A propos de la proposition de suppression de l exigence de représentation graphique d un signe déposé à titre de marque au sein de l Union européenne

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "A propos de la proposition de suppression de l exigence de représentation graphique d un signe déposé à titre de marque au sein de l Union européenne"

Transcription

1 A propos de la proposition de suppression de l exigence de représentation graphique d un signe déposé à titre de marque au sein de l Union européenne Dans le cadre de la réforme actuellement en cours d élaboration à l initiative de la Commission européenne concernant le droit des marques au sein de l Union («Paquet Marques»), il est notamment envisagé de modifier les articles 3 de la Directive (rapprochant la législation des Etats membres sur les marques) et 4 du Règlement (sur la marque communautaire) afin de supprimer l obligation de représenter graphiquement le signe déposé à titre de marque. Il s agirait, dans un souci de «modernisation et amélioration des dispositions existantes» et de «renforcement de la sécurité juridique», de lui substituer une obligation de représentation (non définie) du signe d'une manière qui permette aux autorités compétentes et au public de déterminer l'object exact bénéficiant de la protection conférée au titulaire de la marque. Selon l exposé des motifs de la réforme, le but est de rendre admissible une représentation autre que graphique d un signe lorsque celle-ci présente une meilleure aptitude à l identifier. Ce véritable bouleversement traduit la réalité d un univers très concurrentiel dans lequel les entreprises utilisent de nouvelles stratégies de communication pour se distinguer les unes des autres. Ainsi, elles exploitent et déposent à titre de marques des signes «classiques» (marques visibles, verbales ou graphiques), mais aussi une nouvelle génération de signes perceptibles par les autres sens des consommateurs : l ouïe, l odorat, le goût et le toucher. Cependant l exigence juridique actuelle de représentation graphique de la marque (légitime car permettant d'identifier clairement l origine commerciale d un produit ou service) rend quasiment impossible l'enregistrement de ces nouvelles marques atypiques. Le projet de réforme en préparation permettrait de sortir de cette «impasse juridique» en autorisant la représentation d un signe dans le registre des marques sous n'importe quelle forme appropriée (pas nécessairement par des moyens graphiques). 1) La proposition de réforme des articles 3 de la Directive et 4 du Règlement. La Commission et le Parlement Européen considèrent que l «exigence de «possibilité de représentation graphique» est obsolète. Elle est une source de grande insécurité juridique pour certaines marques atypiques consistant, par exemple, en un simple son. Dans ce dernier cas, une représentation non graphique (par exemple, au moyen d un fichier son) pourrait même être préférable à une représentation graphique, si elle permet d identifier plus précisément la marque et sert ainsi l objectif d une sécurité juridique renforcée. La nouvelle définition proposée ne restreint pas les modes de représentation admissibles aux représentations graphiques ou visuelles, mais laisse la porte ouverte à l enregistrement d objets pouvant être représentés par des moyens technologiques offrant des garanties satisfaisantes. L idée n est pas d étendre sans limites les modes de représentation admissibles d un signe, mais de permettre plus de souplesse en la matière, tout en renforçant la sécurité juridique». Yann Proponnet Conseil en propriété industrielle Page 1 sur 11

2 Dans les textes, il serait ainsi précisé : 1-a) au Considérant 13 de la nouvelle Directive : «À cette fin, il convient d établir une liste indicative de signes susceptibles de constituer une marque s ils sont propres à distinguer les produits ou les services d une entreprise de ceux d autres entreprises. Pour que le système d'enregistrement des marques remplisse ses objectifs, qui consistent à garantir la sécurité juridique et une bonne administration, il est également essentiel d'exiger que le signe puisse être représenté dans le registre d'une manière qui permette de déterminer précisément l'objet bénéficiant de la protection. Il devrait donc être permis, dès lors que la représentation d'un signe fasse appel à une technologie généralement disponible et offre des garanties satisfaisantes à cette fin, qu'elle revête toute forme appropriée, donc pas nécessairement une forme graphique.». 1-b) à l Article 3 de la nouvelle Directive : «Peuvent constituer des marques tous les signes, notamment les mots, y compris les noms de personnes, les dessins, les lettres, les chiffres, les couleurs en tant que telles, la forme d'un produit ou de son conditionnement ou les sons, à condition que ces signes soient propres a) à distinguer les produits ou les services d une entreprise de ceux d autres entreprises; b) à être représentés d'une manière qui permette aux autorités compétentes et au public de déterminer l'object exact bénéficiant de la protection conférée au titulaire». 1-c) au Considérant 9 du nouveau Règlement : «Afin de permettre une plus grande flexibilité, tout en renforçant la sécurité juridique, en ce qui concerne les modes de représentation des marques, il convient de supprimer le critère de la représentation graphique dans la définition de la marque de l'union européenne. Un signe devrait pouvoir être représenté dans le registre des marques de l'union européenne sous n'importe quelle forme appropriée, c'est-à-dire pas nécessairement par des moyens graphiques, du moment que cette représentation fait appel à une technologie généralement disponible et permet aux autorités compétentes et au public de déterminer précisément et clairement l'objet exact bénéficiant de la protection.». 1-d) à l Article 4 du nouveau Règlement : «Peuvent constituer des marques européennes tous les signes, notamment les mots, y compris les noms de personnes, les dessins, les lettres, les chiffres, les couleurs en tant que telles, la forme d'un produit ou de son conditionnement, ou les sons, à condition que ces signes soient propres a) à distinguer les produits ou les services d'une entreprise de ceux d'autres entreprises; b) à être représentés d'une manière qui permette aux autorités compétentes et au public de déterminer l'objet exact bénéficiant de la protection conférée au titulaire». Yann Proponnet Conseil en propriété industrielle Page 2 sur 11

3 Mais, il faut d emblée éviter une double confusion dans les esprits : - la condition actuelle de représentation graphique ne se rapporte évidemment pas à l exploitation de la marque, mais à ses modalités d enregistrement auprès des autorités (son inscription au Registre des Marques devant permettre l'information des tiers sur le monopole grevant le signe). - la suppression envisagée de la condition de représentation graphique n implique évidemment pas une obligation d absence de représentation graphique de la marque lors de son dépôt auprès des autorités compétentes. La représentation graphique deviendrait simplement une faculté, l un des modes possibles de représentation du signe parmi d autres. Il s agit d ouvrir, conformément aux objectifs de la Commission et du Parlement Européen, «la porte ( ) à l enregistrement d objets pouvant être représentés par des moyens technologiques offrant des garanties satisfaisantes. L idée n est pas d étendre sans limites les modes de représentation admissibles d un signe, mais de permettre plus de souplesse en la matière, tout en renforçant la sécurité juridique». Cependant, la formule employée («être représentés d'une manière qui permette aux autorités compétentes et au public de déterminer l'object exact bénéficiant de la protection conférée au titulaire») n est pas des plus précises 2) Une ouverture du droit des marques à des signes dont la protection serait plus aisée. Ni les textes, ni la jurisprudence actuelle n interdisent en aucune manière le dépôt et la protection d un son ou d une odeur par le droit des marques. Néanmoins, ils encadrent de façon exigeante les modes de représentation envisageables de ces signes. Actuellement, selon la CJUE, une marque serait protégée comme signe distinctif lorsque sa représentation graphique répond à trois critères cumulatifs : 1) les moyens de la représentation reposent sur des figures, des lignes, des courbes ; 2) la représentation doit être claire, précise et complète par elle-même ; 3) la représentation doit être accessible, intelligible, durable et objective). En effet, la finalité de l'enregistrement étant de rendre la marque monopolisable et opposable aux tiers, il est fondamental que les tiers puissent identifier le signe précisément et facilement. Il est donc indispensable que la méthode de représentation choisie (graphique ou pas) permette l'obtention d'un résultat univoque et reconnaissable permettant d identifier toutes les marques qui deviendraient monopolisables, y compris les marques «atypiques» ou «non traditionnelles», à savoir : les marques sonores, olfactives, gustatives et tactiles. a) Les marques sonores. Les marques sonores existaient déjà en France dans la jurisprudence, puis ont été formellement admises dans les textes depuis la loi du 4 janvier 1991 (il y est indiqué expressément que les sons et phrases musicales peuvent constituer des marques). Yann Proponnet Conseil en propriété industrielle Page 3 sur 11

