Rapport de stage Aurélie Aumont, D1 Marseille, Slovénie, juillet 2011.

Transcription

1 Rapport de stage Aurélie Aumont, D1 Marseille, Slovénie, juillet Contaminée toute petite par le virus du voyage par mes parents, c est donc tout naturellement que je me suis renseignée lors de mon entrée en P2 pour faire un stage à l étranger. Curieuse de nature et avide de nouvelles rencontres, de la connaissance d un autre pays, le stage par SCOPE pour l été de D1 m apparu comme une évidence. Non reconnu par ma fac, ce n est pas ceci qui m arrête! Une grande partie de ma D1 a été rythmée par les différentes étapes des démarches, choix qu exige un tel échange, à commencer par s investir au local dans son asso (accueil des incomings, pre-exchange training, apéro échanges ), car tel est à mon sens le pilier central d un départ à l étranger : l échange. Voilà donc venu le temps de relater cette superbe opportunité, pour mieux partager cet échange, qui fut en tous points, absolument fabuleux! Le stage J ai un avantage, je sais que je veux faire de la chirurgie «quand je serais grande». c est donc de façon banale que j ai choisi...que des stages de chir pour mon échange de scope ne comporte que des choix de chir! Et ça sera chir cardio-vasculaire! Voilà, donc je me dis, bon ben mois d anévrysmes, pontages ilio-fémoraux, quelques coro allez et bien je me suis mis le doigt dans l œil Jusqu au coude! Ça a été un cœur battant en direct live, à raison de un par jour minimum, à renouveler si nécessaire. Et ces mêmes cœurs ouverts aussi si possible autant dire, Noël pendant mois. J ai même eu en cadeau le livre 50 des ans de la chirurgie cardiaque slovène, de loin l un des plus beaux cadeaux de ma vie! La première fois, c est juste indescriptible, fascinant et surtout sublime. Un cœur qui bat, c est la beauté à l état pur, certainement parce que c est l essence même de la vie même qui se déroulait sous mes yeux! Et voir «en vrai» une FA, ou d autres arythmies, c est autre chose. Par chance, mon collègue, taïwanais, ne voulait jamais s habiller, j ai donc joué les «first assistant» pendant juillet entier. Ah les panseuses qui connaissaient ma taille de gants, mon nom (avec un «r» roulé).tour à tour côté cœur avec le chef, ou côté jambe à préparer une saphène, dès que les chirurgiens, tous aussi sympas que les autres, ont compris que juste voir les choses ne me suffiraient pas, ils m on laissé tenir tout ou presque. J ai pu aussi être responsable de la suture de la jambe, ou de la décongélation d un bout d aorte.

2 Au fur et à mesure ce «hold this like this» a été un jour...un cœur battant, rien que ça! Ma patience a mise à l effort, mais récompensée par tant de beauté, ça en valait la peine! Eux aussi à, l hôpital, parlaient très bien anglais, et ont été séduits par ma nationalité (Napoléon est une de leurs idoles). Je suis repartie en sachant recoudre correctement une jambe, en sachant manier porte-aiguilles et pince, des gros fils de fer pour resserrer un sternum et suivre un protocole de greffe d aorte. Par chance, pas d externe ni d interne dans le service, donc champ libre sous les scialytiques. Intégrée à leur équipe, j ai été remerciée pour mon aide précieuse autant de connaissances qui ne me quitteront pas de sitôt. Et coup de bol, un patient français m a permis de jouer à l externe que je n étais pas encore! Les coups de fils au cardiologue, à l assurance -«il va bien ce monsieur pour partir en avion?»-, les recommandations post-op (hygiène de vie à tenir etc.), et le bel exercice d anglais : courrier de sortie «french-like» à traduire. Niveau prise en charge des patients et qualité de formation de l équipe chirurgicale, ils n ont pas à rougir. Côté stage aussi, la Slovénie m a conquise! Le cadre : Slovénie, slovènes & co Partir à l étranger, c est une chance ; partir en Slovénie, petit pays d Europe, tout jeune (elle fête ses 20 ans cette année), en est une sacrée! Beaucoup de slovènes (et nous aussi dans notre groupe d out-going) nous ont posé cette question «pourquoi la Slovénie? C est tout petit, pas connu etc.» et bien oui, c est une très bonne

