Dossier. Je trie et après?

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1 Depuis 1998, la Ville de Troyes est pleinement engagée dans la collecte sélective de ses déchets. Cette collecte des matériaux «recyclables», en porte-à-porte ou en point d apport volontaire, fixe trois objectifs : réduire, trier et valoriser nos déchets. Chaque Troyen devient ainsi un acteur majeur en matière d environnement, que ce soit en réduisant ses propres déchets (alimentaires notamment) ou en s assurant d un tri efficace à son domicile PPRESS TROYES. février N o 238 9

2 Chaque jour, dans notre cuisine, notre cellier, notre garage, nous sommes des milliers à accomplir ce simple geste, devenu banal : trier nos déchets. Nous sommes de plus en plus nombreux à séparer cartons, verres, plastiques, ordures ménagères. Par conviction, par habitude, parce qu on «nous a dit de le faire», pour certains. Mais pourquoi trier ses déchets? Une fois les déchets recyclables placés dans la fameuse poubelle jaune, que deviennent-ils? Quel est leur parcours? Comment sont-ils traités, valorisés? Et quel est l intérêt pour la Collectivité de faire ce petit effort si important? Voyage dans les coulisses du tri, de la collecte et du traitement des déchets recyclables de Troyes.? Vous 1 re étape : savoir faire le bon geste La poubelle jaune (ou le sac jaune) et les conteneurs à tri : pour tous les sacs et suremballages, les emballages vides en plastique (bouteilles, flacons, bidons ), en métal (conserves et boisson, certains aérosols, barquettes aluminium ), en carton (briques, boîtes et suremballage). La poubelle et les conteneurs à ordures ménagères : les autres déchets, notamment les résidus de cuisine, les articles d hygiène (papiers absorbants, coton, couches ), les déchets d entretien domestiques (chiffons, balayures, sacs d aspirateur ). Les conteneurs à verre : les bouteilles, les pots et les bocaux. Les conteneurs à papiers : les journaux, magazines et prospectus. Les quatre déchèteries de l agglomération : déchets verts, bois, ferraille, électroménager et autres déchets électroniques, verre, papier, déchets dangereux des ménages, etc. ne savez pas si un déchet est recyclable ou non? Jetez-le dans votre poubelle habituelle destinée aux ordures ménagères. Il vaut mieux agir ainsi que de rendre impropre au recyclage le contenu complet d un conteneur de collecte. Info pratique : - rubrique Vivre / La vie quotidienne Si le Grand Troyes est chargé, depuis 2012, de la collecte, le Syndicat Départemental d Élimination des Déchets de l Aube (SDEDA) est, lui, compétent pour le traitement et la valorisation des déchets ménagers et assimilés, qui comprend le tri des emballages et des papiers, le compostage des déchets verts, le transfert des déchets et l enfouissement en installation de stockage de déchets non dangereux. En 2013, le SDEDA regroupait 23 structures intercommunales, dont le Grand Troyes, représentant la totalité des 433 communes du département, soit Aubois. Les déchets troyens sont envoyés au centre de tri Chazelle Tri-Valorisation situé à La Chapelle- Saint-Luc. Cette plate-forme de 2 ha, filiale spécialisée de SITA DECTRA pour les métiers du tri et de la valorisation, fait travailler près de 50 personnes et a traité tonnes de déchets (ménages ou industriels) en La pesée des camions Les camions de collecte passent sur le pont-bascule afin de peser les déchets entrant au centre de tri. 2 La zone de stockage 3 e étape : Les déchets des différentes collectes sélectives sont ensuite regroupés et entreposés en zone de stockage. 3 Le chargeur 4 L ouvreur de sac Le chargeur alimente en permanence une trémie à fond mouvant (sorte d entonnoir) afin d alimenter constamment le process de tri. Les déchets déposés sur la trémie avancent vers l ouvreur de sacs (roue armée de dents) qui crève les sacs de tri et déverse le contenu sur le tapis d alimentation. Cette action purement mécanique facilite l ouverture des sacs. 10 PRESS TROYES. février N o 238

