Compte-rendu du stage Parcours Education Artistique et Culturelle

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1 Compte-rendu du stage Parcours Education Artistique et Culturelle Bangkok, janvier 2015 Dominique Martinez-Maréchal, Académie de Lyon Mathias Gross, Lycée Français International de Bangkok L ensemble des documents utilisés et produits au cours du stage est accessible dans le dossier partagé à l adresse suivante : aring - Tour de table des participants - présentation des grands axes de la formation et du programme du stage 1. Présentation du PEAC : cadrage officiel Voir dans le dossier partagé : - le document intitulé «Formation PEAC Bangkok 2015 Diaporama» - le dossier intitulé «Programmes et textes officiels» Le cadrage officiel: Si 6 domaines artistiques sont couverts par le texte HDA, seuls 4 domaines sont obligatoires en Cycle 3 au sens où ils sont inscrits dans les programmes. Objectifs du PEAC selon les textes: - rencontres sensibles - pratique - développer une culture personnelle - s initier aux différents langages de l art - diversifier et développer les moyens d expression - contribuer à la réussite et à l épanouissement - tisser un lien social fondé sur une culture commune Modalités: - associer enseignement régulier et obligatoire et temps forts (projets, sorties, intervenants ) et ne pas uniquement penser en termes de projet - penser les projets selon les principes de la pédagogie de projet Principes de conception du parcours: - appui sur les enseignements obligatoires - cohérence: entre enseignements, projets et expérience personnelle - complémentarité entre temps scolaire, périscolaire, extrascolaire, entre divers domaines artistiques et divers types d expression artistique, entre temps forts en enseignement régulier, entre établissement et partenaires

2 - progressivité: en fonction du niveau des élèves et de l acquisition des compétences. En effet, le projet ne doit pas être vu comme quelque chose qui vient s ajouter aux enseignements, mais plutôt comme le support à partir desquels les enseignements vont s organiser - équilibre: entre les domaines, les périodes, les formes d expression artistique, les formes de projet Modalités de construction du PEAC: - par le conseil des maîtres ou le conseil pédagogique - dans le cadre du conseil école-collège pour la cohérence 1e degré-2d degré - dans un esprit de pluridisciplinarité et transdisciplinarité: HDA, compétences liées aux attitudes et savoir-être, Maîtrise de la langue - à travers le partenariat: avec les Instituts français et Alliances françaises, avec des artistes en résidence dans un établissement. La difficulté du partenariat est de réussir la concertation entre les enseignants et les partenaires. Il est important de réussir à coélaborer le projet plutôt que d entrer dans un projet extérieur préétabli qui serait celui de l artiste ou de l institution: c est à cette condition qu il y aura apprentissages plutôt que simple rencontre. - associer les situations de réception et les situations de production 2. Lecture d image et pratique artistique: Exemple 1: une photographie (Izis, Le manège, 1951) Lecture sensible: recensement des premières impressions, l expression personnelle est ici basée sur l émotion et le ressenti, sans qu il n y ait de bonne ou mauvaise réponse. Les élèves ont généralement tendance à s autocensurer dans ce type d expression personnelle, il faut donc les encourager à pratiquer en premier lieu cette expression subjective.

3 Exemple 2: un tableau de 1904, Appassionato, Albert Maignan Lecture analytique: insistance sur les dénotations susceptibles d éclairer le sens de l oeuvre (axes horizontaux et verticaux, attitude des personnages, contrastes). Cette phase descriptive doit avant tout catégoriser l oeuvre dans le champ artistique auquel elle appartient et bien préciser, quand il s agit d un tableau, qu il s agit de la reproduction par photographie d un tableau, qui ne restitue pas les dimensions ni la texture du matériau. En effet, les élèves ne font pas très facilement la distinction entre l oeuvre et la reproduction de l oeuvre. Dans l analyse formelle de l oeuvre, on aborde généralement: formes/matières/couleurs. Ici, les lignes convergent vers le coupe au centre de l image mais aussi vers une scène située horscadre. La notion de cadre est donc importante: elle révèle l intention de l artiste, qui fait le choix de laisser hors-cadre l élément qui est central pour les personnages du tableau. En fin de cycle 3, on attend de l élève qu il soit capable d avoir des intentions dans son expression artistique, et donc qu il puisse commencer à identifier les intentions d un artiste. On doit ensuite faire sortir des notions générales: ici, la partie droite du tableau utilise l accumulation, les 3 plans utilisent la superposition, la lumière et les couleurs appuient sur le contraste. Dans ces deux exemples, l objectif est bien d utiliser une situation de réception pour éduquer le regard. L exemple 1 amène une réaction subjective, l exemple 2 une réaction objective. La situation 1 est une situation d expression, la situation 2 est une situation d apprentissage à travers une approche raisonnée. L approche formes/matières/couleurs permet d aborder des notions: taille, amplitude, régularité, continuité-dicontinuité, rythme, déformation, transformation, contrastes, cadrage, direction

