Pr REYNES. INFECTIONS par INOCULATION. Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes. (Mise ligne 08/04/11 LIPCOM-RM) Infections par inoculation
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- Flore Roux
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1 Module Transversal mars 2011 INFECTIONS par INOCULATION Prof. Jacques REYNES Maladies Infectieuses et Tropicales Définition (dictionnaire Manuila) : «Inoculation : pénétration dans l organisme d un micro-organisme pathogène à travers une plaie cutanée ou muqueuse» 2 aspects : Plaie = contact avec milieu extérieur notamment le sol (germes telluriques : tétanos, gangrène gazeuse) Animaux vecteurs ou réservoirs : Morsure ou griffure (salive) Piqûre d arthropodes (tiques, moustiques, phlébotomes) Tétanos EPIDEMIOLOGIE Toxi-infection due à Clostridium tetani (bacille anaérobie Gram+ sporulé) qui élabore une exotoxine neurotrope responsable des contractures du tétanos. Ces spores sont présentes dans le sol et expliquent la contamination ti tellurique sur plaie souillée. 1 million de cas par an dans les pays en voie de développement, quasi-disparition dans les pays où la vaccination est obligatoire (France : 20 cas par an dont près de 3/4 chez femmes âgées) CLINIQUE Incubation de 3 à 30 jours (médiane = 8 jours) Invasion sur 2 jours débutant par TRISMUS (contracture des masséters bloquant l ouverture de la bouche) sans fièvre, avec généralisation des contractures (dysphagie, faciès figé, nuque raide en hyperextension, tronc rigide) avec paroxysme (asphyxie) Évolution longue, mortalité de 10 à 30 % (réanimation du sujet âgé) Tétanos DIAGNOSTIC Clinique : statut vaccinal défectueux, trismus sans fièvre Diagnostic différentiel du trismus tétanique : Causes locales : pathologie dentaire, angine, arthrite temporomaxillaire Causes neuropsychiques : neuroleptique, hystérie TRAITEMENT À visée étiologique : nettoyage plaie, pénicilline, immunoglobulines, vaccin À visée symptomatique : réanimation respiratoire, drogues décontracturantes PREVENTION Vaccination par l anatoxine tétanique, rappel tous les 10 ans Prophylaxie en cas de plaie : vaccin +/- Ig spécifiques (Gammatétanos ) si risque important ou si doute sur antécédent de vaccination a (âge, migrant) Situation vaccinale Plaie étendue, souillée Plaie non étendue, non souillée Dernier rappel entre 5 et 10 ans Rappel vaccin 0 Dernier rappel > 10 ans Vaccination + Ig 250 UI Vaccination Doute sur Vaccination Vaccination + Ig 500 UI Vaccination + Ig 250 UI
2 Morsures et risque infectieux 50 millions d amis! Les classiques: Les Nouveaux Animaux de Compagnies (NAC) (1 foyer sur 4) Lapins et rongeurs (souris, rats, écureuils, furets ), Reptiles (serpents, lézards, iguanes, tortues ) Incidence des morsures par mammifères en France: environ cas/an Risque infectieux des morsures dû aux germes de l environnement tellurique, et/ou de la peau du blessé et/ou de la flore (buccale) de l animal l estimé entre 5 et 30% (plus avec chats) augmente lorsque le délai de traitement augmente (5% si <6h, 30% de 6 à 24h) justifie soins locaux + très souvent antibiothérapie préemptive Morsures et risques infectieux spécifiques Animal mordeur Maladie (incubation moyenne) Germe Chien Pasteurellose ( < 24h) Bactéries* aérobies** et anaérobies*** (2j) Rage (15-90j) Chat Idem Chien Maladie des griffes du chat (3-15j) Homme (morsure, poing) Rat et autres rongeurs Bactéries* aérobies** et anaérobies*** Infection à VHB, VHC, VIH Pasteurellose ( < 24h) Streptobacillose Sodoku Leptospirose Pasteurella