Boulevard Saint-Laurent. Saint-Dominique. de Gaspé. Casgrain. Clark. Maguire. Saint-Urbain. Fairmount Est. Fairmount Ouest.

Transcription

1 Van Horne MILE END PAYSAGE URBAIN EN 3 TEMPS Bernard Arcade Cloutier Lesage Boulevard Saint-Laurent du Laos Le paysage est une construction culturelle de l esprit. Intégration de fragments de perceptions isolés que chacun soude mentalement en une impression d ensemble. Le paysage est un regard qui se construit. de l'esplanade Jeanne-Mance Saint-Dominique Waverly Hutchison Avenue du Parc Saint-Viateur Groll Saint-Urbain Clark Fairmount Ouest Labadie Clermont Avenue Laurier Boulevard Saint-Joseph Casgrain de Gaspé Maguire Fairmount Est Villeneuve Marmette du Carmel Elmire de Bullion Le Jeune Hôtel-de-Ville Drolet Henri-Julien de Grand-Pré Hutchison de l'esplanade Bérubé Jeanne-Mance de Varennes Avenue du Mont-Royal ouest Natalie Bouchard mars 2003

2 acte 1 APPROCHE HISTORIQUE mémento - notre culture devint capable de percevoir des paysages parce que les poètes romains, les peintres de la fin de la Renaissance, les jardiniers-paysagistes de l Angleterre savaient représenter un paysage. (BURCKHARDT) - la nature ne devient belle à nos yeux que par le truchement de l art. Notre perception esthétique de la nature est toujours médiatisée par une opération artistique, une «artialisation», que celle-ci s effectue directement ou indirectement (ROGER) - le paysage c est une distance que l on prend par rapport à sa vision quotidienne de l espace (ROGER) En 1792, soit au début du régime anglais, les limites de la ville de Montréal sont portées à une distance de 100 chaînes depuis les fortifications, soit jusqu à l actuelle rue Duluth. Une seule route mène jusqu à ce lieu, soit le chemin Saint-Laurent. Cette année-là le territoire de la ville de Montréal est divisé en trois, soit Montréal-Centre (le Vieux-Montréal), Montréal-Est et Montréal- Ouest. La ligne de démarcation administrative entre l est et l ouest est le chemin Saint-Laurent. Jusqu au milieu du XIX e siècle cette zone reste essentiellement rurale. Vers 1800 des tanneries apparaissent aux environ de l avenue du Mont-Royal et Henri-Julien, sur la route menant aux carrières (l actuel parc Laurier). En 1806, les deux tiers des Montréalais vivent dans des faubourgs. Cette aquarelle offre une vue du Mile End en direction sud-ouest ; Montréal se dessine au loin. Mile End (ou «fin du mille») était le village de Saint-Louis-du-Mile- End, site d'un champ de courses qui se trouvait exactement à un mille (1,6 km) des limites de Montréal, au nord-est du croisement de l'avenue du Mont-Royal et du boulevard Saint-Laurent. Le nom «Mile End» se référait clairement à l'emplacement du champ de courses. < Vue du Mile End James Duncan. Encre sépia et aquarelle sur papier Exécutée aux environs du Mile End, cette vue panoramique regarde vers le sudouest, en direction de Montréal, et vers le sud-est, présentant le village de Longueuil situé de l'autre côté du fleuve. Sur la droite se dessinent l'île Sainte-Hélène et les fortifications. Le terrain d'exercices du Mile End servait à la fois de champ de manoeuvre et de champ de courses. < Montréal et l île Sainte-Hélène depuis le terrain d exercice, Mile End. Juillet Aquarelle sur papier 1

