THEATRE/MUSIQUE/VIDEO L ILE SOLAIRE SAMUEL SIGHICELLI

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1 21 FEVRIER, 20H THEATRE/MUSIQUE/VIDEO L ILE SOLAIRE DOSSIER DE PRESSE

2 L ILE SOLAIRE Narration musicale avec pianiste, bande sonore, images et voix off D après Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier (Gallimard) Durée : 1h05 ÉQUIPE ARTISTIQUE CONCEPTION, ADAPTATION DU TEXTE, COMPOSITION, RÉALISATION VIDÉO PIANO WILHEM LATCHOUMIA VOIX-OFF DAVID SIGHICELLI ELISE CARON SCÉNOGRAPHIE ET LUMIÈRE NICOLAS VILLENAVE PRISES DE VUE SABINE SIGHICELLI ŒUVRES PICTURALES GÉRARD SIGHICELLI PHOTOGRAPHIE MICHAËL AMROUCHE COMMANDE DE LA MUSE EN CIRCUIT, CENTRE NATIONAL DE CREATION MUSICALE (2008). AVEC LE SOUTIEN DE L ÉTAT PRODUCTION DELEGUEE LA MUSE EN CIRCUIT COPRODUCTION INA-GRM, GRAME, FESTIVAL WHY NOTE.

3 DESCRIPTIF Le pianiste Wilhem Latchoumia est au centre d un plateau vide, et un grand tulle les sépare du public. Sur la surface plus ou moins transparente du tulle sont projetés des images et des textes qui nous parviennent comme des pensées. Lumière et vidéo dessinent comme une lanterne magique dans laquelle le pianiste et son piano sont aspirés. Des sons tournent aussi dans l espace pour relier la musique du piano à l univers de l île, faire vibrer l espace et l imaginaire. Enfin, deux voix : celle du narrateur Robinson, décrivant dans son journal le processus auquel il est sujet, et celle de l île elle-même, le double absolu de Robinson, sa super conscience. UN THEME Le mythe de Robinson Crusoé raconte l histoire d un homme qui se retrouve par la force des choses dans l'obligation de réinventer son rapport au monde sous peinede mort.chez Daniel Defoe, Robinson, moderne et colonialiste, recrée sa civilisation sur uneîle déserte puis s'en va. Rien n'est transcendé 1. En revanche, le roman de Michel Tournier invente un Robinson «post moderne»amené progressivement à entrer dans la danse des Éléments, après avoir échouédans son entreprise de domestication de l île.cette vision à la fois inactuelle et profondément actuelle nous interpelle...la dureté des Éléments, l écoulement insaisissable du temps, la perte du langageet de la mémoire amènent peu à peu Robinson à se confondre avec l île, à devenir laconscience de l île. «Le naufragé, s il est unique, s il a perdu la structure-autrui, ne rompt en rien le désert de l île, il le consacre plutôt.» Gilles Deleuze Le pianiste fait «sonner» l île déserte qu est le piano. Les images sont les explosions que déclenche cette consécration. 1 Deleuze à propos du Robinson de Defoe : «Tout est tiré du bateau, rien n est inventé, tout est appliqué péniblement sur l île. Le temps n est que le temps nécessaire au capital pour rendre bénéfice à l issue d un travail.», in Causes et raisons des îles désertes (1950).

4 LA MUSIQUE ET LE SON Raconter une histoire est une démarche particulière pour un compositeur car la musique doit alors révéler, et ne peut plus se satisfaire d elle-même. Elle est ici toute consacrée à l expression d un monde bien spécifique (une île, un homme) avec l écriture acousmatique, l écriture pianistique et l image. Ces trois écritures ont été menées parallèlement, comme les voix d un contrepoint, et leur somme veut mettre en vibration une nouvelle dimension, absente du texte. Cette nouvelle dimension appartient à la poétique musicale, constitue la partition à proprement parler, dans le sens où elle évoque un «chant», c'est-à-dire l expression de ce qui serait inénarrable dans cette expérience humaine. L écriture pianistique est le fil conducteur de ce contrepoint, l impulsion première, l action de l homme. Mais au fur et à mesure elle se fond avec l environnement, trouve une autre place, plus à l écoute. La partie électroacoustique, diffusée sur 5 canaux répartis autour du public, est pensée la plupart du temps comme un contexte dans lequel évolue le piano. Contexte qui varie du pur son acousmatique (musical) au son identifiable et évocateur (nature). L IMAGE/LES IMAGES Plusieurs sources d image sont mélangées : images tournées, images achetées (stock shots), photos d œuvres picturales de Gérard Sighicelli, images d archive del INA. Les images sont souvent traitées de manière à apparaître comme des visions fugitives, des hallucinations, des paysages abstraits. Il en ressort une perception très partielle et très suggestive de l île, la partie immergée de l iceberg (si l on peut dire) étant reconstituée dans l imaginaire de chacun. L image n est pas là pour combler ou pour donner à voir le réel, mais pour ouvrir des espaces, et guider l imaginaire en privilégiant les sensations physiques ou des mouvements de l esprit. Les images d archive, empruntées principalement aux actualités de la période , représentent le monde qu a quitté Robinson, le monde peuplé d «autrui», réel et civilisé, c est à dire notre monde.

