Le Dindon. dossier pédagogique. photo Antonia Bozzi

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1 Le Dindon dossier pédagogique photo Antonia Bozzi

2 Le Dindon avec Vladimir Ant Caroline Arrouas en alternance avec Mila Savic Pierre-Alain Chapuis en alternance avec Pierre Diot Eddie Chignara Bernadette Le Saché Pierre Lefebvre Guillaume Marquet en alternance avec Hubert Benhamdine Luce Mouchel en alternance avec Florence Müller Patrick Paroux en alternance avec François Raffenaud Alix Poisson en alternance avec Valérie Blanchon Juliette Poissonnier Joe Sheridan en alternance avec Dominique Gould de Georges Feydeau mise en scène Philippe Adrien décor : Jean Haas lumières : Pascal Sautelet assisté de Maëlle Payonne musique et son : Stéphanie Gibert costumes : Hanna Sjödin assistée de Camille Lamy maquillages : Cornelia Quehenberger mouvement : Sophie Mayer collaboration artistique : Clément Poirée direction technique : Martine Belloc régie son : Ivan Paulik habillage : Emilie Lechevalier administration : Marie-Noëlle Boyer, Guillaume Moog, Lola Lucas et Huguette Kingué Production ARRT/Philippe Adrien, compagnie subventionnée par le ministère de la Culture et la Ville de Paris, avec la participation artistique du Jeune Théâtre National et le soutien de l Adami, en coréalisation avec le Théâtre de la Tempête. 4 photo Chantal Depagne-Palazon nominations aux Molières 2011

3 Le Dindon de Georges Feydeau mise en scène Philippe Adrien avec Vladimir Ant Caroline Arrouas en alternance avec Mila Savic Pierre-Alain Chapuis en alternance avec Pierre Diot Eddie Chignara Bernadette Le Saché Pierre Lefebvre Guillaume Marquet en alternance avec Hubert Benhamdine Luce Mouchel en alternance avec Florence Müller Patrick Paroux en alternance avec François Raffenaud Alix Poisson en alternance avec Valérie Blanchon Juliette Poissonnier Joe Sheridan en alternance avec Dominic Gould. 4 nominations aux Molières 2011 MOLIÈRE DU THÉÂTRE PUBLIC Philippe Adrien MOLIÈRE DU METTEUR EN SCÈNE Philippe Adrien MOLIÈRE DU JEUNE TALENT MASCULIN Guillaume Marquet (lauréat) MOLIÈRE DU DÉCORATEUR Jean Haas décor Jean Haas lumières Pascal Sautelet assisté de Maëlle Payonne costumes Hanna Sjödin assistée de Camille Lamy musique et son Stéphanie Gibert maquillages Cornelia Quehenberger mouvement Sophie Mayer collaboration artistique Clément Poirée direction technique Martine Belloc habillage Emilie Lechevalier. 8 Reprise au Théâtre de la Tempête du 14 septembre au 23 octobre Tournée du 4 janvier au 9 juin 2012 «Vous savez ce que c est!... un beau jour, on se rencontre chez le Maire on ne sait comment, par la force des choses Il vous fait des questions on répond «oui» comme ça, parce qu il y a du monde, puis quand tout le monde est parti, on s aperçoit qu on est marié. C est pour la vie.» Pontagnac dans Le Dindon, Acte I, scène 2 Production : ARRT /Philippe Adrien compagnie subventionnée par le ministère de la Culture et la Ville de Paris, avec la participation artistique du Jeune Théâtre national et le soutien de l Adami, en coréalisation avec le Théâtre de la Tempête. Administration et diffusion : Marie-Noëlle Boyer, Guillaume Moog et Lola Lucas ARRT /Philippe Adrien, Cartoucherie route du Champ de Manœuvre, Paris - tél arrt@la-tempete.fr Renseignements et réservations : Théâtre de la Tempête - tél billetterie en ligne : - relations avec le public : Anne Delaunay Presse : Pascal Zelcer - tél pzelcer@wanadoo.fr Il faut vraiment être dinde pour se farcir un tel dindon! Pourquoi donc être fidèle quand l autre ne l est pas? Anciens amants, nouveaux soupirants, épouses outragées, ex-maîtresses, débarquent inopinément chez Vatelin, le mari de la vertueuse Lucienne, elle-même en proie aux assiduités du maladroit Rédillon et de l infatué Pontagnac! Et quand, en plus, deux épouses se liguent pour se venger d époux incapables de les tromper tout à fait, les situations, plus rocambolesques les unes que les autres, s enchaînent! Mais Le Dindon de Georges Feydeau est bien plus qu un simple vaudeville, il s aventure dans les méandres de la folie, restituée avec une précision implacable et affolante, il déjoue sans cesse le réel, truffé d erreurs, de quiproquos et de simulation, le tout tenu par une langue vive, acerbe, ingénieuse et tranchante. Alors, qui trompe qui? Qui sera le dindon de la farce? Lequel de tous ces coqs remportera le combat de la basse-cour? On assiste à un jubilatoire renversement des rôles : les mâles sont ici de purs objets sexuels que les femmes utilisent pour se venger. En tout cas, s il en est un qui est fidèle, c est Feydeau Fidèle à l infidélité! Philippe Adrien nous prouve que le rire ne lui fait pas peur, il enchaîne les actes dans un tourbillon, laissant à peine le temps aux spectateurs de reprendre leur souffle. Rien d étonnant à ce que ce spectacle ait été nommé quatre fois pour les Molières car il faut dire aussi que le directeur du Théâtre de la Tempête a magistralement réussi sa distribution, tant c est un régal de les voir faire leur métier avec grand art! Hervé Pons

4 Un démiurge farceur Concours d entrée au Conservatoire, 10 heures du matin, un jury de professionnels éminents Entre un candidat, il a travaillé quatre scènes : en moderne Koltès et Sartre, en classique Corneille et suspense Imaginez la perspective : ils sont trente, soit une soixantaine de scènes à visionner d ici 17 heures Une question : comment tenir? «Et votre quatrième scène, alors?» Un nom en sept lettres qui aussitôt se mettent à danser sous les yeux du président de jury : y f e a e u d pour finalement se ranger comme à la parade : Feydeau! Et tout le monde se dit : «Alléluia! Le voici, c est lui, le sauveur, notre sauveur, mais oui, Feydeau, Georges Feydeau!» Mine de rien, mais avec un petit friselis de sourire discrètement adressé aux collègues : «Eh bien, passez-nous donc votre Feydeau!» Et voilà une journée de probable galère soudain transfigurée par l espoir d un rire! Comme dit Rédillon - ça c est justement dans Le Dindon - : «Ce que je m amuse! Ce que je m amuse!» Le moins marrant n étant pas que notre petit couple de jeunes comédiens s étant lancé à l eau avec entrain, ça fait déjà une bonne minute que ça dure, mais nom d un chien, nous les jurés, nous n avons pas ri une seule fois! C est pourtant lui, Feydeau, au sujet de qui on fixe la barre à un éclat de rire toutes les cinq secondes, loi incontournable du vaudeville?! Beau et noble pari certes, mais en l occurrence, évidemment raté! «C est que Feydeau, vous savez, jeune homme, c est très, très difficile!» Comme si je n étais pas au courant : vous voyez une autre raison de se dérober depuis si longtemps à une furieuse envie de mettre en scène son théâtre? citations de Feydeau... Il n y a pas un drame humain qui n offre quelques aspects très gais. L amour, ça demande le plein feu. Ce n est pas une chose qu on entretient au bain-marie. L homme est fait pour la femme. La femme est faite pour l homme... surtout en province, où il n y a pas de distraction. Quel défi en effet, ce théâtre à la fois si singulier et si parfait! Oui, ce qui est renversant dans l écriture de Feydeau, c est son exactitude. Sur un acte entier de quiproquos, syncopes, aléas et atermoiements aussi affolants qu imparables, les dialogues comme les situations, jusque dans leurs aspects concrets, nous paraissent toujours ordonnés à la perfection. J entends d ici le commentaire habituel : «Une véritable horlogerie!» Pardon monsieur, mais il n y a rien de plus chiant qu une montre! Ce qui de temps en temps me fait dire que mettre en scène consiste aussi bien à mettre en désordre qu en ordre songeant à ces mathématiciens qui par exemple s échinent à calculer le fonctionnement des catastrophes Voilà, Feydeau est de ceux-là, un savant en matière d embarras, bousculades, tournis, chutes, ratages et autres «catas» auxquels le genre humain est par définition exposé. «Mais vous pouvez me dire d où ça vient, toutes ces bêtises?» Pardon ma petite dame, vous avez déjà vu un chat se prendre les pieds dans le tapis? dessin Honoré Daumier Non, non, glisser sur les peaux de banane est réservé aux animaux qui parlent et par voie de conséquence croient vivre pour d autres raisons que se reproduire. Touchés par le divin, ils veulent, n est-ce pas, vivre pour aimer! C est alors que les vrais ennuis commencent dans l imbroglio entre âme et corps, amour et désir, soit précisément ce à quoi sont confrontés les personnages, disons même les créatures de Feydeau en qui je verrais volontiers un démiurge farceur. Eh bien, chère grande amie, mon projet pour Le Dindon, notre projet est d emboîter le pas à Feydeau et de ne céder ni sur la gravité et la profondeur de sa pensée, ni sur la légèreté et l allégresse de son style. Philippe Adrien, juin 2010

