Novembre Unité Progrès - Justice COMITE INTER ETATS DE LUTTE CONTRE LA SECHERESSE AU SAHEL CILSS - BURKINA FASO
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- Victorien Nadeau
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1 COMITE INTER ETATS DE LUTTE CONTRE LA SECHERESSE AU SAHEL CILSS - BURKINA FASO SECRETARIAT EXECUTIF =-=-=-=-=-=- PROGRAMME REGIONAL DE PROMOTION DES ENERGIES DOMESTIQUES ET ALTERNATIVES AU SAHEL (PREDAS) Unité Progrès - Justice Novembre 2004
2 2 TABLE DES MATIERES TABLE DES MATIERES... 2 LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES... 4 LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS... 5 LIMITES DE L ETUDE... 6 RESUME... 7 INTRODUCTION... 9 I. CONTEXTE DE L ETUDE L offre en combustibles domestiques traditionnels au Burkina Faso L offre en combustibles domestiques modernes Le gaz de pétrole liquide (GPL) Le Kérosène L énergie solaire II. APPROCHE METHODOLOGIQUE UTILISEE ET DEROULEMENT DE L ETUDE Approche Méthodologique Conception de l étude Echantillonnage Fiches d enquêtes Déroulement de l étude Formation des enquêteurs Conduite de l enquête préliminaire Conduite de l enquête pesées Contrôle, et saisie des données Traitement des données III. RESULTATS OBTENUS ET ANALYSE Taux de pénétration des différentes sources de combustibles et évolution de 1996 à Taux de pénétration des différentes sources d énergie Evolution du taux de pénétration des différentes sources d énergie de 1996 à Facteurs déterminant le choix de l énergie dominante la consommation de combustibles domestiques La consommation par catégorie de consommateurs et par usages Les déterminants du comportement des consommateurs d énergies domestiques Dépenses mensuelles consacrées a l énergie Bois de feu Charbon de bois Gaz Les équipements de cuisine utilisés Les foyers améliorés Les foyers à gaz Appréciation des consommateurs sur l utilisation du bois et souhaits exprimes en matière d énergies de substitution au bois Appréciation des ménages sur l utilisation du bois Souhaits en matière de substitution au bois de feu Choix du combustible pour la substitution au bois de feu Les principales tendances de substitution Esquisse de projection de la consommation des énergies domestiques au Burkina Faso Taux de progression de la demande de consommation d énergie Projection de la consommation urbaine, rurale et au niveau national, à l'horizon IV. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS Conclusion Quelques leçons à retenir Recommandations BIBLIOGRAPHIE ANNEXES ANNEXES 1 : EVALUATION QUANTITATIVE DES CONSOMMATIONS... 41
3 ANNEXE 2 : FICHES D ENQUETES ANNEXE 3 : TERMES DE REFERENCE
4 4 LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES A TABLEAUX Tableau 1 : Secteurs enquêtés par arrondissement au niveau de la ville de Ouagadougou 13 Tableau 2 : Secteurs enquêtés par arrondissement au niveau de la ville de Bobo Dioulasso 13 Tableau 3 : Secteurs enquêtés par arrondissement au niveau de la ville de Ouahigouya 14 Tableau 4 : Echantillon de consommateurs enquêtés à Ouagadougou 14 Tableau 5 : Echantillon de consommateurs enquêtés à Bobo-Dioulasso 14 Tableau 6 : Echantillon de consommateurs enquêtés à Ouahigouya 15 Tableau 7 : Récapitulatif de la répartition de l échantillon de l enquête-pesées par 15 catégorie de consommateurs dans les trois villes 15 Tableau 8 : Energies dominantes et marginales consommées par localité (% de la population) 18 Tableau 9 : Evolution du taux de pénétration du bois par rapport aux autres sources 20 d énergie à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Ouahigouya 20 Tableau 10 : Choix de l énergie dominante en fonction du niveau de revenus des ménages 20 Tableau 11 : Choix de l énergie dominante en fonction du type d'habitat 21 Tableau 12 : Choix de l énergie dominante en fonction de la taille du ménage 22 Tableau 13 : Consommation moyenne journalière et annuelle des ménages par personne (kg) en Tableau 14 : Consommation moyenne journalière par personne (kg) en Tableau 15 : Consommation (kg/j) des combustibles par usages dans le secteur traditionnel 23 Tableau 16 : Consommation moyenne journalière de chacune de ces unités (kg) 24 Tableau 17 : Répartition des ménages selon le nombre de fois où l on fait la cuisine 25 Tableau 18 : Intensité énergétique pour la production des repas (MJ / plat de repas) 26 Tableau 19 : Dépenses mensuelles des ménages par sources d énergies dominantes 28 Tableau 20 : Taux de pénétration des foyers améliorés à bois et à charbon de bois dans les trois villes 29 Tableau 21 : Appréciation des ménages sur l utilisation du bois 30 Tableau 22: Souhaits de substitution du bois feu en fonction du revenu du ménage 31 Tableau 23 : Choix des combustibles de substitution au bois selon la taille du ménage 31 Tableau 24 : Choix du combustible de substitution au bois selon le niveau du revenu du ménage 32 Tableau 25 : Opinions des ménages sur les réchauds à pétrole 32 Tableau 26 : Taux de croissance de la consommation d énergies domestiques entre 1992 et 1996 (tep) 35 Tableau 27 : Taux de croissance moyen annuel (tcam) des ventes de gaz et de pétrole entre 1993 et 2003 (Tonnes-métriques TM-) 35 Tableau 28 : Projection de la consommation en milieu urbain (ktep) à l horizon Tableau 29 : Projection de la consommation en milieu rural (ktep) à l horizon Tableau 30 : Consommation globale de combustibles domestiques (1000 tep) 36 B FIGURES Figure 1 : Répartition des ménages selon le nombre de fois où l on fait la cuisine 26 Figure 2 : Variation de la consommation journalière par personne (kg de bois de feu par 27 personnes par jour) 27 Figure 3 : Souhaits de substitution du bois feu en fonction de la taille du ménage 30 Figure 4: Profil de l évolution des ventes du gaz butane au Burkina de 1994 à Figure 5: Profil de l évolution des ventes du pétrole au Burkina de 1994 à Figure 6 : Evolution du taux d accroissement annuel des ventes du pétrole
5 5 LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ADP CEBV CILSS CM CONEDD CSPS DFVAF DRAHRH EDENE FAO GERED GESTOCI GPL INSD OMS PEV PLED PREDAS REEB RPTES SIR SITE SONABHY : Assemblée des Députés du Peuple : Communauté Economique du Bétail et de la Viande : Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel : Centre Médical : Conseil National pour l Environnement et le Développement Durable : Centre de Santé et de Promotion Sociale : Direction de la Foresterie Villageoise et de l Aménagement Forestier : Direction Régionale de l Agriculture, de l hydraulique et des Ressources Halieutiques : Etudes pour le Développement de Environnement et de l Energie : Organisation des Nations Unies pour l Alimentation et l Agriculture : Groupe d Etudes et de Recherche en Environnement pour le Développement : Gestion des Stocks de Cote d Ivoire : Gaz de Pétrole Liquide : Institut National des Statistiques et de la Démographie : Organisation Mondiale de la Santé : Programme Elargi de Vaccination : Plan d énergie domestique : Programme Régional de Promotion des Energies Domestiques et Alternatives au Sahel : Rapport sur l Etat de l Environnement au Burkina : Regional Program on traditional Energy Supply : Société Ivoirienne de Raffinerie : Système d Information Technologique sur l Energie : Société Nationale Burkinabé des Hydrocarbures
