RÈGLES DU POKER NIÇOIS

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1 RÈGLES DU POKER NIÇOIS Introduction Le Poker Niçois est une variante du poker chinois se jouant cartes cachées et incorporant un système d enchères et de coefficients. Il est conseillé de maitriser les règles du poker et ses variantes, en particulier l OFC (Open Face Chinese) avant de se pencher sur celles du Poker Niçois. Contrairement à l OFC, il requiert des capacités de mémoire, de lecture de l adversaire, ainsi qu un certain sens du bluff. Généralités Ce jeu se joue exclusivement en duel (heads-up), avec un jeu de 52 cartes standard. Le but est de former de manière pyramidale une main de 13 cartes divisée en trois parties. La ligne du bas, comprenant 5 cartes, doit impérativement être la plus forte. Celle du milieu comprend également 5 cartes et doit être plus forte que la ligne du dessus, qui comporte 3 cartes. Le système de valeurs des mains de poker fait foi, et les combinaisons au-dessus de paire et brelan (quinte, couleur, full, carré, quinte flush, quinte flush royale) rapportent des points supplémentaires lors du décompte. Le système d enchères inclut trois tours de mise résultant en un coefficient dont nous verrons l utilité par la suite. Déroulement Le joueur au bouton, appelé «Dealer», distribue 5 cartes à son adversaire et à lui-même. L autre joueur doit déposer un bring-in de 1 jeton avant la distribution.

2 Avant d aller plus loin Cas du fold (se coucher) : Il est interdit de se coucher tant que son adversaire n a pas placé une enchère. Par exemple, lors du premier tour d enchères, le joueur ayant posté le bring-in, si il voit son adversaire call (payer), doit soit checker, soit relancer, mais ne peut pas coucher sa main. Les seuls moments où un joueur peut coucher sa main sont : - Lorsque le dealer, au premier tour d enchères, ne souhaite pas jouer sa main. - Lorsqu un joueur, au deuxième ou troisième tour d enchères, ne souhaite pas suivre l ouverture/la relance de son adversaire. Dans ces deux cas, le joueur qui décide de coucher sa main doit quand même s acquitter du prix de l ouverture/bring-in/relance de son adversaire. Cas de la relance. Le poker niçois se joue en «limit», avec une règle de relance spéciale : En effet, le pot maximal à chaque tour d enchères ne peut excéder 4 jetons. Il est donc possible de relancer une fois seulement, et impossible de sur-relancer ensuite. Exemple 1 : Au premier tour d enchères, Joueur A (dealer) décide de relancer. Il mise donc 2 jetons. Joueur B, qui a déjà mis le bring-in de 1, peut soit coucher (en payant tout de même à son adversaire le jeton supplémentaire, comme nous l avons vu dans le paragraphe sur le fold), soit payer la relance de A. Sur-relancer est impossible. Exemple 2 : Au deuxième ou troisième tour d enchères, joueur B décide de miser (1). Joueur A peut soit se coucher (en payant tout de même à son adversaire le jeton supplémentaire, comme nous l avons vu dans le paragraphe sur le fold), soit payer, soit relancer (2). La décision du joueur B devient alors la même que dans l exemple 1, la relance étant bloquée. Premier tour d enchères : Une fois les mains distribuées, le dealer choisit soit de fold (coucher sa main), et un nouveau tour de jeu commence, soit de call (payer), et la décision revient à son adversaire, soit de raise (relancer) en mettant deux jetons dans le pot. L adversaire choisit alors de fold, de check ou de suivre selon la décision du dealer, et le placement des cartes commence. Une fois ce tour d enchères passé, le joueur qui a placé le bring-in joue en premier : il mémorise ses cinq cartes, puis les pose, faces cachées sur les trois lignes qu il va créer. Il ne peut plus ensuite les regarder à nouveau pendant tout le déroulement du tour. Il est donc primordial de bien retenir cette main de départ. Le dealer fait ensuite la même chose, puis commence le processus de remplissage de la pyramide : chacun leur tour, les joueurs prennent une carte sur le dessus du paquet, la regardent, puis la posent face cachée sur une ligne de leur pyramide. Une fois lâchée, une carte ne peut plus être déplacée ni consultée et c est à l autre joueur de jouer. En revanche, tant qu il a un doigt en contact avec sa carte, le joueur peut encore la changer de ligne et la regarder. Le second tour d enchères intervient lorsque l un des joueurs complète une ligne de sa pyramide, que ce soit une ligne de 5 ou celle de 3 cartes. Il prend alors une décision (check ou mise). S il s agit du joueur en position de dealer, l autre joueur doit prendre sa décision (check, call, relance ou fold le cas échéant) de suite. Si par contre c est le joueur B (celui qui a placé le bring-in, et a par conséquent