5 Feydeau par lui-même Le vaudeville est-il mort? Quelle plaisanterie! Mort le vaudeville? Mort le mélodrame? Ah! çà! donneriez-vous dans les idées de ce petit cénacle de jeunes auteurs qui, pour essayer de tuer ces genres florissants qui le gênent, n a trouvé d autre moyen que de décréter tout simplement qu ils étaient morts! Mais voyons, mon cher ami, s ils étaient morts, est-ce qu on se donnerait tant de peine pour le crier à tous les échos? Quand une chose n est plus, éprouve-t-on le besoin d en parler? Enfin, si le vaudeville et le mélodrame étaient morts, est-ce qu on les jouerait quatre ou cinq cents fois de suite, quand à succès égal, une comédie, genre dit supérieur (comme s il y avait une classification des genres!), se joue péniblement cent fois? Comment expliquer cette durée tout à l avantage du genre défunt? Peut-être par le dicton «Quand on est mort, c est pour longtemps!» À ce compte-là, vive la mort! Non, la vérité, c est qu il y a vaudeville et vaudeville, mélodrame et mélodrame, comme il y a comédie et comédie. Quand un vaudeville est bien fait, logique, logique surtout, qu il s enchaîne bien, qu il contient de l observation, que ses personnages ne sont pas uniquement des fantoches, que l action est intéressante et les situations amusantes, il réussit. [...] Que dire alors de ces présomptueux, tout imbus de la supériorité qu ils s accordent, qui déclarent avec un superbe dédain que le vaudeville et le mélodrame ne sont «ni de la littérature ni du théâtre?» «Pas de la littérature», soit! La littérature étant l antithèse du théâtre : le théâtre, c est l image de la vie et dans la vie on ne parle pas en littérature ; donc le seul fait de faire parler ses personnages littérairement suffit à les figer et à les rendre inexistants. Mais «pas du théâtre», halte-là! Il ne suffit pas, monsieur, que vous en décidiez pour que cela soit! Le théâtre, avant tout, c est le développement d une action, et l action c est la base même du vaudeville et du mélodrame. Je sais bien qu aujourd hui la tendance serait de faire du théâtre une chaire ; mais du moment qu il devient une chaire, c est le théâtre alors qui n est plus du théâtre. Georges Feydeau, Le Vaudeville est-il mort?, Paris, 1905 Une leçon de vaudeville Lorsque je suis devant mon papier et dans le feu du travail, je n analyse pas mes héros, je les regarde agir, je les entends parler ; ils s objectivent en quelque manière, ils sont pour moi des êtres concrets ; leur image se fixe dans ma mémoire, et non seulement leur silhouette, mais le souvenir du moment où ils sont arrivés en scène, et de la porte qui leur a donné accès. Je possède une pièce, comme un joueur d échecs son damier, j ai présentes à l esprit les positions successives que les pions (ce sont mes personnages) y ont occupées. En d autres termes, je me rends compte de leurs évolutions simultanées et successives. Elles se ramènent à un certain nombre de mouvements. Et vous n ignorez pas que le mouvement est la condition essentielle du théâtre et par suite (je puis le dire sans immodestie après tant de maîtres qui l ont proclamé) le principal don du dramaturge. [...] Je puis bien le confesser : le travail m ennuie. Quand j étais écolier, j éprouvais un ravissement à écrire des comédies, car, par elles, j échappais à la tâche prescrite qui m a toujours été odieuse. J aime les fruits défendus et les chemins de traverse. Or, aujourd hui, la situation est retournée. Le théâtre est devenu pour moi la règle, le devoir. C est mon métier. C est la voie où il faut que je marche normalement. Cela suffit pour que j aie le désir de m en écarter. Quand je commence une pièce, il me semble que je me verrouille dans un cachot, et que je m en évade quand je la termine. Oh! non, je ne suis pas de ceux qui enfantent dans la joie! En arrangeant les folies qui déchaîneront l hilarité du public, je n en suis pas égayé, je garde le sérieux, le sang-froid du chimiste qui dose un médicament. J introduis dans ma pilule un gramme d imbroglio, un gramme de libertinage, un gramme d observation. Je malaxe, du mieux qu il m est possible, ces éléments. Et je prévois presque à coup sûr l effet qu ils produiront. L expérience m a appris à discerner les bonnes des mauvaises herbes. Et il est rare que je m abuse quant au résultat. Georges Feydeau cité par Adolphe Brisson, Une leçon de vaudeville, dans Portraits intimes, V, Paris, Collin, 1901

6 Biographie de Feydeau Georges Feydeau grandit au sein d un milieu littéraire et bohème et fit preuve très tôt de son goût pour le théâtre. À quatorze ans, il fonde au Lycée Saint-Louis, avec quelques condisciples, le Cercle des Castagnettes et interprète dans ce cadre, avec un certain talent, du Molière, du Labiche, ou des monologues de son propre cru. À 19 ans, Feydeau fait jouer sa première pièce, Par la fenêtre (un quiproquo en un acte pour deux comédiens), dans un casino de station balnéaire et remporte un certain succès. Mais entre 1882 et 1890, la demi-douzaine de comédies qu il compose, ainsi que plusieurs monologues interprétés par de grands comédiens (Galipaux, Coquelin cadet, Saint-Germain), ne lui permet pas de percer. Seul Tailleur pour dames (1886), qui tient 79 représentations, trouve grâce aux yeux de la critique. En 1892, alors que Feydeau (qui s est marié trois ans plus tôt avec la fille du peintre Carolus Duran) songe à se faire acteur, il remporte enfin son premier vrai triomphe : Monsieur chasse. «Je ne vous décrirai pas le public», écrit Francisque Sarcey : «il était épuisé, il était mort de rire, il n en pouvait plus». Deux autres pièces de Feydeau, également créées en 1892, confirment le sacre du nouveau roi du vaudeville. Les œuvres suivantes (Un fil à la patte et L Hôtel du Libre-Echange, 1894 ; Le Dindon, 1896), en font le dramaturge français le plus célèbre de son temps, traduit en une dizaine de langues et joué dans toutes les capitales d Europe. Sa gloire culmine avec La Georges Feydeau par Cappiello (dessin) Dame de chez Maxim (1899), qui dépasse largement le millier de représentations et devient l une des principales attractions touristiques du Paris de l Exposition Internationale. Feydeau peut se permettre de prendre quelque temps ses distances avec le vaudeville pour se consacrer à ses autres passions : le noctambulisme et la peinture. En 1904, il revient cependant au théâtre avec La Main passe, que suivent La Puce à l oreille (1907) et Occupe-toi d Amélie (1908). Dès cette même année 1908, Feydeau entreprend de renouveler sa manière et renonce aux procédés du pur vaudeville pour se concentrer sur les ressources comiques des dissensions entre époux. Ce versant de son œuvre, inauguré par Feu la Mère de Madame, est sans doute inspiré à la fois par le souci de s illustrer dans un genre théâtral moins méprisé (en 1916, le chapitre Théâtre d un ouvrage intitulé Un demi-siècle de civilisation française ( ) cite, entre autres dramaturges dignes d intérêt, Augier, Pailleron, Hervieu, Curel, Capus, Donnay ou Lavedan Feydeau est complètement ignoré et par ses propres malheurs conjugaux : séparé, puis divorcé de sa femme, Feydeau vivra en effet ses dernières années à l hôtel. De cette époque datent des farces conjugales en un acte telles que On Purge Bébé (1910), Mais n te promène donc pas toute nue (1911), Léonie est en avance (1911) et Hortense a dit : «je m en fous!» (1916). Mais Feydeau, vieillissant, a toujours plus de difficultés à terminer ses pièces (certaines restent d ailleurs inachevées). En 1919, une affection syphilitique entraîne de graves troubles mentaux : Feydeau doit être interné dans une maison de santé de Rueil-Malmaison. Il y meurt en Henry Gidel, Le Vaudeville, Paris, citations de Feydeau... La chambre commune, c est la sauvegarde de la fidélité conjugale. C est même ce qui fait la force des unions libres. Le mariage est comme une partie de baccarat : tant que vous avez de la veine, vous gardez la main. Le mariage est l art difficile, pour deux personnes, de vivre ensemble aussi heureuses qu elles auraient vécu seules, chacune de leur côté. Les maris des femmes qui nous plaisent sont toujours des imbéciles!