6 6 LIMITES DE L ETUDE Pour des raisons budgétaires, les enquêtes directes de consommation auprès des utilisateurs n ont concerné que l évaluation de la consommation urbaine de bois, charbon de bois et gaz, pour un seul usage, à savoir le chauffage. Pour l électricité et le pétrole, l évaluation a été faite sur la base d une étude documentaire auprès des institutions concernées et au moyen d interview de personnes-ressources. En outre, les enquêtes directes ont été menées durant le mois de juin qui marque le début de la saison des pluies ; elles n ont donc concerné qu une seule saison de l année. Par conséquent les résultats livrés dans ce rapport doivent être compris et interprétés en tenant compte des limites exposées ci-dessus. ***000OOO000***
7 7 RESUME La maîtrise du secteur des énergies domestiques dans les pays sahéliens est l une des priorités du Programme Régional de Promotion des Energies Domestiques et Alternative au Sahel (PREDAS). Cette maîtrise passe par une bonne connaissance des consommations des combustibles domestiques en termes de quantités spécifiques consommées, des types de combustibles et de consommateurs. L étude sur la consommation des énergies domestiques au Burkina Faso s inscrit dans ce cadre. L objectif global poursuivi est d aider le Burkina à concevoir, adopter et mettre en œuvre son plan d énergie domestique. Quant à l objectif spécifique il vise à cerner la consommation actuelle et son évolution par type d énergie (toutes sources confondues) et par usage, aussi bien en milieu urbain que rural. Toutefois, tenant compte du budget limité, les objectifs ont été recentrés sur un seul usage à savoir le chauffage et, en particulier, la cuisson des aliments. En outre, il n était pas possible de tenir compte des variations saisonnières ; ce qui aurait nécessité d étaler l étude sur une période d une année. C est pourquoi les résultats de l enquête 2000 du Ministère de l énergie ont dû être mis à profit surtout pour faire les projections. Ainsi, l étude qui a été menée dans les villes de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Ouahigouya, s est déroulée de la façon suivante : - une enquête préliminaire qui a concerné 600 ménages à Ouagadougou, 500 ménages à Bobo- Dioulasso et 400 à Ouahigouya, a permis de déterminer les sources d énergie dominante et marginale utilisées par les différentes catégories de consommateurs (ménages ordinaires, artisans, restaurateurs, centres communautaires etc.) ; - une enquête de consommation portant sur un échantillon réduit, à savoir 60 consommateurs à Ouagadougou, 50 à Bobo-Dioulasso et 40 à Ouahigouya, qui a permis d évaluer les quantités consommées par type de combustibles et par catégories de consommateurs. Les résultats montrent une prédominance du bois comme source d énergie tant au niveau des ménages qu au niveau des secteurs traditionnels (restauration et forge notamment). Les souhaits de changement exprimés par les consommateurs en faveur de l adoption du gaz en substitution au bois, sont freinés par l aggravation de la pauvreté des populations. Beaucoup de ménages trouvent plusieurs inconvénients à l utilisation du bois : il est en effet de plus en plus cher et son usage est salissant et fatigant. A Ouagadougou et à Ouahigouya, le charbon de bois est davantage utilisé pour la forge et la grillade que pour la cuisson des repas comme cela est le cas à Bobo-Dioulasso. Le taux de pénétration du gaz augmente depuis 1996 ; de plus en plus de personnes l adoptent comme source d énergie dominante. A l opposé, l utilisation du pétrole comme source dominante dans la cuisson reste un phénomène marginal en ville. Cette utilisation est pratiquement nulle en milieu rural où il est essentiellement destiné à l éclairage. Les dépenses mensuelles consacrées à l achat des énergies consommées sont en moyenne de F CFA à Ouagadougou, F CFA à Bobo-Dioulasso et F CFA à Ouahigouya. Ce qui représente 13 à 22% du SMIG.(Salaire Minimal Interprofessionnel garanti) D un point de vue dynamique, la position du bois comme source d énergie dominante s est renforcée entre 1996 et Ce fait pourrait être lié à l aggravation de la pauvreté au cours de cette période. La consommation du gaz et du charbon de bois comme sources d énergie dominante a connu une hausse notable dans les trois villes. C est à Ouahigouya que la position du gaz est la plus faible avec seulement 5% d utilisateurs à titre principal. Même s il y a, de nos jours, plus de gens qui consomment le gaz, c est essentiellement sous forme d énergie d appoint ; ceux qui l ont adopté comme source dominante ne sont pas encore nombreux, malgré des percées observées notamment à Ouagadougou. Il s agit en effet de ménages à hauts revenus et/ou de taille modeste. La progression générale du taux de pénétration du gaz s explique, en partie, par l introduction dans les circuits d approvisionnement de bouteilles de 3 et de 6
8 kg. Ce qui a permis à des consommateurs à revenus modestes d avoir accès au gaz ne serait-ce qu à titre d énergie d appoint. Tout cela révèle que l utilisation des énergies de substitution aux biocombustibles progresse mais à une vitesse encore lente. Cela peut cependant être considéré comme une bonne chose dans la mesure où le prix des énergies modernes accuse une tendance constante à la hausse, pendant que la pauvreté des populations s aggrave d année en année.. Les sources d énergie traditionnelles constituent donc un atout pour la sécurité énergétique de ces pays et pour l équilibre de leur balance des paiements. Mais, à l opposé, on constate une régression continue de la superficie et de la productivité forestière au fil des ans. Le bilan forestier, déjà négatif dans plusieurs localités du pays, le deviendra pour l ensemble du pays et dans un horizon proche (une dizaine d années). La satisfaction des besoins de bois-énergie se fera donc au prix d une surexploitation des forêts ; cette surexploitation entraînera une accélération de la dégradation du couvert forestier, des sols et de la diversité biologique. Les bases de la sécurité alimentaire et énergétique de la majorité de la population s en trouveront ainsi compromises et on assistera à une aggravation de l incidence de la pauvreté. Fort de ce constat qui confirme que le bois reste et restera sans doute pendant longtemps la source d énergie dominante des ménages, les décideurs doivent accorder davantage de priorité à l exploitation durable des ressources forestières existantes ainsi qu à la mise en œuvre de programmes de production à même d augmenter significativement l offre de bois. 8
