Le secteur IT, bénéficiaire et contributeur de l économie romande

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1 Le secteur IT, bénéficiaire et contributeur de l économie romande Profitant d une économie suisse et romande résistant jusqu'à présent à un environnement extérieur morose, le secteur IT romand se porte bien et continue de voir ses effectifs progresser. Plus que jamais, les entreprises de la branche voient dans les terminaux mobiles et le cloud computing les deux tendances fortes influant sur la marche de leurs affaires. Rodolphe Koller Notre étude «Top100 de l informatique romande» ayant été décalée à l été, il s est écoulé moins d un an depuis l édition Quelques trimestres qui ont suffi à ce que des changements importants apparaissent dans notre classement, témoignant de la dynamique du secteur IT et de la région romande. Près de 280 sociétés informatiques ont répondu ce printemps à notre enquête menée en collaboration avec le cluster Alp ICT. Elles emploient plus de collaborateurs en Suisse romande, dont plus de 85% sur l arc lémanique. Ces entreprises ont vu leurs effectifs très légèrement progresser de 1,1% en moyenne. Comme l an dernier, les disparités sont toutefois importantes selon la taille des sociétés. Celles de moins de 30 collaborateurs voyant leur personnel diminuer, alors qu il augmente chez les sociétés employant de 30 à 99 collaborateurs et reste stable pour les plus grandes sociétés (graphique, p. 28). Podium, nouveaux venus, fusions Bien qu en léger recul, on retrouve les deux acteurs américains IBM et HP en tête du classement. La première grâce à son pôle bancaire lausannois, la seconde grâce à son siège EMEA genevois même si la situation pourrait changer avec les restructurations en cours du côté de HP. Le prestataire suisse Veltigroup complète le podium et enregistre la plus forte progression de notre étude avec 87 nouveaux collaborateurs. Un développement qui s explique notamment par le développement de nouvelles activités (exoscale, epyx) et la reprise de CAI CTI Agir Informatique au mois de mai. Notre classement annuel voit aussi apparaître Crédit Agricole Private Banking Services en neuvième position avec 239 employés, si l on exclut les collaborateurs affectés aux activités de back-office (BPO), ainsi que la multinationale indienne Tata Consultancy Services forte de 50 personnes dans la région. Parmi les plus fortes augmentations d effectifs, il faut signaler celles d Altran Infolearn (+50 collaborateurs), de l éditeur bancaire Avaloq avec 35 employés en Suisse romande contre dix l an dernier et de Cognizant qui double presque son personnel romand. Depuis l an dernier, le secteur IT romand a aussi connu des acquisitions qui se reflètent dans notre étude. Suite à la fusion en mai dernier entre Connectis et Getronics sous la houlette de leur propriétaire commun, Getronics disparaît de notre classement, tandis que la nouvelle Connectis voit naturellement ses effectifs augmenter fortement en Suisse romande (voir interview en page 18). Du côté des opérateurs, Sunrise fait son entrée dans le Top100, suite à sa décision de se doter à nouveau d un bras IT avec la reprise de NextiraOne l automne dernier. Sunrise est également sans doute à l origine de la chute d Alcatel-Lucent dans le classement, puisqu elle a décidé de confier désormais l exploitation et la maintenance de son réseau à Huawei. Le fournisseur chinois fera sans nul doute son entrée dans le Top100 l an prochain. Contribution du secteur informatique à l économie romande La santé des fournisseurs IT présents en Suisse romande est naturellement tributaire de celle de ses clients et donc de l économie romande. Pour près de la moitié des sociétés sondées dans notre enquête, le contexte économique est d ailleurs l un des trois facteurs influant le plus sur la marche de leurs affaires. Après des prévisions alarmistes fin 2011, les derniers chiffres du Créa sont à cet égard plu- Suite en page 28 26