7 Le vaudeville Esthétique L évolution de l art du vaudeville permet de déceler le développement d une mécanique d écriture originale, faite de dialogues et de chansons imbriqués au gré des fantaisies de l auteur et du trajet bousculé des personnages. Montées une à une, les répliques se suffisent à elles-mêmes, sans silence, sans intervalle, sans psychologie immédiate. Chaque réplique est un accident imprévu, et pas seulement un moment, dans le parcours du personnage. ignorant ce qu il fera après la réplique, il ne sait pas ce qu il faisait avant qu elle lui échappe. Sans passé, innocent de ce qu il enclenche, en réaction, chez les autres, le personnage est pleinement en acte ce que la réplique contient en puissance : un cri, un mot d esprit, une exclamation, une injure, une douleur, un éclat de rire. Sans autre projet. Le vaudeville présente la conception de rencontres inattendues et détonantes, de rapprochements de situations incompatibles, d affrontements de personnages, enchaînés aux répliques, qui, l instant précédent, ne se connaissaient pas. De ces coïncidences apparemment fortuites, néanmoins habilement agencées par l auteur, naissent des entrées et sorties foudroyantes, des dérèglements du comportement, des poursuites minées d embûches et de chaussetrapes dans lesquelles s engouffre le personnage qui a oublié le but de sa précipitation excitée. Epuisé, exténué, meurtri, il endure l accumulation d aventures et de coups qu il ne maîtrise pas. A cette souffrance physique s ajoute l objet créateur de situation. La transmission d un vêtement, la perte de billets de banque, la recherche d un chapeau de paille disparu, l oubli d une jarretière ou d une livrée concourent à la fabrication du rythme infernal du vaudeville. Heureusement le fol aboutement des situations est ponctué de havres de bonheur. La musique, les chansons fondent l humeur joyeuse qui doit dominer au spectacle de vaudeville. Ironiques, sarcastiques, fortement rythmées et scandées, les chansons, aux sonorités répétées, redoublées, permettent au public le plus large de participer aux heurs et malheurs des personnages. Ainsi le cours effréné des scènes, les chocs entre les situations sont atténués par le plaisir vocal comme s il s agissait de se donner du cœur à la poursuite du spectacle, immergé dans le flot de plaisirs sonores. Si l auteur de vaudevilles ne parvenait pas à créer de surprenants et heureux dénouements, la pièce s accomplirait, en fin finale, dans un carnage féroce, un cauchemar au réveil brutal. La chanson populaire et maligne du XV ème siècle, l alternance de textes satiriques parlés et chantés des XVII ème et XVIII ème siècles, les histoires de fous constituées de quiproquos et d intrigues à rebondissements du milieu du XIX ème siècle, ces étapes dans l histoire du vaudeville se sont transformées en trajets rapides et pénibles du personnage dont on moque l absence de conscience. A l origine, simple divertissement d où le sérieux est exclu, le vaudeville aboutit, à la fin du XIX ème siècle, à la risible confrontation de personnages prisonniers d objets qui dénoncent les mensonges répétés de ces pantins articulés victimes de répliques agressives surgies de leur inconscient. Daniel Lemahieu, Dictionnaire encyclopédique du théâtre, Bordas, Paris, Jeux de langage Dans le vaudeville, la langue est considérée comme un matériau. Plusieurs champs langagiers existent dans la même pièce et sont efficaces autant à la surface du texte, lors de la lecture, qu à la représentation de cette orchestration de mots et de formules. Parlers paysans et populaires, cuirs, grivoiseries, pataquès, mots inventés, jurons, interjections, jeux de langues équivoques, expressions étrangères, argots, langages techniques, calembours, déformations linguistiques, parodies, paradoxes, euphémismes... La liste n est pas close. Les combinaisons de langues différentes constituent un théâtre polyphonique à l intérieur des répliques. Les variations multiples créent des déplacements, des dérapages, des fuites de bouche détonantes d où naît le comique. Il s appuie sur les malentendus affichés à la surface du texte. Les jongleries de termes et d expressions, constituées de fragments de langues hétérogènes engendrent un univers d espiègleries et de fantaisies textuelles. Un sort particulier doit être fait aux répétitions. Ici, c est à la fois la matière sonore (aspect phonique) de la composition dramatique et les effets en miroir, en écho, d un élément proféré qui accentuent le rythme, la folie, voire l irréalité ou le fantastique des propos. Les répétitions touchent aussi bien les formules, les cris que les onomatopées ou les interrogations brèves. Ces ensembles constituent une partition sonore contribuant à la dynamique de ces textes. Entrecoupées de morceaux et de lambeaux de langue issus d horizons en apparence incompatibles, les paroles sont agencées dans un processus relevant de la stichomythie. Daniel Lemahieu, Vers une poétique du vaudeville, in Europe - Le vaudeville, n 786, octobre 1994

