Polynésie, septembre 2013, séries ES et L. des mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France ; des mémoires de la guerre d Algérie.

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1 Sujet 1, composition Polynésie, septembre 2013, séries ES et L En fonction de l étude menée en classe, vous traiterez la lecture historique : des mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France ; des mémoires de la guerre d Algérie. Nous choisirons de traiter ici de la lecture historique des mémoires de la Seconde Guerre mondiale. Comprendre la question Ce sujet ne pose pas de problème particulier, à condition de bien se référer à la partie du programme à laquelle il renvoie. Il faut donc bien avoir compris et assimilé la différence entre histoire et mémoire. Tandis que l histoire désigne l ensemble de ce qui a été, la mémoire désigne le rapport entretenu par une société à son passé. Ce rapport implique un processus d oubli, mais aussi de déformation et d exacerbation de certains événements du passé. La formulation du sujet implique de s interroger sur la manière dont le travail des historiens a pu contribuer à mieux faire connaître la réalité du régime de Vichy et ainsi avoir une influence sur les mémoires. Concrètement, il faut donc étudier le rapport que la société française a entretenu avec l épisode complexe de son histoire que fut le régime de Vichy, en mettant l accent sur la manière dont le travail des historiens a pu avoir une influence sur son évolution. Le sujet concerne une période qui s étend de 1944 à nos jours. Procéder par étapes Face à un tel sujet, qui cherche à mesurer le poids du travail des historiens dans l évolution des mémoires du régime de Vichy, le plus simple est encore de procéder au brouillon à une mobilisation de vos connaissances sur le sujet, en faisant deux colonnes. Dans l une, on place l ensemble des connaissances relatives à l évolution des mémoires du régime de Vichy depuis Dans l autre, on place les connaissances relatives au travail des historiens sur le sujet. La troisième étape importante consiste à essayer de relier les termes de la première colonne avec ceux de la deuxième, afin d expliquer les inflexions de la mémoire par les évolutions de l historiographie.

2 Sujet 1 Corrigé Introduction La Seconde Guerre mondiale constitue pour les Français un épisode fort et douloureux d un point de vue mémoriel. Le pays a non seulement connu la défaite, mais il a aussi dû subir l occupation par les troupes allemandes, l effondrement de la III e République, la mise en place du régime de Vichy, et les divisions entre collaborateurs et résistants. Les mémoires françaises de la Seconde Guerre mondiale sont d autant plus complexes que s y mêlent le positif (l héroïsme des résistants) et le négatif (l attitude des collaborateurs). En 1944, la tentation fut évidemment forte d amplifier l importance des premiers et de minimiser le rôle des seconds. C est ainsi que, très tôt, se forgent des mémoires qui, pour être confortables, n en sont pas moins biaisées. Le travail des historiens va progressivement les déconstruire, afin de laisser place à une vérité historique plus dérangeante. Ce qui impose en conséquence de procéder à des réaménagements mémoriels. Nous allons donc chercher à montrer quelle a été l influence du travail des historiens sur la mémoire du régime de Vichy au sein de la société française depuis Après avoir montré comment se construisent, dès le lendemain de la guerre, des mémoires largement idéalisées de la réalité complexe que fut la période de Vichy, nous montrerons comment, à partir des années 1970, le travail des historiens a abouti à de profondes remises en question. I. La mise en place de mémoires sélectives (de 1945 aux années 1970) 1. Le mythe résistancialiste Au lendemain de la libération du pays, les deux principales forces politiques du pays, les gaullistes et les communistes, bien que très divisées par ailleurs, s entendent pour promouvoir une même vision du conflit qui s achève. Celle-ci se résume en un mot : le «résistancialisme», c est-à-dire l exagération du poids et du rôle de la Résistance et la minimisation de l importance de la Collaboration. La propagande officielle construit ainsi le mythe d une France qui, dans son immense majorité, aurait toujours résisté à l occupant et à ses alliés de Vichy, portés au pouvoir il ne faut pas l oublier en 1940 par les députés démocratiquement élus de la III e République. Pour les gaullistes, cette version de l histoire a l avantage de mettre en exergue le rôle du général de Gaulle en tant que chef de la Résistance. Celui-ci, dès 1940, refuse de reconnaître toute légitimité au régime de Vichy, déclaré par la suite officiellement «nul et non avenu» en Pour les communistes, qui se présentent non sans exagération comme le «parti des fusillés», le résistancialisme présente l avantage de masquer l attitude attentiste du début du conflit, quand le PCF était tenu par le pacte de non-agression conclu entre Hitler et Staline. Enfin, pour les communistes comme pour les gaullistes, le mythe résistancialiste sert à tourner au plus vite la page de la guerre et de ses divisions, pour se consacrer à l immense tâche de la reconstruction du pays. 2. La Shoah occultée Dans ces conditions, les déportés qui regagnent la France ne sont pas entendus. La question de la Shoah est alors largement occultée car invisible. Ce que les Français retiennent de la guerre, c est la défaite et l occupation du pays, mais ils ne perçoivent pas encore l importance et la spécificité de la