9 9 INTRODUCTION Le bilan énergétique du Burkina Faso montre clairement la prépondérance des énergies traditionnelles sur les autres sources d énergie. En effet, les énergies traditionnelles représentent 90% du bilan énergétique contre 8% pour les hydrocarbures et 2% pour l électricité. Le bois énergie en particulier constitue la principale source d énergie pour 97 % des burkinabé. Au regard du coût de revient élevé des énergies modernes (gaz kérosène, électricité), l utilisation du bois comme combustible domestique par la majorité de la population préserve la balance commerciale déjà déficitaire du pays. De surcroît, la filière commerciale du bois procure des revenus à près de personnes et la plupart de ces personnes comptent parmi les plus pauvres. Sur le plan environnemental, l augmentation constante de la demande entraîne une surexploitation des écosystèmes forestiers dans la majeure partie du pays. A cette surexploitation s ajoute la déforestation au rythme annuel de ha due essentiellement aux défrichements agricoles (Rapport sur l Etat de l Environnement au Burkina REEB, édité par le Conseil National pour l Environnement et le Développement Durable CONEDD - en 2002). Face à cette situation, plusieurs initiatives visant la réduction et/ou l optimisation de la consommation de la biomasse ligneuse ont été engagées. Il s agit entre autres de: - la vulgarisation des foyers améliorés ; - l amélioration des procédés de carbonisation ; - la subvention du gaz butane ; - l introduction des foyers à pétrole ; - etc. Malgré tous ces efforts, aucun impact significatif sur la consommation des combustibles de bois n a été enregistré. La tendance observée serait plutôt la «substitution du bois au bois», c est à dire, du bois par le charbon de bois. La question des énergies domestiques reste donc entière. Depuis plusieurs années, le CILSS apporte son soutien aux Etats membres pour l adoption de politiques et de stratégies dans le domaine des énergies domestiques. C est à ce titre qu il a initié le Programme Régional de Promotion des Energies Domestiques et Alternatives au Sahel (PREDAS) afin d appuyer les Etats membres pour organiser durablement l approvisionnement et l utilisation des énergies domestiques tout en préservant l Environnement. Les objectifs spécifiques poursuivis par le PREDAS sont : - aider les Etats membres du CILSS à concevoir, adopter et mettre en œuvre leur plan d énergie domestique (PLED) ; - constituer un réseau de professionnels et d experts sahéliens en énergie domestique (PESED) ; - initier un système d information technologique sur l énergie (SITE) ; - aider les pays membres à concevoir et promouvoir le suivi écologique des ressources ligneuses disponibles dans les bassins d approvisionnement en bois des grandes villes du Sahel. C est dans le cadre du PLED que la présente étude a été commanditée. Elle a pour objectif global de déterminer les consommations de combustibles domestiques (bois-énergie, gaz butane, pétrole résidus agricoles, etc.).. De manière spécifique, il s agit de se baser sur une enquête de terrain pour : - quantifier les niveaux de consommation des différents types de combustibles et d équipements utilisés par les ménages ; - tirer les principales leçons enseignées par la conduite de l enquête ; - établir une situation aussi complète que possible des consommations de combustibles ligneux dans les centres urbains, en milieu rural, par catégories de consommateurs et par type de combustibles et faire une analyse prospective de la consommation des combustibles au niveau national ;
10 - faire des recommandations pour aider à la maîtrise du profil de consommation des combustibles domestiques. Le présent rapport présente les résultats de l enquête. Après le rappel du contexte de l étude et la description de l approche méthodologique utilisée, les résultats obtenus sont présentés et commentés. Enfin, une conclusion ainsi que des recommandations sont proposées. 10
11 11 I. CONTEXTE DE L ETUDE 1.1. L offre en combustibles domestiques traditionnels au Burkina Faso La production de bois énergie est assurée par l exploitation des forêts naturelles et dans une moindre mesure par les plantations forestières. Selon le code forestier, sont considérées comme forêts, les espaces naturels occupés par les formations végétales, à l exclusion de ceux résultant de l activité agricole (Loi n 006/97 ADP, portant code forestier au Burkina Faso). L estimation du potentiel ligneux disponible à l échelle nationale n est pas aisée d autant plus que les données disponibles en la matière sont dépassées. Le dernier inventaire forestier national a été réalisé entre 1980 et Par la suite, un inventaire cartographique a été réalisé et les résultats publiés en Selon les estimations les plus récentes la superficie forestière susceptible d être exploitée s élèverait à ha en Il ne serait plus que de ha en A partir de 2010, le bilan au plan national devrait être négatif 1. De façon générale, les différentes formations forestières subissent une dégradation de plus en plus prononcée à cause de différents facteurs dont les défrichements agricoles apparaissent comme le plus déterminant dans un contexte marqué par une croissance démographique constante et par une faible productivité agricole. Dans les zones aménagées, l existence de plans d aménagement et de gestion assure une exploitation durable des formations forestières. Un paquet technologique adapté au niveau d assimilation des producteurs a été mis au point et transféré aux différents Groupements de Gestion Forestière pour application. En plus des formations naturelles, il existe des plantations forestières réalisées à partir de On estime leur superficie actuelle à ha (DFVAF, 2000). Outre le bois énergie, d autres combustibles traditionnels tels que les résidus des récoltes et la bouse de vache sont utilisés par les ménages L offre en combustibles domestiques modernes Le Burkina Faso ne dispose ni de ressources propres en hydrocarbures ni de raffineries. Mais la sous région Ouest africaine dispose de sources d approvisionnement en produits pétroliers à partir desquelles le pays peut importer et assurer ses besoins. C est dans cette optique qu il a été créé en 1985 la Société Nationale des Hydrocarbures du Burkina (SONABHY). Celle ci dispose du monopole d importation et d entreposage des produits pétroliers au Burkina Faso. L amélioration de la sécurité d approvisionnement du pays en produits pétroliers a été de ce fait la principale mission de ladite Société. Cette situation demeurera jusqu à la mise en œuvre des textes relatifs à la libéralisation du sous secteur des hydrocarbures dont la situation se présente comme suit : Le gaz de pétrole liquide (GPL) Il existe plusieurs sources d approvisionnement du Burkina Faso en GPL : - à Abidjan en Côte d Ivoire où le GPL peut être acheté soit auprès de la Société Ivoirienne de Raffinerie (SIR) soit auprès de la Société de Gestion et de stockage de Côte d Ivoire (GESTOCI) ; - à Tema au Ghana où le GPL est essentiellement importé de la raffinerie GHAIP. C est le fournisseur le moins cher de la sous - région ; - auprès de la raffinerie de Port Harcourt au Nigeria qui est aussi une source potentielle d approvisionnement du Burkina en GPL. 1 Stratégie nationale de la filière commerciale du bois-énergie. Version provisoire. RPTES/APEX, juillet 2004.
