Une meilleure valorisation des ressources Des bas fonds du Sine Saloum par la gire

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1 Programme sénégalo-allemand d appui à la décentralisation et au développement local PRODDEL Une meilleure valorisation des ressources Des bas fonds du Sine Saloum par la gire Expérience du Programme de Lutte contre la Pauvreté en milieu rural dans le Bassin Arachidier Ministère de la Décentralisation et des Collectivités Locales (MDCL)

2 Auteur : Saliou MBODJ Conseiller Technique en Aménagement et Environnement Février 2008

3 Sommaire Avant - propos et remerciements 4 Glossaire 5 Résumé et Synthèse 7 I. Introduction... 9 II. Généralités sur les Bas-fonds Concept de Bas-fond Maîtrise des eaux de ruissellement Justification de la valorisation des Bas-fonds Gestion classique des Bas-fonds 19 III. Expérience du PAGERNA / PBA / GTZ en matière de valorisation des Bas-fonds.. (VABAF) PAGERNA / PBA / GTZ Définition de la VABAF Vision PAGERNA / PBA / GTZ des Bas-fonds Lignes directrices Hypothèses Acteurs Activités Innovations Démarches Exemple de VABAF : le cas de Ndour Ndour 31 IV. Gestion Intégrée des Ressources des Bas-fonds (GIRBAF) Définition du concept de la GIRE Caractéristiques de la GIRE GIRE et amélioration de la VABAF (GIRBAF) 60 V. Conclusions et Recommandations VI. Annexes Annexe 1 : Tableau comparatif des modes de valorisation de Bas-fond 66 Annexe 2 : Modèle de Convention Locale 68 Annexe 3 : Modèle de Convention pour une GIRBAF 70 Annexe 4 : Cartes de localisation de la vallée de Ndour Ndour/Djilor 76 Annexe 5 : Liste des propriétaires de parcelles de riz à Ndour Ndour 77 Annexe 6 : Chaîne des résultats de la GIRBAF 79 Annexe 7 : chaîne de résultat de la GIRBAF 79 Annexe 8 : cadre logique de la GIREBAF 80 Annexe 9 : bibliographie 85 Sommaire 3

4 Avant - propos et remerciements L Agence Suédoise de Coopération Internationale au Développement (ASDI), en collaboration avec Ramboll Natura AB (une société internationale de conseil dans le domaine du développement durable), Stockholm International Water Institute (SIWI) et le Partenariat Ouest Africain de l Eau (GWP/WAWP), a initié un programme international de formation en Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE), afin de contribuer à la réduction de la pauvreté, en soutenant le développement des capacités en GIRE. Ce document a été élaboré dans le cadre de cette formation. Il constitue le projet de travail de l auteur et une modeste contribution à la réflexion sur la GIRE, en général et, sur la valorisation des bas-fonds, en particulier. Sa réalisation a été rendue possible grâce à l appui de SIWI, ASDI, Ramboll Natura, GWP/WAWP et de la GTZ. Je ne saurais les remercier assez pour cela. Je rends aussi hommage à Mr Rolf Link, Directeur du PBA/GTZ/ Kaolack, pour, non seulement l appui matériel et financier du Projet, mais aussi l esprit de compréhension dont il a fait montre à mon égard. L élaboration de ce document a nécessité la tenue de plusieurs ateliers et séances de travail avec des structures de la région de Fatick, dont : la DRDR, l ANCAR, l ARD, la Direction Régionale de l Environnement, l ONG FEE, le PAPIL, ainsi qu une équipe de Consultants du PBA dont A. Thioune, A. Ndoye et M. Cissokho. Je voudrai exprimer mes sincères remerciements à toutes ces personnesressources, pour leur sincère collaboration. Je ne saurais terminer, sans remercier vivement ma facilitatrice de groupe Mme Miriam Huitric, Mr Souleymane Gaye (ADRAO) et Mr Cheikhou Gassama, pour les précieuses suggestions qu ils m ont apportées, afin d améliorer la qualité du document. J espère que ce travail sera utile aux acteurs qui interviennent dans la mise en valeur des basfonds, au niveau local et national. Je sais qu il n est ni exhaustif ni terminé. C est un pas en avant qui en appelle d autres. Je suis donc très intéressé et tout disposé à recevoir les commentaires, suggestions, contributions et critiques, de tout lecteur, pour continuer à le compléter et à l améliorer. Août

5 Glossaire ADRAO : ANCAR : ASC : ASDI : CBF : CERP : CES/DRS : CLE : COGIRBAF : CR : DRDR : DEL : DSRP : ETP : EV (Bac) : FEE : GDRN : GIRE : GIRBAF : GTZ : GWP/WAWP : IREF : KFW : LOASP : Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l Ouest (WARDA) Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural Association Sportive et Culturelle Agence Suédoise de Coopération Internationale au Développement Consortium des Bas-Fonds Centre d Expansion Rural Polyvalent Conservation des Eaux et des Sols/Défense et Restauration des Sols Comité Local de l Eau Convention pour la GIRBAF Communauté Rurale ; Conseil Rural Direction Régionale du Développement Agricole Développement Economique Local Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté Evapotranspiration potentielle Evaporation sur Bac Femmes, Enfants, Environnement Gestion des Ressources Naturelles Gestion Intégrée des Ressources en Eau Gestion Intégrée des Ressources des Bas-fond Coopération Technique Allemande Partenariat Ouest Africain de l Eau Inspection Régionale des Eaux et Forêts Coopération financière allemande Loi d Orientation Agro-Sylvo-Pastorale 5

6 LPDA : MINTCL : NEPAD : ONG : PAGERNA : PAPIL : PBA : PISA : PLD : PNUE : POAS : PRDA : PRDI : SIWI : SRAT : TRI : UICN : VABAF : VAN : Lettre de Politique de Développement Agricole Ministère de l Intérieur et des Collectivités Locales Nouveau Partenariat pour le Développement de l Afrique Organisation Non Gouvernementale Projet Autopromotion et Gestion des Ressources Naturelles au Sine Saloum Projet d Appui à la Petite Irrigation Locale Programme sénégalo - allemand de lutte contre la pauvreté en milieu rural dans le bassin arachidier Programme d Investissement du Secteur Agricole Plan Local de Développement Programme des Nations Unies pour l Education Plan d Occupation et d Affectation des Sols Programme Régional pour le Développement Agricole Plans Régionaux de Développement Intégré Stockholm International Water Institute Schéma Régionaux d Aménagement du Territoire Taux de Rentabilité Interne Union Mondiale pour la Conservation de la Nature Valorisation des Bas-fonds Valeur Actuelle Nette 6

7 Résume et synthèse La région naturelle du Sine Saloum (actuelles régions administratives de Fatick et de Kaolack) est sillonnée par des centaines de petits bas-fonds qui drainent chaque hivernage, malgré la persistance de la sécheresse, d importantes quantités d eau de ruissellement. Ces bas fonds occupent une superficie de plus de ha et peuvent assurer le stockage de plusieurs millions de mètres cubes d eau. Compte tenu de leurs énormes potentialités en eau, en terres fertiles et autres ressources connexes (forestières, pastorales, piscicole, etc, ils constituent un important enjeu économique et social pour le monde rural et pour l économie nationale. De même, l exploitation des bas-fonds permet de mobiliser une importante main d œuvre en majorité féminine pour la riziculture, le maraîchage et l arboriculture. En effet, ils constituent les seules zones où les parcelles appartiennent en général, aux femmes et se transmettent de «mère en fille». Pour elles, l exploitation des bas-fonds constitue non seulement, un enjeu de prestige et de rehaussement du statut social, mais aussi un instrument d amélioration du bien-être familial, d insertion dans le tissu économique, d autonomie financière et donc d émancipation. Malheureusement, l exploitation des bas-fonds est entravée non seulement par des contraintes d ordre technique (avancée de la salinité, excès ou insuffisance d eau, dysfonctionnement hydraulique, rupture de l équilibre eaux douces eaux salées, rupture de l équilibre morphodynamique (équilibre entre l érosion et la sédimentation), disparition de la fonction hydro régulatrice de la végétation, etc.), mais aussi d ordre social (conflits, exclusion, faiblesse organisationnelle et communicationnelle, etc.). En effet, ce sont des ressources communes (partagées) exploitées par différents acteurs ayant des intérêts souvent divergents (ou perçus comme tels). Il en ressort de fréquents conflits d usage liés au foncier, à la divagation du bétail, à l exclusion de certains acteurs, aux approches souvent contradictoires des structures d appui et à l intervention politicienne de certaines autorités et autres acteurs puissants, etc. Dans l optique de résoudre tous ces problèmes et de pérenniser les actions, le PAGERNA / GTZ avait adopté une approche de valorisation de bas-fond (VABAF) qui combine dans une vision d aménagement de terroirs villageois et inter-villageois (i) des mesures techniques ( construction de petites digues anti-sel et/ou de retenue, mise en place de mesures de conservation des eaux et des sols), (ii) la mise en place au niveau de chaque bas-fond endigué d un comité de gestion et d une caisse d entretien et de maintenance des ouvrages (iii) l élaboration et la mise en œuvre d une convention pour une gestion intégrée des ressources des bas-fonds (COGIRBAF), (iv) l élaboration de façon concertée d un schéma d aménagement et de gestion du bas-fond (SAG- BAF). 7

