GAZ NATUREL LIQUÉFIÉ UNE FILIÈRE EN PLEINE EXPANSION

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1 SECTEURS stratégiques GAZ NATUREL LIQUÉFIÉ UNE FILIÈRE EN PLEINE EXPANSION

2 L essor durable du gaz naturel liquéfié ENJEUX Dans les dix prochaines années, le gaz naturel va prendre une part croissante dans la satisfaction des besoins énergétiques mondiaux. Le gaz naturel liquéfié (GNL), qui offre de nombreux avantages en termes de transport et de flexibilité, constituera un élément déterminant de cette montée en puissance, notamment en réponse aux demandes asiatiques et européennes. A vec une demande en augmentation annuelle moyenne de près de 3 % depuis plus de trente ans, le gaz est l énergie fossile dont la progression est la plus dynamique. Son avenir reste prometteur puisqu il occupe, en 2010, le troisième rang du mix énergétique mondial (source: Cedigaz). Contribuant pour 22 % à l offre globale d énergie, derrière le pétrole (33 %) et le charbon (26 %), il conserve une grande marge de progression. Le gaz, deuxième énergie fossile à l horizon 2030 La poursuite de cette montée en puissance du gaz naturel constitue, selon Total, une donnée majeure de l évolution du mix énergétique. La vision du Groupe prévoit en effet une croissance de cette source d énergie encore plus soutenue que ne l estiment les grands indicateurs de référence de prospective énergétique. Selon Total, sa progression annuelle, de 1,7 % entre 2010 et 2030, sera très supérieure à celle du pétrole (0,6 %) et du charbon (0,3 %). Ce chiffre devrait hisser le gaz naturel au deuxième rang des énergies fossiles à l horizon 2030 avec, pour la première fois, une contribution au mix énergétique plus forte que celle du charbon (24 %). Le gaz naturel liquéfié (GNL) s est imposé dans les deux dernières décennies comme une composante grandissante de l équilibre gazier mondial, avec une croissance d environ 8 % par an depuis Sa contribution à la satisfaction de la consommation de gaz n a cessé de s amplifier pour atteindre 10 % en 2011, avec une production de près de 241 millions de tonnes (Mt). L essor de cette filière est appelé à se poursuivre de manière très significative. En 2020, avec une production estimée à 360 Mt, le GNL devrait peser pour 13 % dans l offre gazière mondiale. DES FLUX mondialisés Source : estimations Total. Ahnet Pays producteurs de GNL en 2015 Principaux marchés La filière GNL bénéficie de l éloignement croissant entre les zones de production et de consommation de gaz. Les défis du Gaz Naturel Liquéfié GNL Gazoduc des grandes zones de consommation et ouvre ainsi de nouveaux débouchés commerciaux aux pays producteurs; la liquéfaction du gaz contribue dans de nombreux cas à diminuer le brûlage des gaz associés à la production de pétrole et donc à réduire les émissions de gaz à effet de serre; la filière GNL répond aux préoccupations de diversification des approvisionnements des pays consommateurs et diminue leur dépendance Le GNL, une croissance portée par des atouts déterminants Cette croissance prometteuse s explique par les nombreux avantages que procure le GNL. Rendant possible et économique le transport du gaz sur de longues distances, la filière est en effet porteuse de nombreuses opportunités pour les pays producteurs et consommateurs : l exportation du GNL par méthanier permet la valorisation d importantes réserves éloignées Le temps Dix ans s écoulent au minimum entre le lancement des études et la livraison de la première cargaison. Les investissements Environ 11 milliards de dollars seront investis pour développer un projet GNL «type» d une capacité de 8 millions de tonnes par an entre le Moyen-Orient et l Europe. Le nombre d acteurs capables de prendre en charge de tels projets est évidemment réduit. Les savoir-faire Une grande variété de compétences interdépendantes et complémentaires est requise pour maîtriser tous les risques associés à d aussi vastes projets. Des expertises techniques (production du gaz, liquéfaction, ingénierie de construction des sites, conception, construction et gestion des méthaniers ) mais aussi juridiques, contractuelles et commerciales (négociation des contrats de vente à long terme). 2