3 Sujet 1 Corrigé politique d extermination mise en place par les nazis. Les quelques associations qui se constituent alors pour porter cette mémoire ne rencontrent qu un faible écho. Ainsi, en 1956, le film Nuit et Brouillard d Alain Resnais, montrant l image d un gendarme français qui surveille un camp, est victime de la censure. Tout est fait pour que ne surgissent pas de débats autour de la guerre. Les historiens ne s intéressent pas encore massivement à la question, et cela pour plusieurs raisons. D abord, parce que le manque de recul rend compliqué le travail sur le sujet, notamment pour l accès aux archives. Ensuite, parce que le souci général est à l apaisement des mémoires et que raviver ces mémoires risque bien au contraire de les voir s agiter violemment. II. La remise en cause du consensus mémoriel (depuis 1970) 1. L apport de l historiographie étrangère Face au silence des historiens français, c est de l étranger que vont venir les premières études scientifiques sur la France des «années sombres». En 1973, l historien américain Robert Paxton, publie son livre La France de Vichy, qui met en avant la politique antisémite de l État français et sa collaboration volontaire à la Shoah. Il bat en brèche la vision du régime de Vichy que Robert Aron avait présentée dans l un des rares livres parus sur le sujet, en Dès lors, un important débat s engage, et les historiens français, désormais encouragés par le travail de Paxton, se lancent à leur tour dans un travail sur cette période. Les conséquences mémorielles en sont importantes, puisque le mythe résistancialiste apparaît désormais pour ce qu il est : une construction idéologique qui n a pas de fondement historique. Avec la mise en évidence de l ampleur de la collaboration, le passé de nombreux hommes publics qui se sont compromis pendant la guerre remonte à la surface : Maurice Papon, Paul Touvier, François Mitterrand, tous, à des degrés divers, se trouvent sommés de rendre des comptes sur leur attitude durant cette période. L apaisement mémoriel induit par les gaullistes et les communistes en 1945 implose, et le grand déballage, qui n avait pas eu lieu à la fin de la guerre, se produit en différé. Cela confère aux historiens un rôle social crucial et lourd à porter : on fait en effet souvent appel à eux en tant qu arbitres chargés de trancher le vrai du faux. Des historiens de la Collaboration sont même convoqués en qualité d experts dans les tribunaux chargés de juger d anciens collaborateurs. La France se trouve ainsi rattrapée par ce que l historien Henry Rousso a appelé le «syndrome de Vichy», c est-à-dire «le traumatisme engendré par l Occupation» qu on avait cru étouffé, mais qui se ravive de plus belle. 2. Le travail de mémoire de l État Face à cette montée des doutes mémoriels, l État français réagit d abord par une forme de déni, le président Pompidou invitant notamment à tourner la page avec cette période où «les Français ne s aimaient pas». Son successeur Valéry Giscard d Estaing suscite la polémique en abandonnant la commémoration du 8 mai 1945 au nom de l amitié franco-allemande. Quant à François Mitterrand, son passé trouble durant la guerre (il a été résistant, mais aussi, un temps, proche du régime de Vichy) l empêche de prendre toute initiative à ce sujet. Il faudra donc attendre l élection à la présidence de Jacques Chirac, en 1995, pour voir les choses évoluer. Entre-temps, grâce aux travaux des historiens anglo-saxons comme Raul Hilberg, la Shoah est devenue un sujet d étude et

4 Sujet 1 Corrigé d analyse, et son ampleur est désormais mieux appréhendée. Dans un célèbre discours prononcé peu après son élection, Jacques Chirac reconnaît l implication de l État français dans la déportation de juifs et donc sa complicité dans leur extermination. Il insiste cependant sur le fait que d autres Français, les «Justes», ont eux apporté leur secours aux persécutés. Mais, dans les années 1990, on voit aussi se développer un discours négationniste qui prétend que l extermination des juifs d Europe n a pas eu lieu. Portés par des nostalgiques du nazisme ou par des militants antisionistes, ce discours est déconstruit par des historiens, comme Pierre Vidal-Naquet, qui en démontrent toute l inanité. La loi Gayssot est adoptée en 1990 pour réprimer l expression des idées négationnistes. Conclusion Les historiens, absents de la constitution des premières mémoires de cette période de l Occupation, ont joué ensuite un rôle important dans la restauration de ces mémoires et leur évolution. Il faut pourtant noter que ce sont d abord les travaux d historiens étrangers qui ont permis ces évolutions. Ces derniers se sentaient en effet plus libres et étaient moins influencés par le contexte résistancialiste que leurs homologues français, qui depuis se sont largement rattrapés, et la période du régime de Vichy est à présent l une des plus étudiées. Elle fait l objet de multiples publications qui attirent un public toujours important, signe que l intérêt pour la période demeure très vif.

5 Sujet 2, composition Polynésie, septembre 2013, séries ES et L En fonction de l étude menée en classe, vous traiterez la lecture historique : des mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France ; des mémoires de la guerre d Algérie. Nous choisirons de traiter ici de la lecture historique des mémoires de la guerre d Algérie. Comprendre la question Ce sujet ne pose pas de problème particulier, à condition de bien se référer à la partie du programme à laquelle il renvoie. Celle-ci, en effet, ne porte pas sur l histoire de la guerre d Algérie, mais bien sur celle de sa, ou plutôt de ses mémoires. Il faut donc bien avoir compris et assimilé la différence entre histoire et mémoire. Tandis que l histoire désigne l ensemble de ce qui a été, la mémoire désigne le rapport entretenu par une société à son passé. Ce rapport implique un processus d oubli, mais aussi de déformation et d exacerbation de certaines parties de l histoire. En nous invitant à réfléchir aux relations qu entretient l historien avec les mémoires de la guerre d Algérie, on nous demande donc de montrer que son travail n est pas de construire ou de porter une mémoire, mais plutôt de la déconstruire pour comprendre comment elle s est formée. C est en ce sens qu on peut faire une histoire de la mémoire, qui consiste à montrer comment, selon les personnes, les lieux et les époques, on ne retient pas toujours forcément les mêmes choses de l histoire. Procéder par étapes Pour traiter ce sujet, il faut parvenir à dégager une évolution chronologique au sein des mémoires de la guerre. Celles-ci étant nombreuses et souvent contradictoires, le plus simple est de séparer l étude des mémoires du conflit en France et en Algérie, car ces mémoires résultent de logiques différentes : en France, il s agit de la mémoire d une guerre perdue, alors qu en Algérie, c est la mémoire d une guerre victorieuse et fondatrice de l identité du pays. Fort logiquement, cela se traduit par une construction et des usages mémoriels très différents. Il faut donc recenser, pour chacun des deux pays impliqués, les différentes étapes de la construction de la mémoire, en cherchant à repérer les éventuelles inflexions qu elles ont subies. En les inscrivant dans leur contexte, on peut ainsi mieux les expliquer.