4 Ces notions existent aussi dans les autres formes d art, et même dans les autres enseignements, y compris scientifiques. C est cette approche par notion qui permet la transdisciplinarité. (pour des ressources dans le domaine plastique sur la technique des couleurs: voir ) Deux approches sont donc possibles face à une oeuvre : Situation 1 : approche sensible Situation 2 : approche raisonnée Consigne : Qu évoque cette image pour Consigne : Que voyez-vous? vous? -favoriser l émergence d effets ressentis d ordre individuel, intime, subjectif -susciter la verbalisation de ces sensations objectifs : - échanger des avis, des points de vue - établir des référents culturels - repérer, identifier, comparer, trier, analyser Objectifs : - définir les formes, matières, couleurs - comprendre l œuvre Après l analyse, comment passer à la production? On sélectionne une seule notion parmi celles abordées, et on organisera une production autour de cette notion. Par exemple: la notion de plan. Les plans se distinguent par la taille des éléments et par le fait que les plans les plus proches cachent les plans les plus éloignés. Un œuvre marquée par la profondeur de champ permettra d illustrer cette notion, une oeuvre abstraite permettra souvent de montrer l absence de plan. Pour une production artistique exploitant la notion, l élève choisira soit de jouer sur la taille, soit sur la superposition, soit sur les deux. La production n a pas pour objectif d être belle ou aboutie, mais de comprendre une notion. La pratique doit aboutir à la systématisation et à l appropriation finale. Finalement, la réception ou la production peuvent aller vers l expression ou vers l apprentissage. 3. Des objets d étude HDA au collège : quelles possibilités pluridisciplinaires? Voir le dossier intitulé «Exemples objets d étude collège» pour trois exemples d objets d étude HDA dans le cadre des enseignements d Histoire Géographie avec possibilités d approche pluridisciplinaire.

5 4. Enseigner l HDA Voir le document intitulé «Enseigner l HDA en Cycle 3» dans le dossier partagé l HDA dans les programmes - HDA déjà introduite en Cycle 2 : réception d œuvres - Au Cycle 3 : 3 piliers o Les périodes historiques o Les 6 grands domaines artistiques o La liste de référence (programmes / Eduscol). La liste de référence détaillée pose certains problèmes liés à la volonté de couvrir tous les domaines pour toutes les périodes. Par exemple, couvrir les arts du son à l Antiquité pose problème. Utiliser un film reconstituant la préhistoire également. - au Cycle 4 : o les périodes historiques du programme d Histoire o les 6 grands domaines historiques La liste des thématiques au cycle 4 : - Arts, créations, cultures - Arts, espaces, temps - Arts, Etats et pouvoir - Arts, mythes et religions - Arts, techniques et expressions - Arts, ruptures, continuité Au cycle 3 : la nouveauté est de situer une œuvre dans l espace et dans le temps. L HDA doit permettre de donner des repères et de faire des liens entre les œuvres, les périodes, les domaines. L élève doit pouvoir devenir actif face à une œuvre mais aussi de disposer de clés de lecture et de repères. Il ne suffit pas d empiler des connaissances, mais aussi d empiler des capacités qui peuvent être transférables d un domaine artistique à l autre. L HDA ne peut donc pas se limiter à mémoriser des exemples. Pour simplifier le travail des élèves : - utiliser l Histoire des sciences pour expliquer les changements techniques - utiliser la frise Historique pour replacer les grandes périodes historiques Définition

6 HISTOIRE = Eléments et faits du passé DES = Art sous toutes ses formes ARTS = Les arts rendent sensibles un pensée, un sentiment, une intention, un désir, le fruit de l imagination des artistes Objectifs : - éveiller l attitude de l élève face aux œuvres - comprendre et avoir les clés de lecture pour d autres œuvres Mise en œuvre : 3 entrées possibles : - leur époque = entrée chronologique - leur sujet = entrée thématique - la façon dont le sujet est traité = entrée notionnelle (ex : la citation, le contraste ) Pour l entrée par notion, on peut envisager la création de fiches par notion ou thématique qui déclinerait les approches possibles de chaque notion ou thématique dans les différentes disciplines (voir dossiers «Apprentissages notions» et «Démarche enseignements arts visuels» dans le dossier partagé). Pour l entrée chronologique, il importe de contextualiser avec d autres œuvres de la même époque dans des champs artistiques différents. 5. Travail en ateliers : production d élément de PEAC Voir le dossier intitulé «Exemples de grilles de conception PEAC» dans le dossier partagé 6. Intervention de Pierre Colliot, Conseiller de Coopération et d Action Culturelle La coopération culturelle concerne généralement l art, la culture, la francophonie mais aussi la science, la recherche ou la coopération technique. Les Alliances Françaises sont des institutions de droit local, gérées par des associations Les Instituts Français sont développées dans les pays où il n y a pas d AF ou quand il est impossible de créer des institutions de droit local. Certains pays comptent AF et IF, comme l Indonésie. AF et IF sont sous la tutelle du COCAC. Il n y a pas d IF en Thaïlande, mais un réseau d AF. C est l AF qui œuvre au développement de la francophonie. L Asie du Sud-Est présente un réseau mixte : beaucoup d AF mais aussi des IF. Le Cocac s appuie sur la délégation régionale de l AEFE et sur l IEN. Cela lui confère un rôle proche de celui de Recteur d Académie. C est dans ce cadre qu un échange peut se créer avec les établissements. Dans la Plan Stratégique Global de l AEFE, une des missions est celle de la