4 De même, en ne fournissant qu'une liste non exhaustive/non limitative de signes susceptibles d'être déposés comme marque, la Directive actuelle (directive 89/104 codifiée 2008/95/CE) n'a pas exclu a priori les marques «atypiques». Ainsi, une marque sonore peut être protégée actuellement (sous réserve de représentation graphique) et être exploitée par exemple pour un indicatif de chaîne de radio ou de télévision, le «jingle» d'une émission, le thème musical d une page de publicité, etc. En pratique, s agissant de la représentation actuelle (graphique) des marques sonores, l INPI accepte les portées musicales (par exemple, une portée musicale a été enregistrée pour des «services d émissions radiophoniques») et acceptait les sonogrammes (par exemple, un sonogramme accompagné de la description suivante : «la marque est constituée par le son produit par le rugissement d'un lion», avait été enregistré en France pour divers produits et services au nom de la société Metro Goldwyn Meyer). Mais, l OHMI, a contrario de l INPI, a refusé comme marque communautaire sonore le rugissement du lion de la Metro-Goldwing-Mayer représenté graphiquement par un spectogramme sonore (OHMI 4 ch. R. 25 Août 2003, aff. R 781/1999-4). De plus, depuis un arrêt rendu le 27 novembre 2003 par la Cour de Justice de l Union Européenne (CJUE, 27 novembre 2003, affaire C- 283/01, Shield Mark BV c. Joost Kist Hodn Memex), il est considéré que seule la transcription consistant dans une portée musicale répond aux exigences de «représentation graphique claire, précise, complète par elle-même, facilement accessible, intelligible, durable et objective» (refus de l enregistrement d une marque sonore par description verbale sous forme d onomatopées suggérant en néerlandais le chant du coq). Ainsi, si une phrase musicale se représente aisément sur une portée musicale, comment pourrait-on représenter (graphiquement ou non) d'autres sons (cri d'animal, bruit d'un moteur, etc.)? Le seul exemple mentionné dans la proposition de réforme supprimant l obligation de représentation graphique est précisément celui «d un fichier son». Ce mode de représentation paraît acceptable à la fois en pratique et au regard des motifs indiqués dans les nouveaux textes (représentation faisant appel à une technologie généralement disponible et permettant aux autorités compétentes et au public de déterminer précisément et clairement l'objet exact bénéficiant de la protection). En effet, on pourrait a priori admettre qu un tel fichier (dont la nature exacte reste néanmoins à préciser ) permettrait, tant aux professionnels de la P.I. qu aux consommateurs, d identifier et distinguer le signe concerné sans trop de difficulté et de façon claire, précise, complète, facile, intelligible, durable et objective. D ailleurs, le Règlement d exécution CE n 2868/95 dispose déjà dans sa règle 3 relative à la représentation de la marque que «6) lorsque l enregistrement d une marque sonore est demandé, la représentation de la marque se compose d une représentation graphique du son, en particulier d une notation musicale ; lorsque la demande est déposée par des moyens électroniques, elle peut être accompagnée d un dossier électronique contenant le son». La réforme envisagée confirmerait donc cette orientation avec davantage de souplesse. Yann Proponnet Conseil en propriété industrielle Page 4 sur 11

5 b) Les marques olfactives. Une tendance marketing relativement récente consiste, notamment dans des grandes chaînes de distribution de vêtements (The Kooples, par exemple), à diffuser dans les magasins des parfums reconnaissables, constitutifs de signes distinctifs du lieu. Dans un premier temps, la jurisprudence de la CJUE relative à ce type de signes olfactifs permettait de considérer que l'exigence de représentation (graphique) était remplie lorsque le déposant faisait référence à un produit odorant connu. Ainsi, la représentation d un signe sous la forme de la description «odeur de l'herbe fraîchement coupée» a été admise à titre de marque communautaire pour désigner des balles de tennis au motif qu'il s'agissait d'une «odeur distincte que tout le monde reconnaît immédiatement sur la base de ses propres souvenirs. Pour beaucoup de gens, l'odeur de l'herbe fraîchement coupée leur rappelle le printemps, ou l'été, les pelouses fraîchement coupées ou les terrains de jeux, ou d'autres expériences plaisantes» (Décision de la chambre des recours de l'ohmi, 10 février 1999). Cette position était à l évidence critiquable dans la mesure où une telle marque ne saurait être perçue de façon objective, mais revêtirait une perception différente pour chaque individu, ne permettant pas de déterminer la portée exacte de la protection de cette marque. Dès lors, quel nouveau mode de représentation (non graphique) permettrait d apprécier facilement et objectivement les caractéristiques et la perception d une odeur? Quelle serait cette «représentation faisant appel à une technologie généralement disponible et permettant aux autorités compétentes et au public de déterminer précisément et clairement l'objet exact bénéficiant de la protection» envisagée par la réforme? Dans son arrêt rendu le 12 décembre 2002 (CJCE, 12 décembre 2002, affaire C- 273/00, Siekmann (Ralf) c. Deutsches Patent- und Markenamt), la Cour de Justice des Communautés européennes a considéré, s'agissant d'un signe olfactif, que «les exigences de la représentation graphique ne sont pas remplies par une formule chimique, par une description à l aide de mots écrits («une senteur balsamique fruitée avec une légère note de cannelle»), par le dépôt d'un échantillon d'une odeur ou par la combinaison de ces éléments». En supprimant l obligation de représentation graphique dans les nouveaux textes, ces modes de représentation antérieurement rejetés (formule chimique, description par des mots, échantillon ) deviendraient-ils a contrario acceptables aujourd hui? Jusqu à présent, à notre connaissance, aucune marque olfactive n a été enregistrée en France. c) Les marques gustatives. Les raisonnements appliqués aux marques olfactives valent pour les marques gustatives. La perception d un goût demeure subjective et variable. Une demande de marque portant sur l «arôme artificiel de fraise» avait été déposée en France pour distinguer des produits pharmaceutiques. L INPI avait rejeté cette demande, aux motifs qu elle ne faisait pas l objet d une représentation graphique suffisante, car elle n était pas précise (il n existe pas un goût de fraise mais des goûts variables, a fortiori s agissant d arômes artificiels et non naturels), Yann Proponnet Conseil en propriété industrielle Page 5 sur 11

6 pas objective (la perception d un goût étant éminemment différente selon les individus, les époques ou les cultures) et pas durable (les possibilités de synthétiser les arômes de fraise peuvent évoluer avec le temps, d une part, et un arôme artificiel particulier se dénature nécessairement avec le temps, d autre part). Par un arrêt du 3 octobre 2003, la Cour d appel de Paris avait confirmé la décision de l INPI car une marque gustative «... doit de même manière avoir une représentation graphique qui évite toute subjectivité et ne soit pas susceptible de varier dans le temps, cela afin d assurer au signe sa fonction qui est de déterminer avec exactitude (c'est-àdire d une manière immédiate, certaine, constante quel est le signe protégé) et faire connaître aux tiers l objet et l étendue du droit de marque». Or, la Cour d appel considéra qu en l espèce, si l indication «la marque est constituée par le goût suivant : arôme artificiel de fraise» constitue bien une représentation graphique accessible et intelligible au public, elle ne remplit pas, en revanche, les critères de précision et d objectivité requis. d) Les marques de texture ou marques tactiles. L INPI de Nantes avait accepté fin 2004 l enregistrement d une demande de marque française «en braille» (numéro ). Depuis des années, les laboratoires pharmaceutiques utilisent des signes facilement reconnaissables au toucher sur les emballages (notamment destinés aux personnes non ou mal voyantes). De même, des groupes alimentaires d outre-atlantique (par exemple Starbucks et Wimpy) utilisent aussi des marques tactiles (apposées directement sur les gobelets de café et sur les pains des hamburgers). En ce cas, un dépôt de marque «en relief» ou en «braille» paraît une technique conforme aux exigences habituelles du droit des marques et aux objectifs de la réforme. Mais, ces exemples de marques «tactiles», bien qu apparemment spécifiques, respectent en réalité l exigence actuelle de représentation graphique (s agissant de signes «en reliefs» et donc visibles) et peuvent être déposées en tant que marques figuratives ou tridimensionnelles (c était le cas de la marque n ). Néanmoins, dans l absolu, la spécificité d une «sensation» distinctive, procurée par le toucher d un «objet», permettant de déterminer une origine commerciale de produits clairement identifiable par les consommateurs, pourrait grâce à la proposition de réforme en cours supprimant la nécessité de représentation graphique, constituer la dernière catégorie de signes appropriables par le biais d un dépôt de marque (tactile). ***** Ainsi, il apparaît que le projet de réforme en préparation permettrait bien de sortir de l «impasse juridique» évoquée et d introduire «plus de souplesse en la matière». Néanmoins, de nombreuses questions (juridiques et techniques) persistent ou seraient même multipliées du fait de la disparition de l exigence de représentation graphique. Yann Proponnet Conseil en propriété industrielle Page 6 sur 11

