STRATÉGIE D EXPANSION INTERNATIONALE L ASSOCIATION DES UNIVERSITÉS DE LA FRANCOPHONIE CANADIENNE (AUFC)

Transcription

1 Document 11 STRATÉGIE D EXPANSION INTERNATIONALE DE L ASSOCIATION DES UNIVERSITÉS DE LA FRANCOPHONIE CANADIENNE (AUFC) Janvier 2014

2 SOMMAIRE Le besoin d une action concertée au sein de l Association des universités de la francophonie canadienne (AUFC) en matière d éducation internationale a mené à la revue et mise à jour de la présente stratégie triennale d expansion internationale. L AUFC a pour mission de bonifier la qualité et le rayonnement de l enseignement et de la recherche universitaire en français au Canada par la concertation des membres du réseau et la représentation de leurs intérêts communs. À l image du Canada, l AUFC se caractérise par sa diversité et regroupe ainsi quatorze universités francophones ou bilingues, de toutes tailles, et toutes situées à l extérieur du Québec. Le recrutement des étudiants internationaux par les établissements de l AUFC ainsi que la mise en œuvre de divers échanges en mobilité sont motivés par plusieurs facteurs. Le gouvernement du Canada s est donné comme grande priorité le commerce, en particulier le renouvellement de sa stratégie commerciale mondiale. Or, sachant que l éducation internationale constitue l un des piliers de cette stratégie, l AUFC et ses membres ont tout intérêt à bien se positionner. Qui plus est, l internationalisation vient enrichir la formation universitaire grâce à un échange d expériences et de savoir entre les Canadiens et les étudiants et chercheurs de toutes origines. L internationalisation des universités francophones canadiennes assure également le renouvellement des effectifs ainsi que la vitalité des communautés francophones canadiennes par l établissement permanent d un certain nombre d étudiants internationaux. La présence d étudiants internationaux dans les communautés francophones canadiennes ajoute non seulement à leur diversité, mais se traduit par des bénéfices économiques importants. Les universités membres de l AUFC sont présentes sur les marchés étrangers depuis environ une dizaine d années, mais cette présence est limitée en raison d un manque de ressources. De plus, bon nombre des universités membres sont de petite taille réduisant ainsi leur capacité de travailler à l international. Il en résulte un nombre restreint d activités de promotion et de positionnement. Au cours des deux dernières années, l AUFC a été très présente auprès d instances importantes du gouvernement canadien, en participant à diverses activités de réflexion et, en mobilisant ses membres dans un travail collectif de promotion à l international. En , elle a poursuivi son action en matière de promotion des établissements membres et de visibilité à l étranger en s introduisant dans de nouveaux marchés. Présentement, les établissements membres misent beaucoup sur l importance du rôle de l AUFC en ce qui a trait à la promotion de ses établissements et à leur internationalisation. 2

3 Comme résultats escomptés, l AUFC veut accroître graduellement sa proportion actuelle d étudiants internationaux francophones; en , leur proportion était de 8,7 %. En 2013, cette proportion variait d une université à l autre mais elle était en nette croissance. À titre d exemple, en , l Université de Moncton a une population internationale qui atteint près de 20%, l Université de Saint-Boniface est à 17% et l Université Sainte-Anne en Nouvelle-Écosse est à 11,5%. Les interventions de l AUFC (ouverture de marché, concertation des membres et autres) font en sorte que cette proportion continuera à s accroître; en effet, quelques-unes de ces universités accueilleront de % d étudiants internationaux sous peu. Les efforts mis de l avant doivent cependant se poursuivre et doivent s inscrire dans une importante stratégie de communication pour l AUFC. Les mesures tactiques proposées reposent sur quelques grandes interventions dont les suivantes : le développement d une stratégie de communication spécifique de l AUFC pour mobiliser les membres et intervenir de façon plus efficace à l international; la poursuite de missions à l étranger, dans des pays ciblés, afin d assurer la visibilité et de promouvoir les universités francophones canadiennes; la participation aux différentes instances du gouvernement canadien et de ses ministères en matière d éducation internationale; l appui aux universités, dont en particulier celles de petite taille, pour actualiser les ententes de réciprocité et les rehausser (s il y a lieu); la mise en œuvre d un système de reddition de comptes et, le regroupement de modèles et d outils de travail pour les membres de l AUFC. La présente stratégie d expansion internationale s inscrit dans le renforcement de la position de l AUFC et de ses membres tant sur le plan national qu international. Cette stratégie prend en compte le grand potentiel des membres ainsi que de tous les efforts déployés depuis deux ans pour mieux connaître les forces des marchés. 3

