D I U d Acupuncture-obstétricale de Lille Dr B. LETOMBE CONDUITE GENERALE D UN TRAITEMENT PAR ACUPUNCTURE

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1 D I U d Acupuncture-obstétricale de Lille Dr B. LETOMBE CONDUITE GENERALE D UN TRAITEMENT PAR ACUPUNCTURE Préambule personnel : La médecine est un Art, et pourvu qu elle le demeure longtemps encore. La médecine n est pas une science, et c est tant mieux! La médecine restera un art tant que les machines n accèderont pas à l intime de l homme, en espérant que la folie des hommes qui les fabriquent ne leur confère jamais ce pouvoir, au nom de quoi que ce soit, et en espérant que ceci ne soit qu une inquiétude et non une prémonition Qu est-ce que la santé ( bonne, normale of course ) dans la vision chinoise ancestrale et moderne? : essentiellement un équilibre, et un équilibre d inter-actions fondamentales Un équilibre de l homme dans l inter-action du Ciel/Terre (Tian/Di) ; l homme devant exprimer cet équilibre en son sein. Il faut au minimum deux pôles pour que puisse exister un équilibre. Ces deux pôles initiaux, première expression du Tao, sont Yin/Yang. Etre en équilibre avec soi-même, c est réaliser en soi cet équilibre harmonieux du Yin/Yang, du Ciel/Terre, du Sang/Energie, de l interne/externe, du féminin/masculin du corps/esprit etc dans l incessant des mutations. C est donc maintenant l équilibre Ciel-Homme-Terre, celui du trois, dont l expression physiologique la plus chinoise reste SanJiao, le Triple Réchauffeur. C est l équilibre dans les trois plans fondamentaux de l homme debout : frontal, sagittal, horizontal, sans oublier les trois trésors Shen, Jing, Qi. La déclinaison du quatre au sein de l homme se fera par sa conduite observée et intégrée de la dynamique de chacune des quatre saisons. Par sa présence qui reçoit répartit et transmet par le centre, la Terre permet l expression et le lien au sein du quatre, faisant apparaître la dynamique des cinq grands mouvements énergétiques en l homme et dans ses organes/entrailles. Le dédoublement du Feu par MC/TR permet l alignement avec les six énergies donnant leurs noms aux six grands axes énergétiques (voir cours et schémas ) et aux méridiens principaux. Et rapidement : sept pour les 7 orifices de la face et chiffre du féminin ; huit par dédoublement de quatre : les 8 merveilleux vaisseaux, les 8 règles diagnostiques et thérapeutiques ; neuf quand le trois se subdivise en lui-même, par lui-même, l accomplissement avant le retour au Un par le dix : il faut dix mois lunaires pour que l élaboration d un être humain soit achevée. On voit donc ainsi apparaître tout ce dont le pratiquant de l art médical devra se soucier pour entretenir et maintenir la vie. A titre d illustration de la difficulté à établir un propos concis sur le sujet du traitement par acupuncture (et il ne sera pas parlé ici de son inséparable moxibustion ) : 1

2 -Nguyen Van Ghi dans son traité (grand format) de 700 pages sur la médecine traditionnelle chinoise de 1984 consacre 140 pages au traitement par la puncture (sans compter les points hors méridiens) -Le Dr J.M. Kespi dans son ouvrage (grand format) de 760 pages «Acupuncture» (éditions La Tisserande) n a intégré que 15 pages de présentation de la thérapeutique, tant le sujet est vaste. -Voici pour information trois ouvrages pratiques (petit format ) de Lin Shi Shan et M. Dubuisson édités par l institut Yin-Yang ( Forbach ) où vous retrouverez beaucoup de propositions thérapeutiques : -Choix des points en acupuncture traditionnelle -Formules magistrales en acupuncture traditionnelle -Traitement des syndromes en acupuncture traditionnelle YIN / YANG Yin/Yang vont être pris en compte à TOUS les niveaux ; citons-en quelques uns : L hérédité père/mère : qui dès l interrogatoire sur les antécédents familiaux orientera sur une ou des fragilités d organes/entrailles transmises ou non (énergie Yuan ) et pourra amener à l utilisation rapide des points Shu/Mu. Les 8 Règles diagnostiques et thérapeutiques : véritables déclinaisons de base du Yin/Yang que je vous conseille de comprendre et de travailler dans la foulée les unes des autres ( voir les cours correspondants ). Croissance et décroissance des maladies et les notions de traitement «dans le sens/à contre sens», selon que l on suivra le sens d évolution de la maladie lorsqu elle se fait vers l amélioration ( d un niveau de profondeur Yin vers un niveau de profondeur Yang plus superficiel par exemple ), ou que l on traitera à contre sens lorsque l évolution se fait vers l aggravation (de l entraille vers l organe, au sein d un même élément, du gros intestin vers le poumon par exemple ). CIEL - HOMME - TERRE Car assez pointues au regard d un enseignement de base, ne seront pas détaillées ici les techniques dites de Chrono-acupuncture ou d Acupuncture spatio-temporelle basées sur la théorie solaire associative des 10 Troncs célestes (phases yin et yang des cinq saisons ) et des 12 Branches terrestres ( les douze heures chinoises de la journée ) ; mais sachez qu elles existent et qu elles permettent de mieux appréhender certaines notions en rapport avec le profil énergétique de naissance, et en rapport avec l horloge biologique interne des méridiens principaux et des merveilleux vaisseaux. Cependant, votre connaissance chronologique de base de la succession des cinq grands mouvements énergétiques au sein de l année, de la journée, et celle des «marées» énergétiques dans les organes et les méridiens lors des douze heures chinoises de la journée vous permettront d établir des choix thérapeutiques fondés sur ces données : exemple : un sujet ayant toujours du mal à s extraire de son lit, bougon irritable et mal réveillé, manifestant des récidives de pathologies au printemps et à l automne, ayant fait un ictère néonatal prolongé, dont le père (ou la mère au choix ou les deux, pas de bol! ) s adonnait aux dérivés du houblon, dont les crises d asthme sont de milieu de nuit, et se plaignant d une rhino-conjonctivite allergique manifeste, vous fera 2

3 évidemment penser à : un dérèglement du mouvement du Bois ( of course, mais vous aviez trouvé, n est-ce pas! ). Il sera alors parfaitement licite de traiter d emblée l organe Foie, dont l insuffisance surtout de Yin, constitutive (parents, matin, printemps +/- automne, 1h/3h +/- 3h/5h ) engendre une libération excessive du Yang du Bois vers le haut (colères, asthme, allergies à la tête ). A vous d être capable de jongler en permanence avec toutes ces informations, pour chacun des cinq éléments bien sûr, et en sachant que les déficiences associées sont d autant plus fréquentes que les pathologies sont anciennes ( cycles d engendrement et de domination ). Il est difficile de clore un paragraphe en rapport avec le trois en médecine chinoise sans évoquer le triple réchauffeur. Le T.R. est une notion, d un abord initial un peu déroutant, qui demande un véritable apprentissage intellectuel à nos esprits occidentaux. Rappel de quelques aspects fondamentaux à son sujet ( extraits de l ouvrage où sa physiologie est très détaillée, du Dr J. M. Eyssalet «Montée des nuages et descente de pluies». - il a un nom mais est sans forme (+), cela fait de lui une pure fonction. On peut décrire cette fonction en la structurant mais seulement pour les besoins de la compréhension intellectuelle. Il n a pas de structure, même s il dispose d un méridien comme chacun des viscères. - on peut lui associer l image d un arbre plongeant ses racines à un niveau inférieur ( le foyer inf. ) le mettant en rapport étroit avec l énergie ancestrale ( Yuan Qi ) par le biais des Reins ( «Yang et Yin») et du Foie, permettant à ce niveau le contact intime de l inné et de l acquis. Le tronc de ce «grand arbre métabolique» est au niveau du couple Rate/pancréas Estomac ; c est le niveau vital de première transformation des aliments et des liquides pour l élaboration de l Eau, du Sang, des Saveurs et des Energies! Branches et feuilles sont au niveau rythmique sus-diaphragmatique ( T.R. sup ), où tout ce qui a été tiré au Clair va être distribué à tout l organisme par les méridiens et les vaisseaux sanguins sous l influence de deux organes qui «battent et respirent ensemble», Poumons et Cœur, grâce à la médiation du Maître du Cœur. - Il n y a aucune séparation entre ces trois parties de l arbre! elles sont même étroitement interdépendantes, et c est bien ce qu il nous faut mentalement intégrer dans la compréhension de la fonction du T.R. - Je cite intégralement un «beau» résumé du Dr J.M. Eyssalet concernant le T.R. : «C est une fonction facilitant la bonne coordination d ensemble de la vie de relation, et exprimant, par la diversité même et l harmonie complémentaire de ses productions, l intuition de l unité insaisissable du vide médian», à méditer! LES QUATRE SAISONS : Le Ciel parle, la Terre répond : disent les textes anciens. L énergie vient du ciel et la manifestation de l inter-action lors de la rencontre de l énergie du Ciel avec celle de la Terre se voit dans la succession des saisons. Il faut une rotation de la terre autour du soleil, un plan : celui de l écliptique, et deux centres pour le plan et la rotation pour que le quatre des saisons apparaisse ( ). Dans le déroulement de son existence, l homme aussi verra se suivre son printemps (enfance), son été (âge mûr dans sa plénitude), son automne (50 à 75 ans) et son hiver 3