7 3) Des difficultés pratiques liées à l absence de représentation graphique des marques «atypiques». La nouvelle définition envisagée par la Commission et le Parlement Européen supprimant l obligation de représentation graphique permettra en théorie, le dépôt plus facile de marques sonores, olfactives, gustatives et tactiles en levant cette exigence constituant actuellement un frein à la protection de tels signes ayant pourtant déjà (au moins pour certains d entre eux) une existence commerciale et une fonction d indication d origine. Néanmoins, en pratique, la question reste ouverte. Si les nouveaux textes permettaient de déposer à titre de marque un son (le souffle d une tempête, le vrombissement d un moteur), une odeur (un parfum de fleur), un goût (l arôme d un vin) sans aucune représentation graphique, il conviendrait néanmoins de continuer à devoir définir avec précision et certitude le signe choisi. Ces marques «non traditionnelles» demeurent toujours soumises aux autres conditions générales de protection d une marque (distinctivité, disponibilité, absence de tromperie ou d atteinte à l ordre public et aux bonnes mœurs,...). S agissant de signes possiblement invisibles (non représentés graphiquement), l évaluation du respect de certaines de ces conditions semble plus délicate à mettre en œuvre. De même, l opposabilité des droits éventuellement obtenus sur ces signes pose des questions délicates à résoudre. a) L'acquisition de droits de marque sur un son, une odeur, un goût ou un toucher non représentés graphiquement comporte de nombreuses incertitudes. - Les incertitudes liées aux modalités de dépôt de tels signes : En pratique, comment le demandeur va-t-il pouvoir concrétiser et réaliser le dépôt d un signe «atypique» sans représentation graphique? Quelle est cette «manière» prévue par le texte de la proposition de la Commission et du P.E., mais non définie? Sur quel support, par exemple, adresser à l INPI, l OMPI ou l OHMI des demandes d enregistrement de marques tactiles, olfactives, ou gustatives? Un dépôt en ligne paraît impossible ou à tout le moins délicat. Même s agissant des marques sonores (a priori le cas le plus simple à l ère du numérique), l indication d un «fichier son» est-elle suffisante en pratique? La question fait débat. Par exemple, l Office de la propriété intellectuelle du Canada (qui les accepte actuellement) exige que la demande d enregistrement d une marque sonore contienne un dessin représentant graphiquement le son et une description du son en plus d un enregistrement électronique du son. De même, une telle demande ne peut être adressée à l Office canadien que sur papier (et non par système de dépôt en ligne) et seulement sur certains types de supports d enregistrement. Les «autres» formes de représentation des signes (par exemple les courbes mathématiques, onomatopées, et sonogrammes techniquement possibles pour les sons) seront-elles considérées comme étant des modes «appropriés» de représentation (claire, précise, complète par elle-même, facilement accessible, intelligible, durable et Yann Proponnet Conseil en propriété industrielle Page 7 sur 11

8 objective conformément à la jurisprudence européenne) faisant appel à une «technologie généralement disponible et permettant aux autorités compétentes et au public de déterminer précisément et clairement l'objet exact bénéficiant de la protection»? Il semble difficile techniquement de satisfaire à ces exigences Les difficultés rencontrées lors de l'examen d'un signe olfactif par les autorités compétentes tiendraient moins à la nature même de ce type de signes (intuitivement acceptables et d ailleurs déjà utilisés sur le marché, notamment pour créer des ambiances distinctives dans des magasins) qu'à la nécessité de le définir et d'en donner une représentation qui permette aux tiers d'identifier le signe exact pour lequel la protection est recherchée et sa portée. S'il existe des techniques de représentation «chromatiques» supposées permettre de retranscrire les molécules composant les odeurs sous forme graphique, ces méthodes ne semblent en l état ni fiables, ni compatibles avec le projet de réforme («technologie généralement disponible et permettant aux autorités compétentes et au public de déterminer précisément et clairement l'objet exact bénéficiant de la protection»). En supprimant l obligation de représentation graphique dans les nouveaux textes, une indication/description du type «la marque est constituée par le goût suivant :» deviendrait-elle acceptable aujourd hui? Quid des critères de précision et d objectivité requis par la jurisprudence et la sécurité juridique recherchée par la réforme? Par ailleurs, ces nouvelles représentations seront-elles appréhendables par les autorités compétentes (auront-elles les moyens humains et techniques de procéder à l examen de telles demandes?)? Au surplus, l élaboration et la préparation de tels dépôts de signes «atypiques» à titre de marques seraient nécessairement plus complexes pour les mandataires professionnels et induiraient des surcoûts et des incertitudes pouvant être dissuasifs pour les demandeurs de droits. - Les incertitudes liées à l acceptation de tels signes dans le registre des marques : Ces signes seront-ils acceptables tels quels dans le registre «traditionnel» des marques (avec toutes les conséquences juridiques et administratives que cela implique)? Aux difficultés de nature juridique s ajoutent des difficultés techniques liées à la question de la représentation du signe dans le registre. Comment classer ces signes «atypiques»? Avec quels moyens techniques? Comment conserver les odeurs et les goûts sans dégradation dans le temps de leur «distinctivité» et de la portée du monopole octroyé? Conviendrait-il d envisager la création de nouveaux registres regroupant les signes par catégories (sonores, olfactives, gustatives, tactiles)? - Les incertitudes liées à l appréciation de la distinctivité de tels signes : Lorsque la marque déposée est constituée par un son, une odeur, un toucher ou un goût, cet objet ne doit pas être imposé par la nature du produit ou par sa fonction. Il ne doit pas non plus conférer au produit sa valeur substantielle. Une des objections que l'on peut élever à l'adoption d'une odeur (particulièrement) comme signe distinctif réside dans le fait que celle-ci est intimement liée au produit lui-même (les marques olfactives pour les parfums par exemple). Dès lors, quid de la distinctivité de tels signes? Classiquement, le signe doit être purement arbitraire au regard des nature, fonction et valeur du produit ou service qu il désigne en tant que marque. Dès lors, par exemple, le «parfum d un champignon» pourra-t-il être déposé à titre de marque Yann Proponnet Conseil en propriété industrielle Page 8 sur 11

9 olfactive pour des parfums cosmétiques en classe 3 ou des services de jardinage en classe 44? Au surplus, il s agit également et classiquement de laisser certains signes nécessaires à la production ou commercialisation disponibles/accessibles aux concurrents (par exemple, l «odeur du chocolat» pour des produits contenant du chocolat, l «odeur d alcool» en général pour des boissons alcoolisées ). Et quid de la pérennité de certains de ces signes dans le temps? Une dégradation des goûts/odeurs modifiera nécessairement la perception qu auront les autorités compétentes et/ou les consommateurs de ces signes. - Les incertitudes liées à la disponibilité de tels signes : Comment mener des recherches d antériorité relatives à des marques sonores, olfactives, gustatives ou tactiles? Avec quels outils et à quel coût? Des signes remplissant toutes les conditions générales de protection d une marque, mais impossibles à détecter et/ou interpréter sans matériel ou services spécialisés onéreux seraient une charge trop lourde pour les tiers. S agissant des marques olfactives et gustatives par exemple, doit-on et peut-on (au regard des avancées de la technique) envisager la création d une classification reconnue internationalement qui permettrait d organiser et reconnaître/distinguer les odeurs et/ou les goûts (à l instar de ce qui existe déjà pour les produits/services, les couleurs ou les modèles)? Puis, en admettant que ces recherches soient possibles, comment évaluer, par exemple, la disponibilité d une marque constituée d un son reproduisant une «ambiance champêtre» (chants d oiseaux, vent dans les branches, vols d insectes ) par rapport à une autre marque sonore du même type? Et qu en serait-il des conflits possibles entre marques «traditionnelles» et «non traditionnelles»? Par exemple, une marque nominale «FRAISE ET CHOCOLAT» enregistrée en classe 25 ou une marque figurative représentant la combinaison de graphismes de fraises et de morceaux de chocolat, constituera-t-elle une antériorité opposable à l enregistrement d une demande de marque olfactive «odeur de fraises au chocolat» pour des produits identiques ou similaires? - Les incertitudes liées à la légalité d une telle acquisition de droit de marque pour de tels signes : Comment éviter que certaines marques sonores ne viennent se substituer artificiellement à des créations relevant fondamentalement des droits d auteur ou que des marques gustatives/olfactives ne viennent se substituer artificiellement à des résultats relevant fondamentalement des brevets d invention, dans le seul but de contourner les exigences et limites (notamment temporelles) desdits droits? - Les incertitudes liées au respect de l ordre public et des bonnes mœurs par un tel signe : Par exemple, une marque olfactive «odeur d excréments» déposée pour désigner des jouets en classe 28 sera-t-elle considérée comme attentatoire aux bonnes moeurs et à l ordre public? Qu en serait-il d une marque constituée d un son reproduisant un gémissement «équivoque» déposé à titre de marque pour désigner des jouets pour adultes en classe 10? Yann Proponnet Conseil en propriété industrielle Page 9 sur 11