3 Ahnet énergétique vis-à-vis des pays qui les fournissent par gazoduc ; contrairement au gaz transporté par gazoduc, une cargaison de GNL peut être redirigée en cours de route. Une flexibilité recherchée, tant par les pays consommateurs soucieux de mieux gérer leurs approvisionnements, que par les pays producteurs qui souhaitent optimiser la valorisation commerciale de leur portefeuille ; le GNL constitue enfin une alternative au développement difficile et coûteux de réseaux de pipelines. Ces avantages expliquent que la part du GNL dans la consommation mondiale de gaz n a cessé de s amplifier. Les prévisions concernant la demande mondiale en GNL sont telles que de nombreux nouveaux projets sont actuellement en cours de construction ou à l étude pour la satisfaire. Un marché tiré par l Asie Si l Amérique du Nord reste, de loin, le premier des marchés gaziers, l Asie et l Europe sont rapidement devenues les plus grandes zones importatrices de GNL. À elle seule, l Asie a absorbé 63 % de la production mondiale de la filière en 2011, soit plus de 150 Mt, couvrant ainsi près de 31 % de ses besoins en gaz. En l absence de production domestique et de réseau d importation par pipeline, le GNL est l unique source d approvisionnement gazier du Japon (1 er importateur mondial avec près de 80 Mt en 2011), mais aussi de la Corée du Sud (36 Mt) et de Taïwan (12 Mt). À l horizon 2020, cette zone géographique restera de très loin la première consommatrice de GNL, avec des importations estimées selon Total à 260 Mt, soit 45 % de ses besoins en gaz. La Chine et l Inde devraient fortement contribuer à cette progression. L augmentation des productions domestiques et des importations par pipeline ne suffira pas, en effet, à répondre à la très forte croissance locale de la demande. UNE DEMANDE EUROPÉENNE SOUTENUE PAR LE DÉCLIN DE LA PRODUCTION EN MER DU NORD Deuxième région consommatrice de GNL après l Asie, l Europe a couvert, en 2010, 16 % de ses besoins en gaz grâce au GNL, avec un volume importé de 65 Mt (source : GIIGNL). Le Royaume-Uni représente le plus gros débouché européen de la filière du GNL (18,5 Mt), devant l Espagne (17 Mt), la France (10,5 Mt), l Italie (6,3 Mt) et la Turquie (4,8 Mt). La croissance des importations de gaz par pipeline de Russie et du Moyen-Orient ne permettant pas Pays producteurs de GNL en 2015 Principaux marchés La forte croissance de la demande en GNL nécessitera la mise en œuvre de nombreux nouveaux projets 0Mt/a Mt Imports GNL Asie Notamment pour satisfaire la demande asiatique Imports pipe Europe GNL Gazoduc 2005 PRODUCTION 2010 Production domestique Projets dans le Pacifique Autres projets En cours de construction En production CONSOMMATION Autres Asie Europe Amérique du nord 2015 Amérique du nord 2020 Source : estimations Total. de compenser le déclin de la production gazière de la mer du Nord, la part du GNL est appelée à progresser dans le mix gazier européen. Les importations européennes de GNL atteindront en 2020 un volume de 87 Mt (source : IHS CERA), couvrant ainsi 18 % de la demande gazière. En Amérique du Nord en revanche, la production à grande échelle des gaz de schiste a fortement réduit les besoins en GNL. Celui-ci ne représente que 2 % du marché. De nouveaux pays ont rejoint récemment, ou rejoindront sous peu, le «club mondial des importateurs de GNL». En Amérique du Sud : l Argentine, le Brésil, le Chili, l Uruguay ou encore Cuba ; au Moyen-Orient : Dubaï et le Koweït ; en Asie : la Thaïlande, Singapour, l Indonésie, la Malaisie et les Philippines. Pour certains de ces pays, qui ne disposent ni de production domestique ni d un réseau terrestre d importation, le GNL est une solution rapide pour importer le gaz désormais indispensable à leur bilan énergétique. Pour d autres, il constitue un moyen flexible pour répondre ponctuellement à des accroissements de la demande 3

4 Total, acteur de référence ENJEUX Promoteur du gaz naturel liquéfié depuis l origine de cette filière, Total en est aujourd hui le deuxième acteur mondial. Avec une expérience de 50 ans, le Groupe va soutenir la croissance du secteur grâce à une stratégie pensée sur le long terme. Producteur gazier de premier rang, Total s est progressivement développé sur l ensemble de la chaîne, de la production à la commercialisation. Son accès aux marchés est assuré par des capacités de regazéification réservées dans 6 terminaux (dont un en construction). du GNL est née en Algérie, en 1964, avec pour objectif l approvisionnement en gaz des marchés britanniques L industrie et français. Associé à cette première mondiale, Total s est forgé très tôt un savoir-faire dans ce domaine. Total : un acteur historique Quelques années plus tard, le Groupe a participé au véritable envol de cette industrie en Asie et au Moyen-Orient, avec la construction de l usine indonésienne de Bontang et de celle d Adgas à Abu Dhabi, mises en service toutes deux en Depuis, le Groupe a fortement diversifié et amplifié son portefeuille GNL, afin de répondre à la croissance constante de la demande mondiale. Total est aujourd hui présent dans 16 sites de liquéfaction, en production, en construction ou en projet, répartis dans toutes les grandes zones de production (Moyen-Orient, Afrique, Europe, Asie et océan Pacifique). Production, trading, regazéification, commercialisation : une stratégie intégrée de développement Total est positionné sur l ensemble de la chaîne du GNL, de la production du gaz jusqu à sa commercialisation auprès de ses clients industriels finaux. L intégration des compétences de ses branches Exploration - Production et Gas & Power constitue la clé de l optimisation de son portefeuille et de la valorisation de ses productions. Dans le courant des années 2000, le Groupe a fortement développé ses activités et ses positions en aval de la production de GNL. Saisissant les opportunités nées de la libéralisation des marchés gaziers européens, il a pris position sur le trading de GNL, opéré par sa filiale londonienne Total Gas & Power Ltd. Devenu acheteur de GNL auprès de sites de liquéfaction, il s est imposé comme un acteur très dynamique de son négoce, en particulier sur le marché spot (à court terme). Afin de garantir l accès de ses cargaisons de GNL aux marchés, le Groupe s est doté de capacités de regazéification au travers de prises d intérêts dans des terminaux en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. Cet accès direct et diversifié aux marchés constitue un atout décisif en faveur du développement de nouveaux projets de liquéfaction. En aval, Total assure également, via des filiales spécialisées, le marketing du gaz naturel sous forme gazeuse auprès d un portefeuille de clients industriels et commerciaux en Europe et en Amérique du Nord. Un axe majeur de la croissance du Groupe Avec un montant global de ses productions et de ses ventes de GNL de l ordre de 22 millions de tonnes (Mt) en 2011, Total se place au deuxième rang des compagnies internationales de la filière. Présent dans 10 des 25 sites de liquéfaction en fonctionnement aujourd hui, le Groupe a produit 6 % du volume mondial de GNL. La forte croissance de la demande appelle un doublement de la production mondiale à l horizon Parce qu il entend contribuer très significativement à satisfaire cette demande dans les prochaines années, Total a fait de cette filière un axe majeur de sa croissance, avec pour objectif une production de l ordre de 22 Mt à l horizon 2020 contre 13,2 Mt en Cette augmentation très significative sera notamment portée par la mise en service de nouveaux sites importants de liquéfaction, actuellement en cours de construction ou en projet, et dont le Groupe est partenaire en Russie, en Australie, au Nigeria et en Angola Total et le GNL Chiffres clés % environ : la part de la production globale d hydrocarbures liée au GNL 13,2 Mt : la production de GNL 8,4 Mt : le volume du trading de GNL 17 milliards de m 3 : la capacité annuelle réservée dans 5 terminaux de regazéification n 1 du marketing de gaz au Royaume-Uni n 2 en France PRODUCTION gnl de total : histoire et perspectives Mt ,15 8, % 12, % 15, % 22 L usine de Bontang en Indonésie, mise en service dès Source : estimations Total. 4

5 Gaz naturel liquéfié l Tota l l o c t o b r e Les implantations de Total sont réparties dans toutes les grandes régions de production de GNL Yemen LNG, un environnement naturel sensible Partenaire majoritaire du consortium Yemen LNG, Total a piloté les opérations de construction de l usine de liquéfaction. Opérationnelle depuis 2009, elle est dotée d une capacité de 6,7 Mt/an. Conduire ce développement en l absence de toute infrastructure existante, dans des environnements naturels sensibles et dans un pays où les compétences techniques sont peu développées, a représenté un véritable défi que Total a su relever. Ce site, dont l effectif sera à terme composé à 90 % de Yéménites, a ouvert la voie à la valorisation des ressources gazières du pays, restées jusqu à présent inexploitées, faute de débouchés commerciaux. Bontang LNG, un projet historique Total est présent sur 10 sites de liquéfaction en production et est associé à 2 projets en cours de développement et 4 projets en cours d étude. Nigeria LNG, la success story Avec une capacité de liquéfaction de près de 22,2 Mt/an, Nigeria LNG est l une des plus grandes usines de GNL du monde. Véritable success story, elle comptait déjà 6 trains de liquéfaction 8 ans après son démarrage en Partenaire du site depuis son origine, Total est associé au projet de développement d un septième train. Son démarrage portera la capacité de l usine à près de 30 Mt/an. Ichthys LNG, un projet innovant Total est associé au développement d Ichthys LNG, premier projet gazier d envergure dans le bassin de Browse, dans l offshore au nord-ouest de l Australie. La production sera acheminée à terre par un gazoduc long de près de 900 km jusqu au site de liquéfaction. L usine, dont la mise en production est prévue après 2015, aura une capacité de 8,4 Mt/an. Partenaire historique de l usine de liquéfaction