ANNEXE 3 L EXPERIENCE DU GAEC DES COLIBRIS A MEAUDRE 1000 M D ALTITUDE

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1 ANNEXE 3 L EXPERIENCE DU GAEC DES COLIBRIS A MEAUDRE 1000 M D ALTITUDE 1

2 L expérience du Gaec des Colibris :à Méaudre 1000m d'altitude 220 vaches à viande, 49 porcs charcutiers en AB 154 ha de prairies naturelles 6 UTH Laboratoire de transformation pour viande et charcuterie A propos du gisement Le potentiel de co-produits d'origine non agricole est très faible sur le plateau et parfois déjà capté par d'autres opérateurs. La réglementation quant à l'usage des «déchets» dans les exploitations bio est particulièrement complexe. Par exemple, un fumier même issu de l'exploitation doit être composté après méthanisation. Des marges de manœuvre semblent exister quant à l'interprétation de ces textes. Cela dit, si le projet s'engage, ce point doit être résolu en amont avec les administrations compétentes (demande de dérogation...) Le préalable à cette étude était de vérifier si une installation était possible uniquement à partir du gisement issu de la ferme sachant que l'incorporation de co-produits externe est beaucoup trop aléatoire compte tenu du contexte du plateau et de la concurrence à venir pour les produits à forte valeur méthanogène. Avec les volumes annoncés et s'il n'y a pas incorporation de co-produits d'origine animale (du labo de transformation carnée), l'installation serait en deçà du seuil de 30 tonnes/jour des installations classées, mais resterait soumise au régime ICPE de déclaration. La question de la saisonnalité du fumier a été abordée en lien avec une hypothétique perte de pouvoir méthanogène. Sauf nouveaux éléments, deux analyses réalisées avec ERIGENE et des sources fournies par EREP contredisent cette affirmation. Les pertes ne semblent pas significatives. Les scénarii de méthanisation proposés par EREP 4 types de technologies sont comparés : Infiniment mélangé piston silo couloir container mobile 2

3 L'étude porte sur la comparaison entre les performances de ces technologies et leur coût de mise en œuvre. EREP précise qu'au sein d'une même «famille» de technologie, les performances sont sensiblement les mêmes (production de biogaz, consommation de chaleur et d'électricité)... Toutefois certains fabricants avancent des spécificités liées à leur process mais le très faible nombre d'installations en fonctionnement qu ils affichent ne permettent pas de valider ces affirmations (Arkolia a été donné en exemple). Dans tous les cas, EREP propose l'ajout d'effluents d'élevage complémentaires : liquides (lisier) pour l'infiniment mélangé (abaisser le taux de matière sèche du produit entrant à 17 %). Solide (fumier) pour permettre de fonctionner en digestion sèche et augmenter la production de méthane. Les installations proposées empiéteraient sur le hangar utilisé actuellement comme fumière couverte mais aussi en stockage de fourrage et de paille. Par conséquent il faudrait considérer dans le coût du projet la construction d'un nouveau bâtiment de stockage d'environ 600 m². La technologie piston et celle en infiniment mélangé mobilisent moins de surface au sol que les autres. Le stockage de biogaz, dans le cas de la digestion à flux piston, est situé dans la cuve de stockage du digestat. La technologie silo couloir et celle des containers mobiles mobilisent beaucoup de surface et nécessitent également plus de manutention. Les contraintes climatiques et topographiques compromettent ces types de solutions. La valorisation du biogaz Seule la valorisation par co-génération a été étudiée. Compte tenu de l'altitude (pression atmosphérique), une réfaction de 8 % sur les performances du moteur thermique doit être considérée. Le tarif d'achat de l'électricité est largement impacté (jusqu'à 4 cts d' /kwh) par le niveau de valorisation de la chaleur. Cette prime ne s'applique pas si la chaleur issue de méthanisation remplace un combustible déjà renouvelable comme le bois énergie ni même l'électricité (Selon le principe qu'en France elle est faiblement émettrice de Gaz à Effet de Serre). Les besoins de chaleur des activités de la ferme sont actuellement limités. Toutefois des activités complémentaires pourraient être envisagées notamment dans le domaine du séchage (foin, plaquettes forestières...). 3

4 Malgré la demande exprimée dans le cahier des charges d'appel d'offre pour l'étude, EREP n'a pas étudié la filière biogaz carburant : les arguments sont les suivants dans l'état actuel des connaissances : Cette piste n'est envisageable que dans une logique de proximité d un réseau de gaz naturel ou d existence d une flotte captive de véhicules. La logistique pour mettre en face l'offre et la demande est trop importante et nécessite des volumes de production sans comparaison avec ceux du projet étudié. EREP indique à ce sujet que le seuil tecnique des installations d enrichissement en biométhane se situe à un débit de biogaz d environ 50 m3/h. Une installation-pilote, en Autriche, traite 10 m3/h. Sur ce point un débat s'est déroulé révélant une réelle motivation pour contribuer à une réflexion allant dans ce sens, conscients que les blocages sont nombreux et de différentes natures. Les investissements La fourchette des investissements (sans le bâtiment à construire estimation 150 X 600 m²) va de à Le ratio généralement utilisé consistant à ramener ce coût à la puissance installée (entre 30 et 40 kwe) est de : / kwe en technologie infiniment mélangé / kwe en technologie piston / kwe en technologie silo couloir / kwe en technologie digesteur mobile L'analyse économique Aucun des 4 scénarii n'affiche des résultats positifs même avec des niveaux de subvention illusoires. Les principaux handicaps Au départ de l'étude, EREP espérait que les investissements seraient moins élevés. Les calculs ont été faits pour les silos couloirs et les containers après une consultation des constructeurs. Pour les installations de type infiniment mélangé et piston, EREP s est référé aux données dont il dispose pour des projets comparables. Le gisement disponible est faiblement méthanogène. Les conditions hivernales et la topographie obligent à des investissements pour couvrir les volumes entrants et les digestats. EREP estime que la rentabilité ne pourrait se trouver que dans la mesure où le prix d'achat de l'électricité serait revu à la hausse. Pour les petites unités il faudrait être aux environs de 25 cts d' /kwh. 4

5 Des pistes pour le Vercors La pile à combustible (casser la molécule de méthane pour en extraire l hydrogène) EREP a travaillé, il y a quelques années, sur une pile de type SOFC de 1 kwél de puissance, testée sur une unité de biogaz à la ferme. La conception de fosses à lisier adaptées pour en faire des digesteurs et utiliser le biogaz produit en combustion directe, sans cogénération. 5