10 b) Le respect et l opposabilité des droits de marque sur un son, une odeur, un goût ou un toucher non représentés graphiquement comporteraient de nombreuses incertitudes. L appréciation de la contrefaçon d une marque olfactive, gustative ou tactile présenterait non seulement des difficultés, mais aussi des particularités. Le titulaire d une marque olfactive «odeur de sous-bois» pourrait-il agir en contrefaçon de marque si un tiers utilisait pour les mêmes produits ou services la marque nominale «FORET» ou une marque figurative représentant un sous-bois ou une marque sonore «ambiance de sous-bois»? Comment évaluer objectivement (sans représentation graphique) l «imitation» d un son déposé à titre de marque ou le «plagiat» d une phrase musicale déposée à titre de marque? - Les incertitudes liées au risque d aboutir à la protection d un genre. La valeur «symbolique» d une odeur, d un goût, d un toucher ne confèrerait-elle pas une extension excessive du monopole conféré au titre du droit des marques sur le signe déposé? Comment évaluer l étendue de la protection obtenue par le biais d un enregistrement de marque sur un signe non visible? - Les incertitudes liées à la détection des signes contrefacteurs et aux modes de preuves. Comment détecter des signes contrefacteurs des marques sonores, olfactives, gustatives ou tactiles? Avec quels outils? Les techniques de représentation «non traditionnelles» des signes par des courbes mathématiques, onomatopées, et spectrogrammes, représentations chromatiques, analyses physico-chimiques ou autres, garantiraient-elles la capacité de détection et d analyse des contrefaçons par les titulaires des droits? coût? Comment évaluer l opportunité d une intervention? Avec quels moyens? A quel Quid également des difficultés liées à la constitution des modes de preuves? Comment opérer une saisie-contrefaçon sur une odeur, un son, un goût en conservant ses caractéristiques supposées contrefaisantes? - Les incertitudes liées à la formation des autorités compétentes. Comment assurer la formation des examinateurs et des magistrats pour évaluer le caractère acceptable d un signe «atypique» ou trancher des conflits entre des signes «atypiques» non représentés graphiquement (notamment en termes de nuances d odeurs ou de sons)? Rappelons que si la perception visuelle relativement objective d une marque représentée graphiquement («traditionnelle» ou «atypique») donne déjà lieu actuellement à des interprétations pourtant variables de la part des autorités (parfois pour les mêmes signes, ainsi qu en atteste fréquemment les décisions administratives ou la jurisprudence), à l évidence, la perception et l interprétation encore plus subjectives d un signe non représenté graphiquement seraient davantage encore variables selon les Offices et Tribunaux. ***** Yann Proponnet Conseil en propriété industrielle Page 10 sur 11

11 La réforme proposée ne semble pas envisager d écarter l exigence d une représentation claire, précise, facilement accessible et intelligible du signe confirmée à maintes reprises par la jurisprudence (encore récemment T-293/10 du 14 juin 2012 Rubik s cube). En l état actuel de la technique et en l absence d outils administratifs adaptés (type système de classification des goûts et des odeurs reconnu à l échelle internationale), la représentation graphique d un signe reste en pratique le meilleur (ou le moins mauvais) des systèmes permettant de déterminer l'objet bénéficiant de la protection à titre de marque et d éviter toute ambiguïté dans sa perception et l indication de l origine du produit/service qu elle couvre. Elle assure une certaine sécurité juridique. Un parallèle (osé!) pourrait être tenté avec le recours aux «écrits», ceux-ci pouvant apparaître comme les représentations formalisant «graphiquement» les pensées, les paroles, les engagements des rédacteurs et signataires. Les écrits constituent des «représentations graphiques» permettant de délimiter de la manière la moins contestable possible l étendue et la portée d un acte ou d un droit. Les limites actuelles des connaissances techniques et scientifiques, supposées permettre en théorie une représentation d une «manière» autre que graphique des signes déposés à titre de marque, ne permettent pas d assurer aujourd hui la sécurité juridique qu impose l attribution d un monopole. Par ailleurs, il est à noter qu aucune des autres dispositions prévues dans les textes de la réforme «Paquet Marques» ne prend en compte les bouleversements fondamentaux induits par une éventuelle suppression du caractère graphique de la représentation d une marque. Ainsi, la critique relative au caractère «obsolète» de l exigence de représentation graphique semble n avoir été relayée par la proposition de réforme qu aux articles 3 de la Directive et 4 du Règlement, sans prendre en compte toutes les conséquences induites par cette suppression. Dès lors, si en théorie l introduction d une «plus grande flexibilité» paraît compréhensible et louable au regard de l apparition sur le marché de nouveaux signes, la suppression inconditionnelle de toute représentation graphique d une marque paraît (à court et moyen termes) très anticipée. Yann Proponnet, Conseil en propriété industrielle, Cabinet Meyer et Partenaires Membre de la Commission Marques de la CNCPI, présidée par Philippe Rodhain Yann Proponnet Conseil en propriété industrielle Page 11 sur 11

marque Repères Tout ce qu il faut savoir avant de déposer une marque

marque Repères Tout ce qu il faut savoir avant de déposer une marque La marque Repères Tout ce qu il faut savoir avant de déposer une marque Som Sommaire maire Pourquoi déposer une marque? p. 4 Une protection efficace de vos produits et services Bien choisir sa marque pour

Plus en détail

PROTECTION DES SIGNES DISTINCTIFS D'UNE ENTREPRISE

PROTECTION DES SIGNES DISTINCTIFS D'UNE ENTREPRISE PROTECTION DES SIGNES DISTINCTIFS D'UNE ENTREPRISE 17/11/2011 L'entreprise peut être désignée par un ensemble de signes distinctifs. Une entreprise individuelle est identifiable par son nom commercial,

Plus en détail

UNE MARQUE, MODE D'EMPLOI

UNE MARQUE, MODE D'EMPLOI Qu'est-ce qu'une marque? UNE MARQUE, MODE D'EMPLOI C'est un titre de protection, formé par un signe distinctif tel qu'un nom ou un logo, et qui confère à son titulaire le droit exclusif d exploitation

Plus en détail

Propriété intellectuelle : comment valoriser son activité?

Propriété intellectuelle : comment valoriser son activité? Propriété intellectuelle : comment valoriser son activité? Aliénor DAGORY Service Innovation CCI LR 04 67 13 68 00 arist@languedoc-roussillon.cci.fr Michael TOUCHE INPI Délégation régionale Languedoc-Roussillon

Plus en détail

Propriété Intellectuelle

Propriété Intellectuelle Propriété Intellectuelle Session 2: Marques Novembre 2014 Maître Céline Bondard HEC Paris cb@bondard.fr 1 Me Céline Bondard, 11-14 1 I. Introduction A. Pourquoi parler de PI 2. Plan des quatre séances

Plus en détail

DROIT DES MARQUES ET NOM DE DOMAINE

DROIT DES MARQUES ET NOM DE DOMAINE DROIT DES MARQUES ET NOM DE DOMAINE Marie-Eugénie LAPORTE-LEGEAIS professeur à l Université de Droit de Poitiers, responsable du Master Droit de la Communication. 2005 1 LA MARQUE... 3 I- Les signes constitutifs

Plus en détail

PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE

PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE 77 PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE Les lois fédérales sur les brevets, le droit d auteur et les marques de commerce assurent la protection de la propriété intellectuelle au Canada. Le Canada a signé l Accord

Plus en détail

DEPOSER UNE MARQUE : Quel intérêt et comment faire?

DEPOSER UNE MARQUE : Quel intérêt et comment faire? DEPOSER UNE MARQUE : Quel intérêt et comment faire? FICHE CONSEIL Page : 1/7 Le choix d un nom sous lequel exercer son activité, la création d un logo, l élaboration d une charte graphique ne sont pas

Plus en détail

Systèmes de transport public guidés urbains de personnes

Systèmes de transport public guidés urbains de personnes service technique des Remontées mécaniques et des Transports guidés Systèmes de transport public guidés urbains de personnes Principe «GAME» (Globalement Au Moins Équivalent) Méthodologie de démonstration

Plus en détail

La stratégie de la marque dans la stratégie de l entreprise : de la création à la transmission. Jeudi 5 février 2015 de 11h30 à 13h00

La stratégie de la marque dans la stratégie de l entreprise : de la création à la transmission. Jeudi 5 février 2015 de 11h30 à 13h00 La stratégie de la marque dans la stratégie de l entreprise : de la création à la transmission Jeudi 5 février 2015 de 11h30 à 13h00 Intervenants Marie-Claire BERSON Expert-comptable, Commissaire aux comptes,

Plus en détail

FDS/RDDH CHARTE DE NOMMAGE

FDS/RDDH CHARTE DE NOMMAGE FDS/RDDH CHARTE DE NOMMAGE Mai 2004 Table des matières I - DISPOSITIONS GENERALES 1 1.1. PREAMBULE 1 1.2. CONDITIONS D'ACCES AU ".ht" 1 II - PRINCIPES DIRECTEURS DU NOMMAGE 3 2.1. REPARTITION DE LA ZONE

Plus en détail

Savoirs traditionnels et indications géographiques

Savoirs traditionnels et indications géographiques Savoirs traditionnels et indications géographiques Philippe Cadre Responsable de la coopération Afrique, et Océan Indien Sommaire! Elément nouveau! Les mécanismes des DPI! Le besoin! Savoirs traditionnels

Plus en détail

L'agencement intérieur d'un magasin et ses différents moyens de protection

L'agencement intérieur d'un magasin et ses différents moyens de protection L'agencement intérieur d'un magasin et ses différents moyens de protection Article juridique publié le 19/10/2014, vu 2395 fois, Auteur : Maître Thibault PRIN Tout d'abord, interrogeons nous sur l'intérêt

Plus en détail

MARQUE DE FABRIQUE, DE COMMERCE OU DE SERVICE DEMANDE D'ENREGISTREMENT

MARQUE DE FABRIQUE, DE COMMERCE OU DE SERVICE DEMANDE D'ENREGISTREMENT M N 50572 01 MARQUE DE FABRIQUE, DE COMMERCE OU DE SERVICE DEMANDE D'ENREGISTREMENT QUE DOIT CONTENIR UN DÉPOT? Votre dossier de dépôt comprend : 1 - la demande d enregistrement en cinq exemplaires (formulaire

Plus en détail

Propriété intellectuelle en informatique

Propriété intellectuelle en informatique 47 Chapitre 4 Propriété intellectuelle en informatique 1. Introduction Propriété intellectuelle en informatique Nous avons été amenés précédemment à examiner les principes relatifs à la propriété intellectuelle.