indonésienne de Bontang, Total a contribué pour près de 40 % à ses approvisionnements en Au fil des ans et des démarrages de trains supplémentaires, Total a accompagné la forte montée en puissance de l usine. Avec la mise en service de son huitième train de liquéfaction en 1999, elle est restée de nombreuses années le plus grand site de liquéfaction mondial, avec une capacité potentielle de 22,2 Mt/an. Ce développement remarquable a été porté par la signature de contrats de vente à long terme à destination du Japon, de la Corée du Sud et de Taïwan. Qatargas, la valorisation de nouvelles ressources Initiateur de Qatargas, Total a joué un rôle décisif dans la création de la filière GNL du Qatar. Dénommé aujourd hui Qatargas 1, ce site était le premier à exploiter, à partir de 1996, le gaz du gisement offshore de North Field à des fins de liquéfaction. Ses 4 trains opérationnels offrent aujourd hui une capacité de production de près de 10 Mt/an. Total est aussi associé au lancement de l un des 2 mégatrains de Qatargas 2 (d une capacité de 7,8 Mt/an chacun), entré en production en

6 La maîtrise de toute la chaîne du gaz naturel liquéfié Expertises L aptitude de Total à manager des projets de GNL explique sa position de premier ordre sur cette filière très compétitive. De la maîtrise des marchés à celle des opérations de construction, le Groupe dispose de toute la chaîne de compétences indispensable pour contrôler la complexité de ces développements spécifiques. O pérateur de projets pétroliers de très grande envergure et à fort contenu technologique, Total a apporté de multiples preuves de sa capacité à les mener à bien dans le respect des délais et des coûts. L EXPERTISE DES GRANDS PROJETS Cette aptitude à contribuer au montage ou au pilotage de projets très complexes, exigeant une forte synergie d expertises complémentaires, est indispensable dans le GNL. Pour juger de l opportunité du lancement d un projet GNL, Total s appuie sur la capacité des équipes d analystes de l Exploration - Production et de Gas & Power à anticiper l évolution de l offre et de la demande gazières mondiales sur vingt ans. Leur connaissance des marchés est mise au service de la négociation des contrats de vente de GNL à long terme. De plus, la capacité du Groupe à commercialiser, en propre, des volumes significatifs de GNL en fait un partenaire de choix. Ses savoir-faire juridiques répondent au très haut niveau de contractualisation atteint par des projets qui impliquent un grand nombre de parties prenantes : état hôte, communautés locales, fournisseurs de gaz, société opérant l usine, propriétaire de la licence de technologie de liquéfaction, transporteurs maritimes, contractants en charge des études et de la construction du projet, acheteurs de gaz YEMEN LNG : un succès de grande envergure Les expertises opérationnelles du Groupe ont, quant à elles, donné leur pleine mesure dans le développement de Yemen LNG dont Total, principal actionnaire, était leader technique et commercial. L élaboration du schéma technique a été accompagnée d un plan global de maîtrise des impacts du projet, préparé très en amont pour préserver au mieux l environnement. Quatre ans après l approbation du plan de développement, le premier train de liquéfaction entrait en production La commercialisation Elle intervient à toutes les étapes de la chaîne du gaz naturel liquéfié. L essentiel des ventes de GNL est régi par des contrats à long terme entre les sites de production et des sociétés de distribution gazière ou de production d électricité. La signature de ces contrats est un préalable indispensable à la construction d un site, car elle conditionne la viabilité économique de l usine, un investissement de plusieurs milliards de dollars Son négoce s appuie aussi sur le marché spot. Né il y a une dizaine d années de la déréglementation du gaz en Europe et de l accroissement des capacités de production et de transport de GNL, ce marché à court terme, en progression rapide, apporte une flexibilité grandissante aux échanges de GNL. et l usine atteignait sa pleine capacité en 2010, avec le démarrage de son deuxième train. Pour ce faire, il a fallu construire une véritable ville, L usine de liquéfaction Yemen LNG dont Total est le principal actionnaire. La construction a mobilisé près de personnes. 6

