AQEP VIVRE LE PRIMAIRE, VOLUME 20, NUMÉRO 4, AUTOMNE 2007 DOSSIER SPÉCIAL LES COMPÉTENCES TRANSVERSALES

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1 AQEP VIVRE LE PRIMAIRE, VOLUME 20, NUMÉRO 4, AUTOMNE 2007 DOSSIER SPÉCIAL LES COMPÉTENCES TRANSVERSALES poste publication contrat numéro

2 Renseignez-vous dès maintenant! 233, avenue Dunbar, Mont-Royal (Québec) H3P 2H4, CANADA Téléphone : / Télécopieur : / Site Internet : GM221240

3 SOMMAIRE CHRONIQUES Passion: chansons 51 Mon bateau MARTIN LÉPINE Mots d enfants 54 Ensemble... Unissons nos forces et rédigeons un conte! CHARLOTTE CARPENTIER ROSE ADAMS Nos bons coups 56 On ne vous raconte pas d histoires! NADIA GAVILLET LORRAINE TESTA 37 Dialoguer: technique ou mode d être PRÉSENTATION 05 Mot de la directrice de la revue Vivre le primaire CAROLE CONSTANTIN 06 Info-AQEP Mot du président de l AQEP STEPHAN LENOIR 08 Mot du rédacteur en chef MARTIN LÉPINE LANGUES 11 Pour employer la virgule sans soupirer PASCALE LEFRANÇOIS DOSSIER SPÉCIAL COMPÉTENCES TRANSVERSALES 28 La vie scolaire sur la route de l engagement ANNE BRAULT-LABBÉ 31 S outiller pour bien évaluer! MICHELINE-JOANNE DURAND, PH. D. 37 Dialoguer: technique ou mode d être LISE BLUTEAU 39 Avoir hâte d aller en première année du primaire, oui c est possible! ANNIE DUBUC Rat de bibliothèque 58 Littérature jeunesse JACINTHE MATHIEU JULIE ST-PIERRE SANDRA THÉRIAULT Fouinons ensemble 62 Chroniques pédagogiques SANDRA THÉRIAULT 14 Connaissez-vous la nouvelle orthographe? 43 Vous avez dit: «recherche?» NORMAND BAILLARGEON CHANTAL CONTANT MATHÉMATIQUE 18 Côtoyer les mathématiques au primaire: un atout pour l épanouissement de l élève JEAN-MARIE DE KONINCK 46 Mettre à profit les compétences transversales LOUISE BOISVERT 47 Les mots de tête GENEVIÈVE MESSIER 21 Un monde de mystères sans magie CYRILLE BARRETTE SANTÉ / BIEN-ÊTRE 24 Un environnement propice à l apprentissage: des choix éclairés pour faire de la classe une alliée LISE MICHAUD 48 Être directeur d une école de 340 garçons de nos jours... PATRICK L HEUREUX 49 Quand revient septembre! Vu par les enfants... Vu par les enseignants... SYLVIE BISSON 28 La vie scolaire sur la route de l engagement

4 Avec ce numéro de Vivre le primaire, vous offre son guide annuel : 475 références Web choisies et commentées pour accompagner et guider vos élèves tout au long de l'année scolaire. Vous l'aimez? Commandez d'autres exemplaires! Offrez cet outil indispensable à vos collègues, vos élèves et leurs parents! Merci de remplir ce bon et de le retourner à : De Marque 400, boulevard Jean-Lesage, bureau 540 Québec (QC) G1K 8W1 x 157,44 $ (50 exemplaires) : x 247,80 $ (100 exemplaires) : Autre quantité : (nous communiquerons avec vous dès réception de ce bon de commande). bon de commande 1 exemplaire en kiosque: 4,95$ + taxes Nous vous offrons : 50 exemplaires pour 157,44 $* 2,50 $ l unité : 125 $ + taxes + 15 $ de transport 100 exemplaires pour 247,80 $** 2,00 $ l unité : 200 $ + taxes + 20 $ de transport Nom : Adresse : Ville : Province : Code postal : Téléphone : Courriel : Paiement : Chèque (à l ordre de De Marque) MasterCard Visa No : Expiration : Signature : Abonnez-moi au bulletin électronique De Marque Éducation pour recevoir d autres offres spéciales. Abonnez-moi au bulletin électronique du site pour connaître l actualité en éducation. Offre valide au Québec seulement jusqu au 31 décembre

