Voici quelques témoignages de mamans diabétiques de type 1, depuis la préparation de leur grossesse à la naissance de leur enfant.

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1 Voici quelques témoignages de mamans diabétiques de type 1, depuis la préparation de leur grossesse à la naissance de leur enfant. Ces différentes histoires illustrent bien le fait que deux grossesses diabétiques, même chez la même femme, ne se ressemblent pas. Magali, 30 ans, diabétique de type 1 1 / 9

2 Je suis diabétique depuis l âge de 17 ans. Mon diabétologue m avait prévenue : «le jour où tu voudras un enfant, il faudra le prévoir à l avance, mettre une pompe et équilibrer ton diabète avant d'être enceinte». Cette préparation consistait donc à passer sous pompe avec une insuline homologuée pour la grossesse, et à obtenir une HbA1C de 7% au maximum, avec un minimum d hypoglycémies et d hyperglycémies (actuellement, on préconise aussi la prise de vitamine B9 pendant cette période de préparation). Ma première grossesse a été préparée de la sorte, et après deux mois sous pompe, j avais le feu vert pour être enceinte avec une HbA1C de 6.9%. Ma grossesse s est bien déroulée, avec un suivi gynécologique classique mais de nombreuses visites chez le diabétologue (tous les 15 jours), des échographies mensuelles les derniers mois de grossesse (afin de vérifier notamment le poids du bébé) et des monitorings bihebdomadaires les dernières semaines (afin de détecter toute souffrance fœtale). Mon accouchement a été déclenché à 38SA (soit 3 semaines avant terme, ce qui se fait habituellement pour les DID). Le déclenchement a été long et pénible, le travail n a commencé qu au bout de 48h et j ai finalement accouché par voie basse d un magnifique petit garçon de 3kg350 qui n a pas séjourné en néonatalogie. Je suis sortie de la maternité au bout de 3 jours, comme n importe quelle femme. Ma seconde grossesse n a pas été programmée car bébé s est invité! Malgré une HBA1C de départ trop élevée (plus de 8%), celle-ci est vite descendue grâce aux très nombreux efforts de contrôles glycémiques indispensables pour toute femme enceinte. La grossesse s est bien déroulée, avec le même suivi médical que pour mon premier enfant. J ai perdu les eaux à 36,5SA. Mon enfant est né le plus naturellement du monde, sans déclenchement, par voie basse. Il pesait 3kg650 et il ne m a pas quittée non plus. Ma troisième grossesse est arrivée plus tôt que prévu avec une HBA1C de départ à 7,7%. Comme lors mes deux grossesses précédentes, la priorité des priorités a été de faire une dizaine de glycémies quotidiennes et de les analyser afin d adapter les doses d insuline. Tout s est bien également bien déroulé, malgré une indication à rester allongée pendant 6 semaines pour cause de trop nombreuses contractions, avec un suivi médical sensiblement identique. Mon accouchement a été déclenché à 38SA. Mon enfant est né dans les heures qui ont suivi, par voie basse. Il pesait 4kg et a dû séjourner en néonatalogie pendant 3 jours pour cause d hypoglycémies modérées. 2 / 9

3 Chose primordiale, j'ai été orientée vers les bons médecins : un diabétologue qui connaît les particularités de l'état de grossesse chez la femme diabétique, et un gynécologue qui connaît les incidences du diabète maternel sur le bébé. J ai pour habitude de dire que j ai bien travaillé. Je crois que c est bel et bien le cas : être enceinte et diabétique est un vrai travail au quotidien. Préparer sa grossesse, contrôler ses glycémies très souvent (y compris la nuit en période de déséquilibre), essayer de coller à la norme glycémique pour ne pas faire de mal à son enfant, ne pas perdre courage quand surviennent hypoglycémies ou hyperglycémies malgré tous ses efforts, accepter une pompe (je n en veux pas hors grossesse), etc etc la grossesse diabétique n est assurément pas une simple formalité. Mais mon travail a été payant : j ai trois fils en parfaite santé! Maryline, 34 ans, diabétique de type 1 Le diabète et moi, c est une histoire de famille Nous sommes 5 did de type 1 du côté maternel mais je suis la seule femme. Aussi, quand nous avons décidé d avoir un enfant après 10 ans de diabète, je n avais pas vraiment conscience de son impact sur ma grossesse Lorsque j ai évoqué ce désir de grossesse, ma diabétologue m a dit «d accord mais avant il 3 / 9

