Étanchéité. Des recommandations pour leur mise en œuvre. numéro22 INFO. Une prairie sur un toit industriel. Page 17
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- Yolande Christelle Éthier
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1 Étanchéité L E M A G A Z I N E D E S P R O F E S S I O N N E L S D E L É T A N C H É I T É E T D E L I S O L AT I O N w w w. e t a n c h e i t e. c o m numéro22 INFO J U I N F D E S PA G E 1 3 Les membranes synthétiques s ouvrent à la HQE C H U T E S D E H A U T E U R PA G E 2 0 Vers une solution pour les garde-corps de chantier D O S S I E R PA G E 2 7 La réglementation thermique 2012 R É A L I S AT I O N PA G E 4 1 Jeu de toitures-terrasses pour les bambins de Belleville F L O R E N T B O N E L L I, S E C C PA G E 4 4 «L amélioration thermique est désormais envisagée pour chaque rénovation» V É G É TA L I S AT I O N PA G E 3 7 Une prairie sur un toit industriel À Lisses, dans l Essonne, la société Fanuc Robotics a récemment inauguré son nouveau siège social réunissant bureaux et ateliers. Un ouvrage qui joue la carte de l intégration environnementale avec sur sa toiture-terrasse un tapis de verdure de plus de m 2. ISSN : É TA N C H É I T É S P H O T O V O LTA Ï Q U E S Des recommandations pour leur mise en œuvre Début juin, la CSFE a publié des recommandations encadrant la mise en œuvre des procédés d étanchéité photovoltaïque avec modules souples. Rôle des intervenants, organisation des travaux, caractéristiques des matériaux ou encore assurance : ce texte définit une série de bonnes pratiques qui complètent les prescriptions des DTU. Page 17
2 ÉDITO > est une publi cation trimestrielle de l Association pour la pro motion des métiers de l étan chéité APME- PROMETHÉE, éditée sous l égide de la CSFE. Devoir de conseil 6-14, rue La Pérouse, Paris cedex 16 Tél. : Fax : Directeur de la publication : Philippe Driat Comité de rédaction : Catherine Bon, Anny Champey-Chambe, Henri Desgouilles, Philippe Driat, Paul Oliveira, Pierre Pannetier, Sophie Rousset-Rouvière, Sabine Tang, Jean-Claude Zemmour. Abonnement gratuit sur simple demande, tél. : Étanchéité.info est éditée par Pyc Édition 16-18, place de la Chapelle, Paris Tél. : Fax : Rédaction : Bastien Cany (47 85) b-cany@pyc.fr Jan Meyer (47 84) j-meyer@pyc.fr Secrétaire de rédaction : Julien Meyrat (88 82) j-meyrat@pyc.fr Rédacteurs graphistes : Régine Carré, François Bordrez Publicité : Jean-François Le Cloirec (48 03) jf-lecloirec@pyc.fr Delphine Thimon (88 78) assistante commerciale Impression : Edips (Quetigny) Routage : GL Routage (Quetigny) Dépôt légal à parution Photo de couverture: DR Si sur le plan interne, l événement du mois réside dans la tenue de notre assemblée générale à La Baule, véritable congrès des «étancheurs», sur le plan externe c est la publication de plusieurs documents qui marque cette période. En effet, le projet de cahier de recommandations pour les techniques nouvelles concernant les «étanchéités dites photovoltaïques», lancé il y a douze mois, a été mené efficacement et rapidement, ce qui en a permis l édition dès le mois de juin de cette année. Il y a lieu de féliciter les membres de la CSFE qui se sont mobilisés en nombre pour le faire aboutir, sans oublier les assureurs qui ont fait valoir leur vision de ces toits d un nouveau genre. Nous avions jugé qu il était urgent de prévenir, de conseiller et d éclairer les nouveaux acteurs qui interviennent sur ce marché et qui pourraient minimiser l importance de la fonction étanchéité de nos travaux pour se préoccuper plus spécifiquement du produit de placement financier que représente la toiture photovoltaïque. La réalisation du «clos et couvert» engage ceux qui l exécutent et représente un ouvrage de bâtiment quels que soient les accessoires, fussent-ils coûteux, qui y sont disposés à des fins de production d énergie. Cette considération est primordiale dans le choix des matériaux d étanchéité et d isolation. La garantie décennale et son contexte législatif est une spécificité que l on ne peut pas négliger, plus méconnue des acteurs économiques extérieurs à nos métiers qu on ne le pense. Avec des