2 Les 100 plus gros employeurs du secteur IT romand évolution IBM* Hewlett Packard Veltigroup blue-infi nity Orange Business Services ELCA Informatique SITA Logitech Crédit Agricole Private Banking Services** 239 N/A 10 Altran Infolearn Dell 185 N/A 12 Autodesk 180 Cross 180 = 14 ERI Bancaire Swisscom IT Services Cisco 160 = Cambridge Technology Partners TeamWork management Amaris SunGard 150 N/A 21 SAP Canon Itecor Sterci Alcatel-Lucent 120 Tyco Fire & Integrated Solutions AiM Services SolvAxis TI Informatique Business & Decision Bechtle Ilem Qim info Devillard Darest 100 = 36 Connectis 96 + Yahoo! IMTF 95 SQLI Antaes Consulting 92 N/A 41 Sword Services SOPRA Informatique SA 85 N/A 43 API 80 N/A Sogeti 80 N/A Alltitude 80 = 46 Globaz 75 = New Access CISEL 71 Proactive Partners 71 N/A 50 Steria 70 = 51 Serial Business Sunrise Dialogue Logique MTF Quadra 61 + évolution ID Informatique & Développement 60 = 56 Answer.Sa Bedag 55 = 58 Microsoft Dimension Data 52 + Virtua Infoteam Hortis 50 N/A Novative 50 = Tata Consultancy Services 50 N/A 65 Cognizant 48 + René Faigle Trivadis 45 + Exel Informatique 45 + BBT Software 45 + EMC 45 Ofi sa Informatique 45 = Pro-Data LGI 45 N/A 73 Clio Abissa Informatique 41 + Kalyss 41 N/A 76 Camptocamp 40 + Interoute 40 JPL Informatique 40 Neo technologies 40 = SII Services 40 = Simalaya 40 + SmartWave 40 = Orbium S&H Sàrl Brocade 38 N/A 86 Adeya 35 + Avaloq 35 + BMC 35 DL Groupe GMG 35 = Logico 35 + PSideo DFI Service Advances Informatique 32 Altea Business Services 32 + HRC-Services 32 + Uditis Liip 31 + NEXThink Colt Technology Services 30 + BeMore 30 + Calyps 30 N/A Digicomp 30 N/A GIT Gestion et Informatique pour tous 30 + Neo Advertising 30 + Polyright 30 = Tebicom 30 + Telecom Systems 30 *estimation ICTjournal **sans les activités de back-offi ce (BPO) 27

3 EFFECTIFS Suite de la page 26 tôt rassurants, le PIB romand ayant progressé de 2,4% en 2011 contre 1,9% pour l ensemble du pays. Le domaine des services aux entreprises où les sociétés informatiques occupent une place importante a quant à lui bondi de 5,5% en Si le secteur IT a profité de l environnement économique, l affirmation vaut aussi dans l autre sens. La branche est ainsi devenue le second contributeur à la croissance du PIB romand sur la période , derrière le commerce en gros et de détail et devant le secteur financier, qui occupait la première place dans les années 90. Cette bonne santé est toutefois fragile, compte tenu des incertitudes qui pèsent sur les entreprises consommatrices de services IT dans divers secteurs. On pense naturellement aux sociétés exportatrices (chimie, horlogerie, instruments de précision) menacées par la force du franc. On peut aussi mentionner le secteur financier qui pourrait procéder à des délocalisations sous l effet de pressions législatives et règlementaires, comme avertissait récemment le président de l Association des banquiers privés suisses. Idem pour les multinationales dont le maintien dans la région ou la volonté de s y établir dépendent de l attractivité des conditions cadre. Des multinationales qui sont d ailleurs nombreuses à envisager de centraliser leurs fonctions IT en Suisse. Prévisions revues à la hausse Fin 2011, face à des prévisions de croissance moribondes pour l économie suisse, le cabinet MSM Research tablait sur un léger recul du secteur IT du pays en 2012, en raison des mesures d économies et de la stagnation des investissements en biens d équipements. De leur côté, l association faîtière Swico et l Observatoire européen des technologies de l information (EITO) émettaient des projections légèrement plus optimistes, avec une prévision de croissance de 1,4% de la branche IT suisse en Selon une enquête de Capgemini, 32% des responsables IT de grandes entreprises suisses pensaient disposer d un budget plus important en 2012 et 26% se préparaient à des restrictions budgétaires. La plupart des instituts de mesure conjoncturelle ont depuis lors revu leurs pronostics à la hausse. Pour 2012, l institut Créa table désormais sur une augmentation de 1,5% du PIB romand et même de 3,1% pour les services aux entreprises. L association faî- Suite en page 30 de 30 à 99 collaborateurs moins de 30 collaborateurs 8% 7% 6% 5% 4% 3% 2% 1% 0% 1% 2% 3% 4% 5% 6% 7% Evolution des effectifs par catégorie d'entreprise plus de 100 collaborateurs +0,3% entreprises suisses entreprises étrangères moyenne entreprises IT Evolution comparée des services aux entreprises et du PIB romand % 4,7% Services aux entreprises +4% +1,1% ,1% 2012* 2013* (*) prévisions PIB romand source: CREA 28