multocida Rhabdovirus Bartonella henselae Pasteurella multocida Streptobacillus moniliformis Spirillum minus Leptospira *Infection souvent plurimicrobiennes ** Streptocoques, Staphylococcus aureus, Capnocytophaga canimorsus (BGN DF2, chien, risque septicémique chez splénectomisé et éthyliques), Eikenella corrodens (BGN fastidieux, homme), *** Prevotella, Fusobacterium, Veillonella, Peptostreptococcus Attitude pratique devant une plaie par morsure Soins locaux Irrigation-lavage avec sérum physiologique ou eau oxygénée Antisepsie avec polyvidone iodée ou chlorexidine Parage de la plaie avec exploration chirurgicale Suture sauf si prise en charge tardive de plaie infectée Antibiothérapie Orientée sur Pasteurella, Aérobies et Anaérobies: Premier choix: amoxicilline-acide clavulanique (1g X 3/j) (NB: éviter dicloxacillline, C1G, érythro et clindamycine qui sont peu ou pas actifs sur Pasteurella multocida et Eikenella corrodens) Alternative (allergie péni): doxycycline, quinolone (moxifloxacine), azithromycine Soit préemptive (abstention seulement si plaie minime, prise en charge très précocément <6-8h) pendant 5 jours Soit à visée curative (et orientée ultérieurement sur résultats bactério) si plaie infectée (durée 10 j ou plus si atteinte ostéo-articulaire) Prévention du tétanos et de la rage Surveillance clinique à 24-48h. Pasteurelloses humaines par inoculation EPIDEMIOLOGIE Pasteurella multocida, petit bacille gram-négatif, aérobie, germe de la flore buccale du chat et du chien (50 %). rarement:autres espèces et Autres petits BGN aérobie retrouvés dans flore buccale animale et dans plaies inflammatoires (groupes p apparentés) Inoculation par morsure, griffure de chat ou morsure,léchage de chien, beaucoup plus rarement par morsure de rat ou piqûre par élément souillé Pasteurellose clinique dans 2,5 % des morsures de chat et 1 % des morsures de chien CLINIQUE Formes loco-régionales aiguës, cutanéo-ganglionnaire, suppurative Apparition précoce des signes (3 à 6 h) avec dans les 24 h plaie très inflammatoire (œdème, rougeur, douleur+++) suintante t (sérosité louche), lymphangite et adénopathie satellite, fébricule Évolution possible vers complications loco-régionales (cellulite, phlegmon des gaines, arthrite, osteite) et septicémie Formes loco-régionales décalées sub-aiguës réactionnelles non suppuratives de type algodystrophiques
3 Pasteurellose DIAGNOSTIC Clinique : notion de blessure animale, précocité des signes inflammatoire et intensité des douleurs Biologie : isolement du germe par culture facile de la sérosité TRAITEMENT Dans la forme aiguë : amoxicilline (ou amoxicilline + ac. clavulanique) ou doxycycline pendant 10 à 15 jours, éventuellement C3G (septicémie) i ou fluoroquinolone l Traitement préventif après morsure : amoxicilline + ac. clavulanique pendant 5 jours (efficacité également sur S. aureus oxas, streptocoques, anaérobies) Maladie des griffes du chat Bartonella henselae, bacille Gram- intracellulaire facultatif Réservoir : chat (notion de contact avec un chat dans 90% des cas, 2/3 = griffure), transmission par griffure, morsure ou piqure puces du chat Lésion primaire d inoculation (papule puis vésicule-pustule) retrouvée 1 fois / 2. Apparition J3-J10, J10 persistance 1 à 3 sem. Adénopathie(s) régionale(s), motif de consultation 1 à 4 semaines après inoculation, volumineuse, indolore ou peu douloureuse, ferme puis suppuration (1 fois/3) avec fistulisation possible. Fébricule (30%). Évolution spontanée +/- rapide (x mois) vers guérison Formes cliniques: