Effets d un bain de bouche à l huile de théier sur la plaque et l inflammation
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- Eugène Bellefleur
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1 Effets d un bain de bouche à l huile de théier sur la plaque et l inflammation Ulrich P. Saxer 1, A. Stäuble 2, S. H. Szabo 2, G. Menghini 3 1 Prophylaxe Zentrum Zürich et Clinique de médecine dentaire préventive, de parodontologie et de cariologie, Centre universitaire de Médecine dentaire et de stomatologie, Zurich 2 Hygiéniste dentaire, Prophylaxe Zentrum Zürich 3 Station d épidémiologie orale, Clinique de médecine dentaire préventive, de parodontologie et de cariologie, Centre universitaire de Médecine dentaire et de stomatologie, Zurich Mots clés: (solution pour) bains de bouche, chimioprévention, huile de théier Adresse pour la correspondance: Prof. D r Ulrich P. Saxer Prophylaxe Zentrum Zürich, Klinikleiter (PSZN) Lehrbeauftragter für Parodontologie und Präventivzahnmedizin an der Universität Zürich Zentrum für Zahn-, Mund- und Kieferheilkunde Herzogenmühlestrasse 14 CH-8051 Zurich Tél (0) Fax + 41 (0) u.p.saxer.pszn@bluewin.ch Traduction française de Thomas Vauthier L huile de l arbre à thé (Melaleuca alternifolia) possède des effets antiseptiques, fongicides et bactéricides qui ont également été démontrés à l égard des germes colonisant la cavité buccale. Le xylitol est connu en qualité de succédané du sucre et s est également avéré efficace contre Streptococcus mutans et contre la formation de plaque en général. La présente étude avait comme objectif d évaluer l efficacité d un bain de bouche test, contenant 1,5% d huile de théier et 10% de xylitol, pour les paramètres de la formation de plaque et l inflammation gingivale, en comparaison avec un bain de bouche placebo. La solution pour bains de bouche testée a permis de réduire l inflammation de manière significative (26 32%) dès le début de l étude et pendant une période d utilisation de 3 mois. La réduction a été plus évidente dans les régions difficiles à atteindre par la brosse à dents. Les dépôts de plaque ont diminué sous l influence de la solution de rinçage test, alors que les dépôts de plaque ont augmenté dans le groupe placebo. La différence était de 10 à 21%, sans être statistiquement significative. Pour ces raisons, il est possible d affirmer un effet favorable du bain de bouche test pour les critères de l inflammation gingivale et sur les dépôts de plaque. La tendance est évidente. Toutefois, dans un essai incluant un nombre restreint de participants (en l occur- rence, 13 personnes par groupe), il n est guère possible d obtenir des résultats statistiquement significatifs, à moins d utiliser des bains de bouche d une efficacité exceptionnellement importante. A noter qu aucune des deux solutions de rinçage n a provoqué d effets indésirables. Par contre, après trois semaines, de nombreux participants ont critiqué le goût du produit test et ont souhaité des améliorations; cependant, après trois mois déjà, il a été constaté une nette adap- tation de la part des participants, une tendance qui s est exprimée par une diminution significative des remarques critiques. (Bibliographie voir texte allemand, page 985) Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 9/
2 1. Introduction Selon un consensus actuellement accepté de façon générale, le dentifrice représente le moyen le plus important en matière d hygiène bucco-dentaire personnelle, à part la brosse à dents. En ce qui concerne l efficacité du nettoyage des dents, le dentifrice utilisé ne joue qu un rôle secondaire. Toutefois, plusieurs études menées ces dernières années sur différentes compositions de dentifrices ont démontré que certaines substances actives incorporées dans les dentifrices sont susceptibles d exercer des effets significatifs sur les dépôts de plaque et l inflammation gingivale (SAXER 1997; ARWEILER et coll. 2002). Il est toutefois indéniable que les substances actives appliquées sous forme de bains de bouche sont nettement plus efficaces sur la plaque et l inflammation gingivale. De nombreuses études ont tenté d évaluer la technique de nettoyage. Il s est dès lors avéré que l efficacité du nettoyage est influencée dans une plus large mesure par l individu lui-même que par la technique mise en œuvre. Le temps investi pour le brossage des dents joue un rôle considérable (HUBER