Rapport établi par : Elodie Saubusse, Sylvie Maurice-Tison, Hélène Thibault.

Transcription

1 Programme Nutrition, prévention et santé des enfants et adolescents en Aquitaine. Volet 1 : Dépistage obésité Volet 2 : Offre alimentaire Volet 3 : Action pédagogique Enquête Collation : «Points de vue et pratiques concernant la collation à l école en , pistes d actions possibles» Rapport établi par : Elodie Saubusse, Sylvie Maurice-Tison, Hélène Thibault Juin 2006 Correspondance : Hélène Thibault Institut de Santé Publique, d Epidémiologie et de Développement, ISPED - Université Victor Segalen Bordeaux 2 146, rue Léo-Saignat Bordeaux 0

2 SOMMAIRE CONTEXTE DE L ENQUETE... 2 OBJECTIF DE L ENQUETE... 5 POPULATION ET METHODES DE L ENQUETE Populations Enseignants de maternelle de l échantillon régional Enseignants de maternelle des territoires pilotes du Programme Nutrition, Prévention et Santé des enfants et adolescents en Aquitaine Recueil de données Traitement des données... 6 RESULTATS : ECOLES MATERNELLES REPONDANTES... 7 POINT DE VUE DES ENSEIGNANTS SUR LES PRATIQUES DE LA COLLATION... 9 PRATIQUES HABITUELLES EN TERMES DE COLLATION EN (HORS EVENEMENTS PARTICULIERS) Organisation de la collation en classe de maternelle en Aquitaine en Modalités de la collation en Collation de la matinée (N=261) Collation de l après-midi (N=68) Pratiques habituelles en termes d anniversaire EVOLUTION DES PRATIQUES EN TERMES DE COLLATION Absence d évolution et maintien de la collation (N=34) Evolution de la collation : vers sa suppression ou son aménagement Aménagement décidé concernant la collation Origine de la décision d évolution de la pratique de la collation AMELIORATION DES PRATIQUES EN TERMES DE COLLATION : TYPE D ACTIONS ET PERSONNES CONCERNEES D APRES LES ENSEIGNANTS DE MATERNELLE Modalités des actions à proposer selon les enseignants Commentaires des enseignants ne trouvant pas nécessaire la mise en place d actions COMMENTAIRES LIBRES DISCUSSION CONCLUSION ANNEXES

3 CONTEXTE DE L ENQUETE Cette enquête s inscrit dans le cadre de l évaluation des trois volets du «Programme Nutrition, Prévention et Santé des enfants et adolescents en Aquitaine», et en particulier de son volet 2 : - volet 1 : prévention de l obésité - volet 2 : offre alimentaire/prises alimentaires - volet 3 : actions pédagogiques (Territoires Pilotes (TP)) Depuis la mise en place de cette étude, sont parues des recommandations, des propositions d amélioration de l offre alimentaire à l école primaire ainsi qu une plaquette «pourquoi est-il préférable de supprimer la collation à l école?» (cf. Annexe 1), rappelant notamment l historique de la collation du matin. Une partie de ces textes - disponibles sur le site (rubrique «outils») - est reprise pour mémoire ci-dessous. Problématique de la collation à l école 1 Historique de la collation du matin à l'école Le principe de la collation de 10h avait été instauré à l'école maternelle, au lendemain de la seconde guerre mondiale (en 1954 par Pierre MENDES FRANCE), avec l'idée de pallier l'absence de petit déjeuner pour certains élèves et d'augmenter la consommation de calcium par la distribution de lait et de certains produits laitiers aux élèves. Ainsi, la circulaire de 2001 (MEN N du ) 2 relative à la composition des repas servis en restauration scolaire et à la sécurité des aliments préconisait que lorsque " des élèves se présentent en classe sans avoir pris de petit déjeuner, il soit souhaitable qu'ils aient à leur disposition du lait, du pain, des fruits ou des yaourts qui doivent être proposés au plus tard deux heures avant le déjeuner". La circulaire précise que son objectif " est de pallier des apports insuffisants (absence de petit déjeuner à domicile, par exemple) et non pas d'augmenter l'ingestion calorique au-delà des apports nutritionnels recommandés". Nature et horaire de la collation En réalité, on assiste de plus en plus fréquemment à une dérive qui fait que les collations proposées aux enfants comportent plus souvent des viennoiseries ou biscuits que des produits laitiers et des fruits. Les collations sont composées principalement d'aliments riches en sucres et en graisse (biscuits, viennoiseries, chips ou biscuits salés, boissons sucrées ). D'autre part, lorsque ces collations sont prises tardivement, elles pénalisent fortement la consommation, lors du déjeuner, des aliments qu'il est recommandé de consommer tels que les légumes, les féculents, les produits laitiers et les fruits. Sur un plan nutritionnel, cette collation matinale soulève un certain nombre de réserves quant à ses conséquences sur l'équilibre alimentaire de tous les enfants à qui elle est proposée, et plus encore quant aux risques propres qu'elle pourrait comporter pour la population d'enfants présentant des 1 Texte extrait des Recommandations concernant l'offre alimentaire à l'école primaire (hors restauration scolaire) septembre 2005 ( rubrique «outils») 2 2

