S y n t h è s e s e c t o r i e l l e. Agriculture Agroalimentaire

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1 S y n t h è s e s e c t o r i e l l e Agriculture Agroalimentaire L innovation dans les entreprises en 2011

2 Avant propos L Innovation est un moyen d accroître la compétitivité et d accélérer le développement de l entreprise. Qu elle soit technologique, de service ou marketing, l innovation comporte des risques, notamment financiers, pour l entreprise. OSEO partage avec l entreprise le risque et l accompagnement tout le long du développement de son projet. La Direction de l Expertise a pour vocation de développer et valoriser l expertise technologique, d animer et diffuser le transfert de technologie et d assurer une référence qualitative à l ensemble des intervenants.

3 Périmètre et enjeux du secteur L agriculture et les industries alimentaires françaises représentent une part majeure de l économie du pays : la production agricole est estimée à 69 Md d euros en 2011 positionnant la France au premier rang des pays agricoles européens 1 ; la transformation des produits agricoles, à travers l activité des industries agroalimentaires (IAA), représente un chiffre d affaires de 143,6 Md d euros en 2010 et emploie, de façon relativement stable, salariés, faisant des IAA un acteur prépondérant de l industrie manufacturière française, devant l automobile, l aéronautique ou la chimie 2. Cependant, depuis quelques années, le secteur des IAA est aussi marqué par une croissance affaiblie, liée notamment à la baisse de consommation des ménages et au repli de la demande extérieure 3. En 2011, la tendance semble s inverser, avec un bilan marqué par un excédent agroalimentaire le plus élevé depuis Périmètre du secteur Définitions Au sens le plus large, le secteur agricole comprend les cultures végétales l'élevage, la chasse, la pêche et l aquaculture. La nomenclature d'activités française établit une distinction entre l'activité agricole (exploitation des ressources naturelles en vue de la production des divers produits de la culture et de l'élevage), la sylviculture et l'activité de pêche (exploitation professionnelle des ressources halieutiques en milieu marin ou en eau douce). En aval, le secteur de l industrie agroalimentaire a pour fonction de transformer les matières premières agricoles en aliments et boissons pour l homme et l animal. En excluant l artisanat commercial (boulangerie et charcuterie) et l industrie du tabac, les IAA sont représentées par les sousfilières des viandes, poissons, fruits et légumes, corps gras, produits laitiers, boissons, de la meunerie, des aliments pour animaux et autres produits alimentaires (sucre, cacao, plats préparés, produits diététiques, produits intermédiaires alimentaires, etc) 4. Une grande diversité d acteurs et de filières L agriculture française occupe plus de la moitié du territoire national et constitue le socle de l industrie agroalimentaire mais également de nouvelles industries comme celles de la chimie verte ou des biocarburants. Elle emploie plus d un million de personnes et se féminise en raison de la reconnaissance du statut de coexploitant. En 2010, on compte plus de exploitations soit 26% de moins qu en 2000, assurant une grande variété de productions : céréales, élevages, vins, maraichages, etc. Le secteur agroalimentaire tel que précédemment défini est représenté par plus de entreprises dont 97 % de PME et 73% de TPE. Sur ce nombre, 3000 unités, de 20 salariés au moins ou réalisant plus de 5 M de chiffre d affaires, réalisent un peu plus de 90 % du chiffre d affaires global de l industrie agroalimentaire. 5 Étant donné la grande diversité des acteurs et des filières, la croissance des secteurs recouvre des situations très diverses, qui plus ait dépendante de facteurs spécifiques tels que les aléas climatiques, le coûts des intrants, la volatilité du prix des matières premières et la consommation des ménages. Les enjeux du secteur L agroalimentaire français est un marché mature qui plus est soumis à une diminution continuelle de la consommation des ménages et à des tensions récurrentes sur les marges avec la grande distribution. Les perspectives de croissance sont donc étroitement liées aux capacités d innovation des entreprises. Or, le degré d innovation est plus faible sur ce secteur comparativement à d autres. Un rapport de du syndicat Européen des IAA FoodDrinkEurope constate que les perspectives pour l industrie européenne sont moins prometteuses si l on considère sa compétitivité vis-à-vis de ses principaux concurrents mondiaux, en termes de valeur de production, de productivité du travail et d investissement de R&D 7. Des axes stratégiques de développement des PME En France, des analyses convergentes, telles que le rapport du Délégué Interministériel aux IAA, Philippe Rouault ou les réflexions du comité stratégique de filière, font valoir un certain nombre d actions, tournées vers les très nombreuses PME du secteur, peu armées pour assurer leur compétitivité : Améliorer les relations entre acteurs de la filières Favoriser le soutien à l export Améliorer l image de la filière (métiers, produits et entreprises) Travailler sur les enjeux environnementaux 1 : Commission des comptes de l agriculture de la nation, session du 20 décembre : ANIA, (source INSEE) 3 : Enjeux des industries agroalimentaires, éditions 2010, MAAP. 4 : naf2008/pdf/naf2008_c.pdf 5 : recensement agricole agriculture.gouv.fr/img/pdf/ DP_recensement_agricole.pdf, ANIA 6 : panorama n 2, mars 2012, Agreste Conjoncture 7 : FoodDrinkEurope Compétitivités Report 2011 Relation d OSEO avec les partenaires extérieurs OSEO a renouvelé son partenariat avec le Ministère de l Agriculture, de l Alimentation, de la pêche, de la Ruralité et de l Aménagement du territoire, en signant sa 5ème convention relative au soutien des PME du secteur IAA. OSEO a également participé au comité de pilotage de l AAP alimentation Durable de l ANR et est membre du conseil d orientation stratégique de 3BCAR, institut Carnot spécialisé dans l exploitation des bioressources. Enfin, OSEO continue sa collaboration avec l Association Nationale des Industries agroalimentaires, notamment en participant à la plateforme Food for Life qui réunit les acteurs publics ou privés impliqués dans le secteur des IAA, en vue d améliorer la compétitivité du tissu industriel. Faits marquants : Une croissance favorable en 2011 En 2011 sur l ensemble des produits agroalimentaires, bruts et transformés, l excèdent commercial atteint un niveau record de 11,6 Md d euros en raison du dynamisme des exportations, associé à la stabilité des importations. Cet excèdent est en grande partie lié à une forte hausse des prix et des ventes à l export des céréales et des bovins. Il est aussi dû à une augmentation du volume de vente des produits transformés, à prix stable, en particulier des produits issus de la filière viande, des vins et champagnes et des produits laitiers. Cette croissance est particulièrement tirée par la demande des pays tiers, plus forte, pour la première fois, que la demande intracommunautaire, notamment par la demande en vins et spiritueux (Asie, Etats-Unis) et en viande bovine (Turquie). Seuls les productions de fruits et légumes ont souffert de prix inférieurs à ceux de 2010 en raison de séquences climatiques très contrastées (sécheresse printanière) auxquelles se sont ajoutés les effets induits de la crise liée à la bactérie E.Coli.