4 (75 à 100 ans). Une enfance brimée permettra-t-elle un adulte épanoui ou bloqué dans son développement, ou bien lui fera-t-elle traîner ses carences de l enfance jusqu à son grand âge? Le traitement de l adulte tiendra alors évidemment compte de ses déficiences passées acquises se manifestant désormais sous une autre forme. Une pathologie aussi : débute, croît, puis régresse avant de disparaître ou de se transformer («chronicisation» par exemple ). lorsqu un col utérin stoppe sa dilatation, si aucun facteur récent immédiat ne l explique, il faudra essayer de repérer au plus vite ce qui dans l interrogatoire ou l examen acupunctural de départ peut être l explication de cette stagnation et orienter le traitement acupunctural selon cette cause préalable supposée ou confortée. - exemple : une brûlure de la face interne du mollet survenue à l adolescence sur le pot d échappement brûlant de la mobylette (si si ça existait!) ou de la moto du copain, un soir d été (Ah! l amour!) peut laisser une large cicatrice qui va toucher toute la zone du Zhubin, dont vous savez désormais qu il est point du ZuShaoYin car c est le 9R et en même temps point Xi du YinWeiMai. Il est donc aisé d imaginer les répercussions gynéco-obstétricales d une telle blessure dont la localisation assez postérieure la fait échapper à un coup d œil rapide, et que la patiente a oubliée Et ceci pour déborder un peu le simple cadre de ce paragraphe, mais en profiter pour illustrer un principe fondamental dans toute médecine et bien compris des chinois : il est beaucoup plus efficace de traiter une pathologie à son origine ( la source, la racine ) qu au niveau de sa conséquence. Mais il s agit bien là peut-être du principe le plus difficile à mettre en œuvre dans tout art médical! D où l importance, face à tout symptôme, toute pathologie, de toujours se poser la question : «Pourquoi??» et de façon quasi obsessionnelle! (même si cela ne doit pas être très réalisable en salle d accouchement, je vous l accorde ) LES CINQ ELEMENTS : Ainsi que vous le savez, le centre est une notion majeure dans toutes les traditions ancestrales humaines, et je vous rappelle que la chine se nomme elle-même «l empire du milieu «. Et c est par la position centrale théorisée de la Terre que l on passe de la dynamique des quatre grands mouvements énergétiques (dénomination préférable à celle d éléments, un peu trop statique), aux deux cycles d engendrement et de domination des cinq éléments que vous maîtrisez maintenant, ainsi qu aux notions de 5 ème saison et/ou d inter-saisons. C est ce qui permet de comprendre la succession logique (celle de l engendrement) sur les méridiens principaux des cinq «éléments» positionnés sur les points Shu antiques, et vous permet aussi de comprendre les notions de point Pen (ou Ben ou Penn selon les ouvrages récents ou non ), de point de tonification et de dispersion. «Petit» rappel à propos d un exemple : le point bois (ou point élément) sur le méridien Yin en rapport avec le bois = le ZuJueYin = méridien du foie (ce qui n est pas la traduction correcte puisque le Foie c est Gan en chinois ) est DaDun = 1F = point Pen. Or c est l Eau qui fournit et transmet l Energie au Bois, l Eau est dite la mère du Bois. Sur ce méridien c est donc le point eau = QuQuan = 8F qui tonifiera l énergie et le sang (pas d eau pas de verdure pas de plantes pas de bois : simple et logique, non? ) Le Bois fournit l Energie au Feu, le Feu est dit le fils du Bois ( la réserve de bûches 4

5 s épuise à force de faire du feu ). Donc le point de dispersion sur le ZuJueYin est le point feu = XingJian = 2F ; et n est-il pas également logique que dans le sens de circulation de l énergie sur le méridien il soit situé après le point bois?, et n est-il pas logique que pour chacun, Dadun = 1F et pour XingJian = 2F, il soit donné une action sur la chaleur dans leurs indications thérapeutiques respectives : - DaDun = 1F : purifie la chaleur ; mais aussi : action importante sur les organes génitaux, sur les règles, sur le Chong Mai, etc -XingJian = 2F : élimine la chaleur et arrête les saignements, élimine la chaleur dans les Luo Mai, diffuse et élimine le feu du foie, etc. La médecine chinoise est une médecine hautement logique! Cette logique des cinq éléments permet aussi de comprendre pourquoi face à une faiblesse d un organe, ici le Foie = Gan, une règle thérapeutique (parmi d autres) dit qu on peut, voire qu il faut renforcer la mère = ici l organe Rein ( dont le 8F est d ailleurs le reflet énergétique sur le méridien! ), et qu on peut aussi disperser le fils = ici l organe Cœur (dont le 2F est le reflet énergétique sur le méridien ). SIX : Cinq réalise une organisation centrée. Six va servir à la mise en œuvre de cette organisation,en administrant par une nouvelle répartition des souffles yin/yang au croisement du dynamisme céleste et de la soumission terrestre. Le ciel parle (par six) la terre répond ( par cinq ) On parle souvent des six modalités du souffle céleste (six souffles : liu qi ) qui sont : - le froid (qui règne à l ombre) et la chaleur (qui règne au soleil), humidité et sécheresse, vent et feu. Ou bien encore, selon les auteurs : -le froid et la chaleur, le vent et la pluie, la lumière et l obscurité. Nous retiendrons la série suivante des six caractéristiques du souffle céleste : vent, chaleur, humidité, feu, sécheresse, froid. Les transformations (Hua) de ces six énergies, vont se répartir entre les trois Yin et les trois Yang. Le vent se transforme en Jue Yin, la chaleur se transforme en Shao Yin, l humidité en Tai Yin, le feu en Shao Yang, la sécheresse en Yang Ming, le froid en Tai Yang. Cette correspondance déroutante au premier abord nécessiterait une explication spécifique trop longue pour la simplicité de ce propos ; mais il vous faut en connaître l existence car cela vous introduit à l explication des noms des méridiens et des six niveaux énergétiques (voir cours à leur sujet) en acupuncture. Les méridiens sont donc au niveau de l homme l expression ( la résonnance ) transposée des six variations des souffles Yin/Yang dans l inter-action du Ciel/Terre et que l on peut aussi présenter dans la logique suivante ( citation intégrale empruntée à E. Rochat de le Vallée page 110 de «La symbolique des nombres» ) : -Shao yang : jeune Yang, petit Yang : le yang commence et perce, avec l impétuosité, la fragilité, l instabilité et la force de la jeunesse, qui est pleine de potentialités non encore réalisées comme est le jeune enfant. -Tai Yang : vieux Yang, grand Yang : le yang arrive à complétion, il a sorti sa puissance, la déploie largement mais n a plus rien d autre à exprimer, comme l adulte qui ne grandit plus et dont la force culminante s impose avant de décliner. -Yang Ming : Yang radieux, Yang brillant, lumière du Yang : lorsque le Yang pénètre dans le Yin et montre ainsi sa puissance, sa richesse, sa splendeur dans les 5