4 problèmes de surpoids ou prédisposés à en avoir. De plus, sur un plan pédagogique, proposer une collation, pour pallier un éventuel petit déjeuner insuffisant, va à l'encontre des efforts faits pour inciter à une meilleure prise du petit déjeuner et encourage ainsi l'installation de cette habitude de grignotage pour l'élémentaire, le collège et le lycée. Par ailleurs, les données scientifiques sur les besoins des enfants montrent que : 1) les besoins en calcium sont couverts dans cette tranche d'âge, 2) plus de 90 % des enfants de maternelle prennent un petit déjeuner, 3) l'obésité de l'enfant est en augmentation. Dans le cadre du programme national nutrition santé (PNNS), le Ministère de la Santé a donc interrogé les experts de la nutrition de l'enfant puis l'afssa sur ce sujet. Ainsi, les deux comités d'experts sollicités (le Comité de Nutrition de la Société Française de Pédiatrie 3 et l'agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments 4 ) considèrent que : - "La collation du matin à l'école, de part sa composition, son horaire, son caractère systématique et indifférencié, n'est pas justifiée et ne constitue pas une réponse adaptée à une absence de petit déjeuner". - "Le souci de pallier à l'insuffisance des apports matinaux observés chez une minorité d'enfants aboutit à un déséquilibre de l'alimentation et une modification des rythmes alimentaires de la totalité des écoliers". - "Cette prise alimentaire supplémentaire, équivalente à du grignotage, est à l'origine d'un excès calorique, qui ne peut que favoriser l'augmentation de la prévalence de l'obésité, déjà constatée depuis trente ans chez les enfants d'âge scolaire en France". - "La distribution de lait n'est pas justifiée en primaire puisqu'il n'existe pas d'insuffisance d'apports calciques dans cette tranche d'âge et que les collations à base de lait (notamment s'il est entier) représentent une part trop importante de la ration calorique et lipidique journalière". De la même manière, la note du Ministre de l'education Nationale de mars 2004 sur la collation rejoint en partie ces constats 5 : - "Aucun argument nutritionnel ne justifie la collation matinale de 10 heures qui aboutit à un déséquilibre de l'alimentation et à une modification des rythmes alimentaires des enfants". - "Il apparaît en effet nécessaire, tout en rappelant les principes forts qui découlent de l'avis de l'afssa, de laisser aux enseignants une marge d'interprétation afin de s'adapter à des situations spécifiques". 3 Bocquet A, Bresson JL, Briend A, Chouraqui JP, Darmaun D, Dupont C, et al. "La collation de 10 heures en milieu scolaire :un apport alimentaire inadapté et superflu". Archives Pédiatrie 2003 ; 10 (11) : Saisine n 2003-SA-0281 : Avis de l'agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments, relatif à la collation matinale à l'école.maisons Alfort : Afssa ; En ligne :

5 Recommandations du «Programme Nutrition, Prévention et Santé des enfants et adolescents en Aquitaine» A la suite de cette enquête, dans le cadre de l axe 2 du «Programme Nutrition, Prévention et Santé des enfants et adolescents en Aquitaine», des recommandations sur la collation ont été élaborées en lien avec tous les acteurs du programme et en particulier avec le rectorat et les inspections académiques de l académie Bordeaux qui ont été diffusées en septembre 2005 par le recteur de l académie de Bordeaux auprès des directeurs d écoles de l Académie (cf. Annexe 2). Recommandations pour la collation du matin 6 Dans l'idéal, il est préférable de supprimer la collation systématique du matin à l'école, tout en encourageant auprès des parents et des enfants la prise d'un petit déjeuner pour tous les enfants, en cherchant des solutions pour les cas particuliers et en s'appuyant sur les enseignants et si besoin, sur les infirmières et médecins de l'education Nationale. Pour aider à la mise en place de cette recommandation, il sera utile d'informer les familles de ses conséquences favorables pour leurs enfants : - en mettant en place, dès la maternelle, de bonnes habitudes en termes de petit déjeuner et en limitant le risque de grignotage, - en favorisant une alimentation se rapprochant des recommandations nutritionnelles du PNNS : une meilleure prise, lors du repas de midi, des aliments recommandés par le PNNS : légumes, fruits, produits céréaliers (pain, féculents) et produits laitiers, une diminution des apports en lipides et sucres simples dont le PNNS recommande de limiter la consommation. Recommandations pour la collation de l'après-midi ou "collation de 15h" Les "petits goûters", proposés pour "couper l'après-midi", sont tout aussi injustifiés que la collation du matin et doivent donc être également supprimés. Après le déjeuner, il n'y a pas de justification nutritionnelle à proposer une autre prise alimentaire avant le "vrai" goûter, pris habituellement par les enfants entre 16H30 et 17H, soit chez eux, soit dans le cadre de structures d'accueil (garderie, étude, centre de loisirs ). 6 L ensemble de ces recommandations est disponible sur le site du programme rubrique outil 4

6 OBJECTIF DE L ENQUETE Cette enquête, destinée aux enseignants de maternelle de l Académie de Bordeaux, a pour objectif de réaliser un état des lieux des pratiques habituelles en , des enfants scolarisés en maternelle, en termes de collation à l école, y compris goûters d anniversaire, en Aquitaine. Cet état des lieux permettra d'acquérir des informations sur les perceptions, les pratiques, les évolutions et les attentes des enseignants et ainsi de guider les modalités de l intervention visant à améliorer ces pratiques. La reconduction de cette enquête à distance de l intervention permettra d apprécier l efficacité de celle-ci et l évolution des perceptions des enseignants. POPULATION ET METHODES DE L ENQUETE 1. Populations Cette enquête a été réalisée auprès d enseignants d écoles maternelles exerçant dans l Académie de Bordeaux, dans le secteur public, en Cette étude était prévue au niveau des enseignants d une part, d un échantillon régional de classes maternelles d Aquitaine et d autre part, de l ensemble des classes maternelles des territoires pilotes du Programme Nutrition, Prévention et Santé des enfants et adolescents en Aquitaine. 1.1 Enseignants de maternelle de l échantillon régional Nous avons, pour l échantillon régional, sélectionné aléatoirement un échantillon d écoles maternelles du secteur public représentatif des cinq départements de la région Aquitaine. Cet échantillon, correspondant à 20% des écoles de chaque département, a été tiré au sort dans chaque département après stratification sur la taille des écoles (effectifs) et sur l appartenance ou non de l école à une ZEP (Zone d Education Prioritaire). La base utilisée pour ce tirage au sort avec stratification recense les effectifs détaillés des écoles maternelles de l Académie de Bordeaux en Cette base est la source la plus récente, comportant les effectifs d élèves par école, disponible au niveau du rectorat de l Académie de Bordeaux. 1.2 Enseignants de maternelle des territoires pilotes du Programme Nutrition, Prévention et Santé des enfants et adolescents en Aquitaine Cette population est constituée de l ensemble des enseignants d écoles maternelles exerçant dans les écoles maternelles des territoires pilotes (TP) des départements d Aquitaine, soit les territoires suivants : - Dordogne : secteur de Ribérac - Gironde : ville de Bordeaux et secteur de Blaye - Landes : pays de l Adour, canton de Saint-Sever - Lot-et-Garonne : le Mas d Agenais - Pyrénées Atlantiques : quartier du Nord de Pau (Ousse des bois) et Anglet 5