4 nous faut baisser votre HB et la stabiliser». Ce fut chose faite après 3 mois d efforts accrus et une HB à 6.9 %...Le suivi a été celui d une grossesse classique hormis les HB mensuels, les échographies mensuelles jusqu au 6 mois afin de vérifier que bébé ne grossissait pas trop. Au 6ème mois, j ai été arrêtée pour cause d hypertension et mon suivi s est poursuivi à l hôpital où je devais accoucher avec des visites hebdomadaires avec les sages-femmes. A 38S soit 3 semaines avant terme, on a décidé de me déclencher à cause d une toxémie gravidique (hypertension, œdème et albumine dans les urines). J ai accouché par voie basse d une petite fille de kgs. Nous sommes restées en unité kangourou 10 jours car elle avait souffert pendant l accouchement et nécessitait donc une assistance respiratoire. Une légère hypo à la naissance mais vite disparue. Pour ma deuxième grossesse, je suis tombée enceinte avec une HB à 7.5. Le stress du travail, un déménagement et 6 longs mois à attendre cette grossesse ont fait que je n étais pas dans le même état d esprit. Je suis vite descendue à des HB inférieurs à 7 durant les 8 mois suivants. J ai eu le même suivi, avec les mêmes spécialistes et dans le même hôpital mais mon gynécologue trouvait que nous grossissions trop tous les 2!! 13 kilos à 38S. C est alors que nous avons découvert que le cœur de mon petit garçon s était arrêté de battre. Il est mort in utéro sans doute dû à une macrosomie, kgs pour 56 cm. Je l ai mis au monde par voie basse comme sa sœur, comme quoi l amour de ses enfants nous pousse au delà de nos limites. Lorsque 8 mois plus tard, nous avons souhaité avoir un troisième enfant, la pose d une pompe s est imposée afin de gérer au mieux les hypoglycémies et les hyperglyémies et éviter tout autre accident. Mon HB s est maintenue entre 6.4 et 6.8 pendant ces 8 mois. J avoue que la pompe m a apporté beaucoup de souplesse et une meilleure stabilité même si aujourd hui je m en suis séparée. Cette grossesse a bien sûr été plus surveillée avec des échographies plus approfondies, des visites journalières à l hôpital dès le 7ème mois et une hospitalisation en fin de grossesse. Tout comme mes deux premiers enfants, l accouchement s est fait par voie basse à 38S d un petit garçon de kg. Tout s est merveilleusement bien déroulé et après 2 jours en observation en kangourou nous avons été transférés en maternité «classique». Trois grossesses, trois accouchements par voie basse mais trois expériences différentes. Pendant un temps, j ai regretté de ne pas avoir été plus sensibilisée aux risques du diabète Avec le recul, je me dis que ce type d accident arrive malheureusement à d autres mamans non did et que la macrosomie n explique pas tout Aujourd hui, je ne regrette rien sauf peut-être le fait de ne pas être à nouveau enceinte. Car aussi contraignante, surveillée et épuisante que peut l être une grossesse de maman diabétique, cela reste avant tout une aventure d une maman et de son enfant, de parents prêts 4 / 9

5 à tout, et cela le diabète ne nous l enlèvera jamais. Sandrine, 30 ans, diabétique de type 1 Ma grossesse, menée en 2005, a été l'expérience la plus difficile et la plus formidable que j'ai connue jusqu'à maintenant. Diabétique de type 1 depuis 1989, j'ai été traitée jusqu'au début de ma grossesse par Mixtard 30. Un mélange d'insulines qui offre peu de souplesse, avec un équilibre approximatif. Mon HbA1c était alors de 6.3 %, mais cette HbA1c ne reflétait qu'une moyenne entre des hypos et des hypers, plus ou moins maitrisées à l'aide d'un régime très contraignant. J'ai passé le premier trimestre de ma grossesse sous Insulatard et Actrapid, qui ne m'ont pas permis d'obtenir un équilibre satisfaisant. J'ai eu notamment de nombreuses hypos nocturnes sévères, avec pertes de conscience et convulsions. Ce n'est qu'à trois mois de grossesse que l'on m'a finalement passée sous pompe à insuline. Si j'avais su quel soulagement ça allait être, je l'aurais exigée bien plus tôt! Environ deux semaines m'ont suffi pour m'habituer à la pompe, et réapprendre à manger et vivre presque "normalement". Après un deuxième trimestre sans problème, les trois derniers mois nous ont amené de nouveaux soucis, avec le poids de bébé qui devenait trop élevé, et un épaississement des parois de son cœur. J'ai alors eu, pour surveiller son rythme cardiaque, un monitoring quotidien à partir de 34 SA. Heureusement, une échographie cardiaque faite par un cardio-pédiatre vers ce terme, nous a rassurés sur les risques pour bébé : l'hypertrophie était modérée. Dans les dernières semaines, j'ai aussi connu un hydramnios (excès de liquide amniotique) : 5 / 9