5 PRÉSENTATION CAROLE CONSTANTIN Enseignante au 1 er cycle du primaire Commission scolaire de la Seigneurie-des-Milles-Iles MOT DE LA DIRECTRICE DE LA REVUE VIVRE LE PRIMAIRE Compétence: ce terme est défini dans le Petit Larousse comme la «capacité reconnue en telle ou telle matière et qui donne le droit d en juger». Si l on excepte les mots «réforme» et «renouveau», compétence est certainement celui qui se retrouve sur le plus grand nombre de lèvres. En effet, avec la mise en œuvre du Programme de formation de l école québécoise, les compétences sont devenues le pain quotidien des divers intervenants du monde de l éducation. Les uns, pour les conceptualiser (les fonctionnaires du MÉLS), d autres pour les enchâsser dans des cadres de référence (les professionnels des commissions scolaires), d autres encore pour en faire la promotion (les directeurs et directrices d école), et, en bout de ligne, les enseignants qui ont la responsabilité d amener les élèves eux-mêmes à les développer et à les maîtriser. c On ne peut être contre la vertu: il serait donc malvenu de s ériger contre l idée d intégrer leur développement dans l exercice de nos actions pédagogiques quotidiennes. Saisir toutes les occasions de favoriser le développement des compétences est en soi souhaitable et possible. Toutefois, la nécessité d utiliser des grilles d observation comportant des échelles de développement pour chacune des compétences, et ce, en tenant compte de plusieurs dizaines d élèves, se révèle un défi majeur à relever. c Malgré la difficulté d y arriver, il faut bien se rendre à l évidence que si le développement des compétences est aujourd hui un volet important de la mission éducative de l école, enchâssé dans le Programme de formation de l école québécoise, c est que cette dimension de la formation de l élève était déficiente. L école, en raison de sa position unique (obligatoire de par la loi sur l Instruction publique) représente un endroit privilégié pour atteindre un grand nombre de jeunes, donc idéal lorsqu il s agit d offrir les services qui les rendront compétents. Cependant, en tant que parent, je me questionne sur les responsabilités de chacun. J ai plutôt tendance à penser que le développement des compétences doit être amorcé à la maison et que l école est là pour poursuivre ce que les premiers éducateurs des enfants, les parents, ont initié. Peut-être ai-je mal compris la philosophie qui sous-tend cet aspect du programme. Cela est possible, car les perceptions de chacun varient à cet égard. L enseignement que nous donnons à nos jeunes constitue un apport majeur à la société d aujourd hui et à celle de demain. Nous assurer que nous cheminons tous dans la même direction m apparaît essentiel. Mais peut-être n ai-je pas encore suffisamment développé la compétence requise en la matière et ne puis-je donc pas me permettre d en juger c Il s agit en effet d une opinion qui, je l espère, nourrira votre réflexion. Revue trimestrielle publiée par l'association québécoise des enseignantes et des enseignants du primaire, l'adresse de correspondance est C.P , Place Longueuil (Québec) J4K 5J4. Tél.: (514) Les textes apparaissant dans la revue Vivre le primaire n'engagent que la responsabilité des auteurs et, à moins de mention contraire, ne constituent pas une prise de position de l'association québécoise des enseignantes et des enseignants du primaire (AQEP). Afin de donner aux auteurs des articles toute la reconnaissance à laquelle ils ont droit, il importe de préciser que la reproduction d'articles issus de la présente revue n'est autorisée qu'à des fins éducatives, en mentionnant la source. En outre, un article publié depuis plus d'un an dans la revue Vivre le primaire peut être reproduit dans un site Web, mais à la condition d'avoir au préalable obtenu l'accord écrit de l'auteur et de l'aqep. L'utilisation du masculin n'a d'autre but que d'alléger les textes. Dépôt légal, Bibliothèque nationale du Québec ISSN Directrice de la revue Carole Constantin Rédacteur en chef Martin Lépine Coordonnatrice de la revue Jacinthe Asselin Conception de la grille orangetango Infographie Paquin design graphique Supervision linguistique Marcel Chabot, Claudette Jarry Collaborateurs au Volume 20, no 4 Rose Adams, Normand Baillargeon, Sylvie Bisson, Louise Boisvert, Lise Bluteau, Anne Brault-Labbé, Charlotte Carpentier, Chantal Constant, Carole Constantin, Jean-Marie De Koninck, Annie Dubuc, Micheline-Joanne Durand, Nadia Gavillet, Pascale Lefrançois, Stephan Lenoir, Martin Lépine, Patrick L Heureux, Jacinthe Mathieu, Geneviève Messier, Lise Michaud, Julie St-Pierre, Lorraine Teste, Sandra Thériault, Liliane Karib, Jacques Nadon et Guillaume Cassou Impression Imprimerie Caractéra Ce magazine est imprimé sur du Chorus Art Silk, papier recyclé à 50 %, contenant 15 % de fibres postconsommation et est 100 % recyclable. IMPRIMÉ SUR DU PAPIER RECYCLÉ Abonnement abonnement@aqep.org ou coordonnées du siège social 4 numéros = 26,08 $ + TPS + TVQ = 30,00 $ 8 numéros = 47,82 $ + TPS + TVQ = 55,00 $ 1 numéro = 8,00 $ + TPS + TVQ + frais d'envoi au Québec = 9,20 $ Conseil d'administration Stephan Lenoir, président Sandra Thériault, vice-présidente Lise Courtemanche, trésorière Julie St-Pierre, secrétaire Jacinthe Mathieu, directrice du congrès Carole Constantin, directrice de la revue Martin Lépine, rédacteur en chef de la revue Siège social C.P , Place Longueuil, J4K 5J4 Tél.: (514) , Télec.: (514) Courriel : aqep@aqep.org ou vivreleprimaire@aqep.org

6 PRÉSENTATION INFO-AQEP STEPHAN LENOIR Président de l AQEP LES COMPÉTENCES TRANSVERSALES AQEP VIVRE LE PRIMAIRE, VOLUME 20, NUMÉRO 4, AUTOMNE 2007 Cette année, les compétences transversales doivent officiellement être évaluées. Elles doivent donc, préalablement, être exploitées et développées en classe. Ces compétences dont on ridiculise parfois le nom et que l on dit trop nombreuses sont pourtant celles qui sont nécessaires pour bien fonctionner en société et que les employeurs recherchent, en premier lieu, dans plusieurs domaines, davantage que les connaissances en français ou en mathématique. On n a qu à penser, par exemple, aux compétences suivantes: Coopérer, Exploiter l information, Résoudre des problèmes, Se donner des méthodes de travail efficaces, Exploiter les technologies de l information et de la communication Peut-être que les élèves en difficulté dans les domaines d apprentissage pourront, plus facilement, développer ces compétences. Le dossier spécial de ce numéro pourra certainement vous aider à alimenter votre réflexion à ce sujet. Bonne lecture! c Camp d été en science Les août derniers devait avoir lieu le camp d été en science en partenariat avec la Station spatiale nationale mobile (SSNM). Cependant, par manque d inscription, nous avons dû l annuler. Ce n est que partie remise puisque nous le reportons à l été Nous croyons à l importance d une formation en science et nous jugeons pertinente la formule que nous vous proposons. Pour plus de détails, consultez notre site Web et faites-nous connaître votre intérêt pour cette activité. Nous vous tiendrons au courant des développements au cours de l année. c 20 e Congrès 2007 C est à Montréal, à l hôtel Hilton-Bonaventure, les 22 et 23 novembre prochains que l AQEP célèbrera son 20 e congrès pédagogique sous le thème Mes compétences, ma profession. Chaque école a reçu, en début d année scolaire, le programme complet de ce congrès offrant plus d une centaine d ateliers couvrant l ensemble des domaines généraux de formation, les différentes disciplines, les compétences transversales Vous pouvez aussi obtenir de l information concernant le congrès et télécharger le programme en format pdf en visitant notre site Web. c Le thème Mes compétences, ma profession sera celui des trois prochains congrès. Parmi les douze compétences professionnelles, quatre d entre elles seront mises de l avant à chaque année. c En 2007: Concevoir des situations d'enseignement-apprentissage pour les contenus à faire apprendre, et ce, en fonction des élèves concernés et du développement des compétences visées dans le Programme de formation. (compétence 3) Planifier, organiser et superviser le mode de fonctionnement du groupe-classe en vue de favoriser l'apprentissage et la socialisation des élèves. (compétence 6) Adapter ses interventions aux besoins et aux caractéristiques des élèves présentant des difficultés d'apprentissage, d'adaptation ou un handicap. (compétence 7) Travailler de concert avec les membres de l'équipe pédagogique à la réalisation des tâches permettant le développement et l'évaluation des compétences visées dans le Programme de formation, et ce, en fonction des élèves concernés. (compétence 10) c En 2008: Agir en tant que professionnelle ou professionnel héritier, critique et interprète d objets de savoirs ou de culture dans l exercice de ses fonctions. (compétence 1) c Communiquer clairement et correctement dans la langue d enseignement, à l oral et à l écrit, dans les divers contextes liés à la profession enseignante. (compétence 2) Piloter des situations d enseignement-apprentissage pour les contenus à faire apprendre, et ce, en fonction des élèves concernés et du développement des compétences visées dans le Programme de formation. (compétence 4) Agir de façon éthique et responsable dans l exercice de ses fonctions. (compétence 12) En 2009: Évaluer la progression des apprentissages et le degré d acquisition des compétences des élèves pour les contenus à faire apprendre. (compétence 5) Intégrer les technologies de l information et des communications aux fins de préparation et de pilotage d activités d enseignement-apprentissage, de gestion de l enseignement et de développement professionnel. (compétence 8) Coopérer avec l équipe-école, les parents, les différents partenaires sociaux et les élèves en vue de l atteinte des objectifs éducatifs de l école. (compétence 9) S engager dans une démarche individuelle et collective de développement professionnel. (compétence 11)