12 L offre de GPL s est améliorée avec la mise sur le marché de bouteilles de 3 et 6 kg et grâce à la multiplication des points de vente Le Kérosène L approvisionnement en kérosène est aussi favorable pour le Burkina qui a le choix entre : - Abidjan avec la production locale de la raffinerie SIR ou à partir des importations internationales faites par le biais de la GESTOCI ; - le terminal d arrivée des produits pétroliers de Lomé au Togo ; - la raffinerie GHAIP à Tema au Ghana. Contrairement au gaz butane, le prix aux consommateurs du kérosène a souvent subi des hausses (72% entre 1987 et 2004 ; une dernière augmentation vient d intervenir). Par contre, c est le produit qui bénéficie du meilleur réseau de distribution dans le pays L énergie solaire Au Burkina Faso, l'évaluation du gisement solaire montre une légère disparité régionale de la ressource. Mais d'une manière globale, toutes les régions du pays disposent d'un potentiel nettement supérieur au minimum exploitable estimé à 1100 kwh/m²/an. L offre énergétique solaire est caractérisée par l ensoleillement qui est en moyenne de 5,5 kwh/m2/jour pendant 3000 à 3500 heures par an. Comme le bois énergie, l énergie solaire est une ressource nationale, disponible partout et qui, dans certaines de ses applications, peut être substituée aux énergies fossiles. 12 II. APPROCHE METHODOLOGIQUE UTILISEE ET DEROULEMENT DE L ETUDE 2.1. Approche Méthodologique Conception de l étude Conformément aux TDR (annexe n B), trois villes du Burkina Faso, Ouagadougou, Bobo Dioulasso et Ouahigouya ont été choisies pour mener l enquête de consommation des énergies traditionnelles. Cette enquête a été décomposée en deux phases. La première phase a consisté à conduire une enquête préliminaire dans le but de connaître les types d énergies domestiques utilisés pour le chauffage et la cuisson des aliments ainsi que leurs poids respectifs dans le bilan énergétique. La seconde a été consacrée à l enquête pesée proprement dite qui a permis d évaluer les quantités consommées par catégorie de consommateurs. Pour ce faire, l équipe de consultants a procédé : - à l étude documentaire ; - au choix de l échantillon à enquêter au niveau des trois villes retenues ; - à la définition des différentes bases de résidence à partir desquelles les enquêteurs devaient travailler ; - à l élaboration d un questionnaire pour la collecte des données ; - au recrutement et la formation des enquêteurs (26 au total) ; - à la réalisation des enquêtes proprement dites (enquêtes préliminaires et enquêtes-pesées) Echantillonnage La technique d'échantillonnage adoptée est la stratification. Ainsi, dans chaque ville concernée, l échantillonnage a été fait en tenant compte de deux grandes catégories de consommateurs : - les ménages dits ordinaires ;
13 - et les «Autres» composés de consommateurs professionnels (artisans, restaurateurs, dolotières, etc.) et de consommateurs communautaires (maisons d arrêts, camps militaires, centres de formation). Pour parvenir aux ménages, le choix a d abord porté sur les secteurs en fonction de leur position géographique. Trois positions ont ainsi été retenues : centrale, intermédiaire et périphérique. Ensuite à l intérieur de chaque secteur retenu, le choix des ménages s est basé sur le type d habitat. Il a été retenu trois catégories d habitat : en banco, en semi dur et en dur, tous identifiables sur une base visuelle (critère visuel. Le choix de ces deux critères (position géographique et type d habitat) est justifié par les expériences antérieures qui ont montré que : - les secteurs périphériques sont souvent parmi les plus pauvres ; - il existe une corrélation entre le type d habitat et le niveau de richesse des ménages : en effet, les plus pauvres des ménages habitent généralement des maisons en banco ; Quant au choix des «Autres» consommateurs, deux sous-catégories ont été prises en compte : les consommateurs professionnels et les consommateurs communautaires. Pour les consommateurs professionnels, on a tenu compte des activités qui consomment le plus d énergie dans le secteur traditionnel à savoir : la production de la bière de mil ou dolo, la restauration populaire, la forge et les grilleurs de viande. Pour les consommateurs communautaires, un petit nombre d unités de consommation a été retenu en raison de la taille modeste de l échantillon retenu pour les enquêtes-pesées. Le choix définitif de l échantillon pour les enquêtes-pesées a pris en compte les échantillons d enquêtes similaires menées antérieurement dans les trois villes pour deux raisons : pouvoir procéder à d éventuelles comparaisons diachroniques, et pouvoir bénéficier d unités de consommation «habitués» à ce type d enquêtes Les secteurs enquêtés Le choix des secteurs a donné les résultats suivants : Secteurs de la ville de Ouagadougou La ville de Ouagadougou compte trente (30) secteurs répartis dans les cinq (5) arrondissements ci après : Signonghin, Baskuy, Bogodogo, Boulmiougou et Nongremassom. Deux secteurs ont été choisis par arrondissement. Ils sont indiqués dans le tableau n 1. Tableau 1 : Secteurs enquêtés par arrondissement au niveau de la ville de Ouagadougou Arrondissements Secteurs enquêtés Position géographique Baskuy 7, 12 Centrale Bogodogo 14, 30 Boulmiougou 16, 19 Intermédiaire Nongremassom 13, 27 Signonghin 20, 22 Périphérique Secteurs de la ville de Bobo - Dioulasso Quatorze (14) secteurs sur 20 ont été enquêtés à Bobo Dioulasso. La répartition des secteurs retenus par arrondissement est mentionnée dans le tableau n 2. Tableau 2 : Secteurs enquêtés par arrondissement au niveau de la ville de Bobo Dioulasso Ville Arrondissements Secteurs enquêtés Position géographique DAFRA 3, 4, 5, 14, 15, 16, 17, 24 Centrale Bobo Dioulasso DO 11, 12 Intermédiaire KONSA 1, 9, 20, 21 Périphérique 13
