Sonderausgabe COMMENT TOUT A COMMENCÉ PREMIER STANDARD DE COULEURS UNIFORME. Page 4 Les origines de la CÉRAMO-CÉRAMIQUE. Page 6.

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1 Sonderausgabe COMMENT TOUT A COMMENCÉ Page 4 Les origines de la CÉRAMO-CÉRAMIQUE Page 6 PREMIER STANDARD DE COULEURS UNIFORME Page 14 Copyright by Claude Sieber

2 Sommaire La tradition alliée du futur - 90 années d'innovations VITA Pionnier dans le secteur dentaire - Comment tout a commencé Dents HELIOS en couleurs VITA - Prothèse inspirée de l'exemple vivant La fabrication simple des couronnes jacket - Les origines de la céramo-céramique Sur les traces de la lumière - La découverte de l'effet Lumin De la région de la Ruhr au Haut Rhin - Un nouveau départ Innovations après la guerre - L'épopée de la cuisson sous vide Trois lettres pour un original - La technique VMK VITA poursuit ses recherches - Premier standard de couleurs uniforme et nouveaux matériaux Les grandes étapes de la céramo-céramique - Les matériaux CFAO VITA établissent de nouvelles normes en prothèse La céramo-céramique hier et aujourd'hui - Individualité et esthétique Inspirée de la nature - La mise au point de la gamme PHYSIODENS Définition des couleurs dentaires selon la colorimétrie moderne - La science de la couleur fait son entrée en médecine dentaire La première céramique VITA VM à structure fine Un auxiliaire objectif - La prise de mesure numérique indissociable de la compétence dans le domaine des couleurs Une individualité calquée sur la nature - VITAPAN PLUS fixe de nouvelles normes esthétiques Systèmes modulaires pour une plus grande souplesse - La nouvelle génération de fours Éprouvée des millions de fois - Les points forts de la CFAO VITA Mieux, plus vite, plus d'attention - Production de la dent en résine hier et aujourd'hui Sécurité et fiabilité - La qualité des marques VITA Le mot de la fin - Interview du Dr Emanuel Rauter IMPRESSUM Éditeur : VITA Zahnfabrik H. Rauter GmbH & Co. KG Postfach 1338 D Bad Säckingen Tel /562-0 Fax 07761/ Internet : Courriel : info@vita-zahnfabrik.com facebook.com/vita.zahnfabrik OBSERVATIONS Les propos des dentistes et prothésistes reproduits dans cette revue reposent sur des expériences pratiques avec les matériaux VITA cités en liaison avec la phase pilote, leur mise en œuvre au cabinet dentaire/laboratoire et/ou avec les informations fournies par le fabricant - et reprennent la documentation technico-scientifique ainsi que d'autres documents du fabricant (VITA Zahnfabrik, D-Bad Säckingen ). Les propos des collaborateurs de VITA, des scientifiques, des dentistes et prothésistes cités reflètent l'état des connaissances au VITA et les noms des produits VITA cités sont des marques déposées de VITA Zahnfabrik H. Rauter GmbH & Co. KG, Bad Säckingen, Allemagne.

3 "Puise dans le passé la force qui t'accompagnera dans le futur" Joseph Victor von Scheffel ( ), écrivain et romancier allemand La tradition alliée du futur - 90 ans d'innovations VITA Un mot personnel pour commencer... le plan de la qualité et de la pureté. Grâce à un système de contrôle très minutieux et de multiples procédures dans le cadre de l'assurance qualité nous produisons le summum en termes de qualité. Tous nos produits sont basés sur les plus récentes connaissances scientifiques et sont en résonance avec l'exemple vivant et les besoins des prothésistes et des dentistes. Depuis 90 ans VITA contribue aux progrès de la médecine bucco-dentaire. Des solutions toujours meilleures pour de parfaites prothèses - aussi bien sur le plan fonctionnel qu'esthétique - tel est notre objectif depuis toujours et pour moi à titre personnel une mission. Depuis 1924, VITA est considéré comme un fabricant précurseur, à la pointe du progrès. Nous sommes dans le même temps une entreprise familiale au service des utilisateurs. La quatrième génération a pris le relais et propose aujourd'hui des produits et des services de grande qualité, en respectant la tradition, un gage de confiance et de fiabilité. Lorsque l'on souhaite pérenniser le succès, il ne faut pas penser uniquement aux aspects économiques mais s'appuyer aussi sur de solides valeurs éthiques. Tous ceux qui travaillent avec nous le font avec le sentiment de s'inscrire dans un partenariat durable et ouvert. Pour les dispositifs médicaux, le législateur impose des critères drastiques. Les directives de qualité VITA vont bien au delà. En effet, seules les meilleures matières premières produisent des produits d'une qualité irréprochable. C'est pourquoi nous sommes extrêmement exigeants sur Toutes les innovations et améliorations de produits ne découlent pas uniquement des 90 ans de compétences dans la couleur et d'une position de précurseur reconnue depuis longtemps pour la prothèse esthétique et les dents en céramique et résine. Il faut y ajouter entre autres plus de 50 ans d'expertise en matière de céramique cosmétique, une expérience de 30 ans dans le domaine des matériaux CFAO et bien d'autres choses encore. Prenez place avec nous dans la machine à remonter le temps - cette édition est en effet consacrée aux 90 ans d'innovations de VITA. Henry Rauter Président associé VITA INFO