3 question pour moi, ce pays était mon deuxième choix (mais je ne le regrette en rien!). Oui, pour la jeunesse du pays, l envie d être en Europe (ah l euro et ses avantages!), mais sortir des sentiers battus que peuvent être l Italie ou l Allemagne, l exotisme sans les cocotiers, le dépaysement sans décalage horaire. C est tout cela que j étais venue chercher (et que l on trouve) en Slovénie. La convivialité, la chaleur et la gentillesse de ses habitants est des plus agréables. Ljubljana, une fois passée l étonnement de prononcer trois consonnes d affilée, est très charmante, non bondée de touriste et disposant de tout ce que peut offrir une capitale sans l immensité. Et les soirées le long de la Ljubljanica Les Slovènes sont d un calme apaisant, loin du stress des français, et toujours prêts à rendre service. Sans compter leur maîtrise de la langue anglaise, même si me direz-vous, avec 2 millions d habitants, il vaut mieux parler une autre langue pour s ouvrir aux autres! C est bien dommage cela dit, car le slovène est une très belle langue, mélodieuse, et une fois passés les écueils de prononciation, une fois pigés les «č» «ž» «š» pas si durs à dire finalement. Elle reste difficile à comprendre, en un mois, malgré un prof quasi particulier (je n ai pas su résister à la beauté locale estudiantine ^^) je connais les mots de base (merci, bonjour.) et d autres impossibles à recaser en conversation courante (pinces, compresses, chirurgie cardiaque ). Au bout d un mois, le sentiment d être chez soi est bien présent, et surtout de ne plus être une touriste, même d être énervée par ses derniers! Leur tout nouveau Vélib (3 pour un an, une heure gratuite, possibilité de reprendre un vélo 5 min après le premier pris, oui ça coûte rien!), on a su l exploiter au maximum, par tout temps, alors qu à 1000 km de là, et là j ai honte, en 4 ans de vie marseillaise, je n en avais jamais enfourché un =) Petite précision à cette étape du rapport de stage : si j ai été conquise par le pays et ses habitants, les yeux bleus de mon «slovenian guy», y sont pour beaucoup surtout quand ledit slovène porte le nom de la plus haute tout du pays située sur le point culminant... (sans mauvais jeu de mots!) On ne le dira jamais assez, le cadre en dehors de son stage, c est fondamental! Dans mon cas, au top du top! J ai oublié de parler des innombrables restos (en repas complet) qu on se faisait pour quelques euros, grâce aux subventions gouvernementales accordées à tous les étudiants Créditées par

4 téléphone portable! On s est tous juré de tenter une importation de ce système. Lors de notre arrivée en Slovénie, le comité slovène d accueil des étudiants étrangers nous a délivré une carte d étudiant «made in slovenia». et pour le logement, tous en cité U, à 15 min de vélo + 10 min de marche du centre (vive le sport!), pas grand luxe, mais ne servant que pour dormir, c est correct et ça permet de rencontrer les «locaux» (bâtiment dans la pure construction Yougoslave) Le programme social Déjà mise au parfum de l excellente qualité du programme social en Slovénie, ça a dépassé toutes mes attentes! Une équipe de choc, aux petits soins pour nous, tous les jours de la semaine ou presque, nous accueille avec un T-shirt de l échange en souvenir et une première leçon de slovène, suivie de quelques délices de ce pays qui en regorge polka au château, barque sur le lac de Bled, visite de la ville, bowling, weekend très bien organisés, un régal! Pas le temps de s ennuyer, mais avec une liberté aussi pour chacun de vivre à son rythme et selon ses moyens. Le weekend à la montagne, et quelles montagnes! Waouh!, avec la nuit en refuge (chambre- dortoir pour les filles, pas de douche, nous, les mojitos, les étoiles), rating et canyonning délirants, dans un cadre des plus beaux, restera sans doute l un des plus beaux souvenirs de vacances. Il faut dire que notre groupe de 22 échangistes est génial! Venus pour la plupart d Europe, avec une sympathie de rigueur! De belles amitiés se sont tissées, à titre personnel cela fait énormément réfléchir et mûrir dans sa façon de penser. On sentait d ailleurs poindre un sentiment d appartenance européenne, chose étrange que j ai ressentie lors de cet échange, d un point de vue culturel. Une majorité de filles composait notre groupe, avec des garçons juste là pour être nos potes, avec qui on a bien ri! Beaucoup d adeptes de voyages en tous genres, et tous avec un niveau d anglais égal, ainsi qu un certain niveau de vie, mais surtout l envie d autre chose dans notre formation médicale, m envie de neuf. Les filles du SLOMsic (et papa Martin) ont eu à cœur de nous faire aime et découvrir leur pays, comme leur «mer». Je mets des guillemets car si les slovènes sont très fiers de leurs 47km de côté, leur plage ressemble à une bonne blague belge, surtout quand on connait les pages françaises (oui un peu de chauvinisme n a jamais fait de mal). Ceci dit, dormir dan un gymnase transformé en dortoir pour l occasion, c était top!

