Le description - évaluation. de sites web

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1 1 Le description - évaluation de sites web Séminaire dans le cadre du DESS Webmestre Editorial à l' UFR Sciences humaines et Arts de l Université de Poitiers Poitiers 2002

2 2 Sommaire 1) DE LA DESCRIPTION-EVALUATION DE SITES WEB...3 2) LE SITE WEB DANS SON CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE ) DE L'ORGANISATION VIRTUELLE AUX NOUVEAUX MODELES SOCIO- ECONOMIQUES ET CULTURELS ) APPROCHES TECHNOLOGIQUES ) MANAGEMENT D'UN SITE ) SEMIOTIQUE ET DESCRIPTION DE SITES WEB ) LA DESCRIPTION DE L ORGANISATION GLOBALE D UN SITE ) LA DESCRIPTION DE L ORGANISATION ET DE LA COMPOSITION DES SCENES PRINCIPALES ) L E-SEMIOTIQUE : SEMIOTIQUE ET NTIC...44

3 3 1) De la description-évaluation des sites web "description" veut dire : pouvoir donner une interprétation aussi explicite que possible, aussi systématique que possible de l'objet que l'on décrit l'objet, dans notre cas : site web ou, plutôt, tel ou tel aspect d'un corpus - d'un ensemble - de sites web Une description au sens d'une interprétation présuppose toujours : un objet (domaine de référence, domaine d'expertise, ) un point de vue (un point à partir duquel un "agent" interprète, décrit, "voit" l'objet) un intérêt (un besoin, un objectif), c'est-à-dire une certaine intention qui oriente la description des méthodologies, des méthodes (de description, d'évaluation)

4 4 1) L'objet de description La très grande diversité des sites web sont l objet de description-évaluation que l on peut classer approximativement - en référence à un petit nombre de critères plus ou moins récurrents. Voici la liste des critères qui seront expliqués brièvement ciaprès. Critère "le site dans son contexte socio-économique" secteur d'activité et domaine de référence objectif/fonction destinataire fonction et rapport avec l institution- (l organisation-) «mère» Critère "le site comme une organisation virtuelle" Lieu d'interaction Nouveaux modèles Intégration dans le web Critère "le site comme un objet technologique" Technologies de production Technologies de communication et de diffusion Technologies de gestion

5 5 Critère "le site comme objet de management" Management technique, technologique Management du contenu Management des utilisateurs et des services Recherche et développement Critère "le site comme objet signifiant, comme objet sémiotique" Critère contenu Critère expression (du contenu) Critère interaction Critère inter-texte (i.e. positionnement dans un champ, un contexte de sites web)

6 6 2) Le point de vue d une description Objet et point de vue sont intimement liés. Néanmoins, le site comme objet (technologique, sémiotique, gestionnaire, ) peut être approché par différents points de vue (qui, souvent, sont complémentaires). Cas : le site web comme objet sémiotique (comme «signe») Il est décrit et évalué suivant un ensemble de points de vue assez récurrents : point de vue "structural" point de vue mettant l accent sur l organisation interne d un site web (d une manière analogue à un document, un texte) point de vue "interactionniste" point de vue mettant l accent sur «les «interfaces» d un site web comme «lieux» d investigation, d exploration et d échange entre utilisateurs

7 7 point de vue "socio-pragmatique" point de vue mettant l accent sur l intégration et l utilisation (l usage effectif, l «utilisabilité») de telle ou telle partie d un site web dans un contexte social, professionnel, etc. point de vue "culturaliste" point de vue mettant l accent sur les rapports entre l organisation, la structure d un site web et des modèles culturels pré-existants (modèles culturels sous forme de «standards», de «normes», de «traditions», de genres», etc.) point de vue "économique" point de vue mettant l accent sur la valeur ajoutée de telle ou telle partie d un site web, les stratégies de sa mise en valeur et de son «rendement» etc.

8 8 3) Les intérêts, les objectifs d une description Les intérêts et objectifs de description-évaluation varient selon l objet de la description (cf. le site web comme objet de management, les sites web comme objet technologique, etc.) Cas : le «site web comme signe, comme entité signifiante 3 principaux objectifs : I) Objectif "compréhension d un existant» exemple : en partant d une analyse (du contenu, des interfaces, des interactions, des rapports avec d autres sites web, ) connaître les «modèles» (de contenu, d interfaces, d interactions, ) les plus répandus dans un secteur donné, saisir la spécificité de tel ou tel site à l intérieur d un champ de sites donné ; déterminer d éventuels «obstacles» de compréhension, d utilisation, d un site web.