7 La chaîne du GNL Production Regazéification Liquéfaction Transport De la production de gaz à sa commercialisation, Total est présent sur l ensemble des étapes de la chaîne GNL. capable d accueillir les quelque personnes mobilisées pour la construction, sur ce site extrêmement isolé et dépourvu de toute infrastructure. Plus de soixante ans d expérience dans le traitement des gaz acides En amont de la liquéfaction proprement dite, des unités de traitement extraient les composés acides du gaz brut issu des gisements. Ce savoirfaire, développé par Total depuis les années cinquante, constitue un pôle d excellence reconnu. Pionnier de la valorisation des gaz acides, avec le développement du gisement français de Lacq, Total a accès à une gamme complète de procédés d adoucissement permettant de réduire le brûlage des gaz à la torche. Ses solutions économiques et performantes, utilisant des solvants aminés, sont mises en œuvre sur de très nombreux champs dans le monde. Elles s enrichiront prochainement avec HySWEET, entré en phase finale de développement. LIQUÉFACTION : TOTAL MAÎTRISE TOUS LES PROCÉDÉS DISPONIBLES Total est impliqué depuis plus de quarante ans dans les innovations technologiques qui ont conduit des premiers trains de liquéfaction du site algérien d Arzew (0,3 Mt/ an) aux mégatrains de Qatargas 2 (7,8 Mt/an). Cette évolution a notamment été rendue possible par la mise en œuvre de turbines à gaz dans l entraînement des compresseurs cryogéniques mis en jeu dans la liquéfaction. Gros utilisateur de machines tournantes (turbogénérateurs, turbines, compresseurs) sur ses installations de production, l Exploration - Production de Total détient une très solide expertise sur ces équipements critiques. Présent sur des projets nombreux et variés, Total maîtrise tous les procédés de liquéfaction disponibles sur le marché. De plus, le Groupe est engagé dans la qualification du procédé Liquefin, développé par Axens en partenariat avec l IFP Énergies nouvelles. Chacun des deux «mégatrains» de l usine de liquéfaction QatarGas 2 offre une capacité de 7,8 Mt/an. 7

8 La maîtrise de toute la chaîne du gaz naturel liquéfié Expertises TRANSPORT MARITIME : 70 MÉTHANIERS SOUS CONTRÔLE Total est fortement impliqué dans le transport du gaz naturel liquéfié au travers des nombreux projets dont il est partenaire. Son expertise sur les tankers très spécifiques que sont les méthaniers est mise au service de la performance et de la sécurité du transport du GNL. Le Groupe participe ainsi au contrôle d environ 70 méthaniers - en copropriété ou dans le cadre d affrètements à long terme - sur les 374 que compte aujourd hui la flotte mondiale. Dans le cadre de ses associations, le Groupe participe à la définition des meilleurs schémas sur le plan économique, financier et fiscal pour décider, au cas par cas, d acheter ou de louer des navires. Ses experts en «shipping», détachés sur site contribuent également à la mise en place et au suivi des opérations maritimes. De plus, le Groupe affrète directement des méthaniers pour assurer le transport des cargaisons de GNL commercialisées par ses équipes de trading ; une activité marquée, en 2006, par la réception de l Arctic Lady, premier méthanier affrété à long terme par Total. Il assure, depuis lors, le transport vers l Europe et les États-Unis des 1,6 million de m 3 de GNL produits par an par le Groupe sur le site norvégien de liquéfaction de Snøhvit. D une capacité de m 3, ce bateau de 288 m de long et 49 m de large peut atteindre une vitesse de 19,5 nœuds en charge. LES MÉTHANIERS, DES NAVIRES DE HAUTE TECHNOLOGIE Seulement une dizaine de chantiers navals sont capables de construire des méthaniers, navires de charge les plus sophistiqués et les plus onéreux, avec un coût unitaire de 200 à 250 millions de dollars. Leur construction requiert 36 mois en moyenne. D une longueur typique d environ 300 mètres, ils affichent une capacité standard de m 3. Pour le projet Qatargas 2, dont Total est partie prenante, cette capacité a été portée à et m 3. Un méthanier est comparable à une «thermos flottante», capable de maintenir le GNL en froid tout au long des milliers de kilomètres qu il parcourt sur les océans. Deux technologies sont aujourd hui en concurrence : Les méthaniers Moss-Rosenberg : leurs réservoirs sphériques leur confèrent une silhouette très reconnaissable. Ces sphères en aluminium, soudées et recouvertes d une isolation extérieure en mousse, sont ancrées à la coque du navire par une jupe en acier ; Les méthaniers à membrane : leurs cuves sont intégrées à la double coque du navire et en épousent les contours. L Arctic Lady, premier méthanier affrété à long terme par Total ( Eiliv Leren, Statoil). Aussi performante soit-elle, l isolation ne peut empêcher le réchauffement d une fraction du GNL qui repasse alors à l état gazeux. Ce boil off, qui représente environ 0,15 % de la cargaison par jour, sert à la propulsion du bateau. Le méthanier possède une autre spécificité, celle de rester, même à pleine charge, haut sur l eau en raison de la faible densité du GNL. Cette relative légèreté lui permet de tenir un rythme de croisière plus rapide qu un pétrolier classique (19 