Robix SA : «Ce qui nous a séduit c est que, technologiquement parlant, avec vous il n y a qu un seul interlocuteur : c est InnovaTech et son réseau»

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1 Etude de cas Robix SA : «Ce qui nous a séduit c est que, technologiquement parlant, avec vous il n y a qu un seul interlocuteur : c est InnovaTech et son réseau» Albert Gonzalez Valdes, patron de la SA Robix (Flémalle) et son consultant, Philippe Muller, sont en passe de créer le «Saint-Graal» des tuyauteurs, traceurs et autres soudeurs. Ils ont imaginé et sont en passe de réaliser un outil automatisé, léger, portable et autonome qui permet aux professionnels de réaliser rapidement, sur chantier, leurs «gueules de loup». Une gueule de loup, c'est la forme du bout d'un tube, nécessaire pour pouvoir le souder sur un autre tube. Une gageure : sur chantier, où on ne trouve plus guère de traceur, la découpe d une gueule de loup peut prendre 3h. Avec l outil créé par nos deux professionnels, calculer la découpe et la réaliser devient un «jeu d enfant», en particulier dans des situations complexes (en hauteur, dans des endroits exigus). Le prototype sera prêt en mai Pour les aider à gérer le projet, MM. Gonzalez Valdes et Muller ont notamment fait appel à InnovaTech ; «Ce qui nous a séduit très rapidement c est que, technologiquement parlant, avec vous il n y a qu un seul interlocuteur : c est InnovaTech. Et ça c est génial. Vous activez votre réseau et c est une vraie banque de données que vous nous offrez. On trouve tout». Et puis, les compétences sont là : «votre conseiller est quelqu un qui plonge dans le projet, qui l étudie assez que pour le comprendre et en connaître toutes ses implications». C est à la fin de l année 2006 qu Albert Gonzalez Valdes reprend les activités de la SA Robix, une entreprise alors déficitaire, installée depuis une trentaine d années dans la région de Bruxelles. A la reprise, jusqu alors active exclusivement dans la tuyauterie et le chauffage bâtiment, Robix a déménagé ses activités en région liégeoise et a été réorientée par M. Gonzalez Valdes vers la tuyauterie industrielle transport de fluides dans l industrie (eau, gaz, pétrole ) via tous types de conduites, allant de deux pouces à 1 mètre de diamètre. Une réorientation qui fait mouche : l entreprise renoue avec les bénéfices dès sa première année d activité. «2007 et 2008 sont d excellentes années, explique Philippe Muller, consultant et partenaire d Albert Gonzalez Valdes. Mais la crise frappe de plein fouet notre clientèle, en 2009».

2 Anticipant la crise et la chute drastique d activités, M. Gonzalez Valdes rachète fin 2008 et sur fonds propres l entreprise luxembourgeoise «Fluides Equipements» dont les carnets de commandes sont pleins. Par la force des choses, hélas, du côté de Liège, on a du temps devant soi. Pendant que les équipes de Robix travaillent sur les chantiers grand-ducaux, Albert Gonzalez Valdes et son consultant Philippe Muller décident en janvier 2009 de développer une idée qui trotte dans la tête de M. Gonzalez Valdes depuis une quinzaine d années. Les deux hommes se connaissent depuis des années et sont des professionnels : M. Gonzalez Valdes est un «tuyauteur» professionnel et un «traceur», Philippe Muller est un dessinateur d études et un traceur. Un «tuyauteur», deux «traceurs» et des «gueules de loup» Le tuyauteur industriel est un véritable chef d orchestre. Spécialiste des conduites, il coordonne et supervise l ensemble du processus de fabrication des tuyauteries. Travaillant sur base de plans isométriques ou en 3D, le tuyauteur découpe et met en forme les tubes métalliques et/ou synthétiques. Il supervise ensuite le travail du soudeur qui soude les différents éléments de la tuyauterie. Une fois montés bout à bout, les tronçons de tuyauterie forment un réseau que le tuyauteur doit raccorder aux appareils en présence. Le tuyauteur effectue également les tâches de maintenance et de réparation des tuyauteries. Tout bon tuyauteur vous le dira : sur chantier, l une des gageures, c est de savoir réaliser correctement et rapidement une «gueule de loup». Une gueule de loup, c'est un trou réalisé dans un tube, dessiné suivant une forme particulière. Cette découpe permet d y adapter le bout d'un second tube lui aussi découpé suivant une forme particulière nécessaire à l ajustage sur le premier tube. Ces découpes doivent être précises pour permettre un raccordement parfait et un soudage étanche. Dans les grandes entreprises dont le métier est de transporter des fluides, ces «gueules de loup» sont réalisées en atelier sur des chaînes automatisées.