9 9 II) Objectif, conception et production d un nouveau site exemple : à partir d une analyse (comparative) de sites web, spécifier et identifier un scénario global de réalisation d un site une maquette des principales scènes («rubriques») les interfaces graphiques les composants services (de recherche, de navigation, d apprentissage, de transaction, ) les composants d information et de documentation les utilisateurs/groupes d utilisateurs et leur gestion

10 10 III) objectif standardisation et reproduction exemple : à partir d une analyse (comparative) de sites web- identifier les principaux modèles («templates») d organisation du contenu, de visualisation du contenu, d interactions, de chartes visuelles, etc. les décrire d un point de vue conceptuel et technique les organiser en une «bibliothèque» de composants réutilisables développer autour de ces composants un service de maintenance et de ré-utilisation

11 11 4) Méthodes, méthodologies et théories Pour la description-évaluation de l objet «site web comme signe», une méthodologie connue est celle de la sémiotique (A.J. Greimas, R. Barthes, ) Différents champs de recherche : la sémantique structurale : traite la structuration, l organisation du contenu véhiculé par des signes quelconques en général et des textes (lato sensu) en particulier la sémiotique narrative : s intéresse aux schémas typiques à l aide desquels se forme, s organise le propos, le message, les façons ou stratégies du traitement et du développement d une information dans un texte (lato sensu) ; la sémiotique discursive : s intéresse aux différentes stratégies dont dispose le «producteur» d un signe pour «imprégner» de son style un certain message, pour y laisser «sa» trace ; de la sémiotique "organisationnelle" : prend en considération les "contextes" de production, transaction et exploitation d'information et de connaissances (contextes : les différents types d'organisations sociales)

12 12 2) Le site web dans son contexte socio-économique secteur d'activité et domaine de référence objectif/fonction destinataire fonction et rapport avec l institution- (l organisation-) «mère» 1) secteurs d activités et domaines de référence les référents d'un site, les thèmes (ou sujets) qu'il couvre principalement, d'une manière plus ou moins systématique et exhaustive, d'une manière plutôt sommaire ou périphérique, etc.) Exemples : Sites de la presse écrite et audiovisuelle Sites des villes («villes numériques») Sites administratifs, Sites culturels, Sites de la distribution (galléries marchandes, librairies, ) Sites dédié au tourisme Sites dédiés à la santé Sites institutionnels (politiques, sociaux, ) Etc.

13 13 2) Objectifs - fonctions la "raison d'être" d'un site, sa ou ses "missions" : Information Représentation Echange & conversation Enseignement & formation Transaction commerciale Coopération à distance Simulation & «immersion» Divertissement 3) destinataires le public à qui ce site est adressé et, plus généralement au type de la communauté virtuelle qui se constitue (est supposée se constituer) autour du site Grand public Public restreint Enfant/adulte Professionnel (entreprise, ) "business to business" "communauté savante"

14 14 4) rapport avec l institution-«mère» la fonction d un site web dans une organisation sociale, une institution : moyen de communication outil de collecte, de gestion et de diffusion d informations («portail Intranet») représentant («délégué») de l organisation, de l institution «stratégie» de l organisation, de l institution pour expérimenter des «nouveaux modèles» (socioéconomiques, etc) Questions : le site est-il : une (simple) «vitrine» institutionnelle? une «institution augmentée»? une «nouvelle» forme de l institution?

