décembre 2010 Etude de l'accidentologie des jeunes liée aux établissements de nuit, Département du Nord

Transcription

1 décembre 2010 Etude de l'accidentologie des jeunes liée aux établissements de nuit, Département du Nord

2 Second volet de l'étude Table des matières Introduction Analyse statistique Proportions dans les PV Inférence statistique Récapitulatif Familles d'accidents Accidents en perte de contrôle sur chaussée rectiligne Accidents en perte de contrôle en courbe Accidents en intersection Accidents impliquant un piéton Accidents découlant d'une manoeuvre dangereuse de dépassement Accidents de choc arrière Résumé Synthèse et Propositions d'action Synthèse Propositions d'action...10 Conclusion...11 Annexe Annexe Annexe /20

3 Introduction : Dans le premier volet de l'étude, nous avons examiné les accidents impliquant un jeune conducteur de véhicule léger (VL) puis les accidents de ce type survenus lors des nuits festives. Nous avons étudié ces accidents d'un point de vue statistique par le biais du logiciel CONCERTO. Dans ce second volet nous avons décidé d'étudier 100 procès verbaux (PV) d'accidents pris au hasard. Ils ont été choisis au hasard afin qu'ils aient une représentativité statistique. Après examen de l'ensemble des PV, il s'avère que PV peuvent être étudiés réellement. En effet certaines procédures manquent ou sont mal remplies. 1. Analyse statistique 1.1. Proportions dans les PV Sur les PV dont nous disposons, nous pouvons observer un certain nombre de thématiques. En statistique nous pourrions appeler cela des caractères. Ainsi sur les PV : 21 font état de présence d'alcool à un taux illégal chez le conducteur 8 font état de présence de prise de drogue chez le conducteur la vitesse est présente de manière manifeste dans 20 PV 10 procédures évoquent un trajet lié à une «boîte de nuit» dont 3 sont situées en Belgique. A partir de ces données on peut calculer les proportions correspondantes dans les PV : pour l'alcool : on a une proportion de 21/ soit 0,29 c'est à dire 29% pour la drogue : on a une proportion de 8/ soit 0,11 c'est à dire 11% pour la vitesse on a une proportion de 20/ soit 0,277 c'est à dire 27,7% pour les boîtes de nuit : on a une proportion de 10/ soit 0,139 c'est à dire 13,9% pour les boîtes de nuit situées en Belgique on a une proportion de 3/ soit 0,042 c'est à dire 4,2%. 2/20

4 1.2. Inférence statistique L'inférence statistique est le fait de calculer à partir de valeurs d'un échantillon des valeurs pour l'ensemble de la population. Echantillon et population sont des termes statistiques. Ici l'échantillon est composé des PV et la population est composée des 662 accidents survenus lors des nuits festives. Les PV sont des procédures d'accidents tirées des 662 accidents. A partir des proportions recueillies dans les PV analysés on va donc déterminer quelles sont les proportions dans l'ensemble des accidents survenus lors des nuits festives. On dispose d'un échantillon de PV. Dans cet échantillon nous avons connaissance de différentes proportions. On a par exemple 8 PV avec présence de drogue sur PV, soit une proportion de 0,11 c'est à dire 11% (comme il est expliqué précédemment). A l'aide d'une formule mathématique figurant en annexe, on est en droit d'affirmer que, pour les accidents survenus lors des nuits festives, on a entre 5% et 17,2 % d'accidents où le conducteur a pris de la drogue. Comme les forces de l'ordre ne contrôlent pas systématiquement la drogue on peut penser que la prise de drogue chez le conducteur est sous-estimée. Le calcul figure en annexe. D'après la théorie des statistiques on peut affirmer cet encadrement avec un risque d'erreur de 10%. De même, pour l'alcool, on aurait un encadrement compris entre 20,4% et 38%. Dans le volet 1 la part des conducteurs alcoolisés tournait autour de 20%. L'alcool semble donc très légèrement sous-estimé dans les fiches BAAC. De même, pour la vitesse, on aurait un encadrement compris entre 19,1% et 36,4%. Tous les accidents survenus lors des nuits festives n'ont pas pour origine des «boîtes de nuit». Ainsi pour les «boîtes de nuit» on a un encadrement compris entre 7,2% et 20,5%. Pour ce qui est des «boîtes de nuit belges» on peut estimer que la proportion d'accidents qui leur est liée est comprise entre 1,4% et 10,8% Récapitulatif Caractère observé Proportion observée dans les PV Proportion déduite Alcool 29% 20,4%< a <38% Drogue 11,1% 5%< d <17,2% Vitesse 27,7% 19,1%< v <36,4% Boîtes de nuit 13,9% 7,2%< bdn <20,5% Boîtes de nuit belges 4,2% 1,4%< bdnb <10,8% 3/20