4 TOP 5 PAR CANTON Suite de la page 28 tière Swico constate quant à elle un rebond du secteur. Ainsi, après une baisse ininterrompue durant quatre trimestres d affilée, son indice TIC est reparti à la hausse au 2 ème trimestre L association attribue ce renversement de tendance à des carnets de commandes bien remplis dans les domaines des technologies, des services et du logiciel. En revanche, le domaine du consulting IT reste stable. Pénurie d informaticiens, une opportunité? Difficile d aborder le thème du personnel IT sans évoquer le manque de spécialistes qui continue d impacter les entreprises de la branche. Environ une société sur quatre sondées dans notre enquête y voit l un des trois facteurs influant le plus sur ses affaires. Même constat dans l étude «Recruiting Trends Suisse 2012» réalisée par Monster. com, selon laquelle la pénurie de personnel qualifié reste la principale préoccupation des responsables de ressources humaines en Suisse. Seules quatre entreprises sur dix déclarent ne pas rencontrer trop de difficultés à embaucher des spécialistes IT. Cette forte demande contribue sans doute à l élévation des rémunérations dans la branche. Ainsi, selon l indice des salaires publié par l Office fédéral de la statistique, les employés du secteur IT ont vu leur salaire réel progresser de 2,5% en 2011, contre 1,0% en moyenne pour l ensemble des industries. Néanmoins, pour bien des entreprises présentes dans notre classement, la difficulté chronique à recruter des spécialistes constitue davantage un moteur qu un frein à leurs affaires. On pense notamment aux multinationales à même de procurer aux entreprises des ressources venues d autres régions, aux nombreuses sociétés qui se sont spécialisées dans la location de services et le recrutement IT et, plus généralement, à l outsourcing qui continue de s étendre. Le mouvement qui voit les informaticiens quitter les départements IT des entreprises pour rejoindre des prestataires devrait par conséquent se poursuivre, voire se renforcer sous l effet du cloud computing (analyse, p ). Terminaux mobiles et cloud computing au sommet des priorités Le développement des entreprises IT romandes ne dépend pas uniquement des conditions économiques et de la disponibilité des talents. Les innovations technologiques et l émergence de nouveaux besoins de sa clientèle contribuent fortement à la crois- Fribourg 1 Swisscom IT Services 95 IMTF 95 3 CISEL 58 4 Infoteam 44 5 Liip 32 Genève 1 Hewlett Packard Orange Business Services IBM* SITA blue-infi nity 220 Jura 1 Globaz 75 2 dbi services 21 3 Artionet 17 Productec 17 5 René Faigle 10 Neuchâtel 1 Autodesk ID Informatique & Développement 35 3 Uditis 30 4 BMC 20 5 Altea Business Services 15 Valais 1 TI Informatique 95 2 BBT Software 45 3 Cortex-IT 26 4 La Gestion Electronique 25 5 Dialogue Logique 22 Vaud 1 IBM* ELCA Informatique Veltigroup Crédit Agricole Private Banking Services** Altran Infolearn 170 Berne (partie francophone) 1 SolvAxis 90 2 SAP 62 3 TeamWork management 25 4 Logico 18 5 Business & Decision 10 5 Logico 16 30