à 20 nœuds contre 13 à 14 nœuds). ET DE HAUTE SÉCURITÉ L augmentation de la taille des méthaniers est imposée par l allongement croissant des distances qu ils doivent parcourir. Le contrôle du transport constitue une priorité de l industrie du GNL, en raison de ses coûts élevés et du niveau maximal de sécurité requis dans les opérations maritimes. Contrôles de température et de pression extrêmement rigoureux, vérifications continues de l absence d oxygène dans les espaces dévolus à la cargaison, procédures très strictes d inspection des cuves La conduite, l exploitation et la maintenance des méthaniers requièrent une extrême vigilance de la part d équipages spécialement entraînés. ( Maersk LNG) la technologie à membrane La technologie des méthaniers à membrane a été développée par Gaz Transport & Technigaz (GTT), société française d ingénierie marine dont Total est actionnaire à hauteur de 30 %. Dans ce concept, très largement mis en œuvre à partir des années 70, le GNL est contenu par une membrane. Constituée d une double barrière métallique de faible épaisseur parfaitement étanche, elle conserve ses qualités mécaniques à très basse température. 8

9 Les experts du transport maritime de Total travaillent au quotidien sur le terrain, à la supervision des flottes, des armateurs et de la construction des nouveaux méthaniers. Le service vetting du Groupe veille en particulier au respect de standards très exigeants, qu il s agisse de la construction des navires, de leur entretien ou de la formation des équipages. REGAZÉIFICATION : L ACCÈS AU MARCHÉ Pour soutenir sa stratégie de négoce, Total s est doté d importantes capacités de regazéification. Ses accès directs et diversifiés aux marchés servent la valorisation optimale de son portefeuille. L acquisition en octobre 2003 d une participation dans le terminal de regazéification d Altamira (Mexique) a été le premier engagement du Groupe sur ce maillon de la chaîne GNL. Elle a marqué le coup d envoi d une stratégie offensive de développement sur l aval de la filière. L enjeu était d importance : il s agissait d assurer l accès aux marchés de cargaisons de GNL, achetées et négociées en propre par le Groupe. La montée en puissance du portefeuille de regazéification s est concrétisée dès l année suivante par une consolidation en Amérique du Nord (Sabine Pass, États-Unis), ainsi que des ouvertures à l Asie (Hazira, Inde) et à l Europe (Fos-Cavaou, France). En 2006, une prise de participation dans le terminal de South Hook (Royaume-Uni) est venue renforcer l ancrage européen. Total dispose ainsi d une capacité globale de regazéification à long terme de 17 milliards de m 3 de GNL sur les principales zones de consommation. Elle est complétée par la location de capacités à court terme, au cas par cas, en particulier en Europe. Vue du terminal de regazéification de Sabine Pass, aux États-Unis ( Cheniere). La consolidation de ce portefeuille aval présente deux atouts majeurs pour le Groupe : Un gage de flexibilité : en diversifiant et en sécurisant ses accès aux marchés, il dispose des positions nécessaires pour réaliser des arbitrages à court terme sur la destination de ses cargaisons ; Un levier de développement : en optimisant sa maîtrise globale de la filière, Total renforce son «capital confiance» auprès des acheteurs, comme auprès des fournisseurs de GNL. Une qualité déterminante pour soutenir le développement de nouveaux projets de liquéfaction. L implication du Groupe dans ces points d accès physiques aux marchés a fortement contribué à la constitution d une expertise contractuelle. Suite à la dérégulation des marchés gaziers, les terminaux sont devenus «multi-utilisateurs» et nécessitent en effet la maîtrise de contrats d utilisation très complexes Le Trading La libéralisation des marchés gaziers européens au début des années 2000 a rendu possible la création d un marché «libre» de trading de GNL. Total a saisi très tôt les opportunités de ce négoce : faciliter le lancement de projets en achetant à long terme des volumes de GNL aux sites de liquéfaction dont il est partenaire ; optimiser la valorisation de son portefeuille GNL sur les marchés gaziers, en mettant à profit la flexibilité du marché spot pour bénéficier des meilleures conditions de prix possibles pour ses cargaisons. Les savoir-faire développés depuis par le Groupe sur ce marché complexe lui permettent de figurer parmi les trois plus grands traders mondiaux de GNL. Total a initié en 2003 sa stratégie d achat long terme de GNL par un accord signé avec Nigeria LNG et l a poursuivie avec Snøhvit LNG, Yemen LNG et Qatargas 2. La même année, il a lancé ses activités de trading, achetant et vendant sur le marché spot, tout en conduisant la préparation de la commercialisation des premières cargaisons long terme. Centralisées à Londres, ses activités de trading de GNL sont déployées également à Houston et Singapour. L Europe constitue aujourd hui leur débouché commercial dominant (60 %), devant l Asie (30 %) et l Amérique (10 %). Cependant, à l horizon 2020, l Asie occupera le premier rang, tirée par la croissance du trading du Groupe en Chine, en Corée du Sud et en Inde. 9