et coll. 1984), de même que les instructions individuelles reçues et les contrôles ultérieurs (GLAVIND 1990). Pour ces raisons, les responsables du présent essai clinique n ont exercé aucune influence sur les participants en ce qui concerne la technique de nettoyage bucco-dentaire et ils n ont pas non plus dispensé d instructions à ce sujet. Du seul fait de la participation à un tel essai, on observe en général une amélioration de l hygiène bucco-dentaire, et par conséquent de la situation de chaque patient, au cours de la première période de 3 à 12 semaines. Les effets chimiques des différentes substances actives au niveau de la cavité buccale sont connus, bien qu il soit difficile de prédire les interactions possibles entre des composants isolés (ADDY et coll. 1990). Une étude d une durée de six semaines seulement a permis de démontrer qu un dentifrice à base de plantes était significativement plus efficace pour les critères du contrôle de la plaque et de la gingivite qu une pâte dentifrice fluorée conventionnelle (YANKELL et coll. 1993; SAXER et coll. 1997). Pour d autres dentifrices ou bains de bouche, les effets anti-inflammatoires ont été confirmés dans des essais d une durée de six mois (SVATUN et coll & 1993; OVERHOLSER et coll. 1190) et de trois ans (LINDHE et coll. 1998; ELWOOD et coll. 1998). De manière presque indépendante de la durée d observation, des réductions de plaque de quelque 30% et des réductions de quelque 25% de la gingivite ont été observées lors d utilisations de dentifrices contenant des substances actives de chimio-prévention (ARWEILER et coll. 2002). Connue depuis bien longtemps dans la pharmacopée populaire et évoquée sporadiquement dans certains anciens ouvrages de pharmacologie, l huile de théier est vantée être une véritable «panacée». L arbre à thé est indigène dans les pays du sud-ouest asiatique et l huile de théier est bien connue en tant que remède naturel dans ces régions. Le Professeur Reinhard Saller, chef du Département de médecine naturelle à l Hôpital cantonal de Zurich, a rapporté, avec J. Reichling, l historique et les utilisations des composants de l huile de théier (Melaleuca alternifolia) (SALLER & REICHLING 1995). Il s agit en l occurrence de quelque 100 composants, parmi lesquels le terpinolène, le limonène et le cinéol (eucalyptol) sont les principes les plus connus. Ces huiles essentielles possèdent des effets antiseptiques, fongicides et bactéricides (REICHLING et coll. 2001), des effets qui viennent d être confirmés récemment par KULIK et coll. (2000) également pour certains germes présents dans la cavité buccale. La concentration minimale inhibitrice (CMI) et la concentration minimale bactéricide (CMB) sur différentes bactéries de la flore buccale ont été évaluées en comparaison avec la chlorhexidine. Dans cet essai, Actinobacillus actinomycetemcomitans (Aa), P. gingivalis et Prevotella intermedia ont été les germes les plus sensibles. On suppose dès lors que l huile de théier pourrait être un principe actif efficace contre les inflammations gingivales. Les concentrations efficaces contre les bactéries in vitro se situent dans une fourchette de 0,05 à 3,3%; à noter que l extrait naturel des plantes est acceptable dans ces concentrations également dans la cavité buccale, sans qu il ne provoque d effets secondaires. Toutefois, FRITZ (2000) a rapporté une augmentation du nombre d allergies de contact, observée depuis la vague d engouement pour les emplois les plus divers de l huile de théier. Selon l hypothèse de plusieurs auteurs, cet effet indésirable serait cependant attribuable à certains composants présents dans des extraits vieillis, comme par exemple des terpinols et l ascardiol. En revanche, le cinéol ne semble pas exercer une telle sensibilisation, contrairement à ce qui avait été supposé autrefois. Dans une récente étude, ARWEILER et coll. (2000) ont évalué les effets d une huile de théier (société Maxim, Cologne), dans une préparation contenant du lait en tant qu émulsifiant, sur la prolifération de la plaque et la vitalité bactérienne; ces auteurs n ont cependant pas trouvé d effet pertinent. Le xylitol est un succédané du sucre et un polyol procurant de l humidité. Le xylitol est mondialement utilisé par l industrie cosmétique et pharmaceutique. Plusieurs études in vitro ont permis de démontrer que le xylitol est doté d un effet inhibiteur de la prolifération