4 INTRODUCTION La présente stratégie d expansion internationale de l Association des universités de la francophonie canadienne (AUFC) a été élaborée conjointement par le Secrétariat de l AUFC et les vice-recteurs ou responsables des relations internationales des universités membres. D une durée de trois ans, elle permettra à l AUFC et à ses membres de mieux faire face à la vive concurrence sur les marchés étrangers. Cette stratégie s inscrit dans le sillage du repositionnement du Canada en matière de commerce mondial et d éducation internationale. Le gouvernement du Canada s est en effet donné comme grande priorité cette année le commerce, en particulier le renouvellement de sa stratégie commerciale mondiale et de sa stratégie en matière d éducation internationale. Dans son récent rapport intitulé L éducation internationale : un moteur-clé de la prospérité future du Canada 1, le Comité consultatif sur la Stratégie du Canada en matière d éducation internationale est venu confirmer la vision du gouvernement du Canada de «devenir le chef de file du XXIe siècle en éducation internationale afin d attirer les meilleurs talents et de préparer nos citoyens au marché mondial, de façon à établir des bases solides pour assurer notre prospérité future». Parmi les cibles à atteindre, le Comité recommande, entre autres, de doubler le nombre d étudiants internationaux qui choisissent le Canada (il est de en 2012), de financer un programme de mobilité internationale, de fournir des bourses d études pour le premier cycle et des bourses d études supérieures. Les conclusions de ce comité sont ressorties à la suite d un vaste engagement des provinces et des territoires ainsi que de tous les intervenants (associations, universités et autres) du pays. Cette stratégie s inscrit aussi dans la foulée de changements aux politiques publiques canadiennes en immigration. À l été 2012, le gouvernement canadien a annoncé plusieurs changements visant, entre autres, l intégration économique rapide des nouveaux immigrants. Dorénavant, les employeurs ont un rôle plus important à jouer. En ce qui a trait aux étudiants internationaux, le gouvernement canadien veut faciliter l obtention de la résidence permanente aux étudiants internationaux désirant s installer au Canada. Cette dernière tendance revêt beaucoup d importance pour l AUFC et ses membres qui pourront ainsi contribuer à augmenter le nombre d immigrants de langue française dans les communautés francophones et favoriser le commerce des savoirs. La stratégie internationale de l AUFC se divise en deux parties. Elle fournit d abord un résumé des principales activités de l AUFC et de ses membres en matière d éducation internationale. Elle identifie, ensuite, les priorités stratégiques triennales, fournit les résultats à atteindre et présente les mesures tactiques qu elle entend mettre de l avant. 1 Gouvernement du Canada. L éducation internationale : un moteur-clé de la prospérité future du Canada. 2012, 111 p. 4