systèmes intégrés au bâti, les codes civil, de la construction et de l habitation, et des assurances ne peuvent être oubliés. Ce nouveau marché ne doit pas être à l origine de la désorganisation du système de dévolution des marchés et plus généralement de l organisation de notre filière professionnelle. Certes, notre rôle consiste à nous adapter aux nouveaux marchés. Mais il faut également peser les raisons qui nous ont menés à structurer les marchés comme ils le sont aujourd hui. Toujours dans le volet environnemental, la sortie de la plaquette «La toitureterrasse: la réponse à la démarche HQE» est maintenant suivie du document d accompagnement à la fiche de données environnementales et sanitaires des membranes synthétiques, deuxième du genre après celui relatif aux onze FDES des membranes bitumineuses publiées en La végétalisation, la toiture photovoltaïque, l amélioration des performances énergétiques sont autant d atouts qui doivent nous permettre d amortir la baisse d activité enregistrée dans la construction. Les entreprises de la CSFE sont parfaitement informées pour répondre aux attentes des nouveaux défis que nos maîtres d ouvrage ou maîtres d œuvre doivent relever. JEAN PASSINI, PRÉSIDENT DE LA CSFE La réalisation du «clos et couvert» représente un ouvrage de bâtiment, quels que soient les accessoires disposés à des fins de production d énergie. É T A N C H É I T É. I N F O N U M É R O 2 2 J U I N
3 A U T O - E N T R E P R E N E U R La FFB demande l exclusion des métiers du bâtiment Àl occasion de la réunion organisée le 6 mai dernier par Hervé Novelli, secrétaire d État aux PME, Didier Ridoret, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), a demandé une nouvelle fois l exclusion du bâtiment du champ d application de l auto-entrepreneur. Pour motiver cette demande, la FFB évoque plusieurs arguments. À commencer par la distorsion de concurrence en matière de charges sociales et fiscales, alors que les entreprises sont déjà confrontées à une conjoncture difficile et se battent pour préserver leurs emplois. Autre raison avancée : la menace de perturbation des relations sociales au sein de l entreprise, à laquelle se rajoutent des risques pour l ensemble des salariés lorsque l un d eux aura utilisé les temps de repos et de récupération pour son activité d auto-entrepreneur. La dévalorisation des filières de formation serait également une conséquence du régime de l auto-entrepreneur appliqué à la construction, en proposant au premier venu de s installer dans le bâtiment au moment même où le Grenelle de l environnement impose à la profession un renforcement de sa qualification. Enfin, la FFB évoque la dégradation de l image du secteur (le statut de l auto-entrepreneur assimilant les artisans à de simples bricoleurs) ainsi que les risques pour les consommateurs en termes de sécurité et de défaut d assurance. H Q E Un hôpital certifié C est la première fois que la certification NF Bâtiments tertiaires Démarche HQE est obtenue par un hôpital : le centre hospitalier Sud Francilien de Corbeil-Essonnes (94), en restructuration depuis Ce projet, conduit par le groupe Eiffage en charge pendant une durée de trente ans de la rénovation, la maintenance et l exploitation du bâtiment, représente l un des plus importants chantiers conduits sous la forme d un bail emphytéotique hospitalier (ou bail de longue durée). Financée via un partenariat public-privé, cette opération a mobilisé une somme de 300 millions d euros. Guillaume Hannoun Groupe 6 Architectes Y V E L I N E S ETDE s offre un siège basse consommation Pour un montant de près de 50 millions d euros, le futur siège d ETDE sera un bâtiment basse consommation labellisé «BBC Effinergie». Conçu par le cabinet d architectes Hubert Godet, ce nouveau bâtiment, implanté à Montigny-le-Bretonneux (78) à proximité d une gare RER, offrira une surface de m 2 répartie sur huit niveaux. Il pourra accueillir plus de 600 personnes. Les travaux sont réalisés par un groupement d entreprises rassemblant Bouygues Bâtiment Île-de-France et ETDE. La maîtrise d ouvrage est assurée par deux filiales du groupe, Sodéarif (développement immobilier) et