de différentes bactéries de la flore buccale, en particulier contre Streptococcus mutans. Dans un essai de trois mois incluant 76 participants, portant sur l utilisation de dentifrices contenant soit du xylitol et de la glycérine (9,9% et 20% respectivement), soit du sorbitol (28%), les auteurs ont observé une réduction significative des taux de Streptococcus mutans dans la salive des participants du groupe xylitol/glycérine (SVANBERG & BIRKHED 1991). Une étude récente en double aveugle, d une durée de six mois, a permis de démontrer une réduction significative des taux de Streptococcus mutans et de la plaque chez 150 participants qui avaient utilisé un dentifrice contenant du triclosan en tant que principe actif, avec l adjonction de 10% de xylitol (JANESSON et coll. 2002). Depuis un certain temps, une gelée contenant une huile de théier (Tebodont ) est disponible sur le marché; ce produit a également été testé in vitro (KULIK et coll. 2000). Pour les besoins de la présente étude, les extraits entrant dans la composition de cette gelée ont été incorporés dans une solution pour bains de bouche et les effets de la préparation ont été évalués dans un essai clinique comparatif contre placebo. L objectif de cet essai a été d évaluer la solution pour bains de bouche pour les critères suivants: 1. Quel est l effet inhibiteur de la plaque chez les utilisateurs lors d une utilisation dans des conditions habituelles? 2. Quelle est l évolution de l inflammation gingivale des participants en fonction de l indice de plaque et de la solution de bains de bouche employée? 2. Matériel et méthodes 2.1. Préparations utilisées pour le test 1. Solution test pour bains de bouche (Tebodont ) contenant: huile de théier (1,5%), xylitol (10%), sorbitol, glycérine, propylène glycol, eau, huile de castor hydrogénée PEG-40, saccharine sodée, arôme. 992 Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 9/2003
3 Effets d un bain de bouche à l huile de théier sur la plaque et l inflammation 2. Solution pour bains de bouche placebo, contenant: sorbitol, glycérine, propylène glycol, eau, huile de castor hydrogénée PEG-40, saccharine sodée, arôme. Ces deux préparations ont été fournies par les laboratoires Wild & Co. AG, Bâle Participants Les participants ont été recherchés à l aide d annonces dans la presse (quotidiens) précisant qu il s agissait d un essai clinique d un produit pour bains de bouche contre l inflammation des gencives. Parmi un groupe de 112 personnes intéressées, 30 participants ont été sélectionnés dans un cabinet dentaire. Les participants, âgés entre 18 et 65 ans, devaient présenter au moins 20 dents naturelles, dont quatre au maximum pouvaient être couronnées (environ une dent par quadrant). Les participants ont été dûment informés, oralement et par écrit, sur les objectifs et le déroulement de l étude; tous ont donné leur consentement à l essai clinique. Tous les participants étaient en bonne santé générale. Les patients présentant des risques d ordre médical ainsi que les fumeurs ont été exclus. Autre critère d exclusion, les profondeurs au sondage ne devaient pas dépasser 5 mm. Mis à part une inflammation gingivale marquée (valeurs moyennes de l indice de saignement des papilles ou sulcus bleeding index, SBI, >1,5, relevé sur quatre sites par dent dans le premier et le troisième quadrant), tous les participants présentaient un bon état bucco-dentaire. Les patients étaient tenus de brosser leurs dents au moins deux fois par jour. Aucune influence n a été exercée concernant la technique de nettoyage pratiquée. Il n a pas non plus été tenté d améliorer de quelque manière que ce soit l hygiène buccodentaire des patients durant la période d observation du test, il n était pas permis aux participants d utiliser de moyens auxiliaires de nettoyage interdentaire. Par contre, les patients ont été instruits de procéder trois fois par jour à des rinçages buccaux pendant au moins 60 secondes à environ 90 secondes, en utilisant 10 ml de la solution pour bains de bouche. Les rinçages devaient avoir lieu en observant un délai d attente de 30 minutes après le nettoyage quotidien. En outre, les patients étaient instruits d utiliser exclusivement la brosse à dents Emoform Sensitive qui leur était fournie, de même que le dentifrice Colgate Gel qui leur était également attribué, et de n employer aucun autre produit de rinçage de bouche. Les