8 Cette approche a l avantage de permettre de prendre en considération les aspects économiques (augmentation de la production agro-sylvo-pastorale et des revenus, sécurité alimentaire, développement de filières, etc.), écologiques (restauration de l écosystème, du fonctionnement hydraulique, de l équilibre eaux douces - eaux salées, de la fonction hydro régulatrice de la végétation, régulation du débit au profit de la mangrove située en aval, etc.), sociaux (justice sociale, équité, gestion proactive et résolution pacifique des conflits, amélioration de la cohésion sociale, etc.), institutionnels (renforcement des capacités, amélioration de la communication, responsabilisation des acteurs, subsidiarité, auto organisation, partenariat, etc.) et genre (renforcement du statut de la femme). Cette approche se veut aussi être globale, multisectorielle, reproductible et réplicable. La COGIRBAF a pour but de définir les règles consensuelles (impliquant tous les acteurs concernés de près ou de loin) pour une mise en valeur durable des ressources du bas-fond, à savoir une exploitation pacifique, équitable, économiquement rentable et écologiquement rationnelle. La mise en pratique de cette approche de valorisation des bas-fonds, en dépit de sa pertinence et de son actualité, a permis de détecter quelques insuffisances susceptibles d amélioration. Aussi, la prise en compte de ses faiblesses a-t-elle montré la nécessité d intégrer d autres éléments devant conduire à une application effective de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) dans les bas-fonds. Cette nouvelle approche, dénommée Gestion Intégrée des Ressources des Bas Fonds (GIRBAF), gagnante sur de nombreux tableaux, lie plusieurs objectifs de développement (l économie, la préservation de l environnement, la cohésion sociale, des institutions saines, l équité et la promotion de la femme rurale, etc.) dans une vision d aménagement global de bassin versant. Plutôt que de chercher à maximiser, cette approche vise à restaurer les bas - fonds et à optimiser l utilisation de leurs ressources. Le gain sur ces tableaux consiste à trouver un compromis entre ces différents objectifs. Dans ce document, l objectif visé est de tenter, au - delà de la capitalisation des acquis du PAGERNA / GTZ dans le Sine Saloum, de décrire les améliorations à apporter à l approche VABAF par une GIRE susceptible de la rendre plus performante, pour aboutir à la GIRBAF. En vue d assurer la diffusion, la mise en œuvre et la pérennisation de cette nouvelle approche, il revient au PBA/GTZ de contribuer de manière significative au renforcement des capacités des différentes parties prenantes (collectivités locales, services techniques étatiques, organisations de base, ONG et autres structures d appui). 8

9 I. Introduction Suite à la longue période de sécheresse que le pays a connue et pour faire face aux aléas climatiques, la maîtrise de l eau est devenue et demeure une priorité du gouvernement du Sénégal, justifiée ainsi par la place qu occupent les ressources hydrauliques dans la recherche de la souveraineté alimentaire et la lutte contre la pauvreté. Dans ce cadre, les aménagements de bas-fonds occupent une place de choix, pour plusieurs raisons : la faiblesse de leur coût, la simplicité de leur technologie, les possibilités qu ils offrent en matière de diversification des cultures, ainsi que la large répartition spatiale des bas-fonds, à travers le pays, qui permet de toucher un nombre important de populations et de communautés rurales. Le bas-fond est, en effet, le lieu où se trouvent les meilleures terres et les meilleures conditions hydriques ; il permet ainsi de sécuriser et d augmenter les productions agricoles et animales. Il est aussi le site privilégié pour l introduction de nouvelles spéculations (arboriculture, maraîchage, culture fourragère, etc.), la diversification et le développement des activités par la pisciculture, l apiculture, l entreprenariat rural (mécanisation agricole, transformation, etc.), la cueillette, l artisanat (poterie, etc.). Le bas-fond permet donc d assurer la sécurisation et l accroissement des productions agro-sylvo-pastorales, contribuant ainsi à la diversification des revenus des populations rurales et des femmes notamment. Durant ces dernières décennies, en raison de la sécheresse, du recul des cultures sous pluie et de la crise de l arachide, les paysans ont changé leur comportement dans leur espace agraire et les bas-fonds sont devenus plus déterminants dans les stratégies de survie des populations rurales. Ils apparaissent ainsi comme des pôles de concentration où la pression foncière s est accrue, les enjeux agricoles plus puissants et les conflits plus fréquents. Ils se transforment, de plus en plus, en un important enjeu économique et social, non seulement pour les communautés villageoises, mais aussi pour l ensemble du monde rural et pour l économie nationale. Conscient de ces faits, l Etat y consacre une attention particulière, et des ressources de plus en plus importantes sont allouées à l aménagement des bas-fonds, afin de booster la production agricole et animale, et atteindre ainsi le taux de croissance agricole supérieure à 6%, nécessaire pour réduire la pauvreté dans le pays et mettre, de ce fait, en œuvre le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP). L Etat a ainsi défini des orientations stratégiques à travers la lettre de politique de développement agricole (LPDA), le programme d investissement du secteur agricole (PISA), le dixième plan d orientation pour le développement économique et social et le NEPAD, le Programme des Bassins de Rétention et des Lacs Artificiels, ainsi que la Loi d Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP). Au niveau international, l aménagement des bas-fonds rentre dans le cadre de la mise en œuvre des conventions ratifiées par le Sénégal, telles que : 9

10 << La Convention sur la couche d ozone (22 mars 1985) ; << La Convention sur les changements climatiques (09 mai 1992) ; << L Agenda 21 de la Conférence des Nations Unies sur l environnement et le développement (Rio, juin 1992) ; << La Déclaration de Rio sur l environnement et le développement (juin 1992) ; << La Convention sur la diversité biologique, (Rio de Janeiro, 3-14 juin 1992) ; << La Stratégie mondiale de la biodiversité (WRI/UICN/PNUE, 1994) ; << La Convention sur la lutte contre la désertification (juin 1994) ; << La Convention de Ramsar sur les zones humides (15/04/1994) ; << etc. A l échelle régionale, le Sine Saloum (actuelles régions de Kaolack et de Fatick), à l instar de beaucoup d autres régions du Sénégal, dispose d importantes potentialités en bas-fonds et présente, à cet effet, un avantage certain, du fait que ces derniers constituent une réserve importante de terres humides aptes à la production agricole, quoi que encore sous-exploitée, compte tenu des contraintes techniques et des enjeux sociaux y afférents. Toutefois, au cours de ces dernières décennies, une grande évolution a été notée dans l exploitation de ces bas-fonds. Jadis peuplés de forêts galeries très denses, où les femmes pratiquaient la riziculture sur de petites superficies mais avec des rendements très intéressants, les bas-fonds servaient aussi de lieux de pêche et d abreuvement du bétail. Avec l installation de la sécheresse et l accroissement de la population, les femmes ont cherché à augmenter les superficies cultivées, en détruisant progressivement les forêts galeries. Cette raison explique le fait qu elles soient pratiquement les seules «propriétaires» des parcelles de culture dans les bas-fonds. Les hommes, eux, s étaient toujours occupés de la culture des céréales sur le plateau et principalement de l arachide comme culture de rente. Il s était ainsi, de fait, établi une répartition «sexuelle» de l espace et du travail : les hommes sur le plateau (mil, arachide, etc.) et les femmes dans les basfonds (riziculture, maraîchage). Avec les changements de comportement des paysans du fait de la sécheresse et de la crise de l arachide, la valorisation des bas-fonds, au niveau régional, est également devenue l affaire des hommes et une priorité qui occupe une place privilégiée dans les Plans Régionaux de Développement Intégré (PRDI), les Programmes Régionaux pour le Développement Agricole (PRDA) et les Schéma Régionaux d Aménagement du Territoire (SRAT). Malgré tous les efforts de l Etat et l intervention de plusieurs projets et d ONG, il continue de se poser un problème de mise en valeur et de rentabilisation des aménagements des bas-fonds, pour des raisons d ordre beaucoup plus social que technique. Pourtant, dans ce domaine, les actions menées sous l égide du PAGERNA puis du PBA, dans la région de Kaolack, ont largement contri- 10

11 bué à l amélioration des méthodes d aménagement et de gestion des bas-fonds, aboutissant au concept de Valorisation de Bas-Fonds (VABAF), puis de Gestion Intégrée des Ressources des Basfonds (GIRBAF). L exigence se pose donc, avec urgence, de procéder à une diffusion large et un partage de ces approches afin d harmoniser les actions des différents intervenants et d améliorer leur efficacité, efficience et pertinence. 11

12 II. Généralites sur les Bas-fonds 2.1. Concept de bas-fonds Pour le Consortium Bas-Fonds (CBF), «les bas-fonds correspondent à la partie amont d un réseau hydrographique. Leur fonctionnement met en jeu le fond de vallée lui-même et ses petites plaines alluviales, ainsi que les franges hydromorphes, les versants et les plateaux, sur toute l étendue qui contribue à l alimentation hydrique du bas-fond, etc.». Ainsi, les bas-fonds sont : << Des têtes de réseaux hydrographiques ; << Des lieux privilégiés où se concentrent les eaux de ruissellement et d écoulement de surface, durant la saison des pluies ; << Des axes de convergence préférentielle des eaux de surface, des écoulements hypodermiques et des nappes phréatiques ; << Des axes de drainage élémentaires ; << La partie supérieure des systèmes de drainage. Les ressources en eau des bas-fonds sont ainsi d une importance telle que leur maîtrise constitue le premier acte dans la mise en valeur de ceux - ci. Cette maîtrise concerne, avant tout, les eaux de ruissellement et d écoulement de surface Maîtrise des eaux de ruissellement La maîtrise des eaux de ruissellement consiste en une répartition équilibrée de l eau à l intérieur du bas-fond, voire dans l ensemble de son bassin versant. Elle a pour but de stocker l eau, au mieux, de l utiliser d une manière plus efficace, tout en évitant ses effets négatifs comme l érosion, les inondations et les maladies hydriques. L eau peut être stockée de plusieurs manières : (i) en surface, (ii) comme réserve souterraine située au-dessous du niveau piézométrique ou encore (iii) comme réserve capillaire située audessus du niveau de la nappe. Dans les régions à déficits pluviométriques marqués, le stockage sous forme d eau de capillarité, pour des utilisations agronomiques, fonctionne seulement si le volume d eau qui s infiltre dans le sol, est plus important que celui qui tombe localement sous forme de précipitations. Dans ces cas, 12