3 En 1846, le territoire rural situé à l ouest du chemin Papineau, jusqu au chemin Côte-des- Neiges, s incorpore sous le nom de Côteau Saint-Louis (Village de la Côte Saint-Louis). Le cœur de cette municipalité est l église Saint-Enfant-Jésus (Saint-Dominique et Saint-Joseph). L ensemble est bordé au nord par la Côte Saint-Laurent, future municipalité de Saint-Laurent. Mile End Road (avenue Mont-Royal ouest) William Notman. Papier albuminé Montreal Hunt Club at Mile End Road J. Henry. Papier albuminé Vers 1850, dans le village du Coteau-Saint-Louis, plus de 2000 personnes vivaient de l'extraction de la pierre. L'activité des carrières et l'établissement de la tannerie Plessis-Bélair, à l'intersection de ce que sont aujourd'hui l'avenue du Mont-Royal et la rue Henri-Julien, entraîne la naissance du village de Saint-Jean-Baptiste en Cette année est également marquée par l'arrivée des tramways tirés par des chevaux qui montent la côte Sherbrooke. Ce premier système de transport en commun transforme le Plateau de zone rurale en banlieue de Montréal. Au même moment, les terres agricoles sont vendues et plusieurs rues sont tracées. A cette époque, le développement du quartier se fait autour du boulevard Saint-Laurent et du Mile-End, ancien nom de l'avenue du Mont- Royal. «Mile End» signifie qu'on est à un mille des limites de la ville. En 1860, un poste de péage installé à cette intersection permet de contrôler l'accès des maraîchers de l'ile Jésus et du nord de la ville. En 1876, une première ligne de chemin de fer traverse le Mile-End et une gare est construite sur la rue Saint-Laurent au nord des quartiers habités. Cette voie ferrée longe l avenue des Carrières et l actuelle avenue Bernard, ce qui provoque une phase d industrialisation et la création du Village de Saint-Louis du Mile-End en

4 Bordé à l est par l actuelle rue Henri-Julien, au sud par le Village Saint-Jean-Baptiste, et à l ouest par la municipalité d Outremont (ou l actuelle rue Hutchison), ce nouveau développement attire dans le Plateau des ruraux en quête d'emplois, mais aussi de nombreux immigrants qui s'installent tout le long du boulevard Saint-Laurent. En 1880, les premières réglementations municipales relativement à la construction des édifices sont votées. En 1891 la municipalité compte 3,449 habitants, pour 95% des catholiques, la plupart des artisans de la pierre et des ouvriers non-spécialisés. 66 % des maisons du village sont construites en bois. > Carte d utilisation du sol. Pinsonault C'est en 1892 que les tramways électriques, appelés les "p'tits chars" ou les "trolley", commencent à sillonner le Plateau. Point de correspondance important dans le réseau du transport en commun, un édifice de deux étages est construit en 1893 à l angle nord-est des avenues du Parc et du MontRoyal. Outre les bureaux de Montreal Park & Island Railway, le bâtiment inclut une salle d attente, puisque les passagers changent de réseau à cet endroit. Quant aux remises des véhicules, elles sont situées en face, sur le «Fletcher s Field», aujourd hui le parc Jeanne-Mance. Le 30 juillet 1896, un incendie détruit les remises et les véhicules qui s y trouvaient, épargnant seulement les bureaux de l entreprise. L édifice conservera sa vocation jusqu en 1925 mais ensuite il demeure désaffecté jusqu en La Montreal Tramways décide à ce moment de le revendre au secteur privé. L édifice est alors transformé en cabaret et devient le célèbre «Café Minuit», un endroit très couru, où de nombreuses vedettes se font connaître. L édifice de la Montreal Street Railway en 1905 lors de la mise en service du premier tramway-observatoire. Le même édifice cinquante ans plus tard, transformé en cabaret. 3