Inoculation palpébrale: Syndrome oculo-ganglionnaire de Parinaud avec conjonctivite unilatérale et adénopathie pré-auriculaire Rarement lésions hépatiques, encéphalite, neuro-rétinite, osseuses Diagnostic : gg: pus de ponction «stérile», PCR, histologie avec coloration argentique de Whartin-Starry ou immuno-histo-chimie; sang: sérologie Traitement : discuté: azithromycine/macrolide, cycline+/-rifampicine, quinolone, aminoside; ponction si suppuration Bartonelloses à B. henselae et B. quintana Bartonella: petites bactéries intracellulaires, culture difficile B. henselae (réservoir : chat, vecteur : morsure, griffure ou puces du chat) B. quintana (réservoir : homme, vecteur : poux de corps) Chez l immunocompétent B. henselae : Maladie des griffes du chat B. quintana : Fièvre des tranchées, Bactériémies chroniques asymptomatiques des SDF Chez l immunodéprimé (VIH): Angiomatose bacillaire et péliose hépatique (prolifération pseudotumorale capillaire) Endocardite à hémocultures négatives (tt: doxycycline semaines + gentamicine 2 semaines) Rage : Epidémiologie (1) Zoonose transmissible à l homme (essentiellement par la salive) avec encéphalite mortelle Virus ARN de la famille des rhabdoviridae, genre Lyssavirus. Virus fragile (antiseptique, milieu extérieur) Epidémiologie animale : Rage «urbaine» canine Mondiale (sauf Europe et Amérique du Nord) source principale des cas annuels chez l homme Rage sauvage des carnassiers En Europe centrale renard (+ autres espèces contaminées), lutte par vaccin oral (appâts) avec dernier cas notifié en France en 1998 Rage des chiroptères (chauves souris et vampires) Continent américain et plus récemment Europe
4 La rage des chiroptères (chauve-souris) La sérotine commune Espèces et Virus : En France, les chauve-souris enragées sont principalement porteuses du virus EBL1( European Bat Lyssavirus 1) et sont souvent des sérotines communes (Eptesicus serotinus). Infection : peut être cliniquement silencieuse ou se traduire par une modification de comportement ou un état cachectique. Protection vaccinale : les vaccins anti-rabiques à usage humain actuellement disponibles ne protègent que partiellement contre EBL1 et peu ou pas du tout contre d autres Lyssavirus des chiroptères. Chiroptérologues : la plupart = adhérents à la Société Française d Etude et de Protection des Mammifères Rage : Epidémiologie (2) Transmission à l homme essentiellement par la salive des animaux par morsure (risque 0,1 à 90% selon lésion et siège), griffure ou contact muqueux (attention léchage) ou peau lésée (attention à la manipulation des animaux) Salive virulente 5 à 7 jours avant manifestations cliniques (forme furieuse ou forme paralytique), et jusqu à la mort (en quelques jours) de l animal (sauf chauve-souris porteur +/- symptomatique). Transmission à l homme exceptionnellement par Inhalation dans grottes infestées de chauve-souris Greffe (cornée) En France, 20 cas de rage humaine entre 1970 et 2003, tous importés, 85% après morsure de chien, majoritairement en Afrique En France, 3 risques : Morsure lors d une voyage à l étranger Importation d un animal en incubation Rage des chiroptères Rage : Clinique/Diagnostic Incubation : 10 à 90 jours (parfois > 1 an) d autant plus courte que région proche SNC (face) ou riche en terminaisons nerveuses (face, main) Encéphalite mortelle en 3 à 6 jours (rage furieuse ou paralytique) Diagnostic spécialisé : IF directe sur prélèvement (salive, LCR, biopsie nuquementon ou cerveau) Culture cellulaire Détection des anticorps dans serum