13 certaines parties du bassin versant doivent servir d impluvium, de collecteurs des eaux de pluie, tandis que dans les zones d infiltration, l eau est stockée et utilisée par la végétation naturelle et pour des activités agricoles Justification de la valorisation des bas-fonds De nombreux atouts justifient la nécessité d aménager et d exploiter les bas-fonds : << La région naturelle du Sine Saloum est profondément sillonnée de plusieurs dizaines de bas-fonds qui, en dépit des baisses pluviométriques enregistrées, drainent des millions de mètre-cube d eau durant chaque hivernage. << Ils possèdent les meilleures terres qui s élèvent à plus de ha et sont susceptibles de recevoir des aménagements hydro-agricoles ; << Ils constituent la seule zone où on peut trouver des terres non encore cultivées et de bonne qualité, contrairement au plateau qui est saturé et dégradé ; << Ils nécessitent des ouvrages simples et de faible hauteur, dont les techniques de construction sont bien maîtrisées, même par les petites entreprises nationales. De dimensions villageoises et facilement appropriées par les populations locales, ces ouvrages sont d un faible coût d investissement ; << Ils permettent une diversification des productions, ainsi qu une succession de variétés de cultures, durant l année (riz d hivernage, cultures maraîchères et fruitières de contre saison), sans compter leur impact positif sur la nappe phréatique (en quantité et en qualité), aussi bien pour l alimentation en eau de la population et l abreuvement du cheptel, que pour la régénération de la végétation naturelle ; << Les sols de bas-fonds sont souvent engorgés ou submergés pendant une période plus ou moins longue de l année, par une lame d eau correspondant à des apports par ruissellement ou à des affleurements de la nappe phréatique ; << La dynamique de l eau circulant à travers leur réseau hydraulique est relativement faible et peut être contrôlée par des dispositifs assez simples de gestion de l eau ; << Une agriculture, moins aléatoire que celle située sur les terres de plateau ou des versants, peut y être pratiquée, avec une sécurité accrue pour la production, ainsi que des rendements supérieurs à 1.5t/ha (en conditions paysannes) et à 4t/ha (en respectant les itinéraires techniques) ; L existence de nappes souterraines, à faibles profondeurs, favorise la satisfaction des be- << soins en eau potable des populations, ainsi que l abreuvement des cheptels ; 13

14 << Lorsque leur eau peut être mobilisée, sur une longue période de la saison sèche, l arboriculture, le maraîchage et la diversification des cultures et des spéculations peuvent être développés ; << L humidité naturelle de leurs terres favorise également la constitution de zones de pâturages et l existence d importantes réserves fourragères. Photo 1. Maraiéchage de contre-saison dans un bas-fond << Du point de vue écologique, la protection des bas-fonds intacts, la stabilisation et la réhabilitation agronomique des bas-fonds même dégradés, doivent être traités prioritairement, pour plusieurs raisons : -- La perte de terres aussi fertiles que celles ci ne peut être compensée par celles du plateau, caractérisées par la pauvreté des sols et une pression de plus en plus intense ; -- Ces zones empêchent une protection durable des terres de glacis situées en amont, du fait des mécanismes régressifs de l érosion ; -- Les conséquences de l abaissement du niveau de la nappe sont très négatives pour l ensemble de l écosystème ; 14

15 -- La restauration du fonctionnement hydraulique, du débit environnemental et de la mangrove, contribue à l amélioration de la biodiversité ; Photo 2. Valorisation de la main d œuvre féminine 15

16 Photo 3. Contribution de la femme à l autosuffisance alimentaire du ménage << En dépit de la sécheresse, ce sont d importantes quantités d eau qui s écoulent, durant chaque hivernage, et se déversent en mer. Ces quantités d eau ruisselée sont de loin supérieures à celles nécessaires pour remplir les cuvettes des vallées caractérisées par une topographie très plate (pente longitudinale < 0.03%). Une bonne gestion de cette eau de ruissellement permettrait de régénérer les ressources naturelles, d assurer une certaine production céréalière et de répondre ainsi aux objectifs de politique agricole de l Etat, qui sont : -- L autosuffisance, pour se libérer de la dépendance par rapport à l aide alimentaire ; -- L accroissement des revenus des ruraux, pour limiter l exode rural et redynamiser les campagnes ; -- La sécurisation de la production face à la sécheresse ; -- L équilibre des régions et le contrôle de la désertification. 16

17 Photo 4. Maîtrise des eaux de ruissellement Photo 5. Fierté légitime des femmes au vu de leur réalisation Par ailleurs, le sel, considéré comme le «pétrole blanc» de la zone, est, à l échelle régionale aussi, une importante source de revenus pour beaucoup de personnes, de groupements et d entreprises. 17

18 Il est vendu dans plusieurs pays de la sous-région. En outre, il permet de sauvegarder les cures salées nécessaires à la santé du bétail. C est pourquoi, les ouvrages de maîtrise d eau sont construits en amont des zones de production de sel, qui sont en général potentiellement sulfatées acides et ne doivent donc pas faire l objet d endiguement. Photo 6. Importance de la production de sel dans la région 18

19 2.4. Gestion classique des bas-fonds On désigne par aménagement, au sens classique du terme, l ensemble des mesures techniques (infrastructures à effectuer et modifications à apporter au milieu), en vue d accroître la productivité. En réalité, de telles interventions, ponctuelles, de caractères techniques précis, ne sont pas des aménagements, mais des opérations d équipement. Dans la région du Sine Saloum, la gestion classique des bas-fonds a, en effet, toujours confondu leur équipement, aménagement et valorisation. Les interventions ont généralement consisté en la réalisation d une digue, qui fait office d ouvrage de retenue d eau à l intérieur du bas-fond, mais qui ne prend pas en compte les besoins de vidange de fond des eaux salées. Ainsi, beaucoup d ouvrages anti-sel ou de retenue y ont été réalisées, sans grand résultat, à cause d une conception et d une gestion inadéquates. Cette gestion classique des bas-fonds, s arrête à la réalisation d une digue anti-sel ou de rétention, alors qu il doit s agir d une opération de mise en valeur de l ensemble des précieuses ressources disponibles (eau, sol, faune, flore, etc.). Elle ne cible que les agriculteurs et ne vise qu un objectif de dimension économique, qui est celui de l augmentation de la production agricole, par l intensification de la riziculture, au lieu d une diversification des spéculations et des activités agricoles, sylvicoles, pastorales, piscicoles, etc., devant faire intervenir un plus grand nombre d acteurs. L initiative et les prises de décision, dans ce cas, relèvent des Autorités administratives et techniques, favorisant des approches ponctuelles, sectorielles ou technicistes, d acteurs externes (encadreurs, agents techniques, etc.). Et c est contre une telle démarche et de telles approches, que les actions initiées par le PAGERNA vont s élever, en mettant en œuvre la méthode dite de Valorisation des bas-fonds (VABAF). 19

20 III. Expérience du PAGERNA / PBA / GTZ en matière de valorisation des bas-fonds (VABAF) 3.1. Le PAGERNA / PBA / GTZ Le Projet d Auto-promotion et de Gestion des Ressources Naturelles au Sine Saloum (PAGERNA) était un projet de la coopération sénégalo-allemande. Son objectif général était de contribuer à l amélioration du cadre de vie des populations du Sine Saloum. Il a duré dix ans ( ) avant d être intégré dans le Programme Sénégalo-Allemand de Lutte contre la Pauvreté en Milieu Rural dans le Sine Saloum (PBA). Dans sa démarche, le PAGERNA / GTZ et, par la suite le PBA / GTZ, avait identifié la valorisation des bas fonds comme une voie incontournable pour la restauration des écosystèmes, la gestion des ressources naturelles, l accroissement de la production agricole et animale, devant conduire au développement du Sine Saloum Définition de la VABAF Par valorisation de bas-fond, on entend la formulation et l adoption d une ligne de conduite impliquant une meilleure utilisation possible des ressources naturelles (sol, eau, végétation, faune, flore, etc.) de l ensemble du bassin versant (bas-fond / plateau...) en vue d une mise en valeur plus durable (à savoir une exploitation plus rationnelle, plus rentable, plus profitable, plus équitable et plus pacifique), afin de produire des biens et services pour satisfaire les besoins croissants, variés et changeants des populations locales et contribuer de ce fait à la lutte contre la pauvreté, tout en préservant et améliorant la qualité et les fonctions environnementales de ce milieu, au profit de la société (S.Mbodj, 2004). La valorisation n est pas seulement une option technologique, elle comporte aussi des activités qui (i) favorisent une prise de conscience, (ii) augmentent le savoir faire en matière de gestion durable des ressources naturelles et de procédures de planification locale, (iii) soutiennent la planification et la formation, (iv) renforcent le développement institutionnel et s attaquent aux questions fondamentales de la réglementation de l accès et de l utilisation des ressources, ainsi que de la gestion des conflits y afférents. 20

21 3.3. Vision PAGERNA / PBA / GTZ des bas-fonds La stratégie du PAGERNA / PBA / GTZ, de valorisation des bas-fonds, se base sur une approche qui repose sur l existence de structures de gestion légales, efficaces et légitimes, qui communiquent et qui sont proactives pour formuler des demandes crédibles, fiables, équitables, qui suivent et évaluent (efficacité, efficience, pertinence et performance) les activités des acteurs et prestataires, afin de transformer le bas-fond en un axe de développement local, exploité par tous les usagers (qui ont les mêmes droits/devoirs et les mêmes chances), en vue de la satisfaction de leurs besoins, sans pour autant compromettre les intérêts des autres acteurs et sans mettre en péril l environnement Lignes directrices Cette approche est sous-tendue par les lignes directrices suivantes : < < L articulation / cohérence avec le droit international (conventions ratifiées par le Sénégal, en particulier, celles relatives à l environnement) et avec le droit interne : au plan national (textes de loi, décentralisation, code de l environnement, code de l eau, loi d orientation agro sylvo - pastorale, code forestier, etc.) et local (intégration des aménagements dans les PLD et les plans prioritaires d actions, etc.) ; < < La participation des différentes parties prenantes à la réflexion, la prise de décision, la conception, la prise en charge des frais, la réalisation, le suivi / évaluation, la mise en valeur des aménagements, le suivi d impact environnemental, ainsi que la gestion et la pérennisation des ouvrages ; < < Une approche terroir villageois et inter villageois, qui permet de prendre en compte, d une part, toutes les préoccupations des acteurs concernés et, d autre part, aussi bien le plateau que le bas-fond et l interrelation entre les différentes contraintes dans ces deux parties ; < < Le genre et l équité : la dégradation des bas-fonds et des ressources naturelles affecte aussi bien les femmes que les hommes, mais de façon différente. Les femmes sont les premières et les plus durement touchées par cette dégradation car les bas - fonds constituent la seule zone où les parcelles appartiennent en majorité à ces dernières et se transmettent de «mère en fille». Aussi, pour celles - ci, l exploitation des bas-fonds est-elle, non seulement un enjeu de prestige et de rehaussement du statut social, à travers la fourniture de riz à la famille pour la nourriture, les fêtes et les cérémonies, les dons aux parents vivants dans d autres terroirs, mais aussi un instrument d amélioration du bien-être familial, d autonomie financière personnelle (à travers la vente de la production maraîchère, arboricole, etc.), d intégration dans le tissu économique et, donc d émancipation. 21

