Observatoire sur l approvisionnement. la catastrophe survenue au Japon. BILAN ET RECOMMANDATIONS Janvier 2012

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Marie-Dominique Lefebvre
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1 Observatoire sur l approvisionnement en composants électroniques à la suite de la catastrophe survenue au Japon BILAN ET RECOMMANDATIONS Janvier 2012

2 Dommages et inquiétudes au lendemain de la catastrophe Le 11 mars 2011, le nord-est du Japon est secoué par un tremblement de terre de magnitude 9 provoquant un tsunami dévastateur. Les dégâts sont considérables sur les infrastructures (transports, réseaux) et le Japon connait une perte de 20% de la production d électricité nationale (centrale de Fukushima noyée par le tsunami). De nombreuses usines sont endommagées, en particulier dans la filière électronique : matériaux, composants actifs et passifs, sous-ensembles. Des inquiétudes sur les approvisionnements en composants ont été très vite exprimées par les différents secteurs industriels français. La dépendance de l industrie électronique française vis-à-vis du Japon est brutalement mise en évidence. Les besoins sont urgents pour cerner l ampleur des dommages et leurs conséquences : mesure de l impact de la catastrophe, évaluation de la dépendance de la filière électronique française, identification des composants les plus critiques. 2

De nombreuses usines sont endommagées, en particulier dans la filière électronique : matériaux, composants actifs et passifs, sous-ensembles.

3 Réactivité de la FIEEC, de ses syndicats membres, de la DGCIS et de la filière La FIEEC, ses syndicats membres et la DGCIS mettent rapidement en place l «observatoire Japon» pour fournir une information adaptée sur les évolutions et conséquences ces opérationnelles. o es Le cabinet DECISION est mandaté pour réaliser cet observatoire. D avril à novembre 2011, ces acteurs se réunissent et échangent pour diffuser régulièrement des indicateurs à l ensemble de l industrie i française : fiches thématiques par secteur (ex. automobile, défense ), points d actualités et tableaux de bord de situation, tableaux de bord sur l état des usines, supports publiés sur les sites de la DGCIS et de la FIEEC. Afin d éviter les comportements dictés par l urgence qui risqueraient d être contreproductifs et contraires aux intérêts de l ensemble de la filière, la FIEEC et ses syndicats publient un guide de bonnes pratiques et de recommandations afin d assurer une gestion sereine de la crise. Les acteurs se sont mobilisés efficacement pour parer aux risques de pénurie : création de cellules de crises, constitution de stocks de précaution, recherche de toutes sources alternatives possibles ; dialogue avec les fournisseurs japonais pour obtenir le maximum de transparence sur l évolution de la situation, adapter la planification de la production aux nouvelles conditions et garantir les approvisionnements. 3

D avril à novembre 2011, ces acteurs se réunissent et échangent pour diffuser régulièrement des indicateurs à l ensemble de l industrie i française : fiches thématiques par secteur (ex.

4 Les grands enseignements (1) Le rôle structurant de l industrie électronique pour le bon fonctionnement de nos industries et de notre économie a été à nouveau mis en évidence. Les principales faiblesses de la filière électronique française ont été rapidement identifiées : Matériaux (dépendance commune à l ensemble de l électronique mondiale). Deux familles de composants critiques mises en avant : microcontrôleurs, condensateurs aluminium. Si un tel événement survenait lors d une période de forte croissance, les conséquences seraient beaucoup plus pénalisantes pour la filière et l économie. La production des composants est elle-même dépendante d un approvisionnement électrique stable et sécurisé. 4

Deux familles de composants critiques mises en avant : microcontrôleurs, condensateurs aluminium.

5 Les grands enseignements (2) Le choc de la crise japonaise a été assez bien digéré. De ce fait, les acteurs ne ressentent pas le besoin impérieux de modifier les pratiques. Malgré les risques, certains clients ne remettent pas en cause leurs procédures d approvisionnement en source unique. Les délais annoncés n'ont pas toujours été en adéquation avec ceux constatés par certaines entreprises - ces délais pouvant être problématiques (20 à 24 semaines fin T3 2011). La sensibilité accrue aux risques sur les approvisionnements devrait conduire à une réflexion stratégique à moyen terme. L image des fabricants japonais est sans doute sortie grandie de cette épreuve, en raison de l efficacité de leur réaction dans la crise. 5

Les délais annoncés n'ont pas toujours été en adéquation avec ceux constatés par certaines entreprises - ces délais pouvant être problématiques (20 à 24 semaines fin T3 2011).