3 2 e étape : l organisation de la collecte À Troyes, la collecte des ordures ménagères et des déchets recyclables est assurée par le Grand Troyes. Une cinquantaine d agents, des bennes à ordures ménagères, un véhicule de collecte de petit gabarit, un camion plateau et deux camions grues assurent l ensemble des prestations opérationnelles. Deux véhicules légers sont également utilisés pour le suivi des collectes ainsi que les livraisons de sacs et de bacs. Outre le porte-à-porte, plus de 400 points d apport volontaire (PAV) et conteneurs enterrés ou semi-enterrés (à 100 m maximum du domicile le plus éloigné pour les ordures ménagères et le tri ; à 200 m maximum pour les papiers et le verre) sont disponibles dans toute l agglomération. Info pratique : rubrique Au quotidien/collecte verre-papier En chiffres Pour l année 2012, ont été collectés à Troyes : 1144 tonnes d emballages ménagers légers 1187 tonnes de verre 862 tonnes de papier 416 tonnes de carton Une ligne téléphonique dédiée ( ) est mise en service par le Grand Troyes afin de répondre aux questions des habitants, du lundi au vendredi, de 9h à 12h et de 14h à 17h sacs jaunes de tri ont été distribués en 2012 aux foyers troyens, soit 8 sacs par foyer. Plus d informations sur Rue Général de Gaule Bd victor Hugo Collecte des déchets ménagers : les lundis, mardis, jeudis et samedis pour le secteur du Bouchon de Champagne ; les lundis et jeudis pour le secteur Nord ; les mardis et vendredis pour le secteur Sud. Et pour tous, le mercredi, c est le tri! Quai la fontaine Quai du Comté Henri le parcours d un déchet au centre de tri 5 Le tapis d alimentation 6 La cabine de pré-tri 7 Le trommel Le tapis d alimentation assure une répartition équilibrée des déchets avant qu ils ne parviennent en cabine de pré-tri. 8 Le séparateur balistique Deux opérateurs effectuent un premier tri en retirant les gros cartons bruns et les sacs de tri. Ils doivent aussi retirer les gravats ou autres objets qui n ont pas à se retrouver dans la collecte. 9 L Overband Ce tamis cylindrique sépare les matériaux par taille. Les plus gros vont directement aller en salle de tri ; les plus petits vont passer dans les alvéoles du tambour pour arriver sur le séparateur balistique. 10 Le tri optique Le séparateur élimine les petites particules. Puis il sépare les déchets en deux : les corps creux (bouteilles) vont descendre dans l Overband, les corps plats (cartons) vont remonter directement en salle de tri. 11 La salle de tri Ce gros aimant permet de récupérer les emballages en acier et autres éléments métalliques issus des corps creux tombés du crible. 12 La presse à balles et à acier Ici sont scannés et séparés les divers types de plastique. Briques alimentaires et bouteilles colorées en PET (polytéréphtalate d éthylène) sont envoyées dans les box de stockage. Les contenants PEHD (polyéthylène haute densité) sont, eux, envoyés vers la salle de tri. 13 Le stockage des balles Sur les quatre tapis de la salle de tri, une dizaine de personnes s affairent, remplissant chacune une fonction bien spécifique (tri de journaux, cartons, emballages ) afin d affiner la qualité du tri. Le tri manuel achevé, les déchets sont stockés par catégorie (9 au total) dans des box. Dès qu un box est plein, ils sont compactés et transformés en balles. L acier est, lui, conditionné en petits paquets. Les différentes balles sont stockées en extérieur en attendant d être transportées par semi-remorques vers les usines de recyclage. Une balle de plastique pèse environ 300 kg, contre 900 kg pour une balle de fibreux (papier, carton). PRESS TROYES. février N o