Plus en détail

Cours n 3 Valeurs informatiques et propriété (2)

Cours n 3 Valeurs informatiques et propriété (2) Cours n 3 Valeurs informatiques et propriété (2) - Les Bases De Données - Le multimédia - Les puces et topographies - La création générée par ordinateur 1 LES BASES DE DONNEES Depuis 1998, les Bases De

Plus en détail

La délégation de pouvoirs

La délégation de pouvoirs La délégation de pouvoirs DELEGATIONS DE POUVOIR Secteur Pharmaceutique Paris, 27 septembre 2006 Introduction: définition, contexte et rappel des principes généraux Délégation de pouvoirs et notions voisines

Plus en détail

Décompilation d un logiciel : état des lieux

Décompilation d un logiciel : état des lieux 1 sur 6 Décompilation d un logiciel : état des lieux MARDI 28 JUILLET 2015 07:03 PIERRE -YVES MARGNOUX ET HUGO ROY J aime Partager 0 Tweeter 0 Dans un arrêt du 18 mars 2015, la Cour d appel de Caen a retenu

Plus en détail

Les obstacles : Solutions envisageables :

Les obstacles : Solutions envisageables : 1. Quels sont les obstacles auxquels les citoyens européens doivent faire face dans l exercice de leurs droits? Que pourrait-on faire pour alléger ces obstacles? Les obstacles : Tout d abord, il y a un

Plus en détail

Le scoring est-il la nouvelle révolution du microcrédit?

Le scoring est-il la nouvelle révolution du microcrédit? Retour au sommaire Le scoring est-il la nouvelle révolution du microcrédit? BIM n 32-01 octobre 2002 Frédéric DE SOUSA-SANTOS Le BIM de cette semaine se propose de vous présenter un ouvrage de Mark Schreiner

Plus en détail

La contrefaçon par équivalence en France

La contrefaçon par équivalence en France BREVETS La contrefaçon par équivalence en France I. Introduction Si l'on considère une revendication de brevet qui remplit les conditions de validité au regard de l'art antérieur, le cas de contrefaçon

Plus en détail

PUBLICITÉ ET CRÉDIT À LA CONSOMMATION. Les modifications apportées par la Loi du 1 er juillet 2010

PUBLICITÉ ET CRÉDIT À LA CONSOMMATION. Les modifications apportées par la Loi du 1 er juillet 2010 PUBLICITÉ ET CRÉDIT À LA CONSOMMATION Les modifications apportées par la Loi du 1 er juillet 2010 La Directive «crédit à la consommation» du 23 avril 2008 a été transposée par la loi n 2010-737 du 1 er

Plus en détail

COMMENT CHOISIR VOTRE MARQUE : LES DÉMARCHES PRÉALABLES

COMMENT CHOISIR VOTRE MARQUE : LES DÉMARCHES PRÉALABLES COMMENT CHOISIR VOTRE MARQUE : LES DÉMARCHES PRÉALABLES 1. BIEN CHOISIR SA MARQUE?...2 2. POURQUOI VÉRIFIER LA DISPONIBILITÉ DE VOTRE MARQUE?...3 3. QUELLE EST LA PRESTATION DE L INPI?...4 4. COMMENT VÉRIFIER

Plus en détail

PROTEGER LA CREATION. Latham & Watkins, Paris

PROTEGER LA CREATION. Latham & Watkins, Paris PROTEGER LA CREATION Emmanuel Baud Latham & Watkins, Paris Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle Le 28 Février 2008 l Rights Reserved. kins LLP and Affiliates. All 2003 Latham & Watk SOMMAIRE

Plus en détail

Premier arrêt de la Cour de Cassation sur la preuve électronique Cour de Cassation, Civ. 2, 4 décembre 2008 (pourvoi n 07-17622)

Premier arrêt de la Cour de Cassation sur la preuve électronique Cour de Cassation, Civ. 2, 4 décembre 2008 (pourvoi n 07-17622) Page 1 Premier arrêt de la Cour de Cassation sur la preuve électronique Cour de Cassation, Civ. 2, 4 décembre 2008 (pourvoi n 07-17622) Le 15 février 2009 - Résumé - L arrêt rendu par la deuxième chambre

Plus en détail

Les chefs d entreprises de PME-PMI face à la propriété industrielle

Les chefs d entreprises de PME-PMI face à la propriété industrielle INSTITUT DE RECHERCHE EN PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE HENRI-DESBOIS Octobre 2005 Les chefs d entreprises de PME-PMI face à la propriété industrielle Dans un contexte de mondialisation, face à une compétitivité

Plus en détail

Immatriculation, nom de compagnie, noms d emprunt et marque de commerce : comment s y retrouver? avez-vous une stratégie de protection???

Immatriculation, nom de compagnie, noms d emprunt et marque de commerce : comment s y retrouver? avez-vous une stratégie de protection??? Immatriculation, nom de compagnie, noms d emprunt et marque de commerce : comment s y retrouver? avez-vous une stratégie de protection??? Lorsque arrive le temps de s incorporer, le futur entrepreneur

Plus en détail

TD 1 Marque vs Nom de Domaine

TD 1 Marque vs Nom de Domaine TD 1 Marque vs Nom de Domaine 1 COUR DE CASSATION, chambre commerciale, 13 décembre 2005 Publié le 30 janvier 2006 SA Soficar c/ SA Le Tourisme moderne compagnie parisienne du tourisme N 04-10.143 Cassation

Plus en détail

Spécificités des marques de médicaments et de cosmétiques en France 1 / 18

Spécificités des marques de médicaments et de cosmétiques en France 1 / 18 Spécificités des marques de médicaments et de 1 / 18 Marques de médicaments et de INTRODUCTION Le droit général s'applique Spécificités à connaître - Médicaments (plusieurs points) - Cosmétiques (un point

Plus en détail

Les Cahiers du Conseil constitutionnel Cahier n 24

Les Cahiers du Conseil constitutionnel Cahier n 24 Les Cahiers du Conseil constitutionnel Cahier n 24 Commentaire de la décision n 2007-557 DC du 15 novembre 2007 Loi relative à la maîtrise de l immigration, à l intégration et à l asile Déposé sur le bureau

Plus en détail

Comment protéger vos idées?

Comment protéger vos idées? Eidgenössisches Institut für Geistiges Eigentum Institut Fédéral de la Propriété Intellectuelle Istituto Federale della Proprietà Intellettuale Swiss Federal Institute of Intellectual Property Comment

Plus en détail

Mots-clés et droit des marques. Ivan Cherpillod Avocat, BMP Associés Prof. UniL

Mots-clés et droit des marques. Ivan Cherpillod Avocat, BMP Associés Prof. UniL Mots-clés et droit des marques Ivan Cherpillod Avocat, BMP Associés Prof. UniL Google adwords Service de référencement payant Mots-clés peuvent être choisis, qui feront apparaître un lien promotionnel

Plus en détail

REGLEMENT DU JEU CONCOURS 1 TABLETTE TACTILE A GAGNER

REGLEMENT DU JEU CONCOURS 1 TABLETTE TACTILE A GAGNER REGLEMENT DU JEU CONCOURS 1 TABLETTE TACTILE A GAGNER Article 1 : Organisation Le site web Voyage Way ci après désignée sous le nom «L'organisatrice», organise un jeu gratuit sans obligation d'achat du

Plus en détail

Commission du marché intérieur et de la protection du consommateur DOCUMENT DE TRAVAIL

Commission du marché intérieur et de la protection du consommateur DOCUMENT DE TRAVAIL PARLEMENT EUROPÉEN 2009-2014 Commission du marché intérieur et de la protection du consommateur 3.3.2010 DOCUMENT DE TRAVAIL sur la proposition de directive relative aux droits des consommateurs - COM(2008)614/3-2008/0196(COD)

Plus en détail

LA CONTREFAÇON NOTIONS ESSENTIELLES

LA CONTREFAÇON NOTIONS ESSENTIELLES LA CONTREFAÇON NOTIONS ESSENTIELLES. Définition... 2. Qu'est-ce que la contrefaçon?... 2. Un fléau mondial... 2. Ses dangers... 3. Comment la déceler?... 4. Lutter contre la contrefaçon... 4. Qui est en

Plus en détail

Marquage CE Mode d emploi SOMMAIRE : I. Les produits concernés

Marquage CE Mode d emploi SOMMAIRE : I. Les produits concernés Marquage CE Mode d emploi Août 2014 SOMMAIRE : I. Les produits concernés II. Les acteurs concernés a. Le fabricant b. Le mandataire c. L importateur d. Le distributeur III. La mise en conformité des produits

Plus en détail

LICENCE SNCF OPEN DATA

LICENCE SNCF OPEN DATA LICENCE SNCF OPEN DATA PREAMBULE Dans l intérêt de ses utilisateurs, la SNCF a décidé de s engager dans une démarche de partage de certaines informations liées à son activité, permettant ainsi aux personnes

Plus en détail

Charte pour la communication sur internet des entreprises pharmaceutiques

Charte pour la communication sur internet des entreprises pharmaceutiques DIRECTION DE L EVALUATION DE LA PUBLICITE, DES PRODUITS COSMETIQUES ET DES BIOCIDES Charte pour la communication sur internet des entreprises pharmaceutiques Préambule Mise à jour 2010 Au plan mondial,

Plus en détail

Du marketing dans ma PME!