3 C est le traceur qui réalise les développements des tubes : conception de la forme des découpes et choix des axes en fonction de l endroit où le tuyau doit être repiqué. Des traceurs, on n en trouve à peu près plus. Or, MM. Muller et Gonzalez Valdes exercent tous deux ce métier en voie de disparition. Et connaissent bien ses contraintes. Le traceur doit nécessairement faire montre de dextérité et de précision, qualités qui sont souvent innées mais poussées à l extrême après un apprentissage long et rigoureux. Avant l acquisition du titre d aspirant-chaudronnier, le traceur doit déjà obtenir la qualification de métallier, dont il utilise les techniques. Impérativement, il doit : maîtriser la lecture des plans d ensemble ; connaître et mettre en œuvre tous les matériaux ; savoir utiliser les techniques d épures et de développement. Le traceur réalisera ou extraira des croquis de détails d un plan d ensemble qu il est évidemment capable de lire. Il pourra aussi effectuer des relevés sur site. Aujourd hui, à tous les niveaux de réalisation, dans les grandes entreprises, on demande au chaudronnier une maîtrise parfaite des machines à commande numérique. Les gueules de loup peuvent être réalisées à l aide d un robot en atelier. Mais cette solution coûte très cher et ne convient que pour des séries d un grand nombre de pièces. Elle n est pas utilisable sur chantier. Pour les PME, cette réalisation reste manuelle, les outils à commande numériques étant financièrement inaccessibles. Donc, toutes les entreprises n ont pas les moyens de faire réaliser en atelier ces découpes très particulières. Et pour les grandes entreprises, la moindre surprise entraîne une perte de temps qui peut prendre plusieurs jours. De quoi bloquer un chantier. Et c est ne rien dire des découpes à réaliser sur chantier en situation difficile (en hauteur, dans des endroits exigus ). Reste donc la découpe à la main. Le traceur, tenant compte des diamètres des tubes, de leur épaisseur, de la matière et de l angle du piquage, va dessiner la ligne de découpe sur le tube mâle. Les découpes sont ensuite réalisées à la main, au chalumeau ou à la disqueuse. On imagine le temps nécessaire qui peut prendre jusqu à 2, 3h - même avec des gabarits. Et cela dure encore plus longtemps si on est seul sur chantier.