6 substances. Ainsi peut se décliner en l Homme le Yang en trois variations ( 3 souffles ), ainsi se décline aussi le Yin en l Homme : -Tai Yin : grand Yin : le yin est bien visible dans la plénitude des formes, comme à l automne dans les grains et les fruits bien mûrs. -Shao Yin : petit Yin : le yin se fait imperceptible, secret, mécanisme profond, intime et invisible de la vie. -Jue Yin : «fin du yin, yin étouffé» : dernière concentration du yin dans le but de préparer l avènement du yang, yin qui tend vers le yang comme la nuit tend vers l aurore, yin qui prépare l élan du yang. Cette présentation est celle du Shanghanlun et permet de comprendre,que dans cette vision de la dynamique de l interaction de l homme avec les énergies célestes, si une énergie perverse (Xie Qi) d origine externe parvient, avec encore une puissance suffisante au niveau du JueYin, elle pourra empêcher celui-ci d effectuer son rôle fondamental de relance et engendrer la mort! Vous entendrez un jour parler des Energies-maîtres (ou maîtresses ) et des Energiesinvitées, autre relation Ciel/Terre des six énergies citées ci-dessus, alors autant faire les présentations, une fois. Leur ordre de présentation annuelle chronologique n est pas le même selon qu elles sont terrestres (les énergies-maîtres ) ou célestes ( les énergies-invitées ). L ordre de présentation annuelle des énergies-maîtres, terrestres,est immuable, se faisant selon l engendrement que vous connaissez des cinq éléments (mouvements, agents ), c est-à-dire : bois feu terre métal eau, avec le dédoublement classique du feu en feu suzerain et feu ministre. Cela donne comme ordre de succession annuel débutant par l énergie en rapport avec le bois ( débutant au milieu du 12 ème mois, et se terminant juste avant l équinoxe de printemps pour cette première énergie, précision pour vous situer le départ de cette chronologie terrestre ) : Jue Yin (bois vent ) Shao Yin ( feu impérial ) Shao Yang ( feu ministre ) Tai Yin ( humidité terre ) Yang Ming (métal sécheresse ) Tai Yang ( froid eau ) : et il n y a pas d erreur, c est bien ainsi qu est proposé cet enchainement! Et histoire de vous compliquer la tâche, l ordre de présentation annuelle des énergies-invitées célestes est différent, mais peut-être plus simple, puisque respectant la succession des trois yin d abord suivis des trois yang, ce qui donne : Jue Yin Shao Yin Tai Yin Shao Yang Yang Ming Tai Yang. Mais ce n est pas fini! Si cet ordre de succession des énergies (quoique différent du terrestre ) ici aussi ne change pas, par contre, puisque pour un observateur chinois ancien, le Ciel bouge au-dessus d une Terre immobile, et bien chaque année, celle (des énergies-invitées célestes ) qui est la première dans le ciel n est pas la même que l année précédente, et je vous épargne le comment et le pourquoi du décalage chaque année! des cycles que cela engendre et des changements d inter-actions Ciel/Terre que cela crée! Vous avez donc encore largement de quoi vous amuser si vous souhaitez approfondir comment les chinois anciens et actuels expliquent par six, certaines variations se répercutant sur la santé des humains. et dont il faudrait tenir compte pour un traitement adapté prédictif et préventif! ( pas de panique, si vous n avez pas tout compris, c est NORMAL et vous n êtes pas les seuls, je vous rassure ; ça viendra, enfin, peut-être ). 6

7 L idéogramme de SEPT se dit QI (aussi! ), mais bien sûr ce n est pas le même idéogramme que celui de Qi : souffle, énergie! Sept est émergence, surgissement, jaillissement, élan vital, jeune yang capable de pousser même à travers la neige, Shaoyang. Mais le yang ne peut surgir que du yin (sauf au ciel? ) ; yang ne tire sa puissance que de la richesse du yin ; la puissance du surgissement ne tire sa durée que de la profondeur de son enracinement dans le yin, sinon il ne sera que rapide dispersion, épuisement, arrachement, violence incontrôlée, enfin dénuement. Avec toutes ces particularités, sept ne peut donc qu être lié au Bois, à la force des commencements, à l aspect le plus yang du bois, la V.B., sans oublier que V.B. est associée à la droiture et à la rectitude du centre nécessaire à toute poussée dirigée vers le ciel! Le Ciel, ciel de l homme aussi, où se loge les sept grands orifices supérieurs : les 2 yeux, 2 oreilles, 2 narines, 1 bouche, d où sort le Yang clair (voir gestion du clair et du trouble au sein du T.R. ). L idéogramme d orifice associe ici les notions de cavité et de lumière : il s agit autant de la lumière extérieure captée que la lumière intérieure émise (+), les yeux qui voient, tout en étant le reflet de l âme Par les sept orifices nous pénètre ce qui va nous émouvoir. Par la bonne gestion des six souffles à l interne, les émotions ne se transformeront pas en désirs incontrôlés ou en passions déstabilisantes voire destructrices vis-à-vis des cinq Zang ( organes yin ). Voilà un exemple de, comment dans l esprit de la pensée médicale chinoise, il faut apprendre à jouer de la permanente interaction et transformation entre cinq, six et sept. Pour avoir les idées claires il faut que le Yang clair issu de l extraction et de la transformation des énergies monte à la tête, monte au cerveau : il n y a pas de différence entre la pensée médicale chinoise millénaire et l esprit des ados occidentaux du 21ème siècle! Les sept orifices ne sont libres, clairs et efficients que si tout le système énergétique en amont de leur fonctionnement est efficace ( viscères, méridiens, T.R., sang ). Ils seront donc toujours importants dans votre diagnostic et dans l appréciation de votre traitement. Par 2, par 4, par HUIT : Deux est duplication du UN, partage de l unité mais sans aucune rupture (+) Quatre signe les premières distinctions de l espace et du temps pour engendrer les quatre saisons. Huit va encore plus distinguer, séparer et déployer les souffles en affirmant leur spécificité dans le dédoublement de quatre. Par le huit, les huit directions de la rose des vents sont à rapprocher des huit trigrammes, et des huit merveilleux vaisseaux qui expriment la première répartition fondamentale de la vitalité du Yin et du Yang, avant même les huit grandes articulations des quatre membres. Et puis bien sûr, les huit règles diagnostiques et thérapeutiques, huit grandes directions dans votre raisonnement diagnostique et vos perspicacités de thérapeutes commençant à mieux concevoir et utiliser l acupuncture Si vous relisez les nombres pairs, vous remarquerez qu ils comportent les qualités suivantes : ils construisent et reconstruisent encore l espace et le temps ; ils qualifient et les territoires et les moments. Comment? : en les séparant, en les distinguant dans leur diversité, leur multiplicité ; ce qui au final va constituer leurs différences dans une mise en formes qui est propre à la dynamique de la Terre (+). 7