7 2. Recueil de données Le recueil de données a été réalisé à l aide d un questionnaire (cf. Annexe 3), validé au préalable par le comité de pilotage régional, à compléter par chaque enseignant exerçant dans une école maternelle tirée au sort dans l échantillon régional ou faisant partie d un territoire pilote. Il avait été décidé de réaliser des questionnaires individuels, les pratiques de collation pouvant être différentes au sein d une même école. Cependant, il avait été demandé que lorsque deux enseignants se partagent une classe, un seul questionnaire soit complété pour décrire les habitudes de la classe. Les questionnaires, adressés fin mars 2005 aux Inspecteurs de l Education Nationale sous couvert des Inspecteurs d Académie pour transmission aux écoles maternelles par courrier électronique, étaient accompagnés d une lettre du recteur (cf. Annexe 4). Ce questionnaire recense des informations : - sur l opinion personnelle de l enseignant sur la pratique de la collation - sur les pratiques de la collation en (horaires et composition) - sur les pratiques du goûter d anniversaire à la maternelle - sur l évolution ou perspectives d évolution des pratiques de la collation - sur les besoins en termes d information, de formation Il faut noter que dans ce questionnaire, il était précisé que l appellation «collation» correspondait à la prise d aliments ou de boissons autres que de l eau, pendant le temps scolaire du matin (8h30 11h30) ou de l après-midi (13h30 16h30), et supervisée par les enseignants ou le personnel encadrant (ATSEM) de l école. Il était donc également précisé que cette appellation ne comprenait pas le goûter d après la classe (pris en général entre 16h30 et 17h, soit à la maison, soit à l école dans le cadre péri-scolaire, soit en CVLSH ou associations de quartier ), ni des événements exceptionnels donnant lieu à des prises alimentaires (dégustations de la semaine du goût par exemple). 3. Traitement des données La saisie des données a été effectuée à partir du logiciel Epidata. Les données ont été traitées à l aide des logiciels Excel et SAS. Les questionnaires reflétant les opinions des enseignants et les pratiques de leur classe, nous exprimerons les résultats en pourcentage des enseignants ou en pourcentage des classes. 6

8 RESULTATS ECOLES MATERNELLES REPONDANTES Du fait de difficultés de transmission, les questionnaires sont parvenus tardivement à un certain nombre d écoles au moment de la fin de l année scolaire conduisant à un taux de retour faible ne permettant pas d assurer la représentativité des réponses. En outre, certaines écoles ont «spontanément» complété un questionnaire alors qu elles ne faisaient pas partie des listes finalisées d écoles établies pour l échantillon régional et/ou les territoires pilotes. La disparité de participation d un département à l autre et les faibles taux de réponse dans certains départements y compris dans les territoires pilotes ne permettent pas d étudier séparément l échantillon régional et les territoires pilotes. Pour ne pas se priver des informations des classes supplémentaires ayant spontanément rempli un questionnaire nous avons donc choisi de cumuler les réponses des écoles de l échantillon, des territoires pilotes et les réponses supplémentaires (cf. Tableau 1). La population finale compte au total 387 questionnaires décrivant des pratiques d enseignants ou groupes d enseignants. Nous ne pourrons pour autant pas parler d un échantillon représentant les pratiques de 387 classes de maternelle, car l indication d un questionnaire à remplir par chaque enseignant, décrivant la pratique dans sa classe n a pas été systématiquement respectée. Le terme «enseignant répondant» ou «enseignant» que nous utiliserons dans les résultats représente un enseignant décrivant la pratique dans sa classe mais peut aussi représenter la pratique de deux enseignants en charge de la même classe ou la pratique consensuelle des enseignants de toute une école pour toute les classes (cela étant parfois précisé en clair sur le questionnaire reçu). Pour décrire les pratiques nous les exprimerons en pourcentage des enseignants répondants. Dans certains cas, pour mieux refléter le nombre d enfants concernés par les résultats nous exprimerons cependant ceux-ci en pourcentage des classes (ou groupes de classes) de maternelle décrits par cette enquête. 7

9 Tableau 1 : Nombre d écoles maternelles répondantes et de questionnaires reçus ECHANTILLON REGIONAL Dordogne Gironde Landes Lot et Garonne Pyrénées Atlantiques Bordeaux Blaye Anglet Pau Nombre d'écoles tirées au sort (dont écoles des Territoires Pilotes) (1) (22) (1) (0) (1) (2) (1) (28) Aquitaine Nombre d'écoles répondantes (dont écoles des Territoires Pilotes) (1) (10) (0) (0) (3) (14) Taux de participation 69,2% 35,1% 33,3% 29,0% 54,3% 42,8% TERRITOIRES PILOTES (TP) Nombre d'écoles Nombre d'écoles répondantes Taux de participation (-) 45,1% (-) (-) (-) (-) (-) ECOLES SUPPLEMENTAIRES PARTICIPANTES Nombre total d'écoles étudiées Nombre total de questionnaires reçus

10 POINT DE VUE DES ENSEIGNANTS SUR LES PRATIQUES DE LA COLLATION Parmi les 387 questionnaires reçus, à la question «d après vous, la collation du matin», : enseignants (66,2%) ont répondu «répond à un besoin», - 86 (22,2%) «n est pas justifiée», - 38 (9,8%) restent mitigés et ont coché, voire argumenté, à la fois «répond à un besoin» et «n est pas justifiée», - 7 n ont rien précisé à cette question. Au total, 294 des enseignants répondants (76%) considéraient encore que la pratique de la collation du matin répond à un besoin. Plusieurs items leur étaient proposés pour argumenter leur point de vue (cf. Annexe 3). Leurs réponses sont illustrées dans le graphique ci-dessous. Figure 1 : Raisons pour lesquelles la collation du matin répond à un besoin d après les enseignants (N=294) *Les enseignants répondants ont également cités d autres arguments : - Petit déjeuner très tôt, et/ou insuffisant, et/ou rapide, et/ou inexistant (N=20) - Repas tardif, matinée longue (N=7) - Education à la santé (alimentation, goût), découverte de nouveaux aliments (N=6) - Apports de fruits (N=3) - Arrivée d élèves à l école à 7h45 / Horaires de l école - Complément / Energie - Décharge des parents sur l école - Habitude 9

11 En revanche, 124 des enseignants répondants (32%) ont déclaré que la collation du matin n est pas justifiée car elle donne de mauvaises habitudes ou autres arguments rassemblés dans le graphique ciaprès. Plusieurs items leur étaient proposés pour argumenter leur point de vue (cf. Annexe 3). Figure 2 : Raisons pour lesquelles la collation du matin n est pas justifiée d après les enseignants (N=124) *Certains répondants ont précisé comme autres arguments : - Collation non justifiée lorsque petit déjeuner est pris - Les enfants mangent moins à midi - Responsabilisation des parents - Quand enfants autonomes pour bien déjeuner - Aliments constituant la collation peu variés (peu de fruits et fromage) 10