5 1. APERÇU DES ACTIVITÉS Ce premier chapitre portant sur les activités premières de l AUFC, se divise en quatre parties. D abord, il présente l AUFC et ses membres et décrit quelques aspects de l internationalisation dans ses établissements. Il fait ensuite le point sur les opportunités et les défis. En troisième partie, il identifie les marchés cibles. La dernière et quatrième partie traite des clientèles cibles. 1.1 L AUFC ET L INTERNATIONALISATION À l image du Canada, l AUFC se caractérise par sa diversité. Elle regroupe quatorze universités francophones ou bilingues, de toutes tailles, et toutes à l extérieur du Québec. D est en ouest, elle comprend les établissements suivants : Université Sainte- Anne, Université de Moncton, Université d Ottawa, Collège universitaire dominicain, Université Saint-Paul, Université Laurentienne, Université de Sudbury, Université de Hearst, Collège universitaire Glendon, Collège militaire royal du Canada, Université de Saint-Boniface, Institut français (U. de Regina), Campus Saint-Jean (U. de l Alberta), et Université Simon Fraser. L AUFC a pour mission de bonifier la qualité et le rayonnement de l enseignement et de la recherche universitaire en français au Canada par la concertation des membres du réseau et la représentation de leurs intérêts communs. Pour sa programmation à court et moyen termes, l AUFC s est donné comme objectifs d accroître : - l engagement de ses membres à collaborer et à travailler ensemble; - ses activités de promotion dans les communautés francophones en situation minoritaire, au Canada et à l étranger; - la mise en commun de projets de coordination dans le développement de méthodes novatrices, sous le signe de la collaboration entre les membres afin de mieux desservir et appuyer la clientèle étudiante. Implantés dans des régions où l anglais prédomine, les établissements membres donnent la chance aux jeunes du Canada et d ailleurs d étudier en français tout en accédant à la maîtrise de l anglais par une immersion en douceur dans un milieu bilingue. Ils contribuent ainsi à l épanouissement des communautés francophones en situation minoritaire, au rayonnement de la langue française et à la promotion de la dualité linguistique dans le Canada tout entier. Du même coup, ils jouent un rôle primordial à l étranger par la valorisation de l image de marque du Canada et de l identité canadienne. Le recrutement des étudiants internationaux par les établissements de l AUFC est motivé par plusieurs facteurs. L internationalisation vient enrichir la formation universitaire grâce à un échange d expériences et de savoir entre les Canadiens et les étudiants et chercheurs de toutes origines. Elle met en relation les savoirs et encourage les 5

6 mouvements bilatéraux en recherche. Elle assure également le renouvellement des effectifs ainsi que la vitalité des communautés par l établissement définitif d un certain nombre d étudiants internationaux. La présence de ces étudiants dans les communautés ajoute non seulement à leur diversité, mais se traduit par des bénéfices économiques importants. En somme, l internationalisation des universités francophones constitue un avantage de taille pour notre pays; en outre, elle met en évidence le caractère linguistique particulier de la francophonie canadienne. Étant donné la baisse démographique des populations francophones au Canada, l intégration des étudiants internationaux dans les communautés francophones en situation minoritaire représente un gage de pérennité pour ces communautés. Les données en matière d immigration permettent de comprendre pourquoi l influx d étudiants internationaux est crucial pour ces communautés. En effet, selon Statistique Canada, des immigrants qui arrivent au Canada chaque année, à peine plus de sont d expression française et s établissent hors Québec, ce qui crée une énorme pression pour la vitalité des communautés francophones en situation minoritaire. Les données de Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) présentées dans son Rapport sur les résultats : Mise en œuvre de l'article 41 de la Loi sur les langues officielles montrent qu il y avait immigrants d expression française hors Québec en 2010, soit 0,73 % du nombre total, comparativement à personnes ou 0,83 % du nombre total en 2009 (Citoyenneté et Immigration Canada, 2011). En , les statistiques démontrent que ce nombre est en croissance légère particulièrement pour l Ouest canadien. Toutefois, CIC et les communautés francophones maintiennent le cap et visent l objectif du Plan stratégique de Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) , soit 4,4 p. 100 du nombre total annuel d immigrants hors Québec d ici Par ailleurs, plusieurs provinces canadiennes se sont donné des objectifs bien précis quant au pourcentage d immigrants francophones désirés. Les étudiants internationaux, compte tenu de leur expérience canadienne, constituent de bonnes recrues pour atteindre ce pourcentage. Cela illustre bien pourquoi les universités francophones canadiennes de même que les collèges sont appelés à jouer un rôle-clé dans l atteinte des objectifs fixés par le gouvernement canadien en matière d immigration francophone. Les membres de l AUFC veulent accueillir un plus grand nombre d étudiants internationaux pour améliorer leurs programmes et pour relever le défi démographique des communautés francophones en situation minoritaire. Pour l ensemble des membres, la proportion d étudiants internationaux inscrits en français en 2010 représentait environ 8,7 p. 100 du total des effectifs, soit étudiants internationaux sur un total de étudiants inscrits en français. En comparaison, l ensemble des universités canadiennes comptait la même année étudiants internationaux, soit 10 p. 100 du total de leurs effectifs. Pour sa part, le Québec avait dans ses rangs près de étudiants internationaux, soit 16 p. 100 de l ensemble de sa population étudiante. 6