ou LCR Corpuscules de Negri dans cytoplasme des neurones Aucun traitement curatif, issue pratiquement toujours fatale Rage : CAT après morsure et prévention Premier soin : lavage abondant de la plaie (eau savonneuse puis pure) puis désinfection par ammonium quaternaire, alcool ou bétadine, suture possible Examen de l animal : Si vivant, surveillance vétérinaire (J0, J7, J14) Si mort (euthanasie si suspect), analyse par Institut Pasteur via Direction des Services Vétérinaires Traitement post-exposition spécifique adapté selon situation (centre anti-rabique) Traitement vaccinal (France: vaccin inactivé, IM région deltoïdienne) Protocole simplifié : 2 injections à J0, 1 inj. à J7, 1 inj à J21 (ou 28) Protocole classique : 1 inj. À J0, J3, J7, J14, J28 et J90 (obligatoire si immunoglobulines à J0) Immunoglobulines antirabiques humaines (Imogam, 20 U/kg) si risque élevé, injection au niveau de la blessure et avant J7 du vaccin Vaccination préventive humaine pour professionnels et voyageurs (J0, J7, J28, rappel à 1 an puis tous les 5 ans)
5 Rage : CAT en pratique Risque «élevé» : Morsure dans un pays étranger à haute endémicité Morsure ou contact salivaire en France avec animal hautement suspect (comportement, origine étrangère) Morsure par chauve-souris Vaccination classique + immunoglobulines Risque «peu élevé» : Morsure en France par un animal peu suspect Vaccination simplifiée (J1, J7, J21) NB : ne pas oublier les bactéries (vaccination anti-tétanique, Augmentin ) Morsures de rat Streptobacillose (fièvre de Haverill) Streptobacillus moniliformis bacille Gramde la flore buco-pharyngée des rongeurs Début brutal après incubation courte : 2 à 10 jours, fièvre + rash + arthro-myalgies Traitement : amoxicilline ou doxycycline Sodoku (en japonais : so = rat ; doku = poison) (surtout Asie) Spirillum minus, spirille Gram-, de la flore buco-pharyngée des rongeurs Incubation longue : 1 à 4 semaines Cicatrice devient douloureuse et indurée + adénopathie + fièvre Traitement : amoxicilline ou doxycycline Leptospirose (Transmission possible par morsure de rat (incubation 1 à 2 semaines) mais le plus souvent indirecte par intermédiaire de milieux hydriques souillés) Chorioméningite lymphocytaire (transmission théoriquement possible par morsure d un rongeur chroniquement infecté par le LCMV, arénavirus, qu il élimine dans les urines et la salive): tableau pseudo-grippal puis méningite lymphocytaire. Morsure de macaques Encéphalite à Herpesvirus simien B Herpesvirus simae équivalent du HSV pour les macaques Transmission à l homme par morsure, entrainant une encéphalite mortelle ( 50 cas humains rapportés) après signes locaux (vésicules) puis syndrome pseudo-grippal Prophylaxie post exposition: Valacyclovir (1g X3/ pdt 14j) Méningomyéloencéphalite Acyclovir IV ou ganciclovir Autres maladies d inoculation Mycobacterium marinum Mycobactérie atypique responsable d infections cutanées après contact avec l eau ou des animaux aquatiques infectés Aquariophilie (85% des cas : «granulome des aquariums»), blessure avec un poisson ou des huîtres Incubation longue (médiane: 2 semaines) Nodule (main :80%) pouvant s ulcérer, s abcéder, diffuser au niveau cutané (lésions sporotrichoïdes sur trajet lymphatique de drainage) ou extra- cutané (ténosynovite, arthrite) Histologie et culture: BAAR TT (médiane 4 mois): Clarithromycine, ou/et cycline ou/et rifampicine (parfois chirurgie en plus de l antibiothérapie)