Elan (assistance à maîtrise d ouvrage HQE), pour le compte d Erestone*. La livraison interviendra fin Le bâtiment sera certifié NF Bâtiments tertiaires Démarche HQE et devrait obtenir le label BBC Effinergie grâce à plusieurs innovations : isolation par l extérieur, protection solaire extérieure grâce à une résille métallique perforée, utilisation d ampoules basse consommation et réglables en fonction de l occupation et de la luminosité naturelle, implantation en toiture de 300 m 2 de panneaux solaires photovoltaïques, système de chaudière à granulés de bois pour l hiver, production de froid pour l été par une surventilation nocturne et une machine à absorption transformant en eau glacée l eau chaude produite par les panneaux solaires thermiques, GTB (gestion technique des bâtiments) Grâce à ces mises en œuvre, ce bâtiment ne devrait consommer que 35 kwh/m 2 par an. Rappelons qu un bâtiment conforme à la réglementation thermique actuelle (RT 2005) consomme 180 kwh/m 2 par an et un bâtiment basse consommation (BBC), 70 kwh/m 2 par an. * Le fonds Erestone, créé fin 2007 par une filiale du groupe Santander et Bouygues Construction, est un fonds d investissement dédié à l acquisition d immeubles destinés à satisfaire à hauteur de 50 % de leur superficie les besoins locatifs propres des filiales de Bouygues Construction. É T A N C H É I T É. I N F O N U M É R O 2 2 J U I N
4 C O N J O N C T U R E Un trou d air mi-2009 bâtiment ne pourra éviter l entrée en crise.» Ce verdict «Le sans appel émane de Didier Ridoret. En effet, pour le président de la Fédération française du bâtiment, si les mesures mises en place par le gouvernement vont permettre d amortir le choc, un «trou d air» est prévisible à compter de la mi La raison : des délais inévitables de mise en œuvre de ces dispositifs, tels que le prêt écologique à taux zéro. Les conséquences, selon la fédération, pourraient être des destructions d emplois salariés et un recours quasi nul à la maind œuvre intérimaire, celle-ci ayant déjà servi de variable d ajustement l année passée. Concernant l activité des entreprises, Didier Ridoret estime qu elle est marquée aujourd hui par la multiplication des appels d offres avec des prix anormalement bas, allant jusqu à -20% par rapport à ceux normalement pratiqués. D où des répercussions, à terme, sur les fonds propres des entreprises du bâtiment. Les derniers chiffres connus font état d une baisse en volume de 2% de l activité d amélioration-entretien sur un an. Dans le neuf non résidentiel, on assiste à une baisse des mises en chantier de 35,3% au premier trimestre 2009, par rapport au premier trimestre 2008, sur trois mois glissants. Dans le logement, sur la même période, la baisse est de 34,5%. La FFB insiste toutefois sur la fragilité de ces estimations liée en grande partie à la réforme, au sein du Meeddat, du système statistique Sitadel qui perturbe fortement la lecture de l évolution du marché. D É L A I S D E P A I E M E N T Les accords dérogatoires validés Deux décrets parus au Journal officiel du 2 mai 2009 ont validé le calendrier des délais de paiement maximum prévus dans deux accords concernant les achats de produits et matériaux de construction. Ils permettent aux entreprises de bâtiment de négocier avec leurs fournisseurs un délai de paiement moins strict que celui de la loi de modernisation de l économie dans la limite de 70 jours fin de mois en 2009, 60 jours fin de mois en 2010 et 50 jours fin de mois en La FFB et la CSFE se sont félicitées de la validation des accords, en rappelant que «la réduction du crédit fournisseur est un objectif à atteindre progressivement afin de ne pas perturber l équilibre financier des entreprises». P H O T O V O LT A Ï Q U E Une gare exemplaire Située en bordure de la forêt de Saint-Germain-en-Laye (78), la gare d Achères-Ville subit actuellement une importante restructuration HQE. Ce projet a réclamé un investissement total de 3,2 millions d euros dont plus de la moitié est financée par la région Île-de-France, 40,2% par la SNCF et 2,7% par Réseau ferré de France. La deuxième phase des travaux a débuté le 30 janvier dernier et