15 15 3) de l'organisation virtuelle aux nouveaux modèles socio-économiques et culturels 1) Constat très grande diversité de sites web : Pages simples (sites perso) Sites correspondant, grosso modo, à l organisation de produits d information classique (catalogues, livres, journaux, ), Sites se présentant comme des sortes de centres d information, de bibliothèques, (i.e. des sortes de «composants services» d une institution) Sites dont l organisation correspond grosso modo à celle d une entreprise, d une institution Sites complexes se présentant comme une institution, une organisation sociale sui generis (une «institution augmentée» ou encore une nouvelle forme institutionnelle)

16 16 2) La notion de «site» Définition : la notion du site (Petit Robert) : «situs» (lat) paysage configuration d un lieu (site archéologique, site historique, ) Dans ce sens, le site web est : un lieu qui interagit avec un groupe d acteurs («utilisateurs», «Internautes», ) ; un «lieu» qui permet une interaction et un échange entre un groupe d acteurs («communauté virtuelle») ; un lieu qui est lui-même en interaction avec d autres lieux composant l espace Internet («réseaux virtuels») La notion de «lieu» est employée ici pas au sens physique, topographique mais au sens cognitif et pragmatique

17 17 La notion de «lieu» au sens cognitif : lieu de «connaissances», de «savoirs», lieu de «valeurs», lieu de «valeurs partagées» («terrain commun») La notion de «lieu» au sens pragmatique lieu accomplissant une certaine fonction dans la «vie» d un acteur, d un groupe d acteurs, d une institution Dans ce sens : Le site web = lieu et cadre «culturels» pour des communautés virtuelles et des formes virtuelles d interaction site web acquiert les caractéristiques à la fois d un texte (d un document) et d une institution

18 18 3) Site web et contrat d information Contrat d information : notion au sens non ou pré-juridique (i.e. correspondant à la notion du «contrat de lecture») un site web est à la fois créateur d attentes (de la part de son utilisateur) et d obligations (pour son utilisateur) site web = produit/service d information qui s inscrit dans un «horizon d attente» horizon d attente : expériences du lecteur, de l utilisateur ; constitue sorte de «champ culturel» avec ses normes, ses conventions, ses valeurs, même cas de figure que pour tout type de produits et de services de communication : journal,

19 19 4) nouveaux modèles socioéconomiques, nouveaux genres site web comme «lieu» d émergence de nouvelles formes d organisations sociales et de services cas 1 : édition électronique et «cyber-presse» intégration et «dématérialisation» de différents métiers «personnalisation» de services et individualisation de produits cas 2 : bibliothèque numérique, édition électronique et commerce électronique : nouvelles formes de gestion, production, diffusion et vente d informations (notamment spécialisées) en dehors des circuits traditionnels cas 3 : «moteurs de recherche» espaces «culturels» de constitution de communautés virtuelles

20 20 cas 4 : de l Intranet à l entreprise virtuelle entreprise distribuée, entreprise «portable» (bureau portable), cas 5 : e-commerce et économies «alternatives» (cf., par exemple, le cas de paysan.org) «des-intermédiarisation», personnalisation de l offre, circuits économiques parallèles, nouveaux modèles d échanges, cas 6 : e-culture (e-learning, e-tourisme) institutions culturelles (musées, expositions, librairies, ) distribuées, «virtuelles» (auxquelles ne correspondent aucune institution traditionnelle ; universités virtuelles (campus numériques, studios pour enseignants, espaces pour étudiants,.)

21 21 4) Approches technologiques différentes technologies les différentes technologies utilisées pour : développer, éditer et gérer un site, publier et diffuser des informations, contrôler des accès plus ou moins strictement définis, mettre en place et gérer des services interactifs, etc. Différentes technologies selon leur «fonction» : technologies de production du produit/site technologies de publication du produit/du site (serveurs) technologies de gestion du produit/du site technologies nécessaires pour l utilisation/l exploitation du site/du produit par les utilisateurs (navigateurs, plug in, )

22 22 composants technologiques les composants technologiques : 1. Infrastructure physique (notamment : existence d un réseau local, capacité de bande passante, connexions à d autres réseaux, ) ; 2. Matériels (notamment : ordinateurs, matériels de stockage, matériels d acquisition de données, ) ; 3. Technologie et types de serveurs (notamment : serveurs de publication d informations, serveurs de base de données, serveurs de gestion de contenu, ) ; 4. Logiciels spécialisés (notamment : traitement de données textuelles et/ou multimédias ; productiongénération d applications interactive ; classification et le stockage de données ; l édition électronique ) ; 5. Protocoles et standards technologiques (notamment : standards utilisés dans les activités constituant la chaîne de la production d informations/de documents ; standards de gestion d information/de documents, ).

