 Md$ en Les principaux débouchés au niveau mondial sont les produits alimentaires (38 %), les boissons (8 %), les produits pharmaceutiques et les cosmétiques (8 %). Un secteur contrasté au niveau national Plus de 550 entreprises composent aujourd hui le secteur français de l emballage et du conditionnement. Elles réalisent un chiffre d affaires annuel de près de 9 Md et placent le secteur au 7 e rang industriel en France. Le taux d exportation des équipementiers est de l ordre de 75 % avec comme principaux clients les états-unis, l Espagne, le Royaume-Uni, l Allemagne, la Belgique et la Russie 4. Les principaux débouchés des machines d emballages sont les produits alimentaires (40 %), les boissons (0 %), les produits pharmaceutiques et cosmétiques (0 %). Par rapport aux équipements, la production d emballages et de contenants est faiblement exportatrice avec un taux de l ordre de 3,5 %. Ces chiffres placent la France au 4 e rang mondial pour l exportation avec une part de marché de 7, % derrière l Allemagne, la Chine et les Etats-Unis. La France est particulièrement compétitive pour le bois et le verre en occupant respectivement le premier et le deuxième rang mondial. Mais les importations en provenance de l Europe pour le plastique et le papier-carton en font un secteur à la balance commerciale négative au niveau national. Nouvelles réglementations, les points clés à retenir : - le règlement (CE) 450/009 concernant les matériaux et objets actifs et intelligents, destinés à entrer en contact avec des denrées alimentaires, ouvre la voie à des innovations pour maîtriser la durée de vie des aliments en contrôlant la juste quantité d additifs alimentaires, voire à s affranchir de la chaîne du froid. - à partir du 9 décembre 009, la Directive 006/4/CE est en application. Elle retient dans son champ d application, les quasi-machines (convoyeur, étiqueteuse ), un processus itératif d évaluation des risques qui précise l analyse des risques, de nouvelles procédures de conformité pour l adoption des machines dangereuses et des exigences de l ergonomie plus explicites qui tiennent compte de la variabilité des opérateurs. diversifications sur de nouveaux matériaux et de nouveaux secteurs clients L observatoire de l emballage 008 plaçait la santé-pharmacie-cosmétique en première place des perspectives de croissance de la production d emballage et d équipement à moyen terme (009-0) suivie par l alimentaire. En terme d achats, le papier-carton reste le premier secteur des achats d emballage devant le plastique, et les biomatériaux font leurs premières apparitions. Mais à moyen terme, c est le plastique, suivi de près par les biomatériaux, qui offre les plus fortes perspectives d achat. Pour les fabricants d équipements, la R&D et la conception d équipements sont toujours les facteurs principaux d innovation, suivies de près par la diversification sur de nouveaux secteurs clients. Puis viennent ensuite, et à poids égal, l exportation, la diversification sur de nouveaux matériaux et le développement durable. Pour les fabricants d emballage et pour les acheteurs, le développement durable est en tête des facteurs d innovation. Outre l éco-conception, les investissements sont attendus dans l emploi des bioplastiques, le recyclage et l utilisation des résines recyclées. : source Observatoire de l emballage 008 / VDMA : source Observatoire de l emballage 008 / Freedonia 3 : source Observatoire de l emballage 008 / Packaging Gateway 4 : Source Sessi chiffres clés Aides à l Innovation d OSEO 6 projets soutenus pour un montant de 7 M Pas de programme ISI qualification FCPI EVOLUTION évolution du poids du secteur par rapport à 008 En nombre de projets : - poids 009 :,6 % - évolution : - 0,6 % En montant de projets : - poids 009 :,75 % - évolution : + 9 % 3