8 Un comique délirant et décapant Ces mécaniques n excluent pas une certaine vérité humaine des sujets et une individualisation bien marquée qui ne réduit pas les personnages à l état de bamboches malgré les fantaisies anthroponymiques dans la tradition du genre. On ne s appelle pas impunément Follbraguet ou Chopinet. Bien sûr la bourgeoisie fin de siècle et le monde interlope parisien se reflètent dans les glaces du décor et s y reconnaissent - c est un lieu commun de le rappeler -, y retrouvent aussi leurs fantasmes et leurs désirs inassouvis. Les pièces baignent dans un érotisme latent. La morale y est presque toujours sauve, mais au prix seul de la convention théâtrale. Au dénouement, on ne peut se départir d un certain désabusement devant la nature humaine et l universelle jacasserie. Mais l amuseur ne se voulait ni moraliste ni penseur. Au bout du compte cependant, la cocasserie loufoque, à force d ironie décapante, conduit du banal au délire comme dans Ubu roi joué la même année que Le Dindon. Et les critiques d aujourd hui se plaisent à rapprocher le burlesque de ce théâtre des créations surréalistes. Quant aux rapports d incommunicabilité entre les personnages, aux jeux dérisoires du langage dans cet univers régi par la logique déréglée de l absurde, c est bien à Ionesco qu ils peuvent faire songer. Mais en définitive cette œuvre apparaît surtout comme une invite à la pratique de la plus rare et la plus franche des vertus théâtrales : le fou rire. Jean-Marie Thomasseau, Dictionnaire encyclopédique du théâtre, sous la direction de Michel Corvin, Bordas Feydeau prédit l absurde Au XIX ème siècle, on utilisait la curieuse expression de folievaudeville pour désigner les pièces où l imagination de l auteur se déployait avec le plus de liberté. Il est vrai que cette folie était canalisée dans des limites relativement étroites et que ses débordements nous paraîtraient aujourd hui bien raisonnables. Mais de tout temps, la fantaisie avait fait partie de la définition même du vaudeville. Décidé, dès le début, à assumer en grande partie l héritage du genre, Feydeau n a pas hésité à pousser si loin les bornes de cette fantaisie que le surréalisme et le théâtre nouveau ont pu se réclamer de son exemple. (...) Dès 1938, Paul Achard saluait en Feydeau l inspirateur du loufoque au théâtre et au cinéma et, de son côté, Robert Kemp discernait dans La dame de chez Maxim, «une farce que ne surpasseront pas les inventions des Mariés de la Tour Eiffel et des Mamelles de Tirésias». Plus tôt encore, en 1930, Antonin Artaud mentionnait Feydeau parmi les auteurs qui avaient influencé sa conception du Théâtre Alfred Jarry qu il avait fondé avec Vitrac. Au lendemain du second conflit mondial, tout en continuant à évoquer l avant-garde des années 30, Dada et le surréalisme, on se plaît à considérer l auteur du Dindon comme une sorte de précurseur du théâtre de l absurde et Ionesco lui-même convient qu il existe une grande ressemblance entre son œuvre et celle de Feydeau. Effectivement, on discerne plus d une analogie entre Feydeau et par exemple, Ionesco ou Beckett. D abord en ce qui concerne l emploi des moyens dramaturgiques : le théâtre de l absurde utilise le plus possible le spectacle au détriment du dialogue : il est anti-littéraire. Or, l auteur du Dindon discernait dans la littérature l antithèse du théâtre. Son œuvre, qui comporte danses, gags, poursuites, mais aussi musique, chant, chœurs, décors truqués, effets d éclairage n estelle pas, au fond, assez proche de ce théâtre total qu Artaud appelait de ses voeux et qui n a cessé de fasciner nombre de nos dramaturges contemporains? D autre part, ce rythme de manège fou qui entraîne certaines pièces de Feydeau, cette accélération progressive du mouvement qui intervient à la fin des actes centraux de ses vaudevilles sont déjà le rythme et le mouvement d Ionesco. Les situations de caractère onirique dans lesquelles Feydeau se plaît à placer ses héros évoquent celles que l on rencontrera dans le théâtre surréaliste ou dans le théâtre nouveau. Les thèmes sont souvent analogues à ceux des cauchemars. La notion de folie est essentielle dans le théâtre surréaliste où elle est exploitée comme une machine de guerre contre la logique traditionnelle. Les personnages de Feydeau, pris aux pièges de certains quiproquos, sentent leur raison chavirer. Parfois même, une étonnante atmosphère de folie collective provoque la stupéfaction inquiète de ceux qui pénètrent dans les lieux où elle règne. L univers fantastique de Feydeau est aussi celui de la méprise permanente. Dans ce monde baroque de l erreur et de la simulation perpétuelles, l on ne sait plus qui est qui et, comme dans le théâtre de l absurde, les héros ne sont que les jouets dérisoires d une fatalité stupide. Henry Gidel in Georges Feydeau, Théâtre complet, Bordas, Paris

9 Le contexte Les Grands Boulevards Le Boulevard était un monde à part, le centre des théâtres et de la vie mondaine. Il était, en réalité, composé des six grands : les boulevards de la Madeleine, des Capucines, des Italiens, Montmartre, Poissonnière et Bonne-Nouvelle. Il évoque deux époques : celle du Second Empire avec Jacques Offenbach, et celle de Georges Feydeau dont les dates de naissance et de mort, 1862 et 1921, coïncident à peu près avec celles de la deuxième époque du Boulevard. Celui-ci s était créé lorsque les jeux publics avaient été interdits au Palais-Royal en C était, pour reprendre l expression de Francis de Croisset, une petite province spirituelle de Paris, où affluaient financiers, princes, rois en exil ou en villégiature, acteurs, journalistes, littérateurs. Ils se rencontraient dans les théâtres, les salles de rédaction des journaux et les cafés qui y étaient concentrés. C est à proximité du Boulevard, en effet, qu étaient tous les grands théâtres. (...) Les théâtres du Boulevard avaient, la plupart du temps, une troupe hors de pair et même quelquefois un auteur attitré. (...) Le Théâtre des Variétés, auquel de Flers et Caillavet valurent un nouvel âge d or, avait une excellente troupe qui fournit à Feydeau quelques-uns de ses meilleurs interprètes. Ce fut le cas de la ravissante Jeanne Granier qui, grâce à son talent et à l intérêt que lui portait le prince de Galles, fit une fulgurante carrière ; ou d Eve Lavallière, toute de surprise et de feu, que Feydeau admirait fort et fut en 1913 une Môme Crevette étincelante. Parmi les acteurs, il y eut Albert Brasseur, Prince, Guy et surtout l incomparable Max Dearly, venu du music-hall, que les directeurs de théâtre s arrachaient, car il faisait monter en flèche leurs recettes. Trois autres très grands acteurs, amis, mais non interprètes de Feydeau, contribuèrent au prestige du Boulevard : Réjane, Lucien Guitry et Sarah Bernhardt. Les acteurs étaient à la fois adulés et maltraités du public. Les lecteurs des journaux se passionnaient pour les trois cents cravates de Le Bargy et pour les villégiatures d Eve Lavallière, et Catulle Mendès se battit en duel avec un autre critique qui avait osé dire que Sarah Bernhardt était trop maigre. Mais en même temps, un préjugé tenace sévissait contre eux : certains immeubles refusaient de leur louer un appartement, les grands hôtels des villes d eau, une fois leur fiche remplie, s apercevaient qu ils étaient complets. (...) Gens de théâtre, journalistes, critiques, personnalités du Gotha, des lettres, des arts, de la politique, se retrouvaient tous les jours dans les nombreux cafés des boulevards. (...) Le lieu de prédilection de Feydeau était Maxim s où il allait souper tous les soirs. Ouvert en 1892 par Maxime Gaillard, rue Royale (presque en banlieue!), ce restaurant était fréquenté par les cochers. L exposition de 1900, en s installant tout près, fit sa fortune. Cornuché imagina le s à l anglaise et donna à Maxim s une ornementation art nouveau : fleurs d iris et de nénuphars, tentures, portières, rideaux ornés de fleurs languides, coussins. Après le bar, il y avait un large couloir réservé aux habitués qu on appelait l omnibus. C est là que se tenait Feydeau devant une bouteille de champagne factice, car il ne buvait que de l eau de Vittel. C est de là qu il observait les clients entrer à gauche dans la salle de restaurant où une banquette de velours fraise faisait le tour du mur, ou bien prendre l escalier qui menait aux cabinets particuliers, en écoutant jouer les airs à la mode : La Valse Bleue, Les Petits Pavés et Frou- Frou. Les soupeurs étaient très cosmopolites : c étaient des gens du monde, des noceurs, de vieux marcheurs, des décavés, des rastas, des acteurs, que Feydeau a fait revivre dans plusieurs de ses pièces. Arlette Shenkan, Georges Feydeau, Théâtre de tous les temps, Seghers, Paris, 1972 La Belle époque Il semble bien périlleux de vouloir réhabiliter la Belle Epoque car si, pour beaucoup, elle incarne la joie de vivre et l insouciance et fait pousser bien des soupirs de regrets, elle a aussi la réputation d être frivole et de n être que cela. Plus périlleuse encore est l entreprise de réhabiliter Georges Feydeau classé une fois pour toutes comme vaudevilliste - de génie, il est vrai, mais cette louange même paraît assez condescendante - et spécialiste de la chambre à coucher et du lit sur la scène. La Belle Epoque a pourtant eu ses mérites et surtout, sous sa folle gaieté, perce déjà le monde moderne. Georges Feydeau en a eu le sentiment très vif, et ses personnages semblent bien vouloir s étourdir à tout prix pendant qu il en est encore temps, avant la grande catastrophe de 1914 qui a sonné le glas de l insouciance d antan. On méconnaît presque toujours chez Feydeau la fine et peu indulgente peinture d une société en pleine évolution pour ne parler que de ses qualités techniques. Il semble pourtant que l observation de son époque, déjà discrètement signalée par certains de ses critiques contemporains, est le côté le plus intéressant de Feydeau et probablement une des raisons pour lesquelles il est encore si goûté, non seulement en France, mais dans le monde entier. (...) La Belle époque a été une époque bénie pour les dramaturges, car le théâtre exerçait sur tout Paris et en particulier sur le Paris du Boulevard et du journalisme, un empire qu il a désormais perdu au profit du cinéma, mais qui était tel que Paris, à la fin du XIX ème siècle, était surnommé Cabotinville. Le public était pris d une véritable fièvre à l annonce d un nouveau spectacle. Certains n hésitaient pas à traverser la France pour assister à une générale à Paris. Arlette Shenkan, Georges Feydeau