23 23 5) Management d'un site Facteurs à prendre considération tels que : équipe (personnes) responsable(s) plans de maintenance et d évolution du site plans de gestion des utilisateurs du site/du produit plans d exploitation économique («business plan», ) Particulièrement important ici : stratégies, normes concernant l «alimentation» du site en informations en tenant compte plus particulièrement : des sources d information utilisées ; des procédures d acquisition d information ; des procédures de gestion (mise à jour, archivage, ) d information ; de l accessibilité de l information (informations accessibles à tous les utilisateurs ; informations protégées ; ) la pertinence d'une information : sa fiabilité, sa pérennité, sa valeur cognitive, etc.

24 24 6) Sémiotique et description de sites web Les quatre angles de l approche sémiotique le contenu d un site (informations, connaissances, thématiques et «sujets», aussi : valeurs,, ) l expression visuelle (lato sensu) du contenu (médias d expression, composition visuelle, métaphores visuelles, ) les interactions entre le site web et ses utilisateurs (interfaces, «liens», «menus», ; interactions plus sophistiquées du type didactique, ) l intertexte ou l interdiscours (les rapports qui lient un site web avec son «environnement», le positionnement dans un champ concurrentiel, le contexte de la «culture numérique» mais aussi le contexte historique : genres, reprises, nouvelles formes, )

25 25 les niveaux d intervention de l analyse sémiotique : l analyse dite scénarielle structure, organisation globale ("organigramme") ; scènes/rubriques ; sous-scènes, «pages» ; objets/composants/services constituant une scène La «portée» d une analyse sémiotique Site, pris isolément Tel ou tel aspect d un site Le site dans un «champ de sites» (un contexte «numérique») Le site dans un «champ de productions textuelles lato sensu» incluant, outres les réalisations numériques, toute sorte de documents à support «traditionnel» Le site dans un contexte socio-culturel (d une organisation formelle ou informelle)

26 26 Le scénario sémiotique La description d un site (d un ensemble de sites) doit aboutir à un «scénario» (i.e. un modèle, un «template», ) La scénarisation, la définition générique, a recours principalement à trois types d entités : 1. le scénario lui-même dans lequel sont identifiés principalement les différentes scènes ( unités scénarielles ) ainsi que le plan thématique suivant lequel évolue une application; 2. les scènes ( unités scénarielles ) qui prennent en charge le développement, la mise en scène locale d une thématique, d une topique particulière ainsi que la textualisation de celle-ci (sous forme de scènes visuelles). 3. les composants standards d une scène constitués par les composants d information proprement dite, les composants interactifs, les composants dynamiques et les composants dits décoratifs. Note : Le scénario dans sa forme conceptuelle la plus simple se compose d un ensemble de noeuds et de liens entre ces noeuds.

27 27 Note : identification, spécification de l identité visuelle (lato sensu), de la charte graphique du site : Parmi les éléments constituant une identité visuelle (lato sensu) on compte entre autre : le logo qui est l élement d identification par excellence d un produit d information; les élements qui «meublent» la scène (notamment : le fond de page, les éléments décoratifs, les animations de toutes sortes,...); les éléments à l aide desquels on visualise les composants documentaires et d interaction (cf. les signes typographiques, iconiques, iconographiques, les représentations figuratives statiques ou animées, les signes sonores, la voix et la musique); les éléments qui accompagnent les différents composants documentaires et d interaction (cf. les bords et les cadres, les ornements,...).

28 28 7) La description de l organisation globale d un site Spécification, sous forme d un graphe (d un schéma graphique) l organisation globale du contenu du site (du produit d information) Exemple (simplifié) : Os. Titre Générique (Scène 1) Présentation Qu. Con Os. Ind Menu (Scène 2) Ad. Sommaire Dec. Qu. Os. Dic. Rubrique Thématique I (Scène 3) Ind. Ad. Os. Ret. Aide Ad. (Scène 4) Présentation Info. Qu Dec. Qu. Som. Notes

29 29 Explications : Le scénario global prend la forme d un graphe orienté entre les scènes qui développent localement le contenu, le message d une application. Les grandes boîtes dans la figure ci-dessus constituent des scènes (ou unités scénarielles ) du scénario global représenté par la figure ci-dessus. Il y en quatre : une scène appelée générique, une scène appelée menu (principale), une scène appelée rubrique thématique xxx et une scène appelée aide. Chaque scène peut être constituée, en principe, par plusieurs composants relevant de quatre types de base : 1. composants d information, 2. composants d interaction, 3. composants dynamiques et 4. composants décoratifs.