5 2. Familles d'accidents Il s'agit ici de déterminer les familles d'accidents : soit un regroupement d'accidents ayant un déroulement similaire au niveau du déroulement en séquence de l'inrets : situations de conduite, d'accident, d'urgence et de choc. L'analyse de l'échantillon de procès verbaux d'accidents a permis de faire ressortir 6 familles d'accidents corporels qui se définissent comme telles : N Intitulé de la famille Nombre d'accidents Tués Blessés Blessés hospitalisés légers 1 Accidents en perte de contrôle sur chaussée rectiligne Accidents en perte de contrôle en courbe Accidents en intersection Accidents impliquant un piéton 6 / Accidents découlant d'une manoeuvre dangereuse de dépassement 4 / 4 / Accidents de choc arrière 3 / / 3 6 Il faut noter enfin que 10 accidents dits atypiques n'ont permis aucun classement dans les famille précédentes. On y retrouve 2 tués, 6 blessés hospitalisés et 5 blessés non hospitalisés Famille 1 : accidents en perte de contrôle sur chaussée rectiligne Ces accidents sont dus à un problème de guidage, c'est à dire que le conducteur perd le contrôle de sa trajectoire. 19 accidents corporels ont ainsi pu être mis en évidence dans cette catégorie de par leur similitude de déroulement. Définition de l'accident corporel type relevé : Situation de conduite : un jeune conducteur, prenant le volant de nuit après un événement festif souvent avec consommation d'alcool, circule sur un tronçon de route rectiligne. Situation d'accident : il perd le contrôle de son véhicule. Parmi les raisons de cette perte de contrôle, sont évoquées principalement la consommation d'alcool (9 cas avérés sur 19), voire de drogue (3 cas sur 19), et la vitesse excessive du véhicule incriminé (5 cas avérés sur 19). Situation d'urgence : sans objet. 4/20

6 Situation de choc : le véhicule percute un obstacle (13 cas sur 19) sans réelle tentative de rattrapage de la trajectoire (seuls 5 cas sur 19 font état d'une manoeuvre de récupération de la trajectoire). Facteurs accidentogènes : alcoolémie souvent élevée (9 cas) drogue (3 cas) vitesse excessive (5 cas) fatigue, énervement (3 cas) méconnaissance de la voiture (1 cas) éléments climatiques défavorables (verglas, éblouissement) (2cas). Facteurs de gravité : vitesse (5 cas) obstacles fixes : arbres (5 cas) poteaux (3 cas) talus (1 cas) panneaux de signalisation (1 cas) murets (2 cas) habitations (1 cas) Famille 2 : accidents en perte de contrôle en courbe Il a été dénombré 12 accidents corporels qui se sont déroulés dans des circonstances plus ou moins similaires. Définition de l'accident corporel type relevé : Situation de conduite : un jeune conducteur circule de nuit, à vive allure (au-delà de la limite réglementaire dans la moitié des cas) ; il revient d'une fête (3 discothèques et 1 réveillon). Situation d'accident : au moment de négocier un virage, il perd le contrôle de son véhicule et sort de sa trajectoire initiale. Situation d'urgence : il entreprend alors une manoeuvre de récupération de sa trajectoire (dans 4 cas sur les 12 répertoriés). Situation de choc : il percute un obstacle, qu'il soit fixe (dans 7 cas sur 12), ou mobile (1 véhicule en face, dans 3 cas sur 12). Dans 6 cas sur les 12 recensés, le conducteur était sous l'emprise de l'alcool et/ou de drogue. Il est à noter encore que les procès verbaux font état, dans 3 cas sur 12, d'une inexpérience de la conduite ou d'un mauvais état du véhicule. Facteurs accidentogènes : alcoolémie souvent élevée (7 cas) drogue (2 cas) vitesse (6 cas) inexpérience, mauvais état du véhicule (3 cas). 5/20