10 Feydeau, témoin d une fin de siècle Homme de théâtre dans le sens le plus large du terme, il avait produit soixante-trois pièces, mais tint aussi souvent à les mettre en scène et parfois même à y jouer. Ayant été, par sa naissance, placé aux premières loges, il a pu se montrer un observateur, un témoin et un complice de la société «fin de siècle», de cette prétendue Belle Époque où les rapports étaient acides, la méchanceté incroyable, où régnaient ces turpitudes qui ont valu à Paris une grande part de sa réputation sulfureuse, monde dont les feux devaient s éteindre en Avec un réalisme cynique et quel mordant dans le regard! il chercha à provoquer toutes les couches sociales, même celles dites «inférieures» : le monde des domestiques ne fut pas artificiellement isolé de celui des maîtres, et joua lui aussi un rôle essentiel dans l action. En répartissant ainsi les rôles, il brisa délibérément les conventions dramatiques traditionnelles, qui séparaient verticalement la société pour la faire entrer soit dans les carcans nobles de la tragédie, soit dans ceux, vulgaires, de la comédie. Ce fut donc un tableau vivant de la Belle Époque qu il brossa dans le menu détail, en donnant à voir des domestiques, des médecins, des assureurs, des tenanciers d établissements, etc. Mais il s acharna surtout sur la médiocrité sinon les absurdités des existences bourgeoises, ridiculisa leurs conventions. Dans ses décapantes peintures sociales, il épingla les travers humains, égratigna des individus qui, avançant vers leur destin, s attardaient à croquer dans les morceaux charnus de la vie. Il montra, entre eux, les rapports de force, les abus de pouvoir, le rôle de l argent, la toute-puissance de certaines corporations. Surtout, il souligna la difficulté qu ont les hommes et les femmes à se comprendre, l incommunicabilité entre les sexes, l échec du couple et des relations humaines en général. Il dénonça la vanité et le cynisme des uns et des autres incapables de se comprendre, et, en particulier, la dérisoire volonté masculine de dominer. Il connaissait bien la syntaxe conjugale et l art de bousculer les constructions matrimoniales pour que le spectateur ne sache plus qui est le sujet ou le complément de qui. Tous ses personnages, dans leur libertinage fringant, «se soutiennent dans le vice» en faisant mine de ne pas y goûter, rêvent d effleurements privilégiés, sont émoustillés par le petit baiser à la dérobée. Pour encourager le choc des épidermes, il déploya la panoplie des alcôves : cachettes, placards, lits à bascule, qui permettent des rendez-vous galants et des embuscades qui laissent ces messieurs-dames dans de mauvais bras et de mauvais draps. Il ne se contenta pas de généralités et de lieux communs : il produisit une véritable analyse morale de son temps, notamment à travers la question encore délicate de l amour et de la sexualité. Si l amour est un des moteurs les plus communs de la comédie depuis sa naissance, et s il a été exploité de fond en comble par Molière et Marivaux, Feydeau poussa l audace jusqu à faire de la sexualité elle-même un des principaux sujets de ses pièces, ou du moins l explication la plus courante aux problèmes qui se posent pour les personnages ; il se fit un devoir de l étudier avec plus de profondeur qu aucun auteur de vaudeville avant lui et avec une lucidité comparable à celle de son contemporain, Freud. Pour lui, la sexualité, bien plus, en fait, que les sentiments, est à l origine des principaux malentendus et quiproquos entre hommes et femmes. Il en fit un moteur essentiel de son cruel théâtre, la rendit présente dans la plupart de ses pièces dont les nœuds dramatiques se nouent autour d elle, où elle fait rebondir l action et en même temps le comique. dessin Honoré Daumier Ce comique est celui du vaudeville, genre qu avait brillamment illustré avant lui, sous le Second Empire, Eugène Labiche, dont il fut assurément le rénovateur et qu il a porté à son point de perfection. Le genre subissait la concurrence victorieuse de l opérette après avoir abandonné les couplets chantés. Sans chercher à revenir sur le passé, il orienta le vaudeville dans une voie nouvelle. Quand on dit Feydeau, on pense habituellement à des histoires de maris trompés, avec cocottes jolies et vénales, amants dans le placard et autres clichés, le tout sentant la convention et le théâtre bourgeois. Mais il dessina plus fermement des personnages qui, même s ils sont déjantés, s ils nous donnent l impression d être fous, s ils sont enfermés chacun dans son univers mental, ne sont pas des marionnettes, ne se résument pas à des archétypes : quelle que soit leur origine sociale, ils nous sont proches par leurs défauts, leurs manies ou leur cruauté. Ils ont une vérité et une profondeur telles que nous pouvons nous reconnaître en eux.