4 régions & réseaux Répartition régionale des projets soutenus et cartographie des pôles de compétitivité En 009, la région Nord-Pas de Calais est en tête en termes d initiatives soutenues (3 %) suivie par Haute-Normandie et Rhône-Alpes (0 %), Pays de la Loire (8 %), Franche-Comté et Alsace (6,5 %). Valorial 0,9 M Cosmetics Valley 8 0,3 M Emballage- Conditionnement MAUD Industrie & Agro-ressources 6 0,0 M 0,66 M 3 0,04 M 3 0,07M 0,3 M 0,6 M 4 0,4 M 0,05 M,0 M 4 0,06 M 0,35 M Vitagora En Nord-Pas de Calais, une forte proportion de projets est observée pour l emballage plastique (49 %) suivie par l emballage papier et carton (38 %) et enfin par les procédés et équipements (3 %). 0,003 M 6,8M Plastipolis Axelera nombre de projets 8 > 8 6 Entre 4 et 8 < 4 Aucun pôles de compétitivité montants des aides 0,8 M 0,003 M,00 M 0,04 M InnoViandes 0,003 M projets collaboratifs 8 % des projets du secteur soutenus via l aide à l innovation présentent un caractère collaboratif avec une structure de recherche publique. Pôles de compétitivité Le projet EMAC a été retenu dans le 6 e appel à projets du Fonds Unique Interministériel et labellisé par les pôles Vitagora, Plastipolis et Industrie & Agro-ressources. Il a pour objectif de développer un emballage actif pour l agroalimentaire à partir de polymères biosourcés capables de maîtriser les différents éléments volatils et paramètres physicochimiques composant l atmosphère des denrées laitières et carnées. Il vise donc à développer des emballages qui prolongent la durée de vie des produits avec la garantie de préserver leurs caractéristiques organoleptiques. Le projet a reçu un financement OSEO. Le projet Drawspeedglass, retenu dans le 7 e appel à projets du Fonds Unique Interministériel et labellisé par le pôle Maud met en lien le groupe Saverglass et six autres entreprises. Il a pour objectif de décorer de façon automatisée le verre en prenant en compte les préoccupations environnementales. Les traitements successifs sont réalisés avec des produits totalement organiques, dépourvus de tous métaux lourds. réseaux national et européen Réseau national L action de l Agence Nationale pour la Recherche Les programmes «matériaux et procédés» et «chimie durable-industrie-innovation» traitent, dans leurs thématiques respectives, des problématiques liées aux ressources, matériaux et produits alternatifs innovants. La préparation des appels à projets 00 a vu la participation d une PME innovante en matériaux issus de ressources renouvelables dédiés au secteur de l emballage plastique. Réseau européen L emballage est représenté à travers deux priorités du 7 e PCRDT (Programme cadre de recherche et développement technologique) traitant des nouveaux matériaux/procédés : la priorité «nanosciences, nanotechnologies, matériaux et nouvelles technologies de production» et la priorité «alimentation, agriculture et pêche et biotechnologie» avec la Plateforme européenne KBBE «Knowledge- Based-Bio-Economy».La thématique de cette plate forme, en faveur des produits et procédés non alimentaires à partir de ressources renouvelables, prend en compte le développement de nouvelles matières premières issues de la biomasse terrestre et marine. OSEO est Point de Contact National pour les PME du 7 e PCRDT. Les programmes de travail et les prochains AAP sont en ligne sur les sites europa.eu, eurosfaire.prd.fr, cordis. europa.eu. LEAD-ERA est un nouvel ERA-Net qui a pour objectif de financer des projets collaboratifs au niveau européen dans plusieurs domaines dont celui du recyclage qui prendra en compte les innovations des industriels concernés par l emballage-conditionnement (producteurs, équipementiers, utilisateurs). En France, le programme européen Eurostars a pour objectif de financer, via l aide à l innovation d OSEO, des partenaires français impliqués dans des projets collaboratifs transnationaux, toutes thématiques confondues. Il n y a pas eu de projet retenu en 009 dans le secteur de l emballageconditionnement. L arrivée des matériaux issus de ressources renouvelables offre cependant, pour l avenir, de bonnes perspectives en termes d innovation et de marchés. 4