5 Détail particulier, l enseigne du cabaret sur la toiture fait abondamment usage de cette nouveauté de l époque, l éclairage au néon : un croissant de lune et de nombreuses étoiles multicolores sont visibles à bonne distance, depuis la crête de l avenue du Parc. Le «Café Minuit» demeurera un haut lieu du spectacle jusqu aux années soixante, alors que la structure en bois de l édifice sera détruite par un spectaculaire incendie. De nos jours, une station-service occupe cet emplacement. En 1895, le Village de Saint-Louis du Mile-End devient une municipalité après quelques années d un boom domiciliaire qui attire plusieurs milliers de personnes. Elle est annexé à Montréal en 1909 pour devenir le quartier Laurier. En 1908, un an avant le changement de statut municipal, 25,000 âmes résident sur le territoire. acte 2 APPROCHE OBJECTIVE morphologies - méthodes d analyses systématique du paysage - l homme est évacué du paysage. Le paysage est assimilé au seul géosystème - méthodes quantitatives qui permettent de cerner le réel avec objectivité et de simplifier la représentation que l on s en fait par la détection de ce qui le structure en système PANORAMA GÉOLOGIQUE Le Mont Royal présentait sans doute pour les premiers habitants une tour d'observation naturelle permettant de surveiller la région environnante. Cette colline, qui a donné son nom à la ville, permet d'admirer tous les éléments du panorama géologique: la vaste plaine du Saint-Laurent, les collines Montérégiennes, le plateau des Laurentides vers le nord, les premières Appalaches vers le sud-est et le massif montagneux des Adirondack au sud. La région est aujourd'hui recouverte d'un manteau de matériaux meubles, constitués d'argile, de sable et de gravier, datant du Quaternaire, la période géologique dans laquelle nous vivons. Les grands reliefs actuels ont été façonnés par la fragmentation et la collision de plaques tectoniques durant des millions d'années, ainsi que par l'érosion. C'est autour des carrières Dubuc et Limoges, enfouies aujourd'hui sous le parc Laurier, que le village de Coteau Saint-Louis a vu le jour en La rue Gilford suit l'ancien tracé du chemin des carrières. Les ouvriers y extrayaient une pierre calcaire appelée «la pierre de Montréal». Pierre de taille extraite de la base du Trenton inférieur, la «pierre grise de Montréal», est un calcaire semi-cristallin, gris pâle à gris moyen, à teinte légèrement bleutée, constitué entre autres de nombreux restes de Bryozoa. Un des caractères de cette pierre est la présence plus ou moins abondante de minces films ou séparations de shale, qui, bien que la cause de cicatrices sur les faces altérées, ne semblent pas affecter la qualité de la pierre. Calcaire gris, d'apparence très uniforme, cette roche est âgée de 450 millions d'années. 4

6 Disponible près de la surface, elle a été abondamment utilisée comme pierre à bâtir et aussi pour la fabrication de la chaux nécessaire aux travaux de maçonnerie. Parmi les exemples documentés de l'utilisation du calcaire de Mile End se trouvent les murs de la basilique Notre-Dame érigés en 1825 et 1826, ceux du collège Mont Saint-Louis en 1887 et 1888, rue Sherbrooke est, et ceux de l'église Saint-Édouard en 1901, à l'angle des rues Saint-Denis et Beaubien. ANALYSE DU TISSU URBAIN Le quartier St-Louis-du-Mile-End est à vocation résidentielle mais délimité et traversé par des rues commerciales majeures. artère commerciales majeures artères commerciales secondaires activité manufacturière Avenue du Parc commerces St-Laurent - 80 commerces Laurier - 48 commerces Fairmount - 33 commerces Mont-Royal - 32 commerces St-Viateur - 25 commerces Mont-Royal / Clark Les résidents du Mile End semblent être très attachés à la typologie rencontrée dans leur rues, par opposition à d autres types d habitations comme les tours à logement ou les maisons de banlieue. > îlot-type 5

7 La structure des îlots est ordonnée et cohérente, ils sont presque tous traversés par des ruelles (28 îlots sur 30) et les rangées des maisons sont construites avec des marges de recul en moyenne de 3 mètres et plus. On y trouve aussi beaucoup d arbres matures. marge de recul des constructions ( du trottoir ) à 2 mètre 2 à 4 mètres 4 mètres et + Le cadre bâti est très homogène. La proportion d immeubles de 3 étages représente 60% du quartier. Les immeubles combinant escalier extérieur et balcon à l avant représente la majorité. hauteur des bâtiments étage 2 étages 3 étages 4 étages et + 50% des bâtiments ont une façade de brique rouge, seulement 30% des façades sont recouvertes de pierre grise. revêtement des facades brique pierre combinaisons diverses Les espaces avant font l objet d autant de travaux de mise en valeur que les espaces arrière, sinon davantage. type d aménagement des espaces avant surface dure végétation à l abandon surface dure + fleurs jardin / fleurs potager type d aménagement des espaces arrières surface dure végétation à l abandon surface dure + fleurs jardin / fleurs potager 6