7 Dans les établissements de l AUFC, la proportion d étudiants internationaux oscille entre 5 p. 100 et 20 p. 100; cependant, la plupart des établissements se sont fixé des objectifs de croissance en ce qui a trait à la mobilité internationale et au recrutement d étudiants. Par exemple, l Université de Moncton atteint déjà presque 20 % d étudiants internationaux dans ses rangs et compte accroître cette proportion à 25 % au cours des prochaines années. À l exception de l Université d Ottawa, qui fait partie des quinze plus grandes universités canadiennes en matière de recherche (le U15), les membres de l AUFC recrutent surtout des étudiants internationaux au niveau du premier cycle et dans des disciplines spécifiques telles que les sciences, le génie, l administration et les sciences sociales. Au cours des années à venir, l AUFC voudra se pencher davantage sur la mobilité étudiante et, favoriser la mobilité des étudiants canadiens et étrangers pour les autres cycles d études. La majorité des établissements membres a établi des partenariats avec des universités étrangères que l AUFC examine présentement. Les premiers constats de notre étude sur les ententes de collaboration en France et en Belgique démontrent que les établissements sont présents dans ces deux pays (surtout en France, dans des régions où il y a des affinités) et que des ententes de réciprocité ont été mises en place dans plusieurs secteurs : l échange d étudiants, la recherche, l offre de formations à l étranger, l échange professoral, l offre de programmes en cotutelles et autres. 1.2 POSITION CONCURRENTIELLE DE L AUFC La transition vers une économie mondiale axée sur le savoir et le vieillissement de la population active partout dans le monde a pour effet d intensifier la concurrence entre les pays pour attirer les étudiants étrangers. Face à une offre croissante, la concurrence est également fort vive entre les universités canadiennes qui consacrent de plus en plus de ressources pour se démarquer. Pour mieux comprendre la position concurrentielle des membres de l AUFC, il est utile d examiner les opportunités et les défis qui influencent leur positionnement sur les marchés étrangers. Les opportunités L AUFC se caractérise par la diversité de ses membres : des universités de toutes tailles offrant des programmes en français dans un grand nombre de disciplines et, au besoin, une formation linguistique de qualité. La majorité des établissements membres ont une proportion étudiants/professeur enviable qui se prête à une formation participative. L AUFC et ses membres offrent à l étudiant étranger la possibilité de vivre une vraie expérience canadienne en étudiant en français dans un milieu bilingue, que ce soit dans un grand centre urbain ou en milieu rural. 7

8 Les établissements membres améliorent leur capacité d accueil et offrent des services de qualité d encadrement et d accompagnement aux étudiants internationaux. Ceci peut expliquer pourquoi le taux de rétention est élevé dans les établissements membres. Les étudiants internationaux bilingues des universités membres ont de meilleures chances d intégration sur le marché du travail canadien à la fin de leurs études. Par son rôle de catalyseur en matière d éducation internationale, le secrétariat de l AUFC permet à l ensemble de ses établissements d avoir une plus grande force de frappe auprès des divers intervenants dont le gouvernement canadien, les ambassades et les missions canadiennes à l étranger, les chefs de file d institutions de formation supérieure et de regroupement d étudiants. Les défis La mobilisation des établissements membres de l AUFC est importante; elle nécessite des efforts et des ressources financières pour atteindre des objectifs de communication ciblés. Les établissements membres de l AUFC n ont pas la capacité financière voulue pour entreprendre des activités de promotion d envergure à l étranger. Force est de constater que le secrétariat de l AUFC et ses membres ne jouissent pas de la visibilité souhaitée à l extérieur du pays et leur action commune nécessite une meilleure synergie. La concurrence des universités québécoises francophones est féroce. D une part, le Québec a conclu une entente avec la France exonérant tout étudiant français de verser des droits de scolarité internationaux au Québec. D autre part, le Québec offre des bourses d exonération à des étudiants d une quarantaine de pays, principalement des pays de l Afrique francophone. Il faut aussi constater que les universités québécoises font preuve d une bonne cohésion dans leurs efforts de conquête des marchés étrangers. Récemment, l Université d Ottawa et l Université Saint-Paul annonçaient aussi l exonération de leurs frais de scolarité pour les étudiants internationaux souhaitant poursuivre des études en français. Les missions canadiennes à l étranger sont peu ou mal informées du rôle de l AUFC et de ses membres ainsi que de la réalité linguistique à l extérieur du Québec. La méconnaissance des universités membres de l AUFC de la part des représentants d ambassades affectés à l émission des visas/permis d études qui a comme effet de désavantager les institutions d enseignement postsecondaires hors Québec. Au cours des prochaines années, l AUFC souhaite poursuivre la mobilisation de ses établissements vers l atteinte de résultats, améliorer sa visibilité et celle de ses membres tant sur le plan national qu international, favoriser les échanges et la mobilité avec 8