8 Pour le 9, quoi de neuf? : Si vous relisez les nombres impairs, vous remarquerez qu ils centrent et recentrent encore, après chaque étape paire, pour revenir et retrouver l unité fondamentale à un niveau différent à chaque fois. Ils sont mises en mouvements, initiations des dynamismes, sous la force d impulsion du Ciel (+). Et pour citer une autre grande sinologue, Isabelle Robinet : les nombres émergent à Un, s établissent en Trois, s accomplissent en Cinq, s épanouissent en Sept et culminent en Neuf. Neuf est l aboutissement de la série des nombres qui permettent de comprendre et de structurer l univers!, que ce soit par 3², par 5 + 4, 6 + 3, En 9, tout a été déployé et exprimé, organisé et collecté, assemblé et achevé ; tout est arrivé à complétude. De ce fait 9 représente l achèvement des mutations mais dans l Un (+). Neuf est accomplissement avant la réintégration dans l Un par le 10. Neuf est maximum de déploiement du Yang, de ce fait neuf est grand yang, donc Tai Yang ; mais après ce maximum est obligatoirement le début de l épuisement de ce Yang qui ne peut culminer plus haut.yang parvenu à son maximum se transforme ( par renversement ) en Yin! Neuf est la salle centrale du palais mythique de l Empereur qu est le MingTang ( Hall de Lumière), à base carrée comme la Terre, au toit rond comme le Ciel, et symbolisant les quatre saisons, les huit directions de l espace, mais réunies par la salle centrale. Neuf pour les neuf cases de chacun des deux carrés magiques : celui de la rivière Luo ou Lo, et appelé le Luoshu, l autre étant le diagramme du fleuve ou Hetu. Les 9 orifices du corps : les 7 de la tête et les 2 orifices inférieurs ( qui vont «rendre à la terre» ). De Dix, que Dire? TAO TE KING (42), 3 versions La voie engendre l Un L Un engendre Deux Deux engendre Trois, Trois engendre les Dix Mille êtres Les dix mille êtres assument le Féminin et embrassent le Masculin Le Tao donne naissance à l Un L Un donne naissance au Deux Le Deux donne naissance au Trois, le Trois donne naissance à toutes choses Toutes choses sont adossées au Féminin et font face au Masculin De la Voie naquit Un D Un Deux Et de Deux Trois, Trois engendrant Dix mille Dix Mille porte Yin à dos, Yang en ses bras. DIX = + (Shi) : la croix : croisée d un axe ou plan vertical en rapport avec le Ciel avec un axe ou plan horizontal en rapport avec la Terre ; au centre de la croix, l unité recomposée, parfait agencement de la totalité du Ciel/Terre. Les nombres s arrêtent à dix, la série numérique est complète de un à dix. Dix nombre ultime, variante de Un, dix doigts de deux mains jointes. 8

9 Dix est nombre de l Homme Fin du préambule! Mais préambule de quoi? on ne sait même plus! Ah oui : de la «conduite générale d un traitement par acupuncture»!! Ah bon? Mais c est quoi le rapport? Réfléchissez, posément, tranquillement. Les Nombres, nous ont servi à parler de quoi? finalement.., de tout ce que nous devons avoir compris et intégrer pour gérer au mieux nos choix dans : LA CONDUITE GENERALE d UN TRAITEMENT PAR ACUPUNCTURE Introduction : Après un préambule, ça s impose non? Toute Médecine cherche à soulager, voire à guérir au mieux évidemment. Ce qui suppose une altération préalable de l état de santé. Ce qui suppose une définition préalable de ce qu est une bonne santé! Il serait intéressant de comparer la définition élaborée par l OMS, et celle de la pensée chinoise médicale reposant fondamentalement sur l équilibre du Yin et du Yang au sein de l homme. Mais un traitement par acupuncture se définit dans le court espace-temps de la relation patient/soignant ; il est donc une synthèse dans l instant, de deux passés, de deux présents, mais visant, projetant, espérant bien évidemment et surtout, un mieux être futur (proche ou plus lointain) pour le patient par le biais du choix du seul (le plus souvent) soignant : dualité agissante pour le mieux être de l un. Préalables obligés : Santé = bon équilibre entre le Yin et le Yang, donc altération de la santé = altération de cet équilibre Yin/Yang. Il n y a pas d excès ( relation vide/plénitude? ) de bonne santé ; on ne peut être en trop bonne santé ( car trop fait déjà disparaître la notion si fondamentale d équilibre dans la pensée médicale chinoise? ). Le préalable ne peut être qu une insuffisance de Yin ou de Yang au sein de l homme. Toute médecine a bien compris les fondamentaux de la physiologie de l organisme humain. Quelque chose nous est donné au départ ( Shen, Yuan Qi ), qu il nous faudra entretenir et faire fructifier (TR). Pour cela, il nous faudra du carburant très régulièrement ( air et nourritures : TR sup et TR moyen ). Il nous faudra trier ( le bon grain de l ivraie ) et éliminer l inutile ( TR moyen et TR inf ). Et maintenir le mouvement de la vie par les transformations, circulations, pour le retour final au Un. Notre médecine occidentale est plutôt sur le versant de la matière. La médecine chinoise nous offre un complément de lecture et de compréhension en ne séparant 9

10 jamais matière et souffles, sang et énergie, puisque n étant qu illustrations de la dialectique du Yin/Yang. Zheng Qi, ( Zhen Qi ), Xié Qi : petit rappel : Toute cette machinerie sophistiquée du vivant est sous la dépendance de l énergie résultante qui s appelle Zheng Qi = énergie saine, énergie correcte, énergie droite, énergie orthodoxe quand tout fonctionne dans l harmonie qui aboutit à la bonne santé. ( Ne la confondez pas avec Zhen Qi = énergie authentique, conforme à son origine, à sa nature, et qui est plus en rapport avec l ici et maintenant de l ensemble des mécanismes permettant la grande circulation de l énergie dans les méridiens.) Au sein même de Zheng Qi se lit le dialogue Yin/Yang : Jing, Sang,et Liquides organiques disent le Yin au sein de Zheng Qi ; l activité des viscères produisant Energie et chaleur illustre le Yang au sein de Zheng Qi. Zheng Qi (interne, Yin) sert au dialogue avec Xié Qi (externe,yang) = l ensemble des énergies pathogènes, classiquement traduites en énergies perverses. Froid et Humidité sont Yin au sein de Xié Qi, Vent et Chaleur sont Yang au sein de Xié Qi. Le premier temps d une pathologie, l origine vraie d une pathologie, reste un vide préalable de Yin ou de Yang au sein de Zheng Qi, Xié Qi n est et ne peut être donc que secondaire. Mais, c est de la meilleure compréhension possible de ce qui se joue chez le patient dans l équilibre entre Zheng Qi et Xié Qi que sont élaborés nombre de diagnostics, et les traitements qui en découleront. Physiologiquement, en état de bonne santé, Zheng Qi domine, ne laissant aucune opportunité à Xié Qi, la pathologie seule permet à Xié Qi de se manifester, et c est par le biais du traitement chassant Xié Qi et renforçant Zheng Qi que s illustre le rétablissement en l homme de l équilibre Yin/Yang. Quelques chiffres :! Le préambule avait déjà tenté l approche numérique de la mise en place de la structuration énergétique de l humain. Yin/Yang et 2, ça paraît simple si l on se force à oublier une des propriétés inamovibles de Yin/Yang qui est : la divisibilité infinie de Yin/Yang.. Et là forcément ça ne peut que se corser, puisque tout peut être envisagé et décrit selon cette dialectique, et sans fin! Et on n a à peine franchi le 2 que dès le 3 ça se gâte puisque Trois engendre dix mille. Dix mille est symbole dans la pensée chinoise : d universel, d absolument grand, qui vaut pour tout et partout, d innombrable, et donc d impossible à dénombrer et à distinguer, d infini dit E. Rochat de la Vallée. Alors j ai sorti quelques livres en ma possession pour tenter d y dénombrer les différents syndromes cliniques cités.! : 1- Traitement des syndromes en acupuncture traditionnelle, de Lin Shi Shan et M.Dubuisson, édité en 1996 par l institut Yin-Yang : 295!! 2- Zang Fu de Jérémy Ross, édité en 1989 par France-Médic : environ Précis de Médecine traditionnelle chinoise d E. Marié, édité en 2002 chez Dangles il décrit 143 syndromes! 4-Principaux syndromes ( et symptômes) de la M.T.C. par l association romande des 10