11 Intrinsèquement sincères et vrais, ce sont des êtres du quotidien auxquels on s attache même si l on rit à leurs dépens. Une fois que la pièce est lancée, ils sont pris dans un mouvement vertigineux qui jamais ne se relâche, dans un enchaînement échevelé de situations cocasses, car il imprima à l action un rythme accéléré, époustouflant, excita constamment l intérêt par le recours méthodique aux situations hilarantes, aux événements inattendus et aux péripéties tumultueuses, aux impossibles imbroglios, aux apartés et aux clins d œil au public, aux gags et aux traits d esprit, aux répliques drôles ou cinglantes, aux quiproquos sidérants, au délirant ballet des portes qui claquent et aux folles entourloupettes, aux dédoublements et aux malentendus, aux rebondissements et aux coups de théâtre. Inénarrables, les intrigues abracadabrantes naissent d un fait fortuit puis tricotent des chasséscroisés où on se quitte, on s éprend, on s époumone, on se jalouse, piquent dans une direction inattendue, secouant le spectateur jusqu à ce qu il en pouffe, conduisent vers un point où tout explose mais parviennent cependant à un dénouement plausible où, puisqu on est dans la comédie, tout finit par se raccommoder, chacun retrouvant sa chacune. De ces véritables machines infernales, il enclenche l engrenage et maîtrise les rouages, sans se laisser jamais dépasser ni entraîner. Elles fonctionnent de bout en bout sans défaillance, obéissant à la logique rigoureuse, à la précision terrible qu exige le rire. À juste titre, on a dit que ses vaudevilles sont des mouvements d horlogerie d une précision indéfectible, que son théâtre est fondé sur ce que Sacha Guitry appellera son «pouvoir de faire rire infailliblement, mathématiquement». On pourrait croire que, quand Bergson définit le rire comme «du mécanique plaqué sur du vivant», il pensait spécifiquement à Feydeau. L effet d une situation ou d une réplique tient à la justesse du «timing» de chaque comédien. Un seul faux pas, en seul regard placé au mauvais moment, une répartie arrivant une seconde trop tard et c est le flop. On passe à côté du rire. Et c est bien la nécessité de cet ajustage délicat qui pousse tant de metteurs en scène d aujourd hui à monter ses pièces. À cela s ajoute, dans une langue aisée, naturelle, limpide, un dialogue haletant, direct, précipité, où, comme des joueurs d échecs qui prévoient le coup suivant, les personnages affûtent déjà la réplique suivante, encore plus cinglante, vraiment assassine ; un dialogue truffé de saillies et de mots d auteur jetés comme autant de clins d œil, le comique de Feydeau se pimentant d une pointe d ironie sinon de satire. Enfin, l agencement du décor, la mise en scène, le jeu des comédiens concourent à l effet de ces pièces sans prétention et très efficaces. Non content de soupeser chaque virgule de son texte, il le surchargeait d indications de mise en scène particulièrement précises, chiffrées même, et ces didascalies nous font entrevoir un soin presque maniaque du détail : elles concernent tout autant les moindres gestes des interprètes que les détails du décor et même les astuces de mise en scène qui doivent, par exemple, permettre à l acteur qui joue les sosies Chandebise et Poche de passer du costume de l un à celui de l autre en un clin d œil, ou à un lit de pivoter. D ailleurs, il mettait un point d honneur à orchestrer lui-même la mise en scène de ses pièces et parfois à y jouer. Depuis cent ans, les bourgeois, pas si bêtes, viennent se divertir des pièces d un bourgeois ridiculisant la bêtise des bourgeois. C est l intelligentsia, pas si intelligente, qui l a dénigré pour cause de supposée légèreté, qui a résisté le plus longtemps à son inventive folie. Il fut le père spirituel de Sacha Guitry et de Jean-Michel Ribes, qui à leur tour, ont pris goût à retracer les frasques conjugales au théâtre, souvent dans des pièces en un acte. Bien qu il n y ait chez lui aucune affectation de gravité ou de profondeur, des intellectuels s intéressant enfin à son théâtre ont cru pouvoir voir en lui l un des précurseurs du théâtre de l absurde et d Ionesco, car, jusqu à un certain point, c est le langage qui chez lui devient l objet du conflit entre les personnages. Le succès de ses reprises ratifie le jugement de l un de ses pairs : «Il fut notre plus grand auteur comique après Molière.» André Durand, citations de Feydeau... L amant, c est l artiste de l amour. Le mari n en est que le rond-de-cuir. Moi, je trouve qu on doit avoir les mêmes égards pour sa maîtresse que pour sa légitime. Par conséquent, je la trompe! Si les maris pouvaient laisser leurs femmes avoir un ou deux amants pour leur permettre de comparer, il y aurait beaucoup plus de femmes fidèles.

12 N} ã ~ r y n{vzn r qr S n{pr? n ç ç v{ r }ryyç r }ynpç r{ tn qr Ý r9 zn qv9 } qç r{ v { qr p pnî{r ˆ n n{ q é r yvoç ç r{ ({ qr w {çr ˆ9 yr t }r n qv v ry } oyvp S n{pr açyç v v { n qçpvqç qr }r{q r { çzv v { ~ vqvr{{r æ a r {r uv v r 9 }r{qn{ æ {r }ç v qr v{qç r zv{çr ; Vy ntv 9 r }yv~ r yn qv rp v { qr æ ç noyv yr n}} ç uv~ r ~ v q v çtv yr ryn v { r{ r S n{pr açyç v v { r { } oyvp ; Wrn{:Y p Qryn r9 qã zn qv v 9 n nv } ç r{ ç r r p r V{ r {r Ý pr ~ vy n nv } æ ssr{ r qçpr v ; Y uô ry qr r{ r Q n pu v v Pur{ r9 {r r{: r} v r uv v~ r s {qçr r{ >DC= }çpvnyv çr qn{ yn y tv v~ r q r q n 9 p zzr { rn } r n: nv r } n r yn zn{ r{ v { qr owr y qr yr zv r n r{puã r ; yn v r q {r n r nssnv r qr qç {rzr{ q r q n ç çyçr r{ qçprz: o r?==f9 Q n qü r ç}n r qr { } çpçqr{ } r n nv r9 y b{v { qr p zzv v {{nv r qr y uô ry qr r{ r 5bPUc69 zv r{ r nzr{ r{ n{ ~ r }r : {{r z nyr r{ w vyyr ; Y Ntr{pr S n{pr:] r r qvss r qr} v uvr n } q p v { vqç r{ s zn un r qç({v v { 5UQ69 qr r{n{ yn } rzvã r ntr{pr z {qvnyr q v{s zn v { Ý ss v qr yn UQ n çyç: v v { 9 v r V{ r {r r noyr r { zç v~ r; 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Et nmqqg gjgrþq bc pþqgjg_rgml rpmn qs hcargtcq _ l bc bctclgp Ksqþc bc Dp_lac, Ac qr_rsr tout le génie de Feydeau, et de cette mise en a_p ' cl dmlargml bs npmep_kkc bc bþtcjmn+ jsg ncpkcrrp_gr bc bctclgp glbþnclb_lrc, nckclr bs ksqþc, Cjjc _ cle_eþ sl pcamspq scène, c est de nous faire OR[\Éa _R[NbQV[ rire de nos éternels questionnements sur le désir et l amour, sur la confusion entre nos sentiments et nos pulsions. La mise en scène alerte, drôle et rythmée, laisse entendre clairement le texte. Le directeur de la Tempête fait mouche avec ce Dindon, il réussit à photographier l intelligence et la puissance de cet imbroglio délirant. Les 12 acteurs sont excellents, notamment la comédienne Alix Poisson. Elle incarne Lucienne Vatelin dans une scène hilarante du dernier acte, avec le bien nommé Rédillon, joué par Guillaume Marquet, son amant de cœur, épatant lui aussi. Claire Baudéan

13 EMPETE-CARTOUCHERIE Page 1 Tous droits de reproduction réservés photo Benoîte FANTON

14 Le Dindon THÉÂTRE De Georges Feydeau, mise en scène Philippe Adrien, La Tempête, jusqu au 24 octobre. Tél. : Les grands esprits traitèrent longtemps le vaudeville par le mépris, considérant que si les gens de peu y trouvaient du bonheur, c est qu il fallait prendre la chose avec des pincettes. Et c est comme ça que Feydeau fut souvent considéré comme un morceau de second choix. Or, le grand Georges est le roi de la farce, du quiproquo, de l absurde et de l humour. La chronique de Fabienne Pascaud Tout le plaisir est pour nous On sort halluciné du Dindon de Feydeau mis en scène par Philippe Adrien. Depuis longtemps, qu il traque Kafka, Gombrowicz ou Wltkiewicz, le patron du Théâtre de la Tempête est hanté par nos inconscients, les cauchemars qu ils provoquent, les fantômes qu ils font naître et renaître. D ordinaire du côté noir de ces forces obscures, voilà qu il en choisit la face grotesque en passant Le Dindon au tamis impitoyable des situations imaginées par un auteur joueur et suicidaire, qui semble construire et déconstruire en permanence sa pièce pour mieux la mettre à l épreuve du pire et en sortir vainqueur. C est à l écriture même du texte, et des impasses que Feydeau se donne à surmonter, que nous fait assister la mise en scène virtuose de Philippe Adrien, aidé par une troupe où tous excellent d humour, d originalité, de vérité (mentions spéciales a Pierre- Alain Chapuis, Eddie Chignara, Luce Mouchel). A travers des reparties ravageuses droit sorties des conversations ordinaires, c est de banales histoires d adultère qu il est, comme d habitude, question ici. Deux épouses se liguent pour se venger d époux finalement incapables de les tromper tout à fait ; d imbroglios en quiproquos, de mensonges en coups de théâtre, la sarabande du désir empêché se fait hilarante sous sa noirceur. Obsessions, fantasmes et frustrations se déchaînent dans une mécanique folle qui se joue d elle-même jusqu à l absurde. Philippe Adrien utilise tous les ressorts du théâtre pour incarner la joute de Feydeau avec nos pulsions et nos cruautés ordinaires. Et les personnages, exaspérés par leur impuissance à être dans ce maelström ingouvernable, deviennent des créatures vidées d elles-mêmes aussi comiques que tragiques. Via les corps en folie, Feydeau réussit comme personne à joindre les styles. Un maître. Magistralement servi ici. *** Le Dindon, de Georges Feydeau, mise en scène Philippe Adrien, jusqu au 24 octobre au Théâtre de la Tempête, Cartoucherie, Paris 12 e. Tél. : Chantal Depagne / Palazon Une farce réjouissante. Dans le Dindon tout n est que bonheur du texte et pertinence de la situation. A priori rien de très sérieux puisqu il s agit d une histoire de cocufiage généralisé comme il en existe depuis la grotte de Lascaux. Mais Feydeau a le don de brosser des portraits qui en disent plus long que bien des discours sur la quête de l amour, la pesanteur des préjugés, la petitesse du machisme, et l art de faire sauter les barrières culturelles, dans un match où les femmes l emportent par KO. n Jack Dion photo Chantal Depagne / Palazon Chantal Depagne / Palazon Date : Pays : FRANCE Edition : 1ère Edition Suppl. : Paris Ile de France Page(s) : 6 Rubrique : VOTRE SAMEDI