22 C est pourquoi, la problématique liée au genre doit être prise au sérieux, par une bonne analyse (passage en revue des rôles, des ressources, des expériences, des besoins et des priorités respectifs des femmes et des hommes, en relation avec le bas-fond), pour élaborer des projets d aménagement ou de valorisation, qui répondent à leurs attentes. Les structures d appui et les autorités doivent veiller à ce que les hommes ne s accaparent pas des postes de décisions et des parcelles, après aménagement, au détriment des femmes ; < < Une exploitation pacifique et équitable : beaucoup de bas fonds sont actuellement exploités de manière très limitée, s ils ne sont pas abandonnés, non pas à cause de contraintes techniques, mais de conflits d usage récurrents dont les causes sont nombreuses, diverses et variées (accès au foncier, cohabitation agriculteurs / éleveurs, disparité des approches des structures d appui, gestion politicienne des affaires publiques, mauvaise gestion de la lame d eau, faiblesse organisationnelle, déficit communicationnel, faible compréhension des enjeux des aménagements, etc.). Fort de ce constat, le PAGERNA / PBA / GTZ privilégie la gestion préventive et la résolution pacifique des conflits et en a fait un préalable à toute intervention. Dans cette optique, tout processus d aménagement débute par une identification des différents acteurs concernés de près ou de loin, un diagnostic des conflits existants et potentiels, de leur mode de résolution, ainsi que des négociations sociales devant permettre de trouver des solutions «gagnant-gagnant» ou consensuelles. L aboutissement de tout ce travail est l élaboration d une convention locale pour une gestion intégrée des ressources du bas-fond (COGIRBAF), en vue d exploiter ces ressources, de manière équitable, pacifique, rentable et écologiquement rationnelle. (voir en annexe) ; Il ressort de cela que les interventions doivent être inclusives et prôner une certaine justice de proximité, une solidarité entre tous les êtres, toutes les générations et toutes les catégories sociales ; Une approche multi-sectorielle : < < L expérience a démontré qu une approche sectorielle et techniciste est maintenant à proscrire. En effet, ses résultats sont toujours mitigés et peu durables, car portant préjudice aux autres ressources. L aménagement doit s attaquer à tous les secteurs concernés, principalement : l agriculture, l hydraulique, la foresterie, le pastoralisme, la pêche, la biodiversité, la formation, l organisation et les institutions. L objectif est de chercher à restaurer les différentes ressources du bassin versant, à optimiser leur utilisation et éviter de maximaliser l exploitation d une seule ressource au détriment des autres. 22

23 Photo 7. Activité de pêche au niveau des ouvrages régulateurs Photo 8. Augmentation des points d eau pour le bétail 23

24 << Une approche multidimensionnelle : -- Une dimension économique, qui concerne l exigence de la satisfaction des besoins du plus grand nombre d exploitants, en vue de l amélioration de leurs conditions de vie. L exploitation du bas fond doit donc être économiquement motivante, pour les usagers, par l accroissement de la production agricole et animale ainsi que de la sécurité alimentaire ; -- Une dimension écologique, qui voudrait concilier les exigences économiques et celles de l environnement, en préservant les supports et les moyens de production, ainsi que leur diversité. A ce titre, la relation entre l économie et l environnement doit être symbiotique. En effet, l économie dans le monde rural, est essentiellement agricole et commerciale. Il s agit d une économie de subsistance. De ce fait, c est la nature hostile et avare, qui impose à l homme ses lois, plutôt que l inverse. La règle essen -- tielle de bonne gestion consiste à entretenir et à préserver le capital nature, seul véritable créateur de richesses additionnelles. Par voie de conséquence, une bonne gestion économique passe par une obéissance aux lois de la nature ; la sphère économique s inscrit à l intérieur de la sphère biologique. Photo 9. Restauration du paysage 24

25 Photo 10. Retour de l avifaune d eau douce << Une dimension institutionnelle, qui élabore les règles, lois et codes de gestion et d utilisation intégratifs, sauvegarde les droits d accès et de propriété de tous, par rapport aux ressources, et met en place des structures de gestion saines et légitimes. < < La reproductibilité et la réplicabilité : Afin de pouvoir continuer les activités bien après la fin ou le retrait du Projet, les clients (bénéficiaires) doivent pouvoir, autant que faire se peut, reproduire et démultiplier les mesures, de manière autonome. Dans cette optique, l organisation et les capacités techniques des usagers doivent être améliorées et les mesures à mettre en place simples et peu coûteuses pour être à la portée des usagers. Elles doivent aussi être efficaces, efficientes et motivantes, pour les acteurs, afin de rendre leur poursuite attractive ; < < La subsidiarité : L intervention du Projet est basée sur le principe de la subsidiarité, c est à dire, que les structures d appui ne suppléent qu en cas de non compétence (technique et/ ou financière) des populations et/ou des élus locaux, que les décisions sont toujours prises par les acteurs les plus proches. C est pourquoi, la confiance et la volonté de coopération de la population locale, doivent être une condition préalable et un principe de base dans la valorisation des ressources des bas-fonds (VABAF). C est ainsi que beaucoup de travaux ont pu être réalisés en régie ; Le développement du partenariat dans la valorisation des aménagements : < < Le PAGERNA / PBA / GTZ met en place les conditions d une bonne restauration des bas fonds, aussi bien du point de vue technique que social, sans avoir la prétention de chercher à satisfaire tous les besoins des usagers par rapport à la valorisation des aménagements réalisés. Pour ce 25

26 volet, il met en relation (intermédiation) les usagers avec des structures d appui (DRDR, ANCAR, ONG, etc.) et des institutions de recherche (ADRAO, etc.) ; < < La pérennisation des actions : Cette activité est transversale. Sa concrétisation repose sur la bonne application de la convention locale, la mise en place d une caisse d entretien et de maintenance des ouvrages, l existence d un comité de gestion dynamique, une bonne collaboration entre le comité de gestion et les autorités administratives et locales, ainsi que l intervention des structures d appui Hypothèses Deux hypothèses de départ sous-tendent les interventions du PAGERNA / PBA / GTZ : << Les usagers sont plus motivés à gérer les ressources de leur terroir, s ils sont pleinement responsabilisés et s ils profitent des retombées de leur engagement ; << Les terres salées ou dégradées des bas fonds peuvent être récupérées par des techniques simples, peu coûteuses, très efficaces et à la portée du Conseil rural et des populations Acteurs Parmi les principaux acteurs impliqués, on peut citer : << Le Conseil rural, le maître d ouvrage qui valide, après avis des services techniques, les conventions relatives à une Gestion Intégrée des Ressources des Bas-Fonds (COGIRBAF) ; << Le Sous préfet, qui approuve la COGIRBAF, après sa validation par le conseil rural ; << Les services techniques étatiques et les structures d appui, qui font de l appui conseil et contribuent aussi à l élaboration et à la validation de la COGIRBAF ; << Les usagers, qui exploitent les ressources du bas fond (femmes, éleveurs, agriculteurs, pêcheurs, tradipraticiens, etc.) et qui élaborent les conventions locales ; << Le comité de gestion, qui a en charge la mobilisation sociale, la gestion de la lame d eau, l entretien et la maintenance des ouvrages, ainsi que le respect de l application de la COGIR- BAF ; << Etc. 26

27 3.7. Activités Les activités à réaliser, dans le cadre de la valorisation des bas-fonds, sont nombreuses et variées. Cependant, elles s articulent autour de cinq axes : < < Amélioration de la cohésion sociale : (i) diagnostic des conflits existants et/ou potentiels, ainsi que de leur mode de résolution, (ii) recherche de données ventilées par sexe et information analytique sur le genre, (iii) visites d échange, réunions, ateliers, élaboration et mise en œuvre d une COGIRBAF, (iv) élaboration et mise en œuvre, par les acteurs de base, d un plan d occupation et d affectation des sols (POAS) tenant compte des contraintes et des potentialités du milieu et surtout de leurs besoins, de leurs attentes et de leur vision du bas-fond, (v) amélioration de la concertation et de la communication entre les acteurs (cadres de concertation), (vi) amélioration de la compréhension des enjeux ; < < Restauration du fonctionnement hydraulique et de l écosystème : le dysfonctionnement hydraulique des bas-fonds et la dégradation de leurs ressources sont dus principalement : (i) au déséquilibre eau douce / eau salée, causé par la sécheresse et la déforestation, (ii) à l existence des embruns, (iii) à la configuration des bas-fonds, avec une topographie plate et située au même niveau que celui de la mer, (iv) à la baisse de la nappe phréatique et (v) subséquemment, à l avancée du biseau salé et à l exacerbation de la salinité des sols et des eaux. Dans l optique de renverser la tendance à cette dégradation, il est nécessaire de mener un certain nombre d actions : << Amélioration de la gestion de l eau et de la production agro-sylvo-pastorale, par la construction de digues anti-sel et/ou de retenue, ainsi que le surcreusement de mares, pour : -- Stopper l avancée de la langue saline ; -- Récupérer les sols salés ; -- Sécuriser et augmenter la production agricole (augmentation des rendements et des surfaces cultivables) ; -- Sécuriser et améliorer les productions animales ; -- Réduire l agressivité des eaux de ruissellement ; -- Réduire les risques liés à l hivernage (manque ou excès d eau) ; -- Restaurer le débit environnemental, au profit de la mangrove ; -- Diversifier les cultures ; -- Allonger les périodes de production ; -- Recharger la nappe phréatique ; -- Stocker de l eau pour les cultures de décrue et de contre-saison ; -- Améliorer la biodiversité animale et végétale ; 27

28 -- Améliorer l alimentation en eau des populations et des animaux. Photo 12. Amélioration de l écosystème << Défense et restauration des sols, par des mesures de lutte anti-érosive, mécaniques et biologiques, pour : -- Réduire l érosion mécanique et traiter les ravins et ravines existants ; -- Améliorer la fertilité des sols ; -- Protéger les mares et les bas-fonds, contre l ensablement ; -- Réhabiliter et protéger les pistes de production ; -- Sécuriser les zones d habitation ; -- Récupérer les terres marginales et les champs décapés. << Réhabilitation du couvert végétal, par des actions de mise en défens, de protection et de replantation, de construction de foyers améliorés et de changement des comportements «déprédateurs» des populations, pour : -- Rétablir la fonction hydro-régulatrice de la végétation naturelle ; -- Rétablir l équilibre morphodynamique ; -- Améliorer les fonctions d habitat, de refuge, de repos et d alimentation de la végétation, au profit de la faune sauvage ; -- Améliorer et augmenter les pâturages ; -- Augmenter les produits de cueillette et de pharmacopée. Augmentation des revenus et de la sécurité alimentaire : (i) accroissement de la production << agricole et animale, (ii) amélioration des pratiques culturales et des variétés, (iii) diversi- 28

