EDUCATION-SANTE-AGRICULTURE-INFORMATIQUE. Licence pour Documents Libres, Version 1.1 Copyright ( ) 2000 Guilde des Doctorants.
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- Aline Larouche
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1 EDUCATION-SANTE-AGRICULTURE-INFORMATIQUE Licence pour Documents Libres, Version 1.1 Copyright ( ) 2000 Guilde des Doctorants. Paris DOCUMENTS PEDAGOGIQUES LIBRES
2 c/n : (rapport entre le carbone et l azote) renseigne sur la richesse de l humus en azote et sur l activité biologique du milieu. fertilité : aptitude d un sol à nourrir les plantes. oligo-éléments : substances nutritives dont les plantes ont besoin mais en petite quantité. retournement : opération qui vise à redonner de l air, (oxygène), à la masse de compost pour que les micro-organismes poursuivent le travail de décomposition et qui en mélange les divers éléments. Page Résultats : Production réalisée avec 5 tonnes, soit 32 charrettes de compost à l ha par les élèves de l école de Maïmba : Avec compost : Sorgho : 2800 kg Maïs : 3200 kg Pénicillaire : 1200 kg Arachide en coque : 60 sacs Sans compost : 500kg 400 kg 300 kg 10 sacs LE COMPOST Introduction : Quoi de plus réjouissant que de savoir que le sol, par notre volonté et notre assiduité au travail, peut, retrouver son aptitude à nous donner de bonnes récoltes. C est plus simple qu on peut l imaginer. Il s agit d employer le temps de saison dite «morte» à fabriquer de l engrais naturel, le compost, une nourriture bonne et durable, source de richesse pour nos sols tant meurtris par tous les facteurs nocifs à l agriculture. Parmi ces facteurs nocifs, citons : la surexploitation, les feux de brousse, les mauvaises méthodes culturales, les érosions par l eau et le vent, les divagations d animaux en surnombre, Nul n ignore que l humus nourrit la terre, la terre nourrit les plantes et la plante nourrit l homme et l animal. Notre priorité, aujourd hui, est de nourrir nos sols si nous ne voulons pas être des éternels assistés. Il s agit surtout de la technique du compostage aérobie qui, enseignée aux élèves, à l école, sera vulgarisée par eux vers les paysans. Les avantages de cette technique sont entre autres : - améliorer la fertilité du sol ; - permettre au paysan de se libérer vis à vis de l extérieur en lui évitant l achat d engrais chimique ; - permettre la transmission d un savoir scientifique entre paysans. Produire gratuitement son engrais pour obtenir un meilleur rendement et atteindre l autosuffisance alimentaire, et de meilleurs revenus pour satisfaire les besoins vitaux. Cela chacun peut le faire!.. grâce à ce petit livre. Page 1
3 1 - Définition : Le compost est un mélange de déchets végétaux et de bouse (ou fumier) qu on a laissé décomposer en tas. C est un engrais naturel qui rend au sol ce que les cultures lui ont pris. Il s obtient par un processus appelé compostage correspondant à la transformation biologique des résidus organiques par l activité des micro-organismes aérobies (bactéries, champignons). 2 - Intérêt du compost : Ajouté à la terre des champs, le compost permet d augmenter la qualité et la quantité du produit récolté : - en améliorant les propriétés physico-chimiques du sol, - en augmentant la capacité de rétention d eau, - en stimulant l activité biologique, - en favorisant la nutrition et la résistance des plantes. 3 - Réalisation : a) choix et dimensions de l aire de compostage : On choisit un endroit ombragé - sous un arbre ou sous un hangar bien aéré d environ 2 mètres de haut - pour protéger le tas du soleil, du vent et des animaux. Il est souhaitable de la situer près d une réserve d eau ( puits ou marigot) L endroit étant déterminé, il faut creuser 4 fosses d ancrage mesurant chacune 3 m de longueur, 1,5 m de largeur, 0,20 m de profondeur et distantes de 0,50 m les unes des autres. 8 - Le rôle des différents ingrédients : 1) les débris ou déchets végétaux sont composés de cellulose et lignine ; ils apportent le carbone. 2) les excréments animaux apportent l azote. Ces deux types d ingrédients sont dégradés par les micro-organismes. Pour avoir un bon compost (rapport carbone / azote optimal =15), on doit respecter les doses indiquées en c) les ingrédients. 3) l argile favorise la formation du complexe argilohumique qui fixe les substances nutritives échangeables. De plus, elle peut renfermer du fer, du magnésium, de la potasse et des oligo-éléments qui sont utiles à la croissance des plantes. 4) la poudre d os fournit du phosphore et du calcium qui sont des minéraux assimilables par les plantes. 5) la cendre de bois apporte du calcium, du magnésium et du potassium. De plus, elle neutralise l effet nuisible des acides organiques provenant de la dégradation des débris végétaux par les micro-organismes aérobies. 9 - Petit lexique : «zaï» : mot mooré (Burkina Faso) signifiant se dépêcher de prendre, de faire, d avoir, donner la priorité aux trous pour mieux nourrir la plante micro-organismes aérobies : microbes de très petites tailles, visibles seulement au microscope et qui ne peuvent vivre et être actifs qu en présence d air. humus : substance colloïdale noirâtre résultant de la décomposition partielle, par les microbes du sol, de déchets végétaux et animaux. Page 2 Page 7