30 30 8) La description de l organisation et de la composition des scènes principales quelques paramètres à prendre en considération 1. complexité relative d une scène Exemple : une scène peut correspondre à une simple «page-écran», à une simple fenêtre sur l écran, à une page «multifenêtre» à une séquence animée, le critère décisif de distinction entre deux scènes étant de nature thématique.

31 31 2. Une scène peut être composée de plusieurs autres scènes Exemple : distinction entre la macro-scène, «leçon», «rubrique» ou «chapitre» et les scènes locales développant progressivement les différents aspects d une telle macro-scène. 3. Scène et information Exemple : informations plus ou moins permanentes, figées informations mises à jour continuellement dans des bases de données ou à l aide d»agents d information» 4. Scène et interface Exemple : interface fixe, prédéterminée interface plus ou moins personnalisable.

32 32 Les composants principaux d une scène 3) Fonction thématique 5) Aspects de Mise en Scène 2) Thématiqu 6) Composants Scéniques 1) Informatio Signalétique 7) Contexte Scénari 11) Conditions Utilisateur 8) Co-Texte Scéna 10) Documentatio 9) Maquette & Storyboard Figure (in P. Stockinger, Les nouveaux produits d information. Paris, Hermes 1999

33 33 1) Les informations signalétiques 1. identification du titre de l unité scénarielle et du nom du fichier (dossier) contenant la scène) ; 2. attribution d un numéro d'ordre à l unité scénarielle; 3. attribution d un numéro de version à l unité scénarielle; 4. identification du statut de cette version de l unité scénarielle; 5. précision de la date de réalisation de cette version de l unité scénarielle; 6. identification de l équipe de rédaction de cette version de l unité scénarielle; 7. identification des droits de propriété et d exploitation de l unité scénarielle.

34 34 2) La thématique spécifier (lister et structurer) les thèmes de développés par la scène sous forme : d un résumé (d une synthèse), d une liste de mots-clés pertinents (ou encore d un thesaurus, voire d une ontologie). Deux types d informations très importantes sur une scène pouvant être utilisées comme des méta-balises (des «meta tags») de description Note : le choix des mots-clé peut être libre (c est à l auteur de la scène d utiliser ceux qui lui semble correspondre au mieux au contenu de la scène) ou contraint par un thesaurus facilitant à la fois la classification d une scène dans une bibliothèque de scènes et sa recherche et localisation dans une base de données.

35 35 3) Fonction et plan thématiques Principales fonctions: fonction textuelle («genres» : description, explication, instruction, témoignage, entretien, conseil, ) fonction hyper-textuelle (références, liens, ), fonction méta-textuelle (aides, index, dictionnaires, ) fonction para-textuelle (auteur, date, copyright, ). La description doit aboutir : à l identification de la ou les fonctions principales composant une scène ; à la réalisation d un graphique (d un dessin) représentant le séquencement de la scène en sousscènes et identifiant les rapports, les liens entre chaque sous-scène.

36 36 4) Les aspects de la mise en scène d une information facteurs de mise en scène d une information : Montage de différentes informations pour produire un certain «effet», un message particulier, pour attirer l attention de l utilisateur, etc. Choix des formes d expression (linguistique, graphique, ) pour la mise en scène d une information Choix d une certaine composition visuelle (visuosonore, temporelle ) de la scène en vue de produire un «effet» donné, un message particulier, etc. La description doit identifier ce genre de caractéristiques et les réunir sous forme d un résumé. Selon les besoins spécifiques, le résumé peut être structuré (i.e. contenir des «champs» pré-définis de type : «montage de l information» «composition visuelle» «orchestration discursive» etc.)

