Guêpe Poliste - Évaluation de l intérêt comme auxiliaire naturelle des cultures sous abri -

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1 Guêpe Poliste - Évaluation de l intérêt comme auxiliaire naturelle des cultures sous abri Mise en place, suivi de l essai et rédaction : Céline MANDIN (CDA38-GDMI) Partenariat : Ctifl/SERAIL (Christian ICARD) I - But de l essai Acquisition de données bibliographiques sur la poliste gauloise en vue de favoriser sa présence sur les exploitations et de maintenir les individus présents dans le cadre d'une gestion globale des auxiliaires. II Description La poliste de son nom latin Polistes dominulus est une guêpe plus connue sous le nom de guêpe papetière. C'est un Hymenoptère de la famille des Vespidées et du genre Polistes. Ce genre forme le plus grand genre de guêpes sociales. Comme toutes les espèces de Polistes, la poliste gauloise est une prédatrice, et elle peut consommer un grand nombre de chenilles et peut donc être considérée comme utile. Elle est facilement identifiable lors de son vol, ses longues pattes se balançant. Son nid est aussi très caractéristique, car il est dépourvu d'une enveloppe, contrairement aux guêpes. Elles sont de couleurs jaune et noire. Les antennes sont entièrement jaune orange à partir du 3e article du flagelle. Le mâle (à gauche) a une taille de 24 mm tandis que la femelle a une taille comprise entre 12 et 15 mm. On remarque la différence des antennes du mâle, plus effilées et en forme d'hameçon et aussi la morphologie de la face qui est très différente.

2 III Cycle de Vie Le cycle de vie général des Polistes peut être divisé en quatre phases: 1. Phase d'émergence 2. Phase d'ouvrier 3. Phase reproductrice 4. Phase intermédiaire Au printemps, la fondation du nid se fait par une seule fondatrice initiale. Elle construit un nid contenant de 20 à 30 cellules juxtaposées destinées à recueillir les œufs. Après avoir construit la première cellule, elle construit les autres autour de la première de façon à former une construction hexagonale caractéristique. Elle y déposera ses œufs, de forme allongée, un à un dans les cellules. Après l'éclosion (en quelques jours) de la première larve, la fondatrice nourrit les larves avec ses proies prémachées. Elle va les nourrir essentiellement de chenilles et autres insectes. L'adulte se nourrit de nectar de fleurs et autres sucres sous forme liquide. Une fois les larves transformées en pupe, elle agrandit le nid et recommence à pondre. Il n'est pas rare de voir des fondatrices usurper le nid d'espèces semblables ou même de cohabiter avec des femelles d'espèces voisines. Après la première couvée de larves matures qui seront des ouvrières, la reine va limiter son activité à la ponte afin d'augmenter le nombre d'ouvrières. Approximativement deux mois après la fondation de la colonie, les premières ouvrières s'activent, dans une première phase, pour couver les œufs et entretenir le nid. Les ouvrières finissent par devenir fertiles, et une nouvelle phase de développement de la colonie commence. À la fin de l'été, les femelles reproductrices se distinguent des ouvrières par l'accumulation de graisses protectrices destinées à passer l'hiver, et en modifiant leur biochimie. Un nombre limité d'ouvrières peut devenir fertile, cette classe est appelée Gyne, ce nombre varie en fonction des espèces. Durant la phase dite «intermédiaire», les reproductrices et les mâles s'accouplent, en général les nids sont alors négligés. La colonie se disperse enfin avant l'hivernage, et les polistes cherchent leur hibernaculum (lieu où passer l'hiver). En ce qui concerne Polistes dominulus, les reines fécondées hivernent dans des zones protégées, comme sous l'écorce d'arbres morts, dans les arbres creux, dans les vides des mûrs de maisons, sous le revêtement extérieur et parfois à l'intérieur des cellules d'un nid d'une autre poliste. Bien que la plupart des nids soient nouvellement construits chaque année, les reines vont parfois utiliser un nid de l'année précédente, établissant ainsi leurs colonies plus tôt dans la saison Poliste en construction de nid

3 Nid de poliste IV - Morphologie Les Polistes et les autres membres du genre des Polistini se caractérisent par leur premier segment abdominal arrondi alors que pour la tribu des Vespini, il est plat. Les antennes des femelles présentent onze flagellomères alors qu'elles sont de douze pour les mâles. L'aiguillon, dérivé de l'ovipositeur, bien que développé, reste invisible car il est rétractile. Les mâles sont par conséquent dépourvus d'aiguillon. Comme pour les Vespini, l'aiguillon est lisse, ce qui permet de le retirer une fois planté.

