FRANCE. France. La croissance devrait se redresser avec l amélioration des perspectives dans la zone euro Glissement annuel en % 4 France Zone euro
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- Jean-Philippe François Sévigny
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1 FRANCE La croissance économique devrait gagner en vigueur en 215 et 216. La baisse des prix de l énergie, l amélioration des conditions financières, le ralentissement de l assainissement budgétaire, le raffermissement de la demande extérieure et un programme de réformes favorable à la compétitivité contribueront à une hausse de la consommation et des exportations en volume. La stabilisation des prix de l énergie et la dépréciation de l euro tendront à augmenter le niveau des prix, bien que la persistance d importantes ressources inemployées exerce une pression à la baisse sur l inflation. Cependant, la faible confiance des entreprises continue de peser sur l investissement, ce qui freine les décisions d embauche et ne conduirait qu à une baisse marginale du chômage. La réduction du déficit budgétaire sur la période s appuiera sur une limitation des dépenses, tandis que les recettes devraient être réduites, notamment les cotisations sociales et l imposition des bénéfices des sociétés. L assainissement structurel induit comprend d importantes économies sur la charge de la dette et représente 1% du PIB sur les deux années. Alors que la France doit strictement adhérer à cette nouvelle trajectoire d assainissement budgétaire pour atteindre ses objectifs en matière de déficit public, il conviendra de laisser librement jouer les stabilisateurs automatiques pour éviter de compromettre la reprise. Le gouvernement devra aussi continuer à mener des réformes structurelles pour stimuler la croissance et la rendre plus inclusive. Les investissements dans les activités manufacturières, et dans les équipements plus généralement, sont faibles et irréguliers, et peinent à compenser l amortissement des immobilisations existantes, qui vieillissent. Cette faiblesse de l investissement menace la compétitivité de la France, même si les chefs d entreprise prévoient une expansion modérée de la formation de capital sur la période , stimulée en partie par les réformes structurelles en cours. La contraction de l investissement résidentiel s atténuera, malgré la baisse des prix des logements et les incertitudes réglementaires, tandis que France La croissance devrait se redresser avec l amélioration des perspectives dans la zone euro 4 France Zone euro 2 L excès de capacité continuera d exercer une pression à la baisse sur l inflation % de la population active 6 4 IPC¹ IPC sous-jacent¹ Taux de change effectif nominal Taux de chômage Indices harmonisés. Source : Base de données des Perspectives économiques de l'ocde, n
2 France : Emploi, revenu et inflation Pourcentages de variation Emploi Taux de chômage Rémunération par salarié Coûts unitaires de main-d'uvre Revenu disponible des ménages Déflateur du PIB Indice des prix à la consommation harmonisé IPCH sous-jacent Déflateur de la consommation privée Pour mémoire Taux de chômage En pourcentage de la population active, France métropolitaine. 2. Pour l'ensemble de l'économie. 3. Indice des prix à la consommation harmonisé, hors énergie, alimentation, alcool et tabac. 4. En pourcentage de la population active, taux national, incluant les départements outremer. Source : Base de données des Perspectives économiques de l'ocde, n o l investissement public restera modeste du fait de la diminution des transferts de l Etat vers les collectivités locales, qui représentent l essentiel de ces dépenses. Les conditions extérieures se sont améliorées La France connaît actuellement une expansion modeste, soutenue par l amélioration de l environnement international et des conditions financières. Les exportations se sont redressées à la fin de 214, suite à l intensification des échanges mondiaux, et la France Les performances à l export et la balance commerciale devraient s améliorer % du PIB 2 15 Exportations, en volume¹ Croissance des marchés à l export¹ Balance commerciale¹ L investissement devrait se renforcer Investissement résidentiel² Investissement non-résidentiel² Stock de capital productif² Biens et services. 2. En volume. Source : Base de données des Perspectives économiques de l'ocde, n