7 coopération éducative. Cette mission peut inclure des actions dans le domaine artistique et culturel en lien avec le tissu local (partenariat avec des établissements scolaires locaux, des musées ou des institutions). Le Service Culturel dispose des contacts avec les institutions, les acteurs locaux, les établissements scolaires. Autre projet possible : le soutien à des projets émanant de Paris (IF ou AEFE). L IF central à Paris est l opérateur du MAE dans le secteur artistique et culturel. Il propose des expositions interactives aux établissements. Le Scac entreprend également de diffuser des créations culturelles y compris des créations issues d établissement dans le réseau culturel local. Les AF et IF ont une programmation culturelle. Théoriquement, le public cible est le public local. Très souvent, les établissements sont informés de cette offre culturelle. Les débats ou conférences d artistes associent généralement le public scolaire. L AF doit avoir le réflexe de diffuser l information de l offre culturelle. Il y a cependant une différence de temporalité : longue pour les équipes enseignantes, plus courte et immédiate pour les AF. «La Fête» est généralement le moment fort de l action culturelle du Scac. A l inverse, le Scac peut aussi s emparer des projets d établissements pour les incorporer à ses propres projets (Fête de la francophonie ou autres événements ). Partenariats avec des structures locales? Tout dépend des pays, dans certains pays le réseau d opérateurs est assez pauvre. Les autres établissements européens peuvent être, via EUNIC, partenaires des services culturels français. 7. Interventions des Guides Volontaires Francophones du Musée National de Bangkok Les Guides Volontaires du Musée National ont présenté l histoire du bâtiment, ses collections et leur intérêt dans le cadre d une découverte générale de l histoire du bouddhisme et de l art du Sud-Est asiatique. Voir le document intitulé «Présentation Guides Volontaires» dans le dossier partagé. 8. Intervention de l école royale d art de Bangkok 9. Visite de la chapelle Buddhaisawan du Musée National, monument patrimonial du pays d accueil 10. Quelles traces pour le PEAC? Quel support, quelles traces? Le support virtuel est le plus adapté : - Soit à travers un ENT - Soit à travers Didapages - L élève peut aussi être l auteur de son livre numérique pour le créer lui-même (format Powerpoint)

8 - Sans ENT, il faut alors créer un dossier partagé dans un cloud, qui soit accessible depuis l école ou hors école Le problème du cahier de PEAC pose le problème du stockage de la production. Les productions peuvent être photographiées, l intérêt est aussi de photographier les étapes. Pour l espace numérique : on peut envisager qu il regroupe des œuvres étudiées collectivement en classe, mais aussi un espace personnel (création de culture commune/création de culture personnelle). - Trace numérique: les applications Google sont généralement utilisées, voir aussi: Evernote ( ), Padlet ( 11. Remarques sur le recensement des actions existantes et sur l élaboration du PEAC : Recensement des actions existantes : - Difficulté de recensement dans les très grands établissements - La grille de recensement doit avant tout permettre de repérer les atouts et les manques - Compléter la grille est difficile en raison de nombreuses répétitions liées à l enseignement spiralaire. - Recenser l intégralité des situations de réception est assez complexe en Secondaire car entraîne un «gonflement» de la grille. - Certains domaines sont sous-représentés, comme les Arts du quotidien, mais les différents domaines ne peuvent quoi qu il en soit pas être représentés dans les mêmes proportions - La grille permet de repérer éventuellement le déséquilibre entre situations de production et situation de production, le manque de partenariat, l absence de certains domaines artistiques - Répéter chaque année les mêmes projets risque de privilégier systématiquement un domaine au détriment des autres. Il vaut donc mieux limiter chaque projet à 1 degré. 12. Grilles d évaluation de l épreuve HDA 3 ème : Le dossier intitulé «Grilles évaluations épreuve HDA» dans le dossier partagé rassemble les diverses grilles utilisées dans les établissements de la Zone ainsi qu une grille proposée à l utilisation et intitulée «Grille HDA nationale simplifiée par degrés de maîtrise».