6 Rouget du porc Erysipelothrix rhusiopathiae (Bacille Gram+) Contamination de l homme par contact ou piqûre avec : Porc, os de porc Poisson, arête Incubation courte (1-3 jours) Lésion «érysipéloïde» violacée douloureuse, dans contexte souvent professionnel (bouchers, pêcheurs, cuisiniers) Traitement : amoxicilline, cycline, fluoroquinolone Charbon (Anthrax pour anglo-saxons) Zoonose (animaux herbivores) à Bacillus anthracis, bacille Gram+, spore assurant sa persistance dans le milieu extérieur Contamination de l homme accidentelle (actualité: bioterrorisme) : Contact lésion cutanée avec animal ou produit (os, peau) : charbon cutané ou pustule maligne (papule puis escarre) Inhalation de spores : charbon pulmonaire Ingestion de viande contaminée : charbon gastro-intestinal it ti Traitement : amoxicilline, doxycycline, fluoroquinolone Francisella tularensis 2 contextes de contamination: Contact (le plus souvent direct, rarement par piqûre de tique) avec des rongeurs, le plus souvent des lièvres responsables de formes ulcéro-ganglionnaires Dissémination terroriste par aérosol du biovar tularensis (jamais identifié en France) : mortalité par formes pulmonaires et septicémiques Traitement : cycline ou quinolone +/- aminoside Tularémie Infections transmises par les Tiques Infection Agent infectieux Rickettsia conorii Fièvre à tique africaine Rickettsia africae Infection à R. slovaca Rickettsia slovaca Maladie de Lyme Borrelia burgdorferi Fièvres récurrentes à tiques Borrelia Tularémie Francisella tularensis Encéphalite virale à tique Flavivirus Fièvre hémorragique de Crimée-Congo Nairovirus Crimée-Congo Babésiose Babesia
7 Les tiques Arthropodes, parasites de vertébrés. À partir de l œuf, cycle évolutif comprenant 3 stades : larve, nymphe et adulte (mâle ou femelle) Hématophage (1 repas sanguin / stade). La piqûre de tique est indolore, inoculation de germe quand régurgitation salivaire importante (en général après fixation > 24h) Rhipicephalus sanguineus, vecteur de la FBM, retrouvé dans les zones de climat méditerranéen. Activité : mai à octobre.hôte : chien Dermacentor (vecteur de R. slovaca) présent sur tout le territoire français Ixodes ricinus, vecteur de la maladie de Lyme, de l encéphalite virale à tique, se retrouvent partout en France en dehors des zones sèches du midi Épidémiologie Rickettsia conorii transmise par la tique brune du chien (Rhipicephalus sanguineus) qui est à la fois vecteur et réservoir et qui détermine la répartition géographique (pourtour méditerranéen) et le caractère estival Bactérie se multipliant dans cellules endothéliales Piqûre de tique indolore et prolongée Incubation : 7 jours en moyenne Clinique (1) Début assez brutal, phase durant 3 à 5 jours Fièvre élevée Céphalée (1/2) +/- algies diffuses (arthromyalgies 1/3) Escarre d inoculation («tache noire») : plis, cuir chevelu (repérable 1/2) Phase d état marquée par éruption Fièvre 100 %, asthénie, amaigrissement Éruption (97 %) maculopapuleuse, +/- relief (boutonneuse) +/- purpurique, généralisée (paumes, plantes) Tache noire (72 %) permet diagnostic quasi formel +/- complications extra-cutanées (pronostic des formes graves) Clinique (2) Complications / évolution Complications extra-cutanées t Méningo-encéphalite (10 %) : méningite lymphocytaire, confusion, convulsion, atteinte auditive, coma Cardiovasculaires (10 %) : myocardite, manifestations thromboemboliques, hémorragies gastriques (ulcérations) Insuffisance rénale (6 %) Formes malignes (environ 2 % avec 50 % de mortalité) Touchant en particulier sujets âgés, alcooliques, déficit en G6PD Atteinte polyviscérale (coma, détresse respiratoire, insuffisance rénale) Importance d un traitement précoce