6 Sujet 2 Corrigé Introduction Lors de sa visite en Algérie en 2012, le président François Hollande insistait sur la nécessité d instaurer une «paix des mémoires» entre la France et l Algérie, ce qui suppose que la situation qui prévaut est devenue celle d une «guerre mémorielle». De fait, la guerre d Algérie est l un des événements historiques qui continue, plus de cinquante ans après son terme, de susciter polémiques et débats, tant en France qu en Algérie. Cela s explique principalement par le fait que la mémoire de cet événement n est pas consensuelle mais fragmentée en divers groupes, qui, parce qu ils ont connu une trajectoire singulière, défendent chacun leur vision du conflit et rejettent celle des autres. Cette opposition mémorielle a une histoire. Elle s est construite progressivement au fil des dernières décennies. Nous allons donc essayer de montrer cette diversité mémorielle, génératrice de conflits, mais aussi d en expliquer la constitution et les fondements. Pour cela, on commencera par étudier la manière dont la mémoire de la guerre d Algérie s est inscrite dans celle des Algériens. Dans un deuxième temps, nous étudierons ce qu il en est au sein de la société française. I. Les mémoires algériennes de la guerre 1. Un événement fondateur La guerre d Algérie, que les Algériens appellent plutôt «guerre de libération nationale» ou «Révolution nationale», tient une place absolument centrale dans l histoire et donc dans la mémoire du pays. C est à l issue de cette guerre que l État algérien est né. Pour comprendre la centralité de la guerre d indépendance dans les mémoires algériennes, il faut garder présent à l esprit le caractère fondateur qu elle revêt. Pour le Front de libération nationale (FLN) qui l a emporté et qui s empare du pouvoir en 1962, en écartant tous ses rivaux potentiels, la guerre devient une source de légitimité politique. Le système de parti unique mis en place, interdisant tout autre parti que le FLN, est ainsi justifié par son rôle dans la guerre d indépendance. Pour cette raison, dès le lendemain du conflit, le FLN au pouvoir multiplie les gestes commémoratifs (manifestations, construction de monuments, publication d ouvrages, etc.), afin de toujours rappeler au peuple algérien le souvenir de la guerre, et ainsi mettre en avant le rôle décisif qu il y a joué. Bien sûr, le récit officiel de la guerre tel qu il est diffusé par la propagande du FLN n a pas grand-chose à voir avec la réalité. Ce récit ne tient pas compte notamment des divisions du peuple algérien pendant le conflit ; il gomme, d une part, l élimination par le FLN des autres groupes indépendantistes, comme le Mouvement national algérien (MNA) ; d autre part, il passe sous silence les règlements de compte intervenus en vue de la prise du pouvoir au sein même du FLN, à la fin du conflit («crise de l été 1962»). 2. Un récit officiel de plus en plus contesté Cette version officielle de l histoire qui tord le cou à la réalité se trouve évidemment critiquée, principalement à partir des années 1980, lorsque la société algérienne, qui connaît alors un fort taux

7 Sujet 2 Corrigé de natalité, voit la nouvelle génération apparaître. Désormais, en effet, la majorité des Algériens n a pas connu la guerre et n a donc pas le même rapport à celle-ci. Il est devenu plus difficile pour le FLN de justifier son pouvoir par la référence au conflit. D autant que l histoire officielle de l Algérie, telle que la construit et la propage le FLN, est de plus en plus contestée par les militants de la cause berbère, qui rejettent la politique d arabisation de la population impulsée par le pouvoir. La Kabylie se révolte en 1980, dénonçant les abus du pouvoir d Alger et remettant radicalement en cause sa vulgate historique. En 1988, ce sont les jeunes qui descendent dans la rue, contraignant le FLN à mettre un terme au régime du parti unique. Le pays plonge quelques années plus tard dans une guerre civile opposant des groupes islamistes à l État algérien intervenu pour empêcher leur victoire électorale. Avec le retour des armes, la mémoire de la guerre d indépendance se fait plus vive. Les deux guerres ont bien des similitudes, car il s agit dans les deux cas de conflits qui divisent les Algériens entre eux, des «sales guerres» où l on recourt massivement au terrorisme et à la torture. Les plaies mal cicatrisées de la guerre d indépendance s en trouvent donc ravivées et le FLN est déstabilisé par cette opposition de l intérieur qu il n avait pas vu venir, persuadé que son rôle historique dans l indépendance du pays lui garantissait une légitimité incontestable et éternelle. Ce n est qu au début des années 2000 que le pays retrouve la paix. De plus en plus d historiens algériens travaillent désormais sur la guerre d indépendance, malgré les difficultés d accéder aux archives. Le pouvoir, lui, toujours aux mains du FLN, continue de propager sa vision très idéalisée du conflit, comme en témoignent les cérémonies organisées en 2012, à l occasion du cinquantenaire de l Indépendance. II. Les mémoires françaises de la guerre 1. Une volonté d oubli La situation qui prévaut en France est évidemment très différente car la guerre s est soldée par une défaite et l indépendance de l Algérie. Par ailleurs, elle aboutit à l arrivée en France d un million de pieds-noirs et de plusieurs dizaines de milliers de harkis. Ces groupes de population sont particulièrement marqués par le conflit et en gardent une mémoire souvent traumatique. Pour l État français cependant, il n est pas question de s appesantir sur le sujet. La priorité est au contraire de tourner la page et d aller de l avant. Pour cela, une série de lois d amnistie sont votées, visant aussi bien les militants indépendantistes que leurs rivaux de l OAS. Soucieux de réconcilier les Français qui se sont déchirés durant le conflit, le pouvoir fait donc tout pour provoquer l oubli, à commencer par le refus de lui reconnaître le nom de «guerre», lui préférant les vocables d «événements» ou de «troubles». Aucune commémoration officielle n est organisée. Cependant, la mémoire de la guerre ne disparaît pas pour autant pour les centaines de milliers de jeunes Français envoyés au combat, ainsi que pour le million de «rapatriés». C est ainsi que, dès la fin des années 1960, des livres et des films commencent à paraître sur le sujet et à rencontrer un grand succès preuve que la volonté d oubli de l État n est pas partagée par une population durablement marquée par l événement.

