Baisse de 38% de la prévalence de la maladie d Alzheimer en 20 ans dans la population agricole
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- Tiphaine Auger
- il y a 7 ans
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1 COMMUNIQUE DE PRESSE Le 9 février 2015 Le Groupe AGRICA présente la dernière vague de résultats de l étude AMI, unique programme de recherche multidisciplinaire sur le vieillissement et la dépendance en milieu rural et agricole Baisse de 38% de la prévalence de la maladie d Alzheimer en 20 ans dans la population agricole Lancée en 2007 auprès de retraités agricoles, l étude épidémiologique AMI (Initiée par AGRICA en association avec la MSA et l IFR de Santé Publique), est un programme unique de recherche multidisciplinaire mené sur le vieillissement et la dépendance en milieu rural et agricole. Elle est conduite par le Professeur Dartigues, neurologue et spécialiste en santé publique à l Université Bordeaux Segalen, Centre de Recherche Inserm U897. L étude met l accent sur le vieillissement cérébral (maladie d Alzheimer), fonctionnel (fragilité et dépendance) et l identification des spécificités et inégalités de santé entre le milieu rural et le milieu urbain. Les derniers travaux et résultats obtenus portent sur les thèmes suivants : - Evolution de la maladie d Alzheimer et maladies apparentées en 20 ans en milieu agricole - Utilisation d une méthode innovante pour étudier les facteurs de survenance de la maladie d Alzheimer - Déficiences visuelles et dépendance dans la vie quotidienne - La malnutrition comparée entre ville et campagne Baisse spectaculaire de la prévalence des maladies d Alzheimer et apparentées en 20 ans dans la population agricole Avec l allongement de l espérance de vie et le vieillissement des générations du baby-boom, on pouvait s attendre à une explosion de maladies liées à l âge telles que la maladie d Alzheimer et les maladies apparentées. Pourtant plusieurs récents travaux dans le monde suggèrent une baisse de la prévalence et de l incidence des démences. Certains travaux semblent le confirmer également pour la France, et cette tendance est également observée chez des populations rurales et agricoles.
2 Les chercheurs de l ISPED/INSERM se sont intéressés à l étude de l évolution en 20 ans de la prévalence des démences en comparant deux échantillons d agriculteurs suivis dans le cadre de deux cohortes épidémiologiques populationnelles : Paquid, étude démarrée en 1988 et AMI en Leurs travaux confirment une baisse très significative de la prévalence des déficits cognitifs avec incapacité (critères objectifs de diagnostic de démence), de 38 % en 20 ans. On observe cependant une augmentation de la prévalence de la démence cliniquement diagnostiquée (+12 % pour l étude AMI, +5,7 % pour l étude Paquid), suggérant une meilleure sensibilité des médecins aux symptômes de la maladie. Parmi les facteurs potentiels pouvant expliquer cette baisse, on peut rapporter : - une augmentation significative du niveau d études, - une meilleure prise en charge des facteurs de risque vasculaire, - une amélioration de l état de santé globale, - et une amélioration significative des conditions de vie. Evaluer les facteurs clés de la survenance de la maladie d Alzheimer grâce à des smartphones : une méthode innovante développée grâce à l étude AMI Les chercheurs de l étude AMI ont proposé une méthode d évaluation originale en condition écologique de la vie quotidienne (méthode ESM). Sur une semaine, des Smartphones ont été utilisés permettant des évaluations répétées des fonctions cognitives, du fonctionnement dans la vie quotidienne et du comportement ; informations inaccessibles à la clinique ou à des instruments en milieu hospitalier. Cette stratégie d'évaluation permet également de faire le lien en temps réel entre les comportements spécifiques de la vie quotidienne, les activités réalisées au cours de la journée et les performances cognitives. Cette étude a été réalisée auprès de 60 participants de la cohorte AMI ayant également accepté un examen IRM et l évaluation de suivi. Ces travaux ont notamment montré que certaines activités de la vie quotidienne telles que la lecture ou les mots croisés étaient associées à une augmentation des performances de mémoire dans les heures qui suivaient la pratique de l activité. De plus, ces recherches ont démontré que l évaluation neuropsychologique réalisée à l aide de ces Smartphones était beaucoup plus fine que celle réalisée lors des visites de suivi pour étudier les déficits très subtils observés en tout début de maladie, notamment en lien avec l imagerie cérébrale. La révolution dans les technologies mobiles offre des possibilités sans précédent pour surmonter les barrières temporelles et contextuelles qui limitent les consultations spécialisées et les évaluations cliniques. La combinaison de différentes méthodes, traditionnelles et nouvelles, devrait permettre d améliorer l identification des processus biologiques et physiopathologiques et des facteurs de risque de la maladie d'alzheimer et des autres formes de démence. Nette baisse des déficiences visuelles dans la population AMI Les résultats de l étude montrent une baisse des déficiences visuelles entre les différents suivis effectués depuis Ils mettent notamment en avant l impact significatif de simples loupes en vision de près pour certains des sujets particulièrement mal, voire non corrigés. En effet, malgré l avancée en âge, la prévalence des déficiences visuelles passe de 31.8% à 24.0%.