7 Parmi les douze compétences professionnelles, quatre seront au programme de ce congrès : Concevoir des situations d enseignement-apprentissage pour les contenus à faire apprendre, et ce, en fonction des élèves concernés et du développement des compétences visées dans le Programme de formation. (compétence 3) Planifier, organiser et superviser le mode de fonctionnement du groupeclasse en vue de favoriser l apprentissage et la socialisation des élèves. (compétence 6) Adapter ses interventions aux besoins et aux caractéristiques des élèves présentant des difficultés d apprentissage, d adaptation ou un handicap. (compétence 7) Travailler de concert avec les membres de l équipe pédagogique à la réalisation des tâches permettant le développement et l évaluation des compétences visées dans le Programme de formation, et ce, en fonction des élèves concernés. (compétence 10) Pour plus de détails, visitez notre site Web! Assemblée générale et élection L assemblée générale annuelle de l Association aura lieu le 22 novembre 2007 lors du congrès. Ce sera également l occasion d élire les administrateurs. Pour obtenir l avis de convocation et le processus de mise en candidature et d élection, consultez notre site Web. Site Web Il y a maintenant un peu plus d un an, nous mettions en ligne notre nouveau site Web. Nous travaillons à le maintenir à jour afin qu il demeure le plus pertinent possible. On y trouve de l information sur l Association et sur le monde de l éducation, des consultations, des dossiers téléchargeables, des offres de formation, un forum de discussion, le contenu des anciens numéros de Vivre le primaire Afin de le rendre encore plus intéressant, nous vous invitons à partager votre matériel pédagogique et vos bons coups en nous les faisant parvenir à l adresse courriel de l Association, permettant ainsi à tous les membres de les télécharger. Consultations À l occasion, votre Association a besoin de connaître votre opinion sur des sujets touchant l éducation afin de lui permettre de mieux vous représenter et de mieux cerner les actions à entreprendre. Votre opinion compte et il est important que vous participiez en grand nombre à ces consultations lorsqu elles se présentent. Soutenir, de façon critique, la réforme Au printemps dernier, l AQEP publiait, à l intérieur de la revue Vivre le primaire, un dossier spécial portant sur le Renouveau pédagogique et invitait ses membres à participer à un sondage dont la question était «Êtes-vous en faveur que l AQEP, de façon critique, soutienne la réforme?» Un courriel a également été envoyé à plus de 600 membres, dont nous avions l adresse de courriel, afin de les inviter à participer à ce sondage. Vous avez répondu, à 79%, en faveur de soutenir, de façon critique, la réforme. Votre Association, soucieuse de bien vous représenter, fera des représentations en ce sens lorsque les occasions se présenteront et s associera avec d autres organismes partageant les mêmes idéaux. Aussi, nous vous invitons à participer au forum de discussion de notre site Web, lequel porte sur le Renouveau pédagogique, afin de partager vos expériences positives, vos interrogations, vos critiques constructives Bonne année scolaire En terminant, au nom du Conseil d administration, je vous souhaite, tout au long de l année scolaire, de vivre de beaux moments auprès de vos élèves et d observer les yeux qui s illuminent devant les réussites que vous leur ferez vivre. Site Web: Courriel: aqep@aqep.org