14 14 Secteurs de la ville de Ouahigouya A Ouahigouya, l étude a concerné neuf (9) des 14 secteurs que compte la ville. Il s agit des secteurs ci après. Tableau 3 : Secteurs enquêtés par arrondissement au niveau de la ville de Ouahigouya Ville Secteurs enquêtés Position géographique 1, 2, 4 Centrale Ouahigouya 6, 7, 8 Intermédiaire 10, Périphérique Les ménages et autres consommateurs enquêtés - Pour les ménages ordinaires Le type d habitat a été le principal critère utilisé pour le choix des ménages. Selon le dernier recensement (INSD, 1996), la répartition des ménages par type d habitat se présente comme suit au niveau des trois villes retenues : - Ouagadougou : 90% des ménages habitent dans des maisons en dur ou semi dur, 10% habitent dans des maisons en banco ; - Bobo-Dioulasso : 70% des ménages habitent dans des maisons en dur ou semi dur et 30% habitent dans des maisons en banco ; - Ouahigouya : 40% des ménages habitent dans des maisons en dur ou semi-dur et 60% habitent dans des maisons en banco. Comme déjà indiqué, pour les autres consommateurs, un minimum de trois par catégorie a été retenu sur la base d un choix raisonné. Ainsi, six cent (600) ménages ont été enquêtés dans la ville de Ouagadougou selon la répartition donnée dans le tableau suivant : Tableau 4 : Echantillon de consommateurs enquêtés à Ouagadougou Situation géographique Secteurs concernés Centrale 7, 12, Nombre de ménages lors de l enquête préliminaire Ménages ordinaire s Nombres de consommateurs lors de l enquête pesées Artisans et commerce Nombr % Artisans Dolotières e Restaurateu rs Consommateurs communautaires Intermédiair 14,30, e 16, , 20, Périphérique ,27 30 Total Cinq cent (500) ménages ont été enquêtés dans la ville de Bobo-Dioulasso selon la répartition donnée dans le tableau suivant : Tableau 5 : Echantillon de consommateurs enquêtés à Bobo-Dioulasso
15 15 Situation géographique Centrale Secteurs concernés 3,4,5,14,1 5 16,17,24 Nombre de ménages lors de l enquête préliminaire Nombr e % Ménages ordinaire s Nombres de consommateurs lors de l enquête pesées Artisan s Commerce et Artisans Dolotière s Restaurateur s Consommateur s communautair es Intermédiair 11, e Périphérique 1,9,20, 21, Total Quatre cent (400) ménages ont été enquêtés dans la ville de Ouahigouya selon la répartition donnée dans le tableau suivant : Tableau 6 : Echantillon de consommateurs enquêtés à Ouahigouya Situation géographique Secteurs concern és Nombre de ménages lors de l enquête préliminaire Nombr % e Nombres de consommateurslors de l enquête pesées Ménages Commerce et artisans ordinaire Artisan Dolotière Restaurateu s s s rs Centrale 1, 2, , Intermédiair e 6,7, , Consommateurs communautaires Périphérique 10, 13, Total Le tableau suivant présente la physionomie de l échantillon de l enquête pesées pour l ensemble des trois villes. Tableau 7 : Récapitulatif de la répartition de l échantillon de l enquête-pesées par catégorie de consommateurs dans les trois villes Villes Ménages ordinaires Commerce et Artisans Autres consommateurs Consommateurs communautaires Ouagadougou Bobo-Dioulasso Ouahigouya Fiches d enquêtes Deux types de fiches d enquêtes ont été élaborés : Total
16 La fiche d enquête préliminaire La fiche d enquête préliminaire qui s adresse aux deux catégories de consommateurs (ménages ordinaires et autres) visait à récolter un certain nombre d informations devant permettre de faire un certain nombre d analyses ; ces informations sont les suivantes (cf. annexe 1) : - l identité du ménage ; - les types d énergies utilisés à titre principal et secondaire ; - le niveau de revenus ; - la taille des ménages ; - les technologies de cuissons utilisées ; - les dépenses énergétiques ; - etc La fiche d enquête-pesées Le questionnaire qui a servi pour l enquête «pesées» (cf. annexe n 2) prend en compte les aspects suivants : - l identité du ménage ; - le profil du ménage ; - les types d énergies domestiques utilisées ; - les habitudes culinaires ; - l opinion du ménage sur la substitution du bois par d autres sources d énergies domestiques ; - etc Déroulement de l étude L équipe en charge de l étude était composée de trois consultants dont un énergéticien, un sociologue et un forestier. Chacun des trois a assuré la supervision et le suivi de l enquête au niveau d une des villes concernées. Au total une trentaine d enquêteurs a été recruté pour compléter l équipe Formation des enquêteurs Pour la collecte des données (enquête préliminaire et enquête «pesées»), vingt six (26) enquêteurs de niveau Baccalauréat ou plus, ont été recrutés sur place puis formés. Leur répartition a été faite comme suit : 10 enquêteurs à Ouagadougou, 8 enquêteurs à Ouahigouya et 8 enquêteurs à Bobo. L équipe de supervision mise en place était composée d un (1) énergéticien, d un (1) économiste, et d un (1) sociologue. La formation des enquêteurs à duré toute une journée dans chacune des villes et elle a consisté principalement en : - une présentation explicative des questionnaires à utiliser ; - la présentation des différents types de foyers améliorés ; Des cas pratiques de remplissage de fiches ont été organisés au cours de ces formations Conduite de l enquête préliminaire L enquête préliminaire a été réalisée par dix enquêteurs dans chacune des trois villes pendant trois jours au rythme de 20 ménages par enquêteur et par jour Conduite de l enquête pesées L enquête pesée a suivi immédiatement l enquête préliminaire et a mobilisé dix enquêteurs à Ouagadougou contre huit à Bobo et huit à Ouahigouya. La consommation journalière a été pesée pendant une semaine au moyen de pesons de 50 kg et de bascules pour ce qui concerne principalement les dolotières. Chaque enquêteur a suivi ainsi six (6) ménages par jour. 16