4 Tendances technologiques AGRICULTURE Les tendances technologiques L innovation au profit du secteur agricole est résolument tournée vers le développement durable en termes environnemental, économique et social. Ceci s observe à travers la recherche de solutions biologiques naturelles, substitutives aux intrants agricoles usuels tels que les pesticides et les engrais chimiques (19% des projets soutenus). Le génie biologique est ainsi mis au service du développement d extraits végétaux, ou de micro-organismes, qui vont stimuler les mécanismes de défenses naturelles des plantes et les protéger contre les agressions parasitaires ou les stress environnementaux. Les technologies de l information et de la communication (TIC) s inscrivent également dans le cadre d une agriculture raisonnée ou écologiquement intensive : 18% des projets soutenus concernent le développement d outils d aide à la décision au profit des exploitants et techniciens agricoles. Les logiciels sont fondés, par exemple, sur la modélisation de paramètres agronomiques ou climatiques permettant une meilleure gestion des cultures. Ces innovations de services peuvent être accompagnées de nouvelles applications microélectroniques ou optoélectroniques, telles que le développement de capteurs pour le suivi en temps réel, de puces RFID pour la traçabilité et autres systèmes de contrôle. La sélection et à la reproduction animale représente un nombre important de projets soutenus par OSEO, en particulier au profit de la filière aquacole (14%). Enfin, les machines et équipements agricoles (robotisation, développement de machines spéciales) génèrent un nombre important de projets aidés par OSEO en Après l aquaculture, la filière viticole est celle qui adresse le plus de projets tous domaines technologiques confondus (biologique, TIC et mécanique). Prospectives et innovations de demain La raffinerie végétale Un enjeu clé de l agriculture et de l agroindustrie est d optimiser l usage des ressources naturelles (la biomasse) en combinant la valorisation à usage alimentaire et non alimentaire. Cette nouvelle dynamique économique, impliquant l utilisation intégrale de tous les composantes de la plante, nécessite la mise en œuvre de nouveaux procédés s inscrivant dans une logique de bioraffinerie : des procédés d extraction à la formulation, en passant par la biotechnologie blanche, qui définit tous les procédés industriels consistant à employer des systèmes biologiques (bactéries, levures) pour la fabrication, la transformation ou la dégradation de molécules, par voie enzymatique ou fermentaire. Cependant, étant donné le champ des innovations nécessaires au développement de ce nouveau modèle agroindustriel, ses performances nécessiteront le rapprochement de compétences pluridisciplinaires. En dehors des plantes, d autres ressources peuvent être mieux ou davantage valorisées. Ainsi, la biomasse algale (macro et microalgues), dont toute la diversité est loin d être connue aujourd hui, est un vivier important pour des applications alimentaires et non alimentaires. Exemples d entreprises innovantes soutenues par OSEO FERMENTALG : cette société spécialisée dans la culture des microalgues, s est vue accordée une aide globale de 6,4M pour le projet collaboratif (ISI) EIMA. Le projet vise à développer des procédés de culture industrielle de microalgues, sélectionnées pour la production de molécules d intérêt sur différents marchés (aquaculture, nutrition humaine et cosmétologie)