5 tendances technologiques Les industries de ce secteur sont confrontées aux contraintes environnementales qui, outre la lutte contre le changement climatique, imposent une utilisation raisonnée des matières premières et de l énergie. Elles doivent également s engager dans une gestion efficiente des déchets et une progression de la recyclabilité des matières premières. Enfin, l emballage se doit également de répondre aux exigences du consommateur en matière de sécurité, confort, esthétisme, ergonomie, variété et préservation de la santé. l émergence des matériaux biosourcés et les initiatives marketing en moteurs de l innovation Le respect environnemental s impose au travers du développement de matériaux bio-sourcés à partir de matières végétales ou biologiques, de l utilisation de matériaux recyclés, et d emballages éco conçus. Ceci permet de réduire les émissions de carbone par diminution de la masse de matériaux et des non recyclables. Chaque marché obéit par ailleurs à des attentes spécifiques qui engendrent des innovations. Le marché du luxe dynamise ainsi l innovation des cartons plats pour augmenter leurs qualités d imprimabilité, de protection et de rigidité en améliorant leur état de surface. Le marché de l agroalimentaire favorise le développement de nombreuses innovations : matériaux plastiques avec de nouvelles fonctionnalités (fonctions barrière et biodégradabilité) et utilisant des compounds chargés en nanomatériaux ou des matériaux biosourcés, et développement des procédés liés à ces évolutions : évolution du bouchage en anticipant le principe de précaution susceptible de s appliquer aux risques de migrations moléculaires des matériaux au contact alimentaire, en substituant toutes les matières premières concernées ; ou encore, recherche de fonctionnalités à valeur ajoutée susceptibles de le hisser comme acteur du processus œnologique de l élaboration des vins. Le marché de l impression et de la décoration se renouvelle en cherchant des gains de productivité, de flexibilité permettant d abaisser les FOCUS... coûts en faisant évoluer les procédés vers un nombre d étapes de fabrication réduit et en répondant aux besoins du marketing. Une évolution impérative des équipements Les équipements doivent s adapter aux impératifs du développement durable en intégrant un encombrement, une consommation réduite d énergie et de consommables et le développement d une offre répondant à l arrivée des nouveaux matériaux et des produits à impact environnemental faible. Ils doivent par ailleurs, répondre aux besoins et attentes très spécifiques de chaque marché dans le plein respect de la sécurité des hommes et des produits qu ils conditionnent. Ainsi, la généralisation du thermoformage à l embouteillage alimentaire, dans un premier temps pour les petits contenants, favorise l utilisation de matériaux barrières multicouches et garantit des conditions d hygiène importantes tout en permettant un remplissage intégré et des formes diversifiées à un coût acceptable. Les mises en forme directement dans les moules, le développement de systèmes de guide universel pour les lignes d embouteillage, l optimisation et l automatisation des opérations de manutention, de nettoyage, d assemblage et de transport, notamment des produits naturellement fragiles ou devenus fragiles par leur transformation, sont autant de voies d innovation pour les constructeurs de machines et d équipements. Emballage- Conditionnement l éco-conception et une meilleure prise en compte des besoins sociétaux pour l avenir La production d emballages et de contenants doit intégrer définitivement la réduction de la quantité de ses déchets. Pour cela, elle doit favoriser la réutilisation, le recyclage et les autres formes de valorisation des déchets. La réduction des déchets d emballage à la source est un facteur consensuel de développement. Il favorise, en effet, l éco-conception du produit. L innovation prend alors mieux en compte l évolution de la conception du produit ou une conception différente de l emballage. Cette dernière se traduit par une simplification de l emballage, une optimisation de ses dimensions, une modification du procédé de conditionnement tenant