6 c'était impressionnant car j'étais devenue vraiment énorme! Mes HbA1c ont oscillés entre 6.3 % et 5.3% tout au long de ma grossesse, ce qui montre bien qu'une bonne HbA1c ne suffit pas toujours à écarter toutes les complications. Le déclenchement de l'accouchement a eu lieu à 38 SA, et s'est soldé par une césarienne d'urgence à la fin de la journée, car bébé supportait mal les contractions. La césarienne que j'ai subie est sans rapport avec mon diabète : cela fait simplement partie des aléas de l'accouchement! Ca a été difficile, après les dernières semaines de stress, de ne pas pouvoir serrer mon bébé dans mes bras tout de suite après sa venue au monde. J'ai du attendre deux heures en salle de réveil, avant de faire connaissance avec mon petit garçon, qui pesait 3kg600 et qui était en pleine forme! Aujourd'hui je songe à un deuxième bébé, car aussi stressant et difficile que ça a pu être pour le premier, ça en valait bien la peine! Virginie, 30 ans, diabétique de type 1 Diabétique depuis l âge de 11 ans, j ai su très tôt qu avoir un enfant ne pouvait s improviser et qu il me faudrait préparer ma grossesse plusieurs mois avant. En décembre 2004, j ai informé ma diabétologue de mon désir d enfant. Ayant alors une Hb très élevée, elle m a vivement conseillé la pompe à insuline. Je l ai installée en mars En juin de cette même année, mon 6 / 9

7 Hb est descendue à 7,3 et j ai eu alors le feu vert pour débuter ma grossesse. Je suis tombée enceinte en octobre 2005 avec une Hb à 7,5. Celle-ci est très vite descendue et j ai maintenu un 6,1 tout au long de ma grossesse. Mes besoins quotidiens en insuline d avant grossesse étaient de unités. Pendant le premier trimestre, je n ai pas constaté de baisse significative de ces besoins. En revanche, entre la 18ème et la 22ème SA, ceux-ci ont fortement augmenté et ce jusqu à la 34ème SA environ. A ce moment-là, j avais besoin d environ unités par jour. L augmentation de mes bolus repas m avait particulièrement frappée : alors qu avant, j avais besoin de 6 unités pour 60 grammes de glucide, j étais obligée d injecter 18 unités! L insulino-résistance était nette. De toutes les manières possibles, il fallait garder le cap, éviter les hyperglycémies comme les hypoglycémies, bref avoir une glycémie des plus lisses possibles. Ceci n est possible qu avec un multi contrôle de jour comme de nuit. Puis à 34 SA, les hypoglycémies sont réapparues, mes besoins en insuline diminuaient donc. Ceci serait le signe que le placenta vieillit et que la grossesse touche à sa fin. A 38 SA, j ai été déclenchée. Avec l aide de mon mari qui me testait toutes les demi-heures quand je ne pouvais le faire moi-même, j ai géré seule mes glycémies jusqu à la pose de la péridurale. Mes glycémies tournaient autour de 0,90-1,10. Puis on m a posé une perfusion de glucose et une pompe à insuline. Là, ma glycémie a augmenté à 1,40. Quelques heures après, ma petite fille naissait. J ai rapidement demandé à retrouver ma pompe et ma propre gestion. Quasi immédiatement après l accouchement, mes besoins ont été divisés par deux. Puis le surlendemain, ils étaient revenus à unités par jour. Les jours qui ont suivi (alors que je n allaitais pas), j avais de moins en moins besoin d insuline. Je tournais alors à 20 unités/jour. 7 / 9

8 Pendant de nombreuses semaines, mes glycémies ont fait les montagnes russes et je me disais : «c était presque plus facile pendant la grossesse», ce qui avec du recul est bien sûr faux! Après mon retour de couche, mes besoins sont redevenus identiques à ceux d avant grossesse avec cependant une augmentation en basal et une diminution en bolus. La préparation de la grossesse tout comme l attente de mon bébé ont radicalement changé la gestion, la vision et l acceptation de mon did. J ai la responsabilité maintenant d un enfant, j ai donc le devoir d assurer au mieux ma santé. Ma diabétologue me dit que je place la barre trop haute et que j ai gardé mes réflexes et mes exigences glycémiques de did enceinte, mais étant donné que j envisage prochainement une nouvelle grossesse, autant ne pas perdre les bonnes habitudes! Isabelle, 33 ans, diabétique de type 1 Je suis devenue diabétique à l'âge de 28 ans et personne ne m avait prévenue qu une grossesse diabétique était une entreprise délicate qui nécessitait une préparation rigoureuse et un suivi médical rapproché. J ai donc découvert que j étais enceinte sans avoir préparé ma grossesse. Mon hémoglobine glyquée était alors à 7,1 % et elle est vite descendue, pour rester constante autour de 5,8 % tout au long de la grossesse. Je suis restée sous multi-injections, passant seulement d un schéma de 4 injections à 5 injections. 8 / 9

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