3 Parmi les 101 sujets présentant initialement des déficits légers, 60% ont récupéré des capacités normales. Plus marquant encore, parmi les 79 sujets avec initialement des déficits modérés à sévères, plus de la moitié se sont améliorés et même un tiers a retrouvé des capacités visuelles normales en vision de près. Ces résultats sont à mettre en perspective avec les conséquences de telles déficiences dans la vie quotidienne des personnes âgées. En effet, les sujets présentant initialement des déficits visuels modérés à sévères ont 2 fois plus de risque de devenir dépendants aux activités instrumentales de la vie quotidienne (comme faire ses courses ou préparer ses repas) que ceux ne présentant pas de troubles (et ce, toutes choses étant égales par ailleurs). Meilleure nutrition des personnes âgées en milieu rural Les chercheurs se sont intéressés au milieu de vie rural/urbain et ont comparé l'état nutritionnel de 8691 sujets âgés vivant à domicile en milieu urbain (participants de la cohorte urbaine des trois Cités, 3C) à 692 sujets âgés vivant à domicile en milieu rural (AMI). Résultat : 7,4 % des sujets vivant en milieu rural étaient en état de malnutrition contre 18,5 % des urbains. Les facteurs associés à la malnutrition sont : le sexe féminin, l âge, le veuvage, un bas niveau d études, de faibles revenus, la maigreur, être atteint de démence, avoir une symptomatologie dépressive, être dépendant et consommer plus de trois médicaments par jours. Cette étude suggère qu une attention particulière sur le plan nutritionnel doit être apportée aux personnes âgées déjà vulnérables, la malnutrition pouvant jouer le rôle de facteur aggravant. Pour le Groupe AGRICA, l étude AMI permet au fil des ans d apporter une connaissance de plus en plus fine des spécificités de la population agricole, dont il est le partenaire naturel. L analyse, l utilisation et la mise en perspectives des résultats recueillis ouvrent des perspectives prometteuses pour une meilleure prise en considération des particularités du monde agricole et un accompagnement toujours plus adapté. A propos du Groupe AGRICA - Le Groupe AGRICA est l interlocuteur privilégié des entreprises et des salariés agricoles en matière de retraite complémentaire, d épargne, de prévoyance et de santé. Avec près de retraités à ce jour et 1,45 million de cotisants dans plus de entreprises, AGRICA est le groupe de référence du monde agricole. Les entreprises clientes d AGRICA appartiennent aux différents secteurs du monde agricole, telles que les entreprises de production agricole, les coopératives agricoles et les services (Crédit Agricole, Groupama, Mutualité Sociale Agricole, etc...). CONTACT PRESSE Claire Vidal / Tel : / vidal.claire@groupagrica.com
4 ANNEXE 1 PLUS D INFORMATION SUR LE PROGRAMME AMI Conduite par l équipe de recherche du Professeur Dartigues de l Université de Bordeaux Segalen, l étude se base sur l analyse des conditions de vie d un échantillon de 1000 retraités au départ, de la région de Gironde. Première initiative consacrée à la population rurale et agricole retraitée, AMI propose une analyse originale, multidisciplinaire et globale de l état de santé et du vieillissement en milieu rural avec : épidémiologie de pathologies liées à l âge (démences, Alzheimer, maladie de Parkinson, dépression, diabète, cancers, ), vieillissement fonctionnel, nutrition, pharmacoépidémiologie, psychologie, aspects démo-géographiques, ophtalmologie, neuroimagerie, vie sociale et relations à l environnement. Les résultats de l étude sont mis en perspective avec l étude des 3Cités qui porte sur un échantillon en milieu urbain. Le programme de recherche AMI, initié par le Groupe AGRICA en association avec la MSA, et mené par l IFR de santé Publique, examine les maladies liées à l âge en termes de prévalence, d incidence et de facteurs de risque. Elle doit permettre d identifier les spécificités du monde agricole et rural, et d apporter des réponses aux inégalités éventuellement constatées. L