8 Biologie NFS : thrombopénie, leucopénie puis polynucléose Transaminases et LDH souvent élevées sérologique (référence IFI) Traitement Adulte : doxycycline (200 mg/j pdt 1 à 7 jours, ou jusqu à 2 jours après l apyrexie), en cas d allergie ou de CI : fluoroquinolone pdt 5-7 j Enfants, femme enceintes : Josamycine pendant 7-10 jours Prophylaxie Éviter les morsures de tiques ou les retirer rapidement Pas d antibioprophylaxie après piqûre (forme clinique différée 7 à 15 jours après son arrêt)
9 Autres Rickettsioses transmises par Tiques (groupe boutonneux) Rickettsia rickettsii (fièvre pourpre des Montagnes Rocheuses): continent américain, escarre très rare, éruption profuse et purpurique Rickettsia africae (fièvre à tique africaine) Isolée en Afrique et Guadeloupe de tique du genre Amblyomna Escarre inoculation (95%, ½ multiples), Fièvre (88%), Myalgies(75%) Eruption (1/2) maculopapuleuse (1/2) ou vésiculeuse (1/2) Sérologie (MIF,WB) sensibilité imparfaite (50%); PCR biopsie Rickettsia slovaca (TIBOLA: Tick-Borne Lymphadenopathy) Lésion du cuir chevelu (alopécie séquellaire) + adénopathie satellite Incubation médiane 7 j, Fièvre et rash rares, période hivernale Sérologie (MIF, WB) sensibilité imparfaite (50%); PCR biopsie ou gg Borréliose de Lyme : Epidémiologie Maladie de Lyme (ville de 1 ère description aux US de l arthrite de Lyme) Agent pathogène: spirochète du genre Borrelia (complexe Borrelia burgdorferi sensu lato avec 3 espèces responsables en Europe : B. burgdorferi sensu stricto, B. garinii, B. afzelii ), culture difficile, réservoir animal vaste (rongeurs, cervidés, oiseaux, tiques) Transmission à l homme essentiellement par piqûre de tique du genre Ixodes (I. ricinus en Europe) Contamination entre début du printemps et fin de l automne Environ à cas par an en France mais incidence variable selon présence et taux d infestation des tiques (Nord Est, massif central) Maladie professionnelle pour travaux agricoles et forestiers Prévention lors de promenades en zone boisée humides: port de vêtements protecteurs, retrait précoce des tiques (décrochage du rostre avec pince) car risque de transmission augmente avec durée de fixation (20% à 24h, 80% à 72h) Lyme : Clinique et Diagnostic 3 phases : Phase primaire : «érythème migrant» (EM), lésion maculo-papuleuse débutant 3 à 30 jours après inoculation, extension centrifuge à partir du point de piqûre avec souvent éclaircissement central ou aspect en cocarde, non prurigineuse, et persistant 3-4 semaines. Association parfois de fébricule, céphalées, arthralgies. Inconstant (70%) Phase secondaire : qq semaines ou mois après inoculation Lésions cutanées: EM multiple, lymphocytome borrélien (nodule du lobule de l oreille, mamelon, scrotum ) Mono ou oligo-arthrite des grosses articulations (genou) Manifestations cardiaques (rare): myocardite (BAV) et/ou péricardite Manifestations neurologiques (+++) : méningoradiculite sensitive (douleurs dans le territoire de la piqûre de tique), paralysie faciale, méningite lymphocytaire /encéphalite «minime», 2 lésions d érythème migrant Lyme : Clinique et Diagnostic Phase tertiaire lésions tardives (mois, années) Manifestations cutanées : acrodermatite chronique atrophiante (jambes) Manifestations articulaires, neurologiques (encéphalomyélites chroniques, polyneuropathies axonales), oculaires (uvéites) Syndrome «post-lyme»: Association asthénie, algies diffuses et plaintes cognitives Après une borréliose de Lyme correctement traitée Méthodes biologiques de diagnostic Sérologies(ELISA ou IFI, Western blot, ) Faux positifs (germes proches : tréponèmes, leptospires) et Sérologies positives asymptomatiques Faux négatifs notamment en phase primaire Recherche dans LCR pour affirmer atteinte SNC Techniques directes (culture et amplification génique par PCR) Pas en routine, formes atypiques, laboratoires spécialisés Prélèvement cutané, liquide et/ou tissu synovial, LCR