10 L innovation au service du GNL Technologies GNL flottant, ligne cryogénique sous-marine, GNL arctique : Total mène de nombreux projets de R&D pour améliorer l économie et les performances de la chaîne GNL, limiter son impact sur l environnement et accéder à de nouvelles ressources en adaptant les moyens de production aux conditions les plus difficiles. C Capitalisant sur son expertise dans les domaines des FPSO et du GNL, Total a conçu un nouveau navire capable de produire, liquéfier et stocker le gaz naturel, puis de le transférer à bord de méthaniers. En liquéfiant le gaz en mer, le FLNG (Floating Liquefied Natural Gas) ouvre l accès aux réserves trop éloignées des côtes ou de taille trop modeste. Des ressources dont on ne pouvait envisager une exploitation rentable, avec un gazoduc et une usine à terre. GNL Flottant, priorité à la sécurité Sur le FLNG, un quartier vie et de grandes quantités de gaz inflammables sont concentrés dans un espace restreint. C est pourquoi l impératif de sécurité a guidé toute la conception et mené à des choix technologiques déterminants : un cycle de liquéfaction à gaz inerte (l azote), moins dangereux que les procédés alternatifs qui impliquent l utilisation d hydrocarbures ; un système de déchargement en tandem : les méthaniers se placent non pas aux côtés du FLNG mais à une centaine de mètres derrière lui, ce qui limite les risques de collision. L opération est facilitée par un ancrage sur touret qui permet au FLNG de pivoter et d optimiser son orientation en fonction du vent ; des cuves de stockage à membrane, disposées sur deux rangées pour limiter les effets du roulis et du tangage sur le GNL ; Le Floating Natural Liquefied Natural Gas (FLNG) de Total est une nouvelle solution pour produire, liquéfier et transférer le gaz naturel, en mer. un quartier vie protégé par un mur résistant aux incendies et aux explosions. Le cycle à l azote présente de nombreux avantages supplémentaires : plus simple à opérer, le procédé est aussi moins sensible aux mouvements du bateau et autorise des arrêts-redémarrages rapides. Cette souplesse opératoire est renforcée par un entraînement «tout électrique» qui permet d ajuster la vitesse des compresseurs, de redémarrer plus rapidement et de préserver l alimentation des équipements en cas de panne de l un des générateurs électriques. Afin d améliorer l efficacité énergétique du cycle de liquéfaction, une étape de pré-refroidissement au Co 2, gaz également inerte, y a été intégrée. Par ailleurs, pour refroidir le gaz naturel, il est nécessaire de pomper de l eau de mer au rythme de m 3 à l heure. Des travaux de R&D sont actuellement en cours pour réduire la consommation énergétique en pompant l eau de mer, plus froide, des grandes profondeurs plutôt que l eau de surface. DES CONDUITES SOUS-MARINES CRYOGÉNIQUES POUR CHARGER LES MÉTHANIERS Plusieurs kilomètres séparent souvent les bacs de stockage de GNL du poste de chargement où les méthaniers prennent livraison de leurs cargaisons. Cette distance est imposée par la profondeur d eau, environ 14 à 16 mètres, nécessaire aux méthaniers. Le transfert du GNL est traditionnellement assuré par des conduites aériennes portées par des estacades. Pour s affranchir de ces infrastructures lourdes et coûteuses, Total investit dans une première technologique mondiale : le développement d un pipe-in-pipe cryogénique sous-marin. La nature cryogénique du GNL nécessite l utilisation d alliages spéciaux et le développement de techniques de soudure adaptées. L isolation doit être à la fois très performante et très mince pour limiter la dimension de la conduite externe. Par ailleurs, l installation du pipe-in-pipe cryogénique demande la mise au point d un dispositif innovant pour le «pousser» en mer, par section, à partir de la terre. Enfin, la surveillance de cette conduite cryogénique, qui doit résister à la fois au contact du GNL à -160 C et à celui de l eau de mer, sera assurée par une fibre optique, logée dans l espace entre les conduites intérieure et extérieure. Le transfert du GNL «en tandem» offre une sécurité élevée ( Technip). Les défis sont nombreux, mais à la clé, la solution du pipe-in-pipe cryogénique sous-marin présente de nombreux avantages : Économie de la construction d une estacade, en termes de planning et de coût ; Limitation des opérations