étude se base sur des visites réalisées à domicile par des neuropsychologiques, infirmières et éventuellement des médecins, des auto-questionnaires, des prélèvements sanguins avec analyses biologiques et génétiques et des IRM. Cette démarche est complétée depuis peu par une étude innovante en condition écologique de la vie quotidienne grâce à la technologie des smartphones. AMI contribue également au développement de la recherche sur les maladies neuro-dégénératives et la dépendance, en cohérence avec le Plan Alzheimer encouragé par les pouvoirs publics Description et état général de l échantillon L échantillon de la cohorte AMI incluait initialement 1002 retraités agricoles âgés de 65 ans et plus vivant en milieu rural en Gironde. Les participants sont depuis suivis en moyenne tous les 2-3 ans avec un taux de participation à chaque visite de suivi supérieur à 80%. A ce jour deux visites de suivi ont déjà été réalisées et la troisième est actuellement en cours. Après 4 ans de suivi, 18,6% des participants étaient décédés. Lors de ce suivi 661 personnes ont été revues, soit un taux de participation de 81%. Socio-démo Lors de ce dernier suivi, les 80 ans et plus représente près de la moitié de l échantillon (44%) contre 29.4% au suivi initial. Les 90 ans et plus représentent 4,7% de l échantillon contre 2,5% quatre ans auparavant. La proportion de femmes augmente légèrement : passant de 37,5% à T0 à 39,2% à T4. On note en revanche une progression significative du veuvage : 23,5% à T0, 27,0% à T2 et 29,3% à T4. Santé Compte tenu des relations entre âge et maladies, on s attend à une augmentation de la part des sujets se plaignant de mauvaise santé (Cf. tableau 1). Or, ce n est pas du tout le cas puisque le chiffre est tout à fait stable d un suivi à l autre : 50,2% des sujets s estiment être en bonne ou en très bonne santé contre 50,3% quatre ans plus tard. Plusieurs hypothèses : effet de la mortalité des plus fragiles, stabilité de l état de santé ou mauvaise appréciation de leur propre santé. A noter tout de même ici que la santé subjective est l un des indicateurs retrouvés associés à la mortalité à 4 ans, donc on peut considérer que l appréciation n est finalement pas si mauvaise que cela. Concernant la consommation médicamenteuse, on observe une hausse moyenne de près d un médicament (5,5 médicaments consommés en moyenne à T0, 6,0 à T2 et 6,6 à T4). Parmi les faits marquants, on observe une augmentation massive des personnes se plaignant de leur mémoire (score incluant également des plaintes très légères). Ils n étaient que 39.4% à T0, 65.7% à T2 et 71.7% à T4. Les troubles cognitifs progressent également de manière significative en 4 ans (passant de 29,0% à 40.6%). On note la progression très nette de la symptomatologie dépressive au cours du suivi (5,3%, 9,3% et 13,4% respectivement) et une baisse de la satisfaction de la vie. Ils étaient 68,7% à se dire satisfaits ou très satisfaits de leur vie contre 61.2% quatre ans plus tard : ce qui reste très élevé en population âgé.
5 Tableau 1. Evolution des paramètres (notamment santé) au cours du suivi Inclusion N=1002 Suivi T2 N=731 Suivi T4 N= 659 n % n % n % Bonne santé subjective , , ,31 Indice de masse corporelle Maigres 50 5, , ,96 Normaux , , ,44 Surpoids , , ,62 Obèses , , ,98 Nb de médicaments 5,45 3,46 6,04 3,52 6,59 3,57 Plainte de mémoire , , ,72 Score au MMSE 24,69 4,62 24,85 4,63 24,77 4,11 Déficits cognitifs , , ,63 Symptomatologie dépressive 47 5, , ,39 Dyspnée , , ,70 Déficiences visuelles Aucune , , ,03 Légères , , ,13 Modérées à sévères , , ,84 HTA mmHg , ,75 * * HTA mmHg , ,14 * * Suivi pour Troubles du rythme * * , ,73 Maladie de Parkinson * * 14 1, ,30 Angor * * 67 9, ,26 Artérite des membres< * * 22 3, ,48 Diabète * * , ,25 Hypertension artérielle * * , ,17 Hypercholestérolémie * * , ,68 Au cours de la vie IDM * * 54 8, ,14 Crises d angine de poitrine * * 54 8, ,14 AVC * * 53 7, ,37 Cancer * * 92 13, ,26
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