17 Contrôle, et saisie des données A la fin des enquêtes, les fiches ont été réceptionnées, contrôlées une à une avant leur codification. Les fiches mal remplies ou comportant des informations douteuses ont été purement et simplement retirées. Il a donc fallu conduire des enquêtes complémentaires, notamment à Bobo. Par la suite, il a été procédé à la codification suivie de la saisie des fiches Traitement des données Le traitement des données de l enquête s est déroulé suivant trois phases importantes qui sont : la saisie des données, le regroupement et recoupement de l information, le traitement statistique Saisie des données Les données ont été saisies sur logiciel Microsoft ACCESS. Pour cela il a été nécessaire d élaborer des formulaires de saisie et des tables de capitalisation des données Regroupement et recoupement des données Tout comme la saisie des données, le logiciel Microsoft ACCESS a permis le travail de regroupement des données suivant des critères de sélection. Cette phase du traitement des données a nécessité l élaboration de requêtes regroupement sur la base des différents critères d analyse Traitement statistique des données et calculs : Le traitement des données a nécessité l utilisation de deux logiciels : ACCESS pour la saisie et le regroupement des donnés suivant des critères de sélection et EXCEL pour les différents calculs. Ainsi, à la suite du regroupement des données, les différentes requêtes ont été transférées de Microsoft ACCESS à Microsoft EXCEL pour les différents calculs statistiques (pourcentage, moyenne, totaux, etc.). Les principaux résultats ont été obtenus par les formules de calculs suivantes : - Calcul du taux de pénétration des différents types d énergies Taux de pénétration = Nombre de ménages utilisant le combustible / nombre total ménages enquêtés x 100 Le nombre de ménages enquêtés est regroupé soit par type d habitat, soit par niveau de revenu ou soit par taille du ménage. - Calcul de la consommation moyenne journalière d énergie d une unité de consommation Consommation moyenne journalière = (Somme totale des poids des stocks d énergies en début de journée) (Somme totale des poids des stocks d énergies en fin de journée) / Nombre de jours d enquête. la consommation individuelle est obtenu en rapportant la consommation moyenne journalière au nombre de personne que compte l unité de consommation, en l occurrence le ménage. - Evaluation des changements souhaités Choix du changement = Nombre réponses portant sur un changement donné / nombre total ménages enquêtés x 100 Choix d'un combustible pour le changement = Nombre présence du combustible souhaité / nombre de réponses positives au changement x Constats faits par les ménages :
18 18 Il s agit là du nombre de fois où un constat donné a été enregistré (comptage). - Habitudes culinaires : Habitudes culinaires = Nombre de réponses pour une habitude donnée / nombre total ménages enquêtés x 100 L habitude culinaire est relative au nombre de fois où le ménage fait la cuisine par jour il varie de une à trois fois. - Appréciations du réchaud à Pétrole : Il s agit là du nombre de fois qu une appréciation positive (économique, pratique, rapide, facile, autre) a été faite sur ce type de réchaud. - Dépenses mensuelles en énergies : Dépenses mensuelles moyennes par ménage = somme totale des dépenses mensuelles par ménages / nombre total de ménages enquêtés Projection de la consommation énergétique à l horizon 2010 La projection des consommations énergétiques s appuient sur les statistiques de la SONABHY en ce qui concerne le gaz et le pétrole et sur l étude de consommation 2000 et les bilans énergétiques des années 1992 et Pour l électricité, le bois énergie et les déchets végétaux, il s agit d une projection sommaire à tendance constante. Cela suppose que la consommation par tête d habitant demeurera inchangée et que la progression de la demande suivra celle de la population. Cela suppose aussi que rien n est fait pour accroître les approvisionnements (absence d actions de reboisement). Dans un premier temps, le taux de croissance de la consommation est établie tant au niveau urbain, rural que national et pour chaque source d énergie. Dans un deuxième temps, une projection de la demande est établie au niveau national. III. RESULTATS OBTENUS ET ANALYSE 3.1. Taux de pénétration des différentes sources de combustibles et évolution de 1996 à 2004 D une manière générale, les ménages utilisent plusieurs sources d énergie pour la satisfaction de leurs besoins domestiques. C est pourquoi, les sources sont donc classées en deux groupes : les sources dominantes et les source marginales : - les sources dominantes d énergie sont les sources les plus utilisées pour la cuisson durant toute l année - les sources marginales d énergie désignent à la fois celles utilisées pour suppléer ou en association avec la source d énergie dominante ainsi que celles utilisées pour les usages autres que la cuisson Taux de pénétration des différentes sources d énergie Le tableau suivant donne la situation de l utilisation des différentes sources d énergies dans les trois villes. Tableau 8 : Energies dominantes et marginales consommées par localité (% de la population)
19 19 Types d énergies Localités OUAGA BOBO OUAHIGOUYA Domina nte margina le Total domina nte margina le Total domina nte margina le Total bois 72,8 7 79, charbon Gaz Pétrole 0,2 8 8, Electricité Autres Total C est le bois de feu qui constitue la source d énergie dominante pour la plupart des consommateurs dans les trois villes. Pratiquement 80% de la population de Ouagadougou utilisent du bois, dont 73% à titre d énergie dominante. Ces proportions atteignent respectivement 100% et 68% à Bobo, 90% et 83% à Ouahigouya. A Bobo, la position du charbon de bois comme source dominante atteint 22%. Dans les trois villes, au moins 50% de la population utilisent couramment le charbon, soit comme source dominante ou comme source marginale. A Ouagadougou rare de personnes (0,2%) utilisent le pétrole comme source d énergie dominante pour la cuisson. Le pétrole reste ainsi une source d énergie marginale, destinée essentiellement à l éclairage. En effet, il sont 8% à utiliser le pétrole pour l éclairage à Ouaga, 11% à Bobo et jusqu à 25% à Ouahigouya ; ce qui traduit une consommation importante de pétrole dans cette ville. L électricité reste également une source d énergie marginale pour le chauffage (cuisson, eau chaude