12 PRATIQUES HABITUELLES EN TERMES DE COLLATION EN (HORS EVENEMENTS PARTICULIERS) 1. Organisation de la collation en classe de maternelle en Aquitaine en Parmi les 387 questionnaires reçus : enseignants répondants (31%) indiquaient ne pas organiser de collation en (10,6%) déclaraient que les enfants disposaient d une collation personnelle dans le cartable pour la récréation, 71 enseignants (18,3%) (ou groupe d enseignants) déclaraient que les enfants n avaient pas non plus de collation personnelle dans leur cartable, 8 enseignants ne savaient pas si les enfants avaient une collation dans le cartable enseignants répondants (68,7%) ont déclaré organiser une collation (matin et/ou après-midi) au sein de leur classe en Une personne n a pas répondu à cette question Le fait d organiser ou non une collation en est apparu statistiquement associé à l opinion de l enseignant sur le bien fondé de la collation à cet âge (p<0.0001). En effet, on constate que l organisation d une collation par 85% de ceux qui trouvent qu elle répond à un besoin, par 47% de ceux qui trouvent qu elle répond à un besoin mais n est pas justifiée et par 31% de ceux qui la trouvent non justifiée. 2. Modalités de la collation en Rappelons que parmi les 387 enseignants répondants, 261 (67,4%) ont déclaré organiser une collation le matin au sein de leur classe en , soit plus de deux tiers et 68 (17,6%) l aprèsmidi. L analyse détaillée montre que parmi les 266 enseignants déclarant organiser une collation au sein de leur classe en : 198 (74,4%) l organisaient uniquement le matin (entre 8h30 et 11h30), 5 (1,9%) uniquement l après-midi (entre 13h30 et 16h30), 63 (23,7%) le matin et l après-midi. 11

13 2.1 Collation de la matinée (N=261) Fréquence et horaires de la collation de la matinée en Parmi les 261 enseignants organisant une collation le matin en , 258 (98,9%) ont déclaré la mettre en place tous les jours, trois de façon occasionnelle. En outre, neuf enseignants ont précisé qu elle était «facultative» (en cas d absence de petit déjeuner ou de prise très tôt) et un a indiqué qu elle n était destinée qu à cinq enfants. Les horaires et la durée de la collation ont été précisés dans le tableau suivant. Tableau 2 : Horaires et durée de la collation du matin organisée en dans les écoles maternelles (N=261) Horaire Effectif % Avant le début de la classe ou à l'accueil (<=9h) 81 31,0% entre 9h et 10h 99 37,9% à 10h 58 22,2% après 10h 19 7,3% Durée 3-5 min 31 11,9% min ,5% min 14 5,4% Total de classes (ou groupes de classes) organisant une collation le matin % Composition de la collation du matin en Parmi les 261 enseignants déclarant organiser une collation le matin au sein de leur classe en : (41,4%) indiquent qu elle est fournie par la municipalité, - 96 (36,8%) par les parents, - 55 (21,1%) par la municipalité et les parents. Dans 48 cas (18,4%) les enseignants ont déclaré proposer habituellement des fruits et/ou du lait seulement. Si l on exclut de l analyse les collations composées principalement de lait et/ou de fruits, il reste néanmoins 55% des enseignants qui pratiquent une collation composée d autre chose que de lait et/ou de fruits. Les tableaux suivants confrontent les aliments souvent/rarement/jamais fournis par les parents et les municipalité. Concernant les aliments solides, on constate une prédominance des «fruits, compote» et «biscuits, gâteaux secs» fournis habituellement par les parents et des «fruits, compote», «pain, biscotte» et produits laitiers par la municipalité. Concernant les aliments liquides, on observe une prédominance du jus de fruits fourni habituellement pour un tiers des élèves par les parents et du lait (72% du lait demi-écrémé) fourni pour deux tiers des élèves par la municipalité. 12

14 Les enseignants citent également comme autres aliments présents dans les collations du matin fournis par les parents et/ou la municipalité : des aliments salés (pâté, charcuterie, jambon, ), du beurre, de la confiture, du miel, des fruits secs, du Nutella, des légumes, de la soupe mais aussi de l eau, des infusions, du lait aromatisé, chocolaté... Tableau 3 : Aliments solides et liquides fournis par les parents et/ou la municipalité pour la collation du matin organisée en Fourni par les parents (en effectif et % des 151 classes de maternelle avec fourniture d aliments par les parents) Fourni par la municipalité (en effectif et % des 163 classes de maternelle avec fourniture d aliments par la municipalité) Jamais Rarement Souvent Jamais Rarement Souvent Biscuits, gâteaux secs 48 (32%) 39 (26%) 62 (41%) 111 (68%) 39 (24%) 11 (7%) Pâtisserie, viennoiserie 97 (64%) 47 (31%) 6 (4%) 146 (90%) 14 (9%) 1 (-) Pain, biscottes 68 (45%) 62 (41%) 20 (13%) 94 (58%) 20 (12%) 47 (29%) Fruits, compotes 24 (16%) 47 (31%) 79 (52%) 79 (49%) 16 (10%) 66 (40%) Yaourts, fromage blanc 65 (43%) 52 (34%) 33 (22%) 100 (61%) 18 (11%) 43 (26%) Fromage 67 (44%) 68 (45%) 15 (10%) 96 (59%) 26 (16%) 39 (24%) Chocolat ou barre 76 (50%) 57 (38%) 17 (11%) 128 (79%) 25 (15%) chocolatée 8 (5%) Barre de céréale ou 64 (42%) 57 (38%) 29 (19%) 113 (69%) 28 (17%) céréales petit-déjeuner 20 (12%) Bonbons 135 (89%) 15 (10%) 0 (-) 158 (97%) 3 (-) 0 (-) Lait entier 146 (97%) 2 (-) 2 (-) 130 (80%) 5 (3%) 26 (16%) Lait demi-écrémé 110 (73%) 25 (17%) 15 (10%) 69 (42%) 24 (15%) 68 (42%) Yaourt à boire 83 (55%) 47 (31%) 20 (13%) 153 (94%) 8 (5%) 0 (-) Jus de fruit 55 (36%) 48 (32%) 47 (31%) 111 (68%) 20 (12%) 30 (18%) Boissons sucrées 141 (93%) 6 (4%) 2 (-) 155 (95%) 6 (4%) 0 (-) 13