15 n 181 sommaire Suprême volaille théâtre / cirque / N 181 / octobre 2010 / la terrasse toutes nos critiques P Le Dindon au mieux de sa forme. Avec une formidable équipe de comédiens, Philippe Adrien réussit Dbrillamment ès les la représentation premières de secondes la ronde délirante du des désirs des contrariés. majordomes critique qui n en P. 3 font qu à L homme-orchestre Vladimir Pankov transforme La Noce de tchekhov en cabaret onirique. spectacle, on sait que Philippe leur tête : la «lecture» limpide entretien P. 6 Stéphane olivié Adrien Bisson tient met en scène ce «la Dindon première version» par de Caligula de Philippe de camus. Propos Adrien recueillis permet P. 6 de ne jamais près perdre du texte le et de fil, la de vie. saisir toutes les Serge le Lipszyc bon plonge bout. au L entrée cœur d Oncle tourbillonnante Vania de tchekhov au plus entretien des comédiens dans le beau décormanège subtilités des dialogues P. hilarants 7 et Vincent de monte Jean Les Haas acteurs (scénographe de bonne foi de Marivaux, absurdes. Jean-Pierre une œuvre qui l accompagne depuis ses débuts. critique P. 9 très sollicité en cette rentrée) donne Le metteur en scène trouve réducteur critique et convenu qu on P. 14 compare Dans Le Mardi à Monoprix, Michel Didym dirige avec une justesse rare l éblouissant Jean-claude la température Dreyfus dans le du rôle spectacle de la transsexuelle : élevée, Marie-Pierre. Marie parfaitement Montegani questionne en accord les rapports avec hommes/femmes la verve à travers l oeuvre Les Femmes de Feydeau savantes. à de «l horlogerie Propos assassine recueillis de Feydeau. Il y a dans ces», à moins qu il ne P. 14 s agisse de Anne premières Bisang s empare images de Salomé, un pièce mélange fulgurante et poétique de montres d oscar Wilde. impossibles, entretien inventées P. 15 par Marc farce Sussi donne et de à Dom grotesque, Juan une insolence de comédie juvénile et met en un jeu le savant théâtre fou. Rigueur et folie se de son éternelle cavale désirante. critique P. 16 de cauchemar, qui déclenche immédiatement une partition le magistrale. rire - mais critique un rire étrangraphié, qui s appuie sur P. 17 une troupe conjuguent dans ce spectacle choré- La Tempête de Georges Lavaudant. Un rêve de théâtre au centre duquel André Marcon compose Luc glé. Bondy Une propose poursuite une lecture chorégraphique, folle à la esthétisante Buster et de formaliste comédiens des Chaises virtuoses, en apesanteur. texte. critique Le texte n est jamais P. 23noyé, les qui tire Keaton, ionesco du des côté portes de Beckett fantômes et dilue d autant qui tournoient, la force du Bouillon met un en bout scène Cyrano de canne de Bergerac menaçant avec 17 comédiens. gags entretien visuels viennent en P. complément 29 Gilles Le Géant de Kaillass. Gros plan P. 35 qui surgit et hop, le futur dindon des bons mots de Feydeau, irrésistiblement actuels. Le rythme P. 35 infernal caroline Mounier met en scène un texte de Gianina carbunariu : Stop the tempo au théâtre de la du farce nord à s est Lille. Gros introduit plan dans l intérieur actoral.10 bourgeois. à Marseille. Le Gros pari plan du metteur de la pièce, qui nous trimbale P. 38 d un ap- Le Festival Alain en Françon scène crée (et quatre directeur courtes pièces du de théâtre Feydeau au de théâtre partement national de Strasbourg. cossu de la rue de La Trémoille Gros la plan Tempête) sera tenu durant toute la à un hôtel borgne P. est 38 respecté Le metteur représentation en scène russe : nikolaï «Ne Kolyada rien céder présente ni sur sa version la quasiment d Hamlet aux Ateliers de Berthier. bout en bout - marquant quelques signes d essouflement Gros plan P. 40 gravité et la profondeur de la pensée [de Roland Auzet a commandé un texte à Fabrice Melquiot et met en scène deux Feydeau], femmes victimes ni sur de la sa violence légèreté d un et homme l allégresse aux célestins dans de Lyon. les Gros scènes plan «anglaises P. 40» (les jeux Festival de son Automne style. en» normandie, cap à l est. Gros plan sur les fautes d accent n étant P. 41 pas les SéLection, SUite plus drôles du vaudeville). P Sauce relevée Les passages fantastiques sont particulièrement réussis - telles l appari- danse «Le Dindon» est une pièce particulièrement épicée, qui demande la cuisson une quarantaine d un grand d adolescents chef. Deux femmes Carroll ou la scène de sexe P. 50déchaînée tion du Provençal en lapin de Lewis Les Rêves dansants. Sur les pas de Pina Bausch. Kontakthof renaît avec Rencontres trompées de danses par de leur la toussaint mari à la décident MJc-théâtre de colombes. et «Gros stromboscopique plan P.» 50entre Rétion Je suis se venue venger de Gaspard avec Delanoë, le premier avec Yalda venu Younes - et au sous dillon, le regard d israel le célibataire, Galvan et sa P. 50 copine Armandine. Programme choix Hiroaki : un Umeda jeune à célibataire la Maison du Japon immature P. 51 Salves qui de fréquente Maguy Marin : les comment prostituées donner du sens et hante à notre histoire Au-delà du rire et de l ivresse, P. 52 Philippe la gravité Adrien met savamment P. 54 en lu- Nos le Solitudes foyer de de Julie la première nioche questionne ; ou le bien rapport le du noceur corps à Sirène qui de suit Jean-claude les jeunes Gallotta femmes et Marie Potonet dans mière la satire très crue de P. 54 la sexualité La Petite SéLection, SUite P la rue, mari de la seconde Feydeau frénétique des bons bourgeois parisiens et surtout le côté presque fémi- classique relève la sauce, / opéraen jetant dans sa marmite cannibale une amante anglaise niste de la pièce : les femmes triomphent Les hystérique 20 ans de la série et Les son Grandes mari voix homme d affaires à la fin, mettant P. au 56 pas leurs russe provençal Gennady Rozhdestvensky - tous dans deux le cadre cham- du cycle maris-amants, «Lénine, Staline et la musique trompeurs» P. 57 trompés, Le chef Paavo pions Järvi imprime de boxe sa marque -, une à l orchestre fille ultrafacile de Paris hommes-objets ou animaux, P. 58 dindons Pierre-Laurent et godiche Aimard, au pianiste, grand et coeur, Alfred Brendel, un groom poète d une farce où ils ont P. laissé 59 toutes Andreas pubère Staier et très christine énervé, Schornsheim, un commissaire rencontre autour d un leurs pianoforte plumes. P. 61 claudio Abbado en complicité avec l orchestre du Festival de Lucerne P. 62 en mal de flagrants délits d adultère, PHILIPPE CHEVILLEY Vladimir Ashkenazy dirige Rachmaninov P. 63 emmanuelle Haïm dirige Orlando de Haendel au théâtre des champs-élysées. entretien P. 69 Les amants fous : le nouveau projet de la correspondances compagnie d orianne Moretti P. 69 Deux Otello en version de concert au tce, celui de Verdi dirigé par Daniel Harding puis celui de Rossini dirigé par evelino Pidò P. 69 SéLection, SUite P musiques : jazz / musiques du monde / chanson Patrice caratini en double résidence parisienne P. 71 Paris Jazz club Festivals, première édition du festival des clubs de jazz P. 72 Renaud García-Fons et son nouvel album «Méditerranées» P. 72 Deux oiseaux rares au Duc : la suédoise Susi