29 fication des activités et des spéculations, (iv) augmentation des activités génératrices de revenus et des opportunités de création de richesses (pisciculture, entreprenariat rural, écotourisme, mécanisation agricole, développement de filières, etc.) ; << Renforcement organisationnel et institutionnel / pérennisation : (i) visites organisées, (ii) mise en place de comités de gestion et de caisses d entretien et de maintenance des aménagements, de structures de formation, cadres de concertation, (iii) amélioration des relations entre le Conseil rural et les comités de gestion, (iv) renforcement des capacités des membres de la commission environnement, (v) renforcement des capacités des services techniques, (vi) développement de partenariat et mise en relation avec d autres structures d appui (intermédiation) ; << Suivi et capitalisation : (i) mise en place d un système de suivi des effets et des impacts, impliquant les comités de gestion, la recherche, le Conseil Rural et les structures d appui et (ii) opérations de suivi/évaluation/ planification Innovations La VABAF, qui va au-delà de simples opérations d équipement, se différencie donc de l approche classique des aménagements, par les innovations suivantes : << Une demande d appui des villageois adressée au Conseil rural, ainsi que la garantie de leur participation effective (réflexionnelle, physique, financière) aux activités ; << Une porte d entrée ayant pour clés : la gestion des conflits et la protection de l environnement ; << La combinaison de mesures techniques (digues anti-sel, CES/DRS, reforestation, POAS du bas-fond, etc.), de mesures sociales (élaboration et application de la COGIRBAF, développement organisationnel) et d actions de formation (visites d échange, pratiques culturales, dynamique du bas-fond, etc.) ; << La mise en place d un comité de gestion et d une caisse d entretien et de maintenance des ouvrages, en vue de la pérennisation des actions ; << L implication des institutions de recherche, dès le début des activités d aménagement et le développement de la recherche action formation, en vue de la mise à disposition de technologies plus adaptées et plus performantes ; << Le développement du partenariat pour une valorisation des aménagements ; << Le renforcement, par le PBA, des capacités des services techniques et autres structures d appui, afin qu ils puissent améliorer les prestations qu ils fournissent aux acteurs de base ; Une approche privilégiant l apprentissage, la recherche-action participative et la responsa- << bilisation des acteurs à la base. 29

30 3.9. Démarches Les différentes étapes de la démarche sont principalement : < < Etape 1 : Etude et analyse de la demande : la réception de la demande des villageois, transitant par le CR, est suivie d une étude préliminaire qui permet d appréhender rapidement les éléments clefs du fonctionnement hydraulique du bas-fond et de sa mise en œuvre. La finalité est la proposition d un schéma d aménagement correct, adapté aux conditions locales, qui hiérarchise les priorités d intervention et oriente le choix des futurs ouvrages ou équipements. Le schéma permet de traduire au mieux la demande des usagers du bas-fond et de proposer aux bureaux d études des termes de référence les plus précis possibles, en vue de l étude détaillée et l aménagement du site. Le rapport de l étude préliminaire est également un bon moyen d informer les décideurs, quant aux orientations éventuelles et à la faisabilité du projet. Il permet ainsi de mieux cibler et, éventuellement, de réduire les études de conception proprement dites et, par là même, son coût final. Les activités dans cette étape comportent principalement (i) une visite de terrain par les techniciens, (ii) une analyse sommaire des potentialités, des contraintes, des conflits et des risques environnementaux, (iii) une identification de tous les usagers du bas-fond et de leurs préoccupations, (iv) une clarification des objectifs visés et (v) une identification des demandeurs, de leur légitimité, de leur légalité et de leur efficacité. < < Etape 2 : Intégration de l aménagement du bas-fond dans le plan local de développement (PLD) et les plans prioritaires d action, négociation des modalités de collaboration et de financement, entre toutes les parties prenantes. < < Etape 3 : Clarification de la demande par l organisation de visites d échange et de découverte, afin de permettre aux demandeurs d avoir une vision claire d un aménagement de bas-fond et de comprendre les différents enjeux. Ces visites ont l avantage d une part, de matérialiser à la fois les techniques d aménagement, l organisation spatiale et les contraintes physiques, et d autre part, de favoriser les échanges d information directs entre paysans. Elles permettent ainsi aux concernés de mieux clarifier les objectifs et, de décider en toute connaissance de cause. < < Etape 4 : Etudes : cette phase comprend (i) l élaboration des termes de référence et du dossier d appel d offre, pour les études de faisabilité, techniques, socio-économiques et environnementaux, (ii) la sélection du consultant, (iii) la réalisation des études et leur restitution, (iv) l élaboration du dossier d appel d offre et son lancement, pour les ouvrages qui nécessitent l intervention d une entreprise et (v) le choix de l entreprise. Etape 5 : Réalisations : < < elle comprend (i) la formation, l équipement et l accompagnement des villageois, dans les actions de lutte anti-érosive, de re-fertilisation, de protection et de reforestation, (ii) la construction des ouvrages, par l entreprise adjudicataire, (iii) la supervision et le contrôle des travaux, par le consultant sélectionné et (iv) la réception des travaux, par le Conseil rural et ses partenaires techniques. 30

31 < < Etape 6 : Valorisation des aménagements : elle consiste à faire de l intermédiation, afin d impliquer d autres structures, dans la formation et l organisation des usagers, ainsi que dans le financement des actions de production, afin de rendre l exploitation du bas-fond plus motivante. Ces structures comprennent : des services techniques étatiques, des projets de développement, des ONG, des institutions de financement et des institutions de recherche. < < Etape 7 : Mise en place des mécanismes de pérennisation : cette action est en réalité transversale et intervient, du début à la fin du processus. Ces mécanismes comprennent (i) la finalisation de l élaboration et la mise en œuvre de la convention pour une gestion intégrée des ressources du bas-fond (COGIRBAF), (ii) la mise en place d une caisse d entretien et de maintenance des ouvrages, (iii) la mise en place du comité de gestion, (iv) le développement de relations de partenariat entre le comité de gestion, le Conseil rural et les autorités d une part et, entre le comité de gestion et les structures d appui d autre part. < < Etape 8. Suivi des effets, de l impact environnemental et capitalisation : un dispositif de suivi est mis en place, relatif (i) à l évolution des paramètres physico-chimiques et biologiques, (ii) à l évolution de la production, (iii) aux conflits, (iv) à la perception des usagers, (v) aux changements de comportement, (vi) à la gestion des aménagements, (vii) au fonctionnement du comité de gestion, etc. Dans ce dispositif, sont impliqués tous les acteurs cités à l étape 7. (En conséquence, des ateliers d évaluation et de planification sont tenus au moins une fois par an et de préférence à la fin de la campagne agricole) NB : il est bon de souligner que les étapes ne sont pas isolées les unes des autres ; elles sont interdépendantes Exemple de VABAF : le cas de Ndour Ndour Le bas-fond de Ndour Ndour est localisé dans le terroir du village du même nom, qui fait partie de la Communauté rurale de Djilor, de l Arrondissement de Djilor, dans le Département de Foundiougne, Région de Fatick. Le PAGERNA est intervenu de manière soutenue, dans ce bas-fond, entre 1999 et 2001, pour ensuite se retirer progressivement. Le bilan qui a été effectué, durant l année en cours (2007), soit sept (07) années après l exécution des ouvrages, révèle des impacts très intéressants que le document tente de décrire Description de la situation initiale du bas-fond Le relief du bas-fond de Ndour Ndour, proprement dit, est plat dans son ensemble ; avec une légère entaille au milieu, servant de chenal dans lequel, passent (i) les eaux salées qui remontent d aval en amont durant les marées exceptionnelles et (ii) les eaux douces de ruissellement qui descendent de l amont vers l aval, pour se déverser en mer. 31

32 Les pentes longitudinale (de l ordre de 0.03%) et transversale (< 0.05%) sont très faibles et limitent la capacité de stockage de la cuvette. La superficie de la partie basse est de 134 ha dont 60 affectés par le sel, 35 menacés par la salinisation et 39 de terre douce située en tête du basfond Climatologie Le climat de la zone est de type soudano-sahélien, marqué par l alternance de deux saisons : << Une saison sèche de huit (08) mois, allant de la mi-octobre à la mi-juin, avec une période fraîche, de novembre à janvier ; << Une saison des pluies de quatre (04) mois, allant de la mi-juin à la mi-octobre. a) Les précipitations La zone est moyennement arrosée, mais sa pluviométrie est très fluctuante, oscillant entre mm (1967) et mm (1983), avec une moyenne de mm ( ). En plus de sa grande variabilité inter annuelle, la pluviométrie est marquée, annuellement, par une mauvaise répartition dans le temps et dans l espace, avec l existence de fréquentes pauses pluviométriques (ou poches de sécheresse) de plus d une semaine. Plus de 80% des pluies tombent durant les trois mois que sont : juillet, août et septembre. La zone connaissait jadis des averses de faible intensité et de longue durée (24 heures), lesquelles permettaient d obtenir un bon couvert végétal et une bonne recharge de la nappe. De nos jours, elle est plutôt le siège d orages de forte intensité (souvent de plus de 100 mm/h ; et de courte durée (près de 2 heures et dont 60% tombent pendant les 30 à 40 premières minutes) qui, avec la déforestation, entraîne un changement de dynamique et une modification de l hydrologie de surface et de l hydrogéologie. Il en résulte une diminution des réserves en eau douce, une modification de la qualité des sols, notamment au niveau des 5 premiers centimètres, ainsi qu une rupture de l équilibre eau douce - eau salée. 32

33 Tableau 1 : La pluviométrie de Djilor (Direction Nationale de la Météo) ANS J F M A M J J A S O N D TOTAL

34 Pluviométrie Djilor Hauteur de pluies en mm Années Pluies annuelles Moyenne mobile Moyenne + 20 % Moyenne Moyenne - 20 % 34