8 Sujet 2 Corrigé 2. Le réveil des mémoires Ce réveil mémoriel s accélère à partir des années 1980 et se fait plus revendicatif. Les pieds-noirs se mettent à manifester pour que l État français les indemnise pour leurs biens laissés en Algérie. Pour leur part, les anciens appelés veulent que l État reconnaisse que le conflit algérien dans lequel ils ont été engagés était bien une guerre, ce qui leur permettrait de bénéficier du statut d anciens combattants. Les harkis, eux, réclament un meilleur traitement de la part de l État français qui les a entassés dans des camps de regroupement. Enfin, parmi la jeune génération de l immigration algérienne en France (les «beurs»), des voix s élèvent, de plus en plus fortes, pour réclamer la reconnaissance par la France de ses dérives durant le conflit. Elles réclament des excuses et veulent que l État français verse des indemnités aux victimes. On le voit, le problème pour l État français ne vient pas tant de l émergence de ces mémoires et des revendications qui y sont liées, que de leurs caractères radicalement contradictoires. Dans les années 1990 s installe un climat de tension mémorielle autour de la guerre d Algérie, chacun des groupes porteurs d une mémoire spécifique du conflit tendant à s opposer aux autres pour imposer à la société sa propre vision. C est dans ce contexte qu est adoptée, en 1999, une loi reconnaissant officiellement l existence de la «guerre» d Algérie. Les polémiques repartent cependant de plus belle au début des années 2000 quand, sous la pression de groupes de rapatriés, il fut un temps question d adopter une autre loi, vantant les mérites de la colonisation de l Afrique du Nord. Loin de s apaiser avec le temps et avec la disparition des acteurs du conflit, les mémoires de la guerre semblent pousser à toujours plus de confrontations. On en arrive ainsi à cette situation paradoxale : en France, les mémoires de la guerre d Algérie sont aujourd hui encore plus vives et plus exacerbées qu elles ne l étaient en Conclusion Finalement, c est entre les États des deux pays que les mémoires se sont le plus rapidement apaisées. Dès les années 1970, les présidents français et algérien ont commencé à se rendre des visites régulières. Très tôt, la France et l Algérie ont tissé des liens d amitié et de coopération institutionnelle très forts. En réalité, c est au sein même des sociétés algérienne et surtout française, que la mémoire du conflit fait problème et génère des tensions. Le travail des historiens, qui permet de corriger les excès de la mémoire, s en trouve d autant plus nécessaire. Dans cette optique, la collaboration croissante entre historiens français et algériens peut s avérer des plus utiles.

9 Sujet 3, composition Inde, avril 2013, séries ES et L Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne de 1875 à Comprendre la question Le sujet ne semble a priori pas poser de problème. Il reprend en effet, comme c est souvent le cas, l intitulé du programme. La chronologie n est pourtant pas la même, puisque la période d étude demandée s arrête à l année 1933, c est-à-dire à l arrivée des nazis au pouvoir. Ce choix chronologique doit conduire le candidat à élaborer une problématique pertinente pour cette séquence précise du programme correspondant aux débuts du mouvement social allemand, à ses premiers succès, ainsi qu à ses premières difficultés. Procéder par étapes Il importe en premier lieu d élaborer une problématique pertinente et en lien avec la période concernée. En l occurrence, deux questions intimement liées caractérisent le mouvement social allemand de la fin du XX e et du début du XX e siècle : celle relative aux raisons qui ont fait de l Allemagne le pays pionnier en Europe dans l émergence d un tel courant politique ; puis celle du problème de la précoce division du mouvement social allemand, tiraillé entre une aile réformiste et une aile révolutionnaire, division qui s accroît avec la révolution russe que certains veulent imiter, tandis que d autres y voient une menace. Comment expliquer ces divisions internes au mouvement social allemand, et quelles ont été leurs conséquences? Reste à élaborer un plan qui peut être chronologique aussi bien que thématique, dans la mesure où la période traitée est relativement courte. Nous allons faire le choix du plan chronologique qui permet de distinguer trois grandes périodes : I. La naissance du mouvement social allemand ( ). II. Le mouvement social allemand face à la révolution russe ( ). III. Le mouvement social allemand face à la montée du nazisme ( ).

10 Sujet 3 Corrigé Introduction L Allemagne est le premier pays européen à avoir vu se développer un mouvement social puissant, politiquement structuré et efficace tant sur le plan électoral que sur le plan syndical. Mais c est aussi l un des premiers pays à avoir réprimé le socialisme. Le courant socialiste n a pas été assez fort pour empêcher la prise du pouvoir par les nazis en 1933, et on peut même se demander s il ne l a pas favorisé par les divisions et le jusqu au-boutisme de certains de ses membres. Nous serons amenés à nous intéresser à l ensemble du mouvement social allemand entre 1875 et 1933, c est-à-dire aux différents partis politiques socialistes et communistes, dont les idéologies très proches ne se distinguent clairement qu au fil du temps ; ainsi qu aux syndicats qui, dans les entreprises, contribuent à la diffusion de ces idées et à l obtention d améliorations sociales concrètes. La séquence chronologique de notre étude s étend de la fondation du premier grand parti socialiste allemand, le SAP, en 1875, et s achève avec la prise du pouvoir par les nazis en Autrement dit, il s agira de retracer l itinéraire du point de vue socialiste, qui conduit de l espoir (1875) à la catastrophe (1933). Comment expliquer que la précocité et la force du mouvement social allemand n aient pas pu empêcher le triomphe nazi? Pour tenter de trouver une solution à ce problème, nous retracerons en trois périodes les évolutions du mouvement social allemand. On verra d abord ses premiers pas et les réticences qu il suscite. Nous montrerons dans un deuxième temps comment la révolution russe de 1917 a accru ses divisions. Enfin, on observera la manière dont l ascension du parti nazi l a placé dans une situation compliquée qui l a conduit à une impasse. I. La naissance du mouvement social allemand ( ) 1. La naissance du SAP L Allemagne est le premier pays européen à se doter d un grand parti socialiste unifié. Certes, il existait, comme ailleurs depuis le début du XIX e siècle, de nombreux groupuscules se réclamant du socialisme, mais aucun n atteignait l envergure suffisante pour influer en profondeur sur le cours des choses. C est chose faite en Allemagne avec la naissance en 1875, à l occasion du congrès de Gotha, du Parti socialiste des ouvriers allemands (SAP). Ce parti résulte de la fusion de deux groupements plus anciens : l Union générale allemande des travailleurs (ADAV, créée par Ferdinand Lassalle en 1863) et le Parti social-démocrate des travailleurs d Allemagne (SDAP, créé par August Bebel et Wilhelm Liebknecht en 1869). Le SAP se réclame du marxisme et prétend construire une société allemande plus juste en préparant le terrain à une nécessaire révolution. Il participe cependant à la vie électorale et obtient bientôt des sièges de députés. Ceux-ci contribuent à inscrire dans une logique de réforme (par la voie parlementaire légale) un parti qui prône officiellement la révolution (par l action violente). 2. Une répression précoce Très tôt, le mouvement socialiste inquiète les autorités allemandes. Dans un contexte de vives tensions géopolitiques avec la France, le chancelier Bismarck voit d un mauvais œil ces agita-