37 37 5) Les composants scéniques Comme nous l'avons vu précédemment, il existe plusieurs types principaux de composants scéniques : 1. Les composants d information (documentaires), 2. Les composants d interaction, 3. Les composants dynamiques et, 4. Les composants dits décoratifs (concernés surtout par l identité graphique, visuelle, d un site)

38 38 6) Le contexte scénariel Le contexte scénariel : l ensemble des scènes à partir desquelles une scène donnée est accessible ainsi que l ensemble des scènes qui sont accessibles à partir de la scène en question. Il s agit donc de déterminer les liens qui relient une scène avec les autres scènes constituant le scénario. La description se compose d un résumé (structuré) et d un graphe identifiant : 1. les scènes à partir desquelles la scène en question peut être directement atteinte, 2. les types fonctionnels de liens (i.e. liens textuels, liens hyper-textuels, ) qui mènent vers la scène en question ainsi que les éventuelles conditions liées à leur utilisation, 3. les scènes qui sont directement accessibles à partir de la scène en question, 4. les éventuelles conditions liées à l utilisation d un lien.

39 39 7) Le cotexte scénariel Le terme «cotexte scénariel» renvoie au fait qu une scène peut faire partie intégrante d un complexe scénariel. Exemple : l unité «jeu» fait souvent partie, dans les applications ludo-éducatives, d un complexe réunissant «explication de jeu», «jeu (lui-même)», «solution correcte» et «évaluation (de la performance)» de l utilisateur. La description du cotexte scénariel déterminera : 1. le nom ou l intitulé du cotexte ; 2. un résumé ; 3. une liste des noms des scènes faisant partie dudit cotexte ; 4. un schéma graphique visualisant l organisation entre les différentes scènes.

40 40 8) Maquette & Storyboard La spécification de la scène au sens (audio-)visuelle concerne la problématique de la définition d une identité visuelle (i.e. d une «charte visuelle») propre à la scène mais toujours déclinée par rapport à la charte visuelle globale du site. Il existe deux cas de figure typique : 1. le cas de figure de la «page» (à support papier ou à support numérique) et 2. le cas de figure de la séquence (temporelle) dans les documents audiovisuels mais aussi multimédias. Dans le cas de la «page», la description concerne surtout l organisation et la mise en place spatiale (topographique) - formelle et physique - des différents éléments constituant une scène. La description de l organisation formelle d'une page-écran, par exemple, doit définir les zones ou régions qui sont réservées aux divers composants scéniques.

41 41 En ce qui concerne le cas de la «séquence», la description de la maquette doit être complétée par la prise en compte de la localisation temporelle, de l apparition, de la disparition et de la durée de chaque élement constituant l unité scénarielle en question. Modèle (simplifié) d un tel storyboard. Séquence Chrono. Thème Texte Illustr. Anim/Vide Voix Son/Brui Applic/Progr Figure : Représentation graphique simplifiée d un storyboard

42 42 9) La documentation ce paramètre concerne les différentes activités qui constituent le cycle de la production de l information sous forme de documents (latu sensu, en y incluant aussi les applications informatiques ou encore les bases de données). Principales activités : la localisation (la «veille»), l évaluation, l acquisition (numérisation, importation, ), description et classification (indexation) traitements divers et production-édition diffusion La description de la documentation sur laquelle s appuie une scène concerne plus spécifiquement : l identification et description de l origine des documents contenant les informations devant être communiquées par les composants d information concernées ; la brève évaluation du document (devant porter, selon le cas, sur la pertinence, l intérêt, la difficulté, la fiabilité,... des informations données) ;

43 43 10) Les conditions utilisateur La consultation, l exploration de certaines parties d un produit d information et l utilisation d un service particulier peuvent être soumises à des conditions particulières. Exemples pour telles conditions : minimum de connaissances requises du côté de l utilisateur, acceptation de payer pour l obtention d une certaine information, obligation de décliner son identité avant l obtention d une information ou l utilisation d un service, et ainsi de suite. La description des conditions utilisateur doit identifier : si l accès et l exploration d une scène sont soumises à certaines conditions ; (si certaines conditions sont requises), de quel type de conditions (i.e. connaissances requises?, paiement?, identité utilisateur?,...) il s agit ;