4 Lorsque l'on se penche sur les origines de la tradition VITA, immanquablement on en arrive aux dents artificielles. Il y a plusieurs milliers d'années, toutes les civilisations essayaient déjà de fabriquer des prothèses dans de l'ivoire, du quartz, des dents d'animaux ou des coquillages. Reproduire les couleurs dentaires ou obtenir la résistance mécanique de la dent naturelle, deux objectifs qui étaient alors loin d'être atteints. Seuls trois matériaux laissaient espérer des résultats : le métal, les résines et les céramiques. Au cours des 90 dernières années, VITA a considérablement participé au développement des céramiques et des résines pour la prothèse esthétique et les matériaux de restauration. Pionniers dans la médecine dentaire - Comment tout a commencé Ill. 1 : Dr Carl Hiltebrandt (au centre.)avec sa belle-sœur Lucie Klinke (à gauche.) et Dr Walter Pralow (à droite, directeur de la production, de la recherche & du développement de la céramique dentaire chez VITA dans les années 1960/70). Ill. 2 : Heinrich Rauter (au centre avec son chapeau) avec son épouse Helene (à droite) lors d'une excursion VITA. Ill. 3 : Heinrich Rauter (derrière à gauche avec son chapeau), Dr Fritz Rauter (derrière au centre) et le consul Dr Herbert Rauter (derrière, 3e en partant de la droite) avec une partie du personnel. L'objectif de VITA était clair : créer la dent artificielle parfaite - selon les données fonctionnelles, anatomiques et visuelles de la nature. À l'oeil il ne devait plus y avoir de différence entre une vraie dent et une dent artificielle. La route fut longue. Elle commença au début des années 20. Les dents artificielles alors proposées se composaient de deux simples couches. Le tiers cervical des dents était plus foncé que le reste de la dent. Ces dents n'avaient pas encore l'aspect de dents naturelles car il manquait une stratification au niveau de la partie incisale. Par ailleurs, elles pêchaient par leur manque de solidité, notamment au niveau de leur ancrage dans la prothèse avec leurs pivots qui ne résistaient pas en bouche. En conséquence les réclamations étaient nombreuses. Dr chir.-dent. Carl Hiltebrandt (ill. 1), en exercice depuis 1909 à Essen, décida alors dans l'intérêt de ses patients, de ne plus accepter une telle situation. Il voulait proposer des dents de grande qualité, plus esthétiques et plus pérennes que les produits alors commercialisés. Le 17 juillet 1924 il créa la Dr. Hiltebrandt Zahnfabrik Aktiengesellschaft. Dr Carl Hiltebrandt s'inspira avant tout des données fonctionnelles et esthétiques des dents naturelles. En 1926 il réussit à mettre au point un nouveau mélange de céramique pour fabriquer des dents. Ce mélange était mécaniquement plus résistant et se fraisait très bien. La dent à trois couches remplaça la "dent à deux niveaux". Cette nouvelle dent se composait de différentes porcelaines opaques et translucides montées l'une par dessus l'autre à l'image de l'exemple vivant. L'entreprise souffrait cependant d'un manque de financement et risquait donc de fermer. Un commerçant et entrepreneur d'essen, Heinrich Rauter (ill. 2), décida alors d'apporter son soutien financier au dentiste très motivé. Il repris la présidence du conseil de surveillance et au début des années 30 fit changer le nom de l'entreprise. L'histoire à succès de la "VITA Zahnfabrik" venait de commencer (ill. 3). 4 VITA INFO 1.15

5 Jusqu'alors l'industrie fabriquait les dents artificielles uniquement en céramique dont les couches étaient teintées différemment. Le nouveau procédé par contre faisait appel à de la céramique usagée, constituée de "fragments et de glaçure". Cette technique donna naissance à la dent HELIOS qui établit les bases de la prothèse dentaire calquée sur la nature et de toutes les futures innovations de VITA. Les dents HELIOS dans les couleurs VITA La prothèse à l'image de la nature La dent HELIOS avait deux particularités : le concept innovant à trois couches et la gamme de couleurs. La nouvelle gamme de dents offrait des avantages uniques, aussi bien sur le plan mécanique qu'esthétique. Le corps de la dent se composait de porcelaine dure dans laquelle était ancré un tenon pour le scellement à la résine prothétique. Des masses de dentine et d'émail assez fines et transparentes permettaient d'imiter la stratification naturelle. La caractérisation s'effectuait avec des colorants. Ces propriétés particulières inspirèrent le nom des nouvelles dents : dents HELIOS en couleurs VITA (ill. 4). Différence essentielle de cette nouvelle dent : les couches porteuses de la couleur ne se chevauchaient pas comme d'habitude dans le tiers cervical inférieur de la dent mais dans la zone incisale. La masse incisale recouvrant partiellement la couronne, pour la première fois la stratification était comparable à celle de la dent naturelle. La couleur de dentine y occupait toute la surface vestibulaire qui était de surcroît sertie d'une étroite bordure bleuâtre. De plus la masse émail bleutée se terminait Ill. 4 : plaquette de dents antérieures HELIOS. dans la zone incisale et ne formait pas seulement un liseré au niveau des surfaces incisales et latérales. Grâce à sa finesse et de sa transparence elle permettait aussi aux diverses masses de créer entre elles un jeu de couleurs dynamique. Pour cet effet optique, il existait un teintier comportant 24 échantillons de couleurs. En 1930 les développeurs chez VITA optimisèrent la palette de couleurs afin d'équilibrer les couleurs claires et les couleurs foncées. Pendant plus de 30 ans, le teintier ainsi créé a fait ses preuves. À l'image de la nature : depuis le début des années 30 l'entreprise porte le nom de VITA en accord avec cette ambition. Ill. 5 : 24 couleurs VITA systématiquement classées. VITA INFO

6 La route fut longue avant que l'entreprise ne puisse commercialiser les premiers matériaux de céramo-céramique et les spécialistes de VITA ont dû franchir plusieurs obstacles... Fabrication simple de couronnes jacket - Les origines de la céramo-céramique Grâce à VITA les prothèses en céramo-céramique sont aujourd'hui une évidence et les matériaux de haute qualité n'ont jamais été aussi nombreux et pour toutes les indications. En 1920 la technique dite des "couronnes jacket" se popularisa en Europe mais la mise en œuvre technique était compliquée et source de multiples problèmes. La couronne jacket mise au point vers 1900 par le dentiste américain Charles Henry Land était difficile à fabriquer. L'incrustation de la feuille de platine notamment exigeait plusieurs cuissons. Les poudres de céramique de l'époque ne se liaient pas bien et de ce fait les couronnes une fois terminées étaient très fragiles et cassaient souvent. VITA chercha lors à trouver une solution plus satisfaisante. En 1932 Dr Carl Hiltebrandt mit au point la poudre pour couronnes jacket (ill. 6). La température de cuisson de cette poudre fut rabaissée et ses propriétés bien harmonisées afin d'améliorer considérablement la mise en œuvre et l'esthétique finale. Le succès de cette poudre s'explique par la possibilité de reproduire exactement l'ensemble des couleurs du teintier et par la tenue révolutionnaire pour l'époque des masses lors de la sculpture. Pour la première fois il fut possible de sculpter avec précision même les plus fins détails de l'anatomie et de l'état de surface. La stabilité dimensionnelle et le faible retrait à la cuisson créèrent les conditions requises pour le principe de stratification VITA à deux cuissons - celle du corps dentinaire et celle de la masse incisale. Il fut ainsi possible non seulement de gagner du temps et de moins solliciter le four mais aussi d'améliorer la résistance mécanique des masses de céramique stratifiées. Ill. 6 : masses VITA pour couronne jacket conçues dans les années VITA INFO 1.15