de dragage, le pipein-pipe sous-marin pouvant parcourir les kilomètres nécessaires à l atteinte d une profondeur d eau suffisante à l installation du poste de chargement ; Réduction de l empreinte visible des infrastructures marines du site, donc une meilleure acceptabilité des projets ; Amélioration de la sûreté dans les cas où l environnement politique local nécessite la mise en place d une équipe de surveillance des installations aériennes. GNL arctique : les défis du grand froid La conquête des ressources gazières de l Arctique implique de surmonter de nombreux défis technologiques liés aux conditions extrêmes qui y règnent. Total est d ores et déjà positionné sur deux projets de grande envergure en Russie : Shtokman : en 2007, Total a signé un accord avec Gazprom pour l étude et le développement de la phase 1 ce champ gazier offshore. Les échanges techniques entre Total et Gazprom se poursuivent afin de parvenir à un développement économiquement viable. Yamal LNG : en octobre 2011, Total et Novatek ont signé des accords en vue de développer conjointement le projet de Yamal LNG. Situé dans la péninsule de Yamal, le champ gazier à condensats 10

11 de South Tambey recèle des ressources estimées à environ milliards de m 3. Avec une participation de 20 %, Total devient le principal partenaire international de l opérateur russe. Sur ce type de projets, les conditions sont extrêmement contraignantes pour les matériaux, mais aussi et surtout pour les hommes affectés à la construction des futurs sites de liquéfaction. Dans un tel environnement, il est impératif de limiter autant que possible le temps de travail des équipes. Pour toutes les installations, le recours à la conception dite modulaire s impose. Les équipements, construits hors du site, y seront uniquement assemblés. Isoler les installations du sol... Dans les zones les plus froides de l Arctique, le sol est gelé sur d importantes épaisseurs (400 m environ sur la péninsule de Yamal). Il se maintient à une température égale ou inférieure à 0 C, mais sa partie supérieure, dite «couche active», gèle et dégèle au fil des saisons, se transformant en boue impraticable. Pour assurer la stabilité des constructions et éviter de perturber la température du sol, la solution appropriée est celle de la construction sur pilotis. Cette technique est classiquement adoptée, notamment dans le pergélisol du Canada ou de l Alaska. En revanche, elle constitue un véritable challenge au regard de l échelle des sites à construire et du poids des modules à supporter, lourds de plusieurs milliers de tonnes ; et ce sur toute la durée de vie des installations. Le grand froid pose des défis aux hommes mais aussi aux installations. Les méthaniers rencontreront parfois des couches de glace de près de deux mètres d épaisseur. ET LES PROTÉGER DES INTEMPÉRIES L un des principaux challenges technologiques est celui de «l hivernalisation» (winterization en anglais) des installations et des espaces de travail, autrement dit leur protection vis-à-vis de la neige, du gel et du vent. Leur dimensionnement constitue un premier défi car le chauffage et l isolation de vastes espaces induisent des coûts potentiellement très lourds. Le second défi tient à la nécessité de concilier deux problématiques contradictoires : le confinement des espaces pour limiter les déperditions de chaleur et l impératif de ventilation et d aération, pour des raisons de sécurité, des zones en présence de gaz Méthaniers brise-glace Dans les conditions les plus sévères, les méthaniers devront se frayer un passage au travers de couches de glace dont l épaisseur pourra atteindre 2 m. Cette configuration exige de nouveaux développements technologiques. Deux options sont envisagées : Le méthanier assisté de brise-glace Un ou deux navires brise-glace ouvriraient la route du méthanier dont la coque serait toutefois renforcée pour résister aux frottements des plaques de glace flottant dans le sillage des brise-glace ; Le méthanier brise-glace Un «2 en 1» qui permettrait de faire l économie de navires brise-glace d accompagnement. La navigation en zones glacées pose avec acuité la question fondamentale de la sécurité des équipages, et notamment celle des dispositifs d évacuation des méthaniers en cas d urgence. La problématique est ici de développer des solutions répondant à toutes les configurations, de celles de la glace compacte à celles de la glace pilée. Des véhicules d évacuation amphibies sont l une des solutions à l étude. Par ailleurs, des systèmes de logistique et de secours ad hoc devront être mis au point pour porter assistance aux équipages dans le cas extrême où le méthanier se trouverait emprisonné par les glaces. 11

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