15 2.2 Collation de l après-midi (N=68) Fréquence et horaires de la collation de l après-midi en Parmi les 68 enseignants répondants pratiquant une collation l après-midi en , 65 (95,6%) ont déclaré la mettre en place tous les jours, trois n ont pas répondu. En outre, deux enseignants ont précisé qu elle était «facultative» (au lever de la sieste). Tableau 3 : Horaires et durée de la collation de l après-midi organisée en dans les écoles maternelles (N=68) horaire Effectif % Avant ou à 15h 17 25,0% entre 15h et 16h 28 41,2% A 16h ou plus tard 16 23,5% durée 5 min 9 13,2% min 47 69,1% 20 min 3 4,4% Total de classes (ou groupes de classes) organisant une collation l après-midi % Composition de la collation de l après-midi en Parmi les 68 enseignants déclarant organiser une collation l après-midi au sein de leur classe en : - 32 (47,1%) ont indiqué qu elle était fournie par la municipalité, - 29 (42,6%) par les parents, - 4 par la municipalité et les parents. La confrontation des aliments fournis par les parents/ la municipalité montre que les parents donnent majoritairement des «biscuits, gâteaux secs» et «fruits, compote» et que la municipalité fournit des goûters de compositions très variées. Il y a encore du lait fourni par la municipalité dans 44% des cas (16 sur 36). Les enseignants citent également comme autres aliments présents dans les collations de l après-midi fournis par les parents et/ou la municipalité : du beurre, de la confiture, du miel, des légumes mais aussi de l eau, du lait écrémé. 14

16 Tableau 4 : Aliments solides et liquides fournis par les parents et/ou la municipalité pour la collation de l après-midi organisée en Fourni par les parents (en effectif et % des 33 classes de maternelle avec fourniture d aliments par les parents) Fourni par la municipalité (en effectif des 36 classes de maternelle avec fourniture d aliments par la municipalité) Jamais Rarement Souvent Jamais Rarement Souvent Biscuits, gâteaux secs 6 (18%) 10 (30%) 17 (52%) 20 (56%) 8 (22%) 8 (22%) Pâtisserie, viennoiserie 19 (58%) 11 (33%) 3 (-) 35 (97%) 1 (-) 0 (-) Pain, biscottes 14 (42%) 14 (42%) 5 (-) 21 (58%) 6 (17%) 9 (25%) Fruits, compotes 6 (18%) 12 (36%) 15 (45%) 21 (58%) 5 (14%) 10 (28%) Yaourts, fromage blanc 16 (48%) 10 (30%) 7 (21%) 30 (83%) 2 (-) 4 (-) Fromage 14 (42%) 16 (48%) 3 (-) 27 (75%) 3 (-) 6 (17%) Chocolat ou barre chocolatée 13 (39%) 16 (48%) 4 (-) 17 (47%) 11 (31%) 8 (22%) Barre de céréale ou céréales petit-déjeuner 18 (55%) 11 (33%) 4 (-) 27 (75%) 4 (-) 5 (14%) Bonbons 28 (85%) 5 (15%) 0 (-) 34 (94%) 2 (-) 0 (-) Lait entier 33 (100%) 0 (-) 0 (-) 28 (78%) 1 (-) 7 (19%) Lait demi-écrémé 27 (82%) 6 (18%) 0 (-) 24 (67%) 3 (-) 9 (25%) Yaourt à boire 20 (61%) 10 (30%) 3 (-) 36 (100%) 0 (-) 0 (-) Jus de fruit 15 (45%) 13 (39%) 5 (-) 28 (78%) 2 (-) 6 (17%) Boissons sucrées 31 (94%) 2 (-) 0 (-) 35 (97%) 1 (-) 0 (-) 3. Pratiques habituelles en termes d anniversaire Parmi les 387 enseignants répondants, 345 (89,1%) ont déclaré «fêter les anniversaires des enfants par un goûter amené par les parents». La majorité des anniversaires sont fêtés individuellement. En effet, parmi les 345 enseignants fêtant des anniversaires par un goûter au sein de leur classe : (75,1%) les faisaient pour chaque enfant, - 75 (21,7%) les fêtaient mensuellement, - 8 (2,3%) individuellement ou mensuellement, - 3 n ont rien précisé. Certains répondants ont indiqué que l organisation des anniversaires n était pas systématique et qu ils n étaient pas fêtés pour tous les enfants. Un enseignant a précisé que «l anniversaire de l enfant n est fêté que si les parents s en occupent», un autre que «si les parents ne s en chargent pas, les anniversaires sont célébrés mensuellement», et plusieurs que le goûter était «cuisiné en classe». 15

17 EVOLUTION DES PRATIQUES EN TERMES DE COLLATION A la question «Si une collation était organisée au sein de votre classe ces dernières années, vos pratiques ont-elles déjà évolué, ou avez-vous prévu de les faire évoluer?» : - 36 (9,3%) n organisaient pas de collation au sein de leur classe ces dernières années ou n ont pas répondu à cette question, - 34 (8,8%) ont répondu que «non», (81,9%) ont déclaré que «oui», vers une suppression ou un aménagement : pour 142 répondants (44,8%) ces changements ont été réalisés en ou avant, pour 116 (36,6%) à partir de l année , pour 33 (10,4%) envisagés, mais plus ultérieurement, 26 enseignants répondants (8,2%) n ont rien précisé à cette question. 1. Absence d évolution et maintien de la collation (N=34) Le maintien de la collation a été justifié par certains enseignants pour les raisons suivantes : - habitude trop ancrée (N=6), - pression des parents (N=3), - refus des parents de ne pas donner, - lutte contre le coup de pompe de 11h, - activité pédagogique, apprentissage des goûts, - collation équilibrée (lait, fruit, pain, yaourt), - pratiques ayant déjà évolué, - absence ou insuffisance de petit déjeuner. 2. Evolution de la collation : vers sa suppression ou son aménagement Parmi les 317 répondants qui ont choisi ces dernières années de faire évoluer la pratique de la collation ou qui ont prévu de le faire : (59,9%) ont choisi de l aménager (en composition, en horaire), - 95 (30,0%) ont décidé de la supprimer, - 23 (7,3%) ont coché à la fois «suppression» et «aménagement», probablement avec suppression définitive de la collation faisant suite à un aménagement ou évolution différente selon que l on parle de la collation du matin ou de l après-midi, - 9 n ont rien précisé à cette question. 16