8 PRÉSENTATION MOT DU RÉDACTEUR EN CHEF MARTIN LÉPINE Enseignant au 2 e cycle à l Externat Mont-Jésus-Marie Étudiant au doctorat en éducation (didactique) à l Université de Montréal Depuis avril dernier, j ai le plaisir d occuper une toute nouvelle fonction à la revue Vivre le primaire, soit celle de rédacteur en chef. J ai eu l opportunité, ces dernières semaines, d échanger avec des professionnels de l éducation de multiples horizons AQEP VIVRE LE PRIMAIRE, VOLUME 20, NUMÉRO 4, AUTOMNE 2007 De plus, avec la collaboration de M me Carole Constantin, directrice de la revue, nous avons apporté quelques changements à votre magazine préféré. Je vous présente ici quelques-unes des nouveautés qui, nous l espérons, viendront enrichir vos découvertes pédagogiques. Selon les saisons Depuis l été dernier, la revue Vivre le primaire vit au rythme des saisons. Dorénavant, vous recevrez quatre numéros du magazine par année, soit un à chaque nouvelle saison. Vous avez donc entre les mains le numéro de l automne. Suivront les numéros de l hiver, du printemps et de l été. Chacun de ces numéros paraîtra au début de sa saison respective. En ce sens, il serait intéressant, lors de votre renouvellement d abonnement, d inscrire votre adresse postale à la maison pour recevoir, dans la chaleur de votre foyer ou sous un soleil de plomb, le numéro de l été prochain. c Pour les auteurs, les dates de tombée ont aussi pris le rythme des saisons. De cette façon, si vous souhaitez publier un article dans la revue du printemps prochain, par exemple, vous devrez soumettre votre article avant le 21 décembre 2007, soit la première journée de la saison précédente. Voici, en bref, les différentes dates de tombée pour chaque numéro de la revue: pour le numéro de l automne: 21 juin; pour le numéro de l hiver: 21 septembre; pour le numéro du printemps: 21 décembre; pour le numéro de l été: 21 mars. c Nouveaux collaborateurs Je profite également de l occasion qui m est donnée en ce début de nouvelle année scolaire pour attirer votre attention sur plusieurs nouveaux collaborateurs qui ont accepté d écrire dans notre revue, et ce, pour votre plus grand plaisir. Je tiens à les remercier personnellement pour l intérêt manifeste qu ils ont eu pour vous, notre public cible formé de milliers d enseignantes et d enseignants du primaire. Merci à M mes Sylvie Bisson, Lise Bluteau, Anne Brault- Labbé, Chantal Contant, Annie Dubuc, Pascale Lefrançois et Geneviève Messier ainsi qu'à MM. Normand Baillargeon, Cyrille Barrette, Jean-Marie De Koninck, Patrick L Heureux et Michel Piquemal qui ont accepté, chacun dans leur domaine de compétence respectif, de collaborer aux numéros de l automne et du printemps de la revue. D autres collaborateurs s ajouteront pour les numéros de l hiver et de l été. c Membres du conseil d administration de l AQEP Je m en voudrais de passer sous silence les membres du conseil d administration de l AQEP qui, numéro après numéro, enrichissent d agréable façon la revue. Merci à M. Stephan Lenoir, président de l AQEP, et à M mes Carole Constantin, Jacinthe Mathieu, Julie St- Pierre et Sandra Thériault pour leurs écrits. Nouvelles chroniques De nouvelles chroniques ont aussi vu le jour depuis quelque temps. M me Chantal Contant tient une chronique fort intéressante dans chaque numéro de la revue sur la nouvelle orthographe. M. Michel Piquemal a accepté de nous permettre de publier dans Vivre le primaire quelquesunes de ses philo-fables passionnantes. M mes Jacinthe Mathieu, Julie St-Pierre et Sandra Thériault ainsi que M. Stephan Lenoir se partagent, par cycle, la chronique «Rat de bibliothèque». Enfin, je tiens une chronique intitulée «Passion: chansons» pour vous faire découvrir ou redécouvrir, en alternance, une œuvre d un immortel de la chanson d ici et d un artiste émergent.

9 Rédacteurs invités À compter du numéro de l hiver prochain, les dossiers spéciaux de la revue seront coordonnés par des rédacteurs invités, spécialistes du domaine en cause. Pour l hiver 2008, M. Marcel Thouin, professeur à l Université de Montréal, a accepté de diriger le dossier spécial sur la science et la technologie. Au printemps 2008, M me Monique Lebrun, professeure à l Université du Québec à Montréal, coordonnera le dossier spécial portant sur les manuels scolaires. Nos rédacteurs invités recueilleront pour vous des articles de différents spécialistes du thème retenu par les membres du conseil d administration de l AQEP. Guide annuel de sites Web pour réussir à l école Avec la livraison de Vivre le primaire de l automne, vous avez reçu le Guide annuel des sites Web pour réussir à l école publié par l équipe de L École branchée. Nous sommes très heureux de vous offrir gratuitement ce guide de qualité grâce à notre tout nouveau partenariat avec L École branchée. Le conseil d administration de l Association québécoise des enseignantes et des enseignants du primaire remercie chaleureusement M me Martine Rioux de L École branchée qui nous a permis de conclure cette entente dans le but unique d enrichir nos membres de nouvelles connaissances. Merci à l équipe de L École branchée pour leur excellent travail, avec l espoir de voir cette entente reconduite année après année. D ici là, je vous invite à visiter régulièrement le site Internet de l Infobourg ( et à vous abonner gratuitement au bulletin d information hebdomadaire. Fondation PGL Dans le numéro d été du magazine Vivre le primaire, vous avez pu apercevoir une page d information de la Fondation Paul Gérin-Lajoie. Cette page vous permettait de découvrir différents projets de cet organisme sans but lucratif. Je vous encourage à visiter le site Internet de la Fondation PGL ( pour voir l ensemble des activités spéciales entourant les 30 ans de l organisme et à participer, dès cette année, à la dictée PGL avec vos élèves. Mot de la fin Les pages de la revue existent pour vous, enseignantes et enseignants du primaire. Je vous invite donc à nous soumettre à votre tour des projets d article qui pourraient intéresser vos collègues de différents milieux. Je vous souhaite une agréable lecture et une année scolaire riche en expériences et défis de toutes sortes. Pour soumettre un article à la revue Dans le site Internet de l AQEP ( vous trouverez les directives de publication dans la section réservée à la revue Vivre le primaire. Ces directives présentent la marche à suivre pour soumettre un projet d article à la revue. Pour obtenir de l'information ou pour soumettre un article, il vous suffit d écrire à l adresse de courriel suivante: vivreleprimaire@aqep.org. Au plaisir de vous lire! CAROLE CONSTANTIN ANNIE DUBUC LISE MICHAUD JACINTHE MATHIEU PATRICK L HEUREUX MICHEL PIQUEMAL SANDRA THÉRIAULT STEPHAN LENOIR JEAN-MARIE DE KONINCK JULIE ST-PIERRE ANNE BRAULT-LABBÉ LISE BLUTEAU SYLVIE BISSON NADIA GAVILLET ET LORRAINE TESTA MICHELINE-JOANNE DURAND CHANTAL CONTANT LOUISE BOISVERT CYRILLE BARRETTE PASCALE LEFRANÇOIS GENEVIÈVE MESSIER NORMAND BAILLARGEON

