Dossier de presse 03 / Exposition du 3 au 23 avril. Vivian Maier. Portraits et autoportraits

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1 Dossier de presse 03 / 2015 Exposition du 3 au 23 avril Vivian Maier Portraits et autoportraits

2 Éditorial C est à une double découverte que nous convie notre École des Beaux-arts, à l occasion de l exposition Portraits et autoportraits Vivian Maier à Versailles. Cette exposition est d abord l occasion pour les Versaillais et le public francilien de découvrir l immense talent d une femme photographe qui, jusqu en 2011, était totalement inconnue. Décédée dans le plus complet anonymat en 2009, Vivian Maier a vu son travail photographique présenté pour la première fois en France, fin L exposition à Versailles est la première en Ile-de-France consacrée au fonds français de celle qui, avec plus de photographies de rue réalisées entre 1950 et la fin des années 80, apparaît désormais comme une représentante éminente de la street photography américaine, à l égal d Helen Levitt ou de Diane Arbus. L exposition Portraits et autoportraits nous convie aussi à une seconde découverte, celle d une photographe française. Car Vivian Maier, née à New York d une mère française, a séjourné à plusieurs reprises en France dans les Hautes-Alpes. Elle y a notamment réalisé un important travail photographique prenant pour objet les habitants de la vallée du Champsaur, lors d un long séjour qu elle y a effectué en L exposition nous présente de nombreux portraits photographiques produits dans ce cadre et nous révèle ainsi en Vivian Maier une sorte de «chaînon manquant» qui lierait la street photography américaine et le travail de photographes français de la même période, comme Willy Ronis ou Robert Doisneau. Si Vivian Maier est dépourvue de la nostalgie qui apparaît souvent dans les photos de ce dernier, elle porte un regard plein de la même humanité pour les inconnus qui peuplent ses images. Alors qu aux États-Unis, ce sont le plus souvent les laissés pour compte de l Amérique triomphante qui forment les sujets de son travail, en France elle s attache à ces paysans des années 50 que les Trente glorieuses vont inexorablement reléguer dans l oubli. Habitants d un monde maintenant disparu, ces hommes et ces femmes, grâce au regard de Vivian Maier, nous apparaissent comme ce qu ils seront désormais de toute éternité : des vivants. C est leur rencontre que nous propose l exposition, ainsi que celle d une photographe d exception, Vivian Maier, que ses autoportraits transforment, elle aussi, en vivante, enfin tirée de l ombre dans laquelle elle a passé son existence. Je tiens pour conclure à remercier l Association Vivian Maier et le Champsaur qui, par le prêt de son fonds photographique, permet aujourd hui à la Ville de Versailles d y contribuer. François de Mazières Député-maire de Versailles

3 Vivian Maier en quelques dates 1 er février 1926 : Naissance à New York : 1er séjour en France avec sa mère 1938 : Retour aux Etats-Unis : Voyage en France dans la vallée du Champsaur (05). De nombreuses photographies seront prises lors de ce séjour : New York. Gouvernante au service d une famille de Southampton : Chicago. Elle est engagée comme nurse chez Nancy et Avron Gensburg : Voyage autour du monde 1973 : Elle quitte les Gensburg. A partir de cette période, elle cesse de développer ses négatifs : Décès de sa mère Années 1990 : Nurse dans diverses familles Ses affaires, y compris ses travaux photographiques, sont conservées dans un garde-meuble. Vivian Maier connaît de graves difficultés financières. Les frères Gensburg la retrouvent et décident de l installer dans un appartement de Rogers Park, à Chicago : Elle glisse sur une plaque de verglas et se blesse. Elle terminera sa vie dans une maison médicalisée : Décès de Vivian Maier