participants ont bénéficié d une couverture d assurance conclue par les laboratoires Wild & Co. AG, Bâle contre tout risque susceptible de survenir durant l essai clinique. Le projet de l étude a été soumis pour approbation à la Commission de déontologie de l Université de Zurich, laquelle a donné son accord le 13 décembre Après un examen préliminaire, tous les participants inclus dans l étude ont bénéficié d une élimination professionnelle des dépôts de tartre et de plaque. Après avoir relevé les résultats de l inflammation lors de l éxamen préliminaire, les patients ont été répartis de façon randomisée dans deux groupes. Tous les participants ont reçu une brosse à dents (Emoform Sensitive) et un tube de dentifrice (Colgate Gel) identiques, à utiliser même avant la phase active de l essai. Trois à six semaines après la sélection et l information des participants, ceux-ci ont été convoqués pour un examen clinique détaillé (examen de base), après lequel il leur a été attribué soit une solution de rinçage test, soit un produit de rinçage servant de contrôle. A ce moment, les patients ont reçu une nouvelle brosse à dents (Emoform Sensitive) et un tube de dentifrice (Colgate Gel). Tous les patients ont bénéficié d un nettoyage professionnel des dents. L ablation complète de tous les dépôts a été contrôlée à l aide d un produit de coloration Protocole de l essai Les participants ont été répartis de façon randomisée dans deux groupes selon l âge, le sexe et le degré d inflammation (indice de saignement SBI). L attribution des produits pour bains de bouche a été effectuée au début des périodes d évaluation. L examinateur n avait pas connaissance du produit utilisé par un participant donné. Par la suite, les participants étaient tenus de n utiliser pendant 12 semaines que la préparation de bains de bouche qui leur avait été attribuée Diagnostic Au début, après trois semaines et à la fin de l essai de 12 semaines, les paramètres suivants sont été relevés dans l ordre indiqué: 1. Evaluation de la sécurité 1. Lors des trois examens cliniques évoqués, des lésions éventuelles ont été recherchées aux endroits suivants: langue, palais mou et dur, replis vestibulo-jugaux, faces internes des joues, lèvres et plancher de la bouche. Le cas échéant, les altérations tissulaires devaient être classées selon trois paliers. 2. Indice du saignement du sillon (ISS, mieux connu sous le sigle SBI) selon MÜHLEMANN & SON (1971) 1. Le saignement gingival a été relevé dans deux quadrants (côté droit du maxillaire supérieur et côté gauche du maxillaire inférieur), sur quatre sites par dent (faces disto-vestibulaire, vestibulaire, mésio-vestibulaire et linguale). 3. Indice de plaque 1. L indice de plaque a été relevé après coloration ad hoc des dents à l aide de l indice de Turesky dans les mêmes quadrants, mais sur six faces par dent. 4. Documentation 1. Des photographies semi-standardisées ont été prises dans les régions postérieures des arcades dentaires du côté droit des maxillaires joints en occlusion (segment entre les canines et les deuxièmes prémolaires supérieures et inférieures). 5. Evaluation subjective 1. Après trois semaines et à la fin de la période d observation, les patients étaient tenus de remplir un questionnaire. Celuici était destiné à évaluer les impressions subjectives des patients quant aux modifications intervenues dans l intervalle. A la fin de la période de test de 12 semaines, les participants ont bénéficié d un nettoyage dentaire professionnel à titre gratuit. L analyse statistique des résultats a été effectuée par la Station d épidémiologie orale de l Université de Zurich. Les données cliniques ont été saisies à l aide d un logiciel créé spécialement pour cet essai (sur la base du logiciel Hypercard) et ont été examinées dès leur saisie sur ordinateur quant à leur plausibilité. Le traitement des données (tri, assemblage et classement) a été réalisé à l aide du logiciel Excel:mac 2001 de Microsoft.Les données ont été analysées par le logiciel de statistiques StatView (4.51). Les différences entre les examens consécutifs (données longitudinales) ont été vérifiées à l aide de tests t appariés quant à la significativité statistique. Les différences entre le groupe test et le groupe de contrôle ont été vérifiées à l aide de tests t non appariés quant à la significativité statistique. 3. Résultats Les résultats sont illustrés dans les tableaux I-IV et dans les figures 1 2. Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 9/