7 Les progrès dans la mise au point des matériaux conduisirent peu à peu vers des solutions prothétiques dont la fabrication était moins lourde et la résistance mécanique améliorée. Au delà de la fonctionnalité et de la rentabilité, VITA fut toujours un fabricant attaché à l'esthétique. Une partie de la recherche a donc toujours été dédiée à l'optimisation des propriétés optiques des matériaux prothétiques. La découverte de l'effet Lumin fut une étape majeure. Le Dr Carl Hiltebrandt l'exploita en 1934 pour développer la technique à trois couches destinée à la fabrication des dents artificielles. Sur les traces de la lumière - La découverte de l'effet Lumin Dr Carl Hiltebrandt tint compte de l'alternance des tonalités chaudes et froides pour créer des dents dans des porcelaines opaques et translucides montées les unes sur les autres. Il remarqua que les prothèses perdaient de leur esthétique pour une raison : l'influence de la lumière artificielle et naturelle (ill. 7). En fonction de l'intensité lumineuse et de la source de lumière, la prothèse avait un aspect plus ou moins artificiel et prenait une teinte verdâtre- grisâtre. Il en fut très chagriné et VITA commença à en étudier la raison. Les scientifiques chez VITA observèrent que les dents naturelles avaient un aspect jaunâtre à la lumière du jour et rougeâtre à la lumière artificielle. Ce phénomène put être démontré en image spectroscopique. La lumière artificielle ne contenant pas d'uv, seules les couleurs jaune et rouge sont reflétées et la dent paraît donc rougeâtre. Par contre à la lumière du soleil, compte tenu des rayons UV qu'elle contient, la dent naturelle se colore par fluorescence d'une lumière verdâtre. Le vert et le rouge sont des couleurs complémentaires qui donnent du blanc. Avec par dessus une portion de jaune fournie par la lumière du jour, on obtient une dent naturelle à l'aspect jaunâtre. Une dent artificielle qui est conçue à partir d'une couleur de dent naturelle sans effet de fluorescence pour un éclairage lumière du jour paraît grisâtre à la lumière artificielle en raison de la portion de vert manquante dans le matériau. Par la suite VITA réussit à colorer les dents artificielles de manière à ce qu'elles imitent les variations chromatiques naturelles à la lumière artificielle et qu'elles affichent sur l'image spectroscopique le décalage vers le rouge de la même manière que les dents naturelles. La définition de la couleur fut aussi facilitée. Les dents VITA LUMIN étaient les seules dents artificielles à présenter, grâce la reproduction de l'effet Lumin, le même comportement organique sélectif en lumière incidente que les dents naturelles, aussi bien à la lumière du jour qu'à la lumière artificielle. Ill. 7 : schéma de l'absorption sélective des rayons lumineux traversant la dent naturelle. VITA INFO

8 VITA réussit à implanter le teintier Lumin au niveau international, avant la seconde guerre mondiale, et à consolider son succès bien après la guerre aussi bien pour la définition des couleurs de dents que pour les couleurs de dents elles-mêmes. Indépendamment de cela, le grand conflit militaire de 1939 à 1945 posa de grands défis. Afin de faire face au marasme et à la tourmente engendrées par la guerre l'entreprise prit une grande décision, celle de déménager à Bad Säckingen. De la Ruhr au Haut Rhin - Un nouveau départ Dr Herbert Rauter - père de Henry Rauter l'actuel dirigeant - choisit avec soin le site de Bad Säckingen où lui fut proposé un bâtiment vide. Il jugea que l'endroit se prêtait bien à tenter un redémarrage après la guerre. Les faits devaient lui donner raison. Ses collaborateurs l'aidèrent efficacement à préparer le déménagement dès avril 1943 et le suivirent à Bad Säckingen. À cette date, les premiers chargements de matériaux VITA arrivèrent à Säckingen - aujourd'hui dénommé Bad Säckingen. Dans le même temps commença la construction d'un bâtiment pour la production de la céramique. Depuis 1943 la jolie petite ville située dans le Haut Rhin est le siège social de VITA. Ill. 8 : l'historique Ill. 10 et 11 : le transfert vers Bad Säckingen, encore aujourd'hui la production et le département recherche & développement se trouvent dans des bâtiments modernisés sur le Ballyweg. 8 VITA INFO 1.15

9 Ill. 9 : des anciens ateliers d'essen.

10 À peine la guerre terminée, les activités de recherche et de développement reprirent dans le domaine des matériaux de cabinet dentaire. La mise au point du procédé de cuisson sous vide en 1949 le Dr Konrad Gatzka de la société Wieland à Pforzheim améliora considérablement la résistance à la fracture et l'esthétique des céramiques. Cela permit de produire des dents prothétiques composées d'une céramique plus homogène. C'est cependant Abraham B. Weinstein de New York qui parvint en mettant au point le procédé Permadent créant une liaison durable entre un métal précieux et une céramique. Il ouvrit ainsi une nouvelle ère dans le domaine de la prothèse incrustée de céramique. Le procédé de cuisson sous vide ouvrit la voie à de nouveaux produits VITA comme par exemple la dent VITA LUMIN VACUUM. En 1962 VITA franchit avec Degussa une nouvelle étape avec la céramo-métallique VMK. Innovations de l'après guerre - L'épopée de la cuisson sous vide céramiques dentaires", dit-il. "Encore aujourd'hui cette entreprise réputée est leader - plus que jamais VITA occupe une place prépondérante dans l'industrie dentaire grâce à tout ce qu'elle met au point. De plus, les commerciaux ont toujours été très bien formés. Les dents, la céramique et mon premier four - une grande partie de l'équipement de mon laboratoire vient de chez VITA." VITA LUMIN VACUUM, c'est sciemment que les taches de calcification et les défauts amélaires demeurent discrètes. Les prothésistes purent également meuler et polir la dent artificielle plus facilement grâce à la masse cuite sous vide et sans micro porosité. La combinaison de deux masses dures au niveau des tiges de rétention contribuait aussi à une meilleure résistance des nouvelles dents. Ill. 12 : le prothésiste dentaire Heinz Kurz (Kurz Zahntechnik, Dußlingen) est un client de VITA depuis plus de 50 ans. Heinz Kurz (ill. 12) de Dusslingen a été l'un des témoins de l'évolution de l'entreprise. Cet homme de 86 ans aujourd'hui est un entrepreneur qui a réussi dans le domaine médical et dentaire. Il a été décoré de l'ordre du Mérite et c'est l'un des clients VITA les plus anciens, toujours en activité. Après sa formation chez un dentiste, Heinz Kurz créa son propre laboratoire en 1957, aujourd'hui dénommé Kurz Zahntechnik GmbH. "J'ai toujours été très impressionné par les activités de développement de VITA dans le domaine des Si on lui demande ce qui l'a le plus marqué en termes de produit, il répond que c'est le concept VITA VM. Mais revenons à la nouvelle technique de cuisson... La mise au point de la technique de cuisson sous vide remplaça dès 1955 la cuisson en atmosphère chez VITA. Le nouveau procédé améliora sensiblement les propriétés mécaniques et optiques des masses de céramique. La dent VITA LUMIN VACUUM vit le jour (ill. 13 et 14). Contrairement aux autres dents disponibles à l'époque, elle paraissait moins transparente mais du coup plus opalescente et donc plus proche de la dent naturelle. Une pointe de gris et de vert pour le rendu chromatique indétectable et des surfaces vestibulaires lisses avec une glaçure spécifique de céramique contribuaient à repousser la plaque. Pour la dent Avec le lancement de la technique VITA LUMIN VACUUM l'anneau de teintes fut optimisé en 1956 et doté de nouvelles couleurs. Il était le seul à être doté au verso d'un miroir métallique permettant au patient un "contrôle" visuel de sa prothèse. VITA commercialisa le nouvel anneau de teintes à grands renforts publicitaires pour l'époque. La technologie VITA LUMIN VACUUM influença d'autres secteurs de produits, par exemple la fabrication des dents au noyau en or et des dents à long pivot dans les années 1955 et Dans le même temps VITA conçut la céramique VITA VACUUM C pour la fabrication de couronnes jacket et le premier four à céramique VITA VACUUM (ill. 15). 10 VITA INFO 1.15