4 Une machine «intelligente», portable et accessible financièrement aux PME Confrontés quotidiennement à ce type de difficultés, MM. Muller et Gonzalez Valdes ont donc mis à profit la période creuse de 2009 pour développer l idée que mûrissait M. Gonzalez Valdes depuis 15 ans : réaliser un outil léger, portable et autonome, peu onéreux, qui permettra aux professionnels de réaliser rapidement, sur chantier ou en atelier, leurs «gueules de loup». La gestion de la découpe est ici gérée par un logiciel sophistiqué, réalisé en sous-traitance par un ingénieur informaticien et électronicien. L utilisation devient alors d une simplicité extrême : sur le boîtier de commande de la machine, l opérateur encode le type et l épaisseur de la matière, les diamètres des tuyaux à repiquer ainsi que leur angle de raccordement. La machine réalise ensuite automatiquement la découpe. Reste enfin à souder les deux tuyaux et le tour est joué. Le travail peut-être réalisé en quelques minutes. Un gain de temps appréciable. Et pour un investissement à la portée de tout entrepreneur. Outre la création du logiciel, le challenge à relever par les créateurs était multiple : il fallait à la fois que l outil soit léger, autonome, simple d utilisation et adaptable à une large gamme de tubes de diamètres différents. Un développement technologique avec InnovaTech Dans un premier temps, les développeurs de l outil avaient contacté l AREBS, une agence de développement économique spécialisée dans l étude et le développement de projets pour Seraing et plus largement pour l'agglomération liégeoise. «Mais ils ne font pas le même métier qu InnovaTech, explique Philippe Muller qui connaît bien cette agence dynamique pour avoir travaillé avec elle en 2004 sur un autre projet. J avais été très bien servi par l AREBS et j étais donc retourné les voir. Mais ici, les besoins étaient différents. Ce sont eux qui nous ont conseillé de prendre contact avec vous». Ce qui fut fait en juillet «Ce qui nous a séduit très rapidement c est que, technologiquement parlant, avec vous il n y a qu un seul interlocuteur : c est InnovaTech. Et ça c est génial. Vous activez votre réseau et c est une vraie banque de données que vous nous offrez. On trouve tout». Et puis, les compétences sont là : «votre conseiller est quelqu un qui plonge dans le projet, qui l étudie assez que pour le comprendre et en connaître toutes ses implications». Un projet structuré La première chose à faire était de restructurer le planning du projet. «Nous voulions aller beaucoup trop vite. Nous, nous étions déjà prêts à aller chercher de l argent et des techniciens», explique Philippe Muller. Commençons plutôt par le commencement et vérifions si tout cela n existe pas déjà. Notre conseiller a ainsi effectué en septembre un premier état de l art. Faire l'état de l'art consiste à rechercher toutes les informations, publications formelles ou informelles, découvertes, nouveautés et inventions sur toutes les dernières avancées scientifiques, techniques, économiques ainsi que sur les travaux antérieurs ayant un lien avec le domaine sur lequel on s'apprête à travailler. Une démarche évidemment préliminaire à tout travail de recherche ou d'application. Le sujet de la recherche était précis : identifier une machine automatisée qui adopterait la technique du «traceur» et réaliserait la découpe. Les informations identifiées par notre conseiller ont permis aux deux porteurs de projet de disposer des mots clés permettant d aller plus loin, via les bases de données de l asbl wallonne Picarré. Picarr é est notamment un centre d information brevet (PatLib) appartenant à un réseau européen reconnu par l Office européen des brevets (OEB) et par l Office belge de la Propriété Intellectuelle (OPRI). C est ainsi qu à la fin de l année 2009, les conseillers de

5 Picarré identifiaient un brevet déposé en A l issue de ces premières recherches, MM. Muller et Gonzalez Valdes ont décidé de prendre le temps d aller plus loin dans le développement de leur machine. Aller plus loin ne veut pas dire développer à outrance. L essentiel est de savoir quelles sont les fonctionnalités que les professionnels souhaitent voir ajoutées au produit de base. Des questions auxquelles seule une étude de marché réalisée sérieusement pouvait répondre. Grâce à une bourse à l innovation, Robix a pu faire appel, en mars 2010, aux services de CIDE-Socran qui a réalisé une étude de marché dont les résultats furent particulièrement instructifs. Les professionnels ont en effet insisté sur la portabilité du produit (et notamment sur son poids qui ne pouvait dépasser une certaine limite), sur le fait que la machine devait être totalement automatisée et totalement autonome. Idéalement, elle devait également disposer d un outil de découpe intégré et d un support