5 TENDANCES EN COLLABORATION AVEC Facteurs ayant le plus d'impact sur les entreprises IT romandes (3 réponses par entreprise) Terminaux mobiles Cloud computing Explosion des volumes de données Outsourcing Web 2.0 Analyse de données (BI)* Systèmes optimisés (hardware + software) Green IT Internet des objets, senseurs, systèmes embarqués Intelligence artificielle Conditions économiques Pénurie de ressources IT 12,6% 11,6% 11,2% 8,5% 14,9% 6,5% 3,6% 5% ,9% 28,6% 35,7% 27,9% 34,7% 21,4% 17,6% 29% 22,8% 24,6% 51,3% 46% 46,2% 38,8% 45,7% sance du secteur. Pour la seconde fois, notre étude s est penchée sur les facteurs technologiques ayant le plus d impact sur la marche des affaires des sociétés IT romandes. Si le cloud computing continue d être mentionné par près d une entreprise sur deux, le développement le plus spectaculaire concerne les terminaux mobiles. Plus de la moitié des fournisseurs IT interrogés considèrent désormais les smartphones et autres tablettes comme une tendance majeure contre moins d un tiers il y a une année. Une évolution qui prouve combien ces terminaux sont pris au sérieux par les entreprises utilisatrices, qui explorent de nouveaux usages mobiles professionnels dépassant l accès aux s ou au calendrier, avec de nombreux enjeux, notamment au niveau sécuritaire (voir article page 19). Sans surprise, l outsourcing et l explosion des volumes de données que les départements IT doivent gérer continuent d être des moteurs du marché. La surprise vient plutôt du léger recul des médias sociaux et de la chute des systèmes combinant hardware et software et conçus spécifiquement pour certaines tâches, comme la business intelligence. L analyse de données est d ailleurs la seule tendance que nous ayons ajoutée cette année à notre étude, à la demande de nombreuses sociétés. Concernant le cloud computing enfin, nous vous présentons dans les pages qui suivent les résultats de notre enquête complémentaire à propos de l impact de ce modèle sur les sociétés IT romandes. < Publicité Vous ne faites pas non plus un nœud à votre mouchoir pour vous rappeler vos rendez-vous. Aastra vous propose des systèmes de communication sophistiqués à valeurs ajoutées. Avec un système de communication sur mesure Aastra, votre entreprise gagne en productivité. En intégrant à la téléphonie classique ou à la Voix sur IP (VoIP) de précieuses applications comme des solutions d alarme et de mobilité, la connexion à Outlook et à des bases de données internes, la gestion de présence ou les conférences. Les solutions Aastra sont adaptées aux entreprises de toutes tailles, toutes branches confondues. Aastra optimise votre communication professionnelle. Aastra Telecom Schweiz AG

6 DONNÉES SUR L'ÉTUDE Répartition des collaborateurs selon leur lieu de travail TOP100, ENQUÊTE ,9% 4,6% Fribourg Genève 277 entreprises IT établies en Suisse romande représentant emplois ont participé à l'édition 2012 du Top100 réalisée par ICTjournal et Alp ICT. L'enquête a été menée en ligne et par téléphone d'avril à mai ,4% Base: collaborateurs 3,6% 2,7% 1,5% 47,2% Jura Neuchâtel Valais Vaud Berne (partie francophone) Chiffres clés: La moitié des employés du secteur travaillent dans une entreprise comptant plus de 115 collaborateurs La moitié des entreprises sondées ont 19 collaborateurs ou moins 85% des employés travaillent dans les cantons de Vaud et Genève 76,2% des entreprises sondées sont romandes, 8,5% suisses, 8,5% européennes, 4,7% américaines Répartition des entreprises selon leur origine 179 Répartition des collaborateurs selon l'origine de l'entreprise 2,8% 8,8% 15,3% ,3% 63,8% Romandie Suisse Europe Etats-Unis Autres régions Base: 235 entreprises, collaborateurs Répartition des entreprises selon leur taille 170 Répartition des collaborateurs selon la taille de l'entreprise 15,1% ,2% 55,7% 100 collaborateurs et plus de 30 à 99 collaborateurs moins de 30 collaborateurs Base: 277 entreprises, collaborateurs 32