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11 LANGUES PASCALE LEFRANÇOIS Professeure OLST Département de didactique Université de Montréal POUR EMPLOYER LA VIRGULE SANS SOUPIRER «Tu dois mettre une virgule chaque fois que tu t arrêtes pour respirer en lisant ta phrase.» Combien d entre nous se sont fait enseigner la ponctuation ainsi? S il s agit là de la règle unique en matière d emploi de la virgule, on peut dès lors conclure que, pour aider nos élèves à mieux ponctuer, il faudrait leur donner des cours de yoga c Au fait, au-delà de la multitude de cas particuliers qu on trouve dans les traités de ponctuation, existe-t-il des règles pour gouverner l emploi de la virgule? Eh bien! oui la virgule se place à l intérieur d une phrase pour en refléter la structure syntaxique, pour souligner la fonction de certains groupes et même parfois pour apporter une nuance de sens importante. Nous tenterons ici d exposer les règles d emploi de la virgule sous la forme de sept principes fondamentaux. c 1 Il ne doit pas y avoir de virgule dans une phrase qui suit le modèle de la phrase de base. La phrase de base est celle dont les grands constituants se présentent dans l ordre suivant: sujet prédicat (le verbe avec ses compléments, ses attributs et ses modificateurs) complément de phrase. Quelle que soit la longueur de ces éléments, il ne faut pas les séparer par une virgule, et seuls les principes qui suivent permettront d ajouter une virgule à l intérieur des grands constituants. Par exemple, il n y aura pas de virgule dans: Les idées qu ils défendent publiquement avec tant de véhémence ne font pas l unanimité parce qu elles sont jugées audacieuses. parce que cette phrase est construite dans l ordre sujet (les idées qu ils défendent publiquement avec tant de véhémence) prédicat (ne font pas l unanimité) complément de phrase (parce qu elles sont jugées audacieuses). c On peut, si on le souhaite, détacher par une virgule un complément de phrase en fin de phrase si on considère qu il apporte une précision non essentielle au propos. Ainsi, ici, la virgule est possible mais non obligatoire: Le réchauffement de la planète préoccupe les gens, parce qu on en parle fréquemment dans les médias. c 2 Le complément de phrase qui a été déplacé doit être encadré de virgules. Chaque fois que le complément de phrase se trouve ailleurs qu en fin de phrase, on doit l encadrer de virgules, et ce, même à l intérieur d une subordonnée. Par exemple: Tous les samedis matin, Véronique fait ses courses. c J ai appris que, depuis le 31 décembre dernier, les règles ont été modifiées. c Ils organisent, à l occasion de la fête nationale, un concert en plein air. c On peut déroger à cette règle quand le complément de phrase est court (trois mots ou moins): Vous savez qu ici cette pratique est courante. c 3 Le complément du nom qui a une valeur explicative plutôt que déterminative doit être encadré de virgules. Certains compléments du nom, groupes de mots ou subordonnées, sont nécessaires pour que le lecteur comprenne bien de qui ou de quoi il est question. Par exemple: Les musiciens talentueux ne sont pas toujours reconnus à leur juste valeur. (On ne parle pas de tous les musiciens, mais seulement de ceux qui sont talentueux.) c Mon étudiante qui est originaire du Chili parle un français impeccable. (Le complément d étudiante est nécessaire pour qu on sache de qui il est question.) La virgule se place à l intérieur d une phrase pour en refléter la structure syntaxique, pour souligner la fonction de certains groupes et même parfois pour apporter une nuance de sens importante. Comme ces compléments sont obligatoires du point de vue sémantique, on les dit «déterminatifs» et on ne les encadre d aucune, virgule. Par contre, lorsqu ils ne sont qu explicatifs et qu ils ne servent pas à préciser de qui ou de quoi on parle, on doit encadrer les compléments du nom de deux virgules. Ainsi, on écrira: Après le concert, les musiciens, fatigués, sont partis presque immédiatement. (Tous les musiciens ont fait la même chose; par ailleurs, on précise qu ils étaient fatigués.) Mon père, qui adore les fleurs, a un jardin exceptionnel. (On n a pas besoin du complément de père pour savoir de quel père il s agit.)

12 12+13 AQEP VIVRE LE PRIMAIRE, VOLUME 20, NUMÉRO 4, AUTOMNE Les éléments sans fonction doivent être encadrés de virgules. Tout ce qu on ajoute à une phrase, mais qui n y a aucune fonction syntaxique, doit être encadré par des virgules. C est le cas, notamment, des pronoms qui reprennent un groupe déjà présent dans la phrase ou des groupes qui sont ensuite repris par un pronom (Il n a pas, lui, les mêmes ambitions. Sa sœur, il l a appelée hier.); des apostrophes, c est-à-dire la désignation des personnes à qui l on s adresse (Accepterais-tu, Johanne, de faire partie de ce comité?); des phrases incises ou incidentes (Il semblerait, a dit le porte-parole, qu une entente soit imminente.); un élément d explication (Le chef de l État canadien, c est-à-dire le gouverneur général, a relativement peu de pouvoirs.); des adverbes et des expressions exprimant le point de vue (Évidemment, nos amis sont arrivés en retard. Ce médicament, selon le médecin, est contre-indiqué dans votre cas.); des connecteurs qu on peut déplacer dans la phrase (La firme a, de plus, fourni des plans précis.). Dans les deux derniers cas, soit les expressions de point de vue et les connecteurs déplaçables, on peut omettre les virgules quand ils sont placés tout de suite après le verbe: Le soleil était heureusement de la partie; les organisateurs avaient toutefois prévu un chapiteau en cas de pluie. 5 Un verbe qui a été effacé pour éviter une répétition doit être remplacé par une virgule. Quand on omet un verbe pour des raisons stylistiques, on doit lui substituer une virgule. Par exemple, dans: Le drapeau du Canada comporte une feuille d érable; celui du Québec, des fleurs de lys. on mettra une virgule après Québec pour remplacer comporte, qui est sousentendu. 6 Les éléments juxtaposés qui ont la même fonction doivent être séparés par des virgules. C est le cas, bien sûr, des groupes dans une énumération et même des subordonnées qui ont la même fonction, comme dans: L accusée prétend qu on lui a menti, qu elle ne savait rien, qu elle est innocente. 7 Les éléments coordonnés par mais, car, or doivent généralement être séparés par une virgule; les éléments coordonnés par et, ou et ni ne sont généralement pas séparés par une virgule. Entre deux phrases, il y a toujours une virgule devant les coordonnants mais, car, or: Marie a déjà annoncé la nouvelle à ses supérieurs, car cela lui semblait urgent. Quand mais coordonne deux groupes de mots relativement courts, la virgule n est pas obligatoire: La serveuse est peu bavarde mais efficace. On ne met pas de virgule devant et, ou, ni (Je ne la connais ni d Ève ni d Adam.), sauf quand ils sont répétés pour coordonner trois groupes ou plus (Elle n a ni père, ni mère, ni frères, ni sœurs.). Entre deux phrases, la virgule est possible, surtout si les phrases ont un sujet différent, mais pas obligatoire. Ainsi, on pourra écrire: Vous les avez invités, et ils ont accepté. ou Vous les avez invités et ils ont accepté. Ce bref résumé des règles de ponctuation relatives à la virgule ne peut, évidemment, remplacer la consultation d ouvrages spécialisés pour un certain nombre de cas particuliers (1). Mais on peut parier qu une meilleure compréhension des principes qui sous-tendent l emploi de la virgule permettra au scripteur de soupirer d aise! (1) À cet effet, nous conseillons vivement l ouvrage suivant: TANGUAY, Bernard. L art de ponctuer, 3 e éd., Montréal, Québec Amérique, 2006, 247 p.