7 Facteurs de gravité : vitesse (6 cas) obstacles fixes : mur (1 cas) maison (1 cas) arbre (1 cas) véhicules : en déplacement (3 cas) en stationnement (1 cas) Famille 3 : accidents en intersections Nous avons pu comptabiliser 18 accidents possédant cette caractéristique. Définition de l'accident corporel type relevé : Situation de conduite : un jeune conducteur circule de nuit à bord d'un véhicule léger. Il a consommé de l'alcool dans 3 cas sur 18, ou de la drogue (1 cas), et conduit à une vitesse supérieure à la vitesse maximale autorisée dans 2 cas sur 18. Il arrive à une intersection. Situation d'accident : lorsqu'il arrive à cette intersection, il ne respecte pas le code de la route (refus de priorité dans 8 cas sur 18, non respect des feux tricolores dans 2 cas, et non respect du stop dans 2 autres cas). Situation d'urgence : il freine dans 3 cas sur 18. Situation de choc : il ne peut éviter le choc avec un véhicule léger (dans 4 cas, il s'agit d'une moto, et dans 2 cas, d'un cyclomoteur) qui s'est engagé à l'intersection dans son bon droit. Il est à noter que la majeure partie des accidents relevés concernent un non-respect du code de la route (12 cas). Facteurs accidentogènes : non respect du code de la route : refus de priorité (8 cas) non respect du feu tricolore (2 cas) non respect du stop (2 cas) alcoolémie (3 cas) drogue (1 cas) mauvaise appréciation des distances et du temps : marque le stop et redémarre alors qu'une voiture s'est engagée (3 cas) vitesse (2 cas). Facteurs de gravité : vitesse (2 cas) obstacles fixes plot (1 cas) boîtier électrique (1 cas) véhicule léger en stationnement (1 cas). 6/20

8 2.4. Famille 4 : accidents impliquant un piéton 6 accidents sont inscrits dans cette famille. Définition de l'accident corporel type relevé : Situation de conduite : un jeune conducteur circule en agglomération de nuit. Pour 2 accidents sur les 6 comptabilisés, la vitesse du véhicule est supérieure à la vitesse autorisée. Situation d'accident : un piéton traverse la chaussée sans prendre de précaution (2 piétons sur les 6 accidents recensés sont dans un état d'ébriété, un autre surgit au milieu de véhicules en stationnement). Le conducteur incriminé est, dans la majeure partie des cas, surpris. Situation d'urgence : ce défaut d'attention du conducteur se concrétise par une absence de réaction dans 5 cas sur 6. Situation de choc : ce véhicule percute le piéton sur la chaussée. Facteurs accidentogènes : inattention du conducteur (3 cas sur 6) vitesse excessive (2 cas) mauvaise visibilité (1 cas). Facteurs de gravité : vitesse (2 cas) Famille 5 : accidents découlant d'une manoeuvre dangereuse de dépassement 4 accidents correspondent aux critères de la manoeuvre dangereuse de dépassement. Définition de l'accident corporel type relevé : Situation de conduite : un jeune conducteur roule sur une section courante de nuit, à vitesse élevée (au-delà de la vitesse maximale autorisée pour 3 cas sur les 4 comptabilisés), pour se rendre ou revenir d'une fête organisée chez des amis (3 cas). Situation d'accident : le conducteur incriminé entame un dépassement du véhicule qui le précède, mais n'a pas le temps ou l'espace nécessaire entre 2 véhicules pour se rabattre ; il perd le contrôle de son véhicule. Situation d'urgence : il freine ou donne un coup de volant pour se rabattre. Situation de choc : c'est le choc avec un véhicule venant en sens inverse, un véhicule dans le même sens de circulation que lui, voire un obstacle fixe. Facteurs accidentogènes : vitesse excessive (3 cas) non respect du code de la route : demi-tour non autorisé (1 cas) mauvais état du véhicule : pneu dégonflé (1 cas). 7/20