8 acte 3 APPROCHE CULTURELLE mouvement - la compréhension du rapport des sociétés à l espace et à la nature - toute réalité n est jamais que relative à un certain regard et à certaines pratiques, lesquels sont propres à certaines époques et à certains milieux socio-culturels (BERQUE) - l aménageur doit tenir compte de la demande sociale latente, qu il interprétera d après les valeurs esthétiques et éthiques dont l environnement déjà construit est l une des manifestations. Il déploiera le champ des valeurs sociales (BERQUE) - l aménageur doit garder à l esprit les formes maîtresses des paysages de mémoire collective, en déployer le sens (BERQUE) - des méthodes respectueuses à la fois de la société locale et de son environnement écologique. La chose essentielle, c est de se mettre à l échelle des questions locales ; et pour commencer, à l écoute de ceux qui les vivent (BERQUE) Les limites municipales n encadrent pas des villes réelles. Subdivisés en petites unités géométriques faciles à regrouper, les quartiers sont ainsi définis par les administrations municipales. Mais à quoi donc se réfère-t-on quand on parle de quartier autrement qu en termes administratifs? > 1893 Les quartiers de Montréal La population ne se répartit pas par hasard. Un ensemble de lieux de travail semblables ou complémentaires, une population appartenant aux métiers correspondants, une église, parfois une école, quelques autres services, des commerces, etc. L aménagement spatiale d une ville se dessine suivant une multitude de choix plus ou 7

9 moins libres faits séparément par des agents différents, chacun en fonction de ses besoins, goûts, intérêts, etc. ; il en résulte une subdivision plus ou moins stable de l espace en aires qu il est possible de délimiter et de caractériser. Ces aires peuvent être dites naturelles dans ce sens qu elles résultent naturellement d une multiplicité de facteurs dont personne ne s est soucié d organiser ni même de prévoir l agencement global. Si les habitants d une aire naturelle ont assez de caractéristiques communes, s ils vivent assez longtemps ensemble, ils s identifient à leur milieux, développent un système de relations sociales, se donnent parfois une certaine organisation locale avec ou sans le support des institutions, l aire naturelle devient alors un voisinage et la population s identifie à une «communauté». LE QUARTIER DE SAINT-LOUIS-DU-MILE-END Par rapport à la ville de Montréal qui était alors majoritairement anglophone, en 1880, le Mile End était peuplée majoritairement de Canadiens français, lesquels s y étaient établis en bonne partie pour payer moins de taxes qu à Montréal. Néanmoins, vers 1900, un groupe important d anglophones viennent s y établir à l ouest de la rue Saint-Laurent. Église Saint-Enfant-Jésus-du-Mile-End rue St-Dominique date de construction : 1857 architecte : Joseph Venne St. Michael the Archangel Parish Hall 5580 rue St-Urbain (coin St-Viateur) date de construction : 1914 architecte : Aristide Beaugrand-Champagne Avant la Première Guerre mondiale, pour éviter les pogroms qui prenaient de l ampleur dans la partie ouest de la Russie au début des années 1900, une grande partie de la population juive qui s y trouvait émigra en Amérique du Nord. C étaient surtout des artisans qui habitaient le monde du «shtetl», des petites villes où ils étaient souvent majoritaires. Arrivés à Montréal, ils devaient s installer d abord dans le bas de la ville, près de la rue Craig. Après quelques années ils ont monté la côte de la rue Sherbrooke pour s installer dans le quartier. Pendant près de 40 ans, la communauté juive devait ainsi constituer une partie importante de la population de Saint-Louis-du- Mile-End et en marquer définitivement le visage. 8