9 d autres institutions de formation supérieure et, maximiser les opportunités qui se présentent dans des marchés ciblés. 1.3 MARCHÉS CIBLES Les marchés étrangers des établissements membres de l AUFC sont historiquement et encore aujourd hui concentrés dans les pays du Maghreb et d Afrique francophone, soit là où ils connaissent du succès grâce à leur travail sur le terrain. Parmi les pays européens, la France et la Belgique demeurent de vastes réservoirs de talents, mais comme nous l avons vu précédemment, le Québec occupe beaucoup de place en France; toutefois, la Belgique peut devenir une cible importante compte tenu de son tissu social et politique. Le Brésil compte aussi de nombreux francophiles et le gouvernement du Canada l a identifié comme un marché prioritaire en matière d éducation. Quant à la Chine, il s agit d un marché difficile à percer qui exige beaucoup de patience tandis que le Vietnam n a pas donné les résultats escomptés jusqu à maintenant. Puisque l anglais demeure la langue du commerce en cette ère de mondialisation, la taille du marché francophone est évidemment beaucoup plus restreinte que celle des pays du Commonwealth et des pays où l anglais est la langue seconde. Parmi les pays de la Francophonie, l AUFC et ses membres ont retenu quelques marchés prioritaires. Les pays du Maghreb et d Afrique francophone sont ceux qui ont un potentiel de croissance intéressant malgré des obstacles tels que les troubles politiques et les difficultés reliées à l obtention des permis d étude; l AUFC et ses membres offrent déjà une bonne présence au Maroc et, au cours des prochaines années, ils voudront accroître cette présence en incluant aussi l Algérie. L Europe et, en particulier la France et la Belgique, constitue une cible qui fait consensus; toutefois, l AUFC doit y établir son positionnement tout en prenant en compte la concurrence actuelle. Finalement, le Brésil fait aussi partie des marchés prioritaires de l AUFC; dans ce marché très vaste, l AUFC et quelques-uns de ses établissements ont déjà fait une percée et ils poursuivent leur travail auprès des étudiants francophiles. Au cours de la dernière année, l AUFC et quelques-uns de ses membres ont participé à des événements au Brésil. De plus, l AUFC travaille avec les partenaires (Bureau canadien d éducation internationale, Agence universitaire de la Francophonie, la CRÉPUQ et autres) afin de mettre en place une stratégie de communication pour le Brésil. Des ententes de collaboration ont aussi été négociées avec trois (3) universités brésiliennes. Le Brésil constitue un marché potentiel intéressant puisque le gouvernement brésilien met à la disposition de ses jeunes étudiants et chercheurs de nombreuses bourses leur permettant de venir étudier au Canada 9

10 Pour ses établissements membres et l AUFC, il sera aussi nécessaire de prévoir le développement d une stratégie de communication afin de bien encadrer le travail de promotion et de visibilité, stratégie capable de mettre en valeur l existence, la pertinence et le rôle-clé des établissements et de l Association. Il faut aussi faire en sorte que les actions soient menées tout en tenant en compte de la concurrence actuelle et du travail effectué par certaines provinces canadiennes (Ontario et Atlantique). 1.4 CLIENTELES CIBLES Les clientèles cibles sont les mêmes d un marché à l autre. Pour l AUFC, le personnel des missions canadiennes à l étranger, les représentants des médias étrangers, les chefs de file de regroupements d universités ou d étudiants, les instances internationales sont des interlocuteurs-clés. Pour les universités, il faut savoir rejoindre les jeunes et leurs parents, les anciens qui se trouvent sur les marchés étrangers, les étudiants internationaux qui ont décidé de s installer dans leur communauté d accueil, les conseillers en orientation et les chefs d établissements tant secondaires qu universitaires. Tant l AUFC que ses membres doivent offrir présence et visibilité auprès des clientèles identifiées dans les marchés ciblés. Les démarches auprès des publics cibles exigent une très forte capacité organisationnelle qui est souvent hors de portée des petits établissements de l AUFC. Voilà pourquoi celle-ci doit agir en tant que porte-parole, regrouper ses membres, favoriser leur concertation et les mobiliser envers la mise en œuvre d une stratégie de communication. Autrement dit, le positionnement des universités membres à l internationale peut être largement mis en valeur par le rôle de levier important que jouera l AUFC dans la représentation et l accompagnement de leur démarche. 10