11 médecins acupuncteurs, édité chez You Feng : 66 tableaux résumés de façon très pratique dans les deux fascicules que je vous conseille de vous procurer pour leur aspect utilitaire rapide en petit format. 5-Le diagnostic en médecine chinoise de B. Auteroche et P. Navail, édité chez Maloine en 1985 (ouvrage de référence) :171 syndromes. 6- Traité de MTC de R.Vinai et B.Huret, tome 1, éditions C.I.R.E.C., en 2006 : vous ferez le calcul vous-mêmes car je n ai pas eu le courage. On ne peut donc tout savoir par cœur! Et j aurai tendance à penser que tout n est pas décrit, et qu il reste des particularités à découvrir et décrire au vu du constat suivant : - il y a en général plus de tableaux décrits pour les organes trésors ( Zang ), le nombre allant de 6 à 9 pour ces organes. - il y en a donc moins pour les entrailles ateliers ( Fu ) : 2 ou 3 syndromes décrits, sauf pour l estomac qui en compte au moins 7. On retrouve donc dans ce constat, l importance prépondérante accordée semble-t-il dans la médecine chinoise à la connaissance des Zang par rapport aux Fu, et à celle de l Estomac au sein des Fu. Mais cela n est-il pas le reflet d un inachevé, d une insuffisance? Notamment pour les organes ateliers? Notre médecine moderne n est-elle pas en train de découvrir depuis peu l importance fondamentale des intestins (le grêle notamment) pour les qualifier de «deuxièmes cerveaux». Les chinois n auraient-ils pas eu les mêmes difficultés que nous dans l exploration et la compréhension de certains organes?.. Les syndromes sont donc obligatoirement le point faible de nos enseignements : sujet trop vaste qu il vous faudra explorer (au-delà des présentations faites au fil de certains cours) dans les ouvrages qui leurs sont consacrés. Mais sujet à comprendre!et non à apprendre!. Comprendre plutôt que apprendre! certes. Alors, à propos des méridiens de la rate : Le méridien principal Zutaiyin est bien en relation directe avec Pi, la Rate, son organe correspondant ; certes mais pas seulement! car aussi en relation avec Wei, l estomac, avec Xin, le cœur, avec Fei, le poumon, par sa branche profonde. S il est facile de comprendre que des douleurs du bord médial du gros orteil droit sont très probablement en rapport avec le méridien Zutaiyin droit, il restera à comprendre pourquoi la pathologie est seulement de ce côté-là! L hallux valgus n est pas toujours bilatéral! alors que le méridien l est! Dans la liste des symptômes rapportés à l atteinte du méridien Zutaiyin, on trouve presque systématiquement dans les différents ouvrages : douleur et/ou raideur de la langue ; pourquoi pas? puisque la Rate/pancréas est en correspondance connue avec la bouche, les lèvres, l alimentation. Certes mais là encore, comme pour la relation avec les viscères profonds, c est bien la connaissance de la fin du trajet de la branche profonde du méridien principal, se terminant à la face inférieure de la racine de la langue, qui permet de comprendre ce qui relie clairement la déformation du gros orteil et certaines gênes linguales chez certaines patientes ( Sauf que d autres méridiens ont aussi des branches collatérales se terminant dans cette zone de la langue : Shoushaoyin, Zushaoyin, Zujueyin, MTM de la vessie ; au fait, la langue reflète aussi l état de Fei, le poumon, alors qu aucun de ses méridiens ne 11

12 semble parvenir à la langue d après les livres!? réalité?, oubli des textes?, insuffisance de la connaissance chinoise? ) Oui, mais, pourquoi la dame en question se plaint aussi de raideur et de douleur de la colonne vertébrale ( l obligeant parfois à rester voutée ), sans aucun antécédent traumatique ou autre pouvant l expliquer? Et bien parce que le MTM de la Rate donne une branche en profondeur vers la colonne vertébrale à partir de son passage au 3VC. Pour spécifier, semble-t-il, les atteintes des zones du méridien Zutaiyin, on trouve souvent cités les adjectifs enflé et/ou atone : il est ici probable qu il faut y voir les deux actions connues de la Rate sur les liquides organiques pour enflé, et l action sur la chair, en particulier les muscles des membres, pour atone. Dans son discours tentant de décrire son état, la dame va dire certaines choses qui pourraient très vite nous paraitre exagérées voire infondées : «j ai tout mon corps qui est raide, et ça m empêche de me détendre et de rester couchée tranquille», «et j ai l impression d être gonflée de partout». Et pourtant la première phrase fait référence à certains symptômes décrits dans les ouvrages comme étant ceux de l atteinte du grand Lo de la Rate ( dont je vous rappelle qu il débute au 21 RP, et dont il est dit qu il est en relation avec tous les méridiens et tous les vaisseaux sanguins! ). Quant à la seconde phrase elle évoque clairement l accumulation de liquide à l intérieur du corps qui est citée en cas de perturbation de l action de la Rate sur les liquides organiques. Un peu plus difficiles à comprendre parmi les symptômes donnés dans l atteinte du méridien Zutaiyin (je parle bien du méridien ) : menton et joues douloureux, tête lourde, alors que le méridien principal Zutaiyin s arrête à la langue (comme je l ai dit plus haut ). Et bien là, il faut aller relire la description du trajet du méridien distinct (ou divergent) de la rate, qui après être aussi passé à la langue sort au visage pour se réunir au méridien principal de l estomac, et sort aussi au nez pour se relier au méridien distinct de l estomac ( Vinai et Huret ) Il n y a pas de hasard dans la médecine chinoise! Elle se veut toujours profondément logique! A nous de toujours rechercher cette logique qui lui est particulière si nous voulons nous l approprier. Et ce n est pas toujours simple je vous l accorde bien volontiers! D autant que parfois certains paragraphes, certaines descriptions, satisfont à priori nettement moins cette belle logique. Et justement dans le cas de la description de l atteinte du niveau énergétique ( ou grand méridien ) Tai Yin, il pourrait y avoir un problème. En effet : dans les différents ouvrages que j ai utilisé pour ce propos, au paragraphe : Syndrome du Tai Yin sont mentionnés comme organes touchés la Rate et L Estomac! Et à aucun moment ni le Poumon ni son méridien dont le vrai nom est pourtant ShouTaiYin, ni aucun symptôme respiratoire! ( alors que le ZuTaiYin même seul passe sur tout le côté du thorax ). Il y a là comme une bizarrerie, qui ne semble avoir interloqué personne ni même mon ami J. Covin dans son très bon cours sur les syndromes fébriles d origine externe, alors? Est-ce moi qui chipote? ou bien est-ce que tout n est pas toujours si précis ou si logique? Et histoire d en rajouter une couche, dans la liste des symptômes qui décrivent 12

13 l atteinte du TR moyen ( qui regroupe essentiellement les organes Pi ( RP ) et Wei (E ), +/_ GI et IG ) il est bien noté oppression à la poitrine, gêne au thorax, et même éruptions ; alors que l organe Fei (poumon) n en fait pas du tout partie. Il faut ici chercher probablement l explication dans le fait que l atteinte du TR moyen peut être secondaire à celle du TR sup, et peut-être aussi se souvenir que le méridien principal du Poumon débute au TR moyen, si si! Au final, pourquoi cette décortication pseudo-obsessionnelle des signes de l atteinte du méridien (et on devrait dire des méridiens) de la Rate, ZuTaiYin, en tant qu exemple : 1-pour resouligner l importance de réviser régulièrement les trajets de toutes les branches de tous les méridiens principaux et secondaires. 2-pour souligner qu il est utile de pouvoir faire la différence entre les signes relevant de l atteinte des méridiens, et ceux de l atteinte des organes ; tout en sachant bien sûr qu ils peuvent être mélangés ; et que puisque l on est sensés parler traitement : - que traiter un organe sans libérer son méridien, c est comme pousser le moteur d un véhicule aux quatre pneus à plat : ça circule comment alors? Heureusement les mêmes points peuvent parfois servir à traiter simultanément l organe et son méridien, mais pas toujours. - que débloquer un méridien, en oubliant de façon répétée les signes présents de faiblesse de l organe, risque de créer ou de renforcer le déséquilibre profond au sein des organes. Et pour info, petit rappel au passage, les signes suivants qui n ont rien de très spécifique au départ : -amaigrissement -fatigue -lassitude mentale -nausées -faiblesse des membres : appartiennent au syndrome de Vide de Qi de la Rate ( et probablement à d autres, à vérifier ), et ne prennent leur sens : a)qu avec des signes digestifs en rapport avec l organe Rate (Pi) : -manque d appétit avec digestion difficile -ballonnement post-prandial épigastrique et/ou abdominal -douleurs abdominales améliorées par la chaleur et la pression (logique : on est dans un tableau de vide ) -selles molles, non moulées, voire diarrhée (signes d insuffisance pancréatique externe répertoriés dans notre médecine occidentale : on donne des enzymes pancréatiques dans la mucoviscidose ) b) qu avec des signes sur la difficulté de la Rate à maintenir le sang dans les vaisseaux : -épistaxis -ménorragies -métrorragies -ecchymoses c) qu avec des symptômes reflétant le retentissement de la faiblesse du rôle de la Rate dans le métabolisme des liquides organiques : -œdèmes de surface ou des membres, leucorrhées claires et fluides -expectoration blanche et fluide d) qu avec des signes témoignant de l insuffisance de l élévation du Qi vers le Poumon -manque de souffle, n ayant pas envie de parler -jusque dyspnée, toux, asthme. e) Le teint évoque la Rate : ivoire, jaune, cireux, terne. Le pouls : fin, faible, sans force, lent, profond, n a rien de spécifique de la Rate, il évoque seulement le vide de Qi en général. La langue pâle, l enduit blanc ne sont pas spécifiques non plus ; par contre le fait que la langue soit grosse, gonflée, avec des crevasses transversales, et les empreintes des dents, sous un enduit gras, sont des signes plus typiques de l atteinte de la Rate Vous ne serez donc pas surprises de trouver la liste des points suivants, logiquement proposés pour le traitement de ce syndrome, en tonification et/ou moxas (quand c est réalisable ) : 20V, 13F (shu, mu de RP ) ; 2RP 3RP (pt de tonification, pt Yuan ) ; 13