18 2.1 Aménagement décidé concernant la collation Parmi les 213 répondants ayant choisi ou ayant envisagé d aménager la collation au sein de leur classe : (54,5%) ont modifié sa composition, - 37 (17,4%) l horaire de sa distribution, - 54 (25,4%) les deux. Modification de la composition de la collation Les enseignants qui ont déclaré une évolution de la composition de la collation en citant certains aliments, l ont fait le plus souvent pour indiquer que ces aliments ont été valorisés ou composent actuellement la collation. Nous en présentons le détail dans le tableau ci-après ainsi que les autres réponses classées. Tableau 5 : Evolution déclarée par les enseignants répondants lorsqu un aménagement de la collation en composition a été réalisé ou prévu (N=170) -Réponses ouvertes - % des 170 qui ont Effectif aménagé la collation en composition MODIFICATION DU TYPE D'ALIMENTS PROPOSES Fruits (privilégiés, quantité augmentée) 76 44,7% Laitages 48 28,2% Jus de fruits 10 5,9% Céréales 7 4,1% Eau 6 3,5% Pain 5 2,9% Autres (fruits secs, biscuit, gâteaux secs, fromage, yaourts, légumes, confiture/chocolat, ) 18 10,6% MODIFICATION GLOBALE Diversification, collation équilibrée 15 8,8% Choix d aliments moins sucrés 21 12,4% Choix d aliments moins gras 13 7,6% Suppression/réduction d'aliments non recommandés (gâteaux, barres chocolatées, charcuterie, pâtisseries, 13 7,6% sucreries, ) Diminution de la quantité d'aliments 13 7,6% Enfin, parmi les répondants, huit ont précisé avoir sensibilisé les parents au problème de la nutrition (conseils diététiques, exemples, recommandations, idées de goûters moins caloriques, moins chers, ), six ont indiqué avoir adopté des menus fixes (notamment pour aider les parents), trois déclarent s adapter en fonction du menu de la restauration scolaire et un a spécifié que la collation est élaborée par une diététicienne. 17

19 Modification des horaires de distribution de la collation Tableau 6 : Evolution déclarée par les enseignants répondants lorsqu un aménagement de la collation en horaire a été réalisé ou prévu (N=91) -Réponses ouvertes - Effectif % des 91 qui ont aménagé la collation en horaire Collation plus tôt 70 76,9% Accueil, très tôt le matin 24 26,4% 2h avant le repas de midi 6 6,6% Plus tôt, sans autre précision 42 46,2% Collation plus courte, rapide 3 - Quatre répondants précisent qu une collation est organisée à l accueil ou très tôt en complément ou en cas d absence de petit déjeuner ou s il a été pris très tôt. Un indique qu un goûter est fourni pour les enfants n en ayant pas ou le prenant tardivement. 2.2 Origine de la décision d évolution de la pratique de la collation Certains répondants ont indiqué en commentaires que la décision de faire évoluer la collation a été prise après lecture de documents de sensibilisation (études, médias, lettres PMI et académiques, bilans d enquête, rapport national des pédiatres, recommandations médicales, enquête diététicienne ) et discussion avec le médecin scolaire ou de PMI Figure 3 : Origine de la décision de faire évoluer (ou envisager) la pratique de la collation (N=317) - Réponses multiples possibles Dans plus de la moitié des cas, la décision d évolution de la collation concerne tout l établissement, dans moins d un tiers des cas elle est propre à l enseignant pour sa classe. Un tiers cite la recommandation de l Académie. 18

20 AMELIORATION DES PRATIQUES EN TERMES DE COLLATION : TYPE D ACTIONS ET PERSONNES CONCERNEES D APRES LES ENSEIGNANTS DE MATERNELLE A la question «selon vous, pour améliorer les pratiques en termes de collation, faudrait il mettre en place des actions sur le thème des besoins alimentaires et des recommandations en termes d alimentation pour les enfants?», 343 enseignants (88,6%) ont répondu «oui», 23 enseignants (5,9%) ont répondu «non» et 21 enseignants (5,4%) ne se sont pas exprimés. 1. Modalités des actions à proposer selon les enseignants Selon les enseignants, les parents d abord mais aussi les élèves devraient être les premières personnes concernées par les actions (cf. Figure 4). Dans le même sens, ils proposent de mettre en place des conférences ou des débats pour les parents et des actions en classe pour les élèves. Ils expriment également le besoin d outils pédagogiques. Figure 4 : Personnes auxquelles devraient être dédiées les actions d après les enseignants de maternelle interrogés (N=343) 19

21 Figure 5 : Actions les plus adaptées d après les enseignants de maternelle interrogés (N=343) Les enseignants proposent également dans leurs commentaires, de travailler en liaison avec la mairie, avec les CLSH (Centre de loisirs sans hébergement), avec des nutritionnistes, des pédiatres, des médecins de famille (indiqués comme plus aptes à faire passer des informations et/ou dans le cas de famille à risque) et de sensibiliser les parents sur la nécessité d une alimentation équilibrée. Certains répondants précisent que cette sensibilisation pourrait se faire dans le cadre de rencontres organisées à l école ou par les médias. Un répondant commente qu une sensibilisation nationale à ce problème serait nécessaire. 2. Commentaires des enseignants ne trouvant pas nécessaire la mise en place d actions Parmi les 23 répondants estimant non nécessaire la mise en place d actions sur le thème des besoins alimentaires et de l alimentation chez les enfants, 14 ont précisé leur réponse, parfois en mélangeant les termes collation et goûter. Ces réponses sont détaillées ci-dessous en les regroupant selon leur orientation 4 enseignants déclarant être favorable au maintien de la collation/goûter - «goûter équilibré» - «mieux vaut une collation équilibrée qu un goûter dans le cartable» - «problème parfois d un repas tardif 12h45, envisage collation lors de l accueil» - «pas de problème d obésité, chocolat au lait de 10h salutaire» 3 enseignants déclarant que ce n est pas le rôle de l école - «contre la collation à l école : aux parents de bien faire déjeuner les enfants le matin» - «l école n a pas à se substituer automatiquement aux parents» - «le petit déjeuner est du ressort des familles» 20

22 3 enseignants déclarant que des actions ont déjà été réalisées et comprises - «déjà informations diverses et l alimentation fait partie du programme de l école» - «il existe des animations portant sur le petit déjeuner destinées aux parents et aux enfants» - «le problème est compris, des actions adaptées ont été effectuées avec succès» 2 enseignants déclarant que des actions ont déjà réalisées mais n ont pas été appréciées - «saturation information, culpabilisation...» - «déjà des actions pour les parents, peu de résultats» 1 enseignant proposant une alternative - «goûter dans le cartable uniquement pour ceux qui vont à la garderie» - «pas de sous alimentation des enfants dans le milieu considéré» 21