5 La distance apportée par le léger décalage d époque (1950 par rapport à aujourd hui) confère à ce monde un air de souvenir, un état que l on ne retrouvera jamais, se perdant dans la mémoire, s estompant. C est pourquoi ces images d archive n apparaissent que par touches, comme les souvenirs. Peu à peu elles se dépeuplent, ne donnant finalement à voir plus que les vestiges d un monde, qui n apparaîtra plus du tout. LE TEXTE L adaptation du roman de Michel Tournier met en avant l évolution de Robinson durant 28 années passées sur l île. Depuis son incapacité à se familiariser avec sa nouvelle vie jusqu à, suite à l arrivée de Vendredi au bout de 20 années environ, sa totale harmonie avec l île, cette nouvelle île qu il nommera «l île solaire». De sa dévotion envers Dieu - le dieu d un chrétien anglais du 18ème siècle - jusqu à son adoration du Soleil, bien omniprésent sur cette île et dieu d une nature tellement différente! Le texte est réparti en trois «voix» : - Voix-off de l homme. A la première personne, les notes de Robinson, sorte de carnet de voyage où il décrit ses découvertes, ses mouvements intérieurs, avec souffrance et parfois naïveté. - Voix-off de la femme. Détachée, maternelle, elle représente la voix de l île, cette voix dont Robinson a tellement besoin. Elle décrit l évolution de Robinson comme si elle en connaissait déjà l issue. - Textes affichés à l écran. Ils sont là pour faire avancer le récit. Parfois devrais paragraphes tirés du roman, parfois de simples mots ou verbes isolés, impulsions de sens ou associations d idées. BIOGRAPHIES - COMPOSITEUR, IMAGISTE Né en 1972, il a étudié le piano, la composition instrumentale (notamment avec Gérard Grisey), l électroacoustique et l'improvisation au Conservatoire de Parisd où il est sorti en 1998 avec un Premier Prix. Il a été en résidence à la Villa Médicisen En 2003 il a obtenu le prix H.Dugardin de la SACEM. Ses oeuvres ont été jouées et/ou commandées par des structures comme l Ina-GRM, Radio-France, l ensemble Court-circuit, l ensemble l Itinéraire, l ensembleicarus, le Ministère de la Culture, le Quatuor Arditti, le CollegiumNovum Zürich, lespercussions de Strasbourg, l ensemble Ictus, l'ensemble 2e2m... Il se produit entant qu'improvisateur au piano et à l orgue Hammond au sein de la compagnie Sphota ou avec le groupe Caravaggio. Un portrait de compositeur lui a été consacré sur la chaîne Mezzo en Autodidacte en matière d'audiovisuel, il a réalisé 4 court-métrages, des vidéos pour spectacles, et des projets image-musique (comme "Marée noire", à partir d images d archive ou "l'île solaire" d'après "Vendredi ou les limbes du Pacifique" de Michel Tournier).

6 Ses oeuvres instrumentales sont éditées chez Jobert (Lemoine). Samuel Sighicelli compose et improvise une musique où geste instrumental et geste électroacoustique s articulent pour façonner une structure «dramatique»dans laquelle le mouvement et les résonances (au sens large) sont prépondérants. L influence du «continuum sonore» propre au cinéma, avec l utilisation de tous les types de sons allant du plus concret au son instrumental en passant par la voix parlée, parcourt son travail et l amène peu à peu vers des formes plus proches du spectacle que du concert à proprement parler. Site internet : WILHEM LATCHOUMIA - PIANISTE Né à Lyon en 1974, Wilhem Latchoumia débute l apprentissage du piano dans la classe de Rose-Marie Cabestany puis entre au CNR de Lyon où il poursuit ses études avec Anne-Marie Lamy et obtient sa Médaille d or à l unanimité. Admis au CNSMD de Lyon, il reçoit l enseignement d'eric Heidsieck et Géry Moutieret obtient en 1999 son premier Prix à l unanimité avec les félicitations du jury, ainsi qu une Licence en Musicologie à l Université de Lyon II. C est également auprès degéry Moutier qu il choisit de terminer sa formation en entrant en Perfectionnement au CNSMD de Lyon. Il fut par la suite élève de Claude Helffer et suivit également les Classes de Maîtres d Y. Loriod-Messiaen, PL Aimard Parallèlement à ses études, il se produit en récital, concerto et musique de chambre. Ainsi on a pu l entendre dans le cadre de Festivals en France et à l étranger tels que Festival Estival et Académies d'annecy, Festival «Musicales Internationales Guil- Durance», le Festival de l Emperi à Salon de Provence au côté d Eric Lesage, Jean- Guihen Queyras, au Festival ClassikPeyruis Haute Provence au côté de François Castang, au Musée Claude Debussy, en récital à Menton, à Lyon (Amphithéâtre de l Opéra, Auditorium Maurice Ravel...), au Festival de Besançon au sein de l ensemble «les Temps Modernes», Au Festival Why Note de Dijon, au Festival «Retour au Pays Natal» en Martinique, en tournée au Liban, en Estonie, Biélorussie,Pologne, au Festival de Gubbio en Italie où il est invité par le violoniste Pavel Vernikov, au Festival Young Euro Classic 2002 au Konzerthaus de Berlin, à lacité de la Musique de Paris, au Festival Xeraciòn (Vigo, Espagne) Il se produit en soliste sous la direction de G. Amy (Stravinsky), P. Csaba (Messiaen, Bartòk, Amy), F. Pierre (Berg, Messiaen) ainsi qu'avec l Orchestre Symphonique de Rostow sous la direction d Andrei Galanov et plusieurs orchestres régionaux (Bach, Grieg, Saint-Saëns, Rachmaninov ). Il participe à l émission sur le centenaire de Madeleine Milhaud retransmis sur France 3 et la chaine Mezzo. Aimant le mélange des disciplines artistiques, il collabore avec les chorégraphes P.Cohen (Festival Musica à Strasbourg, au Luxembourg) et S. Wisniewski (Tournée : Lyon, Pologne, Biélorussie, Espagne).