3 joué en premier) qui remplit sa ligne en premier, le joueur «dealer» peut regarder sa carte suivante avant de prendre sa décision, dans un souci d équité. (Les deux joueurs ont ainsi vu le même nombre de cartes.) Cas particulier : Si un joueur place ses 5 cartes de base sur une seule et même ligne, c est-à-dire juste après le premier tour, le deuxième tour d enchères commence immédiatement. Le troisième tour d enchères a lieu lorsque les joueurs ont complété leurs trois lignes. C est le joueur ayant joué en premier tout au long du coup (celui qui a posé le bring-in) qui décide en premier de check ou de miser, puis le dealer décide ensuite de check-back, call, miser, ou relancer selon les cas. Il est ensuite temps de révéler, si le coup s est terminé par un check-check ou par un bet-call, les jeux des deux joueurs. C est alors que le contenu du pot entre en jeu. Coefficient Le total des jetons du pot (étant obligatoirement compris entre 2 et 12, quel que soit le déroulement du coup) est alors utilisé comme coefficient, et multipliera les gains du joueur vainqueur de la main (et par conséquent les pertes de son adversaire). L équilibre du jeu réside donc entre la volonté de valoriser une bonne main en tentant de faire grimper ce coefficient durant le coup, tout en évitant de fournir à son adversaire un spot de fold (en effet, on ne peut se coucher que face à un bet) qui lui permettrait de perdre le minimum (le contenu du pot) en évitant le décompte final. Mains craquées Il est à noter que si un joueur ne peut présenter une main inférieure plus forte que sa main intermédiaire, elle-même plus forte que sa main supérieure, sa main est dite «craquée», et il perd le bénéfice du coup et des éventuelles figures qu il a pu réaliser. Son adversaire, si sa main n est pas craquée, empoche 6 points (contre 4 pour un «sweep», voir barème page suivante) plus les éventuelles figures qu il a réalisées. Si les deux mains sont craquées, ce qui est bien sûr très rare à l abattage, le point est nul et les adversaires reprennent chacun les jetons qu ils ont investis dans le pot.

4 Décompte du score Chaque ligne gagnée vaut 1 point. Le «sweep», qui consiste à gagner les trois lignes, vaut 4 points au lieu de 3. Les figures, lorsqu elles sont effectuées sur la ligne inférieure (la plus forte), valent les scores suivants : Quinte : 2 points Couleur : 4 points Full : 6 points Carré : 8 points Quinte flush : 10 points Quinte flush royale : 20 points Lorsque les figures sont effectuées sur la ligne intermédiaire, leur score est doublé. Par exemple, une couleur sur la ligne du milieu vaut 8 points. Sur la ligne supérieure, des points peuvent également être marqués à partir de la paire de 6, jusqu au brelan d as. Le barème est le suivant : Paire de 6 : 1 point Paire de 7 : 2 points. Paire d As : 9 points Brelan de 2 : 10 points Brelan de 3 : 11 points. Brelan d As : 22 points Le maximum de points pouvant être obtenus au cours d une main est donc de 816 : - 6 «points de ligne» si l adversaire a craqué sa main - 20 points pour une Quinte Flush Royale sur la ligne inférieure - 20 points pour une Quinte Flush sur la ligne intermédiaire (10X2) - 22 points pour un brelan d As sur la ligne supérieure Soit 68, multiplié par 12 (coefficient maximal si le pot a été raise/call à chaque tour d enchères). Evidemment, il est fréquent que les pots finaux soient bien inférieurs, et un stack de départ de 50 ou 100 jetons est recommandé, que le jeu soit joué en cash game ou sit n go.

5 Exemple de décompte dans une main standard : Premier tour d enchère. Joueur A (dealer) call. Joueur B (bring-in) check. (2 jetons dans le pot) Deuxième tour d enchères : Joueur A mise. Joueur B call. (+2 jetons dans le pot) Troisième tour d enchères : Joueur A check. Joueur B check. (+0 jetons dans le pot) Coefficient du pot : 4 Main des joueurs : Inférieure Joueur 1 : Full Joueur 2 : Couleur Intermédiaire Joueur 1 : Double Paire Joueur 2 : Quinte Supérieure Joueur 1 : Paire (de rois) Joueur 2 : Paire (de 4) Le joueur 1 marque 28 points, répartis comme suit : [(Points de lignes)+(points de figures)]x (Coefficient du pot)= Points dus au vainqueur 1 point sur les lignes. En effet, il remporte les lignes basse et haute (2 points) tandis que son adversaire remporte la ligne médiane (-1 point). 2-1=1 Figures : Le joueur 1 marque 6 points. En effet, il réalise 14 points avec un Full en bas (6 points) et une paire de rois en haut (8 points), tandis que son adversaire réalise 8 points avec une couleur en bas (4 points) et une quinte au milieu (2X2=4 points). 14-8=6 Rappel : [(Points de lignes)+(points de figures)]x (Coefficient du pot)= Points dus au vainqueur Donc : (1+6)X4=28 Il est à noter que le joueur perdant doit comptabiliser les jetons qu il a investis dans le pot dans la somme perdu. Le joueur 1 s empare donc du pot, et le joueur 2 lui donne 26 jetons. (Car il en a déjà investi 2 dans le pot). Le bouton de dealer change alors de joueur et un nouveau tour commence. La signification des mises, l ordre de placement des cartes, l aspect hypothétique des tirages, le large choix de profondeur de stack de départ et le travail de mémoire exigé par ce type de poker en font un jeu passionnant, dont il sera long d explorer les paradigmes. A vous de jouer! Antoine et Emilie de Mautor Nice, Novembre 2013 Pour tout avis, remarque, variante : a.demautor@voila.fr