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6 Vivian Maier : biographie abrégée Vivian Maier photographia inlassablement les rues de Chicago et New-York, mais son talent resta anonyme toute sa vie. Nourrice de profession, elle profita de chaque instant libre pour arpenter les rues, son Rolleiflex au cou, portant un regard aiguisé sur l humain dans la ville et laissant des autoportraits saisissants. Elle ne montra ses photos à personne et sa récente découverte,véritable romance américaine, révèle une des photographes les plus brillantes de la street photography. En 2007, John Maloof découvre dans une salle de vente de Chicago un lot contenant des milliers de négatifs, ainsi que des pellicules non développées et quelques tirages. Ses recherches lui permirent de découvrir que ce lot n était qu une partie d un corpus qu il rassembla en rachetant les nombreuses boîtes de négatifs, pellicules et documents. L ensemble reste anonyme jusqu à ce qu il trouve au fond d une caisse un ticket de laboratoire portant le nom «Vivian Maier». En tapant son nom sur Google, il apprend par un avis de décès publié dans le Chicago Tribune que Vivian Maier est décédée quelques jours plus tôt, à l âge de 83 ans. Vivian Maier est née en 1926 dans le Bronx, d un père austro-hongrois et d une mère française. Elle passa son enfance avec sa mère, entre la France et les Etats-Unis. Il semble qu une amie de sa mère, Jeanne Bertrand, photographe portraitiste, l initiera à la photographie. Vivian Maier pris ses premiers clichés en France vers 1949 avec un Kodak Brownie, appareil simple destiné à l amateur. Elle retourne aux Etats-Unis en Elle devient nourrice une Mary Poppins dans l âme - et travaille pour une famille à Southampton, dans la banlieue de New York. Ses gages lui permettent d acheter un Rolleiflex, appareil moyen format couramment utilisé par les photographes de l époque. La photographie prend alors une part de plus en plus importante de sa vie. Quittant New York pour Chicago en 1956, elle entre au service de la famille Gensburg. Elle y élève les trois enfants et utilise sa salle de bain pour y développer ses films. Débute alors la période la plus prolifique de l œuvre de Maier. En quittant les Gensburg dix sept ans plus tard, avec qui elle restera très liée. Maier ne peut plus développer elle-même ses films. Travaillant de famille en famille, elle emporte avec elle de plus en plus de pellicules non développées et de photos non tirées. Elle photographia jusqu à la fin des années 1990, s essayant à la couleur. Des films qui resteront également non développés, tant ses soucis financiers deviennent importants. Elle stocke alors ses négatifs, pellicules et documents dans un storage. Au début des années 2000, les enfants Gensburg la prennent en charge et la logent dans un petit studio. Ses affaires sont oubliées jusqu à ce qu elles se retrouvent sans qu elle le sache en 2007 dans une vente aux enchères, pour impayés. Vivian Maier décède en 2009 des suites d une chute. Une partie de son œuvre est cataloguée par John Maloof, reconstruisant minutieusement un vaste corpus, entre et négatifs auxquels s ajoutent des films et des documents audio. John Maloof s occupe de promouvoir l œuvre de Vivian Maier, en collaboration avec la galerie Howard Greenberg à New York. Ses photographies sont exposées dans de nombreux pays. Un livre Vivian Maier : Street Photographer fut publié en 2011 suivi, en novembre 2013, d un nouvel ouvrage Vivian Maier : Self-portraits. Françoise Morin Directrice Galerie d art Les Douches -