11 Sujet 3 Corrigé teurs susceptibles d introduire troubles et divisions dans le pays. Afin de contrer leur influence, il fait adopter en 1878 une loi antisocialiste qui interdit notamment les manifestations. Il ne va pas cependant jusqu à interdire le parti socialiste lui-même et les syndicats qui lui sont liés, car sa stratégie est de les rendre plus modérés, en les poussant à s inscrire davantage dans le jeu électoral. Se voyant interdire la rue, le parti socialiste se verra contraint d investir ses forces dans l activité parlementaire. 3. Des premiers succès Bismarck ne se contente pas de réprimer le parti socialiste. Il a conscience que le meilleur moyen de l affaiblir est encore de saper sa légitimité en lui coupant l herbe sous le pied. C est ainsi que le chancelier, bien qu ayant édicté une loi antisocialiste, se trouve être à l origine, dans les années 1880, du vote de plusieurs lois allant dans le sens des revendications socialistes. Une première ébauche d État-providence voit le jour avec la mise en place d un système de retraite et d assurance maladie. Mais loin de faire reculer le poids électoral du parti socialiste, ces mesures aboutissent à renforcer sa légitimité et à rassurer sur la viabilité de son programme. Ses succès électoraux vont croissant, surtout à partir de C est en effet à cette date qu est créé, à l occasion du congrès d Erfurt, le Parti social-démocrate allemand (SPD), qui fait clairement le choix du réformisme et renonce donc à la révolution, ce qui lui assurera le soutien de toute une frange de la population jusqu alors repoussée par la radicalité du projet révolutionnaire défendu par le SAP. Symbole de la «normalisation» du SPD, celui-ci accepte en 1914 de participer à l Union sacrée, provoquant l émergence d un parti dissident plus radical, l USPD, en 1917, année de la révolution russe... ce qui n a rien d un hasard. II. Le mouvement social allemand face à la révolution russe ( ) 1. Les socialistes face à la défaite La défaite allemande de 1918 provoque l effondrement de l Empire. La gauche allemande se trouve divisée sur le régime qui doit dès lors être mis en place. Tandis que le SPD est favorable à l instauration d un régime parlementaire, les militants de l USPD, influencés par les récents événements de Russie qui ont vu le renversement du tsar Nicolas II, veulent suivre la voie des bolcheviques de Lénine qui mettent en place un régime communiste. Selon eux, la défaite a créé les conditions inespérées rendant envisageable la réalisation de la révolution tant attendue. La frange la plus radicale des militants de l USPD, les «spartakistes», ainsi appelés en référence au leader du soulèvement des esclaves romains Spartacus, décident alors de passer à l action. 2. Le divorce entre socialistes et communistes Les spartakistes fondent en 1919 le premier Parti communiste allemand (KPD). Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht à leur tête, ils tentent de fomenter une révolution à Berlin, provoquant un soulèvement. Ils rejettent la république de Weimar qui est en train de se constituer avec le concours actif du SPD dont le leader, Ebert, devient le chef du gouvernement. C est d ailleurs lui qui mènera la répression du soulèvement spartakiste, répression violente qui atteindra son apogée lors de

12 Sujet 3 Corrigé la «Semaine sanglante» (5-12 janvier 1919). Scellé dans le sang des révolutionnaires, le divorce entre les socialistes et les communistes allemands est alors consommé. Ce qui les différencie devient maintenant très clair : les premiers acceptent la démocratie parlementaire et veulent propager leurs idées par la réforme ; les seconds rejettent la démocratie parlementaire qu ils qualifient de «bourgeoise» et veulent obtenir des avancées par la révolution ; leur modèle est l URSS. 3. Les débuts de la social-démocratie allemande Les années 1920 voient le SPD prendre définitivement les atours d un parti de gouvernement et se place à la tête des différents gouvernements de la république de Weimar. Sa tâche est rendue difficile par le contexte international. Il doit, d une part, accepter les conditions draconiennes imposées au pays par ses vainqueurs en 1918, et, d autre part, gérer le redressement de l Allemagne dans un contexte de crise économique mondiale. Dans ces conditions, le SPD est attaqué de tous côtés. Sur sa droite, on lui reproche de s être «couché» face aux vainqueurs en signant le traité de paix de Versailles. Sur sa gauche, on lui reproche d avoir trahi le mouvement social en réprimant la révolution spartakiste. Lorsqu arrivent les années 1930, le SPD constitue alors une proie facile pour le jeune parti nazi. III. Le mouvement social allemand face à la montée du nazisme ( ) 1. La montée en puissance du nazisme L aggravation de la crise économique à partir de 1930, qui se manifeste notamment par une inflation galopante, finit de discréditer le SPD dans une partie de l opinion publique allemande. Les nazis tirent profit de la situation et multiplient les succès électoraux. Face à eux, la gauche est paralysée par ses vieilles divisions. Le SPD et le KPD, irréconciliables à cause de la répression organisée par le premier contre les militants du second en 1919, sont incapables de se mettre d accord sur une stratégie antinazie. Le KPD, obéissant aux ordres venus de Moscou via le Komintern, l Internationale communiste dont il est membre, refuse toute alliance électorale avec le SPD. C est ce qui permet à Hitler d accéder à la chancellerie en 1933, alors qu il obtient moins de voix que l ensemble des partis de gauche. 2. La répression du mouvement social L une des premières mesures d Hitler est de mettre au pas les partis de gauche. Après l incendie du Parlement (le Reichstag) dans la nuit du 27 au 28 février 1933, il fait interdire le KPD puis, quelques mois plus tard, c est au tour des syndicats et de tous les autres partis. Issus du KPD, du SPD ou du monde syndical, les leaders de la gauche subissent des intimidations et certains sont envoyés dans les premiers camps de concentration qui ouvrent dès Conclusion De 1875 à 1933, l Allemagne est le théâtre de l ascension d un fort courant socialiste qui parvient très tôt à obtenir des résultats concrets (lois sociales) et à participer activement au gouvernement

13 Sujet 3 Corrigé du pays (pendant la république de Weimar). Mais, très rapidement, celui-ci est affaibli par ses divisions internes, facilitant ainsi l arrivée au pouvoir des nazis, ce qui marquera un brutal coup d arrêt à la dynamique socialiste. Celle-ci renaîtra après guerre, sans pour autant trouver une solution durable à ses vieilles divisions.