11 Ill. 13 : dents antérieures VITA LUMIN VACUUM. Construction innovante des fours. Le four VITA VACUUM se caractérisait par une construction épurée, par une une manipulation simple. Il pouvait être branché sur une prise électrique classique ce qui à l'époque n'était pas chose évidente. Le gros atout technique résidait dans la montée relativement rapide du vide mais aussi par son maintien stable : des matériaux isolants spéciaux garantissaient une étanchéité à 100% de l'enceinte de cuisson. De plus, le moufle en quartz inédit conçu à l'occasion de ce nouveau four assurait une distribution homogène de la chaleur dans l'enceinte de cuisson et donc une haute qualité de la céramique cuite. Ill. 14 : visuel publicitaire dans les années la chaleur pour une durée de fonctionnement deux fois plus longue comparativement aux autres fours du marché. Ill. 15 : four à céramique VITA VACUUM. Après quelques évolutions la technique est encore utilisée aujourd'hui pour les fours modernes VITA. Ces fours garantissent une distribution particulièrement homogène de VITA INFO

12 Les années suivantes VITA marqua durablement de son empreinte la dentisterie. La mise au point en 1962 de la première céramo-métallique (VMK = VITA Metallkeramik) fut sans nul doute un moment phare. Trois lettres pour un original - La technique VMK Ill. 16 : Dr-Ing. Heinz Claus, ancien directeur de la production et de la recherche et du développement de la céramique dentaire VITA. L'abréviation VMK est devenue un terme générique dans le langage courant. Pour la première fois elle permit aux prothésistes de fabriquer des restaurations esthétiques et durables. Dr-Ing. Heinz Claus (ill. 16), directeur de la production et de la recherche et du développement de la céramique dentaire VITA, se souvient encore très bien du chemin parcouru entre l'idée et la commercialisation. Il est à l'origine du développement de la VITA VMK 68. En 1958 eurent lieu les premiers essais de cuisson des masses de céramique VITA sur un alliage précieux de la société Degussa. Ces essais aboutirent à la technique VMK mondialement utilisée aujourd'hui. En couronnant les moignons et en posant des bridges pour combler les dents manquantes les dentistes purent redonner aux patients un aspect agréable et une qualité de vie. Les incrustations en résine s'avérèrent inadéquates car elles avaient une tendance aux dyschromies après un séjour en bouche assez long. Les évolutions des produits autorisèrent un champ d'applications toujours plus vaste. En décembre 1962 les premiers coffrets VMK furent lancés sur le marché. Le lancement eut lieu à Cologne lors de l'exposition IDS (ill. 17 et 18). La grande percée des céramo-métalliques remonte à 1968, année du lancement de la VITA VMK 68 (ill. 19). Je suis entré chez VITA en Beaucoup de travail fut par la suite accompli pour développer de nouvelles solutions. Les utilisateurs, l'expérience et la sécurité aidant, eurent envie de réaliser des bridges à plus de quatre éléments. Avec le nouveau matériau, les prothésistes étaient en mesure de concrétiser cette vision. Dans les années qui suivirent nous avions toujours en vue les besoins de nos clients lorsqu'il s'agissait de faire évoluer le système VMK. En 1990, année du lancement de la céramique VITA OMEGA aux nouvelles possibilités de création, une nouvelle étape fut également franchie dans le domaine de la prothèse naturelle et esthétique. Seulement cinq années plus tard naissait la VITA VMK 95. VITA répondait ainsi au souhait des laboratoires de proposer à leurs clients une céramique de qualité d'un bon rapport qualité/prix, sans devoir renoncer à un confort de mise en œuvre et à une reproduction précise de la couleur. La même année était lancée la première céramique à structure fine VITA OMEGA 900 qui ouvrait la porte à une toute nouvelle génération de céramiques. Par un procédé de production modifié, le matériau dispose de propriétés physiques nettement améliorées. La répartition régulière de la phase cristalline et vitreuse est à la base d'un état de surface dense et homogène et donc d'une excellente aptitude au fraisage et au polissage. Ill. 18 : la technique VMK fait référence à la VITA Metallkeramik de VITA de Ill. 19 : VITA VMK 68. Ill. 20 : VITA VMK Master. 12 VITA INFO 1.15

13 Ill. 17 : sur le stand VITA à l'ids de Cologne en À partir de 2003 le concept VITA VM pour le métal, la céramique et le composite vit le jour. Depuis il évolue constamment. La "classique" parmi toutes les céramiques dentaires fit peau neuve en 2009 (ill. 20) sous le nouveau nom de VITA VMK Master. D'une mise en œuvre parfaite, elle se distinguait par ses propriétés esthétiques et optiques. VITA lançait ainsi un concept bien étudié permettant aux clients de réaliser des prothèses de qualité à un prix intéressant et avec un schéma de stratification classique dentine-émail." Alfons Blümle, maître prothésiste dentaire de Waiblingen (ill. 21) : "Au milieu des années 70 je terminai mes études de prothésiste et la VITA VMK 68 était alors le "must" car cette technique fonctionnait bien tout simplement! VITA avait pris beaucoup d'avance sur ses concurrents et accompli un vrai travail de pionnier. Le nom du produit VMK est aujourd'hui bien ancré dans le langage de tous les jours. Dans le secteur de la santé, c'est même une appellation officielle pour l'incrustation en céramique des infrastructures métalliques." Ill. 21 : Alfons Blümle, maître prothésiste dentaire. VITA INFO