23 COMMENTAIRES LIBRES Tableau 6 : Commentaires libres des enseignants (en % des 387 enseignants, plusieurs réponses possibles) COMMENTAIRES SUR Effectif Pourcentage des 387 enseignants Exemples de formulation Organisation de la collation 19 4,9% «collation fournie par la coopérative scolaire» «collation fournie par école, payée par parents, prévue en commission» (N=5) «fruits bio fournis par les parents» «à Bordeaux : briquettes de lait bio demi écrémé fournies par la mairie» «organisation collation en conseil des maîtres, parents ok si ensemble motivé» «aménagement : collation organisée par l'enseignant» «payée par parents» (N=2) «pas de collation, parents fournissent seulement fruits et jus pour matin» «goûter collectif, parents paient, école fournit» «goûter à 16h30 par la municipalité dû horaire tardif du car scolaire» (N=2) «goûter 16h30 à la maison ou prévu en garderie» «pas de collation car pas de temps» (N=2) Evolution de la collation 7 1,8% «Composition du petit déjeuner alternée, liste communiquée aux parents : +/- yaourts et fruits» «réflexion/ goûter a l'accueil si nécessaire» (N=2) «pas de collation en MS, GS ; eau aux récrés (am&pm), lait fourni par la mairie am» «impose base fruits frais seulement» «plus de collation collective mais une collation selon besoin» «goûter collectif plus sain qu'individuel (composition)» Bienfaits du retrait de la collation 3 - «les enfants mangent mieux le midi» «les enfants mangent mieux à la cantine» «forte opposition à la rentrée, maintenant ok car meilleur appétit à midi» Actions déjà réalisées ou envisagées 18 4,7% «conséquences des goûters trop riches» «thème conférence : importance du petit déjeuner pris à la maison» «information parents : responsabilisation pour acquérir de bonnes habitudes alimentaires» «déjà conférence, aide du médecin scolaire» «actions adressées surtout aux parents» «intervention d'un médecin nutritionniste au conseil d'école 11/04» 22

24 Echec, difficulté de faire évoluer la collation «information faite aux parents concernant le contenu de la collation» «conférence animé par un membre du personnel de Santé Publique» «avec le médecin et la mairie : animation sur l alimentation, participation des parents» (N=3) «envisage la participation des enfants dans l élaboration du goûter» «informer en début de chaque année scolaire» «beaucoup d enfants de 3 ans ont des dents cariées, formation nécessaire des parents» «élargir les actions : équilibre alimentaire par tranche d'age, publicité, lobbies?» «projets : alimentation santé, nutrition santé» «projet d école» «formation spécifique» 10 2,6% «tentative de suppression mais échec» «Ms/GS mangent de façon alternée 12h/12h45 : suppression difficile lorsque 12h45» «problème : déjeuner tardif 12h45» «parents pas motivés par réunions nutrition» «principe collation ok, mais problème qualité et horaire» «pression parents pour maintien de gâteaux secs» «essai suppression, échec car pression des parents» «difficile de faire évoluer les parents» «difficile faire changer les habitudes, de faire varier la collation» «si les enfants n ont pas déjeuné le matin, ils réclament» Cas de figure justifiant une collation 6 1,5% «si le goûter est équilibré : pas négatif» «si les enfants n ont pas déjeuné avant de venir, exceptionnellement un gâteau est donné à 8h30 dans un coin» (N=2) «si l enfant n a pas faim, il ne mange pas. repas tardif : collation nécessaire» «pas à volonté, de plus repas tardif : collation nécessaire» «il ne faut pas supprimer le goûter en zep» Réactions traduisant un point de vue et/ou manque d information 6 1,5% «les spécialistes en diététique n ont pas toujours les mêmes points de vue» «c est aux familles de prendre en charge l éducation alimentaire ««l éducation sur le rythme de vie et les habitudes alimentaires doit être donnée par les parents» «agacement devant la décision prise sans concertation» «trop de culpabilisation des enseignants, pas assez d'information FIABLE» «tout dépend de l'age des enfants» 23

25 DISCUSSION Taux de réponse Certaines difficultés de transmission expliquent le taux de retour faible de cette étude qui ne permet pas d assurer la représentativité des réponses, ni de donner des résultats détaillés par départements. Cependant, l homogénéité des réponses est un bon argument pour penser que cette étude reflète les pratiques des enseignants de maternelle de l Académie de Bordeaux. Point de vue des enseignants La majorité des enseignants répondants (76%) pensent que la collation du matin répond à un besoin parce qu ils la considèrent comme un moment de convivialité, de partage, mais aussi parce qu un bon nombre d entre eux est convaincu que beaucoup d enfants ne prennent pas de petit déjeuner à la maison. Il apparaît important de rassurer les enseignants sur ce point : l enquête réalisée en CE2 en a confirmé les données des études nationales 7 en montrant qu en CE2, moins de 4% des enfants n avaient pas pris de petit déjeuner le jour de l enquête, et que les compositions de petit déjeuner étaient en accord avec les recommandations nationales 8. Une bonne information et une formation des enseignants apparaissent donc comme essentielles à la mise en œuvre des recommandations les plus récentes qui préconisent de supprimer la collation matinale systématique à l école au niveau national 9 et au niveau de l Académie de Bordeaux 10. Un tiers des enseignants (31%) semble déjà correctement informés, puisqu ils déclarent que la collation n est pas justifiée en citant les raisons suivantes : elle donne de mauvaises habitudes en termes de rythme alimentaire (64%), est composée généralement d'aliments riches en graisse et en sucres (64%), à cet âge le petit déjeuner est habituel (48 %), facteur de risque d obésité chez l'enfant (40 %). Pratiques habituelles en termes de collation En , 68% des enseignants déclarent qu une collation est organisée au sein de la classe durant l année scolaire, le matin (98%) le plus souvent avant 10h mais également l après-midi (18%) entre 14h et 16 h. Sa composition comporte le plus souvent, par ordre décroissant de citation : du lait ou des produits laitiers, des fruits ou compotes, des biscuits, des jus de fruits, du pain, des céréales, du chocolat. Ces aliments sont fournis par les parents (prédominance de «biscuits, gâteaux secs» et «fruits compotes») et/ou par la municipalité (prédominance de lait). On peut constater que les horaires de la collation sont de plus en plus matinaux et que les compositions des collations sont plus équilibrées, montrant que les enseignants prennent en 7 Bocquet A, Bresson JL, Briend A, Chouraqui JP, Darmaun D, Dupont C, et al. "La collation de 10 heures en milieu scolaire : un apport alimentaire inadapté et superflu". Archives Pédiatrie 2003 ; 10 (11) : site du Programme Nutrition, Prévention et Santé des enfants et adolescents en Aquitaine 9 Saisine n 2003-SA-0281 : Avis de l'agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments, relatif à la collation matinale à l'école. Maisons Alfort : Afssa ; En ligne : 10 Lettre de Mr le recteur aux Inspecteurs d'académie et Directeurs d'écoles (septembre 2005) et Recommandation sur l'offre alimentaire 1er pour les enseignants et encadrants (septembre 2005) disponibles sur le site du Programme Nutrition, Prévention et Santé des enfants et adolescents en Aquitaine (rubrique «outils» 24