14 Sujet 4, composition Sujet inédit, séries ES et L Socialisme et communisme en Allemagne de 1918 à Comprendre la question La formulation du sujet est très proche de l intitulé du programme. On notera cependant que la question du syndicalisme n est pas explicitement mentionnée. Au delà des méthodes d actions (politique ou syndicale), le sujet invite à s intéresser au face-à-face idéologique entre les deux grandes familles de la gauche allemande que sont le socialisme et le communisme. L autre variation par rapport au programme réside dans la chronologie du sujet qui part de 1918 pour s arrêter en Un effort particulier de problématisation et de structuration est donc attendu : vous devez vous montrer capable de réutiliser les connaissances issues du cours pour proposer une analyse personnelle, qui réponde au sujet pour la période proposée. Procéder par étapes Comme pour toute composition, il importe en premier lieu de s interroger sur le sens et les raisons des bornes chronologiques associées au sujet. De ce travail initial, découlera une problématique autour de laquelle pourront être mobilisées les connaissances personnelles, qui seront organisées autour d un plan qui devra suivre un déroulement chronologique.

15 Sujet 4 Corrigé Introduction Entre 1918 et 1990, l Allemagne a connu une histoire mouvementée : défaite de la Première Guerre mondiale, puis engagement pendant la Seconde avant que le pays soit finalement vaincu, puis divisé, et enfin réunifié à la fin de la période. Ces soubresauts politico-territoriaux ne sont pas sans avoir eu des répercussions sur les idées de gauche dont l Allemagne fut le berceau, à la fin du XIX e siècle. L Allemagne fut le premier pays à se doter d un parti socialiste, et l un des premiers à réprimer cette idéologie. Ce courant d idées a connu très tôt de profondes divisions, qui ont abouti à de violentes confrontations. C est pourquoi nous allons nous interroger sur le paradoxe qui veut que l Allemagne soit à la fois un pays à forte tradition socialiste, et aussi celui où ce courant a été le plus réprimé et le plus divisé, au point d en affaiblir considérablement la portée. En axant notre analyse sur la rivalité entre socialisme et communisme, nous serons amenés à dresser le portrait de deux frères ennemis dont la proximité, au lieu de conduire à une entente, a souvent engendré une rivalité exacerbée. Nous étudierons successivement deux phases de l histoire de la gauche allemande : de 1918 à 1945, où les divisions entre les deux courants se creusent, faisant le lit de leurs opposants nazis ; après 1945, pendant laquelle la division s inscrit dans la partition du pays en deux entités rivales, jusqu en I. La gauche divisée et réprimée ( ) 1. Les urnes ou la rue? Sorti vaincu de la Première Guerre mondiale, le régime impérial allemand s effondre comme un château de cartes en Profitant du chaos de la défaite, les forces de gauche tentent de s emparer du pouvoir. Mais très vite, une divergence de méthode se fait sentir entre elles. Tandis que les socialistes souhaitent jouer le jeu de la toute jeune république de Weimar en tentant de conquérir le pouvoir par les urnes, les communistes ont une autre stratégie. Menés par Rosa Luxembourg, ils souhaitent reproduire le modèle léniniste qui a permis l instauration du bolchévisme en Russie, en C est ainsi qu ils déclenchent la «révolution spartakiste» destinée à bouleverser l ordre établi. Dans le même temps, les socialistes du SPD au pouvoir mettent en œuvre leur politique, et tentent de tirer profit de l agitation révolutionnaire pour montrer aux Allemands, dont beaucoup sont effrayés par les révolutionnaires communistes, leur capacité à imposer l ordre et la paix civile. Ainsi les autorités socialistes n hésitent pas à recourir à la force pour venir à bout des spartakistes : c est la «Semaine sanglante» qui marquera le divorce définitif entre socialistes et communistes allemands, ces derniers étant violemment réprimés. Désormais totalement divisée et irréconciliable, la gauche allemande ne sera pas en mesure d entraver l émergence de l idéologie nazie. 2. La répression Sortis vainqueurs du bras de fer avec les communistes, les socialistes du SPD ont fort à faire pour remettre le pays à flot. Leur arrivée au pouvoir s opère dans les pires conditions, car l Al-

16 Sujet 4 Corrigé lemagne sort d une guerre longue et coûteuse qui s est soldée par une défaite. Elle doit en outre payer de lourdes indemnités de guerre à ses vainqueurs. De plus, dès la fin des années 1920, le pays est frappé de plein fouet par la crise économique mondiale qui se traduit notamment par une hyper-inflation que le SPD s avère incapable de juguler. Dans ces conditions, il n est guère étonnant que les socialistes ne parviennent pas à mettre en œuvre leur programme et qu ils soient défaits par les urnes. Profitant de ce contexte de crise, le parti nazi d Adolf Hitler s impose peu à peu comme la principale force électorale du pays. L arrivée au pouvoir des nazis par les urnes, en 1933, est la conséquence directe des divisions de la gauche allemande à l issue de la Première Guerre mondiale : incapables de s allier comme le feront leurs homologues français en 1936 avec le Front populaire, communistes et socialistes allemands ouvrent la voie à l accession au pouvoir d Hitler. Une fois élu chancelier, celui-ci s empresse d interdire tous les autres partis que le sien, à commencer par les partis communiste et socialiste dont les militants sont violemment réprimés et envoyés en camps de concentration. À la fin des années 1930, communisme et socialisme sont donc condamnés à l action clandestine et totalement écartés de la scène publique. Ils n y resurgiront qu au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. II. Communisme et socialisme à l épreuve du pouvoir ( ) 1. Deux pays pour deux idéologies La défaite nazie de 1945 permet aux socialistes et aux communistes allemands de sortir de l ombre dans laquelle Hitler les avait relégués. Mais le déclenchement de la guerre froide les place bientôt de nouveau dans une position délicate. Avec la partition de l Allemagne entérinée par la création en 1949 de la République démocratique allemande, placée dans l orbite de l URSS, et de la République fédérale allemande, placée sous domination des États-Unis, socialisme et communisme font à nouveau l objet de la répression. Mais cette répression prend une autre tournure que sous le III e Reich : désormais, ce ne sont plus les partisans de la gauche allemande dans son ensemble qui sont réprimés, mais ce sont les courants de cette même gauche qui s affrontent entre eux. Ainsi, en RDA, les communistes au pouvoir interdisent le parti socialiste, tandis qu en RFA, les sociaux-démocrates du SPD s opposent à l existence du parti communiste. 2. L expérience communiste en RDA Avec la RDA, les communistes allemands du SED accèdent pour la première fois au pouvoir. Mais leur liberté d action se trouve limitée par la pesante tutelle soviétique. Dans ses grandes lignes, la politique qu ils mettent en œuvre n est qu une copie de celle en vigueur à Moscou : bureaucratie, collectivisation, planification économique, etc. Sous la férule d Erich Honecker qui dirige le SED de 1971 à 1989, la RDA s engage dans une politique industrielle ambitieuse qui ne porte guère ses fruits. Toute opposition, y compris syndicale, est réprimée : en 1953, Moscou envoie ses chars en Allemagne pour mater une grève ouvrière. La police politique (Stasi) traque les dissidents, qui sont de plus en plus nombreux à mesure que les conditions de vie stagnent ou se dégradent. L expérience communiste en RDA comme dans l ensemble du bloc soviétique apparaît rapidement comme un échec, et n a pas tenu les promesses et les espoirs qu avaient placés