14 Dansle domaine des matériaux de cabinet dentaire VITA ne démontre pas ses compétences uniquement pour la céramo-métallique et la céramo-céramique mais aussi comme indiqué au début pour les résines. À ce propos un produit a établi de nouvelles références en termes d'individualité et d'esthétique des dents artificielles : les dents en résine de la gamme VITAPAN font partie depuis 1983 des trophées de l'entreprise. Des produits dérivés tels que les dents VITAPAN PLUS écrivent eux aussi l'histoire à succès de l'entreprise. VITA continue ses recherches - Premier standard de couleurs global et nouveaux matériaux À l'ids 2011 la dent VITAPAN PLUS était l'une des attractions sur le stand VITA. L'histoire de la dent en résine remonte pourtant à bien longtemps. Avec son concept de stratification proche de l'exemple vivant il s'agit d'une évolution de la fameuse dent antérieure VITAPAN qui déjà en 1983 enthousiasmait les professionnels. Dr Emil Nagel, responsable des polymères chez VITA jusqu'en 2008, participa à la marche triomphale de cette dent esthétique en résine de haute qualité. En 1983 VITA lança les dents VITAPAN basées sur le teintier VITAPAN classical A1 - D4 (ill. 22). Pour la première fois les prothésistes disposaient d'un standard de couleurs unique toujours utilisé aujourd'hui et considéré comme la référence absolue. Les dents VITAPAN (ill. 23) ne sont pas une référence uniquement en termes de rendu de couleur mais aussi sur le plan du matériau. Les dents VITA LUMIN VACUUM Acryl commercialisées à la fin des années 30 se composaient d'une résine PMMA qui était alors une résine de pointe. Au fil des années on jugea cependant opportun d'y apporter des améliorations. Les spécialistes cherchèrent notamment le moyen d'optimiser la résistance à l'usure du matériau. Ils trouvèrent la solution avec le matériau innovant MRP (Microfiller Reinforced Polyacrylic) caractérisé par des micro charges anorganiques polymérisées dans le réseau de polymère. La grande résistance à l'abrasion est l'un des avantages mais aussi la résistance à la plaque, la stabilité chromatique, la haute résistance aux chocs ainsi que le bon comportement au meulage et au polissage. De plus le matériau présente une bonne tolérance biologique, est peu hydrophile et se lie parfaitement à la résine de base (ill. 24). Le dosage précis des pigments est essentiel pour une reproduction parfaite de la couleur. Cela exige un contrôle continuel et une analyse de la qualité des matières premières et des produits intermédiaires tout au long du cycle de production. Un graveur expérimenté conçut à l'époque les a) b) Ill. 22a/b : la mise au point du VITAPAN classical A1 D4 (de 1983) s'inspire du teintier Lumin-VACUUM. 14 VITA INFO 1.15

15 Ill. 23 : les dents en résine VITAPAN aujourd'hui. moules pour reproduire une forme de dent. Du personnel qualifié montait le matériau MRP à la main dans les moules en veillant à se rapprocher le plus possible d'une dent réelle. Les ouvrières expérimentées réalisaient le montage à plusieurs couches avec beaucoup d'habileté et d'expérience. Elles obtenaient ainsi une dent naturelle et personnalisée qui explique l'énorme succès de la dent artificielle. Ill. 24 : remplissage des moules de dent avec le matériau MRP. Le maître prothésiste dentaire Wernfried Klopfer (ill. 25) a effectué sa formation de prothésiste au début des années 80 auprès du laboratoire Singener Dental-Labor Crass qu'il dirige aujourd'hui. Il se souvient : "Les premiers produits de VITA avec lesquels j'ai travaillé durant mon apprentissage furent parallèlement aux matériaux cosmétiques VITA les dents VITA. Aujourd'hui aussi nous utilisons les différentes gammes de dents de Bad Säckigen en commençant par VITA PHYSIODENS pour finir par VITAPAN PLUS. Déjà au début les propriétés du matériau étaient très bonnes et sont actuellement même encore meilleures. En tant que prothésiste j'attache de l'important non seulement à la qualité que je livre à mes clients mais aussi aux relations humaines. Il faut que les patients sachent qu'ils sont au cœur de notre activité, tout comme leurs besoins. Sur ce plan VITA est toujours le bon partenaire car la fiabilité, des services professionnels et de courts délais de livraison font partie de la philosophie de l'entreprise." Ill. 25 : Wernfried Klopfer, maître prothésiste dentaire. VITA INFO

16 Avec l'idée de la famille VITAPAN une nouvelle fois VITA fit preuve de flair sur le créneau des dents en résine. La demande croissante pour des restaurations non seulement fonctionnelles mais aussi très esthétiques est à l'origine du succès commercial de la famille VITAPAN. Au fil du temps d'autres aspects ont gagné en importance en médecine dentaire, comme par exemple le facteur rentabilité pour la fabrication des prothèses. La technique CFAO est là sans nul doute une étape clé car elle permet aux dentistes de traiter les patients au fauteuil en une séance. Les grandes étapes de la céramo-céramique - les matériaux CFAO de VITA fixent de nouvelles formes en prothèse dentaire 1987 est l'année de naissance des VITABLOCS. Pr ém. Dr Werner H. Mörmann, concepteur du système CEREC, est un pionnier et un acteur dans le domaine de la CFAO pour le secteur dentaire. Il a dirigé le département de dentisterie restauratrice assistée par ordinateur au centre de médecine dentaire de l'université de Zurich. Avec le Dr-Ing. Marco Brandestini il mit au point il y a presque 30 ans la première fabrication sur machine de restaurations avec une caméra orale 3D pour la prise d'empreinte optique (ill. 26 et 27). Avec la mise sur le marché de la nouvelle technique et grâce à une étroite collaboration avec VITA, il a été possible de concevoir des blocs de céramique feldspathique à usiner sur machine. L'histoire à succès des matériaux CFAO venait de commencer. Vers la fin des années 70 l'amalgame fut remis en question en tant que matériau standard pour les obturations. Résultat : les dentistes réalisèrent des obturations occlusales de plus en plus souvent avec les composites. Cette tendance correspondait aussi à la demande des patients et des praticiens pour des restaurations postérieures à la couleur de la dent. Cette situation eut pour effet d'attirer toujours plus l'attention des développeurs sur la céramique avec ses propriétés similaires Ill. 26 : Pr Dr Werner H. Mörmann (à gauche) et Dr-Ing. Marco Brandestini (à droite) avec la machine CEREC 1 en à celles de l'émail. Il s'agit alors de mettre au point un processus rapide de mise en forme pour des restaurations en céramique frittée afin que les dentistes disposent au fauteuil de matériaux de céramique. La mise au point technique ne fut pas sans obstacle. De concert avec le Dr-Ing. Marco Brandestini le Pr Dr Mörmann mit au point un système dentaire CFAO qui devait remplir plusieurs fonctions. Mission essentielle : mesurer optiquement la cavité dentaire, construire l'inlay virtuellement et l'usiner dans un bloc de céramique. Il fallut cinq ans pour concrétiser l'idée, à savoir réaliser une saisie d'image, mettre au point un logiciel et une technique d'usinage adaptés. Siemens Dental lança CEREC en 1987/88 et Sirona Dental en acquit les droits en La technique CFAO nécessitait aussi des matériaux adaptés. Dès que le prototype de l'unité d'usinage CEREC 1 fut au point, Pr Dr Mörmann testa toutes les céramiques alors disponibles sur le marché - depuis la céramique feldspathique et la céramique vitreuse, en passant par l'oxyde d'aluminium et le dioxyde de zirconium jusqu'aux barres de verre. Il pilota entre autres la fabrication de blocs que les techniciens stratifiaient de poudre VITADUR ALPHA et frittaient au four. Les études montrèrent que la céramique VITA était la mieux appropriée à la méthode CEREC. Les blocs produits par les techniciens présentaient cependant toujours des porosités alors que les céramiques industrielles étaient totalement homogènes. "Cette expérience mit en évidence le fait que nous avions besoin d'un partenaire compétent" explique Mörmann. Le 26 mai 1984 le Pr Mörmann participa à Lugano à une rencontre/exposition professionnelle. Sur le stand de VITA Zahnfabrik il discuta avec Henry Rauter et lui expliqua le projet. Ce dernier comprit tout de suite le potentiel de l'innovation et se déclara prêt à soutenir le projet. Il chargea Dr Ing. Heinz Claus - directeur de la production et de la recherche et du développement de la céramique dentaire VITA de 1976 à de sélectionner une céramique adaptée et de travailler sur la production de blocs. Il travailla plus tard avec Dr Norbert Thiel qui dirigea de 1987 à 16 VITA INFO 1.15