9 Facteurs de gravité : vitesse (3 cas) obstacle fixe îlot (1cas) bac à fleur (1 cas) Famille 6 : choc arrière hors intersection Il existe, dans les procès verbaux, 3 accidents répondant à ce critère. Définition de l'accident corporel type relevé : Situation de conduite : un jeune conducteur de véhicule léger (2 cas) ou de cyclomoteur (1 cas) étant sous l'emprise de l'alcool ou de la fatigue roule derrière un véhicule léger. Ce n'est pas le cyclomotoriste qui est sous l'emprise de l'alcool ou de la fatigue. Situation d'accident : le véhicule qui le précède ralentit ou s'arrête à un feu tricolore passé au rouge ou pour entreprendre une manoeuvre de stationnement. Situation d'urgence : le jeune conducteur poursuivant n'a pas le temps de réagir (dans 2 cas sur les 3 constatés, le conducteur n'a aucune réaction d'évitement). Situation de choc : le véhicule du conducteur incriminé percute le véhicule qui le précède par l'arrière. Facteurs accidentogènes : vitesse mal adaptée (1 cas sur 3) alcool (1 cas) fatigue (1cas). Facteurs de gravité : vitesse (1 cas). 8/20

10 2.7. Résumé N Intitulé de la famille Facteurs d'accidents Facteurs de gravité 1 Accidents en perte de contrôle sur chaussée rectiligne Alcool, drogue, vitesse, Vitesse, Obstacles fatigue, énervement,éléments fixes climatiques défavorables, méconnaissance de la voiture 2 Accidents en perte de contrôle en Alcool, drogue, Vitesse, obstacles courbe vitesse,inexpérience, mauvais fixes état du véhicule 3 Accidents en intersections Non respect du code de la Obstacle fixe, route, alcool,drogue, vitesse mauvaise appréciation des distances et du temps,vitesse 4 Accidents impliquant un piéton Inattention du conducteur, Vitesse vitesse, mauvaise visibilité 5 Accidents découlant d'une manoeuvre dangereuse de dépassement Vitesse, non respect du code Vitesse, obstacle de la route, mauvais état du fixe véhicule 6 Accidents de chocs arrières Vitesse, alcool, fatigue Vitesse 9/20

11 3. Synthèse et propositions d'action 3.1.Synthèse D'après le premier volet de l'étude on sait que les accidents lors des nuits festives concernent des conducteurs masculins. Ils surviennent plutôt les mois de juin, novembre ou décembre, entre 20h et 1h et entre 4h et 8h. Ils sont localisés dans les grandes villes d'après la carte des accidents : Lille, Dunkerque, Valenciennes et Maubeuge. Les facteurs acidentogènes sont ceux constatés dans les familles d'accidents qu'on a élaboré dans ce second volet de l'étude. Ce sont principalement : l'alcool (famille perte de contrôle notamment), la vitesse, les refus de priorité (famille intersection), le manque d'attention. De plus la vitesse est un facteur de gravité. Ensuite les obstacles fixes heurtés sont également des facteurs de gravité Propositions d'action Les pistes d'action découlent des facteurs accidentogènes constatés dans les familles et des informations tirées du volet 1 (premier paragraphe de la synthèse). Ce sont avant tout des problèmes de comportement. Il est à noter que le public concerné d'après les enseignements du premier volet est un public masculin. Un premier axe peut-être des campagnes de prévention : auprès des autos-écoles (notamment pour les refus de priorité) auprès des bars et boîtes de nuit : notamment pour l'alcool mais également pour la fatigue. Il y a déjà, ou il y a eu, des distributions d'éthylotests, des opérations capitaine de soirée, le dispositif SAM. On peut également rencontrer les gérants des établissements de nuit importants de manière à ce qu'ils sensibilisent leur clientèle aux problèmes de sécurité routière auprès des radios de jeunes : notamment les radios locales, pour la vitesse et l'alcool avec des flash à certaines heures et dans des période ciblées auprès des lycées, des facs (notamment au mois de juin). C'est notamment le rôle des IDSR. De plus il faut insister sur 2 types de risque : le risque d'avoir un accident (conduire vite ou alcoolisé est dangereux) le risque de la sanction (conduire alcoolisé est fortement puni par exemple). Le volet répression est en effet le second axe : il peut se faire par un renforcement des contrôles d'acoolémie. Il convient de cibler les hommes, certains mois, certaines heures (voir synthèse). Les grandes villes peuvent être ciblées, on peut se servir de la carte sur les accidents lors des nuits festives (qui figure dans le volet1). il faut encourager les forces de l'ordre à généraliser les contrôles sur les stupéfiants, maintenant que les tests salivaires sont au point. 10/20