4 Tab. I Moyennes de l indice de saignement papillaire (SBI), total (x) et déviation standard (s), pour les deux groupes de participants lors des différents examens cliniques. Examen/groupe/n début total après 3 semaines fin: après 12 semaines différence début/fin réduction en % a/solution test x 2,69 2,41 1,93 0, s 0,58 0,75 0,43 0,51 b/solution placebo x 2,17 2,04 1,64 0, s 0,65 0,92 0,68 0,51 Les modifications à l intérieur des deux groupes entre les examens au début et à la fin de l essai sont hautement significatifs (tests t appariés: p = 0,002 pour «test» et 0,003 pour «placebo». Tab. II Moyennes de l inflammation gingivale (SBI) (x) et déviation standard (s) relevée sur les faces mésiales des dents contrôlées chez les participants lors des trois examens. Examen/groupe/n début total après 3 semaines fin: après 12 semaines différence début/fin réduction en % a/solution test x 3,17 2,82 2,33 0, s 0,61 0,96 0,57 b/solution placebo x 2,52 2,34 1,97 0, s 0,78 1,14 0,79 Tab. III Moyennes de l indice de plaque (SBI), total (Turesky) (x) et déviation standard (s), chez les participants des deux groupes lors des différents examens cliniques. Examen/groupe/n début total après 3 semaines fin: après 12 semaines différence début/fin réduction en % a/solution test x 2,68 2,56 2,43 0, s 0,67 0,67 0,60 0,32 b/solution placebo x 2,52 2,67 2,67 + 0, s 0,71 0,53 0,63 0,67 différence en % 0,40 15 Les différences entre les groupes ne sont pas significatives. Les valeurs font toutefois apparaître une tendance (t-test: p = 0,06). Tab. IV Evaluation de différents critères de qualité après le nettoyage (sauf indication contraire, les pondérations ont été: très bien = 3; bien = 2; insatisfait = 1. En d autres termes, plus le total des points de la moyenne de tous les participants est élevé, plus la solution de rinçage a été jugée efficace par les patients). Critères de qualité après le nettoyage Test, a Placebo, b 3 semaines 3 mois 3 semaines 3 mois Sentiment subjectif de propreté 2,38 2,54 2,33 2,31 Absence de formation de plaque 2,42 2,58 1, Inflammation (saignement des gencives) 2,31 1,85 2,25 2,54 Modifications du sens gustatif (4 = aucune) 2,62 2,69 2,67 2,77 Evaluation du goût du produit (5 = maximum, très favorable) 1,38 1,38 2,83 2,08 Absence de dépôts sur la langue non 100% 100% 100% 100% Altérations des muqueuses oui 24% 8% 8% 16% non 76% 92% 24% 84% Initialement, 30 participants sélectionnés parmi 112 personnes intéressées avaient été retenus pour cette étude. Toutefois, trois participants s étaient désistés avant le début même de l essai clinique. Après le premier examen, un participant du groupe test ne s est plus présenté pour les examens suivants. Les résultats ne font apparaître aucune différence significative concernant l âge, le sexe et le SBI entre les deux groupes au moment de l examen initial de sélection. Dans le groupe test, le SBI s élevait à 2,06 et dans le groupe placebo à 1,92. Sécurité Le majorité des participants ne présentait aucune pathologie apparente des muqueuses. De légères altérations des muqueuses ont été observées à 29 reprises dans le groupe test, et à 31 reprises dans le groupe placebo; toutefois, aucune relation n a pu être établie entre ces phénomènes et les produits utilisés. Chez aucun participant les solutions de rinçage n avaient entraîné des altérations au niveau des muqueuses. Inflammation Les valeurs concernant l inflammation gingivale sont représentées dans le tableau I. Le SBI au moment de l examen initial s élevait à 2,69 dans le groupe test et à 2,17 dans le groupe placebo. Cette différence n était pas significative statistiquement, un fait qui ressort également de la fig. 1, représentée sous forme de box plots. Après trois semaines, l indice s était légèrement réduit dans les deux groupes, et après trois mois la réduction était significative (p < 0,01), toutefois sans que les différences ne soient statistiquement significatives. La réduction du SBI dans le groupe test était de 0,76 unités et de 0,53 unités dans le groupe placebo. Le tableau II illustre les modifications du SBI au niveau des faces mésiales. Les réductions 994 Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 9/2003