4 A- Tête B- Thorax C- Abdomen 1. antenne 2. ocelle basse 3. ocelle haute 4. oeil à facettes 5. cerveau (ganglion cérébral) 6. prothorax 7. artère dorsale 8. trachée 9. mésothorax 10. métathorax 11. première aile 12. seconde aile 13. estomac 14. cœur 15. ovaire 16. tube digestif postérieur (intestin, rectum & anus) 17. anus 18. vagin 19. cordon neural (ganglions abdominaux) 20. tubes malpighien 21. coussinets 22. griffes 23. tarse 24. tibia 25. fémur 26. trochanter 27. tube digestif antérieur 28. ganglion thoracique 29. coxa 30. glande salivaire 31. ganglion subœsophagal 32.mandibules IV Comportement Cette espèce est très sociale. Elles ont une préférence innée pour placer leurs nids dans les bâtiments. Relativement pacifiques, elles n'attaquent l'homme que si elles doivent défendre leur nid. S'il existe peu de différences morphologiques entre les femelles reproductrices et les ouvrières, pour plusieurs espèces, comme la P. dominulus,, il a été montré une différence de comportement.

5 On pense que les Polistes se reconnaissent par échange de phéromones hydrocarburés. Cet hydrocarbure cuticuleux formant une «signature» est dérivé de la matière végétale et des substances utilisées pour faire le nid. Pour les P. dominulus, il a été démontré que les femelles dominantes offrent une signature olfactive sur les cuticules différentes de celle des ouvrières. De plus, le fait qu'elles restent plus longtemps dans les nids et qu'elles frottent fréquemment leur metasoma suppose qu'elles imprègnent plus le nid que les ouvrières. VI Intérêts pour nos exploitations La poliste construit son nid dans les bâtiments mais également sur les arceaux de tunnels, les plastiques de serre, les piquets en bois, les tubes métalliques... tout endroit lui conférant un abri tranquille et peu passant. Elle peut rapidement coloniser un milieu qui lui est attractif. La poliste est un prédateur efficace. Elle chasse pour nourrir les larves. Elles peuvent consommer un grand nombre de chenilles. C'est là que leur rôle dans les exploitations est important. En effet, elles ont une action de prédation très intéressante sur les noctuelles et toute sorte de chenilles ravageurs de culture. De plus la poliste est très peu agressive envers l'homme, elle n'attaque que si elle sent son nid fortement menacé. Cependant, il est possible de déplacer le nid dans un endroit plus opportun (par exemple d'un tunnel vide à un tunnel en culture), la poliste étant occupée à protéger ses larves et ses nymphes. Des observations avaient été réalisées en culture de fraises et framboises en Durant la saison, les attaques de chenilles défoliatrices n'avaient pas été observées et aucun traitement n avait été fait. Lorsque nous avions nettoyé le tunnel de culture de fraise en hors sol, nous avions dû enlever les nids de polistes car ils devenaient gênants. Nous avions alors constaté, peu de temps après plantation des fraisiers, une attaque de chenilles défoliatrices. Ceci est un constat et aucune observation directe de prédation n'avait été réalisée. Cependant, cette observation corrobore tout à fait ce que l'on peut lire dans les différents ouvrages scientifiques. L'essai pour la prédation de doryphores n'avait pas été du tout concluant. Ceci peut s'expliquer par le fait que la Poliste n'opère pas de prédation sur les jeunes larves. En effet, ces dernières sont de couleur rouge et noir, code couleur aposématique, stipulant en général un danger chez les insectes (individus toxiques quand ils sont consommés). VII Conclusion Nous constatons donc que Polistes dominulus est une espèce présente naturellement sur les exploitations et qu'il est possible de la favoriser tout simplement en ne détruisant pas ses nids. De par sa prédation sur les chenilles, elle peut être un auxiliaire naturel intéressant si les populations sont suffisamment bien implantées pour prospecter de manière efficace les cultures.

6 C'est un insecte globalement inoffensif sauf si on s'approche trop près du nid ou que les conditions climatiques sont trop chaudes (comme pour beaucoup d'hyménoptère). L'utilisation de produits phytosanitaires compatibles avec une lutte biologique devra être privilégiée si on ne souhaite pas détruire les populations installées. Afin de favoriser l'insecte sur les exploitations, il conviendra de laisser en place les nids car ils peuvent servir de refuge pour l'hivernage et peuvent également être colonisé de nouveau l'année suivante assurant un établissement plus précoce de l'insecte. Sources : S. Turillazzi and M. J. West-Eberhard (1992). "The Natural History and Evolution of Paper-Wasps". Karsai I. & Theraulaz G. (1995). "Nest building in a Social Wasp: Postures and Constraints (Hymenoptera: Vespidae)". Sociology 26 (1): Karsai I. & Penzes Z. (1996). "Intra-specific variation in the comb structure of Polistes dominulus: parameters, maturation, nest size and cell arrangement". Insectes Sociaux 43: of agricultural sciences- Cooperative extension. Entomological notes. Department of Entomology Année de mise en place : 2008 N Viniflhor de l essai : Code station de l essai : ED 38 Renseignements complémentaires auprès de : SERAIL Chemin du Finday BRINDAS Mail : station.serail@wanadoo.fr Mots clés : POLISTES - AUXILIAIRE NATUREL- Diffusion publique totale (Internet) réservée à intranet

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