14 6VC 36 E ( 2 grands points de tonification de l énergie ), entre autres selon l étiologie. Il faudrait faire le même genre de travail de réflexion pour tous les méridiens, tous les syndromes, tous les organes. quasi impossible! heureusement que d autres ont passé du temps (pour nous) à écrire des ouvrages où la plus grande partie de ce travail de répertoration ( répertoire?) a été effectué. A nous de les ouvrir, de temps en temps! PAS de TRAITEMENT, sans DIAGNOSTIC correct PAS de DIAGNOSTIC, sans INTERROGATOIRE aiguisé! Mais un INTERROGATOIRE est TOUJOURS INCOMPLET! L INVERSE est de l ordre de l IMPOSSIBLE et vous allez comprendre pourquoi. 1) Les mots du patient ne sont pas les nôtres. Le patient ne dispose pas de notre dictionnaire technique. Pour lui une fesse et une cuisse c est souvent la même chose, un bras et un avant-bras c est la même chose. Il a mal PARTOUT pour signifier des douleurs pluri-focales ou multiples. Il a mal TOUT le TEMPS quand il n a mal que le jour et pas la nuit. Il a mal depuis TOUJOURS quand cela a commencé à la pré-puberté. etc.. Nous devons rectifier, pour l amener à plus de précision! 2) Et il y a les mots fourre-tout, presque vides de sens, et qui viennent sans arrêt parasiter le discours du patient, mais que lui estime significatifs. Les fréquents : fatigue, rhumatisme, tendinite, c est les nerfs, c est la circulation, j ai mal, je me sens mal, je ne me sens pas bien, je digère mal, j ai mal au ventre, etc etc etc Où pour chacun de ces termes, il faudra reprendre avec le patient le : où, quand, comment de chaque terme, et à chaque! consultation. Seuls, les patients éduqués de longue date à la demande acupuncturale apportent d emblée une information pertinente 3) Les méridiens sont d une grande précision anatomique. Pour la patiente, un bras ne comporte pas de face interne (ou antérieure) Yin, ni de face externe (ou postérieure) Yang. Pour elle, vertex (Pae Roe = 20 VG ), occiput (16 VG), front (14 VB) : c est la tête Pour elle, le dos c est la région lombaire, les reins c est la région lombaire. Elle dira : «j ai mal au cœur» au lieu de : «j ai des nausées». «tous les doigts» alors qu elle n a pas mal au pouce. etc Nous devons rectifier, pour l amener à plus de précision! 4) Même seule en consultation, elle parle à plusieurs en même temps. Dans tout ce que dira la (ou le, bien sûr) patiente, il faudra essayer de repérer qui parle, à chaque moment de chaque phrase : - la petite fille enfant unique. -la sœur dernière derrière trois frères ( ou devant ). - l adolescente en colère contre le divorce de ses parents. - la jeune femme trahie par son premier vrai compagnon. 14

15 - la jeune mère dont la première grossesse est une IVG, secret d elle seule! - l amante fantasmée ou écoeurée par l indécrotable indélicatesse des hommes! etc Alors, nous devons être clairvoyants et surtout clairentendants pour : 5) Surtout entendre ce qui est fuit, non dit, inverbalisable! Car le plus important du vécu est justement le pire. Ce pire, enfoncé, enfoui, refoulé, dont la seule idée même de simple effleurement à l orée de la pensée consciente est de l ordre de l insupportable douleur, du souvenir terrorisant ; où l entièreté de l être qui se sent en terrible danger, tente de nous le faire percevoir, deviner, au cas où nous serions peut-être celui ou celle qui pourra enfin l aider, après toutes ces années d attente désespérée. Et ce pire, même chez cette patiente qui semble vous confier tout de son intime depuis déjà dix ans, ne vous sera, très discrètement évoqué, que quand elle vous aura perçu digne et capable de le recevoir! Rien n est jamais acquis! Tout est toujours à conquérir! Le moindre faux pas de notre part, et tout repartira instantanément au fin fond des ténèbres, et pour combien de temps à nouveau.? L INTERROGATOIRE PARFAIT N EXISTERA JAMAIS! (comment un adulte peut-il savoir?. que sa mère décédée depuis si longtemps, fut violée en temps de guerre, le couteau sous la gorge, au tout début de sa grossesse, par un soldat en déroute, tué quelques heures après sous un bombardement quelle trace peut-il porter, lui, de ce vécu? ) GARDONS TOUJOURS BEAUCOUP D HUMILITE DUBITATIVE DANS CE QUE NOUS PENSONS SAVOIR DES VERITES DE L AUTRE! (car que savons-nous vraiment de nous-mêmes?.. ) Les catalogues détaillés des symptômes cliniques de la MTC existent, il faut s en procurer au moins un, mais une seule conclusion s impose pour celui qui cherche à soigner (tous types de médecines confondus ) : l autre a toujours raison, mêmes dans ses imprécisions ; et son corps, qui lui SAIT, parle à celui qui cherche à le comprendre pour l aider UN ESSAI de SCHEMA DE BASE, pour la CONDUITE GENERALE d un TRAITEMENT par ACUPUNCTURE D abord parer au plus urgent : ( en dehors d un contexte réanimatoire, même si la puncture du 1VC est proposée dans ce contexte ; peut-être essaierez-vous, un jour. ) Soulager un état aigu, une douleur aigue : - les états aigus relèvent de situations Yang, de plénitude, d excès d énergies Yang que sont Vent, Chaleur. Mais l énergie de type Vent ( et la colère en fait partie! ) associée à chacune des autres énergies dites perverses donnera facilement un tableau aigu ( reportez-vous aux deux cours du Dr J. Covin ). Alors il faudra disperser, of course! en essayant d avoir repéré la structure énergétique que vous voulez libérer : ~~un méridien principal, ou une de ses branches secondaires : exemple pour le méridien principal de la RP (Zutaiyin) dans le syndrome d obstruction par des perversités externes (vent, froid, humidité), il faut réchauffer et désobstruer le 15