7 CLOUD EN COLLABORATION AVEC L impact du cloud sur les prestataires IT romands L étude Top100 est assortie cette année d une enquête consacrée à l impact du cloud computing sur les fournisseurs IT romands. La plupart voient le cloud comme une opportunité et ont adapté leur offre de services en conséquence. Pour les analystes du secteur, l essor du cloud recèle toutefois des dangers pour les prestataires de services. Rodolphe Koller Offrez-vous des services dans le domaine du cloud computing? Non 14% Oui 86% Le terme de cloud computing a fait son entrée véritable dans l espace public en 2008, si l on en croit l historique des recherches effectuées sur internet. Cette même année, Google lançait son App Engine, Microsoft annonçait Azure et le service EC2 d Amazon abandonnait son statut de bêta. Révolution pour les uns, buzz injustifié pour les autres, le concept manquait de clarté. Quatre ans plus tard, la notion s est concrétisée, même si elle continue de regrouper des réalités aussi diverses qu un CRM public en mode SaaS et une infrastructure privée disponible à la demande. Quatre ans plus tard aussi, ses détracteurs sont devenus rares. Certes on trouve toujours un fournisseur IT pour affirmer le caractère illusoire de la démarche et un responsable IT bancaire pour clamer que son établissement ne s y risquera jamais. Pour le reste, l immense majorité des prestataires et des utilisateurs admettent l importance du cloud computing. Pour les entreprises, le cloud répond à deux enjeux informatiques majeurs: disposer de systèmes plus agiles et réduire leurs coûts opérationnels. Pour les fournisseurs informatiques, l apport du cloud est plus ambigu, avec l émergence de nouveaux revenus et modèles d affaires, mais aussi l obsolescence Le cloud computing va rester le sujet IT dominant jusqu'en 2015 Plutôt pas d'accord 31% Pas du tout d'accord 7% Entièrement d'accord 14% Plutôt d'accord 48% Source graphique de droite: MSM Research d autres revenus et modèles d affaires actuels. Pour mieux comprendre la manière dont les prestataires IT romands jaugent le sort de leur société et de leur offre dans ce contexte, l édition 2012 du Top100 s est assortie d une enquête sur l impact du cloud computing à laquelle ont répondu près de 200 fournisseurs. Economiser grâce au cloud Avant d analyser l attitude des fournisseurs romands à l égard du cloud, il faut sans doute se pencher sur celle de leurs clients. Interrogés par l institut MSM Research, 62% des responsables IT suisses jugent que le cloud computing va rester le sujet informatique majeur jusqu en 2015 (voir graphique). L institut estime que 52% des entreprises suisses auront recours à de tels services en 2012 contre moins de 34% l an dernier. Le marché helvétique du cloud pourrait même atteindre les 2 milliards de francs à l horizon Pour MSM Research, le cloud profite notamment de la situation économique tendue, qui motive les entreprises à chercher des alternatives pour leur infrastructure et leurs opérations. Parmi les options considérées, 22,2% des entreprises envisageraient d accélérer leur adoption du cloud computing et 14% de faire davantage appel à l outsourcing. Toujours selon MSM, les responsables IT comptent réaliser des économies de 10% à 20% grâce au cloud computing. Nouvelles demandes Cette demande accrue devrait dans un premier temps profiter aux prestataires de services IT. Pour IDC, les dépenses consacrées aux services professionnels cloud en Europe devraient ainsi atteindre 8,2 milliards de dollars en 2015 contre 560 millions en Les analystes expliquent que les utilisateurs précoces, qui ont commencé par employer des services cloud en parallèle à leurs solutions traditionnelles, migrent désormais ces dernières dans les nuages. Un mouvement que suivra selon toute vraisemblance le reste du marché. Pour le cabinet, cette évolution engendrera dans un premier temps une demande accrue en services d intégration en raison de la nature complexe d environnements mêlant infrastructure traditionnelle, cloud privé et cloud public. «Les prestataires de service doivent s y préparer et mettre des ressources en place. Actuellement, la demande concerne des business cases et des feuilles de route qui requièrent des compétences métier et d architecture à petite échelle. Mais, dans peu de temps, la plupart des consultants devront comprendre le cloud», explique Mette Ahorlu d IDC. Les prestataires romands adaptent leur offre Les résultats de notre étude réalisée auprès des prestataires IT romands montrent qu ils adaptent effectivement leurs prestations en conséquence. La part des fournisseurs ayant une offre dans le domaine est éloquente, puisque seul 14% d entre eux ne proposent aucun service lié au cloud. Parmi ces prestations, c est le conseil dans le domaine du cloud computing qui arrive en tête (64,7% des sondés), tandis que seulement une société sur trois commercialise des services cloud tiers. Les fournisseurs enrichissent également leurs prestations pour accompagner leur clientèle vers le cloud. Notamment via la migration de solutions existantes vers des 33