5 Tendances technologiques AGROALIMENTAIRE Les tendances technologiques Les innovations du secteur agroalimentaire sont toujours encouragées par l intérêt croissant des consommateurs pour la nutrition et le bien-être et par les avancées scientifiques et cliniques reliant la nutrition et la prévention des maladies. Ainsi, la majorité des projets soutenus (34%) dans le domaine du génie alimentaire correspond à l élaboration de nouveaux produits ou recettes à forte valeur ajoutée nutritionnelle, organoleptique et pour des populations cibles. Certains projets vont au-delà d une nouvelle proposition de produit et visent soit à développer des ingrédients via de nouveaux procédés s inscrivant dans le cadre réglementaire «novel Food», soit à développer des aliments et ingrédients (produit alimentaire intermédiaire) fonctionnels, ou compléments alimentaires, pouvant justifier d une allégation de santé grâce à la démonstration clinique des effets souhaités. Cependant, l étau réglementaire autour des allégations de santé se resserre de telle sorte que seulement 30% des allégations analysées par l EFSA à ce jour, (European Food Safety Autority) ont pu satisfaire aux exigences scientifiques et à celles du règlement n 1924/2006. Le risque réglementaire a donc un impact majeur sur les initiatives de R&D dans ce domaine. La recherche de nouveaux actifs ou de la préservation de leur qualité se fait aussi via le développement de nouvelles technologies d extraction et de purification faisant appel, par exemple, à la microencapsulation ou à des procédés enzymatiques. Prospectives et innovations de demain Au-delà des applications de santé, la bioproduction constitue un enjeu clé pour les industries agroalimentaires, pour la production de nouveaux ingrédients, par exemple. Par ailleurs, s ils sont aujourd hui plus exploités dans le secteur de la santé, le développement de biomarqueurs, faisant appel à la génomique et à des techniques d analyses pointues, peut aussi permettre de soutenir et démontrer les allégations nutritionnelles et de santé. La connaissance et la maîtrise des écosystèmes microbiens représentent également un enjeu important pour l industrie agroalimentaire, d une part pour l amélioration de la qualité nutritionnelle des denrées (on connait ainsi peu ou pas l action probiotique des aliments fonctionnels), d autre part pour la sécurité sanitaire et le rallongement de la durée de vie de ces denrées. Les crises alimentaires successives, auxquelles les industriels ont du faire face ces dernières années, les obligent aujourd hui à détecter au plus tôt les contaminants quels qu'ils soient. On assiste donc à un changement de fond dans le domaine du contrôle et de l analyse alimentaire basé sur une approche holistique et métabolomique : le développement des techniques de mesure et de modélisation devront permettre la détection non ciblée mais exhaustive des composés alimentaires afin d anticiper les risques Exemples d entreprises innovantes soutenues par OSEO Soliance (région champagne- Ardenne) est spécialisée dans le développement d ingrédients à haute valeur ajoutée issus des végétaux, des micro-organismes. Routin (région Rhône-Alpes), spécialisée dans la production de spiritueux et sirops, est aidée pour la mise au point de procédés innovants optimisant la qualité nutritionnelle de ces produits.

6 Chiffres OSEO Soutien à l Innovation (Aides et labellisations) Agriculture Nombre de projets : 125 Montant total : 10,86 M Montant moyen par projet : 161 K Proportion nouveaux clients : 26% FUI (en montant) : 4,66 M Nombre de FCPI : 2 Agroalimentaire Nombre de projets : 233 Montant total : 18,39 M Montant moyen par projet : 202 K Proportion nouveaux clients : 25% FUI (en montant) : 1,72 M ISI (en montant) : 5 M Nombre de FCPI : 8 En 2011, le montant global de l aide apportée au secteur agricole et agroalimentaire s élève à plus de 39 M, incluant l aide aux projets collaboratifs (FUI, ISI). Au total, 370 projets ont été soutenus. Les projets collaboratifs soutenus sont en faveur de la valorisation d actifs végétaux ou marins, au profit du secteur agricole ou du secteur agro-alimentaire ; on note également qu ils sont favorables au développement des bioprocédés et des biotechnologies industrielles. Enfin, ces projets ambitieux permettent le développements d innovations technologiques dans le domaine du contrôle et de l analyse des contaminants alimentaires. À l image du tissu industriel du secteur, les entreprises aidées sont majoritairement des PME, voire des TPE (89% des projets soutenus sont portés par des entreprises de moins de 250 personnes).

7 Synthèses sectorielles 2011 Secteur : Agroalimentaire-Agriculture Contacts : Patricia Tourne - patricia.tourne@oseo.fr Ariane Voyatzakis - ariane.voyatzakis@oseo.fr Crédit-photos : Copyrigth Getty Images