16 méridien, et les points proposés par Lin Shi Shan et Dubuisson sont : 5RP (Shang Qiu, colline du métal, point métal, point de dispersion, il élimine l humidité), 9RP (Yin Ling Quan, source de la colline Yin, point eau, il élimine aussi l humidité), 6RP (San Yin Jiao, croisement des 3 Yin,Lo de groupe, élimine l humidité, entre autres actions), 36E (Zu San Li, 3 distances, point terre = Pen ou Ben, chasse le pervers et prévient les infections, entre autres), et 9F ( Yin Bao, enveloppe Yin, qui purifie l humidité/chaleur, entre autres). Il y a donc une logique à ce choix associatif. ~~un des six grands méridiens ( ou niveaux énergétiques ) : exemple pour l atteinte chaleur du niveau Yang Ming, suite à la pénétration d énergies perverses, où il faut rafraîchir la chaleur et régénérer les liquides, les mêmes auteurs proposent la série de points suivants en dispersion : 3GI ( San Jian, troisième intervalle, point bois, disperse la chaleur et traite les diarrhées), 4GI ( He Gu, torrent harmonisateur ou gueule du tigre, point Yuan, point Barrière avec le 3F, élimine le vent et purifie la chaleur, entre autres), 11GI,( Qu Chi, étang de la courbe, point terre = tonification = point He, il chasse le vent et l humidité, élimine la chaleur, traite la fièvre, et libère la superficie = Biao ),41E ( Jie Xi, vallée de division, point Feu = point de tonification et qui pourtant permet de traiter toutes les affections de chaleur du Yang Ming concernant la partie supérieure du méridien Yang Ming (tête, gorge, bouche, visage, folie ),44E ( Nei Ting, cour interne, point Eau = Rong, élimine la chaleur perverse du Yang Ming, rafraîchit la chaleur/humidité du Yang Ming ). Il y a donc une logique à associer ses points, du fait de leurs propriétés thérapeutiques repérées par les anciens. ~~ un des trois étages du Triple réchauffeur : Dans le cas du Triple Réchauffeur, le problème est assez complexe pour les raisons suivantes :.. sa description est une nouveauté à nos esprits occidentaux peu familiers des notions d alchimie taoïste interne... l individualisation des syndromes propres à chacun de ses trois étages survient assez tardivement dans la médecine chinoise. Elle vient en effet compléter et préciser en 1798 par Wu Tang ( d après Auteroche et Navailh ) les syndromes connus et préexistants de l atteinte des 4 couches ( Wei, Qi, Ying, Xue ) par la chaleur, lors des épidémies de maladies chaudes ( replongez vous dans les deux cours du Dr J. Covin ). Il individualise alors, au sein des maladies chaudes de ces épidémies, les syndromes des trois foyers plus particulièrement dans le cas de l atteinte par la chaleur-humidité... la particularité de ces syndromes d humidité-chaleur du TR tient surtout à ce que l humidité peut et/ou va se répandre, du fait de sa nature Yin, en descendant le TR : TR sup TR moyen TR inf, fournissant alors des tableaux cliniques qui empruntent de ce fait l essentiel des signes cliniques aux organes de chacun de ces 3 niveaux en les mélangeant : Poumon et MC pour le TR sup, Rate et Estomac pour le TR moyen, Foie et Reins et Intestins pour le TR inf. La progression de la pathologie du haut vers le bas, donc du Yang vers le Yin, ici aussi est donc un facteur d aggravation de la maladie. Compte tenu du nombre d organes concernés et de circonstances possibles, là aussi il vous faudra vous reportez aux ouvrages spécialisés... Mais pouvons-nous en avoir un reflet par le biais des points Shu/Mu du TR et de leurs propriétés thérapeutiques classiquement reconnues? Voyons-voir. TR sup :. Shanzhong ou Tanzhong ( selon les auteurs ) 17 VC : «milieu de la poitrine, centre du thorax» : grand point réunion du Qi, Mu du MC, en dehors de son action sur les seins et la lactation, il est donné comme point de régulation du TR sup, permettant 16

17 l évacuation de l humidité, et indiqué logiquement dans tous les troubles respiratoires, même aigus comme la crise d asthme. TR moyen : Zhongwan 12VC : milieu de l estomac ; et il ne vous a pas échappé qu aussi bien pour ce point que pour 17VC, Zhong signifie milieu, dont l idéogramme est un rectangle traversé en son milieu par un trait vertical de haut en bas. Mu de Wei (estomac), point réunion des Fu = viscères ateliers Yang, et en tant que point de croisement avec SanJiao (TR), il est donné comme point de traitement du TR moyen, et dans les symptômes aigus suivants : vomissements, hématémèse, douleur intense de l abdomen, plénitude abdominale soudaine, diarrhées / angoisses, pertes de connaissances, épilepsie, frayeurs de l enfant / asthme / vertiges du post-partum par vide de sang. TR inf : 2 points sont cités comme points Mu du TR inf selon les auteurs : 7VC et 5VC (le plus classique des deux). Yinjiao 7VC : croisement du Yin, car point de réunion important entre Ren Mai et Chong Mai, ce qui explique son action marquée sur tous les troubles gynécologiques, sur les organes génitaux internes et externes, il disperse la chaleur et l humidité, et est même cité pour aider la fermeture de la fontanelle. Shimen 5VC : porte de pierre (curieux nom : rapport possible avec l élimination des calculs urinaires = pierres) : Mu du TR, avec une action importante sur 2 entrailles du bas ventre : vessie et intestins ; mais aussi une action importante sur les troubles des règles et les leucorrhées. Pour les 4 points cités, leurs rapports nombreux et fondamentaux avec les merveilleux vaisseaux, les viscères, le Qi, le Sang, etc ne permettent pas ici de détailler leurs indications. Il nous reste le point Shu du dos du TR, qui donc en toute logique s appelle : San (trois ) Jiao(foyer) Shu : Sanjiaoshu 22V : Shu du TR, du fait du lien majeur entre TR-Reins-Ming Men-énergie Yuan, ce point agit sur tous ces paramètres : œdèmes, troubles de la miction, douleurs lombaires. Mais on lui donne aussi une action céphalique haute : céphalées, éblouissements, lèvres gercées ; et une action importante sur la sphère digestive et toutes les masses abdominales. Bref, les trois étages corporels = toute l usine interne! ~~une des quatre couches : défense, énergie, nutrition, sang. Ce système des 4 couches vous a déjà été présenté dans le cours du Dr J. Covin : «Diagnostic des syndromes fébriles d origine externe» en pages 1 et 11. Sa conception est assez tardive dans la pensée médicale chinoise, puisqu il date du 18 ème siècle ( secondairement à des difficultés à endiguer quelques épidémies assez désastreuses ), car jusque là le système des 6 niveaux énergétiques utilisé dans le ShangHanLun était semble-t-il suffisamment opérationnel. Mais à cette différence fondamentale que si les deux systèmes sont élaborés pour gérer et traiter la pénétration d énergies perverses ( relation Biao / li = intérieur/extérieur ), (ou plutôt Nei / Wei) le système des 6 niveaux du ShangHanLun s occupe de la pénétration du froid, alors que celui des 4 couches s occupe de la pénétration de la chaleur. On peut juste se demander pourquoi il semble s être écoulé environ 14 siècles entre les deux..? Vu qu à priori les médecins chinois connaissaient la chaleur en même temps que le froid.! Insuffisance de la connaissance historique.? 17