3 France : Indicateurs financiers Taux d'épargne nette des ménages Solde financier des administrations publiques Dette brute des administrations publiques Dette brute des administrations publiques, définition Maastricht Balance des opérations courantes Taux d'intérêt à court terme Taux d'intérêt à long terme En pourcentage du revenu disponible (épargne brute). 2. En pourcentage du PIB, valeur au marché. 3. Taux interbancaire à 3 mois. 4. Emprunts phare d'état à 1 ans. Source : Base de données des Perspectives économiques de l'ocde, n o consommation a augmenté au cours du premier trimestre, grâce aux effets de revenu induits par la baisse des prix du pétrole et aux conditions climatiques qui ont stimulé la demande d énergie. La hausse du chômage a ralenti, principalement sous l effet des emplois aidés dans le secteur non marchand visant les jeunes et les personnes peu qualifiées. Toutefois, le niveau élevé du chômage et l ampleur des ressources inutilisées France : Demande et production Quatrième trimestre Prix courants milliards d' Pourcentages de variation annuelle, en volume (prix de 21) PIB aux prix du marché Consommation privée Consommation publique Formation brute de capital fixe Secteur public Secteur privé : résidentiel Secteur privé : autres Demande intérieure finale Variation des stocks Demande intérieure totale Exportations de biens et services Importations de biens et services Exportations nettes Note : Des prévisions trimestrielles détaillées sont disponibles dans lannexe statistique pour les sept pays principaux, la zone euro et lensemble de locde. 1. Contributions aux variations du PIB en volume, montant effectif pour la première colonne. Source : Base de données des Perspectives économiques de l'ocde, n o
4 dans l économie ont poussé encore un peu plus l inflation à la baisse, malgré des conditions monétaires très accommodantes dans la zone euro. La dépréciation de l euro stimule directement les exportations françaises et renforce aussi les marchés sur lesquels, à l intérieur de la zone euro, la France exporte. Le déficit commercial est proche de 1.6 % du PIB, alors qu il avait atteint un pic de 3 % en 211. La baisse des prix de l énergie soutient à la fois la demande intérieure et celle des marchés à l exportation. Parallèlement, la confiance des ménages et le climat des affaires se sont significativement redressés, même si ces deux indicateurs restent en-deçà de leurs moyennes de long terme. La consommation privée a commencé à repartir progressivement, même si le niveau élevé du chômage a entraîné une hausse de l épargne de précaution en 214. L investissement productif devrait suivre, à mesure que les conditions de l offre de crédit continueront de s assouplir et que les incertitudes entourant la demande et le programme de réformes vont se dissiper. Des mesures budgétaires temporaires prévues en , une série de réformes structurelles visant à renforcer les profits des entreprises (voir ci-après) et le plan Juncker de mobilisation l investissement dans l UE en 216 devraient aussi participer au redémarrage de l investissement productif. Le rythme de l assainissement budgétaire a ralenti Les déséquilibres budgétaires se sont atténués, mais des efforts supplémentaires seront nécessaires pour alléger la pression fiscale et orienter significativement à la baisse la dette publique. Le montant de l assainissement budgétaire sur devrait être ramené à 1 % du PIB, ce qui est globalement approprié compte tenu de la fragilité de la reprise. Sur le front des dépenses, le niveau peu élevé des intérêts servis sur la dette publique et la réforme des retraites de 21 permettront des économies, tout comme la poursuite du gel des salaires de base des fonctionnaires des administrations publiques et les efforts de modération des dépenses de santé. Cependant, ces économies seront en partie compensées par le déploiement progressif du crédit d impôt pour la compétitivité et l emploi (CICE), qui abaisse le coût du travail sur les bas et moyens salaires. Parallèlement, les réductions de l impôt sur le revenu des ménages à faible revenu et des cotisations sociales patronales ainsi que la diminution modérée de l impôt sur les bénéfices devraient réduire les recettes publiques. Les réformes structurelles devraient cibler en priorité le marché du travail Améliorer le marché du travail, simplifier les procédures administratives et réglementaires et continuer d abaisser les dépenses publiques en pourcentage du PIB à moyen terme est essentiel pour améliorer les perspectives de croissance, la confiance et l investissement. Une fois pleinement entrés en vigueur en 216, le CICE et les baisses de cotisations sociales prévues par le Pacte de responsabilité et de solidarité auront pour effet de réduire les coûts de main-d œuvre d environ 1.4 % du PIB. Ces mesures permettront d améliorer la compétitivité internationale, même si elles pourraient être partiellement compensées par une hausse des salaires dynamique malgré l importance des ressources inutilisées dans l économie. Pour rétablir la compétitivité et améliorer la productivité, il est nécessaire d engager des réformes structurelles plus ambitieuses, notamment de limiter encore les dépenses publiques à moyen terme afin de créer une marge de manœuvre budgétaire permettant d abaisser les prélèvements obligatoires. Les efforts menés pour alléger le poids des réglementations et développer la concurrence sont les bienvenus, et ils renforcent l effet des réductions du coût de la main-d œuvre et de l impôt sur les sociétés, 134