7 Vivian Maier et le Champsaur Le monde entier découvre et se passionne pour l œuvre de Vivian Maier, cette street photographe découverte depuis peu aux Etats-Unis par un jeune chineur de Chicago, John Maloof. Ignorée de tous de son vivant, présentée comme une des plus grandes photographes des années 1950 après sa disparition, Vivian Maier est une talentueuse femme photographe, mais aussi une énigme qui n a jamais dévoilé son œuvre à quiconque. Les clichés pris à New York et à Chicago, dans les deux villes où elle a vécu aux Etats-Unis, sont exposés pour la première fois au Centre culturel de Chicago. Le succès auprès du grand public est tel que John Maloof organise d autres expositions dans les grandes villes d Amérique et d Europe. Le jeune homme ne s arrête pas là. Il part à la recherche de la femme après avoir admiré son œuvre. Elle se disait Française. Tous les témoins ayant croisé sa longue démarche un peu garçonne l affirment. Cultivant ce léger accent venu du vieux continent, jurant en français sur ses vieux jours, Vivian Maier n a jamais dévoilé être née à New York, en John Maloof cherche, identifie un clocher, une vallée perdue de France, débarque avec son caméraman dans la vallée du Champsaur (Hautes-Alpes), dans le village de Saint-Julien en Champsaur. Il a enfin trouvé les racines françaises de l artiste. Des cousins qui racontent, ouvrant leur album, étalant les clichés de Vivian enfant. L aventure française peut commencer. Un village des Hautes-Alpes qui a vu naître Maria Jaussaud, la mère de Vivian, qui a vu l enfant Dorothée Vivian courir sur les chemins de traverse. L artiste, de nationalité américaine, passe toute son enfance dans ce village, dans cette vallée. Arrivée en 1932, à l âge de six ans, elle ne connaîtra dans son parcours scolaire que l école communale de cette contrée, se partageant entre deux villages, Saint-Julien et Saint-Bonnet, et ce jusqu en août Toute une enfance à jouer avec ses voisines, ses cousins, à grimper les chemins qui rejoignent les villages environnants. Vivian Maier ne raconte pas cette enfance lorsqu elle retrouve New York à douze ans et quelques mois. Deux mondes si différents. Une langue qu elle a oubliée. Le monde du travail l engloutit. Presque douze ans s écoulent avant que Vivian ne revienne. Un testament de sa grand-tante maternelle lui offre le domaine de Beauregard. Vivian Maier quitte New York, les petits boulots qu elle enchaînait, débarque à Saint-Julien. Pendant plus d une année, elle séjourne dans le Champsaur. La vente du domaine lui permet de faire l acquisition d appareils photos de qualité. Le talent de Vivian Maier peut enfin s exprimer. Une portraitiste, une photographe de rue ou plutôt de sentiers de montagne, débute son immense œuvre. Dès les premiers clics de son Rolleiflex, de son Leica, de ses nombreux appareils photos, les négatifs se dévoilent merveilleux. Où a-t-elle appris le maniement d un objectif, comment a-t-elle acquis le professionnalisme d une grande photographe? Il n y a qu une femme, Jeanne Bertrand, qui pourrait répondre à ces questions. Mais elle aussi a disparu. Le census de 1930 à New York, peut aider à mieux comprendre. Vivian Maier et sa mère vivent alors au domicile de Jeanne Bertrand, photographe professionnelle à New York. Vivian a pu être initiée par cette photographe de renom. Reconnue comme une des plus grandes portraitistes américaines de Boston à New York au début du siècle, elle peut avoir accueilli Vivian dans le studio photo dont elle s occupait alors. Jeanne Bertrand, elle-aussi originaire de la vallée du Champsaur avait émigré aux Etats-Unis à l âge de douze ans. Vivian Maier reviendra dans le Champsaur plusieurs fois. Voyageuse infatigable, elle décide de faire le tour du monde en 1956, obtenant un congé de huit mois. Après avoir découvert l Asie, le Moyen-Orient, seule, accompagnée de son appareil photo, elle séjournera à nouveau en France, avant de rejoindre New York puis Chicago. Plusieurs des œuvres présentées lors de cette exposition sont alors réalisées par l artiste. D autres l ont été en L Américaine, surnommée ainsi par les paysans des Hautes-Alpes, La Française, désignée ainsi par les Américains, est partie sans se dévoiler, laissant une œuvre merveilleuse qui la raconte mieux que ne le feraient des mots. Françoise Perron Présidente Association Vivian Maier et le Champsaur