sanitaire) puisque seulement 2% des consommateurs à Ouagadougou l utilisent comme tel. Concernant le gaz, sa position comme source dominante utilisée pour la cuisson se révèle importante à Ouagadougou avec 19% d utilisateurs. Ce chiffre tombe à 10% à Bobo et seulement à 5% à Ouahigouya. Mais au total 46% des habitants de Ouagadougou utilisent couramment le gaz contre seulement 14 % à Bobo et 23% à Ouahigouya. La situation à Bobo s expliquerait par la prépondérance du charbon affaiblit d autant la position du gaz Evolution du taux de pénétration des différentes sources d énergie de 1996 à 2004 L examen des tableaux 13 et 14 qui suivent permet une analyse de l évolution du taux de pénétration des différentes sources d énergie entre 1996 et Cette analyse révèle : - un renforcement sensible du poids du bois comme source dominante d énergie entre 1996 et 2004, notamment à Bobo et surtout à Ouahigouya ; - un renforcement sensible de la position du taux de pénétration du gaz, notamment à Ouagadougou ; - une similitude des résultats de la présente étude avec ceux obtenus par le GERED (étude d acceptabilité des réchauds à pétrole de juillet 2001). La seule différence entre les deux concerne le taux de pénétration du gaz qui s améliore notamment à Bobo en 2004 (10% contre 0% en 2001). Le fait qu on n ait pas observé un mouvement spectaculaire de substititution du bois par le gaz notamment, ce en dépit des efforts consentis, semble confirmer l aggravation de l incidence de la pauvreté (Synthèse du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté, Ministère Economie et Finances, 2000).
20 20 Tableau 9 : Evolution du taux de pénétration du bois par rapport aux autres sources d énergie à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Ouahigouya Type d énergies Taux de pénétration en 1996 (1) (%) Taux de pénétration en 2001(2) Taux de pénétration en 2004 (%) Utilisées Ouaga Bobo Ouahigouya Ouaga Bobo Ouahigouya Ouaga Bobo Ouahigouya Bois / charbon 78,1 88,4 90, de bois Gaz 10,7 4,1 3, Pétrole 1,2 1,1 0, Electricité 0,3 0,3 0, Non concerné 1,3 4,9 3, Autres 8,4 1,2 1, Total (1) : Source : Base de données énergétiques DGE (2) : Source : Rapport GERED, juillet 2001 ; Base de donnée énergétiques DGE Facteurs déterminant le choix de l énergie dominante Un certain nombre de facteurs tel que le revenu du ménage, sa taille etc. sont analysés quant à leur influence sur le choix de l énergie dominante. Les résultats sont présentés ci-après. Choix de l énergie dominante en fonction du niveau de revenus des ménages Le critère revenu pose toujours des problèmes de définition et d évaluation. Dans le cadre de cette enquête, il s agit du revenu monétaire mensuel. Les ménages ont été regroupés en quatre catégories comme suit : - Catégorie 1 : revenu inférieur ou égal à F CFA par mois ; - Catégorie 2 : revenu compris entre et F CFA par mois ; - Catégorie 3 : revenu compris entre et F CFA par mois ; - Catégorie 4 : revenu supérieur à F CFA par mois. Tableau 10 : Choix de l énergie dominante en fonction du niveau de revenus des ménages Niveaux de revenus (FCFA par mois) moins de plus de Proportion d utilisateurs par localité Proportion d utilisateurs par localité Proportion d utilisateurs par localité Proportion d utilisateurs par localité Source Ouaga Bobo Ouahi. Ouaga Bobo Ouahi. Ouaga Bobo Ouahi. Ouaga Bobo Ouahi. d énergie Bois 80% 67% 79% 94% 27% 80% 79% 54% 83% 55% 68% 85% charbon 14% 25% 21% 0% 45% 7% 7% 25% 17% 15% 15% 0% Total bois et charbon 94% 92% 100% 94% 72% 87% 86% 79% 100% 70% 83% 85% Gaz 6% 8% 0% 6% 28% 13% 14% 21% 0% 30% 17% 15% pétrole 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0%
21 Total Source : Enquête de consommation d énergie domestiques au Burina Faso APEX-PREDAS 21 Pour ce qui concerne le bois, son taux utilisation comme source d énergie dominante ne semble pas véritablement lié au revenu. Pour le gaz, son taux d utilisation comme source d énergie dominante semble augmenter avec l accroissement des revenus à Ouagadougou ; par contre, à Bobo-Dioulasso et à Ouahigouya, cette relation est moins évidente. Ces faits tendent à montrer que le revenu du ménage n est pas le seul facteur explicatif du choix du type d énergie. Choix de l énergie dominante en fonction du type d'habitat Nonobstant le cas de Ouahigouya, pour ce qui concerne le bois, le choix de l énergie dominante semble avoir une relation directe avec le type d habitat comme on peut le voir dans le tableau ci-dessus. Tableau 11 : Choix de l énergie dominante en fonction du type d'habitat Type d habitat Banco Semi dur Dur Type d énergie Ouaga Bobo Ouahi. Ouaga Bobo Ouahi. Ouaga Bobo Ouahi. Bois 100% 60% 83% 79% 62% 100% 58% 39% 76% Charbon 0% 20% 17% 0% 30% 0% 21% 25% 12% Gaz 0% 20% 0% 21% 8% 0% 21% 36% 12% Pétrole 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% Source : Enquête de consommation d énergie domestiques au Burina Faso APEX-PREDAS Pour le gaz butane par exemple, on constate effectivement que le nombre d utilisateurs de ce combustible comme énergie dominante croît au fur et à mesure que l on passe des maisons en banco vers celles construites en dur notamment à Ouagadougou et à Ouahigouya. A Bobo, ce rapport est moins évident, même si le taux d utilisation le pus élevé est observé chez les ménages habitant des maisons en dur Le type de maison étant un signe d aisance financière, l on peut dire que la tendance à la substitution du bois par les combustibles modernes notamment le gaz, dépend du niveau de revenus. Choix de l'énergie dominante en fonction de la taille du ménage Comme l indique le tableau ci-dessous, l utilisation du bois comme énergie dominante augmente avec la taille des ménages ; ainsi, les ménages ayant au moins 10 personnes utilisent prioritairement le bois. Le gaz et le charbon sont surtout utilisés dans des ménages de petites et moyennes tailles. Le pétrole n est pratiquement pas utilisé comme énergie dominante. Le bois reste la principale source d énergie des ménages (voir tableau n 13).