12 Conclusion : L'étude porte sur l'accidentologie liée aux établissements de nuit. Mais dans le logiciel CONCERTO il est impossible de sélectionner des accidents liés à des établissements de nuit. Nous avons donc sélectionné les accidents liés à ce que nous avons appelé les nuits festives, c'est à dire les jours de veille de fête à fête, du vendredi au samedi et du samedi au dimanche. Nous espérions y trouver beaucoup d'accidents liés aux établissements de nuit. Parmi ces accidents grâce aux PV nous savons que nous avons, dans l'ensemble des accidents liés aux nuits festives, entre 7,2 et 20,5 % d'accidents liés aux boîtes de nuit et entre 1,4 et 10,8% d'accidents liés aux boîtes de nuit belges. Tous les accidents que nous avons étudiés ne sont donc pas liés à des établissements de nuit. L'enjeu a été plutôt l'alcool et la vitesse. Le côté festif a été bien présent mais pas forcément lié aux établissements de nuit : il y eu très peu d'accidents liés au domicile/travail par exemple. En tout cas les accidents liés aux nuits festives représentent un enjeu de plus de 120 accidents en moyenne par an et ils ont de plus une gravité élevé. Si la décision est prise de lancer des actions pour lutter contre cette accidentologie, il sera bon de faire un bilan par la suite. Je propose une méthode simplifiée pour y parvenir (voir annexe 3). Enfin, il serait peut-être bon de travailler avec l'administration Belge pour 2 points : améliorer la carte des établissements de nuit étudier les accidents de français survenant en Belgique. 11/20

13 Annexe 1 Calculs statistiques relatifs aux proportions du 1. 12/20

14 Enoncé de la formule : Avec un échantillon de taille N (il faut cependant N>30), si on observe un nombre d'occurences N Noc pour un caractère donné on sait, avec p= oc (p proportion du caractère) que : N pour p < 0,1, Noc sur l'ensemble des échantillons de taille N suit une loi de poisson de moyenne m=np pour 0,1 p 0,9, Noc sur l'ensemble des échantillons de taille N suit une loi normale de moyenne m=np et d'écart type s= Npq avec q=1-p. A partir de ces 2 résultats, on peut déterminer l'intervalle de confiance à 90% de Noc : pour p<0,1, on trouve cet intervalle de confiance dans les tables de la loi de poisson pour 0,1 p 0,9, on sait que l'intervalle de confiance est compris entre : m - (1,64xs) m + (1,64xs). Que permet de dire cet intervalle de confiance? Il permet de dire qu'on a 90 chances sur 100 d'avoir raison en affirmant que le nombre d'occurences pour l'ensemble des échantillons de taille N est compris dans cet intervalle. On a donc, si B1 et B2 sont les 2 bornes de l'intervalle de confiance de Noc, 9 chances sur 10 d'avoir raison en disant que B1 < Noc <B2. Pour ensuite retrouver les proportions qui nous intéressent on divise par N : N oc B1 B2 B1 B2 on alors < <. Ce qui nous donne <p<. N N N N N En multipliant par 100 on obtient des pourcentages : c'est ainsi qu'on obtient un encadrement à partir du pourcentage qu'on avait trouvé dans l'échantillon, encadrement qui est valable pour toute la population. Ici la population ce sont les 662 accidents survenus pendant les nuits festives. L'échantillon ce sont les PV. On a donc N=. Les caractères étudiés se sont l'alcool, la drogue, la vitesse, les trajets liés aux boîtes de nuit et les trajets liés aux boîtes de nuit belges. Leur nombre d'occurences sont respectivement 21, 8, 20, 10 et =0,29 On va traiter 2 exemples : un où p est inférieure à 0,1 et un où p est comprise entre 0,1 et 0,9. On a donc différentes valeurs de p, par exemple pour l'alcool p= 13/20

15 Premier exemple : boîtes de nuit Caractère observé : boîte de nuit Nombre d'occurences = 0,14 Ici p compris entre 0,1 et 0,9 p= Donc Noc de boîtes de nuit suit une loi normale de moyenne Np= x et d'écart type 0,14 0,86 10 =10 =2,9. L'écart type est donc égal à 2,9. D'après les propriétés de la loi normale on sait que l'intervalle de confiance à 90% est compris entre 10-(1,64x2,9) et 10+(1,64x2,9). Ce qui donne (10-4,8) et (10+4,8). Ce qui donne comme bornes de l'intervalle 5,2 et 14,8. On a donc 10 compris à 90% entre 5,2 et 14,8. On divise par pour se ramener à une proportion : 10 5,2 14,8 on a alors compris entre et. Ce qui donne 14 compris entre 7,2 et 20,5 (on multiplie par 100 pour trouver des pourcentages). En résumé, on peut affirmer avec 90% de chance d'avoir raison que la proportion d'accidents où le trajet a eu un lien avec une boîte de nuit lors des nuits festives varie entre 7,2 et 20,5%. Second exemple : boîtes de nuit belges Ici le nombre d'accidents en lien avec une boîte de nuit belge est égal à 3 : 3 donc p= = 0,04 On a p < 0,1. C'est donc l'autre cas. 3 =3. Pour trouver l'intervalle de confiance à 90% on se réfère à une table (elle figure dans l'annexe). Noc suit une loi de poisson de paramètre x On voit que 3 est compris entre 0,82 et 7,8. Pour retrouver une proportion on divise par. 14/20