devrait se terminer fin La toiture de l édifice sera recouverte d une membrane d étanchéité équipée de cellules photovoltaïques (175 m 2 ). Elle accueillera aussi deux panneaux solaires afin de produire de l eau chaude sanitaire. Les émissions de gaz à effet de serre seront réduites de 84%, ce qui équivaut à km/an en voiture. En outre, un système baptisé Solar Spot captera la luminosité naturelle hors du passage souterrain reliant les quais et la canalisera dans le tunnel par réflexion. Parmi les éléments mis en œuvre pour optimiser la qualité environnementale de la gare, on peut citer un toit végétalisé, un mur isolant à l ouest réalisé en briques de terre cuite alvéolaires qui serviront de «pièges à chaleur», une pompe à chaleur air-eau avec double flux réversible ainsi que des détecteurs de mouvements et des sondes photosensibles qui contrôleront automatiquement l éclairage des bureaux et des espaces publics. Des urinoirs sans eau (un produit absorbant les odeurs sera présent dans le siphon) et des robinets temporisés réduiront les consommations de liquide. À noter enfin que les eaux pluviales seront récupérées pour l arrosage des plantations et pour les chasses d évacuation des toilettes. Au total, la nouvelle gare consommera 59% d eau de ville de moins qu actuellement, celle-ci restant utilisée pour les robinets des WC et la kitchenette des locaux du personnel. 6 É T A N C H É I T É. I N F O N U M É R O 2 2 J U I N
5 B AT I M AT L étanchéité répond présent Placée sous le thème du développement durable, la 27 e édition de Batimat se déroulera du 2 au 7 novembre prochains à Paris Expo porte de Versailles. Face à la crise, le salon s appuie plus que jamais sur son statut de plus grande vitrine internationale de l innovation et des tendances dans la construction. Devenu un fidèle parmi les fidèles du salon, le monde de l étanchéité devrait cette année encore être largement représenté à Batimat. «La plupart des grands acteurs seront bien au rendezvous», assurent les organisateurs. Pour l heure, la quasi-totalité des fabricants d étanchéité présents il y a deux ans ont d ores et déjà annoncé leur participation au salon. Avec en plus un nouvel exposant inédit cette année : la CSFE qui disposera pour la première fois d un stand sur le hall 1 du Parc des expositions de la porte de Versailles (Paris). Plus généralement, l espace Gros œuvre malgré l absence remarquée de quelques industriels comme ArcelorMittal résiste plutôt bien à la crise avec un taux de remplissage de 85 %. Bonne nouvelle également : alors que cette édition 2009 se déroulera une nouvelle fois sous le signe du développement durable et de l efficacité énergétique, certains secteurs affichent une belle dynamique à l instar de l isolation, «en croissance cette année sur le salon» selon Dominique Tarrin, directeur de Batimat. Parmi les nouveautés liées à la thématique, la création d un secteur «Gestion durable des bâtiments» avec des «P R O P O S E R S E P T S A L O N S E N U N», D o m i n i q u e T a r r i n, d i r e c t e u r d e B a t i m a t Étanchéité.Info : Cette année encore, le secteur de l étanchéité se révèle particulièrement fidèle à Batimat. Est-ce une surprise pour vous? Dominique Tarrin : Les grands leaders de l étanchéité ont toujours répondu présent à l occasion de Batimat. Cette fidélité tient d abord au fait qu il s agit d un secteur fort qui a également su innover et faire évoluer sa communication dans le sens des nouveaux enjeux du bâtiment et notamment du développement durable. Et sur ce point particulièrement, Batimat leur a toujours offert une vitrine formidable. É.I : Quelles sont les conséquences des difficultés du marché du bâtiment sur le salon? DT : À l arrivée, l impact global sur Batimat devrait se traduire par une baisse d environ 10 % des exposants. Il est vrai qu au départ nous avons pu nourrir quelques inquiétudes en raison également de la récession très forte du marché espagnol, alors que l Espagne est le troisième pays en termes d exposants. Mais Batimat demeure un salon solide et parfaitement établi sur son marché. Cette baisse était inévitable. Mais elle reste au final limitée. L