35 Tableau 2 : La répartition annuelle de la pluie en année normale (1997) (jours pluvieux ( )) Jours Pluvieux du mois Mois Juin Juillet Août Septembre Ce tableau illustre bien la mauvaise répartition des pluies au cours de l hivernage d une année normale, ainsi que la grande fréquence des «pauses pluviométriques». En outre, le graphique ci-dessus représentant la moyenne mobile, sur une période de 11 ans, de Djilor ( ) laisse apparaître une nette tendance à la baisse de la pluviométrie à partir des années 70, ainsi qu une persistance de la sécheresse au cours des vingt dernières années écoulées. C est ainsi qu on constate une réduction de 400 mm entre la période pluvieuse de (avec une moyenne de mm) et la période sèche de (avec une moyenne de mm).toutefois une quantité importante de pluies a été enregistrée au cours des deux dernières années ( ), que reflète la tendance à la hausse de la courbe. 35

36 b) Les températures La zone est caractérisée par des températures moyennes mensuelles comprises entre 24 C (janvier) et 31 C (mai). Les températures maximales restent élevées durant toute l année, allant de 34 C durant le mois le plus froid (janvier) à 39 C durant le mois le plus chaud (mai). Les températures minimales sont, par contre, marquées par une forte amplitude annuelle allant de 13 C durant la période froide (décembre-février) à 20 C durant la période humide (août-octobre). Tableau 3 : La température moyenne mensuelle de la station de Fatick ANS J F M A M J J A S O N D t (Direction Nationale de la Météo) 36

37 c) L évaporation L évaporation est très importante, marquée par une forte amplitude. Sa valeur annuelle est de l ordre de mm/an, avec des moyennes mensuelles comprises entre 170 mm (septembre) et 335 mm (mars). Corrélativement, l évapotranspiration est aussi très forte ; elle est de l ordre de mm/an, avec une moyenne mensuelle qui passe de 119 mm (septembre) à 235 mm (mars). L ETP est calculée avec la formule : E.T.P = K x EV (Bac) Avec K = Coefficient cultural dans la région, de l ordre de 0.7 Tableau 4 : Répartition mensuelle de l évaporation de Fatick (Direction nationale de la météo) ANS J F M A M J J A S O N D Total Moy Moy

38 Bilan hydrique : L analyse des données d une année normale, comme 1997, montre un déficit pluviométrique de plus de 1400 mm. Le bilan n est positif que durant les deux mois d août et de septembre. L évapotranspiration est donc supérieure à la pluviométrie durant les dix autres mois (d octobre à juillet). L évapotranspiration constitue, de ce fait, le paramètre le plus important parmi ceux qui exercent une influence notable sur le comportement des sols des bas-fonds, notamment de par ses actions directes sur la dynamique des eaux de surface et des nappes souterraines. Tableau 5 : Le bilan hydrique MOIS Pluies (mm) J F M A M J J A S O N D (591.6) ETP (mm) ( ) Bilan (mm) ( ) d) Les vents Trois courants climatiques sont déterminants dans la région. << Les alizés maritimes qui interviennent de novembre à mars et qui contribuent, très largement, au rafraîchissement des températures, durant cette période. Ces masses d air se déplacent généralement à des vitesses allant de 2 à 4.8 m/s et sont de direction nord et nord-ouest. << Les alizés continentaux (notamment l Harmattan) soufflent d avril à juin, installant la région dans un climat chaud et sec. << Les moussons, de direction ouest, avec des vitesses moyennes comprises entre 0.8 et 2.8 m/s, issues de l anticyclone de Sainte Hélène. Elles sont à l origine des précipitations qui tombent en hivernage. Ces différents types de vents ou de masses d air qui soufflent dans la zone, l harmattan en particulier, jouent un rôle déterminant dans la dynamique du modelé géomorphologique et dans la formation des sols. En effet, le transport, par le vent, des poussières salées, dans les zones dénudées et leur dépôt ou leur fixation sur les touffes de végétation, ainsi que l érosion régulière des terrasses et des levées sableuses, leur déplacement progressif à la faveur de la direction des vents dominants, font de ces milieux des formations en perpétuel changement. 38

39 La problématique L exploitation du bas-fond de Ndour Ndour était handicapée par l existence de plusieurs contraintes qui sont, non seulement d ordre naturel (sécheresse, inondation, topographie, proximité de la mer) mais aussi d ordre anthropique (déforestation, mauvaises pratiques agricoles, comportement «déprédateur», érosion). En effet, le profil historique qui permet de retracer les événements importants ayant marqué la vie d une communauté, nous révèle que la seconde inondation survenue en 1955 avait entraîné l abandon de la culture du mil sanio, au profit du riz qui a été cultivé en abondance sur une période de 6 années consécutives. Cette période d abondance du riz était malheureusement suivie d une longue période d abandon de la riziculture dans ce bas-fond ; abandon dû à la longue période de sécheresse qu a connue le Sénégal. La période de sécheresse a entraîné une profonde modification de l écologie des bas-fonds et, plus particulièrement, ceux de la zone de Djilor, reliés à des marigots salés. Le bas-fond de Ndour Ndour se situant dans cette zone a fortement été marqué par les conséquences de cette sécheresse. Les sols des rizières basses, qui étaient très aptes à la riziculture et qui avaient permis aux villageois d atteindre l autosuffisance en riz durant six ans, sont devenus, salés à fortement salés, comme le montre la valeur de la conductivité électrique (160 g/l). Cette forte salinisation des sols et de la nappe, due à la sécheresse et à l envahissement des marées exceptionnelles, a eu plusieurs conséquences : Photo 13. Forte mortalité des arbres à cause de la salinité 39

40 << La déforestation, la diminution du couvert végétal et de la flore ; il s en est suivi une disparition de la fonction hydro-régulatrice de la végétation, ainsi qu une rupture de l équilibre morphodynamique, entraînant une avancée de la langue salée et une tendance à la désertification. La partie aval du bas-fond est caractérisée par une absence totale de végétation. Il s y trouve quelques souches de Tamarix senegalensis qui ont été décimées par la forte salinité observée (plus de 160 g / litre). Par contre la partie amont peut être subdivisée en trois sous-zones, en fonction de l éloignement par rapport à la digue : -- Une sous-zone 1, d une vingtaine d hectares, contiguë à la digue et sur près de 400 m, fortement salée et complètement nue (sans herbes et sans arbres) ; -- Une sous-zone 2, d une quarantaine d hectares, contiguë à la première, caractérisée par une salinité moins forte et couverte par quelques touffes d herbes halophytes et des espèces ligneuses comme le Combretum glutinosum. Le taux de couverture végétale y est estimé à 20 % pour les herbes et 10% pour les ligneux. La biomasse, après hivernage, n arrive même pas à la valeur de 300 kg/ha ; -- Une sous-zone 3, située juste avant la forêt classée, d une superficie de 74 hectares, peu salée, avec une couverture herbacée estimée à 60%, où on rencontre des espèces ligneuses comme le Combretum glutinosum (rat), le Parinari microphylla (new), le Bauhinia reticulata (ngigis) et l Acacia seyal. Au fur et à mesure qu on s éloigne de la mer et que l on s approche de la forêt classée (forêt de Wélor), la taille des arbres augmente ainsi que le taux de couverture des ligneux, passant de 20 % à plus de 40 %. La biomasse, après hivernage, est de l ordre de 600 kg/ha. << La disparition de la faune, suite à la destruction de son habitat ; << Une agressivité des eaux de ruissellement, une accentuation de l érosion hydrique, le décapage par l érosion des sols de plateau et l ensablement des bas-fonds et des mares ; << Une baisse de la nappe phréatique et une avancée du biseau salé (une inversion de la circulation de l eau de cette nappe, qui va du bas-fond vers le plateau, en saison sèche et inversement, en saison d hivernage), une salinisation de l eau de cette nappe et donc des puits du village riverain ; << Une exacerbation de la salinité des sols et une avancée de la langue salée (plus d un tiers des sols de la région de Fatick est affecté par le sel) ; << La diminution des ressources halieutiques (la sursalure inhibe la reproduction et ralentit la croissance de crevettes et de certaines espèces de poissons) ; << La régression de la mangrove et l augmentation des sols sulfatés-acides nus ; << Un appauvrissement des sols et une baisse de la production et des rendements ; 40

41 << Une tendance à l extension des champs qui, combinée à la pression démographique, entraîne une disparition des bonnes pratiques culturales (jachères, rotation, diversification, culture perpendiculairement à la pente, agroforesterie, fertilisation organique, etc.) ; << La diminution des pâturages et des points d abreuvement du bétail ; << L augmentation de la fréquence des conflits, suite à la concurrence relative à l exploitation des ressources naturelles, notamment le foncier, l eau et les pâturages ; << La réduction des revenus des populations et leur paupérisation. Photo 14. Boursouflement du sol à cause des dépôts de sel Ce phénomène de dégradation a fortement affecté les potentialités édaphiques des bas-fonds de la zone et, plus particulièrement celui de Ndour Ndour, obligeant les femmes à abandonner, pour la plupart, la culture du riz. A cause de la salinisation des sols et de la nappe, les superficies cultivées ont exceptionnellement baissé, se réduisant à environ 4 hectares qui fournissent des rendements de moins de 500 kg/ ha. Les autres activités comme la pêche, les cultures fruitières, le maraîchage et l élevage, n ont pas été épargnés. Les arbres fruitiers du village, principalement les manguiers, ont connu une forte 41