13 Vos élèves ont un trop-plein d énergie? Branchez-les sur une visite d installation d Hydro-Québec! Faites vivre à vos élèves une journée qui sort de l ordinaire en visitant gratuitement une centrale, un barrage ou un centre d interprétation. Les visites d installations comprennent des outils pédagogiques adaptés aux programmes du 3 e cycle du primaire et de 3 e et 4 e secondaire. Une activité brillante un peu partout au Québec! (514) , poste

14 LANGUES CHANTAL CONTANT Chargée de cours en grammaire du français écrit à l UQÀM Linguiste responsable de la révision du Bescherelle L Art de conjuguer (éd. 2006) CONNAISSEZ-VOUS LA NOUVELLE ORTHOGRAPHE? AQEP VIVRE LE PRIMAIRE, VOLUME 20, NUMÉRO 4, AUTOMNE 2007 Nous amorçons aujourd hui une chronique sur les rectifications de l orthographe. Cette série d articles vous permettra de connaitre davantage la nouvelle orthographe par le biais d informations sur les règles, les avancées dans la francophonie, les mises à jour des ouvrages de référence, etc. Des exercices pratiques sont également prévus. c Certaines rectifications ont été apportées à l orthographe française. L Office québécois de la langue française (OQLF) «estime qu'en cette période de transition ni les graphies traditionnelles ni les nouvelles graphies proposées ne doivent être considérées comme fautives». c Les nouvelles graphies sont en vigueur et cohabitent maintenant avec les graphies traditionnelles. Il n y a donc pas d erreur si vos élèves utilisent l une ou l autre des formes. Voici quatre exemples. c 1 Les dictionnaires donnaient en 1990 uniquement le pluriel italien des ravioli, sans s. Aujourd hui tous les dictionnaires reconnaissent des raviolis. Cette francisation fait partie de la nouvelle orthographe. Le saviez-vous? c 2 De la même façon, les rectifications de l orthographe recommandent le pluriel des sandwichs au lieu du pluriel anglais des sandwiches. C est un côté très positif des rectifications: utilisons le pluriel français! c 3 Tous les dictionnaires attestent évènement et événement, mais on doit toujours prononcer «évè». C est donc la forme avec accent grave (plus conforme) qui est recommandée. N est-ce pas logique? c 4 Vos élèves peuvent écrire paraître ou écrire paraitre sans accent circonflexe. Ce n est pas une faute: l OQLF le dit clairement, et les formes sans accent circonflexe sur i et u sont d ailleurs admises dans l édition mise à jour du Bescherelle L Art de conjuguer (2006). L élève a donc maintenant le choix d écrire il plaît ou il plait, sans perdre de point! MYTHE ou RÉALITÉ? 1 Cheval peut-il prendre un s au pluriel? 2 Éléphant peut-il s écrire avec un f? Assistez à une formation sur la nouvelle orthographe au congrès de l Association québécoise des professeurs de français (AQPF) à Saint-Hyacinthe les 25 et 26 octobre 2007, afin de mettre un terme aux mythes entourant les rectifications de l orthographe en vigueur. Inscrivez-vous ( aux activités 151, 304 ou 551. Le programme du congrès est d ailleurs entièrement rédigé en nouvelle orthographe! Réponses : 1 Non, c est une fausse rumeur: cheval avec un s est un mythe. Le seul pluriel possible pour cheval est (et a toujours été) chevaux. 2 Non. On doit toujours écrire éléphant. Le seul mot dont le ph a été changé en f récemment est nénufar, pour réparer une erreur d étymologie qui s était glissée dans le dictionnaire de l Académie française en Tous les autres mots écrits avec ph sont inchangés et continuent de s écrire avec ph. La nouvelle orthographe n est pas un phénomène québécois: elle concerne toute la francophonie. Deux-mille mots rectifiés Ces petits changements touchent un peu plus de deux-mille mots et constituent des régularités: ils se résument donc en quelques règles. Vous trouverez la liste complète des mots touchés par les rectifications de l orthographe de même que l explication des nouvelles règles dans la brochure de 40 pages intitulée Vadémécum de l orthographe recommandée - Le millepatte sur un nénufar, au prix modique de 3,50$ dans toutes les librairies (ISBN ). Affichez dans votre salle des enseignants le résumé des règles qui se trouve dans l encadré de cet article. Nous reviendrons sur ces règles dans nos prochains articles.

15 il suggèrerait gè RÉSUMÉ DES RÈGLES À AFFICHER À L ÉCOLE Inspiré du site officiel La soudure s'impose avec les préfixes extra-, infra-, intra-, ultra-, et dans les mots composés de contr(e)-, de entr(e)- ou d éléments «savants» (bio-, socio-, hydro-, etc.). Ex.: extraterrestre, ultraviolet, contrappel, entretemps, hydroélectrique, agroalimentaire. La soudure s'impose dans les onomatopées et les mots d'origine étrangère, de même que dans un certain nombre de mots ciblés (par cohérence avec des mots semblables ou parce que les composantes n étaient plus comprises). Ex.: cuicui, tictac; basketball, weekend; portemonnaie (comme portefeuille), chauvesouris. Les numéraux composés sont systématiquement reliés par des traits d'union. Ex.: vingt-et-un-mille (21 000), deux-cents (200), trente-et-unième (31 e ). Dans les noms composés du type pèse-lettre (verbe + nom) ou sans-abri (préposition + nom), le second élément prend la marque du pluriel lorsque le mot est au pluriel. Ex.: un compte-goutte, des compte-gouttes; un après-midi, des après-midis. Les mots empruntés forment leur pluriel de la même manière que les mots français. Ex.: des matchs, des miss, des raviolis. Les mots empruntés sont accentués conformément aux règles qui s'appliquent aux mots français. Ex.: à postériori, cafétéria, révolver. On emploie è (plutôt que é) dans certains mots pour régulariser leur orthographe, ainsi qu au futur et au conditionnel des verbes qui se conjuguent sur le modèle de céder. Ex.: évènement, crèmerie; je cèderai, il suggèrerait. L'accent circonflexe disparait sur i et u. On le maintient néanmoins dans les terminaisons du passé simple (nous eûmes) et du subjonctif imparfait (qu il mordît), et dans cinq cas d'ambigüité: dû, mûr, sûr, jeûne/jeûnes et les conjugaisons ambigües de croitre. Ex.: cout, entrainer, nous entrainons, naitre, il parait. Les verbes en -eler ou -eter se conjuguent comme peler ou acheter. Les dérivés en -ment suivent les verbes correspondants. Font exception à cette règle appeler, jeter et leurs composés (y compris interpeler). Ex.: j'amoncèle, amoncèlement, tu époussèteras. Le tréma est déplacé sur la lettre u prononcée dans les suites -güe- et -güi- et il est ajouté dans quelques mots. Ex.: aigüe, ambigüe, ambigüité; gageüre, argüer. Certaines anomalies sont supprimées et quelques familles sont réaccordées. Ex.: assoir, bonhommie (comme bonhomme), imbécilité (comme imbécile), boursouffler (comme souffler). Le participe passé laissé suivi d un infinitif est invariable, comme l était déjà le participe passé fait. Ex.: les enfants que nous avons laissé partir; elle s est laissé mourir. Les mots anciennement en -olle et les verbes anciennement en -otter s'écrivent avec une consonne simple. Les dérivés du verbe ont aussi une consonne simple. Font exception à cette règle colle, folle, molle, et les mots de la même famille qu'un nom en -otte (comme botter, de botte). Ex.: corole; frisoter, frisotis.