17 Ill. 27 : groupe d'amis lors du symposium CEREC de le département recherche & développement du secteur de la chimie organique et qui était responsable de la production des céramiques. La synergie créée entre le savoir-faire technico-dentaire et la connaissance des matériaux se révéla très efficace : le 19 septembre 1985 fut posé le premier inlay CEREC sur un patient. Le bloc expérimental correspondait déjà structurellement parlant aux VITABLOCS Mark I. Il fallut encore un an jusqu'en 1987 pour que les blocs ne soient plus fabriqués au laboratoire individuellement mais en séries. Dans l'intervalle de nombreux essais eurent lieu en laboratoire et en clinique. Pour que cette technique soit conviviale, il fallait mettre au point un ensemble de matériaux en complément des différentes tailles de blocs et des couleurs, à savoir des auxiliaires et instruments pour la mise en œuvre clinique de la méthode au fauteuil. Le premier programme commercialisé se composait de VITABLOCS pour inlays et de VITABLOCS pour facettes. Un succès jusqu'à aujourd'hui. L'histoire à succès de la technique CFAO n'est pas prête de s'achever - au contraire : la fabrication assistée par ordinateur est de plus en plus présente au cabinet dentaire et au laboratoire depuis dix ans. VITA a perçu cette tendance dès le début et prit part à son développement. À l'ids 2013 VITA présenta deux nouveaux matériaux CFAO dont les propriétés remarquables couvraient un vaste champ d'applications : la céramique hybride VITA ENAMIC et la céramique vitreuse dopée au dioxyde de zirconium VITA SUPRINITY. Nous reviendrons sur les particularités de ces deux matériaux. Notre voyage dans les années 90 se poursuit - ce fut en effet une décennie placée sous le signe de l'innovation et du dynamisme chez VITA. VITA INFO

18 En 1986 après la première production en série des VITABLOCS pour CEREC, le dentiste et scientifique Dr Michael Sadoun, mit au point la technique d'infiltration VITA avec les spécialistes de VITA. Il s'inspira de la technique de stratification classique dans l'industrie de la céramique. Le résultat impressionna le monde professionnel : en 1989 fut commercialisée la technique de la barbotine VITA In-Ceram. La céramo-céramique hier et aujourd'hui - individualité et esthétique Le chimiste Dr Norbert Thiel (ill. 28) dirigea de 1987 à 2013 la recherche et le développement de la chimie anorganique. Il était non seulement responsable de la recherche et du développement mais aussi de l assurance qualité et de la production des céramiques de VITA. Il se rappelle encore bien de cette étape franchie en céramo-céramique... Le monde professionnel était tout ouïe lorsque 1989 VITA présenta pour la première fois la technique d'infiltration dans sa variante VITA In-Ceram ALUMINA à l'ids en 1989 (ill. 29). Pour la presse professionnelle, la nouvelle technique In-Ceram de VITA était l'une des nouveautés les plus marquantes du secteur de la céramique. L'emploi de matériaux inédits et la méthode de mise en œuvre permettaient de profiter des propriétés du matériau et d'obtenir des valeurs de résistance jusqu'alors inatteignables. L'esthétique n'était bien sûr pas en reste car les couronnes et les bridges antérieurs n'avaient plus d'infrastructure métallique. Un progrès significatif a manifestement été accompli même si le procédé était inhabituel et inédit. VITA ne se reposa pas pour autant sur ses lauriers : en 1993 VITA In-Ceram SPINELL d'une plus grande translucidité et d'une esthétique antérieure encore meilleure fit son apparition. Deux années plus tard, ce fut au tour de VITA In-Ceram ZIRCONIA (ill. 30), plus résistant et destiné à la fabrication de bridges postérieurs à trois éléments. Le procédé VITA In-Ceram part d'un matériau sous forme de poudre que l'on mélange à un liquide spécial dans un bain à ultrasons. La barbotine ainsi obtenue est ensuite appliquée sur un die en plâtre spécial ce qui confère sa forme exacte et définitive à la restauration. L'étape suivante consiste à fritter le matériau à une température de plus de C. Un processus de diffusion sans rétraction se déroule uniquement au niveau de la jonction entre les grains. À ce stade la céramique présente une consistance crayeuse et se fraise facilement. L'infiltration d'un verre spécial colore la restauration, lui donne sa translucidité et sa grande résistance finale. En l'absence de rétraction, l'infrastructure conserve ses dimensions aussi bien au frittage que lors de l'infiltration de verre. Depuis 1993 les matériaux VITA In-Ceram sont proposés également en blocs préfrittés pour différents procédés de fraisage sur machine. Le frittage industriel des blocs VITA In-Ceram améliora encore les propriétés physiques et mécaniques. La résistance et la fiabilité (module de Weibull) entre autres augmentèrent. Pour les blocs VITA In-Ceram YZ en dioxyde de zirconium partiellement stabilisé à l'yttrium lancés en 2002 une rétraction au frittage contrôlée (sans infiltration de verre) assure une grande résistance finale. Ill 28 : après 25 ans passés chez VITA Dr Norbert Thiel est maintenant en retraite. Ill. 29 : VITA In-Ceram ALUMINA. Ill. 30 : VITA In-Ceram ZIRCONIA. 18 VITA INFO 1.15