5 Effets d un bain de bouche à l huile de théier sur la plaque et l inflammation 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 S tot 1a S tot 1b S tot 2a S tot 2b S tot 3a S tot 3b Début après 3 semaines après 3 mois Fig. 1 Indice de saignement des papilles total (SBI) et dispersions, représentés sous forme de box plots, pour les deux groupes de participants lors des trois examens de l essai (en gris: solution test). 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 Box Plot T d 1a T d 2a T d 3a T d 1b T d 2a T d 3a Début, 3 semaines, 3 mois Début, 3 semaines, 3 mois Fig. 2 Indice de plaque sur les faces distales (Turesky) et dispersions, représentés sous forme de box plots, pour les deux groupes de participants lors des trois examens de l essai (en gris: solution test). respectives à ce niveau étaient de 0,84 et 0,55 unités. La fig. 1 fait clairement apparaître, premièrement, que l inflammation a été réduite dans le groupe test et, deuxièmement, que le produit pour bains de bouche était cliniquement efficace, un fait qui se reflète par la faible dispersion des résultats isolés (voir box plot) à la fin de l essai. Evolution de la formation de plaque/indice de plaque Le tableau III et la fig. 2 résument les données concernant l indice de plaque. Au début de l essai, l indice de plaque s élevait à 2,68 dans le groupe test et à 2,52 dans le groupe placebo. Après trois semaines, l indice de plaque avait légèrement régressé à 2,56 dans le groupe test, alors que l indice de plaque avait légèrement augmenté à 2,67 dans le groupe placebo. A la fin de la période d observation, l indice avait continué à régresser (à 2,43), alors qu il était inchangé dans le groupe placebo (2,67). Des observations similaires ont été faites concernant les dépôts de plaque sur les autres faces dentaires; à noter toutefois que dans les deux groupes, la formation de plaque a augmenté sur les faces vestibulaires. Le tableau IV fait ressortir les réponses des participants aux deux questionnaires d appréciation subjective. Il est à noter que les deux solutions de rinçage ont été acceptées par les participants, mais que le goût de la solution test a été jugé désagréable par les participants de ce groupe, en particulier durant les premières trois semaines de l essai. Discussion Les données concernant la solution de rinçage ont fourni des résultats bien interprétables, tant pour l indice de saignement du sillon que pour l indice de plaque, bien que les différences entre les résultats pour les deux solutions pour bains de bouche n aient pas été statistiquement significatives. Au moment de l examen initial de sélection, les indices de saignement étaient comparables dans les deux groupes, tandis que 3 à 6 semaines plus tard, une certaine différence a été observée, sans qu elle ait été significative. L indice de saignement était cependant plus faible dans le groupe placebo. Il est probable que la différence soit imputable au détartrage initial. Certains patients présentaient une inflammation gingivale marquée, un fait qui se reflète tant dans la dispersion des données que dans les box plots. Les différences ont été comparées statistiquement, de sorte que la situation initiale ne se répercute pas de façon défavorable sur le résultat. Les deux solutions de rinçage ont permis de réduire le SBI de manière nette et significative durant la période d observation de trois mois; cet effet a été un peu plus marqué dans le groupe utilisant la solution test (28%) par rapport à celui observé dans le groupe placebo (24%). Dans la première période de trois semaines, le détartrage et nettoyage professionnels ont contribué à des réductions de l indice de 10%, respectivement de 6%: en revanche, les réductions de 28%, respectivement de 24% après trois mois sont sans doute essentiellement dues à l effet des rinçages buccaux supplémentaires. D autres études comparables ont permis d observer, après six mois par exemple, des réductions de l inflammation de 1,5 à 1,3 dans le groupe test, alors que les valeurs sont restées inchangées dans le groupe placebo. Pour ces essais incluant un nombre de plus de 100 participants, de telles différences étaient statistiquement significatives (LINDHE et coll. 1993), bien que la réduction de la gingivite ne s élevait qu à 20%. Une réduction un peu plus nette de l inflammation a été observée au niveau des faces vestibulaires, bien que l indice de plaque ait plutôt augmenté sur ces faces en particulier. Il faut toutefois relever le fait