importance de l offre est telle sur Batimat que tous les secteurs continueront d être correctement représentés. É.I : L édition 2009 renforce un peu plus encore l articulation du salon autour d espaces distincts. Quel est l objectif de cette organisation? DT : Cette édition 2009 devrait très clairement marquer le caractère de multispécialité de Batimat avec ces sept espaces personnalisés voués à devenir des salons à part entière. Avec le lancement de Zoom, qui donnera une nouvelle dimension au secteur Finition et décoration, nous souhaitons montrer notre volonté de proposer réellement sept salons en un avec des scénographies et des animations qui répondent de manière plus spécifique aux besoins des visiteurs. PROPOS RECUEILLIS PAR BC É T A N C H É I T É. I N F O N U M É R O 2 2 J U I N
6 ACTUALI solutions permettant d anticiper et de répondre aux mesures gouvernementales sur la maîtrise de l énergie, mais aussi sur les sujets de l accessibilité, de la sécurité et du confort. Désormais Batimat s articule donc autour des sept grands pôles avec, en plus de ce nouvel espace, les secteurs traditionnels : Gros œuvre, Menuiserie et fermeture, Matériel et outillage, Finition et décoration, Services, Informatique. Fort du succès rencontré en 2007 par la maison «Construisons demain», les organisateurs réitèrent l initiative avec la présentation cette année de deux maisons de ville en bois (Be-Twin) conçues pour minimiser leur empreinte écologique. En parallèle, les visiteurs pourront également découvrir une maison modulaire et itinérante répondant aux nouvelles normes BBC (basse consommation) qui sera en même temps un lieu d exposition des dernières technologies en matière d économie d énergie. Malgré leurs prévisions qui annoncent une baisse de 10 % des exposants, les organisateurs réaffirment à cinq mois de l ouverture du salon leur confiance dans cette édition. D autant plus que, comme l indique Dominique Tarrin, le «visitorat devrait progresser cette année, les attentes en termes d innovations et les besoins d information des professionnels du bâtiment sont toujours aussi forts». BC A I D E A U X P M E Oséo soutient les entreprises Après les 5 milliards d euros de risques supplémentaires au bénéfice des entreprises annoncés en octobre 2008, c est désormais à hauteur de 10 milliards qu Oséo vient en aide aux TPE et PME. De nouveaux fonds de garantie ont été mis en place : 2 milliards liés au «renforcement de la trésorerie», 2 milliards liés aux «lignes de crédit confirmées» et 1 milliard lié aux concours bancaires en faveur des entreprises de taille intermédiaire (250 à 5000 salariés). Durant la crise, Oséo a décidé d apporter son soutien à un plus grand nombre de chefs d entreprise et d améliorer les produits proposés en augmentant la quotité garantie à 90% pour les deux premiers fonds. Ces mesures répondent aux demandes transmises par le Medef.
7 TÉS > F R A N C E La végétalisation gagne toujours plus de toitures Siplast - Icopal Le marché de la végétalisation des toitures-terrasses ne cesse, depuis 2004, de stimuler la progression du développement durable dans la construction. Avec une progression en 2008 supérieure à 50 %, la surface de toitures végétales a franchi cette année dans l Hexagone la barre du demimillion de mètres carrés. «La France prend enfin conscience des avantages environnementaux des toitures végétales, cette évolution est très encourageante. Grâce aux maîtres d œuvre et aux maîtres d ouvrage écoresponsables, la technique se généralise sur tous les types de construction», note l Association des toitures végétales (Adivet) qui a communiqué ces chiffres lors de son assemblée générale, le 18 mars dernier. Selon l Adivet, les perspectives de développement restent importantes. «La prise en compte des avantages de la végétalisation thermique, gestion des eaux pluviales, confort urbain dans les réglementations issues du Grenelle de l environnement (avec le soutien du Meeddat et de l Ademe), renforcera la présence du végétal dans nos villes.» D autant plus que celles-ci favorisent de plus en plus les toitures végétales dans leur PLU (plans locaux d urbanisme).