19 Pour planifier ses nouvelles gammes de produits VITA a pendant des décennies étroitement collaboré avec des chercheurs en médecine bucco-dentaire ou en prothèse dentaire. L'entreprise s'ouvre ainsi toujours un large horizon et demeure ouverte aux idées qui remettent en question les théories existantes. Ainsi en est-il du concept d'occlusion du Dr Eugen End, également appelé "Prothèse BIO-Logique". Le concept répond aux lois de la nature dans le sens d'un guidage neuro-musculaire. Concrètement cela veut dire que la mandibule n'est ni guidée par les condyles ni par les dents. Avec cette nouvelle façon de voir les choses, Dr End a eu un impact certain sur la conception anatomique des dents prothétiques en coopération avec VITA. En 1992 de nouvelles gammes de dents postérieures calquées sur l'exemple vivant ont été commercialisées comme par ex. la dent VITA PHYSIODENS. En 2001 la dent VITA PHYSIODENS ANTERIOR a ouvert la voie à de nouvelles dents antérieures possédant des propriétés physiologiques et anatomiques. Depuis le lancement des dents VITA PHYSIODENS, la théorie du Dr End gagne de plus en plus de partisans dans les laboratoires, les cabinets dentaires et dans les écoles. À l'image de la nature - La mise au point de la gamme VITA PHYSIODENS Ill. 31 : Dr Eugen End, concepteur de la prothèse BIO-Logique. Pendant 20 ans Dr Eugen End (Weingartgen) a travaillé sur le concept de la prothèse BIO-logique (BLP). Sa coopération avec VITA a donné le jour à la gamme de dents en résine PHY- SIODENS en Dans cet interview il explique comment s'est déroulée la mise au point. Comment en êtes-vous venu à travailler avec VITA? Dr End : durant mes vastes études bibliographiques j'ai été influencé par Dr Harry Lundeen, Dr Charles Gibbs, Pr Dr Wolfgang Gernet mais surtout par Dr Carl Hiltebrandt, le fondateur de VITA Zahnfabrik. Dès 1976 j'ai cherché à entrer en contact avec l'entreprise. En 1986 Henry Rauter pilota la mise au point d'une dent artificielle à l'image de l'exemple vivant. En 1992 démarra la phase pilote pour la gamme VITA PHYSIODENS. Ces dents servirent de modèle au niveau de la forme et de leur philosophie pour une nouvelle génération de dents prothétiques. Le lancement officiel eut lieu en Pouvez vous nous préciser les particularités de la gamme VITA PHYSIODENS? Dr End : il s'agit selon moi de la première dent qui est intégralement calquée sur l'exemple vivant. J'ai tenu compte de tous les résultats de mes recherches sur le concept de l'occlusion physiologique pour appliquer le concept de la prothèse BIO-Logique (BLP) et concevoir la gamme de dents VITA. Le concept de la prothèse BIO-Logique de VITA suit les lois de la nature avec un guidage mandibulaire purement neuro-musculaire (ill. 32). Concrètement cela veut dire que la mandibule n'est guidée ni par les condyles ni par les dents. La prothèse BIO-Logique suit donc la relation centrée physiologique. Ill. 32 : montage selon les lois du guidage neuro-musculaire. VITA INFO

20 Proposer aux dentistes et prothésistes des produits pour des prothèses naturelles tel est notre souhait. Pour cela nous pensons que la définition des couleurs dentaires est un sujet important. Une couleur assortie à celle des vraies dents joue effectivement un grand rôle quant à l'aspect visuel. Dès les années 30 les dentistes cherchèrent à systématiser les couleurs dentaires et étudièrent les études sur la couleur menées par les scientifiques et les artistes au cours des 300 précédentes années. Le peintre américain Albert Munsell ( ) créa son "arbre de couleur" qui définissait chaque couleur par les paramètres luminosité, saturation et teinte. Ce fut le système de classification des couleurs le plus répandu dans le monde (ill. 33). Ce modèle servit également aux études menées par les premiers dentistes travaillant sur la couleur. Souvent les pionniers se réfèrent au modèle de l'anneau de couleurs pour agencer la systématique de la couleur. Dans les années 90 des dentistes ingénieux décidèrent en optimisant les anneaux de teintes existants d'obtenir une couverture encore plus exhaustive des couleurs dentaires naturelles. Ils voulaient que les couleurs soient à égale distance les unes des autres tout en tenant compte des paramètres luminosité, saturation et teinte. Jusqu'à ce jour la prise de teinte se fait par étapes, en se basant sur ces trois dimensions. Les travaux de VITA se sont aussi appuyés sur ces paramètres. La définition des couleurs de dent systématisée - La colorimétrie fait son entrée en dentisterie Depuis sa création en 1924 VITA est peu à peu devenu le spécialiste mondialement reconnu des couleurs dentaires. Parallèlement au standard de couleurs reconnu du teintier VITA classical A1 D4 qui permet de définir visuellement en une étape les couleurs de dent à partir de quatre groupes (A rougeâtre-brunâtre, B rougeâtre-jaunâtre, C tons de gris et D rougeâtre-grisâtre ), le VITA SYS- TEM 3D-MASTER lancé en 1998 est garant d une définition et d une communication des couleurs de dent d une manière précise et systématique. dent. Il convient de tenir compte d'une part de la personne qui relève visuellement la couleur, de sa perception subjective des couleurs et d'autre part des conditions d'éclairage qui sont rarement excellentes. Ill. 33 : le système de couleurs de Munsell repose sur une structure tridimensionnelle et sur un principe d'agencement basé sur la luminosité, la saturation et la teinte. C'est pourquoi VITA a ensuite mis au point l'appareil de mesure électronique des couleurs dentaires VITA Easyshade qui fut lancé en 2003 et depuis lors constamment perfectionné. Il aide à définir les couleurs Le défi En matière de définition des couleurs de dent le défi consiste à choisir l'échantillon de couleur le plus proche possible de la dent naturelle dans l'anneau de teintes. Plus l'anneau comporte d'échantillons plus le choix est difficile - moins il y a d'échantillons plus le résultat pêche par son imprécision. Les choses se compliquent par exemple à cause des échantillons du teintier VITA classical A1 D4 qui sont répartis sans régularité dans l'espace couleurs et à cause des nombreuses influences extérieures lorsque l'on relève une couleur de 20 VITA INFO 1.15