16 3 0,82 7,8 compris entre et. Ce qui donne 4 compris entre 1,4 et 10,8 (on multiplie par 100 pour trouver des pourcentages). On obtient En résumé, la proportion du nombre d'accidents où le trajet a eu un lien avec une boîte de nuit belge est comprise entre 1,4 et 10,8%. On peut trouver ci-joint les tables de la loi de poisson (utiles lorsque la proportion est inférieure à 0,1) : 15/20

17 Précision : pour x>50 : x-1,65rc(x) et x+1,65rc(x) peuvent être considérées comme les bornes de l'interval de confiance à 90% contrairement à ce qui est mentionné. 16/20

18 Annexe 2 Exemple de grille d'analyse des PV 17/20

19 GRILLE D'ANALYSE D'ACCIDENT Etude : accidentologie liée aux établissements de nuit N P.V. schéma de l'accident (au dos) route: pr: Date Heure jour de la semaine R.C./agglo Sc.c / Inter. Tracé plan Tracé long conducteur oui/non jeune véhicule A B C D commune: précisions (taux/type drogue/circonstances) alcool Type de véhicule drogue puissance fiscale fatigue date carte grise itinéraire des véhicules impliqués (discothèque?) département du véhicule A Tués Blessés hospitalisés B Blessés légers Jour / nuit Sec /mouil C Obstacle Vitesse régl. D Description séquentielle des situations : Facteurs de l'accident de C onduite Accident U rgence Ch oc Observations 18/20

20 Annexe 3 Méthode simplifiée évoquée en conclusion 19/20

21 Enoncé de la méthode : On dispose d'un nombre d'accidents n1 pour une année N1. On mène des actions l'année d'après (N2) ; on neutralise donc cette année. On dispose d'un nombre d'accidents n3 pour l'année suivante (donc 2 ans après). C'est l'année N3. Si entre l'année N1 et l'année N3 on a une baisse de x% pour une référence donnée, on x multiplie n1 par (1). On obtient n1'.on calcule l'intervalle de confiance de n1'. C'est la 100 même méthode que précédemment car le nombre d'accidents suit une loi de poisson. On regarde comment se situe n3 dans cet intervalle : si n3 est inférieure à la borne inférieure : baisse significative si n3 est inclus dans l'intervalle : pas de conclusion si n3 est supérieur à la borne supérieure : hausse significative. Exemple pour cette méthode On prend l'exemple où on a 130 accidents en 2010 lors des nuits festives. On en avait 662 entre 2004 et 2008 et 130 correspond à 650 accidents en 5 ans. On considère que les actions sont menées en On neutralise alors l'année On a N1 =2010, n1=130. On regarde ensuite comment se comporte l'accidentologie lors des nuits festives en France en 2010 et La référence est ici la France. Si on observe une baisse de 10% par exemple, alors on multiplie 130 par 0,9. On applique une baisse de 10% à 130. On obtient alors un nombre théorique d'accidents de 117 (c'est n1'). On calcule alors son intervalle de confiance à 90%. Les 2 bornes sont 117-1,65x 117 et 117+1,65x 117. Ce qui donne : 99 et 135. Ensuite on cherche le nombre d'accidents lors des nuits festives en 2012 (ici N3=2012) : si le nombre est inférieur à 99, baisse significative si le nombre est entre 99 et 135, on ne peut rien dire statistiquement si le nombre est supérieur à 135, hausse significative. En clair si on obtient un nombre inférieur à 99 on pourra estimer que notre action a été positive. C'est bien sûr une méthode grossière car la baisse significative peut être due à autre chose. De même, on neutralise 2011, mais les actions ne dureront peut-être que les 6 premiers mois de /20