22 22 Tableau 12 : Choix de l énergie dominante en fonction de la taille du ménage Taille Type d énergie 1 à 5 personnes 6 à 10 personnes 11 à 15 personnes Plus de 15 personnes Ouaga Bobo Ouah. Ouaga Bobo Ouah Ouaga Bobo Ouah Ouaga Bobo Ouah bois 67% 28% 77% 80% 56% 100% 100% 78% 100% 100% 100% 100% charbon 17% 34% 17% 4% 28% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% gaz 17% 38% 7% 16% 17% 0% 0% 22% 0% 0% 0% 0% pétrole 0% 0% 0 % 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% Source : Enquête de consommation d énergie domestiques au Burina Faso APEX-PREDAS 3.2. la consommation de combustibles domestiques Dans ce paragraphe sont présentés et analysés les résultats de l enquête pesées qui a permis de déterminer la consommation par catégories de consommateurs. Les facteurs déterminant le niveau de consommation sont également analysés La consommation par catégorie de consommateurs et par usages Tenant compte de la typologie des consommateurs d énergies et des usages, les résultats sont présentés et analysés pour : - les ménages ; - les consommateurs professionnels (artisans et commerce); - les consommateurs institutionnels - les consommateurs dits communautaires Cas des ménages pour la cuisson et l éclairage Le tableau 15 ci-dessous donne par ville les consommations moyennes de combustibles par ménage et par personne. (cf. annexes A pour plus de détails). Tableau 13 : Consommation moyenne journalière et annuelle des ménages par personne (kg) en 2004 Type de combustibl e Ouagadougou Bobo Dioulasso Ouahigouya Cons./pers./j Cons./pers./a n Cons./pers./j Cons./pers./an Cons./pers./ j Bois de feu 0,37 135,05 0, ,255 0, ,78 Charbon 0,076 27,74 0,124 45,26 0,082 29,93 Gaz 0,047 17,15 0,067 24,455 0,063 22,99 Pétrole 0,004 1,46 0,01 3,65 0,01 3,65 Source : Enquête de consommation d énergie domestiques au Burina Faso APEX-2004 Cons./pers./a n
23 23 Tableau 14 : Consommation moyenne journalière par personne (kg) en 2001 Ouagadougou Ouahigouya Type de GERED-2001 GERED-2001 combustible Cons./pers/j Cons./pers./an Cons./pers./j Cons./pers./an Bois 0, ,64 230,4 Charbon 0, ,014 5,4 Gaz 0,006 2,16 0,012 4,32 Source Etude d acceptabilité des réchauds à pétrole GERED-2001 Au niveau des ménages «household», les conclusions qui se dégagent de l analyse sur les principaux usages assurés par la consommation des combustibles domestiques sont les suivantes : La cuisson est l usage principal et la source d énergie dominante est le bois de feu. La consommation unitaire décroît en fonction du revenu et de la taille du ménage. C est la source d énergie qui est substituée en priorité par le charbon de bois puis par le gaz quand les conditions le permettent. A la cuisson est lié le chauffage des aliments qui constitue un usage important à cause du fait que la majorité des ménages préparent les repas une fois par jour. Le charbon de bois dans la cuisson se substitue au bois de feu et cela s opère parallèlement aux changements de revenus. Par les quantités mises en jeu, le charbon de bois occupe la deuxième place pour l usage de cuisson tout en étant une énergie de transition entre le bois et le gaz butane encore inaccessible pour la plupart des ménages de bas revenus. Le pétrole est utilisé dans la cuisson comme source d énergie marginale (8% à Ouagadougou, 11% à Bobo Dioulasso et 25% à Ouaghigouya). Quant à l électricité, elle n est pratiquement pas utilisée dans les ménages enquêtés (2% à Ouagadougou, 0% à Bobo et Ouahigouya). La comparaison avec les données du tableau 16 ci-dessus (étude du GERED, 2001), révèle une tendance à la hausse de la consommation des tous les combustibles sauf celle du bois de feu qui baisse s à Ouagadougou. Cette grande différence observée à Ouagadougou peut s expliquer d une part par la différence de la taille de l échantillon enquêtée et, d autre part, par le changement de mode de vie et surtout des habitudes culinaires indiquées plus haut : de plus en plus de ménages préfèrent des repas à emporter qui reviennent moins cher Cas des artisans et le commerce pour la cuisson, la forge ; la grillage etc. Le tableau 15 ci-dessous donne par ville les consommations moyennes de combustibles des consommateurs professionnels. Tableau 15 : Consommation (kg/j) des combustibles par usages dans le secteur traditionnel Ouagadougou Bobo-Dioulasso Ouahigouya Combustibles dolo restaurant forge grillade dolo restaurant forge grillade dolo restaurant forge grillade Bois Charbon Gaz 0 2, Source : Enquête de consommation d énergie domestiques au Burkina Faso APEX-PREDAS Pour cette catégorie, la comparaison n est pas possible en raison de l inexistence de données antérieures similaires Cas des consommateurs communautaires / institutionnels pour la cuisson, la réfrigération et la stérilisation Pour cette catégorie de consommateurs, trois unités de consommation ont été enquêtées et une évaluation de la consommation du gaz a un niveau des centres de santé a été faite. Il s agit pour les consommateurs communautaires :
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