8 F D E S Les membranes synthétiques s ouvrent à la HQE La fiche de déclaration sanitaire et environnementale pour les membranes d étanchéité synthétiques fixées mécaniquement a été publiée en juin Suivant de près celles sur les étanchéités bitumineuses, le document liste les différentes réponses que ces procédés peuvent apporter aux grandes cibles de la démarche HQE. Un an après la publication des fiches de déclaration environnementales et sanitaires (FDES) pour les membranes bitumineuses, c est au tour des fabricants de membranes d étanchéité synthétiques de rendre leur copie. Les premiers avaient édité onze fiches, les quatre adhérents du Syndicat français des enducteurs calandreurs (Sfec) se sont limités à l analyse du système le plus représentatif du marché : la membrane d étanchéité synthétique fixée mécaniquement à base de PVC-P ou TPO. Rappelons que la FDES est un document encadré par la norme NF P et visant à définir les différents impacts environnementaux d un produit en regard des fameuses quatorze cibles de la démarche HQE. La mettre au point exige de définir plusieurs paramètres de référence. Ainsi l élément d étanchéité ici considéré sera une moyenne des produits phares des quatre fabricants (lire encadré), pondérée par leurs ventes respectives en France. Les données sont fournies par chaque industriel à titre confidentiel. Garantissant la fiabilité des résultats, une revue critique du document final a été effectuée par un expert indépendant en environnement habilité par Afnor Certification. Les paramètres habituels des FDES ont été mis au point : l unité fonctionnelle (UF), à laquelle chaque impact est rapporté, correspond ici à «1 m 2 d une étanchéité de toiture avec membrane d étanchéité synthétique fixée mécaniquement, en intégrant les accessoires, les relevés d étanchéité, les entrées d eaux pluviales directement associés à la membrane». Durée de vie de trente ans Autre paramètre important à prendre en compte, la durée de vie typique (DVT) a été établie à trente ans. Les couleurs claires des membranes confèrent à la toiture un faible indice de réflexion qui permet d abaisser la température de surface par fort ensoleillement. > Si les certificats du Bureau britannique d agrément (BBA) attribuent aux membranes synthétiques une durée de vie supérieure, les fabricants ont préféré considérer l évolution rapide des usages dans le bâtiment, qui risquaient de rendre problématiques les conditions d utilisation de ces dispositifs au-delà des trente ans. Quid des résultats? Le document sorti en juin 2008 reprend une à une les cibles HQE et expose les réponses offertes par les membranes synthétiques. Tout d abord, les impacts réduits sur les ressources naturelles et énergétiques, ne serait-ce que par leurs vertus mécaniques : légères, elles permettent d optimiser épaisseur et poids, donc de limiter les consommations de matière première et d énergie de transport. La É T A N C H É I T É. I N F O N U M É R O 2 2 J U I N
9 consommation annuelle en ressource énergétique d une UF revient à 4 MJ (dont 0,1 MJ d énergie renouvelable), soit celle d une ampoule électrique de 100 watts fonctionnant pendant 11 heures. Les procédés de production, associés au choix des matières premières, limitent dans le même temps les émissions en dioxyde de carbone : 166 grammes d équivalent CO 2 par unité fonctionnelle, l équivalent de la production d une voiture de moyenne cylindrée sur 1 km. Les émissions d ozone, génératrices de «smog», sont quant à elle quasiment insignifiantes, s élevant à 0,08 gramme d équivalent éthylène par UF. Les caractéristiques du matériau, notamment son poids et la possibilité de le souder à l air chaud, sans flamme, sont également évoquées dans le cadre de l amélioration des conditions de travail, d hygiène et de sécurité du personnel en charge de la mise en œuvre. Pour ce qui est des déchets, on peut noter que l intégralité de ceux générés lors de la fabrication des membranes est réutilisée en production. Sur chantier, ces dernières en génèrent moins de 100 g/uf. Leur valorisation est possible grâce à l organisation Roofcollect développée par l Association européenne des fabricants d étanchéité synthétique (ESWA) et fondée sur l engagement