42 mortalité à cause de l eau salée de la nappe. La qualité de l eau a porté un coup d arrêt aux cultures légumières. Ces différents phénomènes de dégradation sont le résultat d une pression humaine croissante sur un milieu naturel rendu fragile par un cycle climatique sec, à laquelle se sont greffés des problèmes de tous ordres : politique, institutionnel, économique, culturel, etc...) Autrement dit, les processus de dégradation des ressources naturelles sont liés à des facteurs naturels, aggravés par des facteurs humains et amplifiés par des politiques ou législations inadéquates. Toute cette situation décrite ci-dessus s est traduite par des déséquilibres permanents entre les besoins et les ressources, notamment à travers les rapports : << Populations / vivres (déficit alimentaire quasi permanent) ; << Populations / bois ; << Cheptel / pâturage ; << Eau douce / eau salée ; << Populations / terres de culture. Les populations faisaient et font encore face à un cercle vicieux de dégradation, dans lequel les liens de causalité sont très complexes. En effet, un grand nombre de causes interagissent ou se conditionnent réciproquement et les conséquences primaires deviennent à leur tour causes de nouveaux processus de dégradation. Dans ces relations interactives, un élément influence, directement ou indirectement, beaucoup d autres éléments et, souvent, les actions sont itératives, autrement dit, la réaction du système, induite par l action d un élément, exerce une influence sur celui-ci : d où la nécessité d une approche holistique, systémique et interdisciplinaire. Le schéma suivant montre l interrelation existant entre les différents phénomènes de dégradation des ressources naturelles de la zone, ainsi que la complexité de la situation. 42

43 Processus de dégradation des ressource Faible compétence d'actions des services techniques étatiques Biodiversité animale et végétale Mise à nu sols Pharmacopée Feux brousse Accès libre Déforestation Fortes pentes Coupure des pistes Enclavement Insécurité Dépenses médicales Vents Ruissellement Infiltrations Intensité pluies Erosion plateau Ensablement rizières Menace habitat Décapage Ferrugination Appauvrissement du sol Rupture équilibre eau douce / eau salée Concentration activités dans le bas-fond Rendements Pâturages Coupe abusive Baisse nappe phréatique Mares Mise en culture mares pâturages et parcours bétail Salinisation Diversification culturales extension des champs Revenus Production Investissements sur fertilisation Cuillettes fruits immatures Divagation Mauvaises pratiques agricoles Conflits PAUVRETÉ Recherche fourrage aérien 43 Augmentation Diminution

44 Les acquis L analyse de la situation actuelle (année 2007) du bas-fond de Ndour Ndour, montre que les acquis sont nombreux et divers : << la reprise de la riziculture et la sécurisation des récoltes dans ce bas-fond ; << La rentabilité de la culture du riz de bas-fond avec des coûts de production de l ordre de 53 F CFA / kg de riz décortiqué ; << La descente des hommes dans le bas-fond traditionnellement réservé aux femmes ; << Une participation importante des villageois et de la communauté rurale à la réalisation de la digue (les villageois ont contribué jusqu à hauteur de 19% du coût de la digue et la communauté rurale pour 1% ) ; << L élaboration d une convention locale (COGIRBAF) validée par la communauté, le Conseil rural et le Sous-préfet. Cette convention, comprise et appliquée par les divers acteurs et usagers du bas-fond, règlemente l accès, le contrôle et l utilisation des ressources, par ceux - ci, principalement les femmes ; << L accès à des rizières est garanti à toutes les femmes vivant dans le village ; en effet, chacune a le droit de disposer de parcelles rizicoles et en dispose effectivement ; << Le renforcement de la cohésion sociale dans le village et de la solidarité entre les usagers, ainsi que le rehaussement du statut social des femmes, à la suite de leur importante contribution à l autosuffisance alimentaire du ménage. En effet, le village est autosuffisant en riz et, subséquemment, a atteint l autosuffisance alimentaire (le mil n est plus vendu pour la satisfaction des besoins comme les cérémonies familiales et n est plus consommé durant les trois (03) repas de la journée) ; << La mise en place d une caisse de vallée et d un comité de gestion fonctionnel, pour l entretien et la surveillance de la digue ; << L amélioration qualitative et quantitative des aires de pâtures, par la réapparition d espèces fourragères bien appétées par les animaux ; << La régénération des arbres et arbustes dans les zones récupérées ; << La régénération de la flore d eau douce ; les adventices constituent actuellement une contrainte majeure dans ce bas-fond qui était complètement nu avant la mise en place de la digue ; Le retour de la faune et de l avifaune d eau douce, suite à la reconstitution de leur habitat << (régénération de la flore, présence d un plan d eau douce chargée de nutriments, une circulation de l eau et son renouvellement pendant l hivernage) ; 44

45 << L amélioration de la qualité et de la quantité de l eau des puits, qui est maintenant redevenue douce ; << La pratique de la jachère et des cultures fourragères sur le plateau ; << L absence ou la rareté de conflits nés de l exploitation des ressources du bas-fond ; à cet effet, Ndour Ndour est cité comme référence dans la zone ; << Le renforcement de la collaboration entre les structures privées et publiques intervenant dans la zone. Impacts sur la qualité de l eau et du sol Sur cet aspect, deux paramètres essentiels sont utilisés : la conductivité électrique, qui renseigne sur le niveau de salinité du sol, des eaux de surface ainsi que de la nappe et le ph qui indique le niveau d acidité. Cette conductivité est exprimée en ms/cm (1mS/cm = 640 mg de sel par litre d eau). Le tableau suivant résume les résultats relatifs à la gestion de l ouvrage et son impact sur la qualité de l eau, du sol et sur la production du riz dans ce bas-fond. Tableau 6 : Les principaux effets de la digue sur la qualité de l eau et du sol et sur les superficies cultivées en riz DESIGNATION Avant Après construction digue digue Juin -99 Oct -99 Nov -00 Juin -01 Août -02 An -03 Conductivité électrique Eau nappe amont 250mS/cm 250 1,35 0, Aval , Eau surface amont 0,7 0 Aval 0,2 Sol amont 2,75 0,12 Aval 69,20 Superficie cultivée (ha) rendement (Tonne/ha) 0,5 1,5 2,5 2, ,8 1,8 Production paddy (Tonnes) , Tonnage riz décortiqué An -04 An -05 << En Amont de la digue 45

46 L analyse comparée de la situation physico-chimique de l eau de la nappe du bas-fond, avant et après la mise en fonction de la digue, montre une baisse hautement significative de la salinité qui passe de 250 ms/cm en juin 1999 à 1,35 ms/cm en octobre 1999, soit 4 mois seulement après la construction du barrage. Cette évolution de la salinité de la nappe, en amont de la digue, s est encore améliorée en 2000, comme l atteste la valeur enregistrée en novembre de la même année (0.01 ms/cm), juste après la fin de l hivernage. Ces résultats illustrent bien l impact de la digue sur la qualité de l eau de nappe, qui est devenue douce, passant ainsi de 160grs/litre à 0.8grs/litre. Toujours en amont de la digue, l eau de surface, qui ne stagnait pas avant le barrage, a enregistré une conductivité électrique de 0.7 ms/cm, beaucoup plus faible que l eau de la nappe. Cette situation d amélioration de la qualité des eaux (de surface et de la nappe), est aussi observée au niveau du sol. En l absence de données de juin 1999, pour décrire la situation initiale, on relève une conductivité de 2,75 ms/cm en juin 2001 avant le démarrage de l hivernage et une conductivité encore beaucoup plus faible, de 0,12 ms / cm, en Août Ces résultats montrent très clairement l effet, très remarquable, de la digue, sur la qualité de l eau de surface et du sol, dès la première année, expliquant ainsi l augmentation des terres récupérées et des superficies cultivées, qui passent de 4 hectares (en 1998) à 15 hectares (en 1999, soit un an seulement après la mise en service de la digue anti-sel), puis à 24 ha (en 2000) et à 35 ha (en 2001). Jusqu en 2006, la superficie des rizières cultivées est restée bloquée à 35 ha, à cause de la main d œuvre féminine très limitée. Il arrive que les femmes, pour réaliser le labour et les semis, louent un tracteur. Mais, ce dernier arrive souvent tardivement (après les premières pluies) et, du fait de l humidité des sols, ne parvient plus à accéder à la majorité des parcelles. La traction bovine constitue la solution la plus appropriée. Malheureusement, elle est difficile à mettre en œuvre à cause des vols fréquents de bétail, qui poussent beaucoup de familles à confier leurs animaux à des parents ou bergers habitant hors de la zone. La récupération rapide des rizières salées, dans le bas-fond de Ndour Ndour, révèle le caractère réversible du phénomène de salinisation des terres de bas-fonds, ainsi que la pertinence de la technologie utilisée et des hypothèses formulées au départ, par le PAGERNA. Par ailleurs, il est bon de signaler que cette récupération rapide des terres salées dépend de trois (03) facteurs principaux qui sont : << la nature du sol et la quantité d eau douce qui arrive dans le bas-fond : les sols sableux à argilo-sableux (cas de Ndour Ndour) se dessalent plus vite que les sols argileux. En outre, plus la quantité d eau qui arrive est importante, plus la vitesse de dessalement est rapide ; La conception des ouvrages et leur emplacement : les ouvrages anti-sel doivent, d une part, << être placés dans la partie la plus basse du lit mineur (chenal principal) et, d autre part, disposer de pertuis qui permettent des vidanges de fond et le lessivage des sels ; 46

47 << Un dispositif organisationnel solide : la mise en place d un comité de gestion dynamique et fonctionnel pour la gestion de la lame d eau, par l ouverture, la fermeture, l entretien et la maintenance des ouvrages, ainsi que l application de la convention locale, sont des conditions sine qua non de réussite des aménagements anti-sel. Impact écologique En amont de la digue : << Toutes les espèces halophytes comme le Sesivium sp et certaines cypéracées adaptées en sol salé ont disparu ; << Les graminées, les légumineuses et les cypéracées non tolérantes à la salinité ont réapparu, contribuant ainsi à la régénération de la flore et à l amélioration de la biodiversité : -- Graminées : Oryza sativa, Oryza breviligulata, Echinochloa colona, Eragrostis tremula, Eragrostis pilosa, Paspalum scrobiculatum ; -- Légumineuses : Sesbania sesbania, Cassia mimosoides ; -- Cypéracées : Cyperus haspanm, Cyperus esculentus, Cyperus rotondus, Kyllinga debilis ; -- Autres herbacées : Spermacoce verticillatam, Chrowophora brochiana, Bocapa ecumbensm, Ipomea aquatica, Sesivium portucalastrum, Chorchorus olitorus. << La partie amont, plus proche de la digue, qui était nue, est actuellement recouverte d herbes. Le taux de recouvrement y est de 100 % et la biomasse herbacée dépasse 1500 kg/ha. Toutefois, on n y voit pas de couverture ligneuse, à cause de la présence d une forte lame d eau en hivernage et pendant presque 6 mois ; << La partie médiane a une couverture herbacée de 100% et, de plus les ligneux y ont fait leur apparition et occupent une couverture d au moins 20%. La biomasse herbacée y est de l ordre de 2500 kg/ha à 3000 kg/ha ; << La régénération de cette flore et la présence d eau douce, pendant plus de 6 mois de l année, ont permis la reconstruction d un habitat favorable à la faune (hyène, chacal, reptile, etc.) et à l avifaune (canards, oies, dendrocynes, oiseaux migrateurs, etc.), qui ont fait leur réapparition dans le bas-fond. De ce fait, il constitue une zone humide qui contribue, de façon significative, à la préservation d un patrimoine mondial ; << L apparition de bio-indicateurs de terre douce, comme les nénuphars ; << La diversité floristique a augmenté : plus de 24 espèces sont répertoriées, dont les plus dominantes sont : Mittracarpus scaber, Chloris prieuri, Eragrotis pilosa ; La création d une retenue, qui constitue une frayère et une zone de développement, de ref- << uge et de nourriture pour les poissons, notamment les tylapia. 47