16 16+17 AQEP VIVRE LE PRIMAIRE, VOLUME 20, NUMÉRO 4, AUTOMNE 2007 Petit historique En 1990, le Conseil supérieur de la langue française (Paris) a publié au Journal officiel un rapport approuvé à l unanimité par l Académie française et intitulé Les rectifications de l orthographe. Ces rectifications recommandées officiellement ont d abord fait l objet d un débat sur la place publique. Mais la nouvelle orthographe a ensuite connu des avancées et elle a atteint aujourd hui un point de non-retour: étant donné la mise à jour récente de dictionnaires (Hachette, Littré ), de logiciels (Antidote, Word ) et d ouvrages de référence (Bescherelle ), l heure est maintenant à sa mise en application. Les enseignants de Suisse et de Belgique ont reçu des consignes pour tenir compte des nouvelles graphies dans l enseignement et la correction. Le ministère de l Éducation de France déclare dans son nouveau programme du primaire du printemps 2007: «On s inscrira dans le cadre de l orthographe rectifiée». La nouvelle orthographe n est donc pas un phénomène québécois: elle concerne toute la francophonie. Et au Québec? Le Québec connait mieux les rectifications orthographiques depuis 2004, année de fondation du Groupe québécois pour la modernisation de la norme du français. Le GQMNF est membre du réseau international pour la nouvelle orthographe du français. Il a pour mandat de diffuser au sein de la population les changements dans la norme du français approuvés par les instances francophones compétentes, ce qui est le cas des rectifications de l orthographe. Pour être bien à jour, assurez-vous qu au moins un membre de votre école fasse partie gratuitement de la liste d envoi d information du GQMNF. Il suffit d en faire la demande dès aujourd hui à gqmnf@renouvo.org. À bientôt, pour la suite de notre chronique!

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18 MATHÉMATIQUE SCIENCES ET TECHNOLOGIE JEAN-MARIE DE KONINCK Professeur au Département de mathématiques et de statistique à l Université Laval Directeur du programme SMAC (smac.ulaval.ca) et président de l AMQ CÔTOYER LES MATHÉMATIQUES AU PRIMAIRE: UN ATOUT POUR L ÉPANOUISSEMENT DE L ÉLÈVE AQEP VIVRE LE PRIMAIRE, VOLUME 20, NUMÉRO 4, AUTOMNE 2007 Entre six et onze ans, l élève cherche naturellement à découvrir et à explorer l univers qui l entoure. Pourquoi ne pas en profiter pour lui offrir un espace de création? Les mathématiques sont tout à fait appropriées pour un tel exercice. c Bien sûr, on sait que la réforme de l enseignement a mis en veilleuse la résolution de problèmes, et cela au profit de l acquisition de connaissances transversales. Voilà qui est fort louable. Il n en demeure pas moins qu il est possible, voire avantageux, d avoir recours à la résolution de problèmes pour aider le jeune à stimuler son intellect et à raisonner. Attention, quand on dit ici «résolution de problèmes», on ne parle pas de mathématiques au sens commun. En effet, on peut très bien poser des problèmes dont la donnée et la recherche de solutions ne font en aucune façon appel à un langage mathématique. Prenons par exemple l énigme du fermier qui doit franchir une rivière avec un loup, une chèvre et un sac de choux. Sa chaloupe étant petite, il ne peut transporter avec lui qu un des trois à la fois. Or il sait fort bien qu il ne peut en aucun temps laisser le loup seul avec la chèvre (car il pourrait la dévorer), ni la chèvre avec les choux (car elle pourrait les manger). Comment peut-il donc s y prendre pour transporter ses trois biens de l autre côté de la rivière? Le problème est un classique, et il y a fort à parier que le jeune, bien motivé et bien encadré, arrivera à le résoudre par lui-même! Voilà un problème accessible aux élèves du primaire et dont la résolution ne requiert que réflexion et créativité. La littérature et surtout la Toile foisonnent de telles énigmes. Bien qu on les identifie le plus souvent au domaine des mathématiques (et cela peut s avérer rassurant pour les mordus des maths), il n en demeure pas moins que la résolution de tels problèmes ne suppose en rien une connaissance préalable de notions mathématiques, lesquelles ne sont après tout qu un outil et non une fin en soi. En effet, certains pensent à tort que pour faire des maths, il faut absolument connaître le langage mathématique de base. Cela n est pas vrai. À preuve, le problème du fermier énoncé ci-dessus! Bravo si en tentant de résoudre un tel problème, un élève développe un penchant pour les mathématiques: il sera alors motivé pour aller acquérir tous ces outils essentiels à une étude plus approfondie des mathématiques, et c est tant mieux! Mais tel n est pas l objectif principal de notre approche; il est plutôt d utiliser la résolution d énigmes pour favoriser les habiletés de raisonnement et de communication dans tous les domaines du savoir et de la vie. c Ajoutons qu il existe de nombreux jeux de société, auxquels on peut s adonner en famille à la maison et qui, en plus d être fort divertissants, ont l avantage de solliciter la pensée mathématique. C est le cas, pour n en nommer que quelques-uns, des jeux offerts sur les sites jeprogresse.com, amatheur.net et tipikid.com: ces sites favorisent pour la plupart le développement d un esprit logique et la mise en œuvre de stratégies. c À notre avis, le principal rôle de l enseignant est d amener l élève à découvrir ses talents et du coup à s épanouir. Pour y arriver, il doit constamment stimuler l imagination de l élève et le mettre au défi de se révéler. Les mathématiques se prêtent très bien à cette pratique. Il va de soi que les parents peuvent (et doivent) aussi contribuer à l épanouissement de l enfant, mais la tâche n incombe pas seulement qu à eux. Mentionnons qu il y a ici place à un magnifique travail d équipe! Certains pensent à tort que pour faire des maths, il faut absolument connaître le langage mathématique de base. Cela n est pas vrai.