compte des évolutions techniques du matériau et de sa mise en œuvre. Parallèlement, l accroissement de la valorisation des déchets d emballages, notamment le développement du recyclage, induira un bénéfice environnemental majeur. Par ailleurs les emballages actifs et intelligents, permis par l évolution de la réglementation, arrivent sur le marché. D autres perspectives doivent être explorées comme la mise au point de procédés propres, économes en eau et en énergie. Troisième pilier du développement durable, la prise en compte des besoins sociétaux est un facteur d élargissement du marché européen pour les fabricants d emballages qui doivent proposer une offre permettant le développement de services (en liaison, par exemple, avec le vieillissement de la population, le nomadisme et les changements structurels de la cellule familiale). Enfin, un meilleur dialogue entre les acteurs de la chaîne de valeur : industriels, distributeurs, consommateurs, pouvoirs publics et agences de sécurité et scientifiques constitue un facteur de progrès favorisant le juste développement de l innovation des industriels. emballages actifs, emballages intelligents Les innovations technologiques dans ces domaines recouvrent, pour les emballages «actifs», des systèmes intégrés au matériau ou introduits et placés au contact du produit. Ces systèmes peuvent être des absorbeurs de vapeur d eau, d oxygène, d éthylène, des matériaux contenant des sels d argent à propriétés antimicrobiennes, etc. Pour les emballages «intelligents», ce sont des systèmes capables d enregistrer ou d afficher des indicateurs ou marqueurs de la qualité ou de la traçabilité. Il peut s agir, par exemple, d indicateurs de fraîcheur, de puces RFID, etc. Leurs enjeux sont de maîtriser la durée de vie des aliments en contrôlant la juste quantité d additifs alimentaires, voire s affranchir de la chaîne du froid. Leurs impacts sont très favorables sur les plans qualité et environnement mais il faut cependant veiller à ne pas complexifier le recyclage, voire compromettre la recyclabilité des emballages concernés. répartition par sous-secteurs en nombre de projets Procédé/équipement pour le secteur de l emballage conditionnement 44 % Emballage plastique 5 % Emballage papier/carton 0 % Emballage biosourcé 0 % Autre 3 % Bouchage 8 % Emballage métal 5 % Emballage bois 3 % Sécurité/traçabilité/inviolabilité 3 % Service pour le secteur emballage-conditionnement % 5

6 entreprises et projets Emballage- Conditionnement Niveau technologique des projets soutenus en 009 OSEO a financé en 009 deux projets de rupture : un projet de conception et réalisation d emballages actifs bio-sourcés pour l industrie agroalimentaire et un projet développant un procédé et équipement aseptique en bouteille plastique PET en désinfection sèche des préformes devant conditionner des produits à ph neutre. Procédé/équipement pour le secteur de l emballage conditionnement Emballage plastique Emballage papier/carton Emballage biosourcé Bouchage Emballage métal Sécurité/traçabilité/inviolabilité Emballage bois Services pour le secteur emballage-conditionnement Rupture état de l art européen état de l art français Nombre de projets Typologie des entreprises soutenues Répartition par taille En nombre de projets Répartition par âge En nombre de projets > 50 salariés (dont 8 ETI) 37 % de 0 à 50 salariés 9 % de 3 à 8 ans 7 % de 0 à 3 ans 3 % < 0 salariés 44 % + de 8 ans 60 % < 0 salariés 9 % En montant de projets de 0 à 50 salariés 8 % En montant de projets de 0 à 3 ans 8 % de 3 à 8 ans % > 50 salariés (dont 8 ETI) 63 % + de 8 ans 8 % Les projets de R&D les plus ambitieux sont soutenus sans surprise par les entreprises les plus matures (+ de 8 ans d âge) dans ce secteur nécessitant d importants investissements d équipement. 6

7 Synthèses sectorielles 009 PME - Innovation technologique et secteurs d applications Secteur : Emballage-Conditionnement Sylvie Dumartineix sylvie.dumartineix@oseo.fr Crédit-photos : Getty Images 7

8 oseo.fr OSEO - Document non contractuel - Réf Avril 00