17 Sujet 4 Corrigé en elle des millions de militants ou sympathisants. La RDA, qui finit par disparaître en 1990, loin d avoir contribué à ancrer le communisme en Allemagne, a surtout servi à le décrédibiliser. Durant toute la guerre froide, le fait que de nombreux Allemands de l Est aient tenté de fuir vers l Ouest suffit à démontrer que la RDA n avait rien d un paradis des travailleurs, comme le prétendait sa propagande. 3. L expérience socialiste en RFA Contrairement à la RDA, la RFA n a pas instauré un système de parti unique, ce qui signifie qu il y a eu plusieurs alternances au pouvoir. Malgré tout, le parti social-démocrate (SPD) est celui qui a le plus exercé le pouvoir durant cette période. Les socialistes ont mis à profit la partition de l Allemagne pour tenter de mettre en œuvre leur politique. Encouragés par le contexte de la guerre froide, ils ont commencé par renier l héritage marxiste, lors du congrès de Bad-Godesberg en Leur nouvelle ligne idéologique consistait à clairement adhérer au modèle économique capitaliste et libéral : il n était plus question de renverser ce système, mais de l aménager afin d en faire profiter le plus grand nombre. L expérience du SPD au pouvoir en RFA s est incarnée au travers des deux figures tutélaires que furent les chanceliers Willy Brandt ( ) et Helmut Schmidt ( ). Tous deux sont à l origine d un modèle social qui, contrairement à celui en vigueur en RDA, a globalement survécu à la réunification. C est en effet durant cette période que sont posées les bases de la fameuse «cogestion» à l allemande, c est-à-dire de la coopération pragmatique, au sein des entreprises, entre syndicats et patronat l État se contentant de jouer un rôle d instigateur ou d arbitre. Ce modèle social allemand qui garantit la stabilité en échange d un système protecteur pour le travailleur, est un des facteurs de la formidable réussite économique de l Allemagne de l Ouest à partir des années Conclusion Lorsqu en 1990 l Allemagne est réunifiée, socialistes et communistes, qui étaient désunis depuis un demi-siècle, doivent de nouveau apprendre à cohabiter. Entre temps le communisme avait perdu de sa vigueur, largement discrédité, ce qui a facilité le rapprochement entre ces partis. Les vieilles rivalités au sein de la gauche allemande ont néanmoins ressurgi, comme lors de la création de Die Linke en Malgré le temps qui passe, les désaccords persistants montrent que la réconciliation entre ces deux conceptions du progressisme semble impossible.

18 Sujet 5, analyse de documents Polynésie, juin 2013, séries ES et L À l aide de l étude critique des documents, montrez pourquoi le socialisme allemand se divise en Document 1 Discours de Karl Liebknecht, 9 novembre 1918, devant le palais royal à Berlin [...] Camarades! Le jour de la liberté s est levé. Jamais un Hohenzollern 1 ne mettra plus le pied ici. Ce sont les esprits de millions de personnes qui ont donné leur vie pour la cause sacrée du prolétariat. Avec les crânes brisés, baignant dans leur sang, ces victimes de la tyrannie ont titubé, suivies par les esprits de millions de femmes et d enfants morts de chagrin et de misère pour la cause du prolétariat. Après eux sont venus les millions et millions de victimes sanglantes de cette guerre mondiale. Aujourd hui, une multitude immense de prolétaires impassibles se tient sur la même place, rendant hommage à cette nouvelle liberté. Camarades, je proclame la République socialiste libre d Allemagne, qui doit rassembler tous les peuples, dans laquelle il ne doit plus y avoir d esclaves, dans laquelle chaque ouvrier honnête recevra le juste salaire de son travail. La domination du capitalisme qui a transformé l Europe en un champ de cadavres est brisée. [...] Mais si le vieux monde est abattu, nous ne devons pas croire que notre tâche est achevée. Nous devons concentrer toutes nos forces pour construire le gouvernement des ouvriers et des soldats et pour instaurer un nouvel ordre étatique du prolétariat, un ordre de paix, de bonheur et de liberté pour tous nos frères allemands et pour nos frères dans le monde entier. Nous leur tendons la main et les appelons à achever la révolution mondiale. Que ceux d entre vous qui veulent voir réalisées la République socialiste libre d Allemagne et la révolution mondiale lèvent la main en guise de serment. (Toutes les mains se lèvent et des cris fusent : vive la République!) [...] Source : Karl Liebknecht, Gesammelte Reden und Schriften, traduction française, Dietz Verlag, La famille Hohenzollern est celle à laquelle a appartenu le dernier empereur allemand, Guillaume II. Elle règne sur l Empire depuis sa création en 1871.