Du marketing dans ma PME! Du marketing dans ma PME! Manque d expérience marketing des managers de sociétés technologiques, difficulté de recruter des profils marketing formés ou expérimentés : pourquoi la mission marketing est-elle

Plus en détail

COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES LIVRE VERT. Successions et testaments {SEC(2005) 270} (présenté par la Commission)

COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES LIVRE VERT. Successions et testaments {SEC(2005) 270} (présenté par la Commission) COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES Bruxelles, le 01.03.2005 COM(2005) 65 final LIVRE VERT Successions et testaments {SEC(2005) 270} (présenté par la Commission) FR FR 1. INTRODUCTION Le présent Livre

Plus en détail

Etude de marché. Idée de depart. Etude de l environnement et des offres existantes. Clients. actuels. Choix de la cible précise

Etude de marché. Idée de depart. Etude de l environnement et des offres existantes. Clients. actuels. Choix de la cible précise Etude de marché Selon l Agence Pour la Création d Entreprise (APCE), 70% des cas de défaillance ont pour origine la mauvaise qualité des études de marché, que celles-ci soient mal réalisées ou de manière

Plus en détail

OFFICE BENELUX DE LA PROPRIETE INTELLECTUELLE. DECISION en matière d OPPOSITION Nº 2007025 du 04 avril 2013

OFFICE BENELUX DE LA PROPRIETE INTELLECTUELLE. DECISION en matière d OPPOSITION Nº 2007025 du 04 avril 2013 OFFICE BENELUX DE LA PROPRIETE INTELLECTUELLE DECISION en matière d OPPOSITION Nº 2007025 du 04 avril 2013 Opposant : THE TEA BOARD 14 Biplabi Trailokya Maharaja Sarani 700 001 Calcutta Inde Mandataire

Plus en détail

A) Les modifications du champ d'application du Règlement n 1346

A) Les modifications du champ d'application du Règlement n 1346 La proposition de la Commission pour la révision du Règlement "faillite": une deuxième chance pour les entreprises en difficulté Durant le mois de mars 2012, une consultation publique a été lancée, sollicitant

Plus en détail

Réforme du crédit à la consommation Position de la CCIP

Réforme du crédit à la consommation Position de la CCIP Rapports et études Les prises de position de la Chambre de commerce et d industrie de Paris Réforme du crédit à la consommation Position de la CCIP Rapport de Monsieur Philippe HOUZÉ avec la collaboration

Plus en détail

Garantir aux enfants une protection maximale. Commission européenne DG Entreprises et industrie

Garantir aux enfants une protection maximale. Commission européenne DG Entreprises et industrie SÉCURITÉ DES JOUETS Garantir aux enfants une protection maximale Commission européenne DG Entreprises et industrie Fotolia Orange Tuesday L Union européenne (UE) compte environ 80 millions d enfants de

Plus en détail

Décision du Défenseur des droits n MLD-2011-89

Décision du Défenseur des droits n MLD-2011-89 Paris, le 12 janvier 2012 Décision du Défenseur des droits n MLD-2011-89 Vu l article 71-1 de la Constitution du 4 octobre 1958 ; Vu la loi organique n 2011-333 du 29 mars 2011 relative au Défenseur des

Plus en détail

Indications géographiques (IG) Global Intellectual Property Academy

Indications géographiques (IG) Global Intellectual Property Academy Indications géographiques (IG) Global Intellectual Property Academy Nancy Omelko Avocate-conseil (Marques de commerce) Office de la politique et de l'application des lois sur la propriété intellectuelle

Plus en détail

Vérifier. la disponibilité d une marque Comment savoir si une marque est disponible?

Vérifier. la disponibilité d une marque Comment savoir si une marque est disponible? INPI_Verifier_Marque.qxd 20/04/07 11:58 Page 1 Vérifier la disponibilité d une marque Comment savoir si une marque est disponible? Som Sommaire maire Pourquoi vérifier la disponibilité de votre marque?

Plus en détail

Quel cadre juridique pour les mesures d investigation informatique?

Quel cadre juridique pour les mesures d investigation informatique? Quel cadre juridique pour les mesures d investigation informatique? Les Matinales IP&T Fabienne Panneau Avocat Counsel 12 mai 2011 Introduction Constat : la recherche d informations sur un serveur informatique

Plus en détail

LA DEONTOLOGIE FRANCAISE DU CONFLIT D INTERET

LA DEONTOLOGIE FRANCAISE DU CONFLIT D INTERET LA DEONTOLOGIE FRANCAISE DU CONFLIT D INTERET Le respect de la règle du conflit d intérêts est un des principes essentiels de la déontologie de l avocat français. 1. La règle Elle est énoncée par l article

Plus en détail

concession obligatoire pour installer l eau ou le gaz

concession obligatoire pour installer l eau ou le gaz concession obligatoire pour installer l eau ou le gaz Installer l eau ou le gaz dans la région lausannoise nécessite de passer par une entreprise au bénéfice d une concession. A Lausanne et dans les communes

Plus en détail

LICENCE SNCF OPEN DATA

LICENCE SNCF OPEN DATA LICENCE SNCF OPEN DATA Préambule Dans l intérêt de ses utilisateurs, SNCF a décidé de s engager dans une démarche «OPEN DATA», de partage de certaines informations liées à son activité, par la mise à disposition

Plus en détail

QUESTION 143. Noms de domaine Internet, marques et noms commerciaux

QUESTION 143. Noms de domaine Internet, marques et noms commerciaux QUESTION 143 Noms de domaine Internet, marques et noms commerciaux Annuaire 1998/VIII, pages 427-433 37 e Congrès de Rio de Janeiro, 24-29 mai 1998 Q143 QUESTION Q143 Noms de domaine Internet, marques

Plus en détail

ATELIER DROIT DES CONTRATS, DE LA CONSOMMATION ET DU COMMERCE ELECTRONIQUE

ATELIER DROIT DES CONTRATS, DE LA CONSOMMATION ET DU COMMERCE ELECTRONIQUE ATELIER DROIT DES CONTRATS, DE LA CONSOMMATION ET DU COMMERCE ELECTRONIQUE Présidence : Martine Behar-Touchais, professeur à l Université Paris Descartes (Paris V) Les clauses abusives à l épreuve de la

Plus en détail

Importations parallèles: intérêt du consommateur et intégration communautaire

Importations parallèles: intérêt du consommateur et intégration communautaire «Le traitement des restrictions verticales en droit comparé de la concurrence» Université Paris II Panthéon Assas & University College London Paris, le 23 mai 2008 Importations parallèles: intérêt du consommateur

Plus en détail

Vérifier. la disponibilité d une marque. Comment savoir si une marque est disponible? mode d emploi

Vérifier. la disponibilité d une marque. Comment savoir si une marque est disponible? mode d emploi Vérifier la disponibilité d une marque Comment savoir si une marque est disponible? mode d emploi Vérifier la disponibilité d une marque Comment savoir si une marque est disponible? sommaire Pourquoi

Plus en détail

25 000 $ de rénos pour une maison intelligente! LE PRÉSENT CONCOURS S ADRESSE UNIQUEMENT AUX RÉSIDENTS DU CANADA ET IL EST RÉGI PAR LA LOI CANADIENNE

25 000 $ de rénos pour une maison intelligente! LE PRÉSENT CONCOURS S ADRESSE UNIQUEMENT AUX RÉSIDENTS DU CANADA ET IL EST RÉGI PAR LA LOI CANADIENNE 25 000 $ de rénos pour une maison intelligente! LE PRÉSENT CONCOURS S ADRESSE UNIQUEMENT AUX RÉSIDENTS DU CANADA ET IL EST RÉGI PAR LA LOI CANADIENNE 1. PÉRIODE DU CONCOURS : Le concours 25 000 $ de rénos

Plus en détail

Règlement Intérieur. Restauration scolaire Centres de loisirs et d accueil périscolaire

Règlement Intérieur. Restauration scolaire Centres de loisirs et d accueil périscolaire Règlement Intérieur Restauration scolaire Centres de loisirs et d accueil périscolaire Service de la Restauration Scolaire Tél : 02 96 71 05 20 Restaurant Scolaire Règlement intérieur Pour la plupart des