18 Et la vision médicale chinoise de la chaleur : semble là aussi un peu plus compliquée ( élaborée? ) que celle du froid. Et il ne faut pas confondre chaleur et feu, qui ne sont pas identiques ( même si parfois confondus selon le contexte )dans la pensée médicale chinoise. Au départ le Feu est d abord Souffle saisonnier, normal et physiologique, en rapport avec le Sud, l été, le Cœur, c est ainsi que nous le percevons à nos débuts chinois. mais. comme le souligne clairement le Dr J.M. Eyssalet page 154 des cinq chemins du clair et de l obscur c est d abord un secteur de l espace qui donne naissance à une énergie du cosmos, et c est donc bien le secteur du Sud qui crée la chaleur ; c est ensuite cette énergie cosmique qu est la chaleur ( donc au ciel!) qui va engendrer une modalité sur Terre ( le ciel parle d abord, la terre répond au ciel ensuite) et cette modalité est le Feu ( le Feu est le mouvement énergétique terrestre qui manifeste la chaleur d origine céleste ) L ordre est donc très important : Espace+Sud Energie celeste = chaleur réponse terrestre = Feu. La 2 ème importante distinction que soulignent ensuite les auteurs est entre la chaleur Re et la chaleur Shu (appelée canicule par E. Marié ) et là il ne faut pas commencer à se mélanger les pinceaux! Je retiendrai pour différencier Shu et Re l avis D E. Rochat de la Vallée pages 72 et 74 des 101 notions clés de la médecine chinoise. Shu ou canicule ou chaleur estivale est, comme l adjectif le dit, le Qi naturel de l été, spécifique du plein été = plutôt autour et après le solstice d été et du début de l automne (ici la chaleur du mois d août ). Shu est donc toujours externe, extérieure. Par contre Re est toujours interne à l organisme, donc toujours pathogène, non spécifique d une saison, pouvant donc se manifester n importe quand, et rentre, de ce fait, dans le cadre des 8 règles diagnostiques dans le couple froid/chaleur ( Han/Re ). A noter que dans les dénominations des syndromes en général, le terme chaleur est plus souvent rencontré que le terme feu, lequel désigne parfois l aggravation de la chaleur interne Re. Il nous reste enfin le terme Wen majoritairement traduit par Tiédeur, plutôt rattachée au début de l été en tant que forme atténuée de la chaleur. Mais. le terme générique (ou général, peu importe ) utilisé pour désigner les maladies dues à la chaleur est bien Wen Bing. Et les 3 ouvrages apparus aux 17 ème et 18 ème siècles traitant des maladies de la chaleur s intitulent : Wen Yi Lun (Traité sur les maladies épidémiques de la chaleur de Wu You Ke en 1642 ) ; Wen Re Lun (traité sur les fièvres et les maladies épidémiques de Ye Tian Shi en 1746) ; Wen Bing Tiao Bian ( Analyse détaillée des maladies de la chaleur de Wu Ju Tong en 1798 ). Donc, en termes de chaleur, canicule, feu, tiédeur, faites toujours bien attention au contexte dans lequel est employé le mot, s il désigne un phénomène normal, physiologique ou pathologique, et relisez le cours du Dr J. Covin sur les étiologies. Fin des précisions sur la chaleur Maintenant, il y a quelques particularités à bien repérer dans la constitution et la dénomination de chacune des 4 couches. Les 4 couches sont toujours présentées de la plus superficielle à la plus profonde. La plus superficielle est la couche Wei = celle de l énergie de défense ; puis vient la 18

19 couche Qi = celle de l énergie (au sens large) ; puis la couche Ying = celle de la nutrition ; puis la couche Xue = celle du sang qui est la plus profonde. La couche Wei, de défense, représente donc la surface, donc la peau et les poils et est surtout en rapport avec le Poumon. Jusque là rien de très nouveau. C est après que la présentation se complique un peu, car. : La couche Qi, celle de l énergie (sans autre qualificatif), comprend la poitrine (ou le thorax selon les traductions), donc le poumon à nouveau, le diaphragme (!), l estomac les intestins, et la vésicule biliaire, sans autre explication dans les ouvrages étudiés que le fait que la chaleur/tiédeur a pénétré au niveau des viscères, mais sans que l on sache pourquoi plutôt ceux-là que d autres..! En fait chez Auteroche et Navailh on lit «la couche du Qi comprenant de nombreux viscères aux localisations diverses, les manifestations cliniques seront variées» : ben voyons, plus flou tu meurs!. Et donc on finit par se rendre compte que les viscères qui sont cités au départ sont en fait ceux dont les syndromes d atteinte par la chaleur servent le plus souvent d exemples, tout bêtement : a) syndrome d obstruction du poumon par la tiédeur, b) stagnation de la chaleur au niveau du thorax et du diaphragme, c) accumulation de la tiédeur dans le Yang Ming (donc estomac et intestin ). Bon admettons, mais le problème, c est que tout ce qui est en rapport avec la production de l énergie en médecine chinoise, c est loin de se limiter à ces quelques syndromes! Alors pourquoi ces choix précis?. Peut-être pourrait-on trouver un début d explication dans la lecture (en chinois of course ) des 5 premiers ouvrages cités par Lin Shi Shan et Dubuisson dans la " bibilographie "(plus rigolo, non? ) page 443 du Traitement des syndromes en acupuncture traditionnelle, ouvrages datés de 1987 et 1993 et traitant de l étude et du diagnostic différentiel des syndromes, à votre bon cœur.! La couche Ying, de la nutrition, correspond au Cœur (ou au Yin du Cœur ) et au Maître du cœur (ou péricarde selon les auteurs ). Et c est présenté d emblée ainsi dans les ouvrages! C est évident pour tous, que Cœur et MC c est en rapport direct avec le nutritif! Et là encore il faut analyser en détail les quelques explications fournies pour commencer à repérer le début de logique (maintenant, si on se fout de la logique, alors pourquoi pas? ).Nous sommes donc dans la 3 ème profondeur d atteinte, ça se gâte, puisque deux couches n ont pas réussi à assumer la protection. Et cela oblige à revenir d abord à ce qui s est passé lors de l atteinte de la couche précédente, qui était donc la 2 ème du point de vue de la profondeur de pénétration de la chaleur/tiédeur, où les viscères étaient touchés. Il semble bien que la conséquence générale la plus fâcheuse de l atteinte de la 2 ème couche soit l altération/amoindrissement des liquides organiques (+). Or dans le sang, il y a du liquide qui véhicule entre autres les substances nutritives. La relation entre les liquides organiques et les substances nutritives à l intérieur des vaisseaux est donc très étroite. Et donc, on y arrive!, c est par le biais de l atteinte première des liquides que les substances nutritives sont secondairement touchées, et que bien entendu l atteinte de la couche Ying suit celle de la couche Qi. Et donc puisque cela se passe dans le sang, que cela concerne Cœur et MC, qui sont eux directement liés au sang : ça y est, j ai enfin compris, ouf! (enfin, je crois ) Et vous?.. Et on arrive à la dernière couche, et c est tant mieux! La couche Xue, du Sang (non!?, si si! ). On avait pourtant bien l impression 19

20 qu on en avait déjà bien parlé, et bien n empêche que la couche la plus profonde, celle de l atteinte la plus grave dans le cadre des 4 couches, c est bien celle du sang. C est comme çà! Bon faut dire qu on a déjà bousillé la surface, l énergie par le biais de certains viscères avec les liquides organiques au passage, et ce qui permettait de nourrir tout çà. Dans l atteinte des deux premières couches, Wei et Qi, il est logique de considérer que l on était encore dans le Yang ; dans l atteinte des deux dernières couches on est donc dans l atteinte du Yin, et les trois organes principalement concernés sont le Cœur (ben ouais ici aussi), le Foie ( on parlera donc souvent de vent interne à ce niveau d atteinte ), et le Rein (car ici le Yin est globalement très affaibli ) Ici, comme dans tous les syndromes où le sang est concerné, les hémorragies de tous types, à tous niveaux sont caractéristiques et même pathognomoniques (dico? ). Alors, maintenant, j en ai un peu ras-le-bol de cette histoire des 4 couches, et je n ai pas envie d en rajouter une à ce sujet. Pour les passionnées, les détails sont dans les livres (comment çà pas envie non plus, allons allons.. ) Une ptite conclusion provisoire pour cette année? : L organe Poumon peut être atteint par le froid. Il est responsable de la peau = de la superficie du corps. Le niveau énergétique Tai Yang est le plus superficiel et le premier touché en cas d atteinte par le froid. Le triple réchauffeur sup intègre le poumon et peut aussi être agressé par une énergie perverse (Xie Qi) externe. La couche Wei est la plus superficielle et donc en relation étroite avec le Poumon en cas d atteinte par la chaleur/tiédeur. Pour bien se repérer au sein des différents syndromes en rapport avec chacun de ces cadres de références, il serait nécessaire de comparer attentivement les symptômes de chacun de ces syndromes pour peut-être (?) mieux les mémoriser et les individualiser en pratique, peut-être Et le même travail comparatif serait à faire pour chaque organe.. euh quelqu un voudrait s y coller avec moi, ou. à ma place? 20