volontaire des fabricants. Une faible pollution de l eau L impact sur l eau est évoqué à deux niveaux : celle utilisée lors de la fabrication du produit, durant le refroidissement en boucle fermée (qui est restituée au milieu naturel), et celle tombant sur l étanchéité qui peut être récupérée pour une utilisation en eau non potable. La consommation en eau des membranes est faible (1,7 l/uf, ce qui en précipitation équivaut à 1,4 mm/m 2 par an) et la pollution générée «très faible». Certaines membranes synthétiques sont d ailleurs dédiées à l étanchéité de réservoirs de stockage. Enfin, les couleurs claires des membranes sont invoquées dans le cadre des relations harmonieuses des bâtiments avec leur environnement immédiat et le L E S P R O D U I T S M O Y E N N É S 1 m 2 d étanchéité synthétique consomme 4 MJ par an, soit autant qu une ampoule électrique de 100 watts pendant 11 heures. La FDES décrit les caractéristiques d un «produit type» d épaisseur 1,2 mm, moyenne pondérée des principales ventes en France. Il s agit de : Rhenofol CV (3T France) ; Flagon SR et Flagon EP/PR (Flag France) ; AlkorPlan F, AlkorTop F et AlkorTec F (Renolit France) ; Sarnafil S 327, Sarnafil TS 77 et Sikaplan G (Sika France). > Sur chantier, > les membranes génèrent moins de 100 grammes de déchet par mètre carré. Leur valorisation, possible, est un des points forts du système. confort visuel (cibles 1 et 8 de la démarche HQE), mais elles confèrent surtout au matériau un faible indice de réflexion qui permet d abaisser la température de surface de la toiture par fort ensoleillement. Les membranes synthétiques disposent donc désormais d arguments «écologiques» quantifiés qui doivent leur permettre de répondre aux exigences des chantiers HQE. Reste aux maîtres d œuvre à les comparer aux autres systèmes de couverture et d étanchéité, quand la comparaison se justifie. En effet, les FDES ne rassemblent pas tous paramètres à prendre en compte et l aspect environnemental, pour important qu il soit, ne saurait se substituer aux impératifs techniques. JULIEN MEYRAT É T A N C H É I T É. I N F O N U M É R O 2 2 J U I N
10 É TA N C H É I T É S P H O T O V O LTA Ï Q U E S Des recommandations pour leur mise en œuvre Début juin, la CSFE a publié des recommandations encadrant la mise en œuvre des procédés d étanchéité photovoltaïque avec modules souples. Rôle des intervenants, organisation des travaux, caractéristiques des matériaux ou encore assurance : ce texte définit une série de bonnes pratiques qui complètent les prescriptions des DTU. Fabricants de membranes, d isolants, d accessoires mais aussi entrepreneurs et assureurs : au total, une cinquantaine de professionnels ont participé à la rédaction de ce guide consacré aux étanchéités photovoltaïques. Un document d une quinzaine de pages qui précise les dispositions essentielles à respecter pour la mise en œuvre des revêtements assurant à la fois une fonction de clos/couvert et de production d électricité. Avec ces recommandations, la commission photovoltaïque de la CSFE vient ainsi combler un vide en matière de référentiel alors que ces systèmes connaissent depuis quatre ans un développement rapide. Le nombre d installations raccordées au réseau électrique toutes technologies confondues est passé en France métropolitaine de 550 fin 2004 à fin 2008, selon les derniers chiffres fournis par Soler, la branche énergie solaire du Syndicat des énergies renouvelables. Aujourd hui, six industriels adhérents de la CSFE proposent des procédés d étanchéité photovoltaïque (voir Étanchéité.Info n 20, page 28). Pour l heure, il s agit exclusivement de membranes préfabriquées, synthétiques ou bitumineuses, intégrant (de manière irréversible), en usine ou sur chantier, des films souples composés généralement de cellules en silicium amorphe. Un premier pas vers des règles professionnelles Présenté pour la première fois lors de l assemblée générale de la CSFE, le 29 mai dernier, ce document reste bel et bien un ensemble de recommandations. «Il cherche d abord à répondre aux demandes des professionnels qui souhaitaient pouvoir préciser des points techniques et juridiques sur ces sujets mais aussi à attirer l attention des divers intervenants sur les particularités de ces nouveaux types de chantier, explique Jean Passini, président de la CSFE. Il s agit donc avant tout de conseils qui pourraient néanmoins constituer un premier pas vers l élaboration de futures règles professionnelles.» Pour l heure, les procédés d étanchéité photovoltaïques proposés en France sont des membranes préfabriquées, synthétiques ou bitumineuses, intégrant des films souples. > É T A N C H É I T É. I N F O N U M É R O 2 2 J U I N