4 6 - Le produit fini : Après le 60ème jour, le compost est dit «mûr» ; il est utilisable immédiatement. Si on l utilise plus tard, il doit être soigneusement séché. Pour le séchage, le produit est étalé en couche mince (5 cm d épaisseur), à l ombre (sous un grand arbre, un abri, etc...). Le temps de séchage dépend de l humidité ambiante. 7 - L utilisation du compost : Le compost peut être utilisé efficacement : - soit juste après sa sortie de la dernière fosse ; - soit plus tard, en saison de culture, s il est conservé en sac, à l abri du soleil et de la pluie. Le compost peut être répandu sur un champ préparé. Il est incorporé au sol par le labour et avant d ensemencer. Compte tenu des quantités relativement faibles produites par la technique manuelle (une production industrielle est possible) la meilleure utilisation est celle de la méthode «zaï». On fait alors des «poquets» de 10 à 15 cm de profondeur et d environ 20 cm de diamètre (en fonction du type de sol). Dans les poquets, on met 1 à 2 poignées de compost (une poignée d adulte : 120 g environ) qu on recouvre d une mince couche de terre. Dès la première pluie utile (30 mm environ), on peut semer les céréales (sorgho, petit mil, maïs) et arachides. Ce compost s utilise aussi bien pour les plantes du jardin, en maraîchage, pour la plantation des arbres que pour les cultures en grand champ. Le facteur limitant est ici la quantité de compost qu on pourra produire. b) le matériel : Il est fonction de la main d œuvre disponible et de la dangerosité des différents gestes à accomplir. Pour une classe de 30 élèves, il faut prévoir : - des houes : 3 ou 4 par fosses, soit 9 à 12 pour l ensemble - des pelles : 2 par fosses, soit 8 en tout - des fourches : 2 suffisent (3 ou 4 c est mieux) - un bassin de trempage ou de grands récipients comme un fût, une très grande cuvette - une brouette - des seaux ou arrosoirs de 10 litres ; on peut fabriquer un arrosoir de fortune avec une boite de conserve fixée au bout d un manche et percée de petits trous. - un râteau - 1 ou 2 haches - des feuilles de plastique pour couvrir le tas terminé et maintenir le bon degré d humidité (récupérer les sacs LEDA) - 3 bâtons assez droits, de 1 m de longueur, pour réserver 3 cheminées nécessaires à la surveillance de la température et de l humidité. c) les ingrédients : quantités pour un tas de compost : - 17 brouettes de déchets végétaux (tiges de mil, paille, feuilles mortes) ; - 7 brouettes de déchets animaux (boeufs, chèvres,moutons,poules) ; - 1 brouette d argile ou terre de termitière ; - 20 poignées de cendre de bois ; - 20 poignées de poudre d os (os, sabots d animaux, cornes) ; - un fût d eau (180 l) d) la préparation Elle doit se faire 3 ou 4 jours avant le jour prévu pour la confection du tas. Les matériaux longs comme les tiges de Page 6 Page 3
5 mil, les herbes sèches et autres végétaux doivent être coupés en petits morceaux (à la hache, à la houe ou au coupecoupe) et trempés dans le bassin. Une fois humides, il doivent être conservés sous des branches vertes mouillées pour conserver leur humidité jusqu au jour de montage du tas. La bouse sèche doit être émiettée, puis arrosée. Il faut brûler les cornes, os et sabots, puis les écraser dans un vieux mortier pour obtenir de la poudre. e) le montage du tas Il doit se faire en une seule journée de la manière suivante : - arroser le fond de la fosse n 1 avec 2 arrosoirs d eau - répandre 4 pelletées d argile broyée - étaler 2 brouettes de fumier - répartir les trois bâtons en les plantant dans les matériaux déjà dans la fosse pour ménager trois cheminées qui serviront à surveiller l évaporation des gaz, la circulation de l air, la température et la pénétration de l eau - éparpiller 4 poignées de poudre d os - arroser de 2 arrosoirs d eau - ajouter la paille humide sur 15 à 20 cm de haut - répandre 4 poignées de cendre - arroser avec 2 arrosoirs d eau La 1 ère couche est terminée. Elle est suivie de 4 autres couches identiques. La hauteur totale du tas peut atteindre 0,80 m à 1 m. Le tas de compost terminé a la forme d une pyramide à base rectangulaire. 4 - La surveillance du tas de compost : L optimisation de l humidité et de la température est nécessaire pour obtenir une décomposition homogène et un produit final uniforme. Humidité : la masse en fermentation ne doit pas être trop sèche car les bactéries demandent un taux optimal d humidité. Si l humidité est plus faible, le mycélium de champignon apparaît, ce qui nuit à la bonne qualité du compost. En mouillant de nouveau, ce phénomène disparaît. Température : Au bout de 3 ou 4 jours, la température atteint 65 à 70 (phase «thermophile»). Il est donc nécessaire de mesurer, tous les 2 jours, la température et le degré d humidité (une poignée de compost serrée ne doit ni laisser couler de l eau, ni s émietter). Toute baisse rapide de la température est le signe d un ralentissement de la fermentation dont la cause est l excès d humidité ou une anaérobiose par tassement. 5 - Les retournements : 15 jours après le montage, on transfère complètement la couche supérieure en la mettant au fond de la 2ème fosse. On arrose convenablement (test de la poignée serrée) et on démonte de la même manière les couches successives en arrosant. 15 jours plus tard, on transfère le contenu de la 2ème fosse dans la 3ème de la même manière. Puis 15 jours après, de la 3ème dans la quatrième. Ainsi, tout ce qui était dessus se retrouve dessous. Les fosses libérées à chaque retournement peuvent servir à monter d autres tas. Page 4 Page 5
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