de torche (chalumeau ou plasma). Place aux développements technologiques Parallèlement, grâce à des chèques technologiques, le Centre de recherche Sirris a réalisé les premiers développements sur la mécanique du produit. La partie du développement du logiciel a été réalisée en interne par M. Gonzalez Valdes avec l aide d un ingénieur informaticien, ce qui avait permis de réaliser un pré-prototype. Un second sous-traitant va également intervenir : cet ancien professeur d université, spécialisé en électronique, va épauler l informaticien, les données devenant de plus en plus pointues. Le premier prototype sera livré par Sirris en mai Enfin, toujours avec l aide de notre conseiller, Robix SA a introduit en octobre 2010, auprès de l administration régionale de la recherche (DG06) un dossier sollicitant une «avance récupérable». La Région wallonne peut en effet mettre des fonds à la disposition des entreprises pour mener un projet de recherche et développement. Grâce à ces fonds, l entreprise couvre jusqu à 70% de ses frais de recherche et développement. A l issue du projet de recherche, elle a deux possibilités: Si l entreprise exploite les résultats de la recherche, elle en reste totalement propriétaire. Elle rembourse progressivement le montant que la Région wallonne lui a avancé. Les intérêts sont alors calculés au prorata des bénéfices réalisés lors des premières années d exploitation. Si elle n exploite pas les résultats de la recherche, elle cède la propriété de ces résultats à la Région wallonne mais elle ne rembourse pas l avance. La recherche de partenaires industriels & commerciaux A ce stade de développement, MM Albert Gonzalez Valdes et Philippe Muller décident en mars 2011 de franchir l étape suivante : la recherche de partenaires industriels et/ou commerciaux pour exploiter cette machine. C est une démarche qui ne peut s improviser. Et elle est essentielle pour l aboutissement du projet. Aussi ont-ils demandé à InnovaTech de les aider à préparer un dossier complet qui permette de présenter efficacement ce nouveau produit. Et, surtout, de les suivre et les conseiller lors des rencontres et négociations futures avec les partenaires potentiels. CITE : «une formation très judicieuse»

6 Philippe Muller et Albert Gonzalez Valdes ont suivi CITE, une formation au management de l Innovation Technologique, conçue et présentée par les conseillers d InnovaTech. Une formation destinée aux PME et TPE wallonnes, articulée autour de six séances par semestre. «On a trouvé la formation très judicieuse», explique Philippe Muller. «Judicieuse notamment parce qu au cours de ces séances, les conseillers ont développé, séance après séance, ce qui finalement apparaît comme une procédure logique à suivre. De la création du produit jusqu au lancement commercial. On a apprécié cette formation, même si dans notre cas le conseiller d InnovaTech qui travaille avec nous avait déjà dressé les grandes lignes de la procédure. On est convaincu aujourd hui qu il y a une procédure à suivre, qu on ne fait pas tout en même temps, qu il faut parfois attendre d en savoir un peu plus avant de se lancer. En même temps, on ne sait pas tout retenir. L avantage, c est qu on sait que tout ce qu on a vu à CITE, on va le refaire avec notre conseiller. Il y a des choses qu on maîtrise mais pas tout.» Pour mieux se faire comprendre encore, Philippe Muller compare CITE à sa formation scolaire en mathématique. «Je ne suis pas un mathématicien et pourtant je calcule tous les jours. Simplement, j ai ma petite bible, ma farde avec mes cours, et lorsque j en ai besoin, je vais chercher l outil qu il me faut. Avec CITE, c est la même chose. On a eu la théorie, on sait qu il y a un outil qui existe et on va le rechercher quand on en a besoin.» «Et puis au cours de cette formation, on rencontre d autres entrepreneurs. C est très stimulant». «En Wallonie, poursuit Philippe Muller, on est une véritable fabrique à idée. Il y a beaucoup de créateurs chez nous. Je crois vraiment que tous ces gens devraient suivre la formation CITE. Ne fut-ce que pour découvrir qu en Wallonie, ils ne sont pas tous seuls et qu ils peuvent être aidés. C est le gros problème : en tant que créateur, on se sent livré à soi-même quand on veut développer quelque chose. Avant de vous connaître, lorsque j avais un projet, je recevais une aide ici, une aide là. Et puis à la fin, il y avait toujours une bonne âme qui me signalait que j aurais dû aussi faire cela, ou cela encore. Trop tard. Il restait toujours des blancs. Avec InnovaTech, on a trouvé un organisme qui a une vision globale du projet, des partenaires économiques et technologiques et qui gère l ensemble. Avec nous.» En savoir plus : ROBIX S.A. Rue des S les, 30/1 Parc d'activités économiques 4400 FLEMALLE robixsa@skynet.be TVA : BE