44 44 9) L E-Sémiotique : sémiotique et NTIC Quelques exemples de recherche et de développement : - «computer semiotics» ou «computational semiotics» de B. Anderson employé pour l analyse, la description de processus et produits informatiques (logiciels, langages) - «organizational semiotics» autour de Stamper, Li, etc utilisé pour concevoir, spécifier des systèmes d information - recours à la sémiotique pour décrire, spécifier des interfaces multi-modale (cf. Michael May) - l approche narrative dans la constitution de «mémoires institutionnelles» (d entreprise, ) - recours au genre textuel latu sensu aussi bien dans la spécification-conception de produits et services d information (ex. : sites web, produits pour enseignement, agents d information, ) - l utilisation d une approche sémantique structurale (à la Greimas) dans l extraction et l organisation des informations (cf. Vogel, Jouve ) - utilisation de la sémiotique narrative (et d autres théories de l action) pour la modélisation de sociétés artificielles, voire de sociétés d agents

45 45 L e-sémiotique : Est un ensemble de méthodes, services et outils pour la conception-spécification et compréhension de nouveaux services et produits d information à support numérique Deux notions centrales : - Le scénario sémiotique - Le projet d information

46 46 Le scénario sémiotique Est une sorte de modèle, de guide», voire de «norme» pour les différentes activités qui sont concernées avec la définition, la production, l implémentation, la diffusion et la maintenance d un produit ou service d information Scénarios dits codés Un scénario sémiotique peut être de plus ou moins informel (comme toute sorte de descriptions sémiotiques) mais il peut se présenter aussi sous forme dite codée Une description sémiotique codée (un scénario codé) est une description interprétée dans le langage (la syntaxe d un standard technologique particulier ou encore conformément aux contraintes technologiques d un environnement logiciel

47 47 Exemples : 1. Scénarios d organisation thématique du contenu de ressources textuelles codés dans la syntaxe XML (MPEG 7, TEI, DC) 2. Scénarios d organisation syntagmatique, interactive et visuelle pour la production de guides touristiques codés en tant que "knowledge objects" dans l environnement de travail du langage d auteur «Authorware» 3. Scénarios d organisation et d intégration de services spécifiques pour la production et la maintenance de sites web «corporate» codés sous forme de modèles («templates») html xml, de scripts asp et d une architecture de base de données relationnelles

48 48 Note : du scénario sémiotique codé à la technologie «web services» Cf. Microsoft.net OKI (Open Knowledge Initiative) de l université de Standford, du MIT, etc. «web service» - une sorte de pièce technologique (un «service») dont se sert un utilisateur (professionnel ou non) pour développer et maintenir ses propres produits, services, outils, systèmes, etc. - web service de base (calendrier, coordonnées perso, , etc.) - web services spécialisés, voire très spécialisés (pour l enseignement, pour la collaboration scientifique en ligne, ) scénario sémiotique «web service spécialisé» («genres textuels» latu sensu)

49 49 Différences entre sémiotique et e-sémiotique? La sémiotique, d'une façon générale, est constituée par un ensemble de théories et méthodologies servant à la description: 1. de l organisation interne ( structurale ) d objets porteurs d information que l on appelle signes, 2. de leur compréhension (exploitation, utilisation, ) par des agents cognitifs, 3. ainsi que de leur évolution historique.

50 50 Exemples : objets porteurs d information 1. documents de toutes sortes (textes, images, graphiques, vidéos, films, ), 2. "objets structurés " : bases de données, fichiers SGML, XML (TEI, ) 3. mais aussi : activités et espaces sociaux, instruments et outils, etc.

51 51 E-sémiotique veut dire, plus particulièrement : méthodologies, services et outils pour la production et la compréhension de produits et services d information à support numérique. Dans ce sens, e-sémiotique n est pas une «nouvelle» sémiotique mais désigne plutôt un «nouveau» domaine d expertise, un nouveau domaine d applications Particularités : - Liées aux objets particuliers (au signes numériques) : hypertextualité, interactivité, ré-utilisabilité, «versionnement»,. - Liées à l exigence d une double compétence : à la fois technique technologique et sémiotique/conceptuelle

52 52 E-sémiotique et «knowledge management» Knowledge management : La co-ordination et la conduite de toutes les activities dans une organisation sociale qui sont concernées par l élaboration, l implémentation, l exploitation et la maintenance (l évolution) des produits, services et systèmes d information et de connaissances. Différentes approaches dans le KM : Knowledge Management Approche économique Approche sémiotique Approche «gestion» Approche technologique