10 < Des témoignages susbsistent de la présence encore considérable des juifs dans ce quartier, comme les fabriques de bagel Fairmount et St-Viateur. Qui est le champion incontesté des meilleurs bagels à Montréal? La compétition entre le St- Viateur Bagel et le Fairmount Bagel situé une rue au nord ne date pas d aujourd hui. St-Viateur Bagel Fairmount Bagel Le St-Viateur Bagel a ouvert ses portes en 1957 sur l'initiative de deux jeunes boulangers du boulevard Saint-Laurent, Hyman Selikman et Meyer Lewkowicz. À l'origine, la boulangerie était entourée d'autres petits commerces, notamment le casse-croûte Benny, la buanderie chinoise Charlie, le salon de barbier Adam et le marché d'alimentation Shapiro. Tous se connaissaient dans le voisinage et la boulangerie de bagels qui était ouverte 24 heures devint rapidement le «point de chute» des oiseaux de nuit, des kibboutzers, des personnalités et des célébrités locales. Au cours des ans, l'entreprise a joué un rôle social et économique en fournissant des emplois à des jeunes du quartier, notamment à «Monsieur Bagel» lui-même, Joe Morena, actuel propriétaire. Ayant été pendant plus de vingt ans la seule fabrique de bagels en ville, cette petite devanture fait partie intégrante de la vie folklorique et contemporaine de Montréal. Dans les années 60, la classe sociale du quartier qui était composée presque entièrement de travailleurs commença à changer. Artistes, écrivains et photographes y emménagèrent. > C est dans la voie tracée par la communauté juive que le quartier devait être, jusque dans les années 70, le couloir d arrivée des nouveaux immigrants à Montréal. Un quartier où des gens d une même origine ethnique venaient demeurer près les uns des autres, avec de nombreux petits commerces pour répondre à leurs besoins, et de nombreuses petites usines pour qu ils y trouvent de l emploi. C est ainsi qu après la Deuxième Guerre, Polonais, Ukrainiens et Hongrois venaient habiter le quartier, auxquels succédèrent les Grecs, puis les Portugais. Le mode d établissement des populations dans le quartier a toujours été sensiblement le même, les populations ont monté du sud au nord, en ne débordant qu un peu dans Outremont à l ouest, et très peu vers le Plateau à l est. C est ce «pattern» qui faisait que par exemple, au début des années 70, les Grecs étaient très nombreux dans le Mile-End, alors qu ils avaient été remplacés par les Portugais dans Saint-Louis. Les Grecs ont maintenant quitté le quartier depuis plusieurs années pour aller toujours plus au loin vers le nord. Quant à la population portugaise, elle est en diminution. La population d aujourd hui est-elle encore remplacée par de nouvelles populations immigrantes? Non, en raison de la forte hausse du coût des logements, hausse associée à la gentrification du quartier... 9

11 Lors d un sondage réalisé en 1982, les résidents du Mile End citaient comme principales qualités de leur quartier l accès aux transports en commun, la centralité, la présence d une activité commerciale variée ainsi que la proximité relative de parcs (le Mont-Royal). PORTRAIT DE LA POPULATION DU GRAND PLATEAU Données recueillies pour Action Solidarité Grand Plateau octobre 2001 qualité de vie - un des secteurs les plus densément peuplé : résidants/km2 comparativement à / km2 sur l île de Montréal familles monoparentales (3 familles sur 5) immigrants (1 personne sur 5 -au Canada depuis moins de 5 ans) ménages personnes vivant seules personnes marginales recensées en (itinérants, jeunes de la rue, prostitués, etc.) 441 jeunes de 18 à 25 ans composent 41% la population marginale. logement ménages sont locataires ménages paient plus de 30% de son revenu pour se loger - le taux de vacance des logements est un des plus faible sur l île de Montréal (0,9%). emploi personnes gagnent moins de $ par année personnes (1 travailleur sur 5) œuvrent dans le secteur des ventes et services - SALAIRE ANNUEL MOYEN : $ personnes (1 travailleur sur 2) sont employées à temps partiel personnes (3 travailleurs sur 25) sont des travailleurs autonomes personnes vivent de la sécurité du revenu. La majorité de ces personnes vivent seules (4 personnes sur 5) et 741 sont des chefs de famille monoparentale personnes sont officiellement à la recherche d un emploi jeunes âgés entre 15 et 24 ans (3 sur 10) ne fréquentent pas l école personnes ont moins de 9 ans de scolarité La vie communautaire est active et bien ancrée dans Saint-Louis-du-Mile-End. C est ainsi que s y côtoient de nombreux organismes ethno-culturels. Les citoyens se mobilisent pour défendre leurs droits et développer des projets améliorant leur qualité de vie. L action sociale dans ce quartier est intimement liée à la créativité et aux préoccupations écologistes. Des initiatives, comme celles de Bernard Gagnon qui aménage des parcs sur les terrains en friche, contribuent à sensibiliser les gens à la protection de l environnement et à l action civique. < Verdir le quartier Mile-End. Bernard Gagnon a un rêve : le projet CosmoPolitis dont le but est de verdir le grand terrain vacant situé en bordure de la rue Henri-Julien, au nord du Mile-End. Mais il y a la réalité, les autorités du CP refusent de le rencontrer pour discuter d une éventuelle cession du terrain, sachant bien sûr que ce terrain, même contaminé tel qu il l est, peut être vendu très cher à des promoteurs. Bernard Gagnon ne se laisse toutefois pas décourager par cet obstacle. Il en a vu d autres. En tant que concepteur paysagiste, métier qu il exerce depuis 16 ans, il a parfois dû faire preuve de persuasion pour convaincre les propriétaires de lots vacants dans le 10