19 Sujet 5 Énoncé Document 2 Les socialistes et la répression du mouvement spartakiste Le socialiste Scheidemann 2 rapporte dans ses Mémoires le déroulement de la Semaine sanglante : Les négociations avaient donc duré cinq jours : dix jours seulement nous séparaient des élections à l Assemblée nationale. Noske 3 était venu, le vendredi [10 janvier 1919] à la Chancellerie, malgré toutes les tentatives faites par les spartakistes pour s emparer de lui pendant le trajet. Nous le conjurâmes d intervenir enfin, bien que ses préparatifs ne fussent pas encore entièrement terminés, et qu il voulût à tout prix éviter un échec. Le samedi, par un jour de pluie, il rentrait dans Berlin avec des troupes tout à fait disparates et dans la matinée même, des troupes de Potsdam libéraient le bâtiment du Vorwiirts 4. Le dimanche au soir, les bandits étaient également chassés de la Préfecture de police et de toutes les autres imprimeries de journaux, et, dans cette même journée du dimanche, le vieux parti social-démocrate protestait par d importantes manifestations contre les sanglantes tentatives spartakistes de la semaine écoulée. Il fallut encore une semaine pour détruire tous les îlots de résistance qui s étaient constitués ici et là. Mais toujours est-il qu une semaine exactement avant notre victoire aux élections de l Assemblée nationale, le gouvernement Liebknecht ainsi que sa suite de fanatiques et de bandits étaient définitivement liquidés. Source : Philipp Scheidemann, L Effondrement, 1921 ; traduction française 1923, p Comprendre la question Le sujet invite, à partir de deux documents d époque, à se pencher sur l état du socialisme allemand à l issue de la Première Guerre mondiale, au lendemain d une défaite qui laisse le pays dans une situation des plus critiques. Plus précisément, l accent est mis sur la question de la division : il faut montrer qu à cette date, il n y a pas un mais des socialismes allemands, ce qui suppose de mettre en évidence ce qui les différencie, et de décrire leurs relations. Deux documents de nature différentes sont soumis à notre analyse. Tous deux ont en commun d avoir été rédigés par des socialistes allemands contemporains des événements qu ils relatent. Le premier est la retranscription d un discours prononcé en novembre 1918, et le second a été écrit en 1921, quelques années après les événements dont il est question. Le contexte a beaucoup changé, et la vision des choses ici présentée s en trouve alors modifiée. 2. Premier chancelier de la république de Weimar. 3. Gustav Noske, dirigeant social-démocrate, ministre de l Intérieur dans le gouvernement Scheidemann. 4. Journal du SPD.

20 Sujet 5 Énoncé Procéder par étapes La principale difficulté de cette analyse de documents tient au fait qu elle suppose une bonne maîtrise des événements qui sont évoqués dans les textes. Il faut donc, dans un premier temps, être capable de reconstituer le contexte dans lequel ont été produits ces documents, et de rendre explicites les nombreuses allusions qui les parsèment. Dans un second temps, une fois les documents replacés dans leur contexte, on peut se concentrer sur leur analyse, afin de mettre en lumière les positions qu ils défendent. Rapidement, on peut constater que bien que les auteurs de chacun des deux textes soient socialistes, leurs positions respectives sont radicalement différentes et qu ils n ont que mépris l un pour l autre. Là encore, une bonne connaissance de l histoire du socialisme allemand de l époque donnera du sens à cette opposition, en en explicitant les raisons à la fois contextuelles et doctrinales.

21 Sujet 5 Corrigé Introduction Sortie vaincue de la Première Guerre mondiale, l Allemagne voit le régime impérial qui s était mis en place à la faveur de l unification nationale, en 1871, s effondrer tel un château de cartes. S ouvre ainsi une brèche pour les militants socialistes, qui vont chercher à s emparer du pouvoir. Ils ont en tête les événements survenus en Russie en 1917, où la guerre s est terminée par la destitution du tsar et l instauration du régime bolchévique. Ils vont donc tenter de répéter ce scénario à Berlin. Mais tous les socialistes allemands ne sont pas sur la même ligne stratégique et idéologique : tandis que l extrême gauche révolutionnaire veut s emparer du pouvoir par la rue, la gauche socialedémocrate, adepte du réformisme, entend arriver au pouvoir légalement, c est-à-dire par les urnes. L opposition entre les deux conceptions du socialisme va dégénérer en 1918 et se terminer dans un conflit sanglant d autant plus cruel qu il voit s affronter deux frères ennemis issus d un même mouvement. Cette lutte fratricide est au cœur des deux documents présentés à l étude, car ils proviennent précisément de deux militants socialistes appartenant à des mouvances différentes. Le premier document est un discours prononcé par le révolutionnaire Karl Liebknecht, le 9 novembre Le second est un témoignage sur les événements de 1918, rédigé en 1921 par le social-démocrate Philipp Scheidemann. En comparant leurs points de vue, nous allons en expliquer les raisons et mettre en lumière les conséquences de la division des socialistes allemands à la fin des années Dans un premier temps, on étudiera le projet défendu par Liebknech, pour voir ensuite en quoi il diffère largement de celui de Scheidemann, ce qui rend inéluctable l affrontement, qui sera analysé dans la dernière partie. I. Le projet révolutionnaire de Liebknech Karl Liebknecht, leader avec Rosa Luxembourg du mouvement spartakiste, incarne l aile gauche du socialisme allemand. Séduit par le modèle bolchevique qui s est mis en place en Russie depuis 1917, il souhaite en reproduire l exemple en Allemagne. Internationaliste convaincu, il ne cesse d inciter son auditoire à sortir du carcan de l idéologie nationale, et à se penser comme le maillon d une vaste chaîne transnationale qui, partie de Moscou, est appelée à «rassembler tous les peuples» et à mettre à bas le «capitalisme qui a transformé l Europe en un champ de cadavres». Son objectif est d «achever la révolution mondiale», c est-à-dire de terminer ce que les Russes ont commencé peu auparavant. Pour y parvenir, il n entend pas passer par les urnes, mais par la stratégie du fait accompli : alors qu il n a aucune légitimité démocratique pour le faire, il «proclame la République socialiste libre d Allemagne». Autrement dit, et pour peu que ses propos soient suivis d effets, il s agit purement et simplement d un coup d État. Les adjectifs «socialiste» et «libre» qui sont accolés au mot «République» ont d ailleurs tout leur sens : ils visent à se démarquer de la république de Weimar qui vient de voir le jour et à laquelle les spartakistes n accordent aucune légitimité. Ce qui les conduit à la confrontation avec les sociaux-démocrates, qui eux font partie du gouvernement de cette république nouvellement constituée.

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