26 compte les recommandations qui leur ont été transmises par la circulaire de l éducation nationale de Cependant, si l on exclut les collations composées principalement de lait et/ou de fruit, il reste néanmoins 55 % des enseignants qui pratiquent une collation composée d autre chose que de lait et/ou de fruits. Evolution des pratiques On peut constater que les pratiques de collation organisée au sein des classes avaient déjà évolué en (82 %), conduisant principalement à son aménagement (68 %) voire à sa suppression (39 %). L aménagement concerne la composition de la collation, avec davantage de proposition de fruits et un avancement de l horaire dans la matinée. Ces mesures sont en cohérence avec les premières recommandations de la circulaire de l éducation nationale de Elles confirment que le travail des médecins et infirmières de l éducation nationale et de la ville de Bordeaux avait déjà permis d aboutir à une amélioration des pratiques et que lorsque les enseignants disposent d informations valides ils sont disposés à mettre en œuvre les recommandations et à modifier leurs pratiques. Attentes des enseignants 89 % des enseignants répondants pensent que pour améliorer les pratiques en termes de collation, il faudrait mettre en place des actions d information et débats sur le thème des besoins alimentaires et des recommandations en termes d alimentation pour les enfants, principalement à destination des parents (96 %) et des élèves (64 %). Mais aussi des ATSEM et des enseignants eux-mêmes. Il apparaît donc important de proposer ce type d actions dans le cadre du Programme Nutrition, Prévention et Santé des enfants et adolescents en Aquitaine comme cela a déjà été fait en et 2006 notamment au niveau des sites pilotes, et de répondre aux sollicitations des professionnels qui en feraient la demande. CONCLUSION Cette enquête dresse un état des lieux de la situation en Aquitaine des perceptions et pratiques des enseignants de maternelle en termes de collation dans leur classe. On peut noter que même si une majorité d enseignants de maternelle organisaient encore une collation en , il y avait déjà des évolutions favorables notamment en termes de composition et d horaire, faisant suite aux premières recommandations de 2001 et Depuis la réalisation de cette enquête en , un certain nombre d actions ont été mises en place dans le cadre du Programme Nutrition, Prévention et Santé des enfants et adolescents en Aquitaine. En particulier des recommandations précises et des outils ont été élaborés et diffusés auprès des enseignants et des autres professionnels ayant la charge des enfants d âge de maternelle. La reconduction dans le futur de cette enquête sur leurs perceptions et pratiques nous permettra ainsi de connaître l impact de ces actions. 11 Circulaire de 2001 (MEN N du et la note du Ministre de l'education Nationale de mars 2004 sur la collation 25

27 ANNEXES ANNEXE 1 : Plaquette «Collation» pour les familles ANNEXE 2 : Lettre du recteur du 22 septembre 2005 aux directeurs d école ANNEXE 3 : Questionnaire «Collation» points de vue et pratiques concernant la collation à l école en , pistes d actions possibles ANNEXE 4 : Lettre du recteur du 15 mars 2005 aux inspecteurs d Académie

28 Annexe 1 : Plaquette «Collation» pour les familles 27

29 28

30 29

31 Annexe 2 : Lettre du recteur du 22 septembre 2005 aux directeurs d école 30

32 31

33 Annexe 3 : Questionnaire «Collation» «Points de vue et pratiques concernant la COLLATION à l école en , pistes d actions possibles» 32

34 Merci de remplir un questionnaire par classe même lorsqu il y a 2 enseignants pour une même classe POINTS DE VUE ET PRATIQUES CONCERNANT LA COLLATION A L ECOLE EN , PISTES D ACTIONS POSSIBLES. Enquête auprès des enseignants de maternelle dans le cadre du Programme "Nutrition, prévention et santé des enfants en Aquitaine" NB : plusieurs choix possibles à chaque question Ecole Numéro Département Maternelle seulement ou Maternelle + Elémentaire nombre de classes de l école Niveau scolaire de la classe de maternelle concernée par ce questionnaire : Petite Section Moyenne Section Grande Section autre (en cas de double niveau, cocher les différents niveaux) Dans ce questionnaire, la «collation» correspond à la prise d aliments ou de boissons autres que de l eau, pendant le temps scolaire du matin (8 h h 30) ou de l après midi (13h30 16 h 30), et supervisée par les enseignants ou le personnel encadrant (ATSEM) de l école. Cette appellation ne comprend pas le goûter d après la classe (pris en général entre 16 h 30 et 17 h, soit à la maison, soit à l école dans le cadre péri-scolaire, soit en CVLSH ou associations de quartier ). Des événements exceptionnels donnant lieu à des prises alimentaires (dégustations de la semaine du goût par exemple) ne sont pas considérés comme des collations. 1 - Point de vue de l enseignant : d après vous, la collation du matin répond à un besoin : beaucoup d enfants ne prennent pas de petit-déjeuner à la maison, elle permet de mieux satisfaire les besoins en calcium, elle est un moment de convivialité, de partage, elle est l occasion d une activité pédagogique, autres raisons n est pas justifiée : elle se compose en général d'aliments riches en graisses et en sucres, elle donne de mauvaises habitudes en terme de rythme alimentaire, à cet âge, les enfants prennent le plus souvent un petit-déjeuner, elle est un facteur de risque de voir se développer une obésité chez l'enfant, autres raisons 2- En , une collation est-elle organisée au sein de votre classe? Non, dans ce cas les enfants ont-ils une collation personnelle dans le cartable pour la récréation? Oui Non ( passer directement à la question 3.2) Oui, préciser le matin l après midi 33