11 pour objectif de clarifier le rôle des différents intervenants, y compris des éventuels tiers investisseurs ou intégrateurs dont l intervention, souligne le texte, «doit être resituée dans le schéma classique des marchés de bâtiments». Maître d ouvrage, maître d œuvre, entreprise d étanchéité, fabricant/concepteur/distribu - teur : pour chaque acteur, le référentiel décrit largement les fonctions et les responsabilités. Première précision apportée par le document : la mise en œuvre de ces procédés intégrés au bâti s inscrit dans une organisation classique de marché de travaux. Ce qui signifie en clair que l entreprise d étanchéité assure non seulement la fourniture et la pose de l élément porteur (en cas de tôles d acier nervurées et du bois), de l isolant thermique, des accessoires nécessaires à leur mise en œuvre mais aussi de la centrale. Cette dernière comprend le procédé d étanchéité photovoltaïque, la connectique entre étanchéité photovoltaïque et onduleur, jusqu à la borne aval de celui-ci. Selon ce principe, l étancheur pourra le cas échéant sous-traiter la partie électrique ou prendre en charge le marché, en tant que mandataire, au sein d un groupement d entreprises d étanchéité et d électricité. En arrière-plan, pour la CSFE, ce rappel de l organisation des marchés a aussi Le texte fixe les distances minimales entre les capteurs et la périphérie de la toiture, des ouvrages émergents, etc. > < Le document définit les exigences au niveau des éléments porteurs, des isolants thermiques et des revêtements d étanchéité. Une habilitation électrique pour les opérateurs Au plan technique, ce document définit un certain nombre d exigences qui visent notamment les caractéristiques des éléments porteurs, des isolants thermiques et bien sûr des revêtements d étanchéité. Des prescriptions sont également données pour le traitement des zones dépourvues de films photovoltaïques. Ces zones inactives sont généralement indispensables soit pour des questions d accessibilité, soit pour des raisons liées aux performances des cellules (ombres portées, risques de stagnation d eau). Mais outre ces cas de figure, le texte fixe également des distances minimales à respecter entre les capteurs et la périphérie des toitures, des ouvrages émergents, des équipements, des zones techniques ou encore vis-à-vis des noues, de part et d autre du fil d eau ainsi qu au pourtour des évacuations pluviales. Côté mise en œuvre, ces recommandations rappellent quelques spécificités relatives aux procédés photovoltaïques. À commencer par cette règle de base : la pose des revêtements doit être assurée par des entreprises qualifiées en étanchéité mais aussi et surtout formées aux particularités du photovoltaïque et aux risques électriques associés. Le référentiel préconise ainsi que tout opérateur impliqué en toiture photovoltaïque soit titulaire d une habilitation électrique B0V (personnel non électricien accédant sans surveillance au voisinage d installations électriques afin d y effectuer ou de diriger des travaux d ordre non électrique). Le texte mentionne également la nécessité de mettre en place une signalétique claire au droit des accès en toiture mentionnant les risques électriques. Autre rappel important en matière de mise en œuvre : le fait que le raccordement de la centrale photovoltaïque au réseau électrique ne soit pas effectué n est pas une cause de report des opérations de réception des travaux. Et ce d autant plus que ce raccordement n est pas du ressort de l entreprise d étanchéité et/ou d électricité. De même, le document stipule que l étancheur ne peut garantir à son client une production annuelle mini- 18 É T A N C H É I T É. I N F O N U M É R O 2 2 J U I N
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