12 Mile-End de transformer leurs espaces en jardin de verdure et d art. C est ainsi qu il a aménagé, entre autres, à l aide d objets et de plantes récupérés, le jardin Omnibus, au coin des rues Bernard et Saint-Laurent et le jardin Politis, au coin des rues Waverly et Saint-Viateur. Les citoyens y ont, par la suite, ajouté leur grain de sel (ex. : une murale, une mosaïque), ce qui en fait des espaces très vivants, en évolution. Cette appropriation de l espace par les citoyens, c est d ailleurs primordial dans sa vision des choses et c est aussi sa façon de fonctionner. > Depuis 19 ans, un groupe de citoyens, présenté sous le nom de Comité des citoyens du Mile-End, lutte pour l amélioration de la qualité de vie dans le quartier. Son succès, au fil des ans, provient de l engagement de ses membres. Fonctionnant sans président, sans structure administrative lourde et rigide, le Comité est composé de gens de bonne volonté qui aiment assez leur quartier pour offrir un peu d eux-mêmes. Les nombreux succès qu ils ont obtenus démontrent que la mobilisation peut donner des résultats surprenants. L histoire du Comité des citoyens du Mile-End est jalonnée d actions qui ont marqué le visage et la vie du quartier. Le Comité s intéresse, en effet, à tous les aspects de la vie de quartier : circulation, embellissement, zonage, propreté, défense du patrimoine, etc. En voici quelques exemples... < au début des années 80, le prêtre de l église fait part à un membre du Comité de sa volonté de se départir de l église anglicane située avenue du Parc. Ce dernier souhaite toutefois que l édifice soit transformé en un lieu qui respectera et préservera son architecture et son héritage religieux. C est alors qu on songe à l aménagement d une bibliothèque municipale. Après avoir fait valoir l idée auprès de la Ville, le projet est accepté, ce qui fait de l édifice l une des plus belles bibliothèques de la ville. Aussi, l engagement du Comité a persuadé le YMCA de rester dans le quartier. C était à la fin des années 80. Pour des raisons de manque d espace, le YMCA du Parc projetait déménager dans le quartier Parc Extension. S en est suivi un programme de rénovation et d agrandissement des installations tout à l avantage des résidants. Une autre belle réussite du Comité des citoyens : la Fête de la Saint-Jean du Mile- End. Au fil des années, cet événement est devenu la fête multiethnique la plus importante de la ville. Plus de personnes y ont participé dernièrement. > Pour l année 2003, le plan d action de la communauté s oriente autour de trois axes majeurs : aménagement, promotion du quartier et de ses ressources et soutien de l économie locale. On souhaite accroître la superficie d espaces verts en créant de nouveaux parcs-écoles. 11