6 Les grands enseignements (3) Des facteurs extérieurs ont contribué à amortir le choc Efficacité de la réaction japonaise, pour une reprise plus rapide que prévue : Les fabricants de composants ont assez vite rassuré leurs clients en les informant sur la situation et les délais. Grâce à une mobilisation extraordinaire des Japonais pour réparer les dégâts, les usines endommagées ont souvent été remises en état plus vite que prévu, permettant un retour à des niveaux normaux de production anticipés par rapport aux plans initiaux. Niveaux élevés d inventaires des composants dans le monde au début de 2011 : La pénurie de 2010 avait conduit les clients à se couvrir alors que le ralentissement économique n était pas encore perceptible. La saisonnalité structurelle du marché mondial des composants veut que la consommation soit plus faible au premier trimestre. Conjoncture «favorable» pour l approvisionnement : L environnement économique s est dégradé de façon imprévue à partir de l été 2011, entraînant une anticipation d un ralentissement de la demande finale pour fin 2011-début Les tensions ont donc reculé sur le marché des composants (phénomène accentué par les stocks de précaution accumulés pendant les premières semaines de la crise). 6

Grâce à une mobilisation extraordinaire des Japonais pour réparer les dégâts, les usines endommagées ont souvent été remises en état plus vite que prévu, permettant un retour à des niveaux normaux de

7 Le retour d expérience et l indice de satisfaction sur l usage de observatoire Japon FIEEC-DGCIS L observatoire Japon a été considéré comme un outil très utile pour les acteurs la filière électronique mais aussi pour les entreprises des autres secteurs dépendants. L outil a aidé les entreprises à la prise de décision (ex. : prise de contacts avec des clients utilisant des produits d origine Japonaise ou importés du Japon). L adéquation avec les besoins des entreprises a été pleinement justifiée jusqu'au mois de juillet qui a marqué une baisse des inquiétudes. Jusqu à novembre, l observatoire est ensuite devenu un outil pertinent de veille. L observatoire a donné satisfaction aux utilisateurs (syndicats et entreprises) notation de 0 à 5 sur les différents outils proposés: Echanges au cours des comités de pilotage : 4,3 s/ 5. Tableau de bord et points d actualité : 4,3 s/ 5. Fiches thématiques par secteur : 4 s/ 5. Tableau de bord des usines : 3,6 s/ 5. 7

: prise de contacts avec des clients utilisant des produits d origine Japonaise ou importés du Japon).

8 Les recommandations et suites à donner L électronique est stratégique : la catastrophe au Japon a mis en lumière de manière évidente la part de ce pays danslaproduction mondiale. Les risques d approvisionnement ne se limitent pas au Japon : La focalisation sur le Japon masque d autres dépendances en matière d approvisionnements stratégiques. Les inondations en Thaïlande mettent en lumière la vulnérabilité de l industrie électronique à l approvisionnement en disques durs. La mondialisation a poussé l industrie électronique à se spécialiser par zones géographiques pour réduire ses coûts. La contrepartie est une dépendance accrue pour l approvisionnement de certains composants ou sous-ensembles (ex: usines de semi-conducteurs à Taïwan). Une veille de l approvisionnement en composants électroniques pour l industrie de crise doit être mis en place. Les acteurs de la filière appellent à la pérennisation de l observatoire avec une couverture mondiale dans une logique d anticipation et de bonne gestion de crise. 8

Les inondations en Thaïlande mettent en lumière la vulnérabilité de l industrie électronique à l approvisionnement en disques durs.

9 Un observatoire stratégique de l approvisionnement en composants électroniques pour l industrie française L'Observatoire stratégique pérennisé doit répondre aux besoins suivants : Connaissances des forces et faiblesses des approvisionnements en composants pour l industrie française en prenant en compte une zone monde (tous pays producteurs de composants). Croisement de la production mondiale de composants diffusion dans les principaux secteurs utilisateurs. Suivi de l évolution des délais pour les principales familles de produits et matériaux, de l ensemble des utilisateurs de composants (soustraitants et clients), panorama logistique et transports (voies de frets maritime et aérien) entre les pays producteurs et l Europe. La FIEEC propose la mise en place d un observatoire stratégique des vulnérabilités de l industrie française aux approvisionnements extérieurs en électronique. La profession demanded que cet observatoire soit intégré é dans le cadre de l Observatoire du numérique mis en place par le ministre de l Industrie dans le cadre de la CNI. 9

Croisement de la production mondiale de composants diffusion dans les principaux secteurs utilisateurs.

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