Hyldgaard et la coréenne Youn Sun nah P. 73 «Bleu indigo», du jazz au Musée du quai Branly P. 73 Mccoy tyner, légende du jazz en quartet P. 73 Le festival «Sons neufs» se tourne vers les instruments rares du jazz P. 74 tzigane imaginaire : une fête avec les roms P. 76 Théâtre Ballaké cissoko-vincent Ségal, musique de chambre pour kora et violoncelle P. 76 cycle «Sénégal» à la cité de la Musique P. 77 Joao Bosco, grande voix du Brésil P. 77 Goran Le Bregovic dindon, présente «Margot, mémoires le d'une rire reine» et l angoisse P. 78 éric Lareine et leurs enfants, nicolas Jules à ivry P. 78 André Stochetti, ovni «Flûturiste» P. 78 SéLection, SUite P Chausse-trappes, quiproquos, syncopes, alternance rapide de décors... Complexe, Le Dindon? Subtil! La quelles mécanique comique, ForMations doublée ici d une noirceur étonnante, nécessite une rigueur implacable. Quelle jeunesse, quelle vivacité dans la version qu en livre Philippe Pour Adrien quelle - à 70 ans, un société jeune homme?! Il saisit ce Dindon à bras-le-corps et le projette, dès la première seconde, dans un univers sombre à souhait, façon film muet empreint diffusion d angoisse. : 100 Dans 000 un ex. décor noir, superbe (Jean focus Haas), et dans la pénombre, Lucienne Vatelin tente d échapper à son assaillant, Pontagnac, ce qui leur vaut contact une course-poursuite : sur 06 tournette, 60 avec musique obsédante - théâtre et national portes de qui Marseille claquent. : une ligne Brillant. audacieuse La et généreuse suite mêlera farce et cauchemar, P rire franc et rire grinçant, onirisme et et la.terrasse@wanadoo.fr vaudeville pur. On est vraiment hilare aux premier La criée nouveau et dernier théâtre - centre actes, dramatique modèles national de de mouvement Besançon et de permanent. Franche-comté : Portes qui claquent, corps qui se bousculent, sonnettes indomptables et hurlements, tout réjouit, et surtout la création en partage P les comédiens. Grande carcasse brune, regard noir écarquillé, mine impayable, Eddie Chignara - déjà épatant dans Le Roi nu - est désopilant en mari trompeur, La comédie de l est : pour un théâtre de création et d intérêt public P La comédie coq devenu Béthune dindon. : effervescence Alix créatrice Poisson, qu on a aimée dans des registres P plus sombres, révèle signalétique ici un vrai talent comique. Sa scène de femme bafouée transformée en L onde maîtresse à Vélizy : découvrir dominatrice toute la diversité est irrésistible. des expressions Et artistiques puis contemporaines Guillaume Marquet P (Redillon), Juliette Poissonnier (Armandine, cocotte attachante), Patrick Paroux (formidable en Chers amis, seules sont annotées par le sigle défini ci-contre ee théâtre sergent-major de l ouest Parisien retraité : créativité tout et éclectisme autant qu en valet attentif). Tous ensemble P. 43 nous conduisent vers un savoureux renversement des rôles où ces critique dames finissent par l emporter, femmes-objets devenues sujets et maîtresses de leur théâtre des Gémeaux à Sceaux : excellence, exigence et plaisir! P les pièces auxquelles nous avons assisté. Mais pour que votre panorama du mois soit plus complet, destin. centre de Musique Baroque de Versailles : recherche et valorisation du patrimoine P Andy emler : compositeur et leader transversal P. 75 Antonia Bozzi la terrasse / septembre 2010 / N 180 / La Terrasse sur Ipad et Iphone critique le dindon Le DinDon au mieux De sa forme. avec une formidable équipe De comédiens, philippe adrien réussit brillamment La représentation De La ronde DéLirante Des Désirs contrariés. un régal! Alix Poisson et Guillaume Marquet (Lucienne Vatelin et Rédillon) : une belle maîtrise des cœurs et des corps Mariages, adultères, désirs, pièges Ce Dindon que l on réduit parfois à un vaudeville effréné va beaucoup plus loin que l on croit : il s aventure dans les méandres de la folie, restituée avec une précision implacable et affolante, il déjoue sans cesse le réel, truffé d erreurs, de quiproquos, de malentendus et de simulations, le tout orchestré par une langue vive, brusque, drôle, tranchante. Même si tout cela ne peut se concrétiser et se constater que sur scène, et bien sûr en aucun cas à la lecture. Bref, ce Dindon, c est une sacrée prise de risque pour un metteur en scène! Il faut assurer pour ne pas se faire piéger. philippe adrien a osé, et il réussit brillamment! Le spectacle reste dans la rétine, car il constitue une représentation remarquablement maîtrisée de la métamorphose d une vie apparemment routinière en un délire cauchemardesque, et déploie un théâtre total mobilisant à fond les corps, le jeu, l espace, le son. La langue bondit d un personnage à un autre comme un animal bondit sur sa proie. La scénographie très astucieuse et surréaliste envoie valser (au sens propre!) dès le début les codes du vaudeville et installe une ambiance dédalesque de chaos, où les portes bougent et comme chez Lewis Carroll font craindre de grands bouleversements ou déclenchent le rire. Les comédiens assurent au millimètre et semblent prendre possession avec délice de leurs personnages, qui ne ressemblent en rien à des figures archétypales - ils sont bien trop vivants et trop délirants pour cela. Ici la danse rituelle du haka devient parade amoureuse, et un rendez-vous galant clandestin se pare d une tonalité fantastique et onirique. Désirs battus en brèche Hors-série Mars/avriL 2011 tous forment un bel accord pas tempéré du tout et savamment désaccordé, les désirs des uns étant sans cesse contrariés et battus en brèche par les désirs des autres, et cette déréglementation foudroyante introduit une irrationalité générale dans les demeures bourgeoises. un vrai régal! tout commence par l irruption du coureur de jupons pontagnac (eddie Chignara) chez Lucienne (alix poisson), qu il a suivie sans savoir que son mari, Vatelin (pierre-alain Chapuis) est un de ses amis. pontagnac est l époux de Clotilde (Luce Mouchel), Vatelin a une ex qui le poursuit, Maggy (Caroline arrouas), elle-même épouse de soldignac, l anglais de Marseille (Joe shéridan). et le grandiose rédillon (Guillaume Marquet), célibataire généralement plein de vigueur (sauf en cas de panne), prend le statut d objet sexuel et d instrument de vengeance pour les dames. Car une fois n est pas coutume, les femmes dominent ici les hommes et remettent en place les préjugés. tout ça est un bon début, qui va bien sûr se corser considérablement lorsque l action se déplace dans un hôtel (inénarrable couple pinchard) L homme est ainsi fait, son cerveau n a pas de limites lorsqu il devient la proie de ses délires, la vie est toujours compliquée, dans cette pièce la complexité atteint des sommets et on en rit! Le théâtre ici précisément parvient à représenter ce délire si humain, à la fois très concret et ouvrant d insondables failles psychiques. Agnès Santi Le Dindon, de Georges Feydeau, mise en scène Philippe Adrien, du 10 septembre au 24 octobre, du mardi au samedi à 20h30 sauf jeudi à 19h30, dimanche à 16h, au Théâtre de La Tempête, Cartoucherie, Paris. 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