11 2. PRIORITÉS STRATÉGIQUES ( ) Ce deuxième chapitre présente, en première partie, les objectifs stratégiques et les résultats souhaités. La deuxième partie traite des mesures tactiques devant être mises en place. 2.1 OBJECTIFS STRATÉGIQUES ET RÉSULTATS SOUHAITÉS Les priorités stratégiques s inscrivent dans un suivi aux activités mises en place dans les deux dernières années. Elles visent le renforcement du positionnement de l AUFC et de ses membres sur certains marchés de même que l amélioration de leur visibilité. a) Comme premier objectif, l AUFC veut améliorer sa promotion et sa visibilité dans des marchés ciblés; ce faisant, elle veut mobiliser ses membres, déterminer ses stratégies sur les marchés ciblés et, entre autres, développer son image de marque. Déjà, bon nombre de ses outils de communication ont été revus et mis à jour. Pour réaliser ce plan de communication conçu pour l international, le secrétariat de l AUFC veillera à mobiliser ses membres et assurer la cohésion. b) Comme deuxième objectif, l AUFC veut poursuivre la diversification de ses marchés ainsi que des disciplines ciblées pour les étudiants internationaux. Parmi les marchés ciblés, notons les pays du Maghreb dont le Maroc et l Algérie, la France et la Belgique ainsi que le Brésil. c) Comme troisième objectif, l AUFC voudra poursuivre son action en matière de promotion et de recrutement dans deux pays du Maghreb ainsi qu en Europe francophone. Ces initiatives visent à renforcer la présence et la visibilité de l AUFC dans ces pays et appuyer les membres qui souhaitent y établir leur part de marché. Entre autres, l AUFC cherche à se faire connaître et développer des partenariats avec des universités et des porte-parole de réseaux. À cet effet, elle a entrepris des démarches et s apprête à mener une première mission en France et en Belgique afin d évaluer le potentiel de développement avec des institutions et des partenaires qui offriraient de nouveaux débouchés pour des échanges et des ententes. d) Comme quatrième objectif, l AUFC poursuivra son travail de collaboration avec les partenaires canadiens, travaillera avec eux dans le cadre de certaines initiatives (dont celle du Brésil) et agira comme lien de communication avec ses membres. Entre autres, les établissements membres voudront profiter davantage du Programme de bourses actuel du ministère des Affaires étrangères et du 11

12 Commerce international (MAÉCI) qui incite des étudiants internationaux à venir étudier durant un semestre au Canada. e) Comme cinquième objectif, l AUFC voudra maintenir d étroites relations avec Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) en vue de contribuer à l élaboration de nouvelles mesures et pratiques visant l amélioration du système de traitement des permis d étude ainsi que l accueil et l intégration des étudiants internationaux dans les communautés francophones. f) Finalement, l AUFC veillera à favoriser le développement d ententes de collaboration entre les universités étrangères et ses universités membres afin que celles-ci puissent enrichir leur participation à l étranger. Les résultats escomptés : i. Le rehaussement de la visibilité de l AUFC et de ses membres dans les marchés ciblés : l amélioration de la mobilisation et de la cohésion des membres par un plan de communication pour l international et le développement d une image de marque; ii. L amélioration de la présence et de la visibilité de l AUFC et de ses membres dans les pays ciblés : la participation à des événements de marque dans les pays identifiés; iii. La croissance de la proportion des étudiants internationaux dans ses établissements; iv. La participation de l AUFC aux instances canadiennes qui traitent d éducation internationale : les membres du gouvernement canadien, les ministères, les partenaires (BCEI, AUF et autres), les Ambassades des pays visés. Entre autres, l AUFC continue, à titre de voix unique, à participer aux initiatives de réflexion et de concertation menées par le gouvernement canadien et ses représentants à titre. v. L amélioration du travail de reddition de comptes : l AUFC mettra en place un système complet de reddition de comptes (pour elle et ses membres) afin d évaluer l atteinte des résultats. 12