48 << En aval de la digue, la réduction de l ensablement et du taux de salinité, par le maintien d un débit environnemental, grâce à la régulation des crues par les ouvrages, crée des conditions favorables à la restauration des ressources halieutiques en particulier : la mangrove, les crevettes et les poissons, qui sont très sensibles à l hyper salinité des eaux. Du point de vue conception : il est à retenir que les digues anti-sel doivent être construites en amont des parties potentiellement sulfatés-acides, afin d éviter l acidification de ces sols et la destruction de la mangrove. Impact économique << Approche méthodologique Sur cet aspect, les résultats obtenus durant les huit années de mise en service de la digue anti-sel ( ), ont permis d estimer les indicateurs de revenus, de productivité et les indices de rentabilité économique. Ces données proviennent des essais conduits à Ndour Ndour et sur des parcelles de femmes qui exploitent le bas-fond : (i) le rendement (production par unité de surface) sera utilisé pour apprécier la productivité du sol après la mise en service de la digue, (ii) la production, pour évaluer la contribution des femmes dans le budget familial et la sécurité alimentaire de l exploitation familiale, (iii) les indices de rentabilité (VAN et TRI), pour se prononcer sur la rentabilité de l investissement. La VAN nous renseigne sur le gain que l investissement a apporté et le TRI nous édifie sur l opportunité et la pertinence de l investissement et de la riziculture dans cette zone. Un autre paramètre sera étudié : le coût de production du kg de riz dans le bas-fond. L amélioration de la qualité du sol et l eau, observée durant les deux premières années (1999 à 2000), s est répercutée sur la production et le rendement du riz dans ce bas-fond récupéré. 48

49 << Résultats Le tableau suivant présente les résultats enregistrés. Tableau 7 : Evolution de la production du riz avant et après le barrage Années Rendement (T / ha) Superficie (ha) Production paddy (kg) Production riz décortiqué (kg) (taux de70%) Valeur de la production (FCFA) (225 FCFA/kg) , , , , , , , Total Moyenne << Les rendements ont triplé, dès la première année, passant de 0.5 t / ha à 1.5 t /ha, pour atteindre 2.5 t /ha en 2000, montrant ainsi une amélioration de la productivité du riz de bas-fond. Ces rendements sont sous-estimés, car il n est pas pris en compte, dans ce calcul, la deuxième et la troisième récolte que les femmes font dans le bas-fond, grâce à la prolongation de la période d inondation et la création de conditions favorables à la repousse de riz. La quantité provenant de ces deux (02) récoltes varie entre le tiers et la moitié de la première récolte. Par ailleurs, il est bon de signaler que la baisse de rendement, durant les trois dernières années, est due surtout à l enherbement. En effet, la prolifération des mauvaises herbes est devenue, actuellement, la principale contrainte de la riziculture dans le bas-fond ; << La production du riz paddy a suivi les mêmes tendances que les rendements ; elle a fortement augmenté et est passée de 2 tonnes avant la réalisation de la digue à 80.5 tonnes en 2001, trois saisons seulement après sa mise en service ; << La production de l année 2000, évaluée à 42 tonnes de riz décortiqué, assure déjà l autosuffisance en riz du village qui consomme aux environs de 30 tonnes de riz blanc par an. Cette production, qui est entièrement consommée par la famille, illustre bien la contribution de la femme rizicultrice dans le budget familial du ménage ; La production de paddy de 2001, décortiquée à raison de 70 % de rendement au décorti- << cage, est estimée à tonnes de riz blanc, représentant une valeur de Frs, qui correspond presque au coût d investissement de la digue ; 49

50 << La contribution de la riziculture dans la vie économique du village, durant ces huit années de fonctionnement de la digue, se chiffre à plus de Frs, avec une moyenne de : Frs par an ; << Les femmes, par cette contribution, assurent l autosuffisance alimentaire en riz des ménages, soustrayant ainsi les hommes de la pression, qui s exerçait sur eux, d assurer la nourriture familiale, par la culture du mil sur le plateau et par l achat de riz importé ; << L amélioration d opportunité de création de richesses et, en particulier le développement de l entreprenariat rural : le groupement des femmes du village de Ndour Ndour vient d acheter, à crédit, une décortiqueuse à riz ; quant aux femmes de Djilor, elles ont déjà acquis une batteuse à riz ; les femmes de Boli, par contre, ont investi dans la traction bovine. Toutes ces acquisitions, dans la même zone, tout en constituant aussi des sources de revenus pour ces groupements féminins, vont surtout contribuer à réduire la pénibilité du travail des femmes et, de ce fait, les encourager à s investir d avantage dans la riziculture. Analyse de la rentabilité économique de la digue anti-sel a) Approche méthodologique Pour apprécier la rentabilité économique de la digue, deux critères d appréciation ont été utilisés : la valeur actuelle nette (VAN) et le taux de rentabilité interne (TRI). La valeur actuelle nette étant la différence entre le cash flow actualisé et le montant de l investissement ; le TRI est le taux qui permet d égaler le décaissement dû à l investissement au cash flow prévisionnel généré par ce même investissement. Pour le calcul de ces deux indices, les éléments suivants sont utilisés : la valeur des productions en riz décortiqué, les charges de production et d entretien de la digue, l amortissement, le coût de la digue, la durée de vie de l infrastructure et un taux d actualisation de 15%. 50

51 b) Résultats obtenus Le tableau suivant présente les résultats de cette analyse. Tableau 8 : Calcul de la rentabilité Recette désignation Coût/ha total Dépense Semence Cash flow Préparation sol Main œuvre Durée 20 Décorticage Taux actualisation Facteurs actualisation 15% Récolte Entretien digue Coût prod/ha cash flow actualisé Total dépense Investissement Coût prod/kg 53 VAN VAN / An (1) 1-(1+i) -n 0,9388 Taux actualisation (2) ((1)/(2) (1-(1+i) -n )/i TRI = 46 % n = durée de vie investissement i = taux d actualisation Les résultats obtenus (Une valeur actuelle positive de Frs, ainsi qu un taux de rentabilité interne de 46 % largement supérieur au taux d intérêt des banques) montrent bien la rentabilité de la technologie utilisée pour lutter contre la dégradation des ressources. Cette rentabilité est sous estimée car elle ne prend en compte que la production du riz. Les autres gains concernant l amélioration de la production de fruits, surtout les mangues, la production de paille, le bois de village, la pêche, ne sont pas pris en compte, faute de données disponibles et fiables. Impact social En vérité, tout le processus de conception et de valorisation des aménagements repose sur des négociations sociales, en vue d une exploitation équitable et pacifique des ressources du basfond et une amélioration de la cohésion sociale. Actuellement, les constats suivants peuvent être faits : 51

52 << Avec l augmentation des superficies rizicultivables, l accès aux rizières est facilité et toute femme dans le village possède au moins trois parcelles rizicoles, grâce à l application de règlements consensuels relatifs à l utilisation des ressources du bas-fond ; << L implication des jeunes et des hommes dans la riziculture ; << La disparition de la période de soudure ; le mil n est plus consommé pendant les trois repas de la journée. De même, il n est plus vendu pour acheter du riz pendant les cérémonies familiales. Il en ressort une autosuffisance alimentaire dans le village ; << L amélioration de la qualité nutritionnelle des repas ; << La disponibilité de plantes très utilisées dans la pharmacopée ; << L amélioration des connaissances des femmes et des hommes en matière de techniques de production du riz (techniques de pépinière, repiquage, semis en ligne, production de semences, travail du sol, etc.) ; << Le renforcement de la cohésion sociale dans le village de Ndour Ndour ; Photo 15. Récolte du champ collectif de Ndour - Ndour 52

53 << La revalorisation du statut social de la femme et son implication dans les prises de décision, résultant de sa forte contribution à la sécurité alimentaire du ménage ; la riziculture est devenue une activité de promotion de la femme, dans le village de Ndour Ndour. << La diminution ou la disparition des conflits liés à l exploitation du bas-fond grâce à l application de la convention locale ; << Le renforcement de la solidarité entre les femmes ; << Le renforcement de l organisation dans le village et du pouvoir décisionnel des femmes : les femmes dirigent le comité de gestion du bas-fond et prennent toutes les décisions y afférant ; << La fierté ressentie par les villageois, en matière de production rizicole ; ils se sentent enviés par les autres villages. Le bas-fond est devenu, pour eux un enjeu de prestige ; << La notoriété du village qui reçoit, chaque année, des dizaines de visiteurs (groupements paysans, structures d appui, bailleurs de fonds, décideurs, politiciens, institutions de recherche, étudiants, ONG, etc.), sénégalais et étrangers (Gambie, Mauritanie, Europe, etc.). Impact de la recherche / action Photo 16. Réuninion de concertation Le volet recherche/action a constitué un élément innovateur, dans l approche de mise en valeur du couple bassin versant/bas-fond. Il trouve sa pertinence dans l absence ou la faiblesse de l intervention de la recherche dans ces espaces (bas-fonds de la région) caractérisés par une diversité de situations et de contraintes très dynamiques, illustrant ainsi le manque de technologies adaptées et disponibles pour les producteurs et productrices dans la zone. Face à cette situation de déficit d intervention de la recherche et en technologies rizicoles, le PAGERNA a introduit un volet recherche/action participative, depuis le début de la mise en valeur de ce bas-fond en 1999, en vue de : 53

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