Plus en détail

LES CONDITIONS D ACCÈS AUX SERVICES BANCAIRES DES MÉNAGES VIVANT SOUS LE SEUIL DE PAUVRETÉ

LES CONDITIONS D ACCÈS AUX SERVICES BANCAIRES DES MÉNAGES VIVANT SOUS LE SEUIL DE PAUVRETÉ 3. Les crédits 3.1 Les crédits en cours 3.1.1 Les ménages ayant au moins un crédit en cours Un peu plus du quart, 31%, des ménages en situation de déclarent avoir au moins un crédit en cours. Il s agit

Plus en détail

Jurisprudence. COUR D'APPEL Lyon CH. 03. 28 mai 2014 n 13/01422 Sommaire : Texte intégral :

Jurisprudence. COUR D'APPEL Lyon CH. 03. 28 mai 2014 n 13/01422 Sommaire : Texte intégral : Jurisprudence COUR D'APPEL Lyon CH. 03 28 mai 2014 n 13/01422 Sommaire : Texte intégral : COUR D'APPEL LyonCH. 0328 mai 2014N 13/01422 R. G : 13/01422 Décision du tribunal de grande instance de Lyon Au

Plus en détail

ETUDES MARKETING ET OPINION CROSS-

ETUDES MARKETING ET OPINION CROSS- Novembre 2013 PROJET M1 COLLECTIF ETUDES MARKETING ET OPINION CROSS- CULTURELLES EXEMPLE D UNE ETUDE CROSS-CULTURELLE SUR LE THE RESUME DU MEMOIRE TROPHEE SYNTEC 2013 Catégorie : Master 1 collectif Participantes

Plus en détail

ARRANGEMENT ET PROTOCOLE DE MADRID CONCERNANT L ENREGISTREMENT INTERNATIONAL DES MARQUES

ARRANGEMENT ET PROTOCOLE DE MADRID CONCERNANT L ENREGISTREMENT INTERNATIONAL DES MARQUES MM2.inf (F) ARRANGEMENT ET PROTOCOLE DE MADRID CONCERNANT L ENREGISTREMENT INTERNATIONAL DES MARQUES NOTES EXPLICATIVES CONCERNANT LE FORMULAIRE OFFICIEL DE DEMANDE MM2 DEMANDE D ENREGISTREMENT INTERNATIONAL

Plus en détail

E-commerce : l'interdiction de vente en ligne de produits Pierre Fabre viole la libre concurrence

E-commerce : l'interdiction de vente en ligne de produits Pierre Fabre viole la libre concurrence E-commerce : l'interdiction de vente en ligne de produits Pierre Fabre viole la libre concurrence Article juridique publié le 14/10/2011, vu 3780 fois, Auteur : MAITRE ANTHONY BEM J'envisagerai ci-après

Plus en détail

La pertinence du choix français de la question préjudicielle de constitutionnalité. Marie Pierre ROUSSEAU

La pertinence du choix français de la question préjudicielle de constitutionnalité. Marie Pierre ROUSSEAU La pertinence du choix français de la question préjudicielle de constitutionnalité Marie Pierre ROUSSEAU Avec l existence du seul contrôle a priori des lois l ordre juridique français n a jusqu à présent

Plus en détail

Circulaire du 7 juillet 2009

Circulaire du 7 juillet 2009 RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Ministère de l économie, de l industrie et de l emploi NOR : ECEC0907743C Circulaire du 7 juillet 2009 concernant les conditions d application de l arrêté du 31 décembre 2008 relatif

Plus en détail

Le stationnement irrégulier de véhicules appartenant à la communauté des gens du voyage.

Le stationnement irrégulier de véhicules appartenant à la communauté des gens du voyage. Le stationnement irrégulier de véhicules appartenant à la communauté des gens du voyage. Une des problématiques récurrente pour les collectivités en matière d occupation illégale de son territoire tient

Plus en détail

Luxembourg, le 9 mars 2011

Luxembourg, le 9 mars 2011 Luxembourg, le 9 mars 2011 Lettre circulaire 11/5 du Commissariat aux Assurances portant modification de la lettre circulaire 09/7 relative au dépôt des valeurs mobilières et liquidités utilisées comme

Plus en détail

FORUM TECHNOLOGIQUE D AFRIQUE DE L OUEST ET DU CENTRE POUR L EXPLOITATION INDUSTRIELLE DES RESULTATS DE RECHERCHE EN AFRIQUE

FORUM TECHNOLOGIQUE D AFRIQUE DE L OUEST ET DU CENTRE POUR L EXPLOITATION INDUSTRIELLE DES RESULTATS DE RECHERCHE EN AFRIQUE FORUM TECHNOLOGIQUE D AFRIQUE DE L OUEST ET DU CENTRE POUR L EXPLOITATION INDUSTRIELLE DES RESULTATS DE RECHERCHE EN AFRIQUE Yaoundé, du 05 au 09 décembre 2011 Aspects généraux de la Propriété intellectuelle

Plus en détail

L ORDONNANCE DU 2 FEVRIER 1945. Exposé des motifs

L ORDONNANCE DU 2 FEVRIER 1945. Exposé des motifs L ORDONNANCE DU 2 FEVRIER 1945 Exposé des motifs Il est peu de problèmes aussi graves que ceux qui concernent la protection de l enfance, et parmi eux, ceux qui ont trait au sort de l enfance traduite

Plus en détail

CREATION D UNE ASSOCIATION SPORTIVE ET DEROULEMENT D UNE ASSEMBLEE GENERALE Sources : Legifrance, Mémento Lefebvre Associations, URSSAF

CREATION D UNE ASSOCIATION SPORTIVE ET DEROULEMENT D UNE ASSEMBLEE GENERALE Sources : Legifrance, Mémento Lefebvre Associations, URSSAF CREATION D UNE ASSOCIATION SPORTIVE ET DEROULEMENT D UNE ASSEMBLEE GENERALE Sources : Legifrance, Mémento Lefebvre Associations, URSSAF LA CREATION D UNE ASSOCIATION SPORTIVE Une association est définie

Plus en détail

INTRODUCTION. 1. L innovation permet de renforcer la compétitivité de l entreprise et influe sur les stratégies mises en oeuvre

INTRODUCTION. 1. L innovation permet de renforcer la compétitivité de l entreprise et influe sur les stratégies mises en oeuvre INTRODUCTION Il y a 20 ans, toute l attention de l entreprise se portait sur la diminution des coûts et la maîtrise des filières de production autour des produits standardisés. Dans les années 1990, le

Plus en détail

ANNEXE 1 RECOMMANDATIONS DEONTOLOGIQUES APPLICABLES AUX SERVICES SMS+ / MMS+

ANNEXE 1 RECOMMANDATIONS DEONTOLOGIQUES APPLICABLES AUX SERVICES SMS+ / MMS+ ANNEXE 1 RECOMMANDATIONS DEONTOLOGIQUES APPLICABLES AUX SERVICES SMS+ / MMS+ Outre les présentes règles déontologiques, l Editeur de service par SMS/MMS, ci-après l Editeur, s'engage à respecter l ensemble

Plus en détail

La définition d'un dessin ou modèle est reprise à l'article 3.1 de la Convention Benelux en matière de propriété intellectuelle:

La définition d'un dessin ou modèle est reprise à l'article 3.1 de la Convention Benelux en matière de propriété intellectuelle: Page 1 de 6 Un dépôt peut être introduit dans les langues officielles de l'obpi, le néerlandais ou le français. Il est également possible d introduire votre dépôt en anglais. Pendant la procédure d enregistrement,

Plus en détail

ORGANISATION MONDIALE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE GENÈVE RÉUNION D INFORMATION SUR LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE EN MATIÈRE DE BASES DE DONNÉES

ORGANISATION MONDIALE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE GENÈVE RÉUNION D INFORMATION SUR LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE EN MATIÈRE DE BASES DE DONNÉES OMPI DB/IM/7 ORIGINAL : anglais DATE : 18 novembre 1997 ORGANISATION MONDIALE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE GENÈVE RÉUNION D INFORMATION SUR LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE EN MATIÈRE DE BASES DE DONNÉES

Plus en détail

La délégation de pouvoirs

La délégation de pouvoirs La délégation de pouvoirs, est un acte juridique par lequel une personne/autorité (le délégant) se dessaisit d'une fraction des pouvoirs qui lui sont conférés et les transfère à une personne/autorité subordonnée

Plus en détail

Marque et nom de domaine. Cola ont en commun» «Ce que Beethoven et Coca-Cola

Marque et nom de domaine. Cola ont en commun» «Ce que Beethoven et Coca-Cola Marque et nom de domaine ou «Ce que Beethoven et Coca-Cola Cola ont en commun» 20 mars 2012 Les Mardis de la Propriété Intellectuelle Katia MANHAEVE ALLEN & OVERY LUXEMBOURG 1 La marque 1. Définition 2.