5 Les finlandaises, la tchèque et l américain dont ceux avec qui le courant est très bien passé. Nos sorties ensemble, les restos ont donné lieu à des conversations très utiles sur le partage de nos vies, du nous-chez-nous en VO, sur notre vécu de futur soignant, la démo méd et les EM aussi c est bien ailleurs (et ils ont les mêmes problèmes!). Ca fait réfléchir sur notre système actuel Avec un stage et un programme social pareil, les ingrédients d un échange parfait étaient là!

6 L investissement dans le CLEM (comité local des échanges marseillais) Tout à commencé l été dernier : aller chercher des outgoings à la gare, et les amener jusqu à leur lieu de logement, ça fait (re)travailler son anglais, loin des cours magistraux de p2 et après, amener ces mêmes outgoings en stage : apprendre au chef de service («quoi, va falloir parler anglais?») que oui, il existe une asso internationale d étudiants en médecine (pour le paraphraser «l i quoi?» «L IFMSA, international federation blablabla») à 9h du matin, ça n a pas de prix...pour le reste il y a scope =). Et aussi les levers à 6h30 du matin pour aller vendre des pains au chocolat aux PACES, et bien, voir le sourire des PACES qu on coache au tutorat regarder les viennoiseries comme si c était Noël, ça valait le coup de se lever tôt!! Et surtout ça permet de financer le logement des incomings de l été J ai aussi en tant que vp de la même asso que ma vp échanges, participé de moins près à ses actions, lors de ses points de nos conseils d administration.

7 En conclusion Hvala (merci en slovène) C est étonnant les coïncidences de la vie. Au cours de mon voyage «là-bas» j ai repensé à ce sujet de mon bac d allemand (il ya 4 ans) «pensez-vous que les échanges entre les jeunes soient utiles?», et finalement je me suis dit, pas étonnant que ça m ait rapporté un 20/20. Oui, c est capital d échanger ainsi sa culturel, de se sortir, parce que rester toutes ses études dans son petit monde aseptisé où on connait tout le monde, à la française, même si on peut en être fier, c est pour combien de temps? Surtout, moi, ça ne me suffit pas ; s ouvrir aux autres, en tant que futur soignant, c est ce qu on nous demande au quotidien. Se débrouiller par tout moyen pour se faire comprendre, dans une langue inconnue, partir loin de ses amis, de sa famille, tout en étant sûre de ne pas être lâchée dans la nature, cela fait grandir, mûrir, expérimenter toutes sortes de choses. Parce qu on a la chance de posséder une structure bien rodée internationale, qui aura au moins le mérite de nous transporter ailleurs et de susciter l admiration auprès des profanes qui m ont demandé quel organisme me permettait de partir ainsi. C est une chance de partir échanger, pour un mois, son quotidien avec un nouvel horizon. Les échanges, ça vous gagne! Merci donc à l IFMSA d exister, de proposer de telles opportunités comme on en dispose peu dans un vie, de telles expériences, sans que nous étudiants dépensons de sommes astronomiques. Merci à mon ex-asso, l AEM2 2010/2011, et autres années, pour disposer d un pôle échanges efficace dont j ai suivi les points en CA pendant un an. Merci à l ANEMF de proposer des échanges, continuez! Merci à mes parents d avoir financé ce merveilleux été de D1. Merci aux autres OG et au Slomsic (même je doute qu ils ne lisent jamais ce rapport) Merci à tous ceux qui m ont finalement permis de partir rencontrer l amour en Slovénie plutôt qu ne Israël Où I feel slovenia n est définitivement pas qu un slogan publicitaire

8 Le Slomsic au complet et leur cadeau de remerciement de fin d échange.