21 dentaires objectivement, d'une manière reproductible et indépendamment de la lumière environnante. Espace couleurs en 3 dimensions Le VITA SYSTEM 3D-MASTER a été conçu en tenant scrupuleusement compte de la colorimétrie scientifique. L'espace couleurs CIELAB couvre toutes les couleurs perceptibles. Pour une illustration et une communication simplifiées des couleurs les valeurs d'origine pour L (luminosité), a (paramètres vert-rouge) et b (paramètres bleu-jaune) ont été convertis en L (luminosité), C (saturation ou chroma) et h (teinte ou hue). La répartition autour de l'axe figure sur l'ill. 33. Toutes les couleurs de dent naturelles se situent dans une plage jaunâtre-rougeâtre, sont faiblement saturées et logées dans le tiers supérieur de la luminosité. différentes teintes. La procédure pas à pas de définition de la couleur selon cet agencement est actuellement la méthode la plus exacte pour définir visuellement une couleur de dent. Parallèlement à l'appareil de mesure numérique de la couleur VITA Easyshade, le VITA Linearguide 3D-MASTER facilite depuis 2008 le passage d'un système de couleurs dentaires classique au VITA SYSTEM 3D-MASTER. Ill. 34 : le VITA SYSTEM 3D-MASTER illustre la structure de l'espace des couleurs dentaires naturelles. Méthode reposant sur des bases scientifiques Pour le VITA SYSTEM 3D-MASTER les échantillons de couleurs ont été classés dans l'espace couleurs selon des principes scientifiques (ill. 34). Les échantillons de couleurs sont classés en cinq groupes de luminosité avec dans chaque groupe différents degrés de saturation et Les maîtres prothésistes dentaries Marcus Pietz et Walter Heller d'öhringen (ill. 35) : Heller Dental-Technik (créé en 1980) est synonyme tout comme VITA Zahnfabrik de qualité et de fiabilité ; notre collaboration fonctionne donc très bien. Dans l'optique des patients, nous accordons une grande valeur à ce que l'industrie s'appuie sur de bonnes bases scientifiques et sur une phase pilote avant de commercialiser un produit. VITA est précisément un exemple à suivre dans ce domaine. Nous utilisons avec plaisir par ex. les lingotins CFAO et les céramiques cosmétiques de VITA, basés sur le VITA SYSTEM 3D-MASTER. Ce concept structuré nous séduit tous. Ce système tel qu'il est structuré facilite non seulement la prise de teinte mais s'avère aussi bien plus performant. Des mélanges de couleur avec un résultat prédictible sont possibles. Nous apprécions aussi les appareils de mesure numérique des couleurs nous avons travaillé avec toutes les générations VITA Easyshade. Actuellement nous utilisons le VITA Easyshade Advance 4.0. Il nous apporte encore plus de sécurité pour la reproduction de la couleur." Ill. 35 : les maîtres prothésistes dentaires Marcus Pietz et Walter Heller. VITA INFO

22 La philosophie de VITA étant de toujours tenir compte des besoins spécifiques des utilisateurs lors de la planification des gammes de produits, l'entreprise a présenté en 2003 avec les céramiques de la famille VM un concept cosmétique unique et systématisé pour la céramique et les composites. Les prothésistes profitent ainsi d'un système englobant tous les matériaux en couleurs dentaires et les techniques. Pour les travaux combinés, le technicien gagne beaucoup de temps car avec les produits VM il n'a pas à passer constamment d'un schéma de montage et de couleur à un autre. De plus les masses VITA VM ont une structure extraordinairement fine. Les prothésistes peuvent donc avec ce nouveau matériau produire des travaux d'une grande perfection naturelle. La première céramique VITA VM à structure fine Ill. 37 : un système unique pour la technique d'incrustation. Ill. 36 : les frères Patrick et Luc Rutten. Les frères Luc et Patrick Rutten de Tessenderlo, Belgique (ill. 36) ont acquis dans leur laboratoire une riche expérience avec les produits de la gamme VITA VM. Dans cette interview ils expliquent ce qu'ils attendent en tant que céramistes d'un matériau de qualité. Quelle est la définition d'un bon céramiste? Rutten : un bon céramiste doit comprendre la dent vivante et être capable de la reproduire aussi bien sur le plan fonctionnel qu'esthétique. Hormis la connaissance de l'exemple vivant, au montage des masses la créativité du céramiste est bien évidemment fondamentale pour la réussite du travail. Pour vous c'est quoi un bon montage cosmétique? Rutten : comme souvent dans la vie, la solution la plus simple est aussi la meilleure. L'incrustation doit se concentrer sur l'essentiel pour imiter la vraie dent. Il est aussi possible avec peu de masses de céramique d'obtenir un résultat parfait. À quoi un prothésiste reconnaît-il une bonne céramique? Rutten : la réponse à cette question dépend grandement des goûts personnels. Les céramiques VITA sont depuis toujours notre marque de prédilection. Par principe la céramique doit permettre au technicien de copier la nature d'une manière simple et non fastidieuse. Qu'est-ce qui caractérise un bon fabricant de céramique? Rutten : celui qui décide de devenir prothésiste se retrouvera un jour ou l'autre face à des produits VITA. En réfléchissant bien, nous pensons tous les deux que VITA en tant que fabricant de dents et de céramiques est le leader du marché. Lorsque VITA présente un nouveau produit, nous pouvons être sûrs qu'il s'agit d'un produit de grande qualité comme par ex. le programme VITA VM. VITA travaille sans cesse à la recherche et au développement et produit ses matériaux. Ce faisant, VITA tient compte des exigences croissantes des prothésistes et des patients. Quelle est selon vous la caractéristique principale du système VITA VM? Rutten : VITA VM 7, pour le cosmétique des matériaux d'infrastructure tels que VITA In-Ceram ALUMINA, fut lors de son lancement en 2003 la première céramique à structure fine d'un concept cosmétique prenant en compte le coefficient d'expansion thermique. Les composants suivants VITA VM 9 (2004), VITA VM 13 (2005), VITA VM 15 (2007) et VITA VM 11 (2013) possèdent cette structure fine qui contribue largement aux bonnes propriétés de mise en œuvre. Le comportement à la sculpture, au meulage et au polissage est l'une de leurs premières propriétés. Vient ensuite le retrait minime et pour finir l'excellente solidité des bords et la fidélité chromatique. Avec VITA VM les prothésistes disposent d'un système sans faille pour l'ensemble de la technique d'incrustation : il comprend la céramo-métallique et la céramo-céramique mais aussi le composite VITA VM LC et la résine à froid VITA VM CC (ill. 37). 22 VITA INFO 1.15