5 mais ils doivent être largement intensifiés. Il faut aussi renforcer les compétences de la population pour stimuler la croissance à long terme et rendre la croissance plus inclusive : pour ce faire, le gouvernement doit, comme prévu, développer considérablement l apprentissage dans l enseignement secondaire et mettre au point un système efficace d assurance-qualité pour les prestataires de formations continues. Les exportations et la consommation seront le moteur de la reprise L amélioration des conditions financières, la dépréciation de l euro, les effets de revenu induits par la baisse des prix de l énergie et le ralentissement de l assainissement budgétaire devraient renforcer les exportations et stimuler la consommation privée. A mesure que les incertitudes vont quelque peu se dissiper, une accélération progressive de l investissement productif donnera une assise plus ferme à l expansion de l activité. Le taux de chômage croîtra encore un peu avant de commencer à refluer lentement vers la fin de 215. Le déficit de la balance courante devrait continuer à diminuer car la facture des importations énergétiques se réduit et les parts de marché à l exportation se redressent modérément à la faveur de la dépréciation de l euro et de l amélioration de la compétitivité-coût. Plusieurs risques entourent la projection centrale. Le programme de réformes structurelles pourrait avoir un impact plus positif que prévu sur la confiance, ce qui stimulerait la consommation et l investissement productif. L assouplissement quantitatif dans la zone euro pourrait entraîner une nouvelle dépréciation de la monnaie, dynamisant la demande en provenance des grands marchés d exportation. De nouvelles baisses du prix du pétrole pourraient aussi entraîner des effets de revenu positifs significatifs. De plus, le taux d épargne des ménages reste élevé, ce qui pourrait stimuler la consommation privée une fois la reprise solidement engagée. À l inverse, si les réformes structurelles étaient mal communiquées ou imparfaitement mises en œuvre, et ne parvenaient pas à rétablir la confiance, la reprise serait fragilisée. Par ailleurs, les effets de la faible rentabilité des entreprises, de la contraction du marché du logement et des incertitudes politiques pourraient être plus importants que prévu, tandis qu un taux de change et des prix du pétrole plus élevés que ceux retenus dans les hypothèses pèseraient sur l activité. 135
6 Extrait de : Perspectives économiques de l'ocde, Volume 215 Issue 1 Accéder à cette publication : Merci de citer ce chapitre comme suit : OCDE (215), «France», dans Perspectives économiques de l'ocde, Volume 215 Issue 1, Éditions OCDE, Paris. DOI: Cet ouvrage est publié sous la responsabilité du Secrétaire général de l'ocde. Les opinions et les interprétations exprimées ne reflètent pas nécessairement les vues officielles des pays membres de l'ocde. Ce document et toute carte qu il peut comprendre sont sans préjudice du statut de tout territoire, de la souveraineté s exerçant sur ce dernier, du tracé des frontières et limites internationales, et du nom de tout territoire, ville ou région. Vous êtes autorisés à copier, télécharger ou imprimer du contenu OCDE pour votre utilisation personnelle. Vous pouvez inclure des extraits des publications, des bases de données et produits multimédia de l OCDE dans vos documents, présentations, blogs, sites Internet et matériel d enseignement, sous réserve de faire mention de la source OCDE et du copyright. Les demandes pour usage public ou commercial ou de traduction devront être adressées à rights@oecd.org. Les demandes d autorisation de photocopier une partie de ce contenu à des fins publiques ou commerciales peuvent être obtenues auprès du Copyright Clearance Center (CCC) info@copyright.com ou du Centre français d exploitation du droit de copie (CFC) contact@cfcopies.com.
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