Plus en détail

La protection juridique des bases de données illustrée par les dernières jurisprudences

La protection juridique des bases de données illustrée par les dernières jurisprudences La protection juridique des bases de données illustrée par les dernières jurisprudences Les bases de données sont protégées juridiquement et sauf exception, l extraction de contenus, même librement accessibles,

Plus en détail

BULLETIN OFFICIEL DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE

BULLETIN OFFICIEL DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE Circulaire du 11 mars 2015 relative à la communication aux administrations publiques et aux organismes exerçant une prérogative de puissance publique d informations ou copies de pièces issues des procédures

Plus en détail

La définition La méthode. Les échelles de mesure L ENQUETE PAR SONDAGE : LA METHODE

La définition La méthode. Les échelles de mesure L ENQUETE PAR SONDAGE : LA METHODE L ENQUETE PAR SONDAGE : LA METHODE La définition La méthode Le questionnaire Les biais La passation du questionnaire La validité des réponses Les échelles de mesure Les échelles d évaluation Les échelles

Plus en détail

CHARTE DE NOMMAGE DU DOMAINE.ma..ma

CHARTE DE NOMMAGE DU DOMAINE.ma..ma CHARTE DE NOMMAGE DU DOMAINE.ma.ma Juin 2006 Article 1 : Objet La présente charte de nommage a pour objet de fixer les règles de gestion administrative et technique des noms de domaine «.ma». Article 2

Plus en détail

ère année et 2 ème année

ère année et 2 ème année Cahier de texte BTS design de mode textile et environnement 1 ère année et 2 ème année Ce document est distribué à chaque étudiant en première année afin de comprendre les enjeux du cours et d en percevoir

Plus en détail

AVIS RENDU EN VERTU DE L'ARTICLE 228 DU TRAITÉ CE. Prise de position de la Cour

AVIS RENDU EN VERTU DE L'ARTICLE 228 DU TRAITÉ CE. Prise de position de la Cour AVIS RENDU EN VERTU DE L'ARTICLE 228 DU TRAITÉ CE Prise de position de la Cour Sur l'admissibilité de la demande d'avis 1 Les gouvernements irlandais et du Royaume-Uni, mais aussi les gouvernements danois

Plus en détail

Les protections du médicament : la lutte des laboratoires pharmaceutiques contre la pression des génériques.

Les protections du médicament : la lutte des laboratoires pharmaceutiques contre la pression des génériques. 2009-2010 Mémoire Master 2 Droit des Biotechnologies Les protections du médicament : la lutte des laboratoires pharmaceutiques contre la pression des génériques. Clémence SCHMITT Université d Evry Val

Plus en détail

WIPO/GRTKF/IC/7/3 ANNEXE I

WIPO/GRTKF/IC/7/3 ANNEXE I ANNEXE I RESUME DU PROJET D OBJECTIFS DE POLITIQUE GENERALE ET DE PRINCIPES FONDAMENTAUX CONCERNANT LA PROTECTION DES EXPRESSIONS CULTURELLES TRADITIONNELLES OU EXPRESSIONS DU FOLKLORE La présente annexe

Plus en détail

Enquête APM sur le Gouvernement d entreprise dans les PME-PMI : quelques résultats et commentaires

Enquête APM sur le Gouvernement d entreprise dans les PME-PMI : quelques résultats et commentaires Enquête APM sur le Gouvernement d entreprise dans les PME-PMI : quelques résultats et commentaires Pierre-Yves GOMEZ Professeur EMLYON Directeur de l Institut Français de Gouvernement des Entreprises (IFGE)

Plus en détail

Principe et règles d audit

Principe et règles d audit CHAPITRE 2 Principe et règles d audit 2.1. Principe d audit Le principe et les règles d audit suivent logiquement l exposé précédent. D abord, comme dans toute branche de l activité d une entreprise, l

Plus en détail

protéger ses REPÈRES créations Tout ce qu il faut savoir pour bien protéger ses créations

protéger ses REPÈRES créations Tout ce qu il faut savoir pour bien protéger ses créations protéger ses créations REPÈRES Tout ce qu il faut savoir pour bien protéger ses créations Vous êtes à l origine d innovations, de créations esthétiques, d une nouvelle image ou d un nom pour votre entreprise?

Plus en détail

CONTRAT DE LICENCE DE REUTILISATION DES INFORMATIONS PUBLIQUES MONTPELLIER AGGLOMERATION EN ACCES LIBRE

CONTRAT DE LICENCE DE REUTILISATION DES INFORMATIONS PUBLIQUES MONTPELLIER AGGLOMERATION EN ACCES LIBRE CONTRAT DE LICENCE DE REUTILISATION DES INFORMATIONS PUBLIQUES MONTPELLIER AGGLOMERATION EN ACCES LIBRE Pour favoriser la création de nouveaux produits et services et contribuer au développement économique,

Plus en détail

Politique de l'acei en matière de règlement des différends relatifs aux noms de domaine Version 1.3 (le 22 août 2011) ARTICLE 1 INTRODUCTION

Politique de l'acei en matière de règlement des différends relatifs aux noms de domaine Version 1.3 (le 22 août 2011) ARTICLE 1 INTRODUCTION Politique de l'acei en matière de règlement des différends relatifs aux noms de domaine Version 1.3 (le 22 août 2011) ARTICLE 1 INTRODUCTION 1.1 Objet. La présente politique de l'acei en matière de règlement

Plus en détail

AUNEGE Campus Numérique en Economie Gestion Licence 2 Comptabilité analytique Leçon 3. Leçon n 3 : la détermination et l enchaînement des coûts

AUNEGE Campus Numérique en Economie Gestion Licence 2 Comptabilité analytique Leçon 3. Leçon n 3 : la détermination et l enchaînement des coûts AUNEGE Campus Numérique en Economie Gestion Licence 2 Comptabilité analytique Leçon 3 Leçon n 3 : la détermination et l enchaînement des coûts 1 PLAN DE LA LEÇON : 1.De la comptabilité générale à la comptabilité

Plus en détail

FICHE N 12 ERREUR SUR LE PRIX DE LA LOCATION

FICHE N 12 ERREUR SUR LE PRIX DE LA LOCATION FICHE N 12 ERREUR SUR LE PRIX DE LA LOCATION Une agence propose à la location un de ses appartements en commettant une erreur en sa défaveur sur le prix (le catalogue comportant également la même erreur).

Plus en détail

Communication sur l'obligation faite aux banques d'établir une convention de compte au bénéfice de leur clientèle

Communication sur l'obligation faite aux banques d'établir une convention de compte au bénéfice de leur clientèle Commission nationale de l informatique et des libertés Communication présentée en séance plénière le 3 juin 2004 Communication sur l'obligation faite aux banques d'établir une convention de compte au bénéfice

Plus en détail

QUESTIONS/REPONSES SUR LE STATUT D'EXPORTATEUR AGREE DGDDI Bureau E1- septembre 2011 Statut d'exportateur agréé (EA)

QUESTIONS/REPONSES SUR LE STATUT D'EXPORTATEUR AGREE DGDDI Bureau E1- septembre 2011 Statut d'exportateur agréé (EA) Questions Quand un exportateur doit-il prendre le statut d'exportateur agréé? QUESTIONS/REPONSES SUR LE STATUT D'EXPORTATEUR AGREE DGDDI Bureau E1- septembre 2011 Statut d'exportateur agréé (EA) Réponses

Plus en détail

Recommandation sur les communications à caractère publicitaire des contrats d assurance vie

Recommandation sur les communications à caractère publicitaire des contrats d assurance vie Recommandation sur les communications à caractère publicitaire des contrats d assurance vie 2015-R-01 du 12 février 2015 1. Contexte Les communications constituent la toute première étape de la relation

Plus en détail

DROIT D AUTEUR & BASES DE DONNÉES

DROIT D AUTEUR & BASES DE DONNÉES DROIT D AUTEUR & BASES DE DONNÉES Un mémento incontournable pour tous les utilisateurs du web soucieux de protéger leurs bases de données Le droit français accorde aux bases de données un système original

Plus en détail

PROTECTION DE PRODUITS EN IG

PROTECTION DE PRODUITS EN IG PROTECTION DE PRODUITS EN IG Ousman ABDOU Ingénieur Agrométéorologue Expert de l Agriculture en IG Point focal IG/OAPI Direction Générale de l Agriculture Tel: (00227) 90 34 09 28 Email: ous_ab@yahoo.fr

Plus en détail

Associations Dossiers pratiques

Associations Dossiers pratiques Associations Dossiers pratiques Le tableau de bord, outil de pilotage de l association (Dossier réalisé par Laurent Simo, In Extenso Rhône-Alpes) Difficile d imaginer la conduite d un bateau sans boussole

Plus en détail

Numéro du rôle : 5263. Arrêt n 151/2012 du 13 décembre 2012 A R R E T

Numéro du rôle : 5263. Arrêt n 151/2012 du 13 décembre 2012 A R R E T Numéro du rôle : 5263 Arrêt n 151/2012 du 13 décembre 2012 A R R E T En cause : la question préjudicielle relative à l article 334 de la loi-programme du 27 décembre 2004, tel qu il a été modifié par l

Plus en détail

Quel statut? Pour quel office de tourisme?

Quel statut? Pour quel office de tourisme? Quel statut? Pour quel office de tourisme? Pour répondre à cette question, il est proposé de suivre une démarche articulée autour de l exposé de données de droit ou de fait et de réponses à des questions.

Plus en détail