que, de par des valeurs de 1,7 1,8, l indice a été relativement faible de manière générale au niveau de ces faces bien exposées à l action de la brosse à dents. Les modifications de l indice de plaque (tab. III) font apparaître dans le groupe test une légère réduction, de 2,7 à 2,4 ( 9%) et dans le groupe placebo une légère augmentation, de 2,5 à 2,7 (+ 6%). En raison du nombre réduit de participants, cette différence est statistiquement non significative (p = 0,06). Sur les faces distales des dents examinées, la différence entre la solution test et la solution placebo s élevait à 20%, un fait qui est clairement illustré dans la fig. 2, raison pour laquelle les valeurs médianes des box plots diminuent d examen en examen dans le groupe test, tandis que celles du groupe placebo augmentent. Force est de constater que des améliorations des indices sont observées de manière générale dans des études de ce genre; il s agit d un phénomène qui s explique par l effet de participation. L efficacité tendancielle est toutefois confirmée sur toutes les faces dentaires difficiles à atteindre par la brosse à dents, ce qui permet de valider l effet clinique de la solution de rinçage test. La représentation graphique dans la fig. 2 démontre que cette tendance existe clairement, une tendance dont on peut supposer qu elle deviendrait significative dans des essais d une Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 9/
6 durée plus importante ou incluant un plus grand nombre de participants. Selon toute vraisemblance, les participants avaient l impression d avoir reçu un produit pour bains de bouche puissant et capable d influencer la plaque et l inflammation. Cet effet était particulièrement manifeste dans le groupe de contrôle, ce qui se reflète par le fait que la plaque a sensiblement augmenté sur toutes les faces dentaires. Toutefois, pour le paramètre de l indice de plaque, les différences entre les deux groupes n étaient statistiquement significatives à aucun moment de comparaison. Il est intéressant de noter que les dépôts de plaque avaient plutôt tendance à augmenter, une observation qui aurait en principe dû se refléter par une augmentation de l inflammation gingivale. En réalité, l inflammation a diminué dans les deux groupes. Cette évolution ne peut pas simplement être attribuée à un effet de motivation, étant donné que la plaque a augmenté dans le groupe placebo également. L évaluation des réponses aux questionnaires met clairement en évidence laquelle des deux solutions de rinçage convenait mieux, respectivement moins bien, aux participants en matière de goût. Il est toutefois à noter que tous les participants ont accepté la solution test; l acceptation était d ailleurs sensiblement plus grande après trois mois par rapport à celle lors du contrôle après trois semaines. Il est dès lors possible que la perception gustative distincte du principe actif dans la solution test ait incité les participants du groupe test à utiliser au début de l essai des quantités de bain de bouche par rinçage plutôt inférieures aux 10 ml initialement convenus. Conclusions Cette étude in vivo a permis de démontrer qu en dépit d un nombre relativement faible de participants (13 par groupe), la préparation pour bains de bouche testée (Tebodont ), contenant 1,5% d huile de théier et 10% de xylitol, a réduit de façon significative l inflammation gingivale durant la période d observation de trois mois, alors que l inhibition de la formation de plaque n était pas significative. A noter que la solution de rinçage testée n a provoqué aucun effet secondaire ou modification indésirable. Le goût de la préparation a été jugé acceptable, mais devrait être amélioré. Toutefois, après une période d utilisation de trois mois déjà, une nette adaptation de la part des participants a été observée. En raison de son efficacité confirmée, cette solution pour bains de bouche représente une alternative à base de principes extraits de plantes pour la prophylaxie bucco-dentaire et pour le traitement des inflammations des muqueuses buccales, de la gingivite et chez les patients présentant une formation importante de plaque. Grâce à la bonne tolérance au niveau des muqueuses, cette préparation devrait également convenir pour des utilisations au long cours. 996 Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 9/2003
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