13 2.2 MESURES TACTIQUES PROPOSÉES a) L AUFC produira un plan de communication pour l international grâce aux fonds obtenus par le programme Opportunités mondiales pour les Associations (OMA); elle souhaite ainsi inscrire ses interventions de communication dans une perspective stratégique, centrée sur les besoins et les orientations de ses membres en matière de visibilité. Ce faisant, elle verra à s appuyer sur la Stratégie canadienne en matière d éducation internationale (2012). b) L AUFC et ses membres organiseront ou participeront à des missions stratégiques dans les pays du Maghreb dont le Maroc et l Algérie, au Brésil et, en Europe francophone (en France et en Belgique)grâce aux fonds obtenus dans le cadre du programme Opportunités mondiales pour les associations (OMA). Ceci se fera en étroite collaboration avec le personnel des missions canadiennes à l étranger et, dans la mesure du possible, dans le cadre des activités d Édu-Canada ou des Foires Imagine. En Europe, elle voudra mener une délégation d établissements membres en suivi à ses travaux de l hiver 2014, avec la France et la Belgique. c) L AUFC travaillera avec les Ambassades canadiennes des pays visés ainsi qu avec les Ambassades de ces pays au Canada afin de mieux faire connaître le potentiel de ses établissements membres. d) L AUFC poursuivra son travail de collaboration avec les différentes instances du gouvernement canadien, les ministères visés et les partenaires dont l AUF et le Bureau canadien de l éducation internationale au Canada (BCEI). Elle cherche, entre autres, à assurer une meilleure présence au Brésil, marché prisé par le Canada. À cet effet, elle veut mettre en évidence ses avantages dont, entre autres, la capacité de ses établissements à offrir des formations linguistiques de grande qualité et explorer des voies nouvelles dans des domaines spécifiques, comme ceux de la santé, par exemple. e) Selon les budgets disponibles, l AUFC entreprendra des études de marché et des campagnes de promotion qui profiteront à l ensemble de ses membres. En 2012, elle a entrepris une étude de marché pour mieux cerner son potentiel au Maroc, priorité de plusieurs de ses membres, et, renouveler ses outils de promotion. En 2013, elle a aussi réalisé une étude pour mieux connaître l ampleur des ententes de collaboration avec l Europe francophone; elle a aussi amélioré ses outils de promotion. En , elle souhaite examiner de plus près les activités de ses membres en Afrique francophone sub-saharienne et y déterminer une cible précise, d autant plus que se tiendra le Sommet de la francophonie, au Sénégal, en

14 f) L AUFC et ses membres voudront mettre en place un système de reddition de comptes pour analyser l atteinte de leurs résultats dans les domaines de la mobilité et du recrutement des étudiants. g) L AUFC et ses membres continueront à renouveler constamment leurs outils de promotion afin de les maintenir à la fine pointe des nouvelles technologies. 14

15 CONCLUSION Cette stratégie d expansion internationale témoigne des intentions de l AUFC et de ses établissements en matière d internationalisation. Force est de constater que la taille de la majorité des universités francophones canadiennes ainsi que leurs ressources, souvent limitées, militent en la faveur d une AUFC forte, présente à l international dans des marchés bien ciblées. La stratégie d expansion internationale de l AUFC repose sur la concertation et la mobilisation de ses membres. Forte de l appui des instances gouvernementales, l AUFC contribue à la valorisation de l image de marque du Canada et de l identité canadienne à l échelle mondiale. En tant que partenaire du gouvernement canadien, l AUFC se caractérise par la pleine démonstration de la dualité linguistique canadienne mettant ainsi en valeur ses universités à l échelle nationale et internationale. Les trois prochaines années doivent paver la voie vers l atteinte d une présence plus soutenue à l international. Ce faisant, l AUFC contribue aux objectifs du gouvernement canadien en matière de commerce international et de prospérité. 15