10 Lyme : Traitement AB utilisés : amoxicilline, ceftriaxone, doxycycline (CI enfant et femme enceinte), 2 e ligne: céfuroxime-axétil, azithromycine Indications (Conférence Consensus 13 Déc 2006) 1 e ligne: Phase primaire (EM): amoxi 3 g/j ou doxy 200 mg/j pdt 14 à 21 j per os Neuroborrélioses, atteintes cardiaques: ceftriaxone 2g/j pdt 21à 28 j IV/IM Arthrites aiguës: doxy 200 mg/j pdt 21 à 28 j per os TT post-exposition: pas systématiquement recommandé en France après piqûre de tique (USA zones endémiques Doxycycline 200mg 1fois ECM 0,4% versus 3%; à discuter au cas par cas si haut risque: infestation élevée, long délai d attachement) Doxycycline per os 200 mg monodose Amoxicilline per os 3g/j pdt 10 à 14 j (femme enceinte, enfant< 8 ans) Encéphalite virale à Tique Arbovirose à Flavivirus transmise par la tique Ixodes ricinus Encéphalite d Europe centrale («Tick Borne Encephalitis») touchant en France Alsace et Lorraine, avec contamination du printemps à l automne Formes asymptomatiques, sinon incubation 7 à 14 jours Évolution classiquement biphasique : Syndrome pseudo-grippal durant 2 à 8 jours puis, dans 30% des cas, méningo-encéphalite avec possibilité de forme mortelle (env. 2 %) et de paralysie séquellaire Diagnostic sérologique Prévention: Vaccin Ticovac (Virus inactivé, ATU cohorte Centres anti-amariles pour exposés, 3 inj M0,M1-3, M6-9) De quelques arboviroses devenues méditerranéennes Syndromes fébriles algiques +/- méningo-encéphalites Virose West Nile 2000: réapparition du virus en Camargue (chevaux, canards sauvages) puis cas humains dans le Var en 2003 Vecteur: moustiques du genre Culex Phlébovirus Toscana Transmission par phlébotomes (P. perniciosus) Syndromes fébriles + arthralgies Chikungunya et Dengue Présence du vecteur: moustique Aedes albopictus «Moustique tigré d Asie» car pattes rayées et corps ponctué de tâches blanches (albopictus) Adaptabilité, grande résistance des œufs (ponte dans collections d eau douce) capables de rester dans nature pendant saison sèche avant éclosion des larves et adultes à la saison des pluies suivante et de voyager Moeurs agressives, pique de façon indolore le jour (début et fin de journée) Aedes albopictus Prof J Reynes
11 Dengue et Chikungunya Dengue Chikungunya «Marcher courbé» en swahili Virus Genre Flavivirus, 4 sérotypes Genre Alphavirus Distribution d Aedes albopictus en Europe 2007 Transmission Interhumaine par moustique vecteur (Aedes) Piqûre diurne (matin et soir) Incubation 4 7 jours (Extrêmes: 2-14 j) Manifestations habituelles Formes cliniques particulières Fièvre aiguë (4-7j) Céphalées, Arthromyalgies, Eruption, Vomissements, Asthénie résiduelle Dengue Hémorragique Dengue avec choc Encéphalite (rare) Prof J Reynes Fièvre aiguë Arthralgies, Eruption Encéphalite,Guillain Barré(rare) Formes néonatales Arthralgies résiduelles Introduction en Italie du virus en juin 2007 via un voyageur virémique de nationalité indienne -> épidémie localisée avec 292 cas suspects entre le 15 juin et le 21 septembre 2007 Prof J Reynes Jan 2009
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