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10 Visite de l exposition Portraits et autoportraits Vivian Maier à Versailles Présenter les photographies de Vivian Maier à la Galerie de l école des Beaux-arts de Versailles revêt un caractère d évidence. En effet, de sa vie et de son œuvre émerge une exemplarité à laquelle des étudiants, artistes en devenir, ne peuvent qu être sensibles. Vivian Maier, dans sa fragilité, sa générosité mais aussi sa complexité et ses ambigüités, a posé avec clarté les conditions simples d une œuvre authentique, à savoir une exigence, une indépendance et une liberté sans concession. Position qui n a pas été sans risque quant à sa reconnaissance et qu elle a durement vécu dans la dernière partie de sa vie. Position difficile surtout dans une société privilégiant souvent les ascensions médiatiques précipitées et prématurées, le plus généralement au détriment de la densité et de l authenticité des processus en jeu dans les œuvres. Vivian Maier, dans ses promenades et par ses voyages - où elle a d ailleurs retrouvé une partie de ses racines dans la vallée alpine du Champsaur, est devenue au travers de ses photographies, plus que témoin, véritable citoyenne de l humanité du monde avec le même regard intense, aussi précis et authentique sur elle-même que sur tous ceux qui se sont trouvés sur son chemin, des rues de Chicago aux fermes, village, routes et paysages alpins du Champsaur. Dans les photographies de Vivian Maier, et plus particulièrement dans la présente exposition privilégiant l approche du portrait et de l autoportrait, son ouverture sensible, son intelligence du rapport à l autre ramené à l essentiel, permettent de percevoir un éloge de la beauté du vivre qui vibre dans l espace au-delà des contingences. Autant de qualités constitutives d une exemplarité pour de futurs artistes en quête de densité et de vérité personnelle. Je rends donc hommage au travail de révélation en France de l œuvre de l artiste de l association Vivian Maier et le Champsaur, de son président d honneur John Maloof et de sa présidente Françoise Perrin qui, par le prêt des œuvres, ont permis le montage de cette exposition qui constitue la première présentation en Ile-de-France du fonds français de Vivian Maier. Tous mes remerciements aussi à tous ceux qui, à la Direction des Affaires culturelles de la Ville de Versailles, ont été les architectes de cet événement. Bertrand Alapetite Directeur École des Beaux-arts de Versailles -

11 Autour de l exposition Exposition ouverte tous les jours Du 3 au 23 avril 2015, de 15h à 19h Entrée libre Visites commentées Samedi 4, dimanche 5 et lundi 6 avril 2015 (week-end de Pâques), à 16h, 17h et 18h Renseignement et inscription : galerie.beaux-arts@versailles.fr Conférence Vivian Maier : Portraits et autoportraits Mercredi 8 avril, 20h00 Atelier numérique 8 rue Saint-Simon Versailles En présence d Alain Robert, Directeur de la photographie, Association Vivian Maier et le Champsaur Animée par Hélène Singer, professeur de photographie, École des Beaux-arts de Versailles Documentaire À la recherche de Vivian Maier / Finding Vivian Maier Du mercredi 8 au mercredi 15 avril Projection tous les jours à 10h30 et 18h30 (tarifs habituels) Cinéma Le Roxane - 6, rue Saint-Simon Versailles - Tél.: Trois fois sélectionné (British Academy Film Awards 2015, Oscars du cinéma 2015, Writers Guild of America Awards 2015), ce documentaire, sorti en 2014, est une biographie consacrée à la photographe Vivian Maier et réalisée par le découvreur de son travail, John Maloof. DR

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13 L École des Beaux-arts de Versailles Créée en 1816, l École des Beaux-arts de Versailles est ouverte à un très large public. Elle offre trois sections : études plastiques supérieures diplômantes, cours pour adultes et périscolaires, atelier du livre reliure dorure. Les enseignements de haut niveau sont délivrés par des professeurs diplômés d État, enseignants créateurs et artistes plasticiens. Lieu de lumière superbement restauré, l établissement est situé dans le centre historique de la ville. Par l esprit qui l anime, l école suscite l ouverture sur le contemporain se construisant à partir de l immense potentiel de son continuum historique. La Galerie : ouverte le 30 novembre 2002 et agrandie en 2013, elle affirme la volonté d ouverture de l Ecole des Beaux-arts sur l extérieur. Conçue dans un esprit de pluridisciplinarité artistique, elle est un outil de découverte et de pédagogique à part entière. Adresse 11 rue Saint Simon Versailles /// galerie.beaux-arts@versailles.fr Horaires Tous les jours, de 15h à 19h Fermeture le dimanche Accès RER Versailles Château-Rive Gauche (départ Paris RER Ligne C) SNCF Versailles-Rive Droite (départ Paris Saint-Lazare) SNCF Versailles-Chantier (départ Paris Montparnasse) Autobus 171 Versailles Place d armes (départ Pont de Sèvres) En voiture Autoroute A13, direction Rouen, sortie Château de Versailles Nationale 10, par Sèvres (et/ou) Meudon/Chaville/Viroflay Contact presse Ville de Versailles - Frédérique Meyer : frederique.meyer@versailles.fr