19 On exploite que trop peu les capacités de l enfant à s immerger dans le monde abstrait des mathématiques. Par ailleurs, tout comme dans le sport, le fait d exposer l ensemble d une classe à une telle activité mathématique peut aussi favoriser la recherche de l excellence pour une partie de ceux et celles qui fréquentent cette classe. En effet, utiliser la résolution de problèmes dans le contexte que nous venons de décrire peut s avérer une expérience fort souple, en ce sens qu elle a l avantage de desservir à la fois ceux qui ne se dirigent pas forcément vers une carrière scientifique tout en préparant ceux qui ont (ou qui auront) bientôt un net penchant pour les sciences et les mathématiques. On exploite que trop peu les capacités de l enfant à s immerger dans le monde abstrait des mathématiques. L expérience française de «Math en Jeans» est particulièrement intéressante et éloquente à cet effet. Il s agit d un programme initié par Pierre Duchet, chercheur et pédagogue, qui a mis au défi une centaine de chercheurs du CNRS d exposer les élèves du primaire à la recherche mathématique. Le résultat est à la fois surprenant et encourageant: une visite du site mathenjeans.free.fr arrive à nous convaincre que nous avons trop souvent sousestimé la capacité d émerveillement de l enfant face à la science. Notre intérêt à rappeler l importance de côtoyer les mathématiques dès le primaire n est pas étranger au fait que jadis les mathématiques avaient davantage la cote chez les élèves du primaire, grâce en particulier au dynamisme de l APAME, l Association des promoteurs de l avancement de la mathématique à l élémentaire. Malheureusement l APAME n est plus. Pour contrer cette disparition et pour répondre à une volonté émanant du milieu de l enseignement primaire, l AMQ accueillera, lors de son congrès du 12 octobre 2007 à Trois-Rivières, une centaine d enseignants du primaire: ils se verront en particulier offrir une douzaine d ateliers portant sur la place que peuvent occuper les mathématiques dans leur démarche pédagogique. Ils verront, entre autres, qu ils ont pour la plupart suffisamment de bagage mathématique pour s acquitter de leurs fonctions. Nous espérons que ces réflexions favoriseront la création d un environnement pédagogique permettant d amener éventuellement chaque élève soit à tout simplement côtoyer en toute confiance le formidable univers des mathématiques, soit à le découvrir et à l exploiter davantage, et dans les deux cas pour son plus grand bonheur.

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21 MATHÉMATIQUE SCIENCES ET TECHNOLOGIE CYRILLE BARRETTE Professeur Département de biologie Université Laval UN MONDE DE MYSTÈRES SANS MAGIE L enfance d un humain normal est habitée et enrichie par l imaginaire. Pour le jeune enfant, presque tout est inconnu; il peut donc imaginer que tout est possible, tout pourrait être vrai. Il laisse libre cours à son imagination pour remplir les vastes espaces vides dans son esprit. Il n y a pour lui aucune connaissance, certitude, conviction ou expérience pour baliser, limiter ou discipliner son imagination. Il peut donc librement peupler son monde intérieur de merveilleux, de fantastique, de magie, de rêve, de miracle et il est tout à fait accueillant du surnaturel que les adultes lui offrent par l enseignement religieux. c Dès «l âge de raison», vers 5-6 ans, il commence pourtant à douter; il commence à réaliser, pour son plus grand malheur et malgré sa résistance initiale, que tout n est pas vrai, tout n est pas possible. Son père n est peut-être pas l homme le plus fort du monde, les chevaux ne peuvent pas voler et le Père Noël n existe pas. Petit à petit il découvrira qu il sort gagnant de cette prise de conscience. Il perd la magie, le surnaturel et le miracle, mais il gagne la réalité et la vérité sans pour autant perdre le rêve, la fiction, la fantaisie, l imaginaire, surtout sans perdre ni le merveilleux ni le pouvoir d attraction du mystère. c Le monde est en effet plein de mystères, plein de phénomènes inconnus ou inexpliqués. La science, encore aujourd hui et probablement pour toujours, se pose d innombrables questions sur le Cosmos, sur la Terre, sur la vie et sur l Homme. Même les scientifiques aux cheveux blancs connaissent l excitation et l émerveillement de l enfance parce que, dans leurs recherches, ils plongent les deux mains dans le coffre aux trésors des mystères du monde. Les scientifiques n ont pas besoin de magie ou de miracle pour trouver le monde éblouissant, fascinant, excitant, merveilleux, fabuleux, incroyablement extraordinaire. c En effet, la réalité dépasse énormément la fiction, dans tous les domaines de la science. En physique, la formule d Einstein (E= mc 2 ) exprime une vérité absolument incroyable, mais vraie: l énergie et la matière sont deux aspects d une même réalité, l énergie contenue dans une certaine masse de matière égale cette masse multipliée par la vitesse de la lumière au carré. Cette simple affirmation est plus surprenante et incroyable que toutes les fictions que je connais. En astronomie, les distances se mesurent en milliards de milliards de kilomètres, le nombre de galaxies et d étoiles dans l univers connu défie l imagination et le Cosmos est peuplé de réalités tout aussi inimaginables comme les trous noirs, le big bang, les multiunivers à neuf dimensions, la possibilité de vie extraterrestre, etc. En chimie, comment croire que la combinaison d un métal superexplosif à l air libre (le sodium) et d un gaz mortel (le chlore) puisse donner le banal sel de table (Na Cl) si délicieux sur les frites? C est incroyable mais pourtant vrai! En biologie, comment croire qu une longue molécule (ADN) puisse contenir toute l information nécessaire pour construire et faire fonctionner le corps d un érable, d une pieuvre ou d un humain et que cette information est écrite dans un alphabet ne comprenant que quatre lettres (A-T-C-G)? En psychologie, comment le cerveau humain, constitué des mêmes atomes de carbone, d hydrogène, d oxygène, d azote, de phosphore, etc., qu une poutine, peut-il bien être capable de dire JE, c est-à-dire être conscient de sa propre existence? Le monde est en effet plein de mystères, plein de phénomènes inconnus ou inexpliqués.