8 CLOUD clouds privés (53,5%) ou publics (38,8%), ou via le remplacement des solutions actuelles par des offres hébergées publiques (41,8%). Plus de deux fournisseurs sur cinq travaillent également au déploiement d infrastructures de type cloud chez leurs clients. Face à un marché émergent, les prestataires romands sondés se montrent confiants. Trois quarts d entre eux pensent que les entreprises auront davantage recours à des services d accompagnement et une écrasante majorité considère que le cloud est une opportunité pour leur société à court terme et à long terme. Risques sous-estimés Une vision optimiste sur la durée que ne partagent pas les analystes d IDC. A terme, ils estiment que le passage à des environnements cloud réduira le besoin des entreprises en services professionnels tiers. D ici quelques années, les migrations devraient donc porter leur fruit et provoquer une diminution des dépenses de services. Les prestations de service ne compteront plus que pour une part congrue du budget IT des entreprises. Ce n est pas le seul danger. A plus court terme, le cloud pourrait également absorber une partie importante des ventes dans l outsourcing. «La cannibalisation des revenus sous l effet de l adoption de services industrialisés basés sur le cloud risque d éteindre les opportunités de croissance des fournisseurs fortement présents dans l outsourcing d infrastructure», avertit Bryan Britz, directeur de recherche chez Gartner. Moins alarmiste, IDC estime que les contrats d outsourcing iront à des prestataires capables de gérer des environnements cloud et d en migrer des éléments. Les services professionnels cloud pourraient ainsi compter pour un quart de la valeur des contrats de sous-traitance. Vers une transformation du paysage IT? A terme, l adoption du cloud computing devrait permettre aux entreprises de réduire leurs dépenses opérationnelles et d intégration. Cet essor est sans conteste une chance pour les sociétés à même de bâtir leur propre infrastructure pour y déployer leurs propres services cloud. Avec un avantage économique certain pour les gros fabricants d infrastructure (HP, IBM, Dell), éditeurs (SAP, Oracle) et autres opérateurs. En revanche, pour les petits intégrateurs locaux qui constituent une très grande partie du secteur IT romand, le phénomène ressemble davantage à une menace. Près de 70% des prestataires interrogés dans notre enquête estiment d ailleurs que la répartition des revenus dans le secteur IT va changer sous l effet du cloud. Plus de la moitié pensent même qu il leur faudra modifier leur modèle d affaires. Et les pistes ne manquent pas. Dans le développement à façon, dans la sécurité, dans les services web. Ou encore dans l édition de logiciels, un secteur jusqu à présent anémique en Suisse romande, et susceptible de profiter justement de l échelle du cloud computing. < Quel effet le cloud computing va-t-il avoir sur les indicateurs suivants? Besoin d'accompagnement des entreprises 74% 26% Nombre de collaborateurs IT dans les entreprises Nombre de collaborateurs IT chez les prestataires Dépenses IT externes des entreprises 25,7% 44,2% hausse 62% baisse 74,3% 55,8% Quelles conséquences le cloud computing va-t-il avoir? Il va changer la répartition des revenus du secteur 69,4% 30,6% Il va nous forcer à modifier notre modèle d'affaires oui non 38% 55,1% 44,9% Le cloud computing est-il une opportunité ou une menace pour votre société? court terme (1 à 3 ans) 96,2% long terme (3 à 10 ans) opportunité 91,4% menace 3,8% 8,6% 34