4 Les conséquences des erreurs de tri Qu elles soient de «bonne foi» ou «délibérées», nos erreurs de tri ont des répercussions plus ou moins directs sur le travail des opérateurs de tri, l environnement et même sur nos finances. La santé des trieurs S ils sont particulièrement bien équipés (port de gants notamment), la santé des trieurs peut être exposée, par exemple en cas de présence de seringues dans les sacs de collecte. Accidents de travail, séquelles médicales lourdes et suivi psychologique obligatoire peuvent résulter d une telle piqûre, mais aussi de blessures occasionnées par des morceaux de verre, des épines de rosiers, des lames de couteaux ou de cutter, ou encore par la présence de produits dangereux (soude, acides, solvants). Leurs conditions de travail Une simple couche-culotte peut provoquer des désagréments importants pour les opérateurs de tri. Placée dans un sac de collecte (alors que sa place est aux ordures ménagères!), elle va passer (rapidement) sur les tapis de tri, mais l odeur laissée peut persister plusieurs heures. En 2013, le centre de Chazelle a récupéré 12 kg d aiguilles. Un danger de plus pour les trieurs exposés aux risques de contamination (tétanos, hépatites)! Des risques techniques Les tapis de tri et les différentes machines utilisées pour trier mécaniquement sont dédiés aux cartons et emballages légers. La présence de pièces métalliques, métaux, bois voire gravats, va, par leur poids et leur volume, accélérer l usure des tapis et machines et provoquer de lourdes pannes. Le travail des opérateurs de tri en est également passablement compliqué et augmenté. Des conséquences financières et environnementales Un déchet placé dans le mauvais sac de collecte va nécessairement engendrer un coût supplémentaire. Mis de côté sur la chaîne de tri et stocké avec les autres produits «refusés», il sera ensuite transporté à nouveau vers un centre d enfouissement des ordures ménagères. Engageant un coût supplémentaire en matière de tri et de transport, et en ayant un impact sur la consommation de carburant et la production de CO2. à Troyes, des progrès restent à faire Régulièrement, des campagnes de caractérisations de poubelles sont organisées au centre Chazelle. Concrètement, il s agit d analyser le contenu et la composition d un sac de tri afin de mieux connaître les habitudes de tri des habitants de Troyes et de les améliorer. Un échantillon est donc tiré au sort puis étudié. En 2014, de nombreuses caractérisations ont été effectuées sur les poubelles de tri troyennes. Le taux de refus, à savoir le taux de déchets non récupérables pour le recyclage et la valorisation et qui auraient donc dû être jetés aux ordures ménagères ou en déchèteries, s élève ainsi à 22,74 % (un «bon» taux de refus se situe plutôt autour de 15 %). Rien ne se perd, tout se transforme! Trier, c est permettre la valorisation des emballages et des papiers. Avec le recyclage, il est possible de fabriquer de nouveaux objets sans apport de nouvelles matières premières. C est donc l opportunité de préserver les ressources naturelles en évitant le gaspillage d énergie et l excès de déchets. Avec du papier (6 916 tonnes), on peut faire de nouveaux journaux ou de nouvelles revues Avec le verre ( tonnes*), de nouvelles bouteilles, pots ou bocaux sans déperdition Avec de l aluminium (51 tonnes), des vélos, des canettes, des gouttières, des portes ou des ustensiles de cuisine Avec de l acier (717 tonnes), des outils, des appareils électroménagers, des pièces automobiles ou aéronautiques Avec du carton (2 883 tonnes), de nouveaux cartons Avec des briques alimentaires (212 tonnes), du papier toilette, de la tapisserie, des serviettes en papier, du papier cadeau, des enveloppes kraft ou des panneaux agglomérés Avec des bouteilles PEHD (438 tonnes), des arrosoirs, des bacs à fleurs, des sièges auto ou des tuyaux Avec des bouteilles PET (950 tonnes), du rembourrage pour anoraks, couettes ou oreillers, ou des fibres polyester pour fabriquer des tissus, moquettes, laines polaires *Les quantités indiquées sont les tonnages valorisés en 2013 pour l Aube (Source : SDEDA) Le saviez-vous?* La Champagne-Ardenne est la 7 e région de France où l on trie le plus Les Champardennais ont trié 55,5 kg d emballages ménagers par personne (moyenne nationale : 46,2 kg) L Aube est le meilleur département de la région en matière de tri avec tonnes d emballages recyclés, soit 57 kg par habitant (en hausse de 4% par rapport à 2011) Les coûts de collecte sélective dans l Aube sont parmi les plus faibles de France : - une tonne de verre triée coûte 46,5 (91 par tonne en moyenne en France) - une tonne d emballages légers coûte 370 (515 par tonne en moyenne en France) *Chiffres donnés pour l année 2013 (Source : Eco-Emballages) 12 PRESS TROYES. février N o 238

5 Un exemple de recyclage : de la brique alimentaire au papier toilette Les briques alimentaires stockées au centre Chazelle (1) sont envoyées en usine de recyclage. Elles sont placées dans un pulpeur (2), sorte de mixeur qui, par ajout d eau, permet de séparer le carton (75 % de la brique) du plastique et de l aluminium. La pâte à papier obtenue (3) va être étirée et séchée. On obtient une grosse bobine de papier (4 et 5) qui est ensuite divisée en petits rouleaux (6). Après emballage (7), les briques peuvent vivre leur seconde vie de papier toilette. Il faut 6 briques alimentaires pour faire un rouleau de papier toilette. 1 tonne de brique alimentaire, c est 2 tonnes de bois et plus de 9 m 3 d eau économisés kg d aliments par an et par Français à la poubelle 7 kg d aliments encore emballés et 13 kg de restes de repas, fruits et légumes abîmés Chaque Français jette, en moyenne par an, 20 kg d aliments à la poubelle. Pour endiguer ce phénomène en incitant chacun à changer ses habitudes, le gouvernement a lancé, en 2013, le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire. Celui-ci tend à diminuer par deux le gaspillage alimentaire en France, d ici Ce Plan s articule autour de 11 axes, dont des formations sur ce thème dans les lycées agricoles et les écoles hôtelières ; la création d une journée nationale de lutte contre le gaspillage ; le remplacement systématique de la mention «Date limite d utilisation optimale» (DLUO) par «À consommer de préférence avant» (DLC) ; et la possibilité d inscrire des clauses relatives à la lutte contre le gaspillage dans les marchés publics de la restauration collective. à Troyes, la Ville organise des actions de sensibilisation ponctuelles. La dernière s est tenue le 27 janvier, au centre social Jules-Guesde. Il s agissait de réaliser un livret de recettes dans le cadre d un atelier pour «apprendre à utiliser les restes». Ce travail sera mis en avant à l occasion des actions organisées pour la Semaine du Développement durable, à l Espace de la Porte Saint-Jacques, en avril, sur le thème de... «la consommation responsable». Source : Les dix gestes Les dix ges antigaspi antigasp Acheter en quantité adaptée et planifier ses repas Acheter les produits frais en dernier Respecter la chaîne du froid Bien lire les étiquettes et faire Acheter en quantité ada et planifier ses repa Acheter les produits frais e Respecter la chaîne du Bien lire les étiquettes e la différence entre la DLC et la DLUO la différence entre la DLC e Ranger logiquement les aliments dans Ranger logiquement les alim le réfrigérateur et le nettoyer régulièrement le réfrigérateur et le nettoyer ré Congeler pour mieux conserver ses Congeler alimentspour mieux conserver Accommoder les restes Accommoder les res À la cantine, au restaurant ou chez À soi, la cantine, au restaurant o ne pas avoir les yeux plus gros que ne le pas ventre avoir les yeux plus gros À la fin du repas, ne jeter que les aliments À la fin du repas, ne jeter que ou les restes qui ne peuvent pas être ou les conservés restes qui ne peuvent pas Partager ses fruits, légumes